Roseraie conservatoire de roses anciennes lyonnaises

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Roseraie conservatoire de roses anciennes lyonnaises
Roseraie conservatoire de roses anciennes lyonnaises
Lyon « Capitale Mondiale des Roses »
ème
Depuis au moins le 16
siècle, la région de Lyon joue un rôle
prépondérant en Europe dans les domaines de la botanique et de
l’horticulture. Les cultures florales, mais aussi légumières et fruitières
prospèrent grâce à des conditions naturelles propices (climat doux,
terrains alluvionnaires riches grâces aux crues du Rhône) et à
l’importance des activités scientifiques et commerciales. Ce contexte a
généré de nombreuses connaissances techniques et certains
horticulteurs se spécialisent dans la production de roses.
ème
siècle, plus de 60% des roses
Durant la seconde moitié du 19
mondiales sont obtenues dans la région. C’est pourquoi Lyon est
surnommée « Capitale Mondiale des Roses ». Dès cette époque, les
noms de grands rosiéristes locaux font le tour du monde comme
Guillot, Lacharme, Liabaud, Pernet-Ducher, Schwartz… ou encore
aujourd’hui la famille Meilland, dont la renommée internationale n’est
plus à démontrer (voir le plan indiquant les principales familles
d’obtenteurs représentées dans la roseraie).
Rosier 'La France', obtenu en 1867
par Jean-Baptiste Guillot Fils
er
1 hybride de thé
Planche extraite du Journal des roses
En 1895, une majorité des amateurs et professionnels présents dans
la région lyonnaise se rassemblent pour créer la Société nationale des
Rosiéristes français, qui devient quelques mois plus tard, la Société
française des Rosiéristes.
Le déclin de l’horticulture locale et l’oubli des variétés
L’apogée de l’horticulture lyonnaise se situe entre 1850 et 1914. Les
deux guerres mondiales, l’exportation des savoir-faire locaux
notamment vers la Côte d’Azur et l’urbanisation grandissante de
l’agglomération lyonnaise conduisent à l’abandon progressif des
activités horticoles. Beaucoup de variétés de roses ont disparu à partir
des années 1950, sauf celles vendues à l'étranger, garantissant ainsi
leur conservation. D’après nos connaissances actuelles, sur plusieurs
milliers de variétés créées dans la région, environ un millier sont
encore conservées à travers le monde. La majorité d’entre elles ne se
trouvent plus en France actuellement.
Ces variétés anciennes constituent une ressource génétique indéniable
et sont le résultat de savoir-faire humains transmis sur plusieurs
générations et presque disparus aujourd’hui. En tant que patrimoine
biologique et culturel, cette diversité mérite d’être étudiée et
sauvegardée.
Rosier 'Soleil d'Or', obtenu en 1900
par Joseph Pernet-Ducher
ère
1 rose jaune double remontante
Photographie Pierrick Ebherard.
Le Domaine de Lacroix-Laval participe à la sauvegarde et à la
valorisation de ce patrimoine en constituant une roseraie
conservatoire.
Familles de rosiéristes présentes dans la partie gauche de la roseraie
Roseraie conservatoire de roses anciennes lyonnaises
La création de la roseraie
Avant les années 1990 et l’effondrement de l’esplanade arrière du
château, deux parterres occupent cet espace. Après la
reconstruction du mur de soutènement, deux demi-parterres de
gazon sont recréés, mais ils ne correspondent pas au plan initial
des jardins dessiné par Duchêne et Linossier.
C’est au printemps 2008 que l'esplanade est réaménagée dans le
but de lui redonner son caractère d’origine. L’idée d’une roseraie
composée de variétés lyonnaises anciennes est naturellement
venue. Elle vient compléter le travail de protection des variétés
locales déjà accompli dans le potager depuis 2004. Deux
parterres de 550m² voient le jour sur la terrasse du château.
La sélection des variétés de roses « anciennes »
Le choix des variétés est réalisé par les membres du « réseau
roses » créé par le Centre de Ressources de Botanique Appliquée
(CRBA) : le Domaine de Lacroix-Laval, l'association « Roses
Anciennes en France », le Jardin Botanique de Lyon, des
professionnels de l’horticulture et des personnalités.
Les rosiers proposés au public représentent les meilleures
obtentions des principaux rosiéristes lyonnais, selon des critères
historiques, esthétiques ou horticoles (floraison, résistance aux
maladies …).
Il n’existe pas de définition officielle de « rose ancienne »,
reconnue par tous les professionnels. Au Domaine, nous
considérons comme telles les variétés obtenues avant 1920. La
variété la plus ancienne de la roseraie conservatoire date de
1835.
Deux images du Rosier ‘Cécile Brunner’, obtenu en 1881 par Veuve Ducher, à Lyon
En haut : photographie prise en 2009 sur la roseraie conservatoire
En bas : Planche extraite du Journal des roses
La constitution progressive de la roseraie
Au printemps 2009, les parterres regroupent près de 300 rosiers représentant une
centaine de variétés différentes. Mais ils comportent encore des « vides » car certaines
roses significatives sont en cours de recherche. D’autres viennent juste d’être rapatriées
de l’étranger et sont actuellement greffées en pépinière. Elles seront plantées dès que
leur développement sera suffisant.
Pour cette raison, les rosiers qui sont vous sont présentés comportent des disparités de
croissance et d’aspect. Il faut attendre fin 2011 pour voir l’aboutissement de la roseraie.
L’importance de cette roseraie conservatoire
Cette roseraie aura un aspect unique puisque aucun site ouvert au public ne rassemble les rosiers
d’origine lyonnaise, à l'échelle nationale ou internationale. Certaines variétés retrouvées à l’étranger
sont inconnues des roseraies et collectionneurs français.

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