Où suis-je?,« Islamic Relief œuvre pour un monde plus solidaire

Transcription

Où suis-je?,« Islamic Relief œuvre pour un monde plus solidaire
Où suis-je?
Dessin de Leyha GS
Mes yeux étaient verts d’espoir
Mais avec un regard profond et révolté
La solidarité que l’on n’atteint jamais
Comme une douleur qui s’en va et toujours revient.
Je garde mille questions sans réponses
La compassion, ce terme galvaudé
C’est seulement un mot, pas la réalité
Mes larmes tombent dans l’obscurité.
En cet endroit des fautes sans coupables
Ils ont fermé toutes les portes de leur cœur
Personne ici ne me tend la main
Mon angoisse ce n’est pas seulement la Solitude.
Si hier ressemblait à un nouveau demain
Il n’existerait pas de différences entre la nuit et le jour
Sachez que la souffrance n’est pas une option
Les choses ne se répètent jamais de la même façon.
Parfois, nous avons laissé notre esprit voler dans le souffle du
vent…
Aujourd’hui nous sommes ici, mais nous ne pouvons connaître notre
destin.
Leyha GS
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
« Islamic Relief œuvre pour un monde
plus solidaire »
Islamic Relief est une organisation caritative qui s’engage
en faveur des personnes les plus démunies dans les pays dits du
« tiers monde ». Jamal KRAFESS, directeur du siège suisse de l’ONG
sis à Genève, a accordé à Voix d’Exils une interview afin de nous
expliquer plus en détails les types d’actions que mène son
organisation.
Voix d’Exils : Comment et quand a été crée islamique relief ?
Jamal KRAFESS : Islamic Relief a été fondé en 1984 par deux
étudiants en médecine à Birmingham (Grande-Bretagne), où se trouve
d’ailleurs son siège international aujourd’hui. Islamic Relief est
une organisation non gouvernementale (ONG) de secours d’urgence et
de développement durable qui vient en aide aux populations les plus
pauvres du monde. Il s’agit de la première organisation humanitaire
d’inspiration musulmane établie en Europe. Elle a été créée suite
aux famines qui ravageaient l’Afrique subsaharienne à cette époque.
Quels sont les buts de votre organisation ?
Islamic Relief œuvre pour un monde plus solidaire dans lequel les
besoins de base de tous soient satisfaits, tout en assurant une
société où règne l’amitié, l’entraide, la compassion et le respect
de l’autre.
Quelle est l’envergure de l’action d’Islamic Relief ?
En 1988, Islamic Relief s’est agrandi et une véritable équipe s’est
constituée. Entre 1992 et 1993, de nombreux bureaux ont été
créés en Europe : en Albanie, en Allemagne, en Belgique, en Bosnie,
en Croatie, en France, en Hollande, en Italie, en Suisse, ainsi
qu’aux Etats-Unis. Islamic Relief est active aujourd’hui dans une
quarantaine de pays et dans de multiples secteurs de l’aide
humanitaire. De plus, Islamic Relief est membre consultatif du
Conseil économique et social des Nations Unies (catégorie spéciale
depuis 1993), et membre de l’ECHO (Office humanitaire de la
Commission européenne). Elle est aussi membre du Réseau « Bond »,
le
réseau
britannique
des
ONG
de
développement
œuvrant
à
l’étranger. Elle est signataire du Code de conduite pour le
Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge et
pour les organisations non gouvernementales (ONG) lors des
opérations de secours en cas de catastrophe.
Quel est le bilan de l’organisation depuis sa création ?
Après 20 ans de dévouement, de persévérance et de progrès dans
l’accomplissement du travail humanitaire, Islamic Relief s’efforce
toujours de promouvoir les valeurs auxquelles elle croit : la
responsabilité,
le
professionnalisme,
l’indépendance,
la
neutralité, l’intégrité et le respect. Malheureusement, au fil du
temps, la demande augmente et tend à excéder l’offre à cause du
nombre des conflits et des catastrophes humanitaires que le monde
connaît ces derniers temps.
Comment l’organisation est-elle financée et comment les lecteurs et
les lectrices de Voix d’Exils
peuvent-ils vous aider ?
Islamic Relief worlwide collecte la grande majorité de ses
fonds
(entre
70%
et
80
%)
auprès
de
personnes
privées,
principalement en Europe et aux Etats-Unis. Les ressources
restantes
proviennent
d’institutions
gouvernementales
ou
onusiennes. L’importance de la part des dons privés donne à
l’organisation des garanties d’indépendance, de stabilité et
renforce
aussi
sa
capacité
d’intervention
rapide
lors
des
situations d’urgence. Il faut mentionner que le total des dons a
beaucoup évolué ces derniers temps.
J’ai parcouru votre site internet et j’ai découvert le programme
« waqf » parmi les projets d’aide au développement. Quel est ce
programme ?
Le waqf, dans la tradition musulmane, signifie littéralement :
« l’emprisonnement d’un bien légué ». Il s’agit d’immobiliser un
bien pour le faire fructifier et reverser les bénéfices aux
pauvres. Il doit être un bien ou une richesse quantifiable. Ce bien
ou cette richesse doit apporter un bénéfice continu comme, par
exemple, l’investissement dans l’immobilier – qui va durer dans le
temps – ce à l’inverse d’un bien consommable. Islamic Relief a mis
en place huit fonds du waqf et tout donateur peut ainsi choisir le
ou les fonds destinataires de son don (waqf eau, waqf orphelins,
waqf santé, waqf éducation, waqf activité économique, waqf aide
alimentaire, waqf secours d’urgence, waqf général).
Propos recueillis par :
Abdel-Khader MOUSTAPHA
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Infos :
Pour verser vos dons, veuillez contacter l’organisation au +41
(0)22 73 202 73 ou cliquez sur le menu « comment aider ? » sur le
site web d’Islamic Relief
« Grâce à Skype, je peux voir grandir
mon fils et communiquer avec lui en
direct »
Grâce à Internet, Uthayanan peut rester
proche de sa famille. Photo: Keerthigan
SIVAKUMAR
Le fait d’être séparés de leur famille rend la situation des
requérants d’asile encore plus douloureuse. Lorsqu’ils quittent
leur pays, ils rêvent déjà du moment où ils pourront revoir leurs
proches. En attendant, ils essaient par tous les moyens de garder
le contact coûte que coûte.
Les nouvelles technologies permettent à certains de maintenir le
lien, d’échanger des nouvelles, d’annuler la distance géographique.
Pour d’autres, communiquer avec leurs proches reste
Pema. Photo: Keerthigan
SIVAKUMAR
un exercice difficile, voire impossible. C’est le cas de Pema.
Cette jeune Tibétaine de 29 ans est arrivée en Suisse en octobre
2011. Voilà deux ans qu’elle a dû quitter son pays et qu’elle ne
peut pas entrer en contact direct avec ses parents et son frère
restés au pays. « Le gouvernement chinois pense que les Tibétains
complotent depuis l’étranger » précise Pema. « Si l’armée chinoise
trouve mon lieu de vie actuel à travers ma communication avec mes
parents, mes parents seront en danger ». L’armée chinoise a
d’ailleurs molesté les parents de Pema pour savoir où se cachait
leur fille. En vain. « Mon père et mon frère sont impliqués
politiquement. Ils sont accusés de soutenir les rebelles qui
veulent un Tibet libre. Mon frère a été capturé par l’armée
chinoise » soupire-t-elle. Et les autres Tibétains qui vivent en
Suisse, sont-ils dans la même situation ? « Certains de mes amis
peuvent parler avec leur famille par téléphone. Cela dépend des
raisons pour lesquelles ils ont quitté le pays et aussi du lieu où
vit leur famille ».
Pema a tout de même obtenu à deux reprises des nouvelles de ses
parents par l’intermédiaire de son oncle qui habite au Népal, et
qui va de temps en temps au Tibet pour ses affaires. « Lors de
notre dernier contact, il m’a dit que mes parents allaient bien.
Mais je n’ai aucune nouvelle de mon frère. Est-il vivant ? Est-il
en prison ? Je n’en sais rien… » Séparée de sa famille et de son
pays, Pema ne regrette pourtant pas d’avoir tout quitté pour venir
s’établir en Suisse.
Bien que douloureuse, la situation d’Uthayanan, 32 ans, est très
différente de celle de Pema. Originaire du Sri Lanka,où habitent
toujours sa femme et son petit garçon, il est arrivé en Suisse en
août 2010 et travaille actuellement comme aide-cuisinier dans le
Nord Vaudois. Interview.
Voix d’Exils : Où vit votre famille aujourd’hui?
Uthayanan : Ma femme, mon fils âgé de deux ans et mes beaux-parents
habitent Kilinochi, près de Jaffna, la capitale de la province du
nord du Sri-Lanka. C’est une petite ville qui a été en grande
partie détruite par la guerre.
Êtes-vous régulièrement en contact avec elle?
Habituellement, je téléphone tous les deux jours à ma femme le
matin avant de partir au travail et une fois par semaine, nous
communiquons à travers Skype. J’ai la chance d’avoir un ordinateur
à la maison depuis deux mois. Avant, j’utilisais les ordinateurs de
l’espace internet de l’EVAM à Yverdon.
Votre femme a-t-elle facilement accès aux communications là où elle
habite ?
A mon arrivée en Suisse, elle habitait la ville portuaire de
Trincomalee, où elle avait déménagé après la guerre. J’ai pu la
contacter facilement pendant trois mois. A Trincomalee, on trouve
les facilités nécessaires pour communiquer en toute sécurité et
liberté. Mais, ensuite, ma femme a dû déménager et retourner à
Kilinochi où c’est plus compliqué, car elle n’a pas l’électricité
pour recharger son téléphone à la maison.
Lorsque vous lui parlez à travers Skype, utilisez-vous une Webcam ?
Je me sens très l’aise avec la webcam. Mais, à cause de problèmes
techniques, je ne peux pas toujours l’utiliser alors je me sers du
chat vocal. Je ne peux pas chatter par écrit, car je n’ai pas le
clavier qui me permet de communiquer dans ma langue : le tamoul.
Et pour votre femme, ça se passe comment ?
Elle n’a pas d’ordinateur à la maison. Le cybercafé dans lequel
elle va est toujours plein. Des fois, elle attend plus d’une heure
pour avoir accès à un écran.
Quels sont les avantages de communiquer par Internet et de voir ses
interlocuteurs ?
La première fois que mon fils m’a vu sur Skype, il ne m’a pas
reconnu, il était trop petit. Maintenant, il a presque 2 ans. Quand
il me voit, il crie « Appa! » (Papa, ndlr) et il rit.
Racontez-nous une anecdote avec votre fils ?
Un jour, il ne voulait pas manger et ma femme ne savait plus que
faire. Elle l’a amené devant l’écran, je lui ai dit qu’il devait
manger et il l’a fait. Depuis lors, à chaque fois qu’il refuse de
manger, c’est moi qui l’incite à le faire.
Que pensez-vous des espaces internet que met gratuitement à
disposition l’EVAM ?
C’est un système qui fonctionne. Mais tout ce que l’on dit peut
être entendu par les autres personnes. Comme il n’y a pas de cabine
personnelle, il n’y a pas d’intimité.
Arrivez-vous à créer de la proximité grâce à Skype ?
Grâce à Skype et au téléphone, je peux voir grandir mon fils,
communiquer avec lui et je maintiens avec ma femme un lien qui
reste fort.
Propos recueillis par:
Keerthigan SIVAKUMAR
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Le prochain
« Le prochain »
H. Samy
Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils
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Omar ODERMATT
Responsable de la rédaction de Voix d’Exils