[Test] NuForce DAC-80 : génétiquement similaire au modèle de

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[Test] NuForce DAC-80 : génétiquement similaire au modèle de
[Test] NuForce DAC-80 : génétiquement similaire au modèle
de référence DAC-100
Décidément, cette marque américaine est sur tous les fronts et tous les segments de marché. Il lui
manquait un convertisseur, d’un prix plus abordable que le DAC-100, en sacrifiant le moins possible
ce qui a fait le succès de ce dernier. Et bien, voilà le DAC-80 !
À l'image d’Audiolab avec son M-DAC et sa déclinaison vers le Q-DAC, Nuforce a lancé il y a peu la version
simplifiée de son fameux DA-100 (testé dans notre guide Multimédia 2013) avec ce modèle DAC-80 que
nous avons en banc d'essai aujourd’hui. Là aussi les ingénieurs ont tout fait pour simplifier le DA-100 sans
sacrifier la fameuse musicalité toute en vivacité de ce modèle avec une version moins onéreuse. Nous
l’avons eu quelque temps chez nous, pour le découvrir sous toutes les coutures et l’écouter bien entendu.
Dommage que nous n'ayons pas pu conserver ce qui a servi de modèle à ce DAC-80 pour une
comparaison appareil contre appareil, mais il n’en demeure pas moins que la sonorité de ce dernier ne
pourra renier ses origines.
Les mêmes cartes, des composants en moins
Le DAC-80 se présente sous la forme d’un châssis tout à fait similaire aux autres appareils de la série 100
avec un coffret en aluminium anodisé que l’on peut choisir en finition noir ou argent. Sur la façade, un
unique bouton commande à la fois la mise en tension comme la sélection des sources. Deux rangées de
leds sont positionnées à sa gauche et derrière la face avant. La première éclaire des lettres "U", "C" et "O"
indiquant si c’est l’entrée USB, coaxiale ou optique qui est sélectionnée tandis qu’à côté une autre rangée
indique le taux d’échantillonnage su signal numérique entrant.
À l’arrière, le DAC-80 offre quatre entrées numériques : une USB asynchrone, une optique et deux
coaxiales RCA. Et déjà, la première différence apparaît ; le châssis cuivré du DAC-100 a disparu laissant la
place à un autre, plus traditionnel et en métal simple comme la sortie casque, qui elle aussi a disparu.
Une fois ouvert, et comme nous venons de l’énoncer, les circuits pour l’amplification pour casque du DAC100 comme d’ailleurs du UDH-100 ont été retirés de la carte principale alors qu’en revanche tout le reste
est similaire jusqu’au nom de la carte principale qui garde la mention DAC-100. L’interface USB est, en
effet, strictement similaire à celle du DAC-100 (c’est la même carte fille aussi) avec circuit intégré U192S
associé à une petite horloge dédiée, un schéma développé par NuForce. Cette interface fonctionne en
mode asynchrone et un circuit émetteur-récepteur Asahi Kasei AK4118 permet la commutation avec les
signaux numériques issus de cette interface USB et ceux des autres entrées S/PDIF.
Les signaux sont ensuite traités par une puce de même origine, un modèle Asahi Kasei AK4390 avec
mention "audio4pro" signifiant un très haut niveau de performance. Ce convertisseur peut traiter des
signaux de 30 à 216 kHz avec une résolution maximale de 32 bits. Mais précisons que NuForce est un
farouche adversaire du "tout suréchantillonnage" des signaux, car de son avis, les performances de ce
convertisseur ne nécessitent en aucun cas une quelconque manipulation des données numériques traitées.
Notez que cet AK4390 intègre aussi un atténuateur de 256 niveaux, utile pour le réglage de volume, et ses
propres filtres passe-bas de type "à capacité commutée" qui évitent tout autre filtrage par amplificateur
opérationnel. Pour finir, un DSP Xilink Spartan, modèle XC3S200A se charge de gérer l’ensemble des
opérations internes comme de générer une horloge ultra stable à partir d'une horloge (VCXO) SiLabs
Si552, avec laquelle l'étage d'entrée synchronisera les signaux afin d'obtenir un jitter inférieur à 15
picosecondes (10-12seconde).
On retrouve exactement la même alimentation que sur le DAC-100 avec transformateur torique, suivi de
huit capacités de découplage (10 000µF) avec les mêmes régulateurs implantés sur un dissipateur
thermique en T. Même alimentation pour des circuits plus simples, bonne nouvelle.
On regrettera juste un affichage un peu sombre des entrées sur la version noire, comme une
télécommande pas très pratique (la même qui équipe les autres appareils NuForce), mais la qualité de
fabrication est toujours là, c’est très bien.
Écoute
Nous avons reproduit les mêmes conditions que durant notre guide Multimédia en intégrant le DA-80 à
notre système habituel avec préamplificateur et amplificateur Goldmund (Mimesis 27.5 et Telos 280) avec
nos Pierre-Etienne Léon Alycastre et câble USB Wireworld Starlight, modulation et enceintes Goldmund et
traitement secteur Nordost (barrette et câbles). Nous avons aussi utilisé notre Esoteric K-05 en mode
transport comme un PC (player JRiver) pour la lecture des fichiers audio.
Autant le dire tout de suite, la marque de fabrique NuForce est reconnaissable dès les premières minutes
d’écoute. Immédiatement, nous sommes baignés dans un univers sonore mêlant avec bonheur
transparence, définition, limpidité et une belle richesse des timbres grâce à un haut du spectre très fourni.
Mais ce qui frappe aussi, c’est la densité et la matière du registre grave, un peu plus marqué semble-t-il
qu’avec le DAC-100. Puissant et défini, il donne un grand confort d’écoute et pas mal de sensations sur de
la musique moderne.
À ce propos et en écoutant le disque de Sting Brand New Day (fichier 16 bits/44.1 kHz), nous sommes
saisis par les notes de synthé descendant très bas, un sous-grave qui envahit la pièce d’écoute par vagues
avant l’arrivée d’une caisse claire qui "tape" franchement dénotant le caractère dynamique et rythmé de ce
convertisseur. Le bas du spectre est hyper défini, mettant bien en avant tout le jeu du bassiste, tandis que
le chanteur Sting apparaît au milieu d’une foule de sons provenant de tous les autres instruments avec une
superbe précision. Ce NuForce DAC-80 montre des qualités de définition vraiment intéressantes, allant
chercher tous les petits détails d’une prise de son. Il n’a guère peur des messages sonores complexes où
tout risque de basculer dans une sorte de cafouillage sonore, au contraire, ce convertisseur semble
apprécier que l'on aille le chercher dans ses moindres recoins. Cette puissance dans le grave offre une
image stéréophonique très ample, large et précise à la fois avec un bel étalement des plans sonores.
Même constatation avec le disque Selah Sue by Selah Sue et le morceau Summertime qui débute par un
jeu entre une guitare acoustique et un piano, début qui se fait dans la légèreté et l’aération la plus totale.
Ensuite, les coups de grosse caisse de la batterie comme la basse électrique confirment cette sensation de
puissance contrôlée du bas juste avant l’arrivée de Selah Sue. Sur le registre médium, on sent bien que le
NuForce DAC-80 privilégie la transparence et la définition à un aspect plus chaleureux que l’on peut trouver
par exemple sur un Meridian Explorer ou encore un Audioquest Dragonfly (tous deux équipés d’ailleurs de
dac Sabre). Là c’est un choix de fabricant, un choix de performance sonore, l’important étant que cette
définition ne se paye pas par une quelconque dureté. Ce n’est nullement le cas ici, car contre-balancé par
un bas généreux et souple qui adoucit le tout.
Et justement, en passant à de la musique classique et à la rigueur en matière de timbre qu’elle demande,
tout cela va être confirmé. L’écoute du Membra Jesus Nostri du compositeur Dietrich Buxtehude, par
l’orchestre de la Chapelle Rhénane sous la direction de Benoît Haller, est de toute beauté. Le Nuforce
montre ici toute sa richesse des timbres avec une qualité de soyeux sur les violons qui illumine toute
l’écoute. La richesse harmonique de ces instruments à cordes frottés est un vrai régal, on a à la fois le
mordant des archets et le son des caisses de résonance de ces instruments. Chaque voix du chœur est
bien différenciée dénotant, là aussi, un bel étalement des plans sonores en profondeur. Le positionnement
comme la restitution de l’ambiance sonore de cette salle nous sont dévoilés avec une excellente acuité
comme si nous nous trouvions au plus près du chef d’orchestre.
Des câbles plutôt droits ou doux conviendront mieux à cet appareil. Nous ne conseillons pas des modèles
qui font frétiller le haut du spectre, car trop de définition risquerait de nuire à l’équilibre tonal de cet appareil.
À part le petit problème esthétique et pratique de la faible luminosité des leds pour la sélection des sources,
ce convertisseur nous a fait, comme son grand frère le DAC-100, une très forte impression. La musicalité
de ce NuForce nous a ravi comme tous les autres appareils de ce constructeur car c'est un Dac qui sait
faire chanter la musique, voilà de quoi le rendre plus qu’attachant.
Spécifications techniques
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Entrées numériques : USB asynchrone, 2x coaxiales RCA, optique Toslink
Résolution : 24 bits/192 kHz
Rapport signal/bruit : 96 dB
Distorsion harmonique : 0.005 %, 0 dB, 1 kHz
Réponse en fréquence : 20 à 25 kHz, +/- 0.25 dB
Sensibilité de sortie : 4 Vrms à 1 kHz et 0 dB
Dimensions : 216 x 51 x 90 mm (PxHxL)
Poids : 1.2 kg