Livret pédagogique - La mémoire historique du temps récent

Transcription

Livret pédagogique - La mémoire historique du temps récent
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www.cissong.org
www.tatamemoire.org
CISS est une organisation de coopération et de solidarité internationale
italienne, fondée en 1985, qui gère une centaine de projets dans 25 pays
du monde dont : Algérie, Brésil, Egypte, El Salvador, Guatemala,
Italie, Liban, Macédoine, Maroc depuis 2004, Palestine et République
Démocratique du Congo.
Notre but est de défendre et de promouvoir les droits de l’homme,
comme les droits des enfants, favoriser les relations et les échanges entre
les groupes et les organisations du Sud et du Nord du monde, pour
construire une société plus juste en promouvant la paix. Nos interventions
se font toujours au profit des populations les plus défavorisées et cela
aussi bien dans le sud de l’Italie que dans le sud du monde.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION .........................................................................................................................................................5
QUE CONTIENT LE KIT? ....................................................................................................................5
COMMENT UTILISER LE KIT? ....................................................................................................6
1. ÉLÉMENTS ESSENTIELS POUR MENER DES ACTIVITÉS
DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE AVEC LES
ENFANTS ET LES JEUNES DANS LE CADRE DU PROJET
TATA-­MEMOIRE ..............................................................................................................................................7
1.1 Quelques conseils pour les enseignants et animateurs .........................7
1.2 Quelques définitions........................................................................................................................8
Fiche d’activité - ­Identité, Mémoire et Patrimoine? .........................11
2. QUELQUES PISTES DU PATRIMOINE DE LA PROVINCE
DE TATA ET DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE ...............................................12
Thème 1 - Mon école, son histoire .....................................................................................12
Fiche d’activité - « Raconte-moi ton école » .......................................14
Thème 2 - Ahwache à travers les époques .........................................................15
Fiche d’activité « A nous d’inventer » ............................................................17
Thème 3 - Les anciens nous racontent notre ville.............................................18
Fiche d’activité – « la Mémoire » ......................................................................20
Thème 4 – La palmeraie d’Akka .........................................................................................21
Fiche d’activité 1 – «A la découverte de
notre patrimoine - le
Ksar d’Agadir Ouzrou»..............................................23
Fiche d’activité 2 – «Préservons» ..........................................................................24
Thème 5 - Pour continuer le travail de mémoire................................................25
Fiche d’activité – «Le temps qui passe...» .................................................26
ANNEXE - FICHE D’ACTIVITÉ – VIDÉO PARTICIPATIVE.............................................28
LISTE DES PERSONNES RESSOURCES..........................................................................................30
Ressources utiles ....................................................................................................................................................31
5
INTRODUCTION
Il semble important à l’heure d’un
monde globalisé que la mémoire locale soit
mise en avant. Les jeunes doivent comprendre
leur histoire, leur environnement et le
patrimoine qu’il contient, connaitre l’histoire
de leurs parents, de leur famille, de leur
quartier, de leur ville. Apprendre à regarder
son environnement pour mieux comprendre
son histoire, c’est l’objectif assigné à ce kit
pédagogique à destination des enseignants et
animateurs de la province de Tata.
Le kit pédagogique sur la mémoire récente
et le patrimoine à Tata, est une action pilote
qui vise dans un premier temps à offrir
aux enseignants et aux animateurs de Tata
du matériel pédagogique pour mener des
actions avec les enfants et les jeunes afin qu’ils
s’approprient leur environnement proche.
Dans ce sens, des thèmes qui pourront être
abordés ont été sélectionnés et détaillés
dans le livret. De plus sont aussi proposés
des activités plus générales permettant de
travailler avec les enfants et les jeunes sur leur
histoire, sur leur environnement proche,
sur ce qui peut faire patrimoine selon la
définition de l’UNESCO:
«On entend par patrimoine culturel
immatériel les pratiques, représentations,
expressions, connaissances et savoir-faire –
ainsi que les instruments, objets, artefacts
et espaces culturels qui leur sont associés –
que les communautés, les groupes et, le cas
échéant, les individus reconnaissent comme
faisant partie de leur patrimoine culturel.»
Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, UNESCO, 2003
QUE CONTIENT LE KIT?
•
1 ouvrage «TATA – AKKA, Frontières de la mémoire, mémoire d’une frontière, Projet de
promotion de la mémoire historique du temps récent dans la Province de Tata»
•
1 livret pédagogique «Préservons la mémoire de Tata»
•
1 CD vidéo réalisé par des jeunes de Tata dans le cadre d’un «laboratoire de vidéo
participative». Ils sont partis à la rencontre d’habitants de Tata pour collecter l’histoire
récente autour de thème comme le pouvoir local à Tata; la création de la première école à
Tata et l’éducation; enfin l’histoire du commerce.
•
8 planches regroupant des informations et des plans de la Citadelle d’Agadir Ouzrou dans la
palmeraie d’Akka afin de préparer la visite du site.
6
COMMENT UTILISER LE KIT?
Certains thèmes de découverte du patrimoine
et de travail sur la mémoire sont proposés
dans ce kit. Ils ont été identifiées par l’ONG
CISS - Cooperazione Internazionale Sud
Sud- dans le cadre d’un projet plus vaste
intitulé «Tata – Mémoire», en partenariat
avec l’Association Nationale des Partisans
d’Italie, qui vise à améliorer la compréhension
des événements passés dans la province de
Tata (région de Guelmim-Es Semara) et de
ce qu’ils ont effectivement signifié pour la
population locale.
Un travail de recherche a été élaboré et s’est
concrétisé par la réalisation d’un ouvrage
«TATA – AKKA, Frontières de la mémoire,
mémoire d’une frontière» destiné au grand
public. Dans ce dernier, les enseignants
pourront retrouver la description de faits, de
lieux, et d’histoires de vies de personnage de
la Province, si le travail n’est pas exhaustif,
il offre la possibilité aux enseignants et aux
animateurs qui mettront en place les activités
du kit de poursuivre le travail de recherche,
le travail de mémoire avec les enfants et les
jeunes. En effet, le préalable à la transmission
de la mémoire et du patrimoine est celui de
l’identification de ce qui doit être préservé et
de ce qui doit être partagé aux générations
présentes et futures.
Le livret comporte 2 parties :
• Une première partie qui offre des
définitions sur l’identité, la mémoire et
le patrimoine, une fiche d’activité est
proposée afin de pouvoir aborder ces
notions avec les enfants et les jeunes de
manière ludique et participative.
• La seconde partie où sont proposées
des thèmes - Mon école, son histoire;
Ahwach à travers les époques; Les anciens
nous racontent notre ville; La Palmeraie
d’Akka; enfin une proposition pour
continuer le travail de mémoire – avec
pour chacune une introduction reprenant
des informations collectées et une ou des
fiches d’activités en lien avec le thème.
Une liste de personnes ressources de la
région pour vous aider dans vos activités et
enfin des liens vers des ressources utiles.
Espérons que ceci soit le début d’un long
processus de découverte et de recherche sur
ce qui fait l’identité de la province de Tata.
Maintenant à vous de jouer...
Les fiches d’activités proposent un même format ou nous retrouvons le sujet
abordé, la méthode pédagogique proposée, le public ciblé (l’enseignant ou
l’animateur pourra s’il adapte l’activité la proposer à d’autres tranches d’âge),
les partenaires éventuels à contacter (une liste de nom de personnes identifiées
est disponible à la fin du guide) ou à rechercher le cas échéant. Les objectifs de
l’activité et la durée (elle est estimative, l’enseignant ou l’animateur pourra la
prolonger si il le souhaite, par contre il parait difficile de réduire la durée). Enfin,
le déroulement de l’activité, avec parfois des variantes proposées.
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1. ÉLÉMENTS ESSENTIELS POUR MENER DES ACTIVITÉS DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE AVEC
LES ENFANTS ET LES JEUNES DANS LE CADRE DU
PROJET TATA-MEMOIRE
1.1 Quelques conseils pour les
enseignants et animateurs
On l’aura compris ce kit vise à encourager les
jeunes et moins jeunes à découvrir autrement
leur environnement, à s’interroger sur les
espaces qui les entourent, ainsi qu’à découvrir,
comprendre et questionner leurs ainés leur
village, sur leur ville.
C’est un travail de mémoire et surtout de
valorisation de la mémoire qui est demandée
là. Ainsi, l’enseignant peut s’appuyer sur les
fiches d’activités où sont déclinées, le sujet,
la méthode, le ou les objectifs, le public
destinataire, la durée et le matériel nécessaire,
enfin, une rubrique concerne les partenaires,
celle-ci est essentielle à la mise en œuvre des
activités proposées dans ce présent Kit. En
effet, c’est l’extérieur qui est valorisé là et les
personnes extérieurs expertes ou non qui
pourront être partenaires à part entière du
projet.
Quelques que soient les méthodes utilisées
– discussion, recherche, séances visuelles
ou excursions sur les sites – l’enseignant ou
l’animateur est là pour accompagner les élèves
dans la découverte des lieux et des espaces et des
personnes qui forment leur environnement.
Dans ce sens il devra veiller à:
• susciter la curiosité
• respecter les opinions de chacun et veiller à les faire respecter entres eux
• accompagner l’élève dans sa recherche créative
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1.2 Quelques définitions1
Patrimoine
Bien commun d’une collectivité, d’un groupe humain, de l’humanité, considéré comme un
héritage transmis par les ancêtres.
Patrimoine physique
Patrimoine immatériel
• Le bâti: ensembles architecturaux, monuments...
• Les signes et symboles propres à
une communauté,
• Les collections d’objets, les
œuvres d’arts, les archives...
• Le patrimoine naturel (géologique, faune et flore, paysages...)
• Le patrimoine cultivé.
• L’expression artistique et littéraire transmise de la tradition
orale (récits, chants...),
• Les modes de vies, les systèmes
de valeurs,
• Les mythes, les croyances, les
rites.
Traditions orales, arts du spectacle, rituels.
Identité individuelle - identité collective
Caractère permanent et fondamental
de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son
individualité, sa singularité.
Chaque être humain, dès sa naissance, se
distingue des autres par son profil personnel,
autrement dit, par les caractéristiques
génétiques et physiques qu’il a héritées de
ses parents et de ses ancêtres. Nos empreintes
digitales, par exemple, représentent la marque
indélébile de notre identité personnelle.
Le nom de famille dont nous héritons et le
prénom qui nous est donné peuvent changer
au cours de notre existence, mais ils font
aussi intégralement partie de notre identité
personnelle.
Toutefois, l’identité n’est pas seulement
individuelle. La question «Qui suis-je?» est
1. Les définitions ont été tirées d’un dictionnaire, le Larousse, qui présente l’avantage de proposer des définitions simples et concises, toutefois, sur les définitions nous vous invitons à consulter le site de l’UNESCO ainsi que pour la notion de patrimoine le site du Minsitère de la culture au Maroc.
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intimement liée à la question «Qui sommes
nous?» - «nous» étant, par exemple, la
communauté linguistique, la nation ou la
foi à laquelle nous adhérons. En tant que
membres d’un groupe, nous sommes liés
aux autres membres, en premier lieu par la
langue, les croyances, les rites, le code moral,
les coutumes, la nourriture, le vestimentaire
et autres.
L’identité nationale trouve en général son
expression au travers des symboles que
sont la/les langue(s), le costume national, le
drapeau, le blason ou l’hymne national.
Mémoire
• Ensemble des faits passés qui reste dans le souvenir des hommes, d’un groupe.
• Souvenir qu’on a d’une personne disparue, d’un événement passé ; ce qui, de cette
personne, de cet événement restera dans l’esprit des hommes.
Le patrimoine permet d’exprimer concrètement la permanence et l’authenticité. Il matérialise
la mémoire et la rend accessible à la vue, au toucher, à l’ouïe et, parfois même, à l’odorat et au
goût. Le patrimoine inscrit le passé dans le présent et lui redonne vie.
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L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT2
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2. L’arbre qui cache la forêt est tiré du livret « Passeurs de Patrimoine » réalisé par la Fondation Roi Baudouin, adapté par nos soins pour le présent livret.
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Sujet
Déroulement
Patrimoine, mémoire, identité
1. A partir de « l’arbre qui cache la forêt », les
élèves sont invités à redessiner leur arbre. Le
professeur ou l’animateur veillera à dessiner
un arbre selon le modèle, il dessinera le tronc
et les branches.
Les élèves avec l’accompagnement du professeur ou de l’animateur compléteront les
textes qui vont avec.
Méthode
Dessiner un arbre pour mieux
appréhender les définitions
Public ciblé
Tous publics, l’enseignant veillera à adapter le support final
Partenaires
Enseignants et animateurs
Objectifs
Comprendre la signification
des mots mémoire, patrimoine
matériel, patrimoine immatériel
et identité et les inscrire dans
son environnement propre
Matériel
Grandes feuilles et feutres
Durée
2 heures
2. Une fois l’arbre compléter, il pourra être affiché dans la classe et pourra servir lors des
ateliers qui seront mis en oeuvre par la suite.
Conseils: l’enjeu est que les élèves comprennent
la signification de ces termes, prendre le temps
d’expliquer et de proposer des exemples et enfin
de discuter est essentiel pour cette activité.
FICHE D’ACTIVITÉ
Identité, Mémoire et Patrimoine?
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2.QUELQUES PISTES DU PATRIMOINE DE LAPROVINCE DE TATA ET DE PRESERVATION DE LA MEMOIRE
Les thèmes proposés ont été sélectionnés
à partir de l’ouvrage « TATA – AKKA
Frontières de la mémoire, mémoire d’une
frontière » que nous vous invitons à lire
comme préalable à la mise en place de vos
activités. L’ouvrage propose d’ailleurs une
quantité d’informations qui pourront vous
ouvrir d’autres pistes de travail à explorer
avec votre public.
Thème 1 - Mon école, son histoire
Avant 1948, des écoles coraniques msids et
Zaouia étaient présentes à Tata et dans sa
région mais l’école d’enseignement de type
moderne a vue le jour qu’à partir de cette
année et se poursuivra par la suite, grâce à la
population et à son initiateur Casanova.
C’est le cas de l’école Nakhil et du collège
Mokhtar Soussi qui ont été créés par les
élèves et les habitants de Tata et Albert
Casanova à l’initiative du projet. En effet,
en 1948 Albert Casanova en accord avec les
autorités locales (Caïd marocain et Officiers
français) demande que des magasins
jusqu’alors destinés au stockage de denrées
alimentaires soient mis à sa disposition et
puissent accueillir des élèves. L’un de ces
magasins, situé à côté de l’actuelle résidence
du Gouverneur, lui est cédé à cet effet. Il
en fut de même d’autres espaces similaires.
L’école se forma ainsi au départ «de salles
parsemées à travers la ville».
Entre 1952-1956 s’est mis en place une véritable
structure scolaire avec la construction et
le regroupement de quatre salles d’études,
en face de l’actuel «hôtel Renaissance».
Pour réaliser la construction de bâtiments
scolaires, Albert Casanova insère dans
l’emploi du temps des heures de sport (7h-8h
ou 17h-18h pour éviter la chaleur). Pendant
ces heures les élèves étaient envoyés ramasser
des cailloux pour la construction. En matière
de véhicules, à Tata il n’y avait que le camion
du Caid et la 2CV de Casanova.
Le collège Mokhtar Soussi, à partir de 1956,
après la construction de l’école primaire,
il apparait important de pouvoir offrir aux
élèves qui souhaitent continuer leurs études
un collège (le collège le plus près se situant
à Taroudant). Ainsi, les parents avec l’appui
de Casanova font une demande auprès du
minsitère de l’éducation nationale qui est
accepté. La construction, là encore, se fera
par les élèves et les habitants, un témoin de
l’époque raconte que «faute de camion
pour le transport de matériaux, Casanova
fait récupérer les pots de lait vides pour les
remplir de sable de l’Oued. Il fait aligner les
élèves sur une distance de 7-800 m pour le
transporter jusqu’au chantier».
A coté du collège fut construit un internat
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(édifié lui aussi par les élèves et la population),
il accueillera les élèves de Tissint à Tamanrat.
L’internat, était géré par l’épouse de Casanova
avec d’autres femmes qui s’occupaient de la
cuisine et qui préparaient un couscous à base
d’orge, viande, et légumes cultivées dans le
potager de Casanova.
Mais qui est
Albert Casanova?
Pilote né en Corse, Albert Casanova est contraint de renoncer à voler en raison d’un accident dont il a été victime
en 1934 lors d’une manifestation aérienne à Casablanca, il
a interrompu sa carrière et accepté un poste d’enseignant
à Tata où il a créé une première école foraine dans les
années 1948. Les élèves y allaient le matin et sortaient l’après-midi dans les champs s’initier à l’agriculture.
Casanova quitta Tata en septembre 1967, il rentre en Corse ou il devient maire de sa ville. Il y décède en 2002.
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«Raconte-moi ton école»
Sujet
Déroulement
Sources orales, site patrimonial en l’occurrence l’école
1. Les élèves sont invités à partir à la découverte
de leur école, de ce que fut cet endroit dans
un passé proche.
Méthode
Appel aux témoignages, reportage audio, expression
orale, expression visuelle
FICHE D’ACTIVITÉ
Public ciblé
Tous publics, l’enseignant
veillera à adapter le support final
Partenaires
Historien, journaliste,
enseignants et habitants toutes
personnes susceptibles de
raconter l’histoire de l’école
Objectifs
• Exprimer à travers un
langage contemporain
l’histoire de son école
• Tisser des liens
intergénérationnels.
Matériel
Enregistreur, caméra,
cahier de note
Pour l’exposition : fil, cadre,
papier couleur, grande feuille
Durée
Variable mais prévoir au minimum six séances de 2 heures
2. Si dans un premier temps les recherches
passent par les canaux habituels (photos
anciennes, articles de presse, journal de
l’école….) un accent particulier sera donné
à l’appel aux témoignages, pour ce faire les
élèves rédigeront un communiqué qu’ils
afficheront ou diffuseront et cherchent les
contacts nécessaires.
3. Une fois certains témoins connus, reportage
audio chez eux et demande de rendez vous
à l’école pour avoir un contact direct avec le
sujet de l’étude. A travers les témoignages
l’histoire de l’école se bâtit petit à petit.
4. Traitement des informations récoltées
à travers les témoignages et les autres
supports. Essai de compréhension globale de
l’évolution du site
5. Les résultats de l’enquête pourront faire
l’objet d’une exposition ou tous les supports
pourront être exposés, vidéo, enregistrement
sonores, photos et dessins.
6. Présentation publique
Variante: notamment pour les moins de
10 ans, la réalisation d’un petit livre sur leur
école, à partir des photos, de dessins et des
informations collectées.
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Thème 2 - Ahwache à travers les époques
L’ahwache est à la fois le nom générique
donné à la musique de village et le nom
d’une danse typique du pays chleuh (HautAtlas, Anti-Atlas et Souss). Se pratiquant
à l’occasion de toutes les célébrations
collectives (bien qu’aujourd’hui il existe des
groupes d’ahwache professionnels), ce sont
des villageois volontaires qui en assurent
l’exécution. C’est une danse mixte précédée
d’un chant dialogué, une sorte de joute
appelé aussi l’msaq
Quelques caractéristiques de l’ahwache
Les participants
Dans les cérémonies d’ahwache il y a plusieurs acteurs. Chacun d’entre eux a sa fonction
définie dans l’expression artistique:
• Les ineqqaren sont les musiciens, lesquels dictent le rythme des danses et des chants avec
leurs instruments;
• Les imessoussen sont les danseurs et les danseuses. Ils représentent l’unité du groupe à
travers la fusion rythmique;
• Le moqaddem, nommé aussi ‘le maestro’, a la fonction de régler la cérémonie, d’organiser
les groupes de danseurs et les duels poétiques;
• Les spectateurs constituent l’essence de la dimension sociale de l’ahwache, celle-ci ne se
limite pas aux youyous des femmes: (les spectateurs) interviennent en effet dans l’ahwache
sous forme de choeurs responsoriaux avec des tizrarrin en faisant une entreprise acoustique
qui joue sur un espace immense.
Les Instruments
Le tallount (tambourin); le ganga (tambour); le tagmoumt (une flûte de métal ou de bois);
l’annaqouss (cadre métallique circulaire en bronze qui vient à être tapé avec deux bâtonnets
métalliques); le taquerquaouiyyine (instrument formé par une paire de plaques métalliques
composées pour chacune de deux moitiés de sphères superposées); le guedra (mortier).
La position
Tous les participants à une nuit d’ahwache trouvent leur place dans l’asayss du douar :
• Les femmes et les jeunes filles se positionnent des deux côtés de l’espace (leur coprésence
dans le même côté est interdite.
• Les hommes qui ne se dédient pas aux instruments musicaux se joignent en majeure partie
à la danse.
Les vêtements
Chaque danse nécessite un costume spécifique. A l’occasion du derst ou de l’agouaal, les
hommes mettent une djellaba blanche, une rezza jaune ou orange et des babouches (jaunes
ou blanches). La veste féminine est la même dans les différents types d’ahwache, avec une
variation seulement dans les couleurs.
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Les bijoux
Les bijoux sont un élément de parure très présent dans la tradition locale, avec de légères
différences sur l’ensemble du territoire. Les éléments décoratifs sont appliqués sur la tête, les
oreilles, le cou, la poitrine, les mains et les pieds.
Les danses
Les ahwaches les plus répandus sur le territoire de la province de Tata sont le derst, l’ahwache
n’ti’ayalline, l’harma, le gnaoua, l’ahwache Issemkane et le guedra. Des paroles de Mohamed
Mhamdi, anddam d’ahwache, on peut comprendre le ritualisme et la signification sociale des
danses :
« Dans l’ahwache il y a des danses pour les hommes et d’autres pour les
femmes. Les hommes sont les premiers à danser, après c’est le moment des femmes,
en particulier des filles célibataires ou des femmes divorcées. Pour elles c’est une
occasion pour se montrer en public. Enfin il y a le skar, une danse masculine
et féminine. Dans cette occasion les filles testent l’intelligence des hommes et
vice-versa à travers un échange oral. Le skar a lieu plusieurs fois pendant l’été.
A travers la danse, les jeunes peuvent se connaître et de cette manière choisir la
future mariée. »
La vie et le chant de Mbarek Oumsâaoud, alias Ben Zida
Mbarek Oumsâaoud est né vers 1925 au douar Agoujgal dans la région d’Afra , a été un poète
connu dans tout le sud du Maroc. Son père, originaire du Soudan, était « un esclave de la
famille Naitlhanafi d’Agadir Lena ». Il a commencé à chanter encore adolescent, avec ses
copains du douar, mais son parcours poétique, et sa proverbiale veine polémique, seront
marqués par son expérience de vie. A l’âge de 14 ans il a été obligé de partir avec sa mère
(Zida) dans le Souss, dans la région d’Igherm, à cause de la sécheresse qui frappait la zone de
Tata. Cet événement a donné lieu à plusieurs lectures, dans l’imaginaire local. Oumsaâd, est
retourné à Tata dix ans plus tard sous le nom de Ben Zida, le fils de Zida.
Dans ces chants on retrouve son engagement social:
«Les Blancs d’afra sont tous aux abois
Ils voudraient nos frères affamés et mal vêtus
Ils ont passé Afra. Il ne nous reste plus qu’amsmerdane
Ils haïssent voir Tissoukiïnes traire leurs vaches
Allons à Amsmerdane qu’ils n’ont jamais irrigué de leurs eaux
Là nous ferons paître nos vaches ainsi que leurs progénitures.»
Ainsi il a laissé des traces dans les mémoires des habitants de Tata comme nous le montre ce
témoignage:
«...S’il y a quelqu’un de libre c’est Ben Zida, c’est quelqu’un qui n’a pas du tout envie de
tendre la main et de demander la charité. Par contre, on lui fait des offrandes pour acheter
son silence par exemple, pour éviter sa langue par ce qu’il à une langue vraiment vénéneuse,
les gens en ont peur. Ils s’achètent silence. D’ailleurs s’il voit quelque chose qu’il doit la
dénoncer, en public il n’a peur de personne. Il n’a peur de rien». (Elhanafi Naitlalaj)
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Sujet
Déroulement
La musique, la prose, la sonorité
des mots, leur pouvoir suggestif
Activités avant l’écoute:
1. Sensibilisation, remue-méninges, mise
en route qui permet de déclencher une
discussion et engage les élèves à exprimer leur
opinion, leurs sentiments et leur expérience.
Qu’est ce que l’ahwache, ces caractéristiques?
Quand il a lieu? Les thèmes abordés le plus
souvent lors des chants?
Méthode
Analyse de la phrase musicale et
littéraire, recherche de textes.
Public ciblé
Dès 14 ans
Partenaires
Compositeur, chanteur,
écrivain, poète
Objectifs
• Connaitre ses traditions
et mieux les partager
• Sauvegarder le patrimoine
musical de la région
• Quels thèmes, quels textes à
travers les époques et son utilité
Matériel
Recueil des chants et
des textes éventuels
Durée
3 séances de 1h30
Activités pendant l’écoute
2. Première écoute : les premières impressions,
mots-clés, sentiments, associations, les
thèmes; relever les mots entendus, identifier
les instruments.
3. Deuxième écoute : relever des mots ayant
trait à un sentiment : joie, tristesse, révolte…
; repérer les sujets abordés ; le professeur
distribue des feuilles où les élèves pourront
noter des mots ou idées sur ce qui est abordé.
Activités après l’écoute
4. Lecture du texte à haute voix.
5. Donner un titre au chant (généralement les
chants d’ahwache n’ont pas de titre ce qui
n’est pas le cas des chants plus modernes, il
est donc amusant de pouvoir réfléchir à un
titre).
6. Étude du contenu et de la forme.
7. Créativité : Vous avez assisté au chant.
Rédigez une lettre pour dire ce qui vous a
plu ou déplu. Inventez un autre couplet.
8. Partager le avec la classe
Autres pistes: pour travailler sur les
évolutions de l’ahwache, vous pourrez leur
faire écouter un chant plus ancien et un
plus récent. Vous pourrez aussi aborder la
professionnalisation de groupe d’ahwache.
FICHE D’ACTIVITÉ
«A nous d’inventer»
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Thème 3 - Les anciens nous racontent notre ville
La transmission de la mémoire des anciens
est primordiale en effet les jeunes héritent de
l’histoire de leurs aînés et peuvent mieux se
construire en tant qu’individus. En faisant
le lien entre la mémoire et l’histoire et en
témoignant de la longueur de la vie, les plus
âgés leur donnent la dimension du passé en
même temps que celle de l’avenir.
Les deux encadrés suivants mettent en
avant des événements qui ont marqué les
mémoires de certains habitants de Tata mais
qui ont aussi façonné la ville et la province de
Tata jusqu’à nos jours.
Là encore d’autres événements ou lieux
peuvent être identifiés et faire l’objet de la
mise en œuvre d’activités avec les jeunes et les
enfants.
La sécheresse et l’émigration des années 1960
En 1959, une sécheresse a secoué la région. Les aléas climatiques ont causé
en effet l’abandon de l’agriculture, et poussé les jeunes et les adultes à émigrer, en
laissant les femmes dans les douars.
Les premiers mouvements migratoires avaient eu lieu déjà pendant les
années 1950, vers les pays européens. Le 1 juin 1963 fut signée une convention de
main-d’œuvre entre la France et le Maroc c’est ainsi qu’entre 1964 et 1974 presque
70.000 hommes du Sud-est du Maroc et du Souss partirent vers les mines du
Nord Pas-de-Calais et de la Lorraine.
Dans tout le sud, et aussi à Tata, est connue la figure de Félix Mora, dit
« Mougha », personnage chargé de la sélection des candidats au travail dans les
mines, sur la base des qualités physiques. Les modalités d’examen des candidats
au travail en France sont restées dans les mémoires, à cause des procédés du dit «
Mougha », lequel se livrait à des auscultations minutieuses et tatillonnes sur les
personnes qui se présentaient devant lui.
L’exode de ces travailleurs a été décrit dans des poèmes amazighs, les
«timnadîn», exprimant espoirs et déceptions:
«La France est de la magie
Celui qui arrive appelle les autres»
ou:
«Ceux de l’étranger
que Dieu redouble vos peines
Celui qui est en France est mort
Il part et abandonne ses enfants».
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La Marche Verte, un moment
décisif pour le pays et pour Tata
La Marche Verte est un événement essentiel de l’histoire de
Tata. Selon Mohamed Mhamdi elle «a été un ciment social car des
personnes de toutes les couches sociales y ont participé. A travers la
Marche se sont consolidés les liens entre les gens (blancs, noirs, cherfa,
marabout, etc.), car ils partageaient tout ». Dans le discours du 5
novembre 1975, le Roi Hassan II s’adressait à son « cher peuple », pris
dans sa globalité. Son discours à la radio fut suivi dans tout le Maroc, y
compris à Tata.
El Hossein Aznokd, un poète d’ahwache d’Addis, ayant
participé comme volontaire à la Marche raconte que:
« La nouvelle a été diffusée à la radio et moi j’ai candidaté
spontanément. Les gens qui avaient les moyens de transport
les ont mis à disposition. C’est le Caïdat qui les a gérés (il avait
invité les propriétaires à le faire). Le voyage vers Laayoune
a duré 30 jours. Le Makhzen donnait nourriture, cigarette,
etc. Les personnes âgées n’étaient pas envoyées, mais dans le
douar deux femmes divorcées sont parties ».
De retour de la Marche, témoigne encore Aznokd, «les volontaires
ont été accueillis avec une fête. Au niveau de la province a été créé un
Bureau de la Marche Verte, composé par 13 membres, qui recevait,
chaque novembre, 4.000 dirhams». Le Bureau de Tata s’occupait de
la préservation de la mémoire de la Marche, ses activités culminaient
chaque 2 Novembre. Il y avait «un défilé sur Avenue Mohammed
V, auquel participaient les élèves des écoles. A cette occasion il y avait
aussi des Ahwaches, mais folkloriques. A la mort du Roi Hassan II, la
fête commémorant la Marche Verte a été supprimée».
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«La Mémoire»
Sujet
Déroulement
Place, monument, statue,
édifice, sources orales
1. Chaque élève constitue une liste de lieux, de
faits, de personnes dont il voudrait garder le
souvenir dans son environnement proche.
L’enseignant pourra proposer de partir
d’événements tels la sécheresse des années
1960 ou la Marche verte par exemple.
Méthode
Recherche et exploitation des
informations, questionnement, appel aux témoignages
Public ciblé
FICHE D’ACTIVITÉ
Tous les âges
Partenaires
Les habitants, une liste
des personnes est
disponible en fin du livret
Objectifs
S’efforcer de faire comprendre le souvenir comme:
• un lien avec ses racines,
• un acte collectif.
Faire ressentir la nécessité
du devoir de mémoire pour
un respect intelligent et sans
cesse renouvelé du passé
Se forger une opinion.
Tisser des liens
intergénérationnels.
Durée
4 séances de 1h 30
2. Chaque élève propose sa liste à la classe.
3. Une fois les propositions mises en commun,
il est nécessaire d’arriver à un consensus
sur les faits, les lieux et les personnes qui
seront commémorés au sein de la classe (il
est possible d’établir des groupes de 6 élèves
environ qui travailleront ensemble).
4. Réalisation matérielle des éléments qui
constitueront cet acte de mémoire en deux
temps: préparation concernant le contenu et
préparation concernant la forme.
Contenu: Recherche rigoureuse sur la vie
des personnages, interview des personnages,
il faudra au préalable préparer les questions
qui seront abordés avec eux. Recherche de
documents visuels, d’archives, etc.
Forme: une exposition dans l’enceinte de l’école
mais aussi à l’extérieur pourra se faire. Laisser
libre cours à l’imagination des jeunes et des
enfants pour préparer cette commémoration.
Création d’une exposition photo, vidéo,
conception de statue, de plaque, etc...
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Thème 4 – La palmeraie d’Akka
La région d’Akka est riche peintures rupestres, ksars, centre névralgique du commerce caravanier du sud du Maroc, présence d’une communauté juive jusqu’en 1963. Voici des sites, des
lieux, des architectures, une histoire à diffuser, partager et préserver.
La région d’Akka a été, depuis l’antiquité, un centre névralgique du
commerce caravanier du sud du Maroc. Sa palmeraie était en fait, jusqu’à
la seconde moitié du XIXème siècle, un passage obligé dans la route du
commerce à longue distance. L’explorateur français Charles De Foucauld l’a
décrite en ces termes en 1884: «Akka se trouve, pour le commerce, dans les
mêmes conditions de Tata. Naguère lieu d’arrivée des caravanes du sud, elle
voyait affluer sur ses marchés l’or, les esclaves, les cuirs, les tissus du Soudan.
A côté d’un trafic considérable, l’industrie locale s’est développée: Akka était
célèbre pour ses bijoux d’or. Toutes ces sources de fortune sont taries; plus
de commerce, plus d’industrie, plus de relations lointaines. Il reste une oasis
comme Tata, comme Tisint, vivant du produit de ses dattiers1».
L’itinéraire des caravanes s’est infléchi au profit de l’axe passant
par Tindouf. Akka gardait cependant la richesse que représentaient les
ressources fournies par l’oued Drâa. C’est encore De Foucauld qui nous
en donne un aperçu: «Akka est un groupe de palmeraies, 70.000 palmiers
au total, dont 20.000 à Taourirt et 10.000 à Agadir-Ouzrou. Un groupe de
9 villages (qsor) dont les plus anciens sont: Leqsebt, Irrehalen, Taourirt et
Tagadirt. Ce dernier village, autrefois le premier en importance, se trouve au
milieu de la palmeraie, alors que les autres villages sont à la lisière de l’oasis
pour la plupart. Jadis lieu d’arrivée des caravanes du Sud, Akka était célèbre
pour ses bijoux d’or. Dans cette belle oasis, point de fruits qu’on n’y trouve:
à côté des dattes «bousekri», de grosseur moyenne et sucrées, elle produit
en abondance figues, raisins, grenades, abricots, pêches, noisettes, pommes
et coings. D’innombrables canaux arrosent ces beaux vergers. L’eau coule en
toute saison et dans l’oued Akka et dans l’oued Kebbaba».
1. Charles de Foucauld - «Reconnaissance au Maroc, 1883-1884», Challamel et C. éditeurs, Paris, 1888. p.150.
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La communauté juive d’Akka
La présence juive au Maroc date de plus de deux mille années. Elle
remonte, selon les historiens, au siège de Jérusalem par Nabuchodonosor et
à la déportation des Juifs à Babylone, entre 587 et 580 avant J.C. A la suite
de ces événements, des groupes de Juifs auraient commencé une longue
migration, jusqu’à leur arrivée à l’extrémité occidentale de l’Afrique du
Nord, c’est-dire le Maroc actuel.
En 1883, à Akka il y avait 12 foyers juifs, la première installation a été
à Agadir Ouzrou, où il y avait un mellah qui s’est effondré 1873 à cause
d’inondations. Il a été déplacé à Tagadirte. Entre 1950 et 1961 dans ce dernier
mellah vivaient 34 familles, pendant qu’à Agadir Ouzrou il n’en restait
qu’une seule.
La communauté juive d’Akka a joué un rôle déterminant sur le plan
commercial. Elle détenait quasiment le monopole des activités liées à ce
secteur et a contribué ce faisant à la prospérité de la région. Les Juifs ont pu,
jusqu’à l’arrivée des Français en 1933, contrôler le commerce dans le souk
central d’Akka. Dans cette ville, il est encore possible de trouver des places
qui portent les noms des souks dont ils étaient les principaux commerçants,
comme le «Souk du Mardi» où les juifs vendaient différents articles
d’alimentation (tels que le sucre, le thé et l’huile) et autres (comme le savon,
la cire, les tissus, le tabac et les bijoux).
La vallée de l’oued Drâa, dans laquelle se trouvait le mellah de
Tagadirt, offrait des avantages agricoles considérables. Les familles juives y
possédaient des terres et encore maintenant il est possible de trouver quelque
champ portant le nom de l’ancien propriétaire ou son appartenance ethnoreligieuse. C’est le cas, par exemple, de «Jnane Lihoudi» (verger ou jardin
du Juif).
Il semblerait qu’en 1963, les juifs d’Akka ont migré en masse vers Israël.
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1 – «A la découverte de notre patrimoine
- le Ksar d’Agadir Ouzrou»
Patrimoine, Archéologie
du bâti
Méthode
Enquête sur le terrain,
questionnement, observation, comparaison,
interprétation, recherche
Public ciblé
Tous publics
Partenaires
Un archéologue, un guide
Les associations d’Akka (cf
liste de personnes ressources)
Objectifs
• Responsabiliser les enfants à
la conservation du patrimoine
• Développer une éducation pour le patrimoine
• Compréhension des
contraintes pour le bien
de la collectivité
Materiel
L’enseignant pourra s’aider des
cartes jointes pour travailler au
préalable sur le site et préparer le
circuit découverte avec les élèves
Durée
3 séances minimum comprenant la visite sur le site
Déroulement
La démarche consiste à découvrir, au départ de
l’état de conservation actuel d’un monument,
l’histoire de l’édifice et son évolution dans le
temps. Un travail d’enquête va devoir être réalisé.
Enquête sur le terrain, liste des questions
incontournables pour une observation fine:
Comment est implanté la citadelle?
Quelles sont les relations qu’elle
entretient avec son environnement
immédiat ou plus lointain?
Quelle est la fonction actuelle des
différents bâtiments la composant?
Quelle est la fonction des différents endroits?
Comment circule-t-on dans ce lieu? Pourquoi?
Quels sont les matériaux utilisés?
Le sont-ils encore?
Existe-t-il pour un même matériau,
des différences de couleurs, de
textures, d’états de conservation?
Comment les matériaux sont-ils mis en oeuvre?
Construit-on encore comme cela aujourd’hui?
Quel est l’état général de conservation?
Y’a til des fissures, des traces de
bâtiments disparus, des endroits
retouchés ou transformés?
Le relevé des indices se fait par le croquis, le
dessin la photographie.
1. Recours aux sources d’informations : archives,
photos et autres sources disponibles
2. Mise en relation de différentes informations
collectées et interprétation des résultats sous
forme de plans légendés.
Autres pistes: pour les plus grands à partir
de 12 ans, après ce premier travail ils pourront
réaliser une maquette en terre ou en carton de
la citadelle.
FICHE D’ACTIVITÉ
Sujet
24
24
2 – «Préservons»
Sujet
Déroulement
Patrimoine, conservation
1. A partir du village d’Agadir Ouzrou qui a
déjà fait l’objet d’une visite et d’une étude
détaillée. Proposer maintenant aux élèves
d’expliquer les causes de la dégradation du
site.
Méthode
Observation,
réflexion, compréhension
Public ciblé
Tous publics
FICHE D’ACTIVITÉ
Partenaires
Un archéologue, des élus
Objectifs
• Responsabiliser les enfants à
la conservation du patrimoine
• Développer une éducation pour le patrimoine
•Compréhension des contraintes pour le bien de la collectivité
Materiel
Notes et photos prises los de la
visite, feuilles grands formats
Durée
2 séances d’environ 2 heures
2. Proposer aux élèves de donner des solutions
qui favoriseraient la préservation du site et
d’expliquer pourquoi.
3. Les solutions proposées pourront être
consignés sous forme de fiches ou de
panneaux qui pourront être exposés dans
l’école.
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Thème 5 - Pour continuer le travail de mémoire
Pour continuer à permettre aux jeunes et moins jeunes de se réapproprier et d’avoir un
nouveau regard sur leur lieu de vie, d’en comprendre l’histoire et les transformations
actuelles. Voici une autre activité toujours centrée autour de la rencontre et de l’échange
entre tous les habitants concernés.
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«Le temps qui passe...»
Sujet
Archives, photographies
Méthode
Recherche, analyse,
interprétation, prise
de notes, expression
orale, mise en image
Public ciblé
FICHE D’ACTIVITÉ
Tous publics
Partenaires
Photographe pour les
aspects techniques
Objectifs
• Redécouvrir ses racines.
• Se projeter dans le futur
au départ d’une perception actuelle de la société.
• Prendre du recul par rapport
à ce que l’on vit actuellement.
• Eduquer à l’image
Materiel
Photographies anciennes
Feuilles de papier,
Coins à photos
Appareil photo
Durée
Six temps différents
étalés sur deux mois
Déroulement
1. Chaque élève ou adhérent(e) d’une association
apporte en classe trois photographies
anciennes venant de l’album de famille. Si
possible, ces images mettront en scène des
membres ou amis de générations différentes:
enfant, oncle, grands parents, parents…
2. Analyse des images par chaque élève selon
deux axes : le contenu et la qualité technique
de l’image.
Contenu: description de l’action, disposition
des personnes les unes par rapport aux autres
(avant et arrière-plan, flou, net, position
des mains, des corps, direction des regards,
..), description des individus (habillement,
expression, maintien, aspect physique...),
description du décor de la photo (paysage,
mobilier, objets, fond artificiel...), identification
des personnes, contexte de la prise de vue (lieu,
occasion, date...).
Qualité technique: cadrage, finesse du grain,
exposition, support, couleur ou noir et blanc,
prise de vue en studio ou en décor naturel.
3. Réalisation du «Mur des célébrités»
(affichage des photos) et échanges entres les
élèves concernant le contenu.
4. Identification des éléments qui donnent l’air
du temps (accessoire, vêtement, décor...) en
dresser une liste commune.
5. Interprétation des images: au départ du «Mur
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6. Création d’une mythologie personnelle à
travers la conception d’une photo pour la
postérité.
Chaque élève imagine la mise en scène
d’une photo où il se mettra en situation. Le
cliché sera pensé en fonction de l’image que
l’élève veut projeter de lui. Une attention
particulière sera apporter au cadrage, à
l’habillement, aux accessoires et au lieu de la
prise de vue.
7. Prise de vue des différents protagonistes et
réalisation du « Mur des stars de demain »
(affichage en classe des résultats).
FICHE D’ACTIVITÉ
des célébrités», lister de manière collective les
messages qu’envoient les photos: projection
du statut social, évocation d’un moment de
connivence, reflet d’une époque, d’un lieu,
d’une activité professionnelle, de loisirs,
image d’une société.
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ANNEXE - FICHE D’ACTIVITÉ – VIDÉO PARTICIPATIVE
La vidéo participative est une forme de recherche en action participative qui implique
un groupe ou une communauté dans la création de son propre film éducatif, comme une
forme «d’éducation par les pairs» dans le
but de favoriser les échanges, à la fois entre
les personnes et avec d’autres communautés.
D’après Lunch «l’idée étant que réaliser une
vidéo est facile d’accès et que c’est une formidable manière d’amener des personnes à
explorer des enjeux, des problématiques, à
faire entendre leurs voix, ou simplement à
être créatifs et à raconter leur histoire. C’est
un processus qui peut être très constructif, qui peut initier un processus d’analyse
et de changement, qui peut permettre à un
groupe ou à une communauté d’agir pour
résoudre leurs problèmes, de prendre le contrôle de leur destinée, et de communiquer
leurs besoins et leurs idées aux décideurs et/
ou à d’autres groupes et communautés.»
La vidéo participative poursuit deux objectifs:
•
Mettre en place un exercice collectif permettant de stimuler les interactions entre des
groupes d’individus différents : la vidéo est un prétexte autour duquel on cherche à
susciter le dialogue et fédérer les énergies et les réflexions des uns et des autres. L’accent
est mis sur le processus d’élaboration de la vidéo, qui prévaut sur le produit vidéo qui
en ressortira. De la même façon le message du film, le fond, est privilégié par rapport à la
forme, à l’esthétique.
•
Produire et diffuser un message en provenance directe du terrain : un diagnostic réalisé
et mis en forme par les populations locales elles-mêmes ; une tribune d’expression offerte à tous et notamment aux groupes marginalisés ; une initiative pertinente à partager
documentée par ses acteurs les plus directs… La communication portée par le film réalisé
se veut ainsi localement maitrisée.
Dans les deux cas, le travail se déroule de manière «itérative»: au fur et à mesure que le
film est tourné et monté, il est régulièrement
confronté aux regards des réalisateurs, des
acteurs mais aussi des spectateurs, et modifié de façon à en améliorer son contenu, son
intelligibilité et son impact. Les générations
successives du film intègrent parfois progres-
sivement des extraits des réactions lors des
projections, ou bien sont agrémentées de
nouvelles interviews ou de nouvelles séquences répondant au besoin de précisions ou
d‘éclaircissements mis à jour par les participants.
Quelques applications possibles sur le terrain
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=> Faire faire par les acteurs locaux un diagnostic de projet
=> Faire évaluer certaines activités ou filières par les personnes directement concernées (évaluation et suivi collectifs de projets)
=> Faire émerger depuis la base des propositions d’alternatives viables et adaptées au contexte et aux enjeux locaux
=> Appuyer des processus de concertation, de négociation; aider à la résolution de conflits
=> Animer et structurer des processus de réflexion collective (voyages d’étude ou séminaires)
=> Construire des outils pédagogiques ou de vulgarisation en association avec des représentants du public visé
=> Construire des supports de documentation scientifique pour capitaliser et valoriser une
série de projets, une recherche, une histoire de développement
=> Faciliter la diffusion des innovations et le partage d’expériences par une démarche de type
«paysan à paysan» virtuelle, par là même plus facile à mettre en place sur des échelles
d’intervention importantes
=> Participer à des activités de sensibilisation, de recherche de fonds, de plaidoyer, etc...
Le laboratoire de Tata
Objectif: Susciter une analyse collective de la mémoire historique du temps récent dans la
Province de Tata.
Thèmes développés dans la vidéo:
• le pouvoir local (0-10min)
• la création de l’école dite moderne à Tata (10 :15 – 17 :40 min)
• l’histoire de l’activité économique à Tata (17 : 43 – 23 :30 min)
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LISTE DES PERSONNES RESSOURCES
Aitbaha, Brahim - ex président commune Addis
Ait Elghachi, Jamâa - Directeur du nouveau lycée de Tata
Asmhri ,El Mahfoud - chercheur IRCAM
Aznokd, El Hossein - poète ahwache (rais dans l’ahwache)
Basgane, Said - instituteur de langue arabe du «collège Akka», Akka (mémoire sur les juifs d’Akka)
Belougar, Lâarbi - poète (douar elksabi-Addis)
El bounouhi, Aiada - fille de Aicha Messaoud, présidente association Aicha Messaoud
El Mahdi Lahbibi, Moulay - Président de la commune urbaine de Tata
El Mouloudi, Mohammed - ex directeur de l’école Nakhil
Jâafari, Mohamed - association Targant pour le développement et la coopération (Agadir Ouzrou)
Kamdaz, Aziza - économe de l’internat du nouveau lycée de Tata (immigrée à Tata en 1980)
Mbarka Zanga - personne interviewée sur l’accès des femmes à l’éducation dans les années
60 (Akka Iznkad)
Mhamdi, Lahcen - administrateur de la délégation de l’éducation nationale
Mhamdi, Mohammed - ex délégué de la culture de la province de Tata.
Naitlalaj, Elhanafi - délégué du Ministère de l’éducation nationale
Nouhi, Brahim - ex résistant, créateur musée Akka
Oubella, Brahim - Enseignant chercheur de la faculté Ibn Zohr (département d’études amazighes)
Oubella, Hacham - Ex administrateur de la délégation de l’éducation nationale
Oulaich, Abdelkader - chercheur et instituteur de l’histoire/géo du lycée El Manssour Addahbi
Oumlouki, Brahim - esponsable diffusion radio/télé de la SNRT
Oumsâaoud , Ali - fils de Mbarek Oumsâaoud
Tadoummant, Boujmâa - ex maire d’Akka, chef de la division de l’économie et de la
coordination de la Province de Tata, vice-président du Conseil
Régional de Guelmin - Es-Smara
Les associations:
• Association de vocation Pour l’éducation Sociale (AVES)
Hamid El Mouaddine - Président
• Association IGRAN pour le développement agricole service sociale et la recherche
scientifique (douar Elksabi, commune d’Adiss)
Mohamed Elkaber Ben Baha - Président
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• Forum des jeunes pour le Développement
Adbessamad Watil - Chargé de relations publiques et communication
• Abdelkader Oulaich - chercheur et instituteur du lycée El Manssour
Addahbid’Akka, qui nous a donné les informations sur les attaques du Front Polisario.
• Said Basgane - instituteur de langue arabe du «collège Akka» de Akka qui nous a donné les informations sur la communauté juive d’Akka
• Jamâa Ait Elghachi - directeur du ‘nouveau lycée’ de Tata, traducteur des chants traditionnels d’ahwache de Mbarek Oumsâaoud
• Brahim Oubella - enseignant chercheur de l’université d’Agadir qui nous a
donné les informations sur le derst de Tata
• Rachid Elbelghiti - Journaliste, Rédacteur web et animateur de la revue
HESPRESS.COM
Zayna Berrdouz (President Association Tiznkad pour le développement et la coopération) Akka Iznkad
RESSOURCES UTILES
• Monographie sur la Province de Tata:
http://www.portailsudmaroc.com/articlesmenu/230610-160111-694-3-tata-14-1-x152.pdf
• Le patrimoine mondial aux mains des jeunes: kit éducatif à l’usage des enseignants,
UNESCO, 1994. Ce kit propose des activités pour les élèves, des fiches d’activités éducatives concernant le patrimoine mondial.
http://whc.unesco.org/uploads/activities/documents/activity-54-11.pdf
• Rapport Définition du patrimoine culturel, octobre 2010, Ministre de la Culture, http://
www.minculture.gov.ma/fr/images/stories/pdf/D_patrimoine_%20culturel.pdf
Réalisé par Layla Aroua, Consultante CISS
Graphisme: Linda Ferrero
Impression: Etspc
Ce livret a été réalisé avec l’aide financière de l’Union Européenne dans
le cadre du programme d’accompagnement aux recommandations de
l’IER en matière d’archives, d’histoire et de mémoire (IER2) du Conseil National des Droits de l’Homme.
Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs
et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de
l’Union européenne.

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