Trois groupes de médias allemands : Verlagsgruppe Georg Von
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Trois groupes de médias allemands : Verlagsgruppe Georg Von
Socio-économie des groupes de communication - Geoffrey Geuens Trois groupes de médias allemands : Verlagsgruppe Georg Von Holtzbrinck, Hubert Burda Media Holding GmbH, Axel Springer AG 1. Présentation des trois groupes de médias : A. Verlagsgruppe Georg Von Holtzbrinck1 : En 1948, Georg von Holtzbrinck jetait les bases de ce qui est aujourd'hui l'une des principales sociétés mondiales de médias. Il a agrandi lentement son empire, en rachetant notamment plusieurs maisons d'édition, comme Rowohlt, Droemer ou S. Fischer Verlag. Le Verlagsgruppe Georg von Holtzbrinck GmbH holding est fondé en 1971. Les trois frères et sœurs Dieter Von Holtzbrinck, Monika Schoeller Von Holtzbrinck, et leur demi-frère Stefan Von Holtzbrinck - ont hérité ensemble du groupe. Depuis les années 70, ils développent leur entreprise sur le marché international (en Asie, en Afrique, en Australie ou en Amérique latine), en acquérant par exemple la maison d'édition internationale Macmillan. Le groupe d'édition Holtzbrinck Verlagsgruppe est actuellement basé en Allemagne. Il s'engage dans l'édition du commerce, de l'éducation et de la science, les journaux et magazines, les médias électroniques et les services. Monika Schoeller dirige l'unité de l'édition de livres du groupe, S. Fischer Verlag. Stefan Von Holtzbrinck, quant à lui, est très impliqué dans les médias numériques ; le groupe Holtzbrinck en est l'un des plus grands investisseurs. Le portefeuille actuel de la société comprend entre autres Groupon, Zalando, wooga, AdScale, Experteer et GameDuell. B. Hubert Burda Media Holding GmbH2 : Hubert Burda Media est une société privée allemande, entreprise familiale mondiale des médias avec des origines dans l'imprimerie et l'édition de magazines. Elle a commencé par une installation d'impression Offenburg, en Allemagne, en 1898, fondée par Franz Burda. La société s'est élargie entre 1898 et 1945 afin d'inclure la production des patrons de couture dans les magazines. Elle est basée à Offenburg et à Munich, et a d'autres bureaux principaux à Berlin et Hambourg ; elle compte plus de 7400 employés. Hubert Burda est le PDG et propriétaire de l'entreprise. En janvier 2011, il a transféré 40% de la société à ses deux enfants, Jacob et Elisabeth. Hubert Burda conserve encore 60% des parts, une participation qui représente la majeure partie de sa valeur nette. Depuis ses débuts, l'entreprise a étendu ses activités pour inclure six divisions commerciales distinctes : les magazines (plus de 250 à travers le monde avec près de 70 titres, ce qui représente un chiffre d'affaire d'environ 2,4 milliards de dollars), l'impression (avec la division d’impression officielle de la société, Burda Druck), le numérique (avec Tomorrow Focus et HolidayCheck), le service à la clientèle (avec 17 centres d'appels dans toute l'Europe, c'est l'un des 1 2 Cf. http://www.holtzbrinck.com/artikel/974952&s=en (page consultée le 2 mai 2012). Cf. http://www.hubert-burda-media.com/(page consultée le 2 mai 2012). Socio-économie des groupes de communication - Geoffrey Geuens plus grands fournisseurs de marketing direct et services à la clientèle pour le secteur de l'édition), les services (avec BurdaYukom Publishing GmbH, pour le business-to-business et le business-toclient), et les émissions (avec Burda Broadcast et FOCUS Tv Productions). C. Axel Springer AG3 : Axel Springer Verlag est un groupe de presse créé en 1946 par le journaliste Axel Springer, à Hambourg. Le Bild, lancé par Springer en 1952, est un des journaux les plus influents de l'opinion publique en Allemagne, avec un lectorat de plusieurs millions de personnes. Axel Springer AG est l'une des plus grandes entreprises multimédias en Europe : en 2011, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 3.184,9 millions d’euros. Son siège social est à Berlin, ainsi que ses imprimeries (à Berlin-Spandau et Hambourg-Ahrensburg). Les activités du groupe à l’étranger se concentrent sur 36 pays (Espagne, France, Pologne, Russie, etc.). Axel Springer AG compte plus de 230 journaux et magazines, soit 23,6% de parts du marché allemand. Cette entreprise participe aux médias électroniques et a plus de 160 sites Internet (comme aufeminin.com, seloger.com, etc.). Après la mort d'Axel Springer, sa cinquième femme Friede Springer, avec les enfants et les petits-enfants des mariages précédents de celui-ci, va hériter des actions d'Axel Springer AG. À l'époque, Axel Springer détenait encore 26,1 % de la société, le reste appartenant au Bavarian Film trader Kirch Lion, à la famille Burda et à plusieurs investisseurs mineurs. Par la suite, Friede Springer a racheté les parts de chacun, pour en devenir l'actionnaire majoritaire ; elle est aujourd’hui gestionnaire d'Axel Springer AG et directeur exécutif unique de la Holding Springer. En 2002, elle a installé Mathias Döpfner comme nouveau président du conseil d'administration ; elle est également membre du conseil de surveillance. 2. Deux types de parcours professionnel : A. Un profil managérial : Gerhard Cromme4 (pour le groupe Axel Springer AG) Gerhard Cromme5 est né en 1943, il a étudié le droit et les sciences économiques aux universités de Münster, de Lausanne, de Paris et de Harvard (PMD). Il est docteur en droit. De 1971 à 1986, il a travaillé comme délégué général adjoint pour le groupe Saint-Gobain (spécialisé dans le domaine de l'habitat et des matériaux de construction). En 1986, il est engagé par le groupe Krupp (ex-géant de l’acier qui a fusionné en 1999 avec son concurrent Thyssen) dans lequel il assure, dès 1989, la présidence du Bureau Exécutif du holding. Dès 2001, il devient le directeur de Conseil de surveillance du groupe ThyssenKrupp AG. Entre 2003 et 2007, il est directeur du Conseil de surveillance de l’École Européenne de Management et de Technologie 3 Cf. http://www.axelspringer.de/en/index.html (page consultée le 2 mai 2012). Cf. http://investing.businessweek.com/research/stocks/people/relationship.asp?personId=796907 (page consultée le 4 mai 2012). 5 Cf. http://www.thyssenkrupp.com/en/konzern/cromme.html (page consultée le 2 mai 2012). 4 Socio-économie des groupes de communication - Geoffrey Geuens (ESMT) de Berlin. On le retrouve également comme directeur du Conseil de surveillance de Siemens AG et membre du Conseil de surveillance d’Allianz SE (assurances et crédit), du groupe Saint-Gobain, de Lufthansa, d’E.ON (gaz et électricité), de BNP Paribas, de Volkswagen, de Hochtief (construction), de Fortum Espoo Oyj (Finlande) et du groupe Axel Springer AG (qui a renouvelé son mandat en 2009 pour une durée de cinq ans)6. Enfin, il a assuré d’autres mandats économiques, notamment en tant que membre du conseil consultatif économique de RWE AGH (électricité, gaz, eau, services), administrateur indépendant de GDF Suez S.A. (énergie, gaz, services), et administrateur de Thales (FR, sécurité). Il est membre de la table ronde des industriels européens (lobby européen), dont il a assuré la présidence entre 2001 et 2005. Il est vice-président du conseil d'administration de la fondation Alfried Krupp Von Bohlen Und Halbach (gestion de l'héritage familial), membre du conseil international consultatif du Council on Foreign Relations Inc. (USA) et membre du Forum européen du gouvernement d’entreprise de la Commission européenne. Entre 2001 et 2008, il a été président de la commission gouvernementale Deutscher Corporate Governance Kodex (règlement contenant des propositions qui concernent la direction d'entreprises et d'organisations et le comportement éthique des employés). B. Un profil familial : Monika Schoeller7 (pour le groupe Georg Von Holtzbrinck) Aujourd’hui âgée de 73 ans, Monika Schoeller (née Von Holtzbrinck)8 est devenue milliardaire en héritant de la fortune accumulée par sa famille dans le domaine de l’édition. Elle fait d’ailleurs partie du classement Forbes9. Depuis le retrait complet de son frère, Dieter von Holtzbrinck, elle détient 50% des parts du groupe d'édition Georg von Holtzbrinck (les autres 50 % étant détenus par son autre frère, Stefan von Holtzbrinck, qui fait partie de l’Executive Board du Verlagsgruppe). Depuis 1974, elle est à la tête de la maison d’édition S. Fischer Verlag ; créée en 1886, cette maison a publié Thomas Mann, Franz Kafka et Hermann Hesse. Monika Schoeller occupe aujourd’hui une place centrale dans le monde éditorial allemand (surtout en littérature classique et contemporaine). Au sein du groupe éditorial Von Holtzbrinck, elle dirige une des quatre divisions : le département « Éditions de livres » (fiction et non-fiction), qui comprend notamment les éditions Fisher Verlag, les éditions Henry Holt mais aussi le groupe éditorial Macmillan (basé à New York et à Londres, racheté par Von 6 Cf. http://www.axelspringer.de/en/artikel/The-Supervisory-Board_44006.html (page consultée le 2 mai 2012). Cf. http://investing.businessweek.com/research/stocks/private/people.asp?privcapId=915688 (page consultée le 4 mai 2012). 8 Cf. http://www.lookuppage.com/users/monikaschoeller/ (page consultée le 2 mai 2012). 9 Cf. http://www.forbes.com/profile/monika-schoeller/ (page consultée le 4 mai 2012). 7 Socio-économie des groupes de communication - Geoffrey Geuens Hlotzbrinck en 1985). En 2010, le chiffre d’affaires de cette division s’élevait à 683,7 millions d’euros10. Monika Schoeller est également membre du Conseil de surveillance du groupe Von Holtzbrinck mais ne fait pas partie du conseil d’administration. Monika Schoeller est membre du conseil d'administration de la Kurt Wolff Fondation et de la Maison Francfort Littérature. 3. Les relations entre les différents groupes de médias, l’exemple de l’édition : A. Notions de capital social et trous structuraux : M. Granovetter classe la force des liens sociaux selon quatre critères : « La durée des relations (ancienneté et temps passé ensemble), l’intensité émotionnelle, l’intimité, et les services réciproques que se rendent les partenaires. »11 Si les individus reliés par des liens forts ont tendance à avoir des goûts, des habitudes et des activités identiques ou relativement proches – ce qui leur permet de « générer une confiance commune, des normes et des règles réciproques –, ceux qui le sont par des liens faibles ont tendance à avoir peu de points communs, mais « sont plus susceptibles de véhiculer une information diversifiée en ce qui concerne leur environnement. »12 En se basant sur les travaux de M. Granovetter, R.S. Burt développe une théorie des « trous structuraux » dans laquelle il insiste sur l’opposition caractère redondant/non redondant des relations dans un réseau de relations :13 Un trou structural désigne l’espace vide entre deux relations dans un groupe : il est une absence de relation. Cette absence de relation entre deux personnes permet à une tierce personne de se placer en intermédiaire et donc de tirer avantage de la situation. Ses avantages sont de trois sortes : un accès plus rapide à l’information (l’information ne suit plus les voies formelles et hiérarchiques de diffusion); une information de meilleure qualité (l’information est non redondante de part et d’autre du trou) ; un contrôle sur la diffusion de l’information (l’intermédiaire peut choisir quand et à qui il diffuse l’information). Le capital social représente donc l’avantage créé par la présence de trous structuraux au sein d’un réseau. Burt conçoit le capital social comme une entité appartenant à toutes les personnes parties à une relation et qui permet, de par les contacts entretenus avec des amis, des collègues ou des clients, d’avoir accès aux opportunités de transformer du capital financier et du capital humain en profit. 10 Cf. http://www.holtzbrinck.de/inbetween/gvh/pdf/Unternehmensdarstellung_EN.pdf (page consultée le 2 mai 2012). 11 M.S. Granovetter, «The strength of weak ties», in American Journal of Sociology, 1973, n° 78, cité par N. Sirven, « Capital social et développement : quelques éléments d’analyse », septembre 2000, 29 pp., sur le site : http://ged.ubordeaux4.fr/ceddt57.pdf (page consultée le 8 mai 2012), p. 8. 12 N. Sirven, id ibid. 13 R.S. Burt, Brokerage and closure. An introduction to social capital, Oxford University Press, 2005, sur le site : http://socio.ens-lyon.fr/agregation/reseaux/reseaux_fiches_burt_2005.php (page consultée le 8 mai 2012). Socio-économie des groupes de communication - Geoffrey Geuens (ou bénéfice).14 Par son approche micro économique du capital social, R.S. Burt entend analyser la structure sociale de la concurrence (ou compétition), liant capital social et opportunité.15 Les deux effets du capital social sont une meilleure information et une minimisation des risques liés à l’incertitude du contrôle exercé sur une situation par la mise en œuvre de stratégies intermédiaires où le tertius gaudens, c’est-à-dire le « troisième qui bénéficie », occupe une position privilégiée dans la structure d’un réseau ce qui lui permet d’orienter la situation en créant la concurrence16. B. Relations entre les trois groupes de médias dans le domaine de l’édition : Hubert Burda (du groupe Hubert Burda Media Holding GmbH) fait partie du groupe français Lagardère SCA média (éditions, armement, etc.). Il est également membre d’un groupe de pression, l’European publishers council17, dont le travail consiste à influencer le processus législatif dans le domaine de l’industrie des médias. Dans ce lobby, nous retrouvons également Mathias Döpfner (du groupe Axel springer) et Stefan Von Holtzbrinck (qui détient avec sa sœur, Monika Schoeller, 100 % des parts du groupe éditorial Georg Von Holtzbrinck). Le directeur du conseil de surveillance du groupe éditorial Georg Von Holtzbrinck, le Dr. Klaus-Dieter Lehmann, est non seulement membre du conseil d'administration de la Fondation Bertelsmann (lien avec le groupe éditorial Bertelsmann AG18 qui est un des plus grands groupes médiatiques mondiaux), mais aussi directeur de la bibliothèque nationale allemande à Francfort, président du Goethe-institut et membre honoraire de l'association du commerce du livre allemand. Dans notre exemple, nous pouvons constater que des relations existent entre les trois groupes de médias étudiés en ce qui concerne le domaine de l’édition (fiction et non fiction). Outre la question de la concentration éditoriale par fusion/acquisition (plusieurs grands groupes éditoriaux se sont constitués par l’achat d’autres groupes éditoriaux et maisons d’éditions), les relations établies entre le groupe Hubert Burda Media Holding GmbH (participation dans le groupe Lagardère), le groupe Axel Springer et le groupe Von Holtzbrinck (participation dans la Fondation Bertelsmann) qui détient le groupe éditorial anglo-saxon Macmillan, illustrent le processus d’acquisition et d’accumulation de capital social sous la forme de liens faibles dans les trous structuraux mais aussi le risque d’affaiblissement des normes par le manque de liens forts (manque 14 R.S. Burt, Structural holes. The social structure of competition, 1992, Cambridge, Mass.: Harvard University Press, p. 9. 15 Id ibid., pp. 8 et s. 16 Id. ibid., pp. 30 et s. L’exemple le plus simple sera celui d’un commerçant confronté à deux offres concernant le même produit et qui tire profit de la situation en jouant sur les prix à la hausse, plaçant ainsi ses deux clients en position de rivalité. (p. 31.) 17 Cf. http://www.epceurope.org/about/why-talk-to-the-epc.shtml (page consultée le 4 mai 2012). 18 En 2005, Bertelsmann AG et Axel Springer AG fusionnent dans le secteur de l’imprimerie (secteur de l’héliogravure). Voir http://www.graphiline.com/article/6687/la-Commission-Europeenne-dit-oui-a-la-fusion-Bertelsmann-Springer (page consultée le 3 mai 2012). Socio-économie des groupes de communication - Geoffrey Geuens de confiance entre les acteurs, concurrence accrue, etc.). En effet, ces relations témoignent 1°) de la volonté d’avoir accès aux informations pertinentes dans le cadre de stratégies commerciales d’expansion de ces groupes éditoriaux; et 2°) de la menace qui pèse sur la liberté d’expression en termes de contrôle de l’information et d’influence sur les processus décisionnels extérieurs (contrôle des opportunités et des menaces de l’environnement externe au groupe éditorial). Par ailleurs, le fait pour ces groupes éditoriaux de poursuivre une logique de croissance et de profit peut engendrer, par souci de rentabilité, une baisse de la qualité de l’information et de la diversité des contenus publiés. 4. Caractéristiques du modèle allemand : Les membres du conseil d'administration des groupes Verlagsgruppe Georg Von Holtzbrinck et Axel Springer AG présentent des mandats variés, entretenant ainsi des liens avec différents secteurs autres que les médias. Par exemple, le Dr. Scheifele pour le groupe Von Holtzbrinck a eu des mandats chez Vicat SA en France et chez Heidelberg Cement AG en Allemagne (entreprises de ciment), dans des entreprises pharmaceutiques comme Tamo Oyj (Finlande), Brocacef Holding NV (Hollande) et Amedis-UE AG (Suisse). Giuseppe Vita, pour le groupe Axel Springer AG, a travaillé pour Vattenfall Europe (électricité), Continental (automobile) et Hugo Boss (textile). À l’inverse, au sein du groupe Hubert Burda Media – hormis Hubert Burda qui a un mandat chez le cigarettier américain Philip Morris – la plupart des membres du CA voient leurs mandats limités au monde des médias. Par exemple, Philipp Welte a travaillé pour Axel Springer AG et pour BUNTE ; les mandats d’Holger Eckstein et de Robert Schweizerse se limitent exclusivement à Hubert Burda Media. Ces différents CV illustrent donc deux tendances distinctes au sein des groupes allemands, l’une familiale et l’autre managériale. Pour les trois groupes, des membres de la famille fondatrice de l’entreprise sont présents dans le conseil d’administration. De plus, ils détiennent souvent des parts importantes de la société, et gardent un poids décisionnel conséquent. Ainsi, le Verlagsgruppe Georg Von Holtzbrinck est détenu à 50% par Monika Schoeller (à part égale avec son frère Stefan Von Holtzbrinck), Axel Springer AG par Friede Springer à 55% (veuve d'Axel Springer) et Hubert Burda Media à 60% par Hubert Burda et à 40% par ses enfants. Friede Springer et Hubert Burda sont tous deux membres du conseil d'administration de leur groupe respectif. Les trois groupes ont effectué des ouvertures vers l’étranger : le Verlagsgruppe Georg Von Holtzbrinck a ainsi fait l'acquisition de la maison d'édition MacMillan, Hubert Burda est lié au groupe français Lagardère SCA mais aussi à Dogan Yayin Holding AS en Turquie. Même si elles sont particulièrement présentes sur la scène allemande, ces entreprises ne relèvent donc pas uniquement d’un cadre régional, mais s’inscrivent dans une perspective internationale. Enfin, il faut situer ces trois groupes par rapport aux autres groupes allemands : Bertelsmann, WAZ, Faz et Bauer. Ces trois derniers fonctionnent sur un modèle similaire à Hubert Socio-économie des groupes de communication - Geoffrey Geuens Burda Media ; les membres du CA possèdent peu de mandats extérieurs à leur entreprise ou au monde des médias. À l’inverse, Bertelsmann suit un modèle similaire à celui du Verlagsgruppe Georg Von Holtzbrinck et de Axel springer AG ; les membres du CA ont noué des liens étroits avec d’autres secteurs d’activités. Ces caractéristiques semblent indiquer une proximité de ces groupes avec le modèle européen, tel qu’on peut le retrouve en France et en Belgique par exemple, tout en tenant compte des particularités propres au marché allemand. 5. Bibliographie : Ronald S. Burt, Structural holes. The social structure of competition, Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1992. R.S. Burt, Brokerage and closure. An introduction to social capital, Oxford University Press, 2005, sur le site : http://socio.enslyon.fr/agregation/reseaux/reseaux_fiches_burt_2005.php (page consultée le 8 mai 2012). M. S. Granovetter, «The strength of weak ties», in American Journal of Sociology, 1973, n° 78 ; Nicolas Sirven, « Capital social et développement : quelques éléments d’analyse », septembre 2000, 29 pp., sur le site : http://ged.u-bordeaux4.fr/ceddt57.pdf (page consultée le 8 mai 2012).