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Addictions19_8-13 6/11/07 1:22 Page 8 Dossier Consommation, promotion, marketing Les débordements d Il y a publicité et publicité, en matière d’alcool. L’officielle et l’officieuse, pourrait-on dire. Celle qui passe par les canaux ordinaires : affiche, presse écrite, radio, télévision et utilise les recettes habituelles. Et celle qui, à la limite de la communication, du marketing et du gadget, invente chaque jour des formes nouvelles de séduction. E n matière de publicité pour l’alcool, la France a instauré, avec la loi Evin, un système de prévention relativement efficace : ne sont autorisées que les informations objectives sur le produit : degré d’alcool, composition… (voir encadré La publicité pour l’alcool : autorisée, mais…). Si nous sommes maintenant habitués à ce cadre de limitations qui s’est imposé à nos mentalités et nos habitudes, ce n’est pas le cas des autres pays européens, qui vivent encore une permissivité surprenante dans un contexte par ailleurs très sourcilleux à l’égard des risques sanitaires. Vedettes, monde du sport, clichés sensuels pimentent encore les annonces espagnoles ou tchèques. Ce décalage ne peut être que préjudiciable à notre système, les frontières n’étant pas étanches et les styles publicitaires s’influençant mutuellement. Sans oublier que surgissent tous les jours, à côté de la publicité traditionnelle, des formes neuves de communication, échappant aux codes et règlements en place. Rappelons en préambule quelques-uns des effets de la publicité : d’après les études essentiellement anglosaxonnes, il existe bien une relation, quantitativement non équivoque, entre publicité et consommation. Un travail anglais a montré qu’une diminution de 1% du volume des annonces publicitaires était susceptible d’entraîner une diminution de la consommation de 0,1% (1). D’autres données ont fait valoir qu’une interdiction totale de la publicité aboutirait aux mêmes effets que le doublement du prix des boissons alcooliques : réduction de 24% de la consommation moyenne des jeunes, et de 42% des défonces (binge drinking)(2). La publicité crée ou renforce les attentes positives, facilite l’initiation des nouveaux conommateurs et banalise l’acte de la consommation. Par ailleurs, le fait de boire rend le consommateur plus attentif à la publicité pour l’alcool. La remarque vaut naturellement pour la publicité parallèle : émissions télévisées valorisant la consommation d’alcool, par exem- 8 - Octobre 2007 - N°19 Annonce publicitaire dans un pub parisien…Pas de frontières pour la publicité ! Addictions19_8-13 6/11/07 1:22 Page 9 s de la publicité Code de la santé publique La publicité pour l’alcool : autorisée, mais... L’alcool est un produit légal et commercialisé. A ce titre, la publicité des produits alcooliques est autorisée. Mais l’alcool est aussi un produit psychotrope, dont les atteintes en termes de santé et de sécurité ne sont plus à démontrer. A ce titre, la publicité pour l’alcool ne peut se développer que dans les limites prévues par le Code de la santé publique (art. L 3323-1 à 6). Sont autorisées les seules informations Les jeunes, première cible des alcooliers L’objectif de la publicité est, au minimum, d’assurer le renouvellement des consommateurs, ce qui ne va pas forcément de soi dans le cadre d’une politique sanitaire aux objectifs opposés. D’où les ini- ❝ A côté de la publicité traditionnelle surgissent des formes neuves de communication, qui échappent aux codes et règlements. ❝ ple, surtout quand il s’agit d’émissions musicales (3). tiatives renouvelées des industriels, tout particulièrement en direction des jeunes. A leur intention, de nouveaux produits peu coûteux, designer drinks et autres premix, au goût et à l’emballage soigneusement ciblés et actualisés, sont apparus sur le marché. Pari réussi : ces produits se révèlent particulièrement attractifs chez les 14-15 ans. Dans ce cas précis, la simple présentation des designer drinks dans les rayonnages, couleurs acidulées et graphismes étudiés, ne constitue-t-elle pas la meilleure des accroches, 9 - Octobre 2007 - N°19 objectives et précises : indication du degré volumique d’alcool, de l’origine, de la composition du produit, de l’adresse du fabricant, de l’agent et des dépositaires, ainsi que du mode d’élaboration, des modalités de vente et du mode de consommation par produit, des références relatives au terroir de production et aux distinctions obtenues, aux appellations d’origine, aux caractéristiques olfactives et gustatives du produit. au sens publicitaire du terme ? D’une manière générale, le martèlement d’un message contribue à son enracinement : à force de répétition, le sens critique s’émousse, le contenu n’est plus remis en cause. Mais la publicité joue aussi, sans modération, sur les effets qualitatifs. Pas de consommation de boissons sans un certain style de vie, alliant décontraction et sociabilité. La tendance actuelle des créatifs s’intéresse même davantage à la signification ou la désirabilité des produits placés dans leur Addictions19_8-13 6/11/07 1:22 Page 10 - Dossier Consommation, promotion, marketing contexte social qu’aux produits eux-mêmes. Un humour plus ou moins décalé, un scenario un peu délirant, pèsent aussi efficacement sur le comportement des jeunes consommateurs que la reproduction à l’infini d’un message ou d’un slogan. L’apparition récente de nouveaux canaux publicitaires, à la limite de la légalité (voir Quand la pub passe par la fenêtre, pp.1415) en est le meilleur témoignage. Conscients des dérapages possibles d’un marketing incontrôlé sur la consommation des jeunes, les responsables se sont efforcés depuis longtemps d’imposer des limites aux pratiques des alcooliers, comme l’instauration d’un âge légal pour se procurer de l’alcool, ou la restriction des heures de vente… Toutefois, avec le temps et surtout le renouvellement des offensives commerciales, ces mesures atteignent leurs limites. Depuis Jeunes et européens : des cibles très convoitées Mais que vient faire le réalisateur Quentin Tarantino dans cette publicité pour un whisky ? (magazine espagnol, septembre 2007) 2001, à l’initiative des ministres de la santé des pays adhérant au Conseil de l’Europe, la publicité proalcool en direction des jeunes fait par ailleurs l’objet de Recommandations (voir encadré). Tout juste rendue publique, une étude néerlandaise (4) a tenté, à partir de publicités jugées représentatives, de déterminer jusqu’à quel point ces Recommandations, conjuguées au Code néerlandais pour la publicité, étaient efficaces. Si les recommandations semblent relativement bien suivies par les annonceurs, les jeunes n’en montrent pas moins une bonne connaissance des publicités liées à l’alcool : ce qui montre que la notoriété ne sort pas amoindrie par les restrictions mises en place. Autre constat : certains items non listés par les Recommandations, tels que l’humour ou prendre du bon temps, semblent particulièrement plébiscités par les jeunes, dont la perception spontanée a peut-être été insuffisamment prise en compte. Quoi qu’il en soit, ces concepts devraient désormais être intégrés dans Publicité interdite d’internet Mars 2007 : 4 publicités William Lawson (films de 45’’) sont diffusées sur plusieurs sites Internet, support non autorisé par la loi. De surcroît, le contenu de ces films (sketchs humoristiques) sort manifestement de la délimitation prévue. D’où la demande de l’A.N.P.A.A. d’en interdire la diffusion sur tous supports. Les sociétés impliquées (Bacardi, Martini Production et BM France) font alors valoir que les sites en question sont «des sites sur la publicité, qui collectent et présentent des publicités du monde entier». Objection contrecarrée par le Tribunal de grande instance, au motif qu’Internet constitue un support interdit. «Attendu que l’article L3323-2 du Code de la santé publique définit les support autorisés… ; que leur énumération, limitative, ne comprend pas le réseau internet ; que la seule diffusion sur un site internet d’une publicité en faveur d’une boissons 10 - Octobre 2007 - N°19 alcoolique constitue un trouble manifestement illicite ; que celui-ci peut s’aggraver du contenu des indications données sur le produit, de l’absence de message sanitaire». Les sociétés n’ont pas été condamnées, mais les publicités William Lawson ont été retirées par les responsables des sites de diffusion. Tribunal de Grande Instance de Paris. Ordonnance de référé rendue le 02 avril 2007 Addictions19_8-13 6/11/07 1:23 Page 11 les codes de bonne pratique. La constitution d’un échantillonnage des publicités préférées par 240 jeunes Néerlandais (12-17 ans), incluant la radio, la télévision et les événements marketing a permis de repérer les marques-leader, sorties en tête. Parmi elles, une majorité de designer drinks. Interrogés sur les motifs de leurs choix, les participants se sont surtout montrés sensibles au goût (34%) et à la couleur (30%) des boissons, puis au design des bouteilles (20%), une pub sympa à la télé (7%). Drôle (70%) est le qualificatif qui revient le plus souvent pour qualifier les pubs préférées dont sont appréciées l’atmosphère ou le fond musical. La pub télé est le seul support retenu spontanément par les jeunes. De la mousse dans le rugby Lorsqu’elle ne courtise pas les jeunes, la publicité recherche les événements porteurs, suffisamment généralistes pour toucher beaucoup de monde, et consensuels pour que l’image de la marque s’en trouve renforcée : la coupe du monde de rugby, en France, constituait un exemple parfait. Pour Heineken, l’événement sportif fournissait l’occasion d’une campagne publicitaire à l’ampleur inégalée. Encore fallait-il que ses messages soient aux normes. L’A.N.P.A.A. a rapidement contesté la diffusion de quatre visuels, diffusés à la fois dans la presse, sur la voie publique, et dans les cafés, dont les éléments constitutifs faisaient nettement référen- Piscine, glamour et clair de lune : tous les poncifs sont au rendezvous (magazine espagnol, septembre 2007) ce à l’univers du rugby : ainsi un bock de bière «ovalisé», prenant clairement la forme d’un ballon de rugby, ou encore des bouteilles disposées de manière à évoquer une touche. De même, la mention «For a fresher world» («Pour un monde plus frais»), présentée par l’annonceur comme un clin d’oeil au réchauffement de la planète, sortait clairement du cadre de la loi Evin, qui n’autorise que des informations objectives et précises (voir encadré). Question de style : rien n’est dit, tout est suggéré. Le montage n’a pourtant pas échappé au juge des référés appelé à se prononcer dans cette affaire : l’allusion, qui s’appuie sur la capacité du public à déchiffrer les images, constitue l’un des éléments caractéristiques de la publicité Publicité Les recommandations du Conseil de l’Europe (2001) (4) Les Recommandations appellent producteurs et revendeurs à communiquer de façon responsable et renforcer leur auto-contrôle publicitaire. Il est notamment interdit de concevoir des publicités à l’attention des mineurs, en lien avec la conduite automobile, ou de donner l’impression que l’alcool augmente les performances physiques ou contribue au succès social ou sexuel. De plus, la publicité ne doit pas encourager la consommation excessive, ou dévaloriser l’abstinence ou la modération, ni suggérer qu’un haut degré d’alcool est un plus pour la boisson. Toutefois, ces Recommandations constituent un cadre de référence mais n’ont pas de valeur légale. A 11 - Octobre 2007 - N°19 chaque pays membre de les exploiter sous la forme qu’il préfère : cadre légal, réglementaire ou d’autorégulation. La France par exemple a introduit, dix ans avant la recommandation, la mesure législative la plus restrictive qui soit en Europe avec la loi Evin : pas de publicité pour les boissons titrant plus de 1,2° d’alcool à la télévision et au cinéma, sponsoring d’événements sportifs ou culturels interdit par des alcooliers, ou le contrôle des messages sur les supports autorisés. Le code d’autorégulation prévalant au Danemark relève d’une autre approche : publicité interdite en direction des enfants et des jeunes. Les messages ne doivent pas suggérer que l’alcool est bon pour la santé ou améliore les capacités physiques ou mentales. Le sport est également écarté des messages publicitaires. Aux Pays-Bas, la publicité est interdite pour les mineurs ou pour tout public comprenant au moins un quart de moins de 18 ans. Pas de publicité non plus pendant ou à proximité des émissions pour jeunes (radioTV). Un message de modération doit accompagner les publicités audio-visuelles. Toute personne estimant que le code a été violé peut soumettre une requête auprès du comité compétent. Addictions19_8-13 6/11/07 1:23 Page 12 Dossier Consommation, promotion, marketing contemporaine, a-t-il commenté. Dans le cas présent, l’association fond vert-étoile rouge-coupe du monde était assez claire pour associer le rugby et la bière. La poursuite de la campagne a été interdite. Resto, apéro, promo Que dire d’autres pratiques, parfaitement légales ou aux frontières de la légalité, qui tendent à petite ou grande échelle à imposer au consommateur de nouveaux schémas de comportement, de nouveaux réflexes ? Ainsi cette invitation d’un petit restaurant parisien à déguster un Kir gratuit entre 12h et 12h30. Publicité pour l’alcool ? Publicité pour le restaurant ? Opération marketing destinée à étaler le moment du déjeuner et éviter le coup de feu de 13 h ? Les happy hours, plages horaires durant lesquelles les boissons sont servies à tarif réduit, répondent à la même logique. Que dire aussi des publicités à peine voilées qui fleurissent dans les films, dans lesquels la caméra s’éternise sur les bouteilles ou calicots bien lisibles ? Le placement de produit est une technique éprouvée destinée à promouvoir une marque en dehors du cadre publicitaire, dans une émission ou au cours d’un film par exemple. Il faudrait citer aussi les promotions organisées dans les surfaces de vente autour de telle ou telle bouteille, ou les salons spécialisés faisant l’objet d’un marketing direct adressé. Ou encore les opérations lancées par les alcooliers en direction du monde étudiant, comprenant l’organisation clés en main de soirées bien arrosées, sonodéco et boissons à volonté ! Technologies branchées Plus imprévisibles encore, et échappant par définition à tout cadrage législatif, certaines invitations à consommer exploitent avec imagination les ressources du net ou du portable. «Chats», bannières publicitaires (un clic donne accès au site commercial), SMS sont Une fausse bonne idée des Chemins de fer belges : symboliser les réductions aux scolaires et étudiants par un verre de bière… autant de vecteurs, éphémères ou pas, de publicité. Les sites des grandes marques d’alcool jouent d’ailleurs à fond la carte de la convivialité. Ce qui ne les empêche pas de dispenser, aussi, des informations naturellement présentées sous un certain angle : telle rubrique «santé» nous informe par exemple que, selon certaines études, la bière favoriserait le cancer. Information immédiatement suivie par une autre, selon laquelle (toujours selon certaines études), la bière aurait un effet protecteur. Que Beaucoup de chemin parcouru depuis cette publicitéfrançaise de 1935 ! 12 - Octobre 2007 - N°19 retenez-vous ? Quant aux recettes anti-gueule-de-bois, également accessibles sur certains sites, sont-elles là par souci d’objectivité scientifique ? Avec les visuels téléchargeables, le consommateur devient lui-même vecteur de publicité. Il en est de même des blogs, canaux inclassables de recettes, transmissions, informations personnelles et images en tous genres : des scènes de beuverie par exemple, plus ou moins flatteuses, auto-filmées au cours d’une soirée, ou des alignements de cannettes vides. Voyeurisme, second degré, provocation, grosse blague, goût du record ? Difficile de trancher. Mais incontestablement, la publicité pour un certain…mode de boire en sort gagnante. Ne pas rester passif Face aux formes multiples de la promotion alcoolière, quelle attitude adopter ? Il y en a plusieurs : S’informer sur la loi, ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Ne jamais perdre de vue l’objectif de la loi : garantir la santé publique, protéger le consommateur. Observer : c’est bien ce que fait l’A.N.P.A.A., d’ailleurs mandatée par le ministère de la santé pour veiller à la conformité des publicités (nos lecteurs sont soit dit en passant invités à nous communiquer les formes de dérive qu’ils pourraient constater, comme cela se pratique aux Pays-Bas : voir encadré Recommandations). Eduquer : tout le monde n’a pas l’œil, ou l’interprétation Addictions19_8-13 6/11/07 1:23 d’un juriste. Mais la publicité nous atteint tous. Comment éviter d’être les réceptacles passifs d’un message que nous n’avons pas choisi, et qui, même si l’on s’en défend, est toujours susceptible de nous influencer? Les équipes de prévention de Gironde ont développé à l’intention du grand public une méthode de décryptage extrêmement astucieuse…et efficace, intégrant à la fois les images, le conditionnement et les idées véhiculées : décodage d’affiches publicitaires (couleur, graphisme, clientèle ciblée…) ; packaging des produits, alcopops en particulier, ce qui donne l’occasion de réfléchir, aussi, à leur positionnement dans les rayonnages de vente : alcools ou sodas ? ; omniprésence des logos, qui imposent la marque même aux non consommateurs ; semi-vérités et vrais truquages sur les effets supposés des boissons (anti-déprime, énergétique, bon pour les artères…). Menée sous forme de jeu, l’animation emporte l’enthousiasme et l’adhésion du public, chez qui elle laisse des traces durables. Légiférer. C’était il y a dix ans. Les premix, inconnus jusqu’alors, s’étalaient sur les rayonnages et faisaient tous les jours de nouveaux adeptes. Le danger de ces boissons tenait à leur potentiel de séduction auprès des jeunes, consommateurs novices, le sucre venant opportunément masquer les effets de l’alcool. En quelques mois, l’appel à l’opinion et la mise à contribution des parlementaires ont abouti à une forte taxation de ces produits, dont les ventes ont alors Page 13 Retenir : La publicité évolue en même temps que la société. Quelles que soient les mesures préventives mises en place, de nouvelles formules d’appel, s’appuyant à la fois sur la technologie et les phénomènes de mode, voient le De la mousse dans le rugby. décliné rapîdement. Depuis, d’autres vagues de produits, importés d’Angleterre et d’Australie et donc non soumis à cette taxe, ont remplacé la première. Il faut souvent beaucoup de constance dans les actions menées… jour, obligeant législateurs et préventeurs à une actualisation permanente. Mais ils ne sont pas les seuls. Chacun d’entre nous peut dénoncer, ou boycotter, les opérations qui lui paraissent tendancieuses. I (1) Godfrey (C.). Economic influence on change in population and personal substance behavior. In Edwards et al, Addiction, process of change. Oxford Univ. Press, 1994 (2) Saffer (H.), Dave (D.). Alcohol consumption and alcohol advertising bans. Applied Economics, 2004, 34 ; Saffer (H.), Dave (D.). NBER working paper series alcohol advertising and alcohol consumption by adolescents. Working paper 9676, 2003 (3) Van den Bluck (J.), Beullens (K.). Television and music video exposure and adolescent alcohol use while going out. Alcohol and alcoholism, 2005, 40 (3) (4) Mirja Hondebrink. The perception of young people concerning alcohol advertising. Evaluating the European Council Recommandation and the Dutch Advertising Code. Etude présentée dans le cadre du projet ELSA (5) Les publicitaires savent pourquoi. Les jeunes, cibles des publicités pour l’alcool. Bruxelles, Media Animations, 2006, 50 p. ELSA Un projet européen visant à réguler le marketing alcoolier en Europe www.elsa-europe.org Cofinancé par la Commission européenne, le projet bénéficie de la participation de 23 pays membres de l’Union européenne et de la Norvège. Le projet s’attache à étudier comment la publicité et le marketing (promotion, sponsoring, communication commerciale…) de l’alcool pourraient être régulés de manière à réduire la consommation des jeunes, en se basant notamment sur l’expérience des pays actuellement les plus en pointe dans ce domaine. Constats et préconisations : l’essentiel En développant une image positive de l’alcool, correspondant à leurs attentes, la publicité entraîne les jeunes à consommer, et les incite à consommer davantage. Les publicités les plus attractives sont celles qui adoptent un style «jeune» (couleurs, conditionnement…), d’où le succès des alcopops. A noter pourtant que certaines bières, de présentation banale, sont également très recherchées par les jeunes. Les allusions à un quelconque succès, qu’il soit social, sportif ou sexuel, 13 - Octobre 2007 - N°19 renforcent l’effet des publicités. En ce qui concerne l’autorégulation («codes de bonne conduite» adoptés par les professionnels de l’alcool), il n’existe aucune preuve de leur efficacité préventive. Une surveillance plus stricte de la publicité et du marketing, y compris dans ses formes les plus nouvelles, s’impose. A terme, les messages publicitaires devraient se limiter à la simple indication de l’origine et la composition du produit, son degré d’alcool et son mode de production.