(Dossier Accra Journée Synodale du 18 mars 2006)
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(Dossier Accra Journée Synodale du 18 mars 2006)
Annexe au Mosaïque de février 2006 DOSSIER LA DÉCLARATION D’ACCRA Infos destinées aux paroisses désireuses de commenter cette déclaration/confession traitant de la mondialisation. (dossier publié dans “Kerkmozaïek” n°12, déc 2005, traduit en français par Dany De Mooy et Evelien Gigandet-Laszlo, mis en pages par Éléazar Twagirayesu) Notre mère la Terre se languit La création divine gémit, aspirant à une libération. Nous entendons l’appel des victimes au Nord comme au Sud dont le biotope, le sol, les rivières, les forêts, les traditions et la culture sont menacés. Ce qui suit est parfois choquant mais destiné à nous inciter, encore aujourd’hui, à passer à l’action. CONTENU 10 réflexions récurrentes – Margreet Swankhuisen La confession d’Accra et la bible – Dr Egbert Rooze Du papier au changement – Pr. Bernard-Zoltán Schümmer et Pieter van der Kraan Exemples actuels des conséquences de la mondialisation Le 18 mars 2006 se tiendra une journée d’étude à l’échelon national sur la “Déclaration d’Accra” publiée en 2004 par l' ARM (Alliance Réformée Mondiale) lors de sa réunion générale qui se tient tous les 7 ans. L' ARM est la plus ancienne association mondiale des Églises protestantes (1875). Elle représente 75 millions de chrétiens. Le secrétaire-général de la WARC, le Pasteur Setri Nyomi, sera présent le 18 mars 2006. L' EPUB s’est impliquée fortement dans la mise sur pied de la Déclaration et s’est engagée, tout comme les autres Églises membres de l’association, à évoquer la Déclaration auprès de sa base afin qu’elle puisse également donner son avis en tant qu’Église. Pour susciter les discussions, le groupe de travail ARM a constitué ce dossier à la demande du Conseil Synodal. Nous espérons qu’il trouvera un écho dans les paroisses et que les discussions qui en découleront vous encourageront et vous enrichiront. 10 réflexions récurrentes Accra a suscité la plupart du temps les mêmes réflexions(1). Les voici résumées et suivies d’une courte réaction. 1) À la lecture des documents, je me suis surpris, malgré leur caractère interpellant, à ne pas être ému. Sans aucun doute, cela vient-il du fait qu’une grande partie de ce qui a été révélé a déjà été dit à maintes reprises. Nous avons déjà entendu de telles choses dans les années 60. (1)J’ai emprunté également des réflexions à l’article de At Polhuis “Accra, affaire de confession ?” dans Waagschaal,2004. Comment est-ce possible que cela ne nous touche plus lorsque nous apprenons que chaque jour 24 000 personnes meurent de pauvreté ? Notre sensibilité est-elle si émoussée ? Cette question doit provoquer une réflexion sérieuse. À notre étonnement, l’indignation est venue en grande partie des États Unis : « People are dying ! ! ». Ne pas réagir maintient le système en vie. Peut-être n’avons nous pas réagi parce que nous considérions l’ordre mondial actuel comme “naturel”, ou comme la meilleure solution. Cette analyse, en effet, n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est d’associer cette analyse à un discours en forme d’aveu selon lequel l’intégrité de notre foi est en jeu si nous continuons à nous taire. 2) Sans le vouloir, cela provoque un sentiment d’impuissance. Nous le savons, mais nous ne réussissons pas à renverser la situation. À Accra, ce sentiment d’impuissance s’est mué en sentiment de solidarité dans la foi, de force et de fraternité. Sachant qu’il est bien d’oser dire finalement, grâce à la foi que nous partageons, que cet ordre n’est pas bon. Nous nous sommes sentis justement forts en acceptant cet aveu. 3) L’Occident est explicitement responsable de cette pauvreté et je le suis aussi. Il est évident que l’Occident a fait des victimes, mais tout n’est pas dit pour autant. L’Afrique a également sa part de responsabilité ! Le coupable est l’ordre mondial. C’est un système global, ce qui, apparemment, le rend difficile à circonscrire. Ceux qui en tirent profit habitent principalement en Occident, mais pas uniquement là. Tout comme les victimes n’habitent pas nécessairement dans le Sud. Pour maintenir le système en vigueur, on abreuve stratégiquement le Sud de cadeaux pour enrayer toute possibilité de révolte. En fait, tout le monde est un peu complice, c’est pourquoi il y a peu de contestation. La faute paralyse, surtout lorsqu’on la considère comme une faute personnelle. Or, il s’agit d’une faute collective à laquelle nous participons. C’est pourquoi son aveu est nécessaire (Lire l’article de E. Rooze) comme signe d’un nouveau départ. 4) Pourtant il y a également des gens riches en Afrique. Et des dictateurs corrompus. Les causes de la pauvreté persistante se trouvent aussi dans la société et la mentalité africaines. La scission ne se situe pas de manière précise entre le Nord et le Sud mais entre riches et pauvres. Certes, il y a aussi des pauvres dans le Nord et des riches dans le Sud. Mais lorsqu’il est question de mondialisation économique, nous devons envisager l’aspect structurel. En Afrique, des individus peuvent s’enrichir. On soudoie des gens pour défendre les intérêts de l’Occident. Mais d’un point de vue structurel, ces pays ne peuvent que s’appauvrir si rien ne change. Même sans mondialisation, il arrive que dans toute société des gens s’enrichissent au détriment d’autres personnes. Également en Afrique. 5) Dans l’annexe d’Accra, le ton qui prédomine est l’injustice liée à l’esclavage. Tout comme les Églises de jadis ont ignoré l’injustice, celles de maintenant font de même. Les Églises d’alors se sont rendues coupables, mais elles le sont encore. On utilise l’esclavage pour faire taire l’impertinence des blancs. La séparation entre coupables et victimes est ancrée historiquement. Mais est-elle toujours clairement établie ? Dans l’ordre mondial actuel, il est impossible de désigner des coupables avérés parce que nous participons nous-mêmes au système. Nous faisons en quelque sorte partie des “coupables” parce que nous profitons du système. Mais nous en sommes également les victimes : nous pouvons perdre notre emploi du jour au lendemain. Des économies sont faites dans le domaine des soins de santé et des pensions etc. À petite échelle, nous voyons que quelqu’un peut être à la fois coupable et victime. Des gens qui abusent de leur puissance en sont aussi souvent victimes. Les Africains qui participèrent à l’esclavage furent à la fois coupables et victimes. Pouvonsnous les accuser pour autant ? Peutêtre sommes-nous de la même manière complices de l’ordre économique mondial actuel ? Les marchands d’esclaves néerlandais chantant des psaumes à Elmina symbolisent, même bible en main, une économie qui victimise pour le profit. Et cela est une condamnation d’un type différent de celle qui vise les gens qui participent au système parce qu’ils n’ont que peu de choix. 6) La Déclaration d’Accra a été diffusée, entre autres, par Internet. Or Microsoft symbolise plus ou moins l’ordre économique mondial incriminé. N’est-ce pas contradictoire ? Il n’y a pas que du mauvais dans la mondialisation. Nous lui devons, par exemple, l’universalisation des Droits de l’Homme, la démocratisation de l’accès à la connaissance via ICT, la collaboration d’ONG via le World Social Forum. Aussi est-elle utilisée par les alter-mondialistes et par le WARC. D’ailleurs, Internet n’est pas identique à la société de quasi-monopole Microsoft. Il existe des alternatives à Microsoft : par exemple Linux, d’un usage plus aisé, compatible MS, meilleur marché et sans virus ! 7) Comment introduire le thème de la mondialisation dans nos Églises ? Nous sommes entourés par les conséquences de cet ordre mondial. En tant qu’Église, il est bon que nous y prêtions attention. Le principe de la libre concurrence est aussi à la base des problèmes liés à l’emploi dans nos régions. Les entreprises “doivent” réaliser davantage de bénéfices, sinon elles ne survivent pas. Les mécanismes du “droit du plus fort, plus beau et plus intelligent” et du “chacun pour soi” déterminent notre vie dans tous les domaines. Plus que nous ne l’imaginons. Ceci s’oppose en principe au droit biblique du plus faible et à la “communio”, la communauté ecclésiale. 8) Le dossier ne comporte aucune indication concrète. Les possibilités seront différentes dans chaque contexte. Chaque Église doit déterminer elle-même quelles démarches elle peut entreprendre à l’échelon local et national. Toutes les actions peuvent être considérées comme des preuves d’une autre façon de cohabiter. En considérant les différentes actions comme un tout, nous verrons mieux l’importance de nos propres petites démarches. Un autre document Accra recèle bien quelques indications concrètes (Public Issues). 9) Pourquoi une confession ? L’explication se trouve au point 15 de la déclaration finale. Il s’agit ici d’une confession qui peut s’exprimer de différentes façons : en tant qu’aveu, confession commune et en tant que conviction religieuse, fidélité à l’alliance divine. Ce n’est pas une confession dogmatique classique. 10) Quelles sont les implications d’une réponse positive ? Si nous acquiesçons, nous nous engageons à chercher une autre manière de cohabiter. Par petits pas, de concert avec de nombreux chrétiens de la communauté œcuménique : dans le monde, mais pas du monde. Cette confession de foi peut être un contrepoids aux chrétiens qui font la guerre bible en main et maintiennent l’injustice. Notre protestation contre cet ordre mondial n’est pas seulement un signe de notre solidarité avec les gens du Sud, mais aussi un gage de notre futur. Du futur règne de Dieu. L’intégrité de notre foi en dépend ! Margreet Swankhuisen ) " # " ' ) # ) 2 ' 3 ! # ! " # " $ ( ) " ' % " & ( ' ) '* • " ) • + # ' , ' / # . ! • ! $ * ) # )% . # '- " # # " * # $ " 4 # # 0 /% ) % + ) ' ' ) % % $ * • ' % % $ # " 0 ' # ) # $ # + # • 0 ) $ ) ) ) & ! 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Egbert Rooze, De Open Poort “Christelijke Economie” (“Regard chrétien sur l’économie”) <' . & 1 0 ' 3 % " 0 '0 'G ' , ) ) 2 ' - 3 ' # '* '# " ,9:;54<,94=->:4>?9 @;A- ?;9B C >:4B ,?D9 * / " $ '0 ) Q & # " /) )] ' # # & "% ) # # W & I # # " N) - ' & I # P '3 " ' '/ "' ) " 9 <' $ ) # ) CH) - ' T D (' ) W & ' N' \ 9 . * [ SH, W W??;' # #