dossier artistique

KAROSHI, Animal Laborans
I Création 2016 I
Artistique
Jeremy Demesmaeker
06 18 57 69 41 //// [email protected]
Chargé de développement
Luc Noël Galli
06 28 48 23 88 //// [email protected]
Administratif et comptable
Danielle Roussel // ARCHIPEL NOUVELLE VAGUE
04 91 90 79 78 //// [email protected]
C ompagnie Dodescaden – Association Mali Kadi
26 bd des Dames 13002 Marseille :::: 06 18 57 69 41 :::: [email protected]
Siret : 47925460900023 :::: APE : 9001 Z :::: N° licence : 2 – 14 85 53
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ÉQUIPE
Proposition – conception - chorégraphie : Jeremy Demesmaeker & Laurence Maillot
Interprètes : Laurence Maillot, Nathalie Masseglia & Jeremy Demesmaeker
Plasticien sonore : Allister Sinclair
Plasticien lumière : Fred Pinault (d’ALTGR)
Regard Extérieur : Michaël Allibert
Création Lumière/Régie générale : Raphaël Maulny
Collaborations : Mathias Youchenko (philosophe), Christophe Massot (sociologue)
DURÉE : 45 MN
AUTRES :
DEPLACEMENT : 3 personnes de Nice, 3 de Marseille, 1 de Rennes
TECHNIQUE :
- 5 interprètes plateau
- Pièce en Quadriphonie
- une structure en tulle (4mx3m)
- Fourniture spécifique : 1 VP
PLUS D’INFOS (Vidéo, Fiche technique…) : http://dodescaden.com/creations/karoshi/
KAROSHI, ANIMAL LABORANS
PRIX DE LA RECHERCHE (Hiverôclites 2013 /CDC Hivernales) - Théâtre de l’L (Bruxelles) oct 2013
FESTIVAL LES HIVERNALES 2016 – CDC- Avignon - 13 Février 2016
FESTIVAL LES HIVERNALES 2016 – Tentative de poétique autour de la notion du travail - 14 février
+ DE DANSE A MARSEILLE - KLAP / Maison pour la danse - 31 mars 2016
Production : Mali Kadi
Co Productions : CDC Les Hivernales, KLAP Maison pour la Danse, l’ENTRE-PONT - Nice (dans le cadre
des résidences accompagnées 2016).
Soutiens : Montévidéo (Marseille), le Transformateur (Allauch), La Zouze - Cie C.Haleb (Marseille), le
Théâtre du Merlan, Scène 44/ NN Corsino (Marseille), les Carrières de Lumières (Baux de Provence).
Pour ce projet la compagnie Dodescaden a reçu l’aide de la DRAC PACA, la Région PACA, le Conseil
Général des Bouches du Rhône, la Ville de Marseille et l’ADAMI.
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Au japon, les karoshi sont ces employés foudroyés par un excès de travail –
révélant tragiquement une extrême sollicitation du corps, jusqu’à sa limite et
sa rupture.
Karoshi–Animal laborans, c’est une expérience où trois artistes se mesurent
aux lois nouvelles de la productivité. Par ses injonctions à produire,
l’environnement numérique bat le rythme d’un rituel où les corps s’épuisent,
se conditionnent et s’abîment. Les interprètes parcourent les quatre saisons
de l’homme sous pression. Une miniature chorégraphique et documentaire,
dramatique et ironique, qui interroge le rapport idéologique au travail.
La compagnie dodescaden recrée un théâtre–monde : un espace où le
corps et la scène se destinent ensemble à incarner et questionner notre
société. Associant la force brute de la performance à la dimension
symbolique du théâtre, cette recherche se consacre aux états
contemporains du corps –qui reflète la tension et la déshumanisation de
notre époque.
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CONTEXTE DE SOCIÉTÉ
En France, de nouvelles pénibilités sont apparues, par l’importation de nouvelles formes de
« management », animées par la quête de Compétitivité, et armées d’outils informatiques d’Evaluation. Pour
ajuster la production à la demande, le Toyota Productive System –ou son dérivé le Lean Management– fait
porter l’effort d’adaptation aux ouvriers qui, dans une flexibilité permanente, gèrent eux-mêmes le temps de
l’entreprise. « Il s’agit d’extraire du temps toujours davantage d’instants disponibles, et de chaque instant
toujours davantage de forces utiles. » analysait Michel Foucault.
Lorsqu’il se disait porteur d’humanisation –contre la mécanisation extrême du Taylorisme– ce système a
mené à l’auto-exploitation des travailleurs. Dans un contexte économique tramé de précarité, ces situations
conduisent à un rapport de dévouement à l’entreprise, qui mène jusqu’au sacrifice.
« Les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie
dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer (...), ne laissant qu’un
vide immense à l’intérieur. » Herbert Freudenberger – Diagnostique du Burnout en 1974
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ENVIRONNEMENT SCÉNIQUE
Par des contraintes spatiales et des injonctions sonores, c’est l’Environnement qui conduit l’interprète à des
états de corps –fondement de notre pratique de la scène. Selon les mêmes processus à l’œuvre dans la
société, l’artiste en scène voit un système le déstabiliser et l’investir d’une énergie particulière, qui
nécessite ses mouvements. Corps et Environnement font sens ensemble. Animé par le logiciel Pure Data, cet
environnement matriciel produit des impulsions toujours nouvelles : motivant le surgissement –propre à la
Performance– d’une énergie réelle et éprouvée.
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UNE DEMARCHE DE RECHERCHE
Notre Compagnie se consacre à questionner notre société, en mettant à jour sur le plateau les
problématiques qui la traversent. Pour porter cette démarche d’Anthropologie du proche, nous avons
développé un processus fondé sur la Recherche.
A ces questions, nous recherchons une expression physique. Le corps –qui constitue notre objet d’étude–
demeure notre premier mode d’expression : un corps dont les états significatifs offrent de partager des
sentiments éprouvés.
Pour enrichir notre champ de réflexion, et nos outils d’exploration, nous échangeons avec un sociologue et
un philosophe, et nous invitons des artistes d’autres disciplines (Art Dramatique, Images et Musiques
numériques). Associant l’ensemble de l’équipe, cette « Recherche Horizontale » constitue une espace
d'échanges, de combinaisons et surtout d'expérimentations. A partir de choix artistiques fondamentaux,
chaque interprète –dans le cadre d’improvisations– doit trouver sa solution, mobilisant son Art et son
rapport intime et instinctif aux sujets.
Toujours expérimentale, et tournée vers notre questionnement social, cette Recherche documentaire et
formelle aboutit à un second temps de travail, consacré à l’Ecriture et à la Création d’une œuvre scénique.
MISE EN PLACE D’UNE CONFERENCE
Pour faire suite à notre phase dite « documentaire » de recherche sur les notions et rapport au travail, nous
avons sollicité le philosophe Mathias Youchenko et le sociologue Christophe Massot spécialisé dans les
notions liées au travail afin d’échanger, collaborer et réfléchir ensemble le temps d’une conférence située
en parallèle de la création Karoshi, Animal Laborans. Cette conférence replace les définitions du travail en
sociologie et traverse les notions du travail et l’œuvre avant d’échanger avec le public sur leur propre
expérience au travail. Cette conférence disponible en tournée en accompagnement de la pièce, s’intitule
« Tentative de poétique autour de la notion du travail ».
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LA PRESSE EN A PARLÉ…
- LE DÉLIBÉRÉ.FR –MARIE CHRISTINE VERNAY - Février 2016
- Nicolavignon.over-blog.com - Nicole Fack- Février 2016
- Radio Campus Justine Mahuzier- Février 2016
MARIE CHRISTINE VERNAY -LE DÉLIBÉRÉ.FR - Février 2016
« … Ce spectacle tonitruant nous bombarde de sons et de lumières, jusqu’à nous étranger nous­mêmes,
avec une danseuse robotique, un clown triste pas fait du tout pour les villes devenues parcs d’attraction et
un homme de paille, jolie figure de carnaval, on est directement confronté à ce que vivent les interprètes
hors scène. Alors que celle qui va devenir la clown distille les annonces de Pôle Emploi en proposant aux
danseurs des jobs d’animateurs pour clubs de vacances, la danseuse tombe raide morte à force de se plier
en quatre pour des chorégraphes fantaisistes et peu soucieux de l’interprète et l’homme de paille n’y pourra
rien sinon la recouvrir. …cette pièce a le mérite d’alerter sur l’état de corps soumis à des pressions qui n’ont
d’autre fonction que de les éliminer…. » -
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NICOLE FACK- Nicolavignon.over-blog.com Février 2016
« Une performance, dont le thème est la souffrance au travail, ici, celle du danseur, évoquée par les gestes
ininterrompus d'une très belle danseuse incitée sans cesse à aller plus vite, plus loin, par une voix
inidentifiable mais impérative. Une autre voix, celle­là incarnée, lit des offres d'emploi pour danseurs et
chorégraphes, mais les employeurs sont des centres de vacances, des clubs, des campings: la misère
artistique ! plus loin, un autre danseur s'emmêle dans des monceaux de serpentins morts. Le thème est
touchant, bien vu. La danse est parfaite, le jeu théâtral aussi.»
JUSTINE MAHUZIER – RADIO CAMPUS- Avignon
« ….guidée par mes émotions tout le long de la représentation, j’étais d’abord étonnée, puis
intriguée, interloquée, choquée… ! …Le rythme s’accélère, je sens la pression monter sur scène, dans la
salle, en moi. Même l’aspect sonore est oppressant. Puis, c’est le crush, le burn out. Tout s’éteint, et quand
les lumières se rallument, on ressent une tristesse mêlée d’un apaisement profond. Comme dans un rite
funéraire, le corps est à l’autel, puis est emporté ; le clown est triste et ses pleurs résonnent comme des
sirènes. A la fin de ce cortège, le cycle recommence et les rôles s’inversent.
Si Hannah Arendt décrit le travail comme une « futilité de la vie », Karoshi, Animal Laborans a réussi
ne serait-ce que dans son processus de réalisation, à réconcilier la notion péjorative de travail et celle plus
aristocratique d’œuvre. Karoshi, Animal Laborans, c’est une revanche : la rencontre du monde du travail et
de celui de l’art. Deux concepts pourtant indissociables, puisque bien travailler c’est un art, et l’art c’est
beaucoup de travail. »
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CIE DODESCADEN
« Si les gens sortent de mon film avec une idée en plus alors je considère que mon film est réussi » Ettore
Scola
La recherche et le travail de la cie Dodescaden se situent autour de cette question :
Dans quel état est le corps aujourd’hui ?
De notre société contemporaine, nous questionnons le rapport au corps –première dimension de
l’homme à être soumise aux transformations et aux violences d’aujourd’hui. Observer des états de corps
symptomatiques nous offre d’aborder sous un angle nouveau les problématiques d’une époque
caractérisée par une déshumanisation ordinaire et nous paraît être une des questions fondamentales d’une
démarche de compagnie chorégraphique aujourd’hui.
De ce postulat, la cie DODESCADEN situe ce corps dans une forme hybride à la frontière entre danse et
théâtre. Pour chaque nouvelle création, nous n'hésitons pas à convoquer d'autres médiums artistiques
(musique/ espace sonore, arts plastiques) et d'autres partenaires de réflexion (anthropologue, philosophe,
sociologue...) pour questionner, nourrir, à la fois la ou les thématiques choisies, le processus de création,
nos habitudes et certitudes intellectuelles...
Nous engageons donc un processus de recherche et de création qui nécessite plusieurs phases :
- une phase "documentaire" sur la ou les thématiques choisies (réflexion, discussion, échanges de
point de vue)
- une phase de recherche et d'expérimentation de matières dans ce qui fait "corps au plateau" ou
comment des "idées/réflexions" peuvent devenir matières de plateau ;
- une phase d'écriture et de création qui utilise comme vocabulaire les matières de recherche et, à
partir d’improvisation, détermine les logiques scénographiques et chorégraphiques.
Espace et écriture chorégraphique
Selon nous, l'espace chorégraphique reste un espace ouvert qui permet tous les possibles et toutes les
expérimentations sans imposer de limite et de frontière (artistique, scénique, éthique..).
Comme énoncé plus haut, notre écriture chorégraphique se situe d’abord dans la logique de plateau.
Gestuelle, corps, états ne trouvent leur justesse d'écriture qu'à partir du plateau et avec les interprètes et
dirigés en rapport étroit avec les thématiques de la proposition.
Le corps des interprètes danse parce qu'il est dans la bonne texture, dans le juste état, dans la bonne
fluctuation, le bon appui, quand il trouve sa solution à partir des choix fondamentaux en rapport au propos,
dans sa relation aux autres, mêlant organicité et imaginaire, et où il s'invente sa danse, ses parcours, ses
nouveaux modes sur le plateau.
HISTORIQUE COMPAGNIE (plus d’infos : http://dodescaden.com)
LES MAITRES FOUS I 2017- 2018 - http://dodescaden.com/les-maitres-fous/
KAROSHI, ANIMAL LABORANS I 2016 - http://dodescaden.com/creations/karoshi/
RUES INTÉRIEURES I 2014 - http://dodescaden.com/rues-interieures/
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BIOGRAPHIES
JEREMY DEMESMAEKER est né en Belgique. Arrivé en France jeune, il mène plusieurs formations et plusieurs
chemins artistiques : il fait des études de théâtre (Bac Théâtre à Marseille, Conservatoire de Théâtre de
Marseille avec Jean Pierre Raffaelli).
En parallèle, il étudie le saxophone, les percussions, la flute soufie Ney (classe Jazz du Conservatoire de
Marseille, Pascal Salé pour le jazz et l’harmonie, au Mali pour les percussions) et devient compositeur
musicien professionnel (Watcha Clan, Rona Hartner, Claude Lévêque…) et musicien accompagnateur de
danse (Michèle Ricozzi, Ballet Preljocaj, Norma Claire...).
Il crée la Cie Dodescaden en 2004 qui tend à une transversalité des langages artistiques (L’Homme Sac
avec le peintre Patrick Vallot - Usine-Istres-2005). À partir de 2011, il co-dirige avec la danseuse Laurence
Maillot, la cie Dodescaden qui prend dorénavant l’espace chorégraphique comme terrain d’expérimentation
dans les possibilités transversales qu’il offre. Il intervient comme danseur et écrit la musique pour la
pièce Si tu me croises – Cie Post Scriptum (danse voltige)
LAURENCE MAILLOT
Originaire de la Réunion, où elle travaille avec Razza Hamadi et Sandrine Chaouli, Laurence Maillot
s’installe à Marseille en 2001. Elle y obtient son DE danse et sa maitrise de biochimie et poursuit sa
formation auprès de nombreux chorégraphes comme Véronique Larcher, Julie Stanzak, Julyen Hamilton,
Collectif TRASH, German Jauregui, Wim VandeKeybus, Mal Pelo, Nathalie Pubelier... Elle travaille pour
quelques compagnies marseillaises (Itinerrances, Cie Campo, Collectif KO.com, La Innombrable...), et est
actuellement au sein de la Cie Post Scriptum en danse volante. Elle co dirige la cie Dodescaden avec
Jeremy Demesmaeker qui permet un champ d’expérimentation qui lui correspond le mieux : chercher là où
c’est inconfortable, brisant ses propres notions du savoir, travailler sur l’insécurité et l’instabilité que lui
confère l’exploration de terrains inconnus se fiant à son instinct. Depuis la création Rues Intérieures, ils
construisent ensemble un langage artistique propre et le réinterrogent en faisant intervenir dans le cadre de
leurs créations, des artistes extérieurs, des philosophes, des sociologues afin de ne pas entrer dans un et
unique procédé de création.
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NATHALIE MASSEGLIA
A 19 ans, elle rentre dans la Cie Tête à Texte et joue Quai Ouest de Koltès, Les Plaideurs de Racine. Elle
devient comédienne marionnettiste dans la Cie du Théâtre Chou (théâtre jeune public). Après l’obtention
d’une maîtrise d’histoire, elle devient enseignante. C’est avec la Cie Vis Fabula qu’elle se professionnalise
et joue dans Orgasme adulte échappé du zoo de Dario Fo et Franca Rame, Les Caprices de Marianne de
Musset. Dans Le Temps et la Chambre de Botho Strauss, co-produite par le Théâtre National de Nice, elle
interprète le rôle titre. Elle découvre la Cie de l’Arpette en participant à la mise en scène des Frères Allures.
Et co-écrit avec Olivier Debos Rose et Bonbon. Depuis, l'histoire continue et ne s'arrête plus. Son
personnage – MAZARINE – naît dans Nez pas gourmand qui veut et évolue dans Les Venteux.En 2008, elle
met en scène Arlequin valet de l'amour, une création dans la pure tradition italienne du masque. Ne dit-on
d’ailleurs pas que « le nez de clown est le plus petit masque »... Elle intègre Trucmuche Cie en 2009 pour le
spectacle Le Bal des Perdus, Office du Tourisme. Elle participe aussi au décalé Téléglou (vignettes vidéo de
Laurent Barcelo) et chante pour le groupe 309 et des Poufettes (album sorti en 2009 « La Blounite»).
ALLISTER SINCLAIR
Né en 1989, il fait ses études à l’École Nationale Supérieure des Arts de Paris-Cergy où il consacrera une
grande partie de son temps à la programmation en vue de produire des systèmes de musique générative et
des installations interactives, qui l'inspireront par ailleurs dans des créations musicales plus
conventionnelles. Il participe en 2012 à des « concerts sans public », avec les collectifs Ultra Local, ou il
aura l'occasion de jouer sur un rond-point, une porcherie désaffectée et un pont routier. Il obtient le
Diplôme National Supérieur d’expression Plastique en 2013 en présentant notamment Interprétation
négative, un concert de piano de courte durée avec une particularité : la pianiste, en actionnant les touches
ne fait pas sonner les notes correspondantes, mais au contraire les met en sourdine alors que toutes autres
notes du clavier elles, sonnent en continu. Il a sorti cette année l'album Street fight on Mars chez Linge
records, un label musical décalé et un collectif d'artistes. Il poursuit depuis une réflexion autour des notions
de production et de consommation de musique, en détournant des techniques établies de musique
électronique pour introduire par exemple des probabilités d’erreur, ce qu’il appelle “maladresse
automatique”, notamment sur sa dernière pièce Midiocre, un Jukebox intégrant un programme qui
interprète des fichiers MIDI de plus en plus “mal” au cours d’une soirée. Il travaille en ce moment sur le
Concervatron, un meuble hifi composant automatiquement de la musique selon des critères de valeurs
arbitraires comme barbare – civilisé.
FRED PINAULT
ALTGR est une entité formée à Rennes en 2010 par deux étudiants en arts et technologies numériques
(Fred Guiltat et Fred Pinault). Leur travail se concentre sur l’installation et tente de faire marcher ensemble
des dispositifs de nature hétérogène produisant du son, de la lumière, de l’information (ordinateur) ou
encore de l’image. ALTGR est le résultat d’un large spectre d’influences allant du bricolage DIY à la
programmation, de l’art sonore à la musique techno, de la synesthésie à la performance.
Le travail de ALTGR tente de considérer des dispositifs techniques comme oeuvre à part entière. La
réflexion sur et avec la technique et son agencement aussi bien technique que spatial sont donc des
données inhérentes aux réalisations de ALTGR. Un haut-parleur suspendus par exemple va avoir un intérêt
aussi bien technique que esthétique : en se balancant, le haut-parleur produit un son différent d'un hautparleur posé au sol et l'impact visuel du mouvement d'oscillation est également indissociable de cet aspect
sonore. Il apparait au spectateur comme la matérialisation sur un autre plan (celui des objets palpables) du
son, tout autant que le son est la matérialisation de la vibration électrique traversant ce haut-parleur
suspendu (et en mouvement). Le plan de l'objet haut-parleur en mouvement et le plan du son produit se
croisent, et pourtant ils ne font qu'un, ils ont été agencés.
Cette notion d'agencement est importante et elle déborde au dedans et au dehors les contraintes
habituelles du travail in situ. L'oeuvre doit prendre forme dans le lieu, mais le lieu a ses raisons que la
technique ne connait pas si l'on peut dire. Dès lors, le travail de création de ALTGR procède généralement
d'une double réflexion conjointe d'un lieu et d'une technique, en d'autres termes : agencer un lieu et une
technique, prenant les deux dans un mouvement de transformation réciproque et tendant de fait à
repousser les limites habituelles du cadre de pensée rationnelle (action/réaction, cause/effets). Les oeuvres
de ALTGR ne sont pas des oeuvres exclusivement interactives, elles sont avant tout interactionnelles.
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MICHAËL ALLIBERT
D’abord formé en théâtre par Robert Condamin et Jacqueline Scalabrini (anciens élèves et compagnons de
Jean Dasté), il aborde toutes les techniques du théâtre classique et contemporain, la danse vient plus tard,
au départ, simplement pour améliorer sa conscience du corps. Il rencontre Marie-Christine Dal Farra avec
qui il engagera un travail privilégié de plusieurs années. Il se lasse du théâtre, de ses codes, de son excès
de discours et se consacre exclusivement à la danse en faisant de nombreux stages avec plusieurs
chorégraphes puis une boucle est bouclée en rencontrant Jackie et Denis Taffanel avec lesquels il renouera
avec la voix.
En 2007, il crée son propre groupe, Trucmuche Compagnie et développe un travail transgenre de création
contemporaine, entre danse, théâtre et masque. La compagnie est constituée de danseurs, de comédiens,
de musiciens et cherche une articulation commune à ses différentes pratiques pour dire au plus juste, pour
explorer « la bancalitude du monde ». Depuis 1999, il travaille pour plusieurs compagnies comme danseur,
comédien, clown, manipulateur de marionnettes, assistant chorégraphe (Cie Les Rats Clandestins, Cie
Reveïda, Cie Hanna R, Cie de L’Arpette, Divine Quincaillerie ou La Zouze – Cie Christophe Haleb) un peu
partout en France et à l’étranger, jouant tout aussi bien dans des salles des fêtes, la rue ou des
Centres Nationaux. Depuis 2011, il est artiste résident à L'L, lieu de recherche et d'accompagnement à la
jeune création à Bruxelles. En 2012, la Sacd et le festival IN d’Avignon lui passe un commande dans le
cadre des Sujets à Vif.
MATTHIAS YOUCHENKO
« Ce que signifie ici être philosophe, ce n'est pas prétendre penser de loin ou apporter des théories toutes
faites mais au contraire remettre des idées au contact de situations afin de voir ce qui passe dans les idées
comme dans les situations. C'est donc dans une même perspective qu'il peut entrevoir le métier de
professeur de philosophie en lycée, les conférences dans les théâtres, les interventions au sein de CCN
(centres chorégraphiques nationaux), ou les multiples collaborations avec différentes personnes (artistes,
collectifs, compagnies de danse et de théâtre de rue, médecins...). Son thème de prédilection ? Cela même
! Chercher à travailler avec d'autres le spécifique et le commun de chacun et de chaque art afin de réfléchir,
tisser et de parcourir, en pensée du moins pour commencer, l'ensemble des relations qui pourraient
composer différents modes du sentir et du vivre ensemble, tout à la fois singulier et pluriel ».
MONTEVIDEO – février 2015
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