Le logement social en Champagne-Ardenne
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Le logement social en Champagne-Ardenne
Le logement social en Champagne-Ardenne Quelles priorités ? AVIS adopté en séance plénière 10 novembre 2005 CESR Champagne-Ardenne Conseil Economique et Social Régional CHAMPAGNE-ARDENNE 1 CESR – Champagne-Ardenne AVIS ¾ Constat Avec plus de 135 000 logements sociaux en région Champagne-Ardenne, l’offre est importante. Elle représente 26% du parc total des résidences principales et la moitié est localisée dans le seul département de la Marne. La gestion du parc, qui incombe principalement aux bailleurs sociaux, se traduit notamment par des investissements significatifs pour assurer non seulement les nécessaires besoins d’entretien et d’adaptation, mais également pour accroître l’offre en logements sociaux. Chaque année, de multiples opérations de réhabilitation et de construction de logements, avec une orientation marquée pour le petit collectif, sont réalisées par les bailleurs sociaux avec le concours financier des collectivités et de l’Etat. A titre d’exemple, les organismes sociaux ont réhabilité à ce jour environ 20% à 40% de leur parc. Néanmoins, les opérations sont de plus en plus complexes et difficiles à équilibrer. Les bailleurs sociaux doivent tenir compte – entre autres - de la rareté et du coût du foncier, de la diminution de leurs capacités d’autofinancement et de la réduction des crédits accordés par l’Etat, et ce malgré les objectifs fixés notamment dans le cadre du plan de cohésion sociale qui prévoit la construction d’ici 2009 de 7930 logements à loyers maîtrisés dans la région,. Le rapport du CESR souligne également les difficultés que rencontrent une partie des locataires aussi bien dans l’acquittement du loyer et des charges que dans l’accession à un logement adapté à leurs ressources et à leurs situations familiales ou personnelles (ex : handicap). Certains sont dans une situation sociale et financière fragile, suite par exemple, à une recomposition familiale, à une situation professionnelle instable où à une perte d’emploi. Dans la région, environ 65% des locataires ont des ressources inférieures à 60% du plafond HLM. Les entrants sont aussi dans des situations sociales difficiles, notamment les jeunes, qui sont souvent dans des situations professionnelles précaires, avec très peu de ressources et parfois des enfants à charge. Ces différents signes de paupérisation freinent la mobilité et les parcours résidentiels des locataires, en particulier pour les populations spécifiques, comme les jeunes, les personnes en grande difficulté sociale, les personnes âgées et/ou handicapées. 2 ¾ Priorités en faveur du logement social Compte tenu de ce diagnostic, la politique régionale en faveur de l’habitat social doit être ambitieuse afin de répondre : • aux attentes des champardennais, • et au souci permanent de renforcer l’attractivité et l’aménagement du territoire régional. Dans un premier temps, le CESR considère comme essentielle la mise en place – à court terme - d’un Etablissement Public Foncier : • Il sera l’outil d’une véritable politique foncière dans le cadre général de la politique régionale liée à l’aménagement et au développement du territoire. • Son action se fera en partenariat avec l’ensemble des acteurs du logement social, notamment les collectivités et leurs groupements, les bailleurs sociaux, les services de l’Etat ainsi que les associations représentatives. • Il s’appuiera aussi sur les territoires de la région dont les Pays et les Parcs Naturels Régionaux. Pour mener à bien les actions de l’EPF, la Région veillera par ailleurs à l’établissement, à l’échelle des territoires, d’outils de planification stratégiques tels que les PLH (Programmes Locaux pour l’Habitat) et les SCOT (Schémas de Cohérence Territoriale). Dans un second temps, le CESR préconise un soutien accru pour développer une offre de logements sociaux qui corresponde non seulement aux aspirations des ménages mais également à leurs ressources et dont les objectifs seront de : • Permettre des loyers compatibles avec le niveau de ressources des locataires (en particulier pour le relogement des familles issues des logements démolis) grâce à une aide à la réalisation d’opérations neuves en PLUS, PLUS CD, PLAI, PLS sur les sites de renouvellement urbain. • Réduire –entre autres- l’impact du coût des charges dans le montant des loyers par un encouragement à la mise en œuvre de programmes de construction de logements sociaux intégrant la démarche de Haute Qualité Environnementale (HQE). 3 • D’accroître l’offre mais également de sauvegarder et valoriser le patrimoine bâti avec la mise en place d’une aide à la réalisation d’opérations d’acquisition – amélioration, notamment dans le bâti ancien. De plus, pour répondre aux difficultés d’une frange de la population, en particulier les jeunes, les personnes en grande difficulté sociale, les personnes âgées et handicapées, le CESR recommande la création d’un plan d’accompagnement à l’attention de ces publics pour : • Développer l’offre, en hébergement, en hébergement d’urgence et temporaire, grâce à la mise à disposition par les bailleurs sociaux – avec leur accord- des logements vacants, et à l’accompagnement des personnes qui y accèderont. Celui-ci se fera par le biais d’un partenariat avec les associations reconnues œuvrant dans ce secteur. • Renforcer le maintien à domicile des personnes âgées et améliorer la qualité de vie des personnes handicapées grâce à une aide à l’adaptabilité des logements, dès la conception (ex : réalisation du cahier des charges). • Permettre une plus grande mobilité des ménages et éviter les situations de précarité face au logement avec la création d’une aide à la location accession. • Professionnaliser des personnes « relais » qui travaillent par exemple au sein des associations accompagnant les personnes en difficulté ou bien dans les organismes gérant le parc social. En conclusion, le CESR tient à rappeler avec force que cette politique en faveur du logement social ne doit pas être sectorielle mais intégrée à l’ensemble de la politique régionale de l’habitat, d’aménagement et de développement du territoire. A cet effet, la Région qui devra impulser et coordonner la démarche, veillera à favoriser l’adhésion et l’implication de chaque acteur concerné par la problématique du logement social. _____________________________________ Avis adopté à la majorité, 9 abstentions. 4 CESR – Champagne-Ardenne Champagne-Ardenne Conseil Economique et Social Régional CHAMPAGNE-ARDENNE Hôtel de Région 5 rue de Jéricho 51037 Châlons-en-Champagne Tél : 03 26 70 31 79 Fax : 03 26 21 69 76 Mail : [email protected] 5 Le logement social en Champagne-Ardenne Quelles priorités ? Rapport adopté en séance plénière 10 novembre 2005 Conseil Economique et Social Régional CHAMPAGNE-ARDENNE Président du groupe de travail : M. Bernard Pilot 1 Remerciements Sous la responsabilité du Président du CESR, Jacques Heydecker, le groupe de travail « Logement Social », Présidé par : o M. PILOT Bernard Et composé des membres du CESR suivants : o M. BLONDEAU Daniel o M. DEJARDIN Christian o Mme GEORGEL Josie o M. HEYDECKER Jacques o M. LE BŒUF François o M. MAHOT Gérard o M. MARGUERY Olivier o Mme PIETTE Marie-France o Mme POUSSEUR Brigitte o M. SIGNORET Francis o M. THOMAS Jean-Marie o M. TOTOT Robert Remercie pour l’appui technique : - M. Laurent Grandjean, chargé de mission, CESR, Mme Véronique Bénézeth, chargée de mission, C.E.S.R. M. Antony Malbranque, stagiaire au CESR M. Stéphane Gallou, documentaliste, CESR, Mlle Jessica Sylla, assistante de direction, CESR, Mme Catherine Bourgoin, secrétaire, CESR, Sous la direction de M. Jean-Pierre Tillier, Secrétaire Général du CESR. 2 Et pour leur collaboration : o o - Les services de la Région (Aménagement du Territoire) : M. Breton, Mme Lorain, Les différentes personnes auditionnées (par ordre chronologique) : M. Bahougne, Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), M. Ravot, Directeur de la Caisse des Dépôts et Consignations, Mme Dorian, Directrice Régionale de l’Equipement (DRE), M. Déon, Direction Régionale de l’Equipement, Mme Khélif, Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), Mme Tourneux, INSEE, M. Godot, INSEE, M. Roger, Président de l’Association Régionale pour l’Habitat en ChampagneArdenne, M. Varangot, Directeur de l’Association Régionale pour l’Habitat en ChampagneArdenne, M. Langlet, Union Régionale des Foyers des Jeunes Travailleurs, M. Grosjean, Union Régionale des Foyers des Jeunes Travailleurs, M. Bouré, Association Force Ouvrière Consommateurs, M. Gérard, Association Force Ouvrière Consommateurs, M. Délizy, Direction Clientèle, OPAC de Châlons-en-Champagne, M. Hannotin, Directeur du Développement, Foyer Rémois, Mme Pierrejean Body, OPAC de Reims, M. Toublan, OPAC de Reims, M. Boyer, Directeur Général, Renaissance Immobilière Châlonnaise, M. Garrigou, Directeur de la gestion locative de Mon Logis (Aube), M. Coudrot, Directeur de Troyes Habitat, M. Barbelin, Directeur de l’OPAC Haute-Marne, Mme Ziegler, Directrice de Chaumont Habitat, Mme Briquet, Responsable du service foncier de l’Etablissement Public Foncier du Nord Pas-De-Calais, M. Redon, Directeur Départemental de l’Equipement des Ardennes, M. Pilon, Délégué de l’ANAH des Ardennes (Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat), M. Dubois, URIOPSS (Union Régionale Interfédérale des Œuvres Privées Sanitaires et Sociales de Champagne-Ardenne), M. Moreels, URIOPSS (Union Régionale Interfédérale des Œuvres Privées Sanitaires et Sociales de Champagne-Ardenne), M. Signoret, Directeur de l’OPAC des Ardennes. 3 CESR – Champagne-Ardenne PLAN Pages Remerciements……………………………………………………………………………………………………………… 2 Plan…………………………………………………………………………………………………………………………………… 4 Introduction…………………………………………………………………………………………………………………… 7 Ière partie CONTEXTE 8 I – Définition, champ de l’étude………………………………………………………………………………… I.1 Définition du logement social…………………………………………………………………… I.2 Le champ de l’étude…………………………………………………………………………………… 9 9 10 II – Le cadre national et régional du logement social…………………………………………… II.1 Les acteurs du logement social……………………………………………………………… II.1.1 L’Etat II.1.2 Les collectivités, dont la Région II.1.3 La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) II.1.4 La participation des employeurs grâce à la collecte du 1% logement II.1.5 Les organismes d’Habitation à Loyer Modéré (HLM) II.1.6 Les autres acteurs du logement social II.2 Les aides accordées………………………………………………………………………………… II.2.1 Les aides à la pierre II.2.2 Les aides à la personne II.2.3 les autres modes d’interventions publiques en faveur du logement social II.2.4 Les dispositifs en faveur du logement des personnes défavorisées II.2.5 Les aides pour l’offre locative privée II.3 Le plan de cohésion sociale…………………………………………………………………… II.4 Les programmes de rénovation urbaine……………………………………………… II.4.1 Les objectifs de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) …………………………………………………………………………………… II.4.2 Les investissements prévus dans le cadre de la rénovation urbaine………………………………………………………………………………… II.4.3 Les programmes de rénovation urbaine en ChampagneArdenne………………………………………………………………………………………………… 12 12 15 21 24 4 IIème partie ETAT DES LIEUX DU LOGEMENT SOCIAL EN CHAMPAGNE-ARDENNE…………………………………………………………………………………………… I - Le logement social en Champagne-Ardenne……………………………………………………… I.1 L’état du parc……………………………………………………………………………………………… I.1.1 Un parc ancien I.1.2 L’offre : un manque de grands logements I.1.3 Un parc situé en Zone Urbaine Sensible (ZUS) I.2 La précarisation des locataires……………………………………………………………… I.3 La demande en logements sociaux………………………………………………………… I.3.1 De grands logements I.3.2 Les motifs I.4 Des entrants jeunes aux ressources modestes…………………………………… II – La stratégie des organismes HLM en faveur de la construction de logements sociaux : des objectifs ambitieux mais difficiles à réaliser…………… II.1 Les grandes orientations………………………………………………………………………… II.1.1 Construire des logements sociaux neufs dans le cadre de « petits » programmes II.1.2 Réhabiliter les logements sociaux II.1.3 Développer l’acquisition-amélioration II.1.4 Démolir les logements anciens et inadaptés à la demande II.2 Un équilibre financier difficile à maintenir………………………………………… II.2.1 Des opérations complexes II.2.2 Un foncier rare et cher II.2.3 Des aides jugées insuffisantes II.2.4 Un recours accru aux fonds propres II.2.5 Des objectifs difficiles à atteindre III - Les enjeux…………………………………………………………………………………………………………… 29 30 30 33 36 39 40 40 43 48 5 IIIème partie - LES PRIORITES DU CESR EN FAVEUR DU LOGEMENT SOCIAL…………………………………………………………………………………………………………………………… PRIORITE I : Une stratégie de développement de l’offre en logements sociaux qui repose sur les territoires……………………………………………………………………… PRIORITE II : Favoriser la construction de logements sociaux et maîtriser les coûts…………………………………………………………………………………………………………………………… II.1 Créer un Etablissement Public Foncier (EPF) …………………………………… II.2 Soutenir les programmes de rénovation urbaine……………………………… II.3 Favoriser la construction de logements sociaux répondant aux critères de la Haute Qualité Environnementale (HQE) dans le cadre du Développement durable……………………………………………………………………………… II.4 Soutenir l’acquisition – amélioration des logements anciens…………… 51 52 54 54 57 58 60 PRIORITE III : Favoriser l’adaptabilité des logements sociaux………………………… III.1 Adapter les logements pour les publics spécifiques : les jeunes, les personnes en grande difficulté ainsi que les personnes âgées et handicapées………………………………………………………………………………………………………… III.2 Favoriser la location – accession à la propriété……………………………… 61 PRIORITE IV : Professionnaliser les personnels accompagnants……………………… 65 Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………… 67 Glossaire des sigles……………………………………………………………………………………………………… 69 Annexes…………………………………………………………………………………………………………………………… 71 Bibliographie…………………………………………………………………………………………………………………… 144 61 64 6 Introduction En France, environ 57% de la population est propriétaire de son logement, 17% est logée dans le parc social et 20,5% dans le parc privé, le reste de la population est hébergée à titre gratuit ou dans des conditions particulières (hébergement d’urgence, temporaire, etc.). L’enquête logement 2002 fait apparaître l’existence d’environ 1 million de demandes de logements. Sachant qu’il existe un déficit de 45 300 logements pour les années 2000 à 2002 (source : Ministère de l’Equipement), on estime entre 290 000 et 320 000 le nombre de logements à construire pour les années 2005 à 2009. Dans la région Champagne-Ardenne, le logement social occupe une place prépondérante, avec un peu plus de 135 000 logements. Il représente 26% des résidences principales, contre 16% pour la métropole. On compte parfois jusqu’à 70% de logements sociaux, notamment dans les agglomérations de Reims, Troyes, CharlevilleMézières et Châlons-en-Champagne. Le département de la Marne totalise à lui seul 48,5% du parc régional. Mais l’offre proposée ne correspond pas toujours aux besoins d’aujourd’hui : les logements sont jugés trop petits ou trop chers. Le coût des charges dans le montant du loyer est estimé trop élevé et le cadre de vie est considéré parfois comme peu attractif. De plus, l’offre n’apporte pas une réponse satisfaisante aux besoins spécifiques et urgents, notamment des populations démunies et rencontrant des problèmes de mobilité (familles nombreuses, jeunes, personnes âgées et handicapées, travailleurs saisonniers, étudiants, etc.). Au-delà de ces premiers repères, il convient de prendre en compte un facteur essentiel : le coût du logement social, c'est-à-dire le coût de production. Depuis plusieurs années, il a fortement augmenté pour atteindre aujourd’hui un niveau de plus en plus difficile à supporter pour les organismes HLM, et ce d’autant plus que leur capacité d’autofinancement est réduite. Cette augmentation s’explique en particulier par le manque de maîtrise du prix du foncier – en raison de spéculations exagérées et d’une offre rare - qui peut représenter jusqu’à 18% du coût global de production d’un logement social. Dès lors, produire 500 000 logements sociaux d’ici à 2009 comme l’ambitionne le plan de cohésion sociale semble difficile à atteindre. Face à ce constat, le CESR s’est saisi de la problématique du logement social qui, outre les enjeux liés à la politique régionale en faveur de l’habitat et de l’aménagement des territoires, reste un facteur essentiel pour l’attractivité de la Champagne-Ardenne. Dans un premier temps, la définition du logement social et le cadre national et régional du logement social seront abordés. Puis, un état des lieux du logement social en Champagne-Ardenne sera présenté. Il repose sur les données fournies par les nombreux organismes et acteurs auditionnés par le CESR. Ensuite, la stratégie et les difficultés, notamment financières que rencontrent les organismes HLM dans le cadre de leurs missions seront exposées. Enfin, les enjeux identifiés précéderont les priorités dégagées par le CESR. 7 Partie I CONTEXTE 8 I – Définition, champ de l’étude I.1 Définition du logement social Le rapport sur le thème « Accès au logement, droits et réalités », présenté par Mme Nicole Prud’homme, membre du Conseil Economique et Social de la République française, le 14 janvier 2004, donnait du logement social la définition suivante : « Le logement est un bien particulier. Il est aussi un service. Longtemps considéré par les pouvoirs publics comme un élément de régulation de la politique économique, il est devenu un élément important de la politique sociale et familiale. Il est vrai que le logement et plus largement l’habitat sont, sans conteste, avec la famille, les facteurs qui, avec l’emploi et l’école, contribuent le plus à la structuration et à l’identité de la personne, à la cohésion familiale et à la citoyenneté. Devenu élément essentiel de la protection sociale, le logement est aussi un bien patrimonial sur lequel repose en partie la solidarité intergénérationnelle, appréciable pour la préparation du temps de la retraite. Telles sont les multiples dimensions qui fondent à la fois les problématiques d’accès au logement et leur réalité contrastée. » L’article L. 305-5 du Code la Construction et de l’Habitation définit ainsi les logements locatifs sociaux : « 1. Les logements locatifs appartenant aux organismes d'habitation à loyer modéré, à l'exception, en métropole, de ceux construits, ou acquis et améliorés à compter du 5 janvier 1977 et ne faisant pas l'objet d'une convention définie à l'article L. 351-2 ; 2. Les autres logements conventionnés dans les conditions définies à l'article L. 351-2 et dont l'accès est soumis à des conditions de ressources ; … 4. Les logements ou les lits des logements-foyers de personnes âgées, de personnes handicapées, de jeunes travailleurs, de travailleurs migrants et des logements-foyers dénommés résidences sociales, conventionnés dans les conditions définies au 5º de l'article L. 351-2 ainsi que les places des centres d'hébergement et de réinsertion sociale visées à l'article 185 du code de la famille et de l'aide sociale. Les lits des logements-foyers et les places des centres d'hébergement et de réinsertion sociale sont pris en compte dans des conditions fixées par décret. » 9 L’article L. 411 du Code de la Construction et de l’Habitation rappelle que la construction, l’aménagement, l’attribution et la gestion des logements locatifs sociaux visent à améliorer les conditions d’habitat des personnes aux ressources modestes ou défavorisées. Le logement social recouvre donc plusieurs acceptions selon les différentes approches possibles de ce secteur : publics concernés, financement, bailleurs, etc. I.2 Le champ de l’étude Deux axes de travail, complémentaires l’un de l’autre, ont été retenus : - une approche selon les publics, avec une analyse des besoins tant quantitatifs que qualitatifs. Dans ce cadre, une étude a été réalisée sur les demandeurs de logements sociaux (se reporter à l’annexe n°14, page 95), - une approche partant de la production et du financement du logement social. En réalité, ces deux manières de voir se conjuguent pour permettre, in fine, de proposer au Conseil Régional l’élaboration d’une politique globale du logement social, s’inscrivant dans les grandes orientations de sa politique d’aménagement du territoire et contribuant au développement économique et social des territoires. A ce titre, il convient de rappeler la nature des objectifs qui ont été retenus dans le SRADT (Schéma Régional d’Aménagement du Territoire, adopté en octobre 2000) en ce qui concerne le logement. Dans le point 2.1.1 : Améliorer l’habitat : « … la Région accompagnera les agglomérations dans leurs réflexions prospectives de renouvellement et d’étalement urbain en veillant à la bonne répartition des activités, des équipements publics et des logements. Les actions directes prioritaires sont les suivantes : - la rénovation du bâti existant en privilégiant la rénovation des centres villes abandonnés, … - la requalification des quartiers pour favoriser la dédensification, l’amélioration des conditions de vie, la restructuration de quartiers avec des équipements de proximité et le retour des activités économiques. Dans les secteurs ruraux, l’objectif est également la rénovation du bâti existant qui est généralement de qualité en Champagne-Ardenne. A travers des opérations privées ou publiques pour les secteurs les plus éloignés, il s’agit de remettre sur le marché une offre qui n’est plus disponible alors que la demande est souvent plus importante. Indirectement, cette action participe à la rénovation des villages nécessaire 10 à la bonne image pour de nouveaux arrivants potentiels et au développement du tourisme ». A ces objectifs propres aux décideurs en matière d’aménagement urbain ou rural, le CESR ne peut qu’ajouter l’objectif de mixité sociale. Au regard des éléments cités, le logement social ne peut être traité seul. Il est indispensable de l’intégrer dans une vision qui regroupe les thèmes tels que le foncier, le financement, l’économie et le social entre autres. 11 II – Le cadre national et régional du logement social II.1 Les acteurs du logement social II.1.1 L’Etat C’est lui qui d’une part définit les objectifs et la politique du logement et d’autre part, accorde des aides financières, dans le cadre des aides à la pierre et à la personne. Le financement public du logement est de la responsabilité de l’Etat. Cette responsabilité s’exerce de façon décentralisée, par exemple grâce à l’ANAH (Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat) et partagée avec les collectivités territoriales (aides à la pierre par exemple). Enfin, c’est lui qui contrôle les organismes d’habitations à loyer modéré (article L. 451-1 du Code de la Construction et de l’Habitation). II.1.2 Les collectivités, dont la Région La loi du 2 juin 1983 accorde une compétence de principe aux collectivités territoriales ainsi qu’aux EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) en matière d’habitat. Elle autorise les collectivités à définir des priorités dans le cadre des compétences propres à chaque niveau territorial. Plus précisément, elles réfléchissent, analysent la situation et proposent et orientent les politiques en fonction des priorités. Ces orientations se traduisent par la mise en œuvre de compétences opérationnelles : financement, acquisition de terrains, réalisation directe de logements sociaux, etc. L’article L.431-4 du Code la Construction et de l’Habitation autorise les Régions, les Départements, les Communes et les EPCI à apporter leur soutien aux organismes HLM à travers des aides financières. Elles peuvent consentir des prêts. 12 II.1.3 La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) La CDC est un instrument de l’Etat au service du logement social, notamment grâce aux prêts qu’elle accorde après avoir procédé à une analyse des risques, des comptes et de la solvabilité des emprunteurs. Les prêts sont accordés pour des périodes très longues et au coût de la ressource. Ils sont remboursés par les organismes HLM grâce aux loyers perçus. Afin que le coût de remboursement des prêts soit compatible avec le montant des loyers sociaux, la durée des prêts est longue (32 voire 50 ans). La CDC finance le logement locatif social grâce au livret A de la Poste et de la Caisse d’Epargne et au livret bleu du Crédit Mutuel. Elle finance également des logements locatifs pour les ménages à revenus intermédiaires et des logements très sociaux pour les populations particulièrement défavorisées et participe au financement de la politique de la ville (ex : les opérations de renouvellement urbain). II.1.4 La participation des employeurs grâce à la collecte du 1% logement La participation des employeurs à l’effort de construction, appelée le « 1% logement », a été rendue obligatoire en 1953 pour toutes les entreprises privées de plus de 10 salariés, avec un taux initialement fixé à 1% de la masse salariale. Elle ne concerne pas l’Etat, les collectivités locales et leurs EPCI. Cette participation est destinée à soutenir la construction du logement pour les salariés. Elle est utilisée aussi bien en prêts qu’en subventions pour favoriser le logement locatif ou l’accession à la propriété. Suite à la convention du 3 août 1998 entre l’Etat et l’Union d’économie sociale pour le logement (UESL), les missions du 1% logement sont les suivantes : - le financement des opérations dans le parc locatif privé conventionné, - la sécurisation des accédants titulaires d’un PAS et des accédants salariés des entreprises cotisant au PEEC (Prêt sécuri-pass), - le prêt pour travaux à l’emménagement, - les aides à l’accès au logement locatif, - les aides à l’accompagnement social, - les aides à des organismes agréés d’information au public sur le logement. Cette convention court jusqu’en 2006. Mais elle a été élargie. Le 1% logement finance également la politique de renouvellement urbain et de nouvelles orientations ont été définies autour de trois axes d’emploi des fonds : - les investissements locatifs (renouvellement urbain, offre de logements locatifs sociaux et conventionnés), - les aides en faveur des ménages, 13 - les versements à l’association foncière logement chargée de développer une offre nouvelle de logements locatifs privés destinés en priorité aux salariés des entreprises. II.1.5 Les organismes d’Habitation à Loyer Modéré (HLM) Ils sont les principaux acteurs en matière de production de logements. Ils permettent de fournir aux personnes à faibles revenus un logement. Ils ont trois missions essentielles : - construire et gérer les logements locatifs, - construire des logements pour l’accession à la propriété, - accorder des prêts aux familles désireuses d’acquérir ou d’améliorer leur logement. Ils peuvent également acquérir des immeubles anciens pour les transformer en logements sociaux. Ils mettent également leur expérience et leur savoir-faire au service des collectivités locales et de leur politique de l’habitat. Il existe quatre familles d’organismes HLM : - 1: • les offices publics d’aménagement et de construction (OPAC), • les offices publics d’habitations à loyer modéré (OPHLM), - 2: • • - - les Entreprises Sociales pour l’Habitat (ESH) (ex sociétés anonymes d’habitations à loyer modéré (SA HLM), les fondations d’habitations à loyer modéré, 3: • les sociétés anonymes coopératives de production d’habitations à loyer modéré, • les sociétés anonymes de crédit immobilier. 4: II.1.6 Les autres acteurs du logement social • La Caisse de garantie du logement locatif social C’est un établissement public national à caractère administratif. Il gère le fonds de garantie de prêts au logement social. Il contribue notamment par des concours financiers à la prévention des difficultés financières et au redressement des 14 organismes HLM et des SEM. Elle participe aux frais de l’Union et des fédérations groupant les organismes HLM et aux frais de la fédération groupant les SEM afin d’améliorer leur fonctionnement. Elle concourt également au financement des associations nationales de locataires représentatives. • Les associations et organismes œuvrant dans le logement social Les associations interviennent majoritairement dans le domaine des actions opérationnelles et dans celui du conseil et de l’accompagnement. D’autres s’occupent des études, de l’observation, de la coordination ou encore de tout ce qui concerne la défense d’intérêts en général. Globalement, 90% des associations œuvrent dans plusieurs domaines. Elles interviennent à destination des publics démunis, des jeunes, des familles et des femmes. Elles sont subventionnées par l’Etat, la Région, le Département et les communes. 75% d’entre elles bénéficient d’un agrément donné par l’Etat. Il leur permet d’exercer certaines activités (par exemple, pour la gestion des résidences sociales). • La Caisse d’Allocation Familiale (CAF) Certaines aides issues du budget de la CAF visent à faciliter l’installation ou le maintien dans le logement des ménages modestes. II.2 Les aides accordées II.2.1 Les aides à la pierre Les aides à la pierre sont des aides financières publiques à la construction et à la réhabilitation, sous forme de prêts à taux privilégié, de primes et de subventions d’exploitation, accordés à un maître d’ouvrage pour réaliser des logements sociaux. Depuis le 1er janvier 2005, dans le cadre de la loi relative aux libertés et responsabilités locales (du 13 août 2004), l’Etat peut déléguer ses compétences dans le domaine des aides à la pierre aux EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale) ainsi qu’aux Départements. Ainsi, ils ont la possibilité de prendre en charge la gestion des aides à la pierre à la place de l’Etat tant en matière de construction de logements sociaux que pour la réhabilitation du parc privé. Les 15 groupements intercommunaux à fiscalité propre disposent de la priorité sur les Départements pour se porter candidats à cette délégation dès lors qu’ils disposent d’un Programme Local de l’Habitat (PLH). Néanmoins, pour répondre aux objectifs définis dans le plan de cohésion sociale, à savoir 500 000 nouveaux logements sociaux d’ici à 2009, l’apport financier des EPCI et des Départements devra être significatif. Par exemple en Champagne-Ardenne, la communauté d’agglomération de Châlonsen-Champagne a pris ces compétences dites d’aides à la pierre. La convention signée pour une durée de 3 ans, prévoit la construction ou l’acquisition-amélioration de 420 logements locatifs sociaux, la réhabilitation de 300 autres, la réalisation de 45 logements en location–accession, la création de 15 places d’hébergement d’urgence et la réhabilitation de 180 logements privés. La CDC apporte une enveloppe pluriannuelle de 30,6 millions d’euros. • Les subventions ouvrant droit aux prêts locatifs aidés Certains prêts aidés de la CDC sont assortis d’une subvention de l’Etat, il s’agit du : - PLUS (Prêt locatif à usage social) : il permet la construction de logements sociaux mais avec un financement plus favorable et une meilleure adaptation de l’offre à la demande. Il a pour objectif de réaliser des opérations financièrement équilibrées grâce à une diminution du taux des prêts (pour atteindre 3,15%), une subvention de 5% dans le neuf et de 10% pour les opérations d’acquisition-amélioration, le maintien de la TVA à taux réduit (5,5%) et un allongement de 32 à 50 ans de la durée des prêts. Les opérations subventionnables sont l’achat de terrains, de droits immobiliers, de logements ou d’immeubles ainsi que les travaux de construction, de transformation ou d’amélioration à réaliser. Les organismes HLM, les SEM et les collectivités locales (uniquement pour les opérations d’acquisition-amélioration) sont bénéficiaires du PLUS. - PLA I (Prêt locatif aidé d’intégration) : Les logements financés par PLA I sont destinés aux ménages qui cumulent de faibles ressources et de grandes difficultés sociales. IL permet de financer l’achat de terrains et la construction de logements neufs, l’acquisition de logements anciens et éventuellement des travaux d’amélioration. Les emprunteurs sont les organismes HLM, les SEM, les collectivités locales et les organismes agréés par l’Etat. 20% de la construction neuve ou de l’acquisition-amélioration (voire 25% dans ce dernier cas) peuvent être subventionnés. - PALULOS (Prime à l’amélioration des logements locatifs à occupation sociale) : Elle finance des travaux d’amélioration dans les immeubles appartenant à des bailleurs sociaux ou gérés par eux, ainsi que dans les structures d’hébergement destinées aux personnes âgées ou handicapées. Il s’agit de travaux de mise aux normes d’habitabilité, d’économie d’énergie et de charges, de renforcement de la sécurité des personnes et des biens. 16 • Les autres prêts aidés de la CDC en faveur du logement social Ils sont destinés à faciliter les opérations de logements sociaux. Il s’agit du Prêt PHARE, du PEX ou Prêt expérimental et du PAM pour Prêt à l’amélioration. Le premier est destiné aux projets d’hébergement des populations qui ont des besoins spécifiques (personnes âgées, handicapées, étudiants et jeunes à la recherche d’un emploi, etc.). Il finance la construction, acquisition, amélioration ou réhabilitation de logements. Le second finance les logements d’insertion, l’hébergement de populations en difficulté, les aires d’accueil des gens du voyage, le parc privé (rénovation), le rachat de patrimoine. Dans les deux cas, le prêt peut couvrir le prix total de l’opération. • Il existe aussi d’autres subventions, notamment celle versée au titre du Fonds National de Solidarité eau et celle pour l’acquisition foncière anticipée. La première finance les études préalables et les travaux (mise en place de compteurs individuels, de canalisations internes ou la pose de robinetteries). La seconde permet l’acquisition de terrains destinés à la construction ou à l’acquisition d’immeubles en vue de leur amélioration. • Les subventions des collectivités locales Il existe les subventions pour les opérations de logements sociaux de type PLUS, les subventions dites de surcoût immobilier ou de surcharge foncière et celles versées dans le cadre d’opérations spécifiques ou thématiques, par exemple pour l’habitat adapté. Les aides de la Région Champagne-Ardenne en faveur de l’habitat se déclinent en 4 axes. Tout d’abord, la Région participe à la réhabilitation des logements communaux. L’objectif est de créer des logements destinés à la location. Elle soutient aussi les collectivités qui réalisent des OPAH (Opérations programmées d’amélioration de l’habitat) afin de favoriser la réhabilitation de logements appartenant à des propriétaires privés. En matière de logement social, elle aide les bailleurs sociaux et les associations agréées à produire des logements adaptés aux ménages avec de faibles ressources. Enfin, elle accompagne les opérations de requalification des quartiers, notamment les opérations de démolition dans le cadre de restructurations urbaines d’envergure et la démolition d’immeubles vétustes et fortement dégradés dans les communes de taille moyenne. 17 II.2.2 Les aides à la personne Il existe deux types d’aide personnelle au logement : - l’allocation logement qui se divise elle-même en une allocation logement familiale (ALF) et une allocation logement à caractère social (ALS), - l’allocation personnalisée au logement (APL). Les allocations logement (ALF et ALS) : L’ALF est versée, sous conditions de ressources, aux personnes seules ou aux couples ayant à charge des enfants ou des ascendants ou des parents infirmes ainsi qu’aux jeunes couples sans personnes à charge mariés depuis moins de 5 ans. L’ALS est versée notamment aux étudiants, sous seules conditions de ressources. L’APL est versée sous conditions de ressources aux personnes occupant un logement éligible à l’APL. Son champ d’application comprend en accession à la propriété, les logements financés avec des prêts aidés, et en secteur locatif, les logements conventionnés, financés avec des PLUS, PLS ou PAP ou PC locatifs entre autres. L’aide est versée selon le système du tiers payant au bailleur ou au prêteur et vient en déduction du loyer à acquitter par le locataire. II.2.3 les autres modes d’interventions publiques en faveur du logement social Les collectivités locales, dont la Région, peuvent participer au financement des opérations de logements sociaux par l’octroi d’une subvention dite de surcoût immobilier ou de surcharge foncière. Il existe également d’autres dispositions fiscales, comme la déduction de la taxe foncière pour travaux d’accessibilité aux handicapés, la TVA à taux réduit pour la construction de logements locatifs sociaux, la TVA à taux réduit pour la réhabilitation de logements locatifs conventionnés et pour les travaux réalisés sur les logements privés. II.2.4 Les dispositifs en faveur du logement des personnes défavorisées L’action en faveur du logement des personnes défavorisées a pour objectif de réduire les effets de la précarité, de maintenir la cohésion sociale et de promouvoir le droit au logement. 18 Pour y parvenir, le plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées a été mis en place. « Il analyse les besoins, fixe, par bassin d’habitat et en tenant compte de la mixité des villes et des quartiers, les objectifs à atteindre pour assurer aux personnes et familles concernées la disposition durable d’un logement » (article 4 modifié de la loi du 30 mai 1990). Il est arrêté conjointement par le Préfet et le Président du Conseil Général. Le fond de solidarité logement (FSL) accorde lui des aides financières (cautions, prêts, garanties et subventions) aux personnes qui sont dans l’impossibilité de payer leur loyer ou ne peuvent accéder à des logements locatifs en raison de difficultés particulières. La Région, les communes et leurs groupements ainsi que les CAF peuvent participer à son financement. Mais le Département reste le principal financeur du FSL (depuis le 1er janvier 2005). Il existe d’autres dispositifs comme les programmes sociaux thématiques (PST) qui ont pour objet la réhabilitation de logements destinés à être loués à des personnes défavorisées. Le logement d’urgence bénéficie également d’un dispositif de financement sur des opérations comme les hôtels sociaux, la réhabilitation de structures d’hébergement d’urgence, les travaux de mise aux normes minimales d’hygiène et de sécurité ou encore l’aménagement de logements à vocation sociale non éligibles aux PLA I, ANAH ou PALULOS. Les résidences sociales et les logements foyers (exemples : jeunes travailleurs, travailleurs migrants) peuvent aussi bénéficier de financements. II.2.5 Les aides pour l’offre locative privée • Les dispositifs pour le logement locatif privé conventionné Le premier acteur est l’ANAH, ou l’agence nationale pour l’amélioration de l’habitat. L’article L. 312-1 du code de la construction et de l’habitation définit les missions de l’ANAH : « Elle a pour mission, dans le respect des objectifs définis à l’article L.301-1, de promouvoir et faciliter l’exécution de travaux de réparation, d’assainissement, d’amélioration et d’adaptation d’immeubles d’habitation ou de logements, ainsi que l’exécution de travaux de transformation en logements de locaux non affectés à usage d’habitation, dès lors que ces logements sont utilisés à titre de résidence principale ». 19 Les aides sont accordées soit à des propriétaires qui s’engagent à louer les logements, soit à des propriétaires de ressources modestes pour améliorer le confort de leur résidence principale. Les OPAH (Opération programmée d’amélioration de l’habitat) favorisent le développement de l’offre locative privée conventionnée (c'est-à-dire soumise à réglementation) et ainsi une meilleure répartition des logements sociaux. En Champagne-Ardenne entre 1993 et 2002, l’ANAH a mis sur le marché plus de 350 logements conventionnés par an pour les ménages les plus modestes. Néanmoins, le rythme de production de logements conventionnés a chuté de moitié sans que parallèlement celui des logements intermédiaires n’ait réellement progressé1. L’ANAH a également permis la réhabilitation de plus de 1 000 logements par an (vacants avant travaux), soit près de 40% des logements subventionnés. Enfin, l’agence a lancé pas moins de 59 OPAH (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat), dont 3, seulement, ces deux dernières années. • Les mesures en faveur du logement locatif privé intermédiaire Dans de nombreuses régions, comme dans certaines agglomérations de Champagne-Ardenne, l’écart entre les loyers du marché privé et les loyers HLM est important. Pour les locataires qui souhaitent sortir du parc locatif social, la démarche reste difficile. Cela handicape l’ascension sociale et les parcours locatifs. Le locatif intermédiaire est donc une « sortie » pour les ménages qui ne sont pas parmi les plus aisés. Pour ce type de logement, il existe des dispositifs spécifiques à l’image de ceux existant pour le parc locatif social. Il s’agit tout d’abord du soutien à l’investissement locatif privé, dit dispositif Besson. Il accorde des avantages fiscaux supplémentaires et des garanties aux propriétaires, en contrepartie de loyers et de revenus des locataires plafonnés. Il s’applique dans le neuf et dans l’ancien. Le financement du logement intermédiaire est assuré par le PLI (Prêt locatif intermédiaire) et le PLS (Prêt locatif social). Tous deux permettent de financer la construction de logements, l’achat de logements anciens, l’acquisition et les travaux de transformation ou d’aménagement en logements de locaux non affectés à cet usage, le financement et l’acquisition de terrains, logements ou immeubles. Ils sont accordés aux organismes HLM et aux SEM de construction. L’objectif du PLI est de financer dans les zones tendues des logements dont le loyer se situe entre celui pratiqué dans le secteur locatif social et celui observé sur le marché libre. 1 : Source : ANAH. 20 II.3 Le plan de cohésion sociale Le plan de cohésion sociale du Ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale (dit Plan Borloo) comporte trois piliers : - l’emploi (lutte contre le chômage, emploi des jeunes, égalité professionnelle, etc.), - l’égalité des chances (entre les territoires, les personnes, etc.) - et le logement. Le volet logement comprend trois programmes, pour résoudre la crise du logement : - le rattrapage des retards en matière de logement locatif social, - la mobilisation du parc privé, - et le renforcement de l’accueil et de l’hébergement d’urgence. ¾ Dans le cadre du premier programme, l’objectif prioritaire est la production de logements sociaux. Celle-ci doit passer de 80 000 en 2004 à 120 000 en 2009, soit un total de 500 000 nouveaux logements en 5 ans au niveau national. Pour y parvenir, les partenaires s'engagent au côté de l'Etat dans le cadre d’une convention : - entre l’Etat et l'Union Sociale pour l'Habitat (décembre 2004) : 390 000 logements financés par le monde HLM sur 5 ans. - entre l'Etat et la Fédération des Sociétés d'Economie Mixte (janvier 2005) : 33 000 nouveaux logements sociaux sur 5 ans. A ces derniers s'ajouteront les 50 000 logements réalisés par l'association foncière logement, environ 25 000 prêts locatifs sociaux par les promoteurs privés, enfin 2 000 PLAI (logements très sociaux) produits par le secteur associatif. Ce plan s’inscrit dans le cadre de nouvelles orientations qui visent à maîtriser les coûts du foncier, à favoriser la stabilité du système dans le temps et à garantir le financement. En parallèle, le programme national de rénovation urbaine est assuré par l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) ; (Se reporter à la partie II.4). 21 ¾ Le deuxième programme, résoudre la crise du logement par la mobilisation du parc privé, prévoit la reconquête de 100 000 logements vacants et le conventionnement sur 5 ans de 200 000 logements privés à loyers maîtrisés. Dans ce cadre, l’ANAH (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat) a un objectif de production de 40 000 logements par an sur 5 ans. Le programme prévoit aussi de conforter le statut de créance privilégiée des créances issues d’impayés et de mettre en place un dispositif contre l’habitat indigne. ¾ Le troisième programme, qui ambitionne de renforcer l’accueil et l’hébergement d’urgence prévoit la création de : - 4 000 places en maisons relais, - 7 000 places en centres d’aide aux demandeurs d’asile (CADA), - 1 300 places de centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). La capacité du dispositif atteindra au total 100 000 places, contre les 87 000 places actuellement existantes en France. 22 La déclinaison régionale de ces objectifs pour la Champagne-Ardenne se décompose comme suit : - Pour les logements à loyer maîtrisé, l’objectif de production est de 1 580 logements en 2006. - La lutte contre l’habitat indigne passera par un rythme annuel de traitement de 350 logements dès 2006, contre 30 logements par an actuellement. Le tableau suivant présente les objectifs du Plan de Cohésion Sociale pour la Champagne-Ardenne. Objectifs 2005-2009 du Plan de Cohésion Sociale en Champagne-Ardenne Type d’intervention 2005 2006 2007 à 2009 Total Logements à loyers maîtrisés (loyers intermédiaires et conventionnés y compris PST) France 31 600 43 700 124 700 200 000 Champagne-Ardenne 1 390 1 580 4 960 7 930 Remise sur le marché de logements vacants (durée de vacance > à 1 an) France Champagne-Ardenne 20 000 20 000 60 000 100 000 420 400 1 200 2 020 7 500 15 000 45 000 67 500 5 500 2 000 8 500 6 500 360 25 500 19 500 1 080 39 500 28 000 1 610 100 70 150 210 450 630 700 910 Lutte contre l’habitat indigne France Dont propriétaires bailleurs Dont propriétaires occupants Champagne-Ardenne Dont propriétaires bailleurs Dont propriétaires occupants 170 Source : ANAH. 23 II.4 Les programmes de rénovation urbaine II.4.1 Les objectifs de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) La loi d’orientation et de programmation pour la Ville et la Rénovation Urbaine du 1 Août 2003 a mis en place un programme national de rénovation urbaine. Les objectifs (art.6) visent « à restructurer, dans un objectif de mixité sociale et de développement durable, les quartiers en zones urbaines sensibles et à titre exceptionnel ceux présentant des caractéristiques économiques et sociales analogues ». Entrent dans le champ d’intervention : « les opérations d’aménagement urbain, la réhabilitation, la résidentialisation, la démolition et la production de logements, la création, la réhabilitation et la démolition d’équipements publics ou collectifs, la réorganisation d’espaces d’activités économiques et commerciales, ou tout autre investissement concourant à la rénovation urbaine ». er Pour mettre en œuvre cette politique, un EPIC (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) a été créé : l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU). Les recettes de cette agence proviennent principalement de l’Etat, de l’UESL, de la Caisse des Dépôts et Consignations et des bailleurs sociaux. Au-delà des interventions sur le bâti, elle peut intervenir sur l’ingénierie, l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, au relogement et à la concertation. Les opérations financées par ce dispositif sont des projets urbains partagés et portés par les maires et/ou présidents d’Etablissements Publics de Coopération Intercommunale. L’ANRU est un guichet unique mais aussi un outil partenarial tant au niveau national que local. L’ANRU a donc pour objectif de simplifier et d’accélérer les démarches des collectivités locales et des organismes HLM désireux de mettre en œuvre des projets de rénovation urbaine dans les quartiers prioritaires. II.4.2 Les investissements prévus dans le cadre de la rénovation urbaine Le programme national de rénovation urbaine, tel que défini par la loi du 1er août 2003 prévoit pour la période 2004-2008 une offre nouvelle de 200 000 logements locatifs sociaux, la réhabilitation de 200 000 logements locatifs sociaux, la résidentialisation d’un nombre équivalent de logements sociaux ainsi que la démolition de 200 000 logements. L’Etat devrait investir 2,5 milliards d’euros sur la période 2004-2008, un plancher annuel étant fixé par la loi (465 Millions d’euros). 24 Les aides de l’ANRU concernent, sauf exception, les quartiers classés en zones urbaines sensibles (ZUS), dont 162 ont été identifiés comme prioritaires en France (voir la carte ci-après, page 26). Les aides de l’Etat prévues dans les conventions GPV/ ORU seront aussi honorées par l’ANRU à travers une contractualisation. Dans chaque département, un délégué territorial est nommé par le directeur général de l’ANRU sur proposition du préfet. Le délégué instruit localement le dossier élaboré par la collectivité locale porteuse du projet et ses partenaires. Il veille également, avec le préfet, à la qualité des projets et à l’engagement des partenaires financiers locaux. Le dossier finalisé, le préfet donne alors son avis, qui porte notamment sur : - La cohérence et la pertinence du projet proposé, - Les actions d’accompagnement du projet, - Le caractère opérationnel du programme, - Le plan de financement. Le dossier doit correspondre à un projet pluriannuel et comporter un descriptif, opération par opération et année après année, de la maîtrise d’ouvrage et des plans de financements prévus. Le dossier est ensuite transmis à l’Agence ou plus exactement au Comité d’Engagement qui, au sein de l’ANRU, est chargé d’examiner les projets et de préparer, par ses avis, les décisions du Conseil d’Administration. 25 26 II.4.3 Les programmes de rénovation urbaine en Champagne-Ardenne En Champagne-Ardenne, sous l’impulsion des intercommunalités et des villes, en partenariat avec les bailleurs sociaux, des projets globaux ont été montés, présentés à l’ANRU, passés en comité d’engagement et pour certains contractualisés. A ce jour, trois conventions ont été signées : Saint-Dizier (52), Reims (51) et Vitry-Le-François (51). Quatre dossiers sont passés en comité d’engagement : Charleville-Mézières (08), Sedan (08), Troyes (10) et Epernay (51). Le tableau ci-dessous présente l’état d’avancement des projets ANRU (qui ne concernent pas uniquement le logement social) en septembre 2005 dans la région. Nom du projet Statut Montant du programme Montant ANRU 47 357 000 17 964 000 44 958 000 17 430 000 (en euros) Charleville-Mézières Epernay – Bernon Présenté au Comité d’Engagement (CE) Présenté au Comité d’Engagement (CE) Reims Contrat signé 179 099 369 44 355 692 Saint-Dizier – Vert Bois Contrat signé 112 217 433 41 300 966 45 333 000 17 474 000 209 942 000 68 721 000 15 002 000 5 647 000 Sedan – Torcy cité Troyes Vitry-le-François Présenté au Comité d’Engagement (CE) Présenté au Comité d’Engagement (CE) Contrat signé Source : ANRU A cela s’ajoutent des dossiers en préparation sur d’autres sites de la Région. L’ensemble des projets représente une enveloppe financière de 552 millions d’Euros environ pour les opérations liées à l’habitat. Cette somme montre l’enjeu financier que cela représente pour les collectivités locales et les bailleurs, élément qui vient s’ajouter à l’enjeu d’aménagement du territoire et à l’enjeu social. La traduction opérationnelle, pour la région Champagne-Ardenne, représente plus de 4 500 démolitions, plus de 3 300 constructions, environ 3 850 réhabilitations et environ 6 900 résidentialisations. 27 Ce sont donc des projets de grande ampleur concernant des pans entiers de villes de Champagne-Ardenne. Cela représente aussi une mobilisation de fonds propres pour les partenaires du projet, un volume de travail très important pour les entreprises du bâtiment et une source d’emplois conséquente. Cependant la charge financière pour les organismes est de nature à complexifier le montage des opérations et son inscription dans le temps. Ainsi le coût de la démolition, le portage foncier des terrains issus de celle-ci et les réhabilitations lourdes nécessaires dans ces opérations sont des charges très lourdes pour les bailleurs. 28 Partie II ETAT DES LIEUX DU LOGEMENT SOCIAL EN CHAMPAGNE-ARDENNE 29 I - Le logement social en Champagne-Ardenne I.1 L’état du parc I.1.1 Un parc ancien Années de construction des logements sociaux ChampagneArdenne < 1948 1948 1959 1960 1969 1970 1979 1980 1989 1990 1999 > 2000 3 014 15 277 39 112 44 404 18 256 14 635 1 070 Source : ARCA – 2003. Âge moyen des parcs de logements Âge 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Troyes Habitat Chaumont Habitat OPAC HauteM arne OPAC de Châlons OPAC des Ardennes nat ional Le parc de logements sociaux est relativement ancien. Sur un total d’environ 135 000 logements, 101 807 ont été construits avant 1980, dont 18 291 avant 1960, soit 13,6% du parc. Cela illustre le besoin croissant pour les organismes HLM de réhabiliter une partie importante de leur parc, dont l’âge moyen pour la région Champagne-Ardenne est d’environ 31 ans. 30 I.1.2 L’offre : un manque de grands logements Taille des logements en Champagne-Ardenne 1 pièce 2 pièces 3 pièces 4 pièces 5 pièces et + 880 1 798 2 647 965 3 793 5 387 10 197 2 967 8 562 9 729 21 321 5 841 7 416 8 648 19 484 4 883 3 415 3 092 11 062 2 026 Champagne-Ardenne (Total : 134 113) 6 290 22 344 45 453 40 431 19 595 Répartition en % 4,7% 16,6% 33,9% 30,1% 14,6% Ardennes Aube Marne Haute-Marne Source : ARCA - 2003 Répartition par type de logements en % 60 50 40 30 20 10 0 Type 1et studio OPAC de Châlons Type 2 Type 3 OPAC des Ardennes Type 4 Type 5 o u + Foyer Rémois Do nt type 6 Do nt type 7 ou + OPAC de Haute-Marne Les 2/3 du parc sont composés de logements sociaux dont la taille est comprise entre 3 et 4 pièces. Pour les seuls type 3, cette proportion dépasse parfois les 50%, comme à l’OPAC de Châlons-en-Champagne. En revanche, les grands logements sont peu nombreux, 14,6% du parc, et notamment les très grands logements de type 5 ou +. Les types 6 et + représentent en moyenne moins de 3% du total du parc, alors que la demande s’oriente de plus en plus vers des appartements de ce type. Les petits appartements avec une seule pièce sont également très peu nombreux : 4,7% du total du parc. Enfin, la plupart, soit 83% des logements sont de type collectif, c'est-à-dire localisés dans de grands ensembles qui comprennent jusqu’à plusieurs centaines de logements. Ces derniers ne correspondent plus à la demande exprimée par les locataires qui s’orientent vers de l’individuel et du pavillonnaire. Cependant, ils n’ont pas toujours conscience du coût des charges qui pourrait fortement augmenter. 31 Typologie des logements sociaux Collectif 20 084 23 320 55 520 14 215 113 139 Ardennes Aube Marne Haute-Marne Champagne-Ardenne Individuel 83% 81% 84% 85% 83% 4 142 5 413 10 530 2 544 22 629 17% 19% 16% 15% 17% Source : ARCA - 2003 I.1.3 Un parc situé en Zone Urbaine Sensible (ZUS) D’après les chiffres communiqués par les organismes HLM, plus de la moitié des logements sont situés en ZUS, comme pour l’OPAC de Châlons-en-Champagne et Troyes Habitat avec respectivement 69% et 66% de leurs parcs. En Champagne-Ardenne, ce sont plus de 49 000 logements qui sont situés en ZUS. Ardennes Aube Marne Haute-Marne Champagne-Ardenne (Sur 129 538 logements au total) ZUS ZRR Hors zonage 9 289 11 814 24 227 4 452 1 044 2 242 745 9 518 13 306 14 031 36 402 2 468 49 782 13 549 66 207 Source : ARCA – 2003. Proportion de logements en ZUS ou ZUP 70 60 50 40 30 20 10 0 OPAC des Ardennes OPAC de Châlons Foyer Rémois Troyes Habitat Chaumont Habitat Remarque, seul Chaumont Habitat à des logements en ZUP. 32 I.2 La précarisation des locataires Nature de l’activité professionnelle des locataires Personnes ayant un emploi stable Personnes ayant un emploi précaire Ardennes 6 805 2 589 2 257 9 473 Aube 12 436 3 654 4 874 11 485 Marne 37 176 5 724 8 318 22 133 Haute-Marne 7 651 1 344 2 507 5 777 ChampagneArdenne 64 068 13 311 17 956 48 868 Personnes sans Autres personnes emploi inscrites à sans emploi l’ANPE Source : ARCA – 2003. Les locataires percevant l'APL en % 60 50 40 30 20 10 0 Troyes Habitat Chaumont Habitat Foyer Rémois OPAC de Châlons RIC OPAC des Ardennes 33 La situation socioprofessionnelle des locataires se traduit par une précarisation grandissante. Actuellement, sur 144 203 locataires, 80 135, soit 56% d’entre eux n’ont pas d’emplois ou ont un emploi dit précaire (CDD, etc.). En moyenne, plus de 50% perçoivent l’APL (Allocation Personnalisée au Logement) et 65,25% ont un niveau de ressources inférieur à 60% du plafond HLM. Dans certains cas, cette proportion peut monter jusqu’à 81% (ex : Troyes Habitat). Certaines personnes sont donc dans une situation de pauvreté qui peut conduire à des phénomènes d’exclusion, étant donné qu’ils ne peuvent pas par exemple s’acquitter de leurs loyers. Pour y remédier, leur accompagnement est souvent indispensable. Certains organismes HLM ont mis en place des équipes de conseillers sociaux qui, dans le cadre d’entretiens, aident les locataires à régler leur loyer. Néanmoins, pour les cas les plus difficiles, il faut envisager le relogement dans une structure plus adaptée. Ressources des ménages – Situation régionale Ménages dont les ressources représentent Jusqu’à 19,99% du plafond HLM De 20 à 39,99% du plafond HLM De 40 à 59,99% du plafond HLM De 60 à 79,99% du plafond HLM De 80 à 99,99% du plafond HLM Ardennes 4 150 4 207 4 533 3 333 1 840 Aube 4 938 4 464 4 895 3 884 2 310 Marne 7 980 8 715 11 344 10 452 7 250 Haute-Marne 1 713 2 288 2 884 2 468 1 510 18 781 19 674 23 656 20 137 12 910 19,73% 20,67% 24,85% 21,16% 13,56% ChampagneArdenne Total : 95 158 En % Source : ARCA – 2003. 34 Ressources des locataires en % 100 81 80 73 72 58,8 60 40 20 6 31 24 23 3 10,2 16 3 0 OPAC des Ardennes > à 100% du plafond HLM OPAC de la Haute-Marne OPAC de Châlons de 60 à 100% des plafonds HLM Troyes Habitat < à 60 % des plafonds HLM 35 I.3 La demande en logements sociaux I.3.1 De grands logements Les catégories de logements demandés en % 40 30 20 10 0 Type 1 et studio RIC Type 2 Type 3 OPAC de Châlons Type 4 Type 5 ou + OPAC des Ardennes Les catégories de logements demandés (en %) Renaissance Immobilière Chalonnaise (RIC) OPAC de Châlons-enChampagne OPAC des Ardennes Type 1 et studio 4,84 3,3 6,06 Type 2 27,3 19,5 25,69 Type 3 34 35,2 36,89 Type 4 21,18 26,6 21,94 Type 5 ou + 12,67 16 9,44 Si la demande sur les logements de type 3 et 4 est encore soutenue, en raison d’un nombre croissant de familles monoparentales ou de personnes vivant seules (veuvage, séparation, etc.), la demande sur les logements de type 4 et 5 ou + s’accentue. Les ménages recherchent avant tout le confort. De plus, la croissance de la demande sur les logements individuels ou pavillonnaires soutient cette tendance. Comparée à l’offre, la demande est partiellement en inadéquation du fait que la plupart des logements sont en majorité des types 3 et 4. 36 I.3.2 Les motifs Parmi les motifs de demandes de logements, la taille de ce dernier et la situation familiale des locataires sont les deux principaux motifs. Jusqu’à 20% des locataires souhaitent changer de logement car celui occupé actuellement est jugé trop petit. Cela rejoint ce qui a été dit précédemment, à savoir la recherche d’un logement plus grand. Selon les organismes, entre 10 et 15% des personnes souhaitent changer de logement en raison d’une modification de leur situation familiale, en particulier au titre d’une séparation, d’un divorce ou d’une recomposition familiale. Le désir de vivre de manière autonome (sortie de la sphère familiale, etc.) est aussi un facteur incitant à rechercher un nouveau logement (25% des motifs à Troyes Habitat). Enfin, changer de cadre de vie, être dans un environnement plus attractif et agréable, quitter un quartier dit sensible ou un logement situé dans un immeuble collectif est également un élément favorisant la recherche d’un nouveau logement. Motifs de demandes - Troyes Habitat Divers Ménage Vente Indépendance Mutation Rapprochement Manque de confort Santé Trop cher Voisinage Naissance Trop petit Trop grand Séparation Trop haut Pavillon en % 0 5 10 15 20 25 37 Motifs de demandes - Renaissance Immobilière Châlonnnaise (RIC) Autres raisons Bail glissant Collectif à individuel Logement sans ascenseur Dégradation de l'environnement Charges trop élevées Loyer trop élevé Logement t rop grand Logement t rop petit Rapprochement du travail Rapporchement des siens Rapporchement du centre ville Séparat ion, divorce Cohabit ation Fut ur jeune ménage Etudiant, lycéen, st agiaire Aff ectation nouvelle à Châlons Demandeur d'emploi Expulsion Immeuble insalubre ou en péril Logement de fonction Locat ion meublé, f oyer, hôt el Fin de bail Reprise par le propriétaire Vent e du logement en % 0 5 10 15 20 38 I.4 Des entrants jeunes aux ressources modestes Répartition par âge des entrants en % 40 35 30 25 20 15 10 5 0 < 30 ans 30 / 39 ans 40 / 49 ans 50 / 64 ans > à 65 ans OPAC des Ardennes OPAC de Châlons Ressources des demandeurs en % 100 81 77 80 70,2 66 60 40 20 31 23,1 19 4 3 6,7 16 3 0 OPAC des Ardennes OPAC de la Haute-Marne > à 100% du plafond HLM OPAC de Châlons Troyes Habitat de 60 à 100% des plafonds HLM < à 60 % des plafonds HLM En moyenne, plus d’un demandeur sur trois est âgé de moins de 30 ans. Mais le chômage, la précarité, l’instabilité professionnelle, la faiblesse des revenus ne permettent pas l’accession à un logement ordinaire en raison de loyers bien trop chers. Seul le parc social permet aux jeunes l’accès à un logement dont le loyer est minoré. Cela se vérifie dans le deuxième graphique. Les ressources des demandeurs sont relativement faibles, 3 personnes sur 4 ont des ressources inférieures à 60% du plafond HLM. A l’opposé, les plus de 65 ans sont peu demandeurs de logements sociaux, soit parce qu’ils sont déjà locataires d’un logement social et ne souhaitent pas le quitter (le taux de rotation de ces personnes est en général faible), soit parce qu’ils ont eu la possibilité d’accéder à un logement ordinaire ou à la propriété. 39 II – La stratégie des organismes HLM en faveur de la construction de logements sociaux : des objectifs ambitieux mais difficiles à réaliser II.1 Les grandes orientations Les différents plans stratégiques en faveur du logement social pour les prochaines années présentés par les organismes HLM au CESR privilégient 4 axes : - la construction de logements sociaux, - la réhabilitation de logements sociaux, - l’acquisition-amélioration, - la démolition de logements (anciens, inadaptés à la demande, etc.). Ces opérations visent à accroître l’offre globale de logements sociaux et à la mettre en adéquation avec la demande. II.1.1 Construire des logements sociaux neufs dans le cadre de « petits » programmes Dans les années 60/70, les programmes de logements sociaux privilégiaient la construction de grands ensembles en périphérie des villes afin de répondre à une demande très forte dans un contexte économique favorable. Aujourd’hui, la réalisation de logements individuels ou semi collectifs est une priorité. Elle répond aux attentes des personnes qui souhaitent un cadre de vie et un environnement plus agréable. Par exemple, Troyes Habitat réalise pour 2005 des programmes pavillonnaires à Romilly sur Seine (19 logements), à Semoine (4 logements) et à Hampigny (3 logements), des programmes semi collectifs à Saint-Germain, Sainte-Savine et Brienne-le-Château avec respectivement 37, 22 et 4 logements ainsi que des programmes collectifs à LaChapelle-Saint-Luc et Troyes avec 24 logements au total. Par an, ce sont 130 logements neufs qui sont prévus, grâce à des opérations de construction ou d’acquisition amélioration. Chaumont Habitat a un programme de constructions neuves qui varie entre 70 et 188 logements par an pour les 5 prochaines années (100 en 2005, 138 en 2006, 188 en 2007, 99 en 2008, 81 en 2009 et 70 en 2010). 40 L’OPAC de Reims envisage également la construction de 44 logements neufs en 2005 dont 23 sont en demande de financement. Le Foyer rémois a prévu de réaliser entre 200 et 250 logements par an. L’OPAC de Châlons-en-Champagne a aussi un objectif ambitieux avec pas moins de 540 logements neufs d’ici à 2013. Enfin, l’OPAC des Ardennes prévoit la mise en service de 176 logements en 2005 et de 848 logements (559 PLUS – PLA I et 289 PLS) d’ici à 2009 dans le cadre du plan de cohésion sociale. II.1.2 Réhabiliter les logements sociaux ¾ La majorité des logements sociaux ont été construits dans les années 60/70. L’âge du parc est en moyenne de 31 ans dans la région Champagne-Ardenne. Une partie de ces logements n’est plus adaptée aux nouvelles aspirations des ménages. Pour répondre aux besoins actuels, les organismes HLM se sont engagés dans une logique de réhabilitation d’une partie de leur parc. Par exemple, l’OPAC de Haute-Marne a réhabilité 2 374 logements, soit 37% de son parc grâce aux subventions de l’Etat (Palulos), mais seulement 665 en totalité. Par ailleurs, 1 300 autres logements ont bénéficié de travaux partiels. De même, Chaumont Habitat a réhabilité 700 logements depuis 2000, l’OPAC de Châlons-en-Champagne 1/3 de son parc, dont 90% a été construit avant 1975, l’OPAC des Ardennes 7 632 logements, soit 62,03% de son parc. Enfin, Troyes Habitat a réhabilité 80% de son parc au cours des 10 dernières années. ¾ Pour les prochaines années, les plans stratégiques prévoient la poursuite des réhabilitations. Pour l’OPAC de Châlons-en-Champagne, 22% du parc, soit 895 logements seront réhabilités d’ici à 2013, de même qu’à l’OPAC de Reims où 424 logements doivent être réhabilités en 2005. Le plan stratégique de l’OPAC de la Haute-Marne a mis en évidence la nécessité de réhabiliter de manière lourde 2 200 logements, soit 35% du parc, dont 1 400 les prochaines années, soit 280 logements en moyenne annuelle. Le coût estimé de ces opérations sur les 10 prochaines années est de 60 millions d’euros. Chaumont Habitat envisage aussi la réhabilitation de 410 logements dans le périmètre ANRU (Ashton, Saint-Exupéry, Giraud, Suize, Platanes, Robespierre) avec 40% de subventions Palulos et 463 hors périmètre ANRU (Val-Barizien, Pâquerettes, Voltaire/Barotte, 109ème RI). Enfin, Troyes Habitat souhaite, sur la période 2005-2012, poursuivre les réhabilitations sur 1 860 logements dont 1094 situés en dispositif ANRU. 41 II.1.3 Développer l’acquisition-amélioration Les opérations d’acquisition-amélioration permettent, outre l’accroissement de l’offre, de sauvegarder le patrimoine ancien, de maintenir et d’attirer les ménages au centre ville et à proximité des services (ex : commerces, écoles, etc.). L’ensemble des organismes HLM mettent en œuvre des opérations de ce type. L’OPAC de Haute-Marne a 7 opérations représentant 34 logements en attente de financement et 53 autres logements sont en projet pour 2005 (Nogent, Rolampont et Eclaron-Braucourt entre autres). L’objectif de production annuel est de 70 logements. Chaumont Habitat prévoit en 2005 l’acquisition-amélioration de 30 pavillons. De même, l’OPAC de Reims a plusieurs projets de ce type : 3 logements à Magneux, 3 à Gambetta, 1 à Marlot et 2 autres à Mareuil-sur-Aÿ. Troyes Habitat a également programmé 249 acquisitions-améliorations sur les 2 prochaines années. II.1.4 Démolir les logements anciens et inadaptés à la demande Pour libérer du foncier, dont le coût progresse et les surfaces disponibles diminuent, accroître et adapter l’offre en logements à la demande et redonner à des quartiers un cadre et une qualité de vie agréables, les organismes logeurs n’hésitent pas à investir en partenariat avec l’Etat et les collectivités dans des opérations de construction-démolition qui s’inscrivent notamment dans le cadre des programmes de l’ANRU. En 2005, Chaumont Habitat va procéder à la démolition d’une barre de 156 logements. Dans un deuxième temps, 400 autres démolitions seront engagées. Les cités d’urgence (Jean-Zay, Saint-Roch, Val-Poncé, Vosges et Fauvettes), soit 250 logements, seront également démolies dans le cadre du projet de rénovation urbaine (ANRU). L’OPAC de Haute-Marne a décidé de destiner 162 logements à la démolition, principalement sur Langres (118 logements), Bourmont, Illoud et Montier-en-Der. Troyes Habitat dans le cadre de son plan stratégique du patrimoine a prévu de démolir 421 logements. Enfin, l’OPAC de Châlons-en-Champagne aura recours à 20 démolitions (1% du patrimoine) dans le cadre du traitement du patrimoine et à 27 démolitionsreconstructions dans le cadre du développement de l’offre. 42 II.2 Un équilibre financier difficile à maintenir II.2.1 Des opérations complexes Les organismes HLM sont quasi unanimes. Le montage des opérations neuves est de plus en plus complexe en raison notamment de la difficulté : - d’équilibrer les opérations à cause du prix du foncier (en zone urbaine), - de la prise en charge des travaux de voirie et réseaux divers (VRD), - de l’augmentation du coût de la construction, - à réaliser des opérations autrement qu’avec les prix plafonds surface utile, - à réaliser des opérations lourdes (ex : 70 à 100 logements) en adéquation avec la demande lors de la livraison, compte tenu des délais de construction, environ 36 mois, - à choisir le type d’énergie pour la production de chauffage et d’eau chaude afin de réduire l’impact des charges dans le montant du loyer, - à avoir une réponse à un appel d’offre (certaines entreprises ne sont pas intéressées), - à retenir un maître d’œuvre concevant un bâti entrant dans l’enveloppe budgétaire des travaux. Ont été évoquées également des difficultés pour le montage d’opérations de réhabilitation : - équilibre de l’opération rendu difficile par la faible marge de manœuvre disponible sur le prix au mètre carré plafond, - peu de subventions Palulos distribuées, seuls les travaux « nécessaires » sont envisagés (menuiseries extérieures, etc.), - difficulté à réaliser des travaux quand le site est occupé, - difficulté d’établir une concertation avec les locataires, - difficulté à améliorer l’isolation phonique des logements (coût élevé). Ainsi que pour les opérations d’acquisition-amélioration, en raison de : - l’importance des contraintes architecturales qui ne sont pas toujours compatibles avec les enveloppes des travaux, - la difficulté d’acquérir des immeubles à des coûts adaptés. Le loyer est ciblé au loyer plafond de calcul de l’APL, souvent inférieur au loyer maximum, ce qui réduit d’autant les capacités d’investissement. 43 II.2.2 Un foncier rare et cher Le foncier a fortement progressé au cours des dernières années, en raison notamment d’une offre devenue rare, de la spéculation de certains propriétaires et de la concurrence du logement avec d’autres secteurs parfois plus rentables. Il représente une part de plus en plus importante du coût total de construction. Par exemple, l’OPAC des Ardennes indique que le ratio charge foncière/surface habitable a progressé de 252,29 à 307,68 euros entre 1999 et 2005 (calcul basé sur l’exemple d’un lotissement à Château-Porcien). Les chiffres transmis par le Foyer Rémois soulignent également le poids du foncier dans le coût de construction global. Il a atteint 38 058 euros pour un coût global de 121 036 euros. Dans ce contexte, il est de plus en plus difficile pour les organismes HLM de mettre en œuvre des programmes de construction de logements neufs et de répondre aux ambitions du plan de cohésion sociale. Evolution des prix moyens du m² des terrains à bâtir dans l'agglomération de Reims 160 140 120 80 60 40 Prix moyen 1998 - 2000 Secteur Nord Bétheny Amont de la Vesle Reims Cormontreuil Bezannes Aval de la Vesle Tinqueux Autour du Mont de Berru Prix moyen 1993 - 1997 0 Secteur Sud 20 Saint Brice Courcelles Prix moyen du m² 100 Source : Programme Local de l’Habitat de la CAR (Communauté d’Agglomération de Reims) – 2004. 44 II.2.3 Des aides jugées insuffisantes ¾ Concernant les opérations neuves, l’OPAC de Haute-Marne estime que les subventions à la construction neuve sont passées de 5% en 2003 à 2,5% en 2004 (voire 0% pour 18 logements qu’il a construits). Si l’équilibre des opérations reste aujourd’hui assuré, cela est dû à la participation du Conseil Général, à la baisse des taux de prêts aidés et à l’implication des collecteurs du 1% logement. Néanmoins, l’augmentation de la part de fonds propres est inéluctable. A l’avenir, l’équilibre financier pourra être assuré grâce à la vente d’une partie du patrimoine. ¾ Les organismes HLM craignent également à terme la disparition de la Palulos. Chaumont Habitat juge le nombre de subventions Palulos accordées insuffisant (2% reçues contre 10% attendues). L’OPAC de Châlons-en-Champagne a d’ailleurs réalisé des travaux de réhabilitation (menuiseries, caves, etc.) avec 100% de fonds propres. Il a été également précisé par l’OPAC des Ardennes que le rythme de réhabilitation - qui était soutenu afin de remettre à niveau les logements dont la typologie est plutôt défavorable (22% de logements en PSR/PLR et LEN-LOPOFA) avait baissé significativement en raison des choix locaux de programmation par les services de l’Etat en 2003. Cette baisse s’est poursuivie en 2004. Au niveau national, ce sont 19 500 logements de moins qui n’ont pas été réhabilités par rapport à l’année précédente. II.2.4 Un recours accru aux fonds propres Plan de financement moyen pour 1 logement (exemples) OPAC des Ardennes Subvention Etat plus 5 % Prêt 1% Participation employeur Prêt CDC Plus 35 ans Prêt CDC Plus 50 ans Prêt Conseil Général Prêt Concours privilégié Plus Incidence TVA Fonds propres Total OPAC de Châlons Foyer Rémois (Ex : « Les Cliquots II ») (Ex : Villas des Crayères) (Ex : « Le Centurion ») 2 985 12 136,50 5 750 7 250 - 90 562,50 85 000 2 275 15 532,75 12 000 - 5 438 50 286 33 286 6 738 12 143 - 136 897,10 131 000 121 036 13 404,50 21 000 13 146 45 Les fonds propres représentent, dans les exemples exposés dans le tableau, environ 10% ou plus du coût total de l’opération (16% pour l’OPAC de Châlons-enChampagne). Compte tenu de la faiblesse des aides accordées par l’Etat, l’OPAC de Haute-Marne a calculé que pour une opération de réhabilitation, sa participation pourrait monter à 25% voire même à 40%. A titre d’exemple, sur 114 logements construits en 2004, l’Etat a participé à hauteur de 400 euros ! II.2.5 Des objectifs difficiles à atteindre Le plan de cohésion sociale ambitionne de construire 500 000 logements au niveau national sur les 5 prochaines années pour répondre à la demande et à l’insuffisance de l’offre en logements sociaux. Pour l’OPAC des Ardennes, la déclinaison départementale du plan de cohésion sociale proposé par l’Etat vise à produire au total 848 logements, soit 170 par an environ d’ici à 2009. Mais au regard du nombre de logements mis à disposition par l’OPAC ces dernières années, 62 en 2002, 114 en 2003 et 51 en 2004, il semble difficile d’atteindre ces objectifs, d’autant que les subventions accordées par l’Etat ont tendance à diminuer et que les capacités d’autofinancement ne sont pas extensibles ; les opérations actuelles étant déjà difficiles à équilibrer. De manière générale, les organismes HLM sont confrontés à de multiples enjeux. Pour maintenir voire améliorer la qualité de service et l’attractivité des logements anciens afin qu’ils ne deviennent pas obsolètes, il est nécessaire de réhabiliter une grande partie du parc. Les organismes HLM estiment que pour parvenir à une remise à niveau correcte du parc existant, 10% des logements sont à réhabiliter (sur un total de 135 000 logements, cela représente un peu moins de 14 000 logements). Mais, l’insuffisance des aides accordées par l’Etat, la complexité des montages ou encore le plafonnement des loyers qui limitent les investissements sont autant de freins face à l’importance des besoins. Faute de crédits d’Etat et se trouvant dans un nécessaire besoin de réhabiliter leur parc, et ce sans subventions, les organismes HLM seront sans doute contraints d’augmenter les loyers. Mais cette augmentation sera dès lors difficilement supportable pour les locataires2. 2 L’OPHLM du Doubs Habitat 25 indiquait dans un article paru dans La Lettre du cadre territorial n°302, datée du 15 septembre 2005 « qu’il est difficile d’augmenter les loyers au-delà de 2% par an, alors que l’indice du coût de construction a augmenté de 4,8% cette année ». 46 Le développement d’une offre nouvelle, notamment de petites résidences ou de pavillons individuels pour répondre aux attentes, apparaît problématique dans un contexte ou la difficile maîtrise des coûts de construction et du foncier ainsi que la complexité des montages ne contribuent pas à améliorer la situation. Par conséquent, si les objectifs sont ambitieux, avec la programmation d’opérations d’envergure pour la construction ou la réhabilitation de milliers de logements sociaux, le financement n’est pas assuré. Dès lors, la participation financière des collectivités, dont la Région, doit-elle être accentuée ? 47 III - Les enjeux • Le droit au logement Le CESR rappelle avec vigueur que toute personne a droit à un logement décent quelles que soient ses conditions de ressources. Les lois citées ci-après rappellent ce principe. La loi du 22 juin 1982 relative « aux droits et obligations des bailleurs » énonce pour la première fois dans son article 1er « le droit à l’habitat est un droit fondamental : il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent…. L’exercice de ce droit implique la liberté de choix pour toute personne de son mode d’habitation et de sa localisation grâce au maintien et au développement d’un secteur locatif et d’un secteur d’accession à la propriété ouvert à toutes les catégories sociales… ». En 1990, est adoptée la loi « Besson » visant à la mise en œuvre du droit au logement, droit qui s’adresse à toute personne ou famille qui, « éprouvant des difficultés particulières, en raison notamment de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’existence, a droit à une aide de la collectivité…, pour accéder à un logement décent et indépendant ou s’y maintenir ». • L’accessibilité au logement social Un certain nombre de personnes ne peuvent pas accéder à un logement social soit en raison de ressources suffisantes ou à contrario de trop faibles ressources, soit de problèmes comportementaux… Cela renvoie à l’exclusion sociale et plus largement à la paupérisation. La question essentielle est donc de savoir comment rendre les logements sociaux accessibles à tous, notamment aux publics spécifiques (personnes handicapées, jeunes, âgées, familles nombreuses, etc.). L’offre proposée doit également se traduire par la mise en place de dispositifs variés pour accéder à un logement selon différentes formules : location, location - accession, etc. Enfin, cela signifie aussi qu’un territoire qui a un projet de développement économique doit être en capacité de loger les personnes qui désirent venir s’y installer et y travailler. 48 • La répartition des logements sociaux Sur le territoire régional, les logements sociaux sont concentrés en milieu urbain : la proportion peut atteindre 70% du parc de résidences principales dans certaines villes. Dès lors, quelles sont les mesures envisageables pour favoriser une répartition équilibrée et cohérente des logements sociaux sur l’espace régional ? • Le cadre de vie et l’environnement La qualité d’un logement ne peut pas se résumer à sa seule conception (nombre de pièces, etc.). Il convient de penser le logement dans son environnement, dans l’espace qui l’entoure : quel type de résidence produire (nombre de logements, situation dans la commune, etc.) et quelle accessibilité aux services rechercher (transports, commerces, etc.) ? • Le coût global de production du logement social L’évolution de ce dernier est défavorable, il ne cesse de progresser en raison d’un coût de production peu maîtrisable. La superficie des logements parfois trop grande et les aménagements extérieurs onéreux (assainissement, transport, services, etc.) se répercutent sur le coût global ainsi que sur le montant des charges. Par ailleurs, la maîtrise foncière, dont le coût représente jusqu’à 18 % du coût d’un logement social, n’est pas assurée. Il convient de veiller à ce que les réponses apportées pour réduire le coût de production ne se traduisent par la construction de logements « au rabais » et des charges disproportionnées au détriment des locataires. • Le coût des charges Il est parfois relativement important dans le montant global du loyer, qui reste le premier poste de dépense des ménages. Bien entendu, ce coût est fonction de la qualité du service rendu (chauffage collectif, ascenseur, etc.). La question de sa prise en charge et de sa répartition entre les collectivités et les organismes logeurs reste entière, en particulier pour les charges dites « extérieures » (entretien des espaces verts, de la voirie, etc.) dont le coût est répercuté sur le montant des charges facturées aux occupants. A cela s’ajoute des charges induites par la mise en place et le maintien à niveau de services nécessaires à la qualité de vie des occupants (ex : les ascenseurs) et dont les coûts de maintenance ne sont pas négligeables. 49 • Le financement Actuellement, la situation financière des organismes logeurs est difficile. Leur capacité d’autofinancement se réduit alors que l’Etat souhaite augmenter la production de logements sociaux : le Plan de Cohésion Sociale prévoit de construire jusqu’à 120 000 logements par an. Pour rappel, 40 à 45% du montant du loyer sert à rembourser l’encours de la dette des organismes logeurs. Le financement du logement social renvoie aussi à d’autres questions, et notamment celle des financements croisés des différents partenaires (Etat, collectivités) et de leurs durées. 50 Partie III LES PRIORITES DU CESR EN FAVEUR DU LOGEMENT SOCIAL 51 PRIORITE I Une stratégie de développement de l’offre en logements sociaux qui repose sur les territoires La loi " Voynet " du 25 juin 1999 d’Orientation pour l'Aménagement et le Développement Durable du Territoire (LOADDT) a encouragé la mise en place des Pays. Ils reposent sur une initiative conjointe des communes et des groupements de communes. Le Pays constitue un cadre pour l’élaboration d’un projet commun de développement durable destiné à développer les atouts d’un territoire à l’échelle d’un bassin de vie ou d’emplois qui présente une cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale certaine. Depuis leur création, la Région a accompagné ces différentes démarches territoriales. Aujourd’hui, elles se traduisent par la signature des « Contrats de Pays » (et aussi de Parcs Naturels Régionaux, dans le cadre des compétences propres à la Région). Les programmes d’actions qui en découlent s’articulent autour de plusieurs axes, comme le développement économique, touristique, la valorisation du patrimoine naturel, historique et bâti ou encore le maintien et le développement des services de proximité. Dans ce cadre, le CESR souhaite que la politique régionale d’aménagement et de développement des territoires prenne en compte de manière explicite, dans le cadre des financements accordés, la problématique liée au logement social. Néanmoins, il ne s’agit pas de faire du logement social et du logement en général, une nouvelle politique sectorielle. L’intégration du logement social dans la politique liée au développement et à l’aménagement du territoire, dont le volet habitat, doit permettre de soutenir et de contribuer à renforcer les actions liées à des objectifs de développement économique et social sur les différents territoires de la région. En parallèle, le CESR estime que la Région doit également encourager et lier les financements accordés à l’établissement de documents de planification stratégique à l’échelle des territoires (ex : PLH (Programmes Locaux pour l’Habitat) ou de SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale)). Ils permettront en outre de dresser l’inventaire du foncier disponible et de choisir des dispositifs adaptés pour une action publique sur le long terme. Ces outils doivent inciter au développement de politiques intercommunales en matière d’habitat, et plus particulièrement de logement social, susceptibles de mettre en adéquation l’offre et la demande à l’échelle des bassins de vie que sont les Pays. Cette démarche doit se faire dans un souci de cohérence entre les territoires. Il s’agit d’éviter un saupoudrage des financements pour les actions menées en faveur du logement social. 52 L’intégration du logement social dans la politique régionale d’aménagement du territoire permettra également d’avoir une réflexion quant à l’environnement et au cadre de vie que l’on souhaite privilégier, sachant que ce dernier est un élément primordial dans le choix d’un logement. Pour le CESR, le renforcement de l’attractivité régionale, dont on connaît l’insuffisance, est primordial. Les actions à engager devront donc lier le développement économique et la politique de l’habitat, notamment le logement social, afin de favoriser l’accueil et le maintien des populations locales. 53 PRIORITE II Favoriser la construction maîtriser les coûts de logements sociaux et II.1 Créer un Etablissement Public Foncier (EPF) _________________ Selon le rapport3 fait au nom de la commission des affaires économiques du Sénat en juin 2005 sur les facteurs fonciers et immobiliers de la crise du logement en France, « l'insuffisante mobilisation des terrains disponibles et la flambée des prix du foncier apparaissent comme des données majeures de l'actuelle crise du logement ». Le rapport indique que malgré l’augmentation des mises en chantier de logements, « Le foncier est identifié par de nombreux élus et professionnels comme la clé ou l'obstacle à la réalisation de programmes de logements, notamment sociaux. La pénurie concerne, en réalité, l'offre de terrains mis sur le marché au regard de la demande de logements. Le foncier peut devenir un obstacle à la diversité de l'habitat et à la mixité des fonctions : le logement est en concurrence avec d'autres usages du sol. Cette compétition pour l'occupation de l'espace engendre un renchérissement des terrains qui tend à évincer les opérations les plus difficiles à équilibrer, notamment celles liées au logement social ». Ce constat fait au niveau national s’applique également en Champagne-Ardenne. Tous les acteurs auditionnés l’ont confirmé. De plus, certains facteurs pourront à terme accentuer localement la pression foncière, comme par exemple l’arrivée du TGV Est Européen ou encore le développement de l’aéroport de Vatry, et ce d’autant plus que dans certaines agglomérations, comme à Reims, l’offre foncière est déjà relativement restreinte. 3 Rapport d'information n° 442 (2004-2005) de M. Thierry Repentin, Sénateur, fait au nom de la commission des affaires économiques, le 29 juin 2005. 54 Dans ce contexte, le CESR souhaite que la Région mette en place, à court terme, un Etablissement Public Foncier pour répondre aux besoins des champardennais en matière de logements sociaux et plus largement pour permettre un développement équilibré du territoire et renforcer ainsi l’attractivité régionale. Pour y parvenir, la Région doit regrouper l’ensemble des acteurs concernés, à savoir : les organismes HLM, les acteurs du logement social (ex : la CDC), les communes, les groupements de communes (EPCI), les Départements et les territoires tels que les Pays et les PNR. La réflexion avec les partenaires doit s’effectuer dans le cadre d’une concertation étroite visant à aboutir à un programme d’actions cohérent. L’article L321-1 du code de l’urbanisme, modifié par la loi du 23 février 2005, qui autorise la création d’Etablissements Publics Fonciers stipule que : « Les établissements publics fonciers créés (…) sont compétents pour réaliser, pour leur compte ou, avec leur accord, pour le compte de l’Etat, d’une collectivité locale ou d’un autre établissement public, ou faire réaliser : (…) b) en ce qui concerne les établissements publics fonciers, les acquisitions foncières et les opérations immobilières et foncières de nature à faciliter l’aménagement ultérieur des terrains. Ces acquisitions et opérations sont réalisées dans le cadre de programmes pluriannuels adoptés par le Conseil d’Administration de ces établissements qui, tenant compte des priorités définies par les programmes locaux de l’habitat, déterminent les objectifs d’acquisitions destinées à la réalisation de logements locatifs sociaux. » Comme l’indique le code de l’urbanisme et comme cela a été souligné précédemment, la mise en place de programmes locaux de l’habitat (PLH) est essentielle. Ces outils stratégiques, réalisés de préférence à l’échelle des territoires pour privilégier une plus grande cohérence au niveau régional des actions en faveur du logement social sont à encourager. Pour le CESR, l’EPF est un véritable outil au service non seulement des collectivités territoriales, mais aussi de l’aménagement du territoire grâce à une stratégie foncière adaptée aux réalités locales, notamment à l’échelle des bassins de vie. Ses missions pourront être ; - Assurer le portage foncier pour les collectivités, - Apporter une assistance et un conseil aux communes, - Réaliser des études générales et des actions d’aménagement, 55 Pour la Région, l’établissement permettra de saisir à tout moment les opportunités foncières, de gagner sur les prix d’acquisition et de minorer le coût du foncier sur le marché local. Son action doit contribuer à mettre en œuvre des politiques de l’habitat, organiser l’accueil et le maintien des activités économiques, tant industrielles que touristiques, ou encore permettre des opérations complexes de renouvellement urbain. Il peut aussi intervenir en matière de protection du patrimoine bâti et des espaces naturels. La vocation de l’EPF est très large. Le CESR souhaite que ce nouvel outil soit utilisé comme tel. 56 II.2 Soutenir les programmes de rénovation urbaine _________________ En Champagne-Ardenne, l’ensemble des projets qui entrent dans le cadre de l’ANRU représente une enveloppe financière de l’ordre de 552 millions d’euros. 7 agglomérations de la région sont concernées : Charleville-Mézières, Epernay, Reims, Saint-Dizier, Sedan, Troyes et Vitry-le-François. Compte tenu du nécessaire besoin de rénover certains quartiers qui aujourd’hui n’attirent plus et de construire, démolir et réhabiliter des milliers de logements sociaux pour accroître et améliorer la qualité de l’offre, le CESR souhaite que la Région apporte son concours financier par : ¾ Une aide à la réalisation d’opérations neuves en PLUS, PLUS CD, PLAI, PLS sur les sites de renouvellement urbain. L’objectif est d’obtenir, en particulier pour le relogement des familles issues des logements démolis, des loyers compatibles avec le niveau de ressources des locataires. ¾ Une aide à la réhabilitation des logements dans le cadre du renouvellement urbain pour contribuer à ne pas recréer des différences de qualité de bâti dans les quartiers reconstruits. Le CESR souhaite également que la Région poursuive son intervention dans le cadre des programmes de rénovation urbaine pour : - les opérations de démolition d’immeubles collectifs menée dans le cadre d’opérations de renouvellement urbain et de restructuration des quartiers, les investissements favorisant l’économie et l’emploi à l’échelle des quartiers. 57 II.3 Favoriser la construction de logements sociaux répondant aux critères de la Haute Qualité Environnementale (HQE) dans le cadre du Développement durable. _________________ La HQE vise à inscrire les projets de constructions ou de réhabilitations de logements dans une logique de développement durable. Plus précisément, il s’agit de minimiser les impacts sur l’environnement et d’offrir des logements de qualité aux occupants. Même si la HQE entraîne des coûts d’investissement plus élevés, les économies susceptibles d’être dégagées grâce à l’application des critères HQE sont de l’ordre de 15 à 60 % sur l'énergie, ou encore de 100% pour le recyclage du bâtiment entre autres. Lors des entretiens menés dans le cadre des travaux du CESR, le coût des charges que supportent les locataires est apparu comme un problème spécifique. A titre d’exemple, l’OPAC de Châlons-en-Champagne établit à 28% le coût des charges locatives dans le montant total du loyer. En règle générale, les premiers postes de dépenses sont l’eau et le chauffage (se reporter à l’annexe n°8, page 88). Pour réduire de façon pérenne ce coût qui handicape les familles dont les revenus sont très souvent modestes, le CESR propose que soient intégrés, dès la construction des logements sociaux, les critères répondant à la certification HQE. Le CESR encourage le Conseil Régional à mettre en place un mécanisme d’aides au bénéfice des bailleurs sociaux afin qu’ils puissent répondre à cette exigence qui engendre un surcoût évalué entre 5 et 15% du montant global de la réalisation. Le CESR propose que soient également étudiées les modalités d’application de la HQE pour la réhabilitation des logements sociaux. L’objectif à atteindre serait identique au précédent, réduire le coût des charges locatives dans le montant du loyer, tout en améliorant le confort et la qualité des logements offerts. Plus largement, cette démarche suppose une mise en réseau des acteurs concernés : les bailleurs sociaux, les entreprises du bâtiment, l’assistance à la maîtrise d’ouvrage HQE (cabinets d’étude et architectes spécialisés), élus, responsables et techniciens des collectivités, entre autres. La Région aurait pour rôle de fédérer les acteurs et d’impulser la dynamique HQE. 58 Le tableau ci-dessous indique la nature des 14 critères identifiés pour une certification HQE. Pour obtenir une certification, le logement construit doit répondre à 7 critères au minimum. Le CESR souhaite que les critères correspondant à « l’éco-gestion » soient privilégiés dans le cadre des programmes de construction de nouveaux logements sociaux afin de réduire les charges, en particulier le chauffage et l’eau chaude, qui en moyenne correspondent à 40% du montant total des charges. Les 14 critères de la HQE MAITRISER LES IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT EXTERIEUR CREER UN ENVIRONNEMENT INTERIEUR SATISFAISANT ECO-CONSTRUCTION CONFORT 1. Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat 2. Choix intégré des procédés et produits de construction 3. Chantier à faibles nuisances 8. Confort hygrothermique 9. Confort acoustique 10. Confort visuel 11. Confort olfactif ECO-GESTION SANTE 4. Gestion de l’énergie 5. Gestion de l’eau 6. Gestion des déchets d’activité 7. Gestion de l’entretien et de la maintenance 12. Qualité sanitaire des espaces 13. Qualité sanitaire de l’air 14. Qualité sanitaire de l’eau 59 II.4 Soutenir l’acquisition – amélioration des logements anciens. _________________ Pour répondre à la rareté du foncier et à l’accentuation de son prix qui pénalise fortement la réalisation de nouveaux programmes de logements sociaux, en particulier dans les agglomérations, le CESR préconise le soutien à l’acquisition – amélioration des logements anciens. Le CESR souhaite également que la Région soit attentive aux programmes d’acquisition – amélioration qui privilégient la valorisation du patrimoine bâti présentant un caractère architectural reconnu. Les objectifs à atteindre visent en priorité à soutenir la création de logements sociaux afin d’améliorer sensiblement l’offre, tant en milieu urbain que rural, à sauvegarder et valoriser le patrimoine existant qui est souvent vacant et parfois en voie d’abandon et plus largement à favoriser la mixité sociale à l’échelle du quartier ou de l’agglomération. Ces opérations permettront également d’accroître en particulier l’offre de logements anciens en centre ville et par conséquent situés à proximité des services (écoles, commerces, transports urbains, etc.). Compte tenu que ces derniers restent des motifs déterminants quant au choix d’un logement social, la Région veillera à favoriser et à renforcer l’acquisition – amélioration des logements anciens dans les centres villes. Le CESR souhaite que les opérations d’acquisition – amélioration soient inscrites à l’échelle des territoires, par exemple dans les contrats de Pays, afin que les opérations envisagées soient cohérentes. 60 PRIORITE III Favoriser l’adaptabilité des logements sociaux III.1 Adapter les logements pour les publics spécifiques : les jeunes, les personnes en grande difficulté ainsi que les personnes âgées et handicapées. _________________ Suite à l’étude réalisée par le CESR sur les publics spécifiques demandeurs de logements sociaux (se reporter à l’annexe n°14, page 95), le CESR affiche les priorités suivantes : ) Développer l’offre d’hébergements d’urgence et temporaires pour les personnes en grande difficulté, dont les jeunes (moins de 25 ans). Deux pistes possibles : ¾ L’hébergement d’urgence et temporaire s’avère parfois une nécessaire étape dans le parcours d’insertion des jeunes. Cette forme d’hébergement est une transition entre la décohabitation et l’accès à un logement autonome. Il ne peut être envisagé que pour un temps donné, notamment celui nécessaire à trouver un emploi. Aujourd’hui, les établissements offrant des hébergements d’urgence ou temporaires, tels les CHRS (Centres d’hébergement et de réinsertion sociale), les centres d’accueil-mère enfant, ou autres centres provisoires d’hébergement, sont en situation de relatif blocage. La rotation est donc faible. Les personnes qui occupent ces structures n’arrivent pas à les quitter, faute d’une situation économique stable. Ce phénomène induit une baisse des capacités d’accueil pour les autres personnes en difficulté. Face à ce constat et pour favoriser l’accès à un logement social pour les personnes les plus défavorisées, dont les jeunes (étudiants, jeunes travailleurs, apprentis, jeunes en difficulté sociale, etc.) souffrant d’isolement et d’une problématique rendant difficile leur insertion ou le maintien dans un logement indépendant, le CESR préconise la mise à disposition - en accord avec les bailleurs sociaux - d’une partie du parc de logements sociaux vacants. Cette démarche partenariale pourra concerner également le parc privé et le secteur associatif. 61 Néanmoins, pour ne pas pénaliser les bailleurs sociaux dont l’engagement serait uniquement de mettre à disposition le logement social, et répondre à un souci évident de garantie, le CESR invite la Région à soutenir l’accompagnement des personnes accédant à un logement social vacant. Ce système suppose un repérage préalable des logements sociaux vacants et un dispositif d’accompagnement des publics en grande difficulté grâce à des structures reconnues et identifiables (ex : URIOPPS, Armée du Salut, etc.) dont le personnel qualifié est apte à répondre aux besoins. La Région, dans le cadre de ses compétences, veillera à la professionnalisation de ces personnes. Le chapitre suivant reviendra sur ce point (voir Priorité IV). Le CESR précise que ce dispositif n’est pas adapté aux problématiques des personnes dont les difficultés sociales sont prononcées en raison parfois, d’un problème de comportement ou d’intégration sociale. Elles demandent une réponse également spécifique à laquelle les bailleurs sociaux ne peuvent répondre. ¾ En parallèle, le CESR indique que l’accroissement de l’offre d’hébergements d’urgence et temporaires à destination des publics en grande difficulté peut se traduire aussi par la réhabilitation des logements, en particulier ceux désignés comme vacants par les bailleurs sociaux. Dans ce cadre, le CESR estime opportun d’engager une réflexion sur la mise en place d’une aide à destination des bailleurs sociaux pour favoriser la réhabilitation des logements sociaux vacants dans le cadre d’un programme de développement de l’hébergement d’urgence et temporaire. ¾ Par ailleurs, le CESR souhaite que la Région demeure attentive à l’évolution des FJT (Foyers des Jeunes Travailleurs) en ce qui concerne notamment la diversification des populations accueillies. Une réflexion sur les aides à accorder pour la modernisation de ces structures et leur nécessaire implication dans l’accompagnement social des différents publics, et plus particulièrement ceux en difficulté, semble nécessaire afin de déterminer si elles doivent offrir plus de polyvalence. 62 ) Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et handicapées grâce à l’adaptabilité des logements sociaux : Compte tenu des enjeux démographiques liés au vieillissement de la population, en particulier dans la région Champagne-Ardenne qui compte en 2004 20,8 % de personnes âgées de 60 ans ou plus (contre 19,6 % en 1999)4 et à la nécessaire autonomie et intégration des personnes handicapées, le CESR recommande la mise en place d’une aide à l’adaptabilité des logements sociaux. En effet, le maintien à domicile des personnes âgées et des personnes handicapées est un enjeu majeur pour les années à venir. L’adaptabilité des logements permettrait de prévoir les travaux au fur et à mesure que la personne éprouve des difficultés dans son logement, notamment pour se déplacer ou utiliser les équipements nécessaires à son bien être. Plus largement, il s’agit de doter le logement de moyens favorisant l’autonomie adaptés à l’âge et au handicap des personnes. L’adaptabilité doit être également prise en compte dans les programmes de rénovation et de réhabilitation des logements sociaux. Deux axes sont à privilégier dans le cadre de l’adaptabilité : - l’accessibilité physique, du parking au logement, ou plus précisément du seuil de porte à l’environnement immédiat du logement (parties communes, espaces verts, etc.), - la modularité intérieure (cloisons, équipements sanitaires, etc.). Cette dernière peut s’envisager dès la construction du logement afin de diminuer le coût d’adaptabilité ensuite. Pour répondre à la perte d’autonomie progressive notamment des locataires âgés, le CESR estime préférable de privilégier dans la mesure du possible le maintien à domicile (excepté pour les personnes nécessitant une médicalisation importante). Il est une des clés pour éviter le déracinement, l’isolement et maintenir, voire améliorer les conditions et qualité de vie des personnes âgées et/ou handicapées. Le CESR attire également l’attention de la Région et des acteurs sur la nécessaire différence à faire entre logements « adaptables » et « adaptés ». Les derniers sont malheureusement parfois attribués à des personnes sans handicap car il n’y a pas de demande spécifique en cours et il est difficile de laisser un logement libre. Le logement adaptable suppose de prévoir des dispositifs dès le cahier des charges (conception des espaces, des équipements, etc.). Il est également nécessaire aussi de réfléchir à la mise en place de repères tactiles ou visuels pour les non voyants, les malvoyants ou les malentendants (ex : digicodes, ascenseurs, etc.). 4 : Source INSEE, Enquête annuelle sur le recensement, juillet 2005. 63 III.2 Favoriser la location – accession à la propriété _________________ Toutes les études le démontrent, les français aspirent à devenir propriétaires. Entre 1984 et 2002, la proportion de propriétaires en France est passée de 50,7 à 56%. Cependant, environ 15% des demandes ne sont pas satisfaites. Il s’agit le plus souvent de jeunes ménages aux ressources modestes. Pour y répondre, l’Etat a mis en place le PTZ ou Prêt à Taux Zéro en 1995. Le remboursement se fait sans intérêt pour des personnes qui désirent accéder à la propriété dans une résidence principale, aussi bien dans le neuf que dans l’ancien. Il a également expérimenté le PATS ou Prime à l’Accession Très Sociale en 2002. Accordée à des ménages sous plafond de ressources, elle concernait les opérations agréées dont la situation géographique et l’intégration urbaine étaient optimales. Il existe aussi les PC et les PAS, Prêt Conventionné et Prêt à l’Accession Sociale, qui concernent les constructions neuves, les acquisitions sans travaux, les acquisitionsaméliorations et les réhabilitations. Destinés aux particuliers, le premier (PC) est accordé sans condition de ressources, mais est soumis à un apport personnel de 10%, le second (PAS) est en revanche soumis à une condition de ressources. La location accession est un mécanisme destiné aux personnes qui hésitent à s’engager dans un projet d’accession à la propriété à cause de l’insuffisance de leur revenu et/ou de l’instabilité de leur situation professionnelle. Ce dispositif leur assure en premier lieu la sécurité. Il permet à un locataire de devenir propriétaire de son logement au bout d’un certain temps prévu dans le contrat de location-accession5. Le locataire n’a aucun apport personnel à fournir. Pendant la durée de la location, il paye une redevance comprenant le loyer proprement dit et un acompte mensuel sur le prix du logement. Néanmoins, dans le contexte économique et social actuel, seul un faible nombre de locataires s’engagent dans cette démarche, faute de dispositifs de sécurité suffisants. Face à constat, le CESR préconise le soutien par la Région à la locationaccession en logement neuf afin de soutenir et de privilégier le parcours résidentiel et la mobilité des ménages. Ce système contribuera à l’ascension sociale des ménages tout en diminuant les situations de précarité face au logement. 5 Le contrat de location accession est celui par lequel « le vendeur s’engage envers un accédant à lui transférer, par la manifestation ultérieure de sa volonté exprimée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception et après une période de jouissance à titre onéreux, la propriété de tout ou partie d’un immeuble moyennant le paiement fractionné ou différé du prix de vente et le versement d’une redevance jusqu’à la date de levée de l’option ». 64 PRIORITE IV Professionnaliser les personnels accompagnants Dans un contexte social et économique difficile pour de nombreuses personnes, les acteurs de l’hébergement social s’accordent à dire que l’accompagnement social est indispensable. Car toute la difficulté de la tâche pour les bailleurs sociaux consiste à maintenir un bon équilibre entre les préoccupations sociales et une saine gestion financière du parc locatif. L’accompagnement social couvre de vastes champs d’intervention. Il touche aux domaines de l’existence même de la personne : le logement, la santé, l’emploi et la sphère sociale (l’accès aux droits, à la culture, aux loisirs, etc.). Il s’agit d’accompagner les personnes en difficulté d’insertion rencontrant des problèmes de solvabilité ou des « troubles du comportement social », pour leur permettre d’acquérir ou de retrouver une autonomie individuelle et sociale, dont le logement est un des éléments essentiels. Actuellement, l’accompagnement social se réalise : plus sur des aspects de démarches administratives que sur des aspects plus humains et comportementaux, dans des proportions variables selon les structures, les publics et les contextes locaux. Pour que l’accompagnement social puisse être un véritable vecteur d’insertion, il est nécessaire de prendre en compte la dimension du partenariat local (services logement et services sociaux, ANPE, Missions Locales, etc.) afin de soutenir le résident sur les différents aspects de son parcours de résidence. Il s’agit, entre autres, de maintenir sur une durée conséquente, l’accompagnement social pour les personnes en situation de précarité lorsqu’elles ont accès à un logement et de développer l’accompagnement social lors du passage d’un hébergement d’urgence à un logement ordinaire. Cet accompagnement demande un travail social qualifié. Il implique une nécessaire mobilisation de l’ensemble des acteurs (collectivités, acteurs de l’insertion, bailleurs, etc.) et un renforcement des compétences des acteurs de terrain. Les accompagnateurs sociaux doivent être des « passeurs » qui facilitent le passage vers le logement de droit commun. L’objectif recherché est d’amener le résident vers plus d’autonomie pour faciliter son intégration et son insertion. L’accompagnement social ne doit pas conduire à une logique d’assistance ou d’enfermement de la personne dans une situation de « défavorisé ». 65 La loi n°2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales décentralise, au profit de la Région, les formations sanitaires et sociales. La Région est donc amenée à élaborer, en concertation avec l’Etat, les collectivités locales concernées et les partenaires sociaux, un Plan Régional Des Formations Professionnelles repris en Champagne-Ardenne sous le nom de « Schéma Régional de la formation tout au long de la vie ». Le volet social y prend toute sa place. C’est pourquoi, le CESR propose que la Région participe activement à la professionnalisation des accompagnateurs et des personnels de proximité (ex : gardiens) par : un renforcement de la coordination entre les structures sociales et les bailleurs : rencontres « familles - travailleurs sociaux - bailleurs » pour une prise en compte de l’évolution des besoins et des difficultés rencontrées, le développement d’actions de prévention en communiquant sur les droits et devoirs des locataires et bailleurs, sur les dispositifs d’accompagnement et d’aide, etc., la professionnalisation des accompagnateurs et des « personnels de proximité » autour : o de la connaissance des publics, de leurs besoins, des situations, des contextes locaux, etc., o de l’élaboration d’un diagnostic social, o du travail en réseau : échange de pratiques. 66 CESR – Champagne-Ardenne Conclusion La politique régionale en faveur de l’habitat social doit être ambitieuse afin de répondre non seulement aux attentes des champardennais, mais également au souci permanent de renforcer l’attractivité et l’aménagement du territoire régional. Dans un premier temps, le CESR considère comme essentielle la mise en place d’un Etablissement Public Foncier. Il sera l’outil d’une véritable politique foncière dans le cadre général de l’aménagement et du développement du territoire. Son action se fera en partenariat avec l’ensemble des acteurs du logement social et s’appuiera sur les territoires de la région. Pour mener à bien l’action de l’EPF, la Région veillera à l’établissement d’outils stratégiques tels que les PLH et les SCOT. Dans un second temps, le CESR préconise un soutien accru pour développer une offre de logements sociaux qui corresponde non seulement aux aspirations des ménages mais également à leurs ressources. Grâce à une aide à la réalisation d’opérations neuves en PLUS, PLUS CD, PLAI, PLS sur les sites de renouvellement urbain, il s’agira d’obtenir des loyers compatibles avec le niveau de ressources des locataires (en particulier pour le relogement des familles issues des logements démolis). Il se traduira également par la réalisation de programmes de construction de logements sociaux intégrant la démarche de Haute Qualité Environnementale (HQE) afin notamment de réduire l’impact du coût des charges dans le montant des loyers. En parallèle, l’aide pour la réalisation d’opérations d’acquisition – amélioration, notamment sur le bâti ancien, permettra non seulement d’accroître l’offre mais également de sauvegarder et valoriser le patrimoine bâti. 67 De plus, pour répondre aux difficultés d’une frange de la population, en particulier les jeunes, les personnes en grande difficulté sociale, les personnes âgées et handicapées, le CESR recommande la création d’un plan d’accompagnement. Il visera à développer l’offre en hébergement, en hébergement d’urgence et temporaire grâce à la mise à disposition par les bailleurs sociaux -avec leur accord- de logements vacants, et à accompagner les personnes qui y accèderont, dans le cadre d’un partenariat avec les associations reconnues œuvrant dans ce secteur. Il aura également pour objectif de renforcer le maintien à domicile des personnes âgées et d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées grâce à l’adaptabilité des logements dès leur conception. Par ailleurs, la création d’une aide à la location accession permettra une plus grande mobilité des ménages et évitera les situations de précarité face au logement. Enfin, cette politique d’accompagnement nécessitera aussi un effort pour la professionnalisation des personnes « relais ». 68 Glossaire des sigles ALF : Allocation Logement Familiale ALS : Allocation Logement à caractère Social ANAH : Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat ANRU : Agence Nationale pour le Rénovation Urbaine APL : Allocation Personnalisée Logement ARCA : Association Régionale de Champagne-Ardenne des Organismes HLM CADA : Centre d’Aides aux Demandeurs d’Asile CAF : Caisse d’Allocation Familiale CAR : Communauté d’Agglomération de Reims CDC : Caisse des Dépôts et Consignations CDD : Contrat à Durée Déterminée CDI : Contrat à Durée Indéterminée CESR : Conseil Economique et Social Régional CHRS : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale DRE : Direction Régionale de l’Equipement EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale EPF : Etablissement Public Foncier FJT : Foyer des Jeunes Travailleurs FSL : Fonds de Solidarité Logement HLM : Habitation à Loyer Modéré HQE: Haute Qualité Environnementale INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques MARPA : Maison d’Accueil Rurale pour Personnes Âgées OPAC : Office Public d’Aménagement et de Construction OPAH : Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat OPHLM : Office Public d’Habitation à Loyer Modéré PALULOS : Prime à l’Amélioration des Logements Locatifs à Occupation Sociale PAS : Prêt à l’Accession Sociale PATS : Prime à l’Accession très Sociale PC : Prêt Conventionné PECC : Prêt sécuri-pass PEX : Prêt Expérimental PLA-I : Prêt Locatif Aidé d’Intégration PLH : Programme Local de l’Habitat PLI : Prêt Locatif Intermédiaire PLS : Prêt Locatif Social PLUS : Prêt Locatif à Usage Social PST : Programmes Sociaux Thématiques PTZ : Prêt à Taux Zéro RMI : Revenu Minimum d’Insertion SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale 69 SEM : Société d’Economie Mixte SRADT : Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire TVA : Taxe sur la valeur ajoutée UESL : Union d’Economie Sociale pour le Logement URIOPSS : Union Régionale Interfédérale des Œuvres et des Organismes Privés Sanitaires et Sociaux USH : Union Sociale pour l’Habitat VRD : Voirie et Réseaux Divers ZRR : Zone de Revitalisation Rurale ZUP : Zone d’Urbanisation Prioritaire ZUS : Zone Urbaine Sensible 70 ANNEXES ANNEXE 1 : Typologie des locataires, socioprofessionnelles et actifs/inactifs Répartition entre catégories ANNEXE 2 : Typologie des locataires : les revenus ANNEXE 3 : Typologie des locataires : la situation familiale ANNEXE 4 : Typologie des demandeurs de logements sociaux ANNEXE 5 : Evolution de la demande de logements sociaux ANNEXE 6 : La vacance et le taux de rotation des logements sociaux ANNEXE 7 : Le financement des logements sociaux ANNEXE 8 : La nature des charges ANNEXE 9 : Année de construction des logements sociaux ANNEXE 10 : Indicateurs de taille et de peuplement des résidences principales (tous logements y compris sociaux) ANNEXE 11 : La répartition des logements sociaux en Champagne-Ardenne ANNEXE 12 : Les Pays en Champagne-Ardenne ANNEXE 13 : Les contrats de ville en Champagne-Ardenne ANNEXE 14 : Enquête sur la demande logements sociaux auprès de publics spécifiques - Juin 2005 71 ANNEXE 1 Typologie des locataires Répartition entre catégories socioprofessionnelles et actifs/inactifs Répartition / locataires actifs ou inactifs – Foyer Rémois ACTIFS 1 % INACTIFS 2 % Ensemble du patrimoine 7.726 60 % 5.219 40 % ZUS 1.721 50 % 1.740 50 % Dont Orgeval 293 337 Dont Wilson 610 624 Dont Pays de France 818 779 sources : SAGHA, requête 198 : le PSP 1 actifs : employés, salariés, proféssions libérales, fonctionnaires, intérimaires à temp plein ou/et à temps partiel 2 inactifs : étudiants, retraités, sans emploi, RMI, invalide, sans profession Catégories socioprofessionnelles OPAC de Châlons-en-Champagne Stabilité des ressources des locataires au 31.12.2003 100,0% 18,1% 21,9% 81,9% 78,1% Resso urces instables (interim, cho mage, CDD, sans emplo i) Resso uces stables (retraités, CDI, fo nctio nnaires) 10,4% 80,0% 60,0% 40,0% 89,6% 20,0% 0,0% TOTAL ZUS Hors ZUS 72 Catégories socioprofessionnelles des locataires Troyes Habitat ACTIFS INACTIFS RETRAITES ETUDIANTS AUTRES 4% 6% 20% 41% 29% Catégories socioprofessionnelles – OPAC des Ardennes 2 locataires sur 5 sont en situation économique fragile 45% 40% 40% 38% 36% 30% 35% 30% 30% 24% 25% 23% 27% Total parc Z.U.S. 22% 20% 15% 10% 10% Z.R.R. 9% 10% 5% 0% Ressources stables Emploi précaire Retraités Sans emploi 73 Catégories socioprofessionnelles – OPAC de Reims 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 74 ANNEXE 2 Typologie des locataires Les revenus Revenus mensuels des locataires – OPAC de Reims 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% < à 750 € 750 à 1097 € 1097 à 1250 € 1250 à 1500 € > à 1500 € Revenus mensuels des locataires – OPAC des Ardennes Les ressources mensuelles comprennent les prestations familiales versées 40% 36% 32% 35% 30% 25% 26% 24% 22% 25% 20% Total parc 24% 23% 22% 26% Z.U.S . 17% 14% Hors Z.U.S . 15% 10% 3% 5% 4% 3% 0% < à 600 € de 600 à 1000 € de 1001 à 1400 € > à 1400 € Non connu 75 Nombre de ménages percevant des minimas sociaux Ardennes Aube Marne Haute-Marne ChampagneArdenne RMI Minimum vieillesse Allocation de Parent Isolé Allocation Adulte Handicapé Aucune allocation mentionnée 2 693 133 767 1 075 15 487 1 779 1 454 949 942 10 620 2 449 620 712 1 841 36 822 495 95 195 396 11 301 7 416 2 302 2 623 4 254 74 230 Source : ARCA – 2003. 76 ANNEXE 3 Typologie des locataires La situation familiale Situation familiale – Foyer Rémois TYPE DE FAMILLE ZUS HORS ZUS TOTAL 487 1.042 780 1.152 1.959 3.179 1.476 2.870 2.446 4.221 2.256 4.022 3.461 9.484 12.945 Couples sans enfant Isolés Familles monoparentales Couples avec enfant(s) TOTAL sources : SAGHA, requête 198 : le PSP ZUS 3179 3500 HORS ZUS 2870 3000 1959 2500 2000 1476 1500 1000 500 0 487 Couples sans enfant 1042 Isolés 780 1152 HORS ZUS ZUS Familles monoparentales Couples avec enfant(s) Situation Familiale – OPAC de Reims Isolé Ménage sans personne à charge Isolé ou ménage avec 1pers. à charge Isolé ou ménage avec 2 pers. à charge Isolé ou ménage avec 3 pers. à charge ou + 15% 22% 14% 40% 9% 77 Situation familiale - OPAC de Châlons-en-Champagne Composition familiale des foyers au 31 12 2003 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Autres ménages Couples ou isolés avec 3 enfants et + 7,8% 8,1% 13,5% 14,2% 7,0% 11,8% 14,2% 13,8% 15,1% Couples ou isolés avec 2 enfants 20,2% 19,7% 21,1% Couples ou isolés avec 1 enfant 16,3% 16,2% 16,6% Couples sans enfants 28,0% 27,8% 28,4% % en ZUS % hors ZUS Personnes isolées TOTAL Composition des ménages – Région Champagne-Ardenne Ardennes Aube Marne Haute-Marne Champagne-Ardenne Personnes seules Familles mono parentales Couples Autres ménages 7 142 8 636 18 314 4 910 39 002 3 379 3 624 7 846 1 897 16 746 8 931 9 088 25 047 5 206 48 272 318 838 2 029 446 3 631 Source : ARCA – 2003. 78 ANNEXE 4 Typologie des demandeurs de logements sociaux Composition familiale des demandeurs OPAC de Châlons-en-Champagne Composition familiale des demandeurs au 31.12. 2003 100,0% 90,0% 80,0% 70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% 6,4% 8,8% 11,3% 17,0% 3,0% 25,1% 13,0% 16,5% 16,9% 21,5% 16,8% 20,5% 18,4% Couples ou isolés avec 1 enfant 16,7% 33,2% 25,0% TOTAL Autres ménages Couples ou isolés avec 3 enfants et + Couples ou isolés avec 2 enfants 16,7% Couples sans enfants Personnes isolées 13,3% Demandes externes Demandes de mutation (déjà logés parc social) Des demandeurs aux revenus modestes OPAC de Châlons-en-Champagne Stabilité des ressources des dem andeurs au 31.12.2003 100,0% 22,1% 17,0% 25,7% Ressources instables (interim, chomage, CDD, sans emploi) 80,0% 60,0% 40,0% 77,9% 83,0% 74,3% 20,0% Ressouces stables (retraités, CDI, fonctionnaires) 0,0% Total Mutations Demandes externes 1 demandeur sur 5 en situation économique précaire 79 Catégories d’emplois des demandeurs – OPAC des Ardennes Si deux locataires sur cinq ont des emplois stables, les revenus mensuels restent faibles 43% 45% 40% 38% 37% 34% 35% 30% 1ère demande 25% 20% mutation 14% 11% 15% 9% 10% 10% 8% Total 10% 5% 0% Ressources stables Emploi précaire Retraités Sans emploi Catégories d’emplois des entrants – OPAC des Ardennes Près de trois locataires sur 5 sont en situation économique fragile 60% 51% 50% 40% 36% 41% 39% Total parc Z.U.S. 29% 30% Z.R.R. 16% 15% 14% 20% 39% 8% 7% 10% 6% 0% Ressources stables Emploi précaire Retraités Sans emploi 80 ANNEXE 5 Evolution de la demande de logements sociaux Evolution des demandes de logements enregistrées sur 5 ans – Foyer Rémois 1999 2000 2001 2002 2003 3.201 755 3.450 725 3.626 703 4.072 852 4.033 715 TOTAL 3.956 4.175 4.329 4.924 4.748 Demandes Externe Mutations EVOLUTION 1999 / 2003 + 26 % -5% + 20 % sources : requête SAGHA 4500 4000 4072 3000 4033 3626 3500 3201 3450 2500 Demandes Externes Mutations 2000 1500 1000 500 755 725 703 715 852 0 1999 2000 2001 2002 2003 Evolution de la demande 1999-2004 – Chaumont Habitat DEMANDES de LOGEMENT ENREGISTREES PAR ANNEE de 1999 à 2004 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 ANNEE 1999 Demandes externes ANNEE 2000 ANNEE 2001 ANNEE 2002 ANNEE 2003 ANNEE 2004 Mutations internes 81 500 0 déc. 1987 3369 2223 2331 2270 2160 déc. 2001 déc. 2002 déc. 2003 déc. 2004 2632 2018 déc. 1998 déc. 2000 1884 déc. 1997 déc. 1996 2148 2832 déc. 1994 951 913 992 1162 1010 1115 1011 834 1105 1175 1535 953 1405 4000 déc. 1995 3011 2977 déc. 1993 772 3500 déc. 1992 2356 1970 3000 déc. 1991 731 2500 déc. 1990 déc. 1989 1000 433 672 2000 1210 725 696 4500 1381 1121 déc. 1986 759 5000 déc. 1988 1219 1166 déc. 1985 1198 1500 déc. 1984 Nombre de demandes Evolution de la demande de logements depuis 1984 OPAC des Ardennes Demandes de mutation Demandes de logement Années 82 ANNEXE 6 La vacance et le taux de rotation des logements sociaux La vacance en Champagne-Ardenne en 2004 83 La vacance Evolution de la vacance – Foyer Rémois (vacance par absence de candidats) DATE NOMBRE DE LOGEMENTS VACANTS* 31 - 12 – 2000 31 - 12 - 2001 31 - 12 – 2002 31 - 12 - 2003 396 321 228 300 *logements à relouer hors immobilisations et remises en état sources : tableau de bord "à relouer" vacance par absence de candidat au 31 décembre 450 400 396 350 321 300 300 250 228 200 150 100 50 0 2000 2001 2002 2003 Taux de vacance et rotation – OPAC de Reims 14,0% 12,0% 10,0% 8,0% ROTATION VACANCE 6,0% 4,0% 2,0% TOTAL Novembre Octobre Septembre Août Juillet Mai Juin Avril Mars Février Janvier 0,0% 84 La vacance – Troyes Habitat 600 539 500 Une vacance limitée à 0,9 % pour les plus de 3 mois TOTAL 460 400 VACANTS + 3 MOIS 300 257 200 100 162 88 VACANTS - 3 MOIS 74 0 2002 2003 2004 EVOLUTION DES LOGEMENTS VACANTS DEPUIS 1982 OPAC des Ardennes 700 Total des logements vacants dont logements vacants depuis plus de 3 mois 603 583 600 Nombre de logements vacants 520 500 510 464 440 403 415 329 283 318 298 253260 240 258 214 201 200 386 346 341 251 479 426 398 394 382 400 213 493498 458 445 300 577 539 528 141 100 86 91 64 56 43 70 59 39 32 30 0 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Années 85 Le taux de rotation Le taux de rotation – Foyer Rémois 11,00% 10,83% 10,80% 10,50% 10,50% 10,33% 10,32% 10,28% 10,04% 10,00% taux 9,62% 9,50% 9,00% 1996 1997 Chemin Vert Trois Fontaine Wilson Europe Bétheny Pays de France Val de Murigny • 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2000 2001 2002 2003 10,90 10,50 14,50 9,60 12,30 12,30 11,90 10,70 9,40 11,80 10,50 8,00 11,20 11,10 8,93 9,90 11,55 10,44 8,18 9,88 13,39 11,66 9,62 18,32 10,02 9,99 10,16 11,69 sources : requête sagha 92 Evolution du taux de rotation et du nombre de départs OPAC des Ardennes 18% Tau x de ro ta tio n N bre d e dé pa rts 2 1 00 1 6, 55 % 16 ,3 0% 1 98 9 16% 15 ,9 0% 1 9 67 1 5, 80 % 15, 59 % 1 91 5 15 ,4 2% 1 92 2 1 5, 49 % 1 5, 34 % 1 9 00 1 8 78 1 875 1 8 69 1 8 84 14 ,90 % 1 81 0 1 4,2 4% 1 4, 11 % 14% 1 3, 61 % 1 7 00 1 70 0 1 668 1 5 86 1 5 00 12% 1 99 3 19 94 199 5 19 96 19 97 1 99 8 1 999 2 00 0 2 00 1 20 02 200 3 20 04 86 ANNEXE 7 Le financement des logements sociaux Financements des logements sociaux– OPAC de Reims P LA - P LUS - P LS Travaux P A LULOS A cco rd Cadre Lo gements no n co nventio nnés 54% 17% 26% 3% EVOLUTION DE LA PROGRAMMATION EN CONSTRUCTION NEUVE et ACQUISITIONREHABILITATION – OPAC des Ardennes 120 100 103 100 89 86 80 75 73 65 64 60 59 56 45 48 43 37 40 32 32 20 25 20 19 13 111112 28 22 21 9 23 20 26 22 19 13 11 12 10 7 5 6 4 9 7 2 5 6 6 0 Total opérations financées Total des * PLA / PLUS hors * PLALM / PLUS logements financés occupation sociale occupation sociale dont : * PLUS CD 1997 1998 2003 2004 * PLATS / PLAI 1999 2000 * PLS 2001 2002 87 ANNEXE 8 La nature des charges Charges locatives (moyenne régionale) Eau froide individuelle; 12% Eau : comptage et entretien; 3% Equipements collectifs; 6% Chauffage collectif; 33% Entretien des espaces verts; 5% Taxe d'ordures ménagères; 5% Ascenseur; 3% Entretien des parties communes; 16% Electricité des parties communes; 2% Eau chaude collective; 15% Exemple : Chaumont Habitat (Les charges s’élèvent à 1092 € /an/logement en moyenne) Répartition des charges par nature Entretien VM C 0% A scenseur 4% Taxes OM 11% Espaces co mmuns extérieurs 3% Chauffage 42% Entretien chauffage 11% Charges générales 21% Electricité des parties co mmunes 8% 88 Exemple : OPAC de Châlons-en-Champagne Les charges représentent 28% de la quittance locative Répartition des charges par nature Entretien parties communes 13% Elimination ordures 10% Espaces verts 6% Electricité 2% Taxes 10% Entretien équipements 7% Chauffage collectif 27% Eau chaude 4% Eau froide 21% 89 ANNEXE 9 Année de construction des logements sociaux Âge du patrimoine de l'OPAC de Châlons-enChampagne en % 34 35 30 30 26 25 20 15 10 6 5 3 1 0 0 Années Années 30 et 40 50 Années Années Années 60 70 80 Années 90 Depuis 2000 Âge du patrimoine de l'OPAC de la HauteMarne en 2004 1978 2000 Nombre de logements 1396 1500 1152 1046 1000 512 500 92 86 0 > à 40 ans de 31 à 40 ans de 21 à 30 ans de 11 à 20 ans de 6 à 10 ans de 3 à 5 ans >à3 ans Répartition par année de fin de construction (en%) Avant 1951- 1961- 1971- 1981- 1991- 20011950 1960 1970 1980 1990 2000 2002 ChampagneArdenne 3,0 13,1 31,9 29,8 13,0 8,9 0,3 Total 135000 90 ANNEXE 10 Indicateurs de taille et de peuplement des résidences principales (tous logements y compris sociaux) France Champagne-Ardenne Nombre moyen de pièces par logement Nombre moyen de personnes par logement Nombre moyen de personnes par pièce (hors Ile de France) 1999 2004 Variation 2004 4,10 4,22 +0,12 4,13 2,43 2,29 -0,14 2,31 0,59 0,54 -0,05 0,56 Source : INSEE – Enquête annuelle de recensement 2004. 91 ANNEXE 11 La répartition des logements sociaux en Champagne-Ardenne Les principaux chiffres (Source ARCA) : - 101 logements sociaux pour 1000 habitants en Champagne-Ardenne (en 2ème position en France, derrière l’Ile de France). La Marne a la plus forte densité avec 117 logements sociaux pour 1000 habitants. - 26% des résidences principales sont des logements sociaux Dont : o 18% dans les Ardennes o 21% dans l’Aube o 49% dans la Marne o 12% dans la Haute-Marne - 94% du patrimoine social est implanté en milieu urbain ; 81% des logements sociaux sont localisés dans les 10 plus grandes agglomérations, dont : o Reims : 30% o Troyes : 15% o Charleville-Mézières : 8% o Châlons-en-Champagne : 7% o Chaumont : 4% - 83% sont des logements collectifs. 92 ANNEXE 12 Les Pays en Champagne-Ardenne 93 ANNEXE 13 Les contrats de ville en Champagne-Ardenne 94 ANNEXE 14 « Le logement social en Champagne-Ardenne » ENQUETE sur la demande de logements sociaux auprès de publics spécifiques Juin 2005 Antony Malbranque Etudiant en DESS Action Sanitaire et sociale Institut Régional Universitaire de Sciences Sociales Appliquées de Reims Stagiaire au CESR de Champagne-Ardenne 95 SOMMAIRE 1ère partie : LES PERSONNES INTERROGEES I - COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE REIMS I.1 Contexte local I.2 Les personnes en grande difficulté I.3 Les jeunes I.4 Les étudiants I.5 Les personnes handicapées I.6 Les personnes âgées II - REVIN II.1 Contexte local II.2 Les personnes en grande difficulté II.3 Les jeunes II.4 Les personnes handicapées II.5 Les personnes âgées III - PAYS DE LANGRES III.1 Contexte local III.2 Les personnes en grande difficulté III.3 Les jeunes III.4 Les personnes handicapées III.5 Les personnes âgées 2ème partie : LA DEMANDE DE LOGEMENT SOCIAL I - COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE REIMS I.1 Les personnes en grande difficulté I.2 Les jeunes I.3 Les étudiants I.4 Les personnes handicapées I.5 Les personnes âgées II - REVIN II.1 Contexte local II.2 Les personnes en grande difficulté II.3 Les jeunes II.4 Les personnes handicapées II.5 Les personnes âgées III - PAYS DE LANGRES III.1 Contexte local III.2 Les personnes en grande difficulté III.3 Les jeunes III.4 Les personnes handicapées III.5 Les personnes âgées 96 3ème partie : TENDANCES GLOBALES ET SPECIFICITES I - LES TENDANCES GENERALES II - LES SPECIFICITES II.1 LES SPECIFICITES LOCALES II.2 LES PARTICULARITES DE LA DEMANDE EN FONCTION DES PUBLICS II.2.1 Les jeunes II.2.2 Les personnes en grande difficulté II.2.3 Les personnes handicapées II.2.4 Les personnes âgées Annexes Questionnaires Glossaire 97 INTRODUCTION Contexte et problématique En Champagne-Ardenne, le logement social occupe une place importante au sein du parc total de logements. En effet, environ 135 000 logements sociaux y sont recensés à ce jour. La région Champagne-Ardenne se caractérise par une forte densité de logements sociaux parmi les résidences principales : 26% contre 16% pour la métropole. A l’origine, les quartiers d’habitat social se sont développés pour répondre à une demande croissante de salariés de la classe moyenne, une population bénéficiant du contexte économique favorable des « Trente Glorieuses ». Cependant, une prise de conscience récente révèle qu’une partie de cette population a accédé à la propriété privée et a, par cette occasion, laissé la place à des salariés aux revenus plus modestes voire même à des personnes victimes de la nouvelle pauvreté, issue de la précarité et du chômage de longue durée. Les habitations de conception ancienne, notamment, s’avèrent souvent trop grandes et trop chères pour des familles dont la structure et les revenus ont changé. L’offre de logements n’apparaît pas totalement adaptée aux besoins et attentes de populations spécifiques telles que les jeunes, les personnes handicapées, âgées ou en grandes difficultés sociales. Ainsi les évolutions des publics et de leurs souhaits de logements pourraient avoir participé à la formation d’une inadéquation entre l’offre et la demande de logements sociaux. Autosaisine du Conseil Economique et Social Régional de Champagne-Ardenne C’est pourquoi le CESR de Champagne-Ardenne a souhaité réaliser une étude pour déterminer les caractéristiques principales des demandes de logements sociaux de 4 publics cibles, leurs besoins et attentes, répartis sur trois bassins d’habitat. Les 4 publics cibles : - les jeunes, - les personnes handicapées, - les personnes âgées - et les personnes en grande difficulté sociale. Les 3 bassins d’habitat : - la Communauté d’Agglomération de Reims - la ville de Revin - Le Pays de Langres 98 ¾ Dans un premier temps, l’étude permet d’identifier les besoins et attentes en matière de logement social des quatre publics cibles. ¾ Dans un second temps, une analyse plus approfondie met en évidence les difficultés rencontrées par ces personnes. Méthodologie et limites Sur chacun des publics, 15 entretiens devaient être réalisés. Un total de 180 entretiens étaient ainsi prévus (15x4x3). Il s’agissait d’un recueil d’informations par l’intermédiaire de questionnaires semi-directifs portant sur le profil et la demande de logement des personnes ciblées. Des personnes qui ont pour certaines été rencontrées par l’intermédiaire de structures relais précédemment contactées. Certains échantillons n’ont pas pu être constitués dans leur totalité, des difficultés ayant été rencontrées lors de la recherche des publics à interroger : 6 - Certains publics sont peu demandeurs de logements sociaux. Par exemple les personnes âgées pour qui la mobilité résidentielle est assez faible. En effet, elle est la plupart du temps fonction inverse de l’âge. Un propos confirmé par une étude de l'INSEE 6. - Des contextes locaux de la demande de logement qui peuvent compliquer la recherche du public. Les délais d’obtention d’un logement peuvent être courts et donc les personnes en situation d’attente à un moment précis difficiles à rencontrer. - Des difficultés pour rencontrer les personnes âgées et handicapées demandeurs de logement sociaux : peu de coordination et de structures relais existantes. - Il est à noter également la limite de l’analyse des ressources des demandeurs rencontrés dans la mesure où ces dernières sont aussi dépendantes de la situation familiale et du nombre d’enfants à charge. - Enfin, outre les demandeurs effectifs, les demandeurs potentiels s’avèrent très nombreux mais n’expriment pas leur besoin en logement au travers d’une demande. Même si ces personnes peuvent appartenir aux différents publics ciblés, il reste difficile de prendre en compte leurs besoins. Brigitte Baccaïni, Les Migrations en France entre 1990 et 1999, INSEE PREMIERE n°758, février 2001. 99 1ère partie : LES PERSONNES INTERROGEES Cette première partie présente les personnes qui se sont vues concernées et interrogées dans le cadre de l’étude. Il s’agit de présenter qui sont ces personnes au travers de leur sexe, âge, situations familiale et professionnelle ou encore du logement qu’elles occupent actuellement. Tant de caractéristiques qui permettent de connaître la spécificité et les raisons de la demande d’un logement social par ces personnes. Ainsi, chacun des publics des différents bassins est présenté successivement. ¾ Le nombre d’entretiens réalisés dans le cadre de l’étude Jeunes Communauté d’Agglomération de Reims Revin Pays de Langres 26 et 11 étudiants 8 11 Personnes en grande difficulté Personnes handicapées Personnes Agées 26 8 3 7 9 0 13 4 4 Un total de 130 entretiens a donc été réalisé dans le cadre de l’enquête (119 et 11 étudiants). 100 I - COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE REIMS I.1 Contexte local Forte de plus de 215 000 habitants, la Communauté d’Agglomération de Reims (CAR) est le bassin d’habitat le plus important de la région. C’est un lieu de concentration des richesses mais également de grandes disparités et d’inégalités entre les habitants. Le parc social y est très sollicité et semble à première vue ne pas être en mesure de répondre à une demande conséquente qui émane en partie de publics spécifiques. I.2 Les personnes en grande difficulté Compte tenu de l’importance de ce public, l’objectif fixé de 15 personnes à interroger a pu être aisément atteint et même dépassé pour parvenir à un total de 26 entretiens. La moyenne d’âge de l’échantillon s’élève à 32,7 ans • Parité homme – femme Près de 2/3 des personnes interrogées sont des femmes (59,3%). Parité hommes - femmes hommes femmes • Situation familiale Les personnes en situation de rupture familiale (divorce, séparation et veuvage) constituent la moitié des interviewés (46%). L’autre moitié se partage entre célibat (31%) et vie maritale (23%). Situation familiale célibataire vie maritale rupture familiale 101 • Situation professionnelle La situation professionnelle doit être associée à la situation familiale pour comprendre les difficultés face au logement. Seulement 4 personnes sur les 25 interrogées jouissaient au moment de leur interview d’un contrat à durée indéterminée, 4 étaient en situation d’emploi précaire et 11 sans profession ou en demande d’emploi. A ce dernier groupe peuvent être ajoutées les femmes se déclarant mère au foyer, soit au total 64% des personnes interviewées. • Logement actuel L’occupation actuelle d’un logement locatif privé (42%) est souvent évoquée et se combine à la motivation d’accéder à un logement social. Le domicile parental (23% de ce public) est aussi très représenté. Notons que certaines personnes doivent se résigner à être hébergées par leurs proches (famille ou amis). Tel est l’exemple d’une femme de 55 ans hébergée par son fils. Une partie des demandes émane logiquement des personnes logées dans des structures d’hébergement type Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), Foyer Sonacotra, etc. Logement actuel 12% Logement locatif privé Domicile parental 19% 46% Structure d'hébergement Proches 23% Les locataires du parc privé déplorent notamment une taille restreinte et un coût trop important de leur logement (loyer). L’ensemble de ces demandeurs souhaite accéder à un logement dont la taille concorde à leur situation familiale et le coût à leur budget. Précisons que ces personnes connaissent des difficultés pour obtenir un logement social et restent généralement modestes quant à leurs souhaits. 102 • Ressources La tranche de revenu de 600 à 1000 euros concentre plus de la moitié des personnes. Il faut noter qu’il y a plus de personnes dont les revenus correspondent avec des tranches inférieures que supérieures. nombre de personnes Ressources mensuelles 15 16 14 12 10 8 5 6 4 2 3 2 1 0 < 400 400 à 600 600 à 1000 1000 à 1400 > 1400 Tranches de revenu en euros 103 I.3 Les jeunes Un total de 26 entretiens a été réalisé au sein de ce public des 16-25 ans. • Parité homme - femme Parmi les personnes interrogées, on observe une légère majorité de femmes qui représentent 53,8% de l’échantillon. • Situation familiale La situation familiale la plus importante se trouve être le célibat qui caractérise près de 58% des interviewés. Si on ajoute à ce groupe les personnes récemment séparées, le taux atteint 73%. Le reste de l’échantillon est constitué de situations de vie maritale soit 27%. Par analogie avec le public en grande difficulté, la catégorie « femme seule avec enfant(s) » est aussi fortement représentée, certes de manière moins prononcée, mais avec un taux avoisinant les 27%. • Situation professionnelle Au sein de ces jeunes demandeurs de logement social, force est de constater la prédominance des demandeurs d’emploi et des situations d’emploi précaire. S’ajoute à cela quelques jeunes encore en formation et une seule situation de CDI. Situation professionnelle 10 nombre de personnes 8 6 4 2 0 Demandeur intérimaires d'emploi CDD apprentis, formation mère au foyer CDI Type d'activité 104 • Logement actuel Concernant le logement occupé au moment de l’entretien, 30% des jeunes résident toujours chez leurs parents. L’autre part non négligeable est celle des personnes évoluant dans des conditions de logement précaires. Entendons par là celles hébergées par des amis (19%), voire au sein de structures d’hébergement (8%) ou encore à l’hôtel et à l’hôpital. Précisons enfin que près d’1/4 des interviewés logeaient au sein d’un Foyer de Jeunes Travailleurs (FJT). Cependant, il convient de relativiser cette donnée car il s’agissait bien souvent du lieu de recueil des témoignages. Logement actuel 4% 4% Domicile parental 8% 30% FJT Ami 12% hôtel, hôpital CHRS, Sonacotra locatif privé 19% locatif social 23% • Ressources La répartition des ressources au sein de ce public est la suivante : Répartition des ressources 12 nombre de personnes 10 8 6 4 2 0 < 400 400 à 600 600 à 1000 1000 à 1400 montant Notons qu’aucun demandeur ne dispose de ressources supérieures à 1400 euros quelque soit sa situation familiale. 105 I.4 Les étudiants niveau d'études des demandeurs 5 5 4 3 nombre d'étudiants 2 2 2 2 1 0 0 1ère année 2èm e année licence m aîtris e DESS niveau • Parité homme – femme et situation familiale Ce groupe de demandeurs est formé aux 2/3 par des femmes (64,6%). L’âge moyen de ce public est 21,5 ans. L’ensemble des personnes rencontrées sont célibataires au moment de l’enquête. Notons tout de même la présence d’une jeune mère. • Activité professionnelle Plus d’un tiers de l’échantillon (36,4%) concerne des étudiants exerçant une activité professionnelle, le plus souvent à temps partiel. • Logement actuel Ce point est le plus révélateur de la situation des étudiants. Logement actuel des étudiants 18% 28% Domicile parental Logement privé Logement social 18% Proche Logement CROUS 18% 18% • Ressources A l’exception d’un étudiant exerçant une activité professionnelle à temps plein, les étudiants étudiés disposent de ressources mensuelles comprises entre 400 et 600 euros. Elles sont constituées par les bourses allouées sur critères sociaux ou par des « jobs étudiants » à mitemps. 106 I.5 Les personnes handicapées 8 personnes handicapées ont pu être interrogées. Cet échantillon est inférieur aux attentes mais demeure très riche en informations. Notons tout d’abord que 3 d’entre elles souffrent d’un handicap mental pour lequel la problématique au regard du logement est distincte du handicap physique qui concerne donc ici 5 personnes. Hommes et femmes se trouvent à parts égales et la moyenne d’âge est de 37 ans (avec des âges s’échelonnant de 19 à 59 ans). • Situation familiale Le célibat est surreprésenté : 5 personnes sur les 8. Par ailleurs, on observe 2 situations de vie maritale et une situation de divorce. • Situation professionnelle La situation professionnelle des demandeurs handicapés est particulière car 7 personnes n’ont pas de profession, la huitième étant en instance d’obtenir un CDI. • Logement actuel Le public rencontré n’enregistre pas de spécificité en matière de logement. Cependant une des personnes interrogées est contrainte de vivre à l’hôtel. L’autre fait marquant est celui de l’importance des proches (parents ou famille) dans le lieu de résidence. Enfin, précisons que près de 2/3 (62,5%) des personnes résident au sein de quartiers sensibles. Logement occupé actuellement 1 2 Domicile parental 1 Locatif social Locatif privé Famille Hôtel 2 2 107 • Ressources Si les ressources de ces personnes ne semblent pas a priori très faibles, il faut savoir que la situation de handicap à un impact certain sur le coût de la vie. Les ressources sont généralement constituées par les aides spécifiques perçues par ce public. L’Allocation Adulte Handicapé (A.A.H.) s’avère souvent la seule source de revenu pour ces personnes. A noter que la personne âgée de 19 ans ne peut pas bénéficier de cette allocation du fait de son âge. Elle se trouve ainsi sans ressources au moment de l’enquête. nombre de personnes Ressources des personnes handicapées 3 2 1 2 2 2 1 1 0 < 400 400 à 600 600 à 1000 1000 à 1400 > 1400 Tranches de revenus en euros I.6 Les personnes âgées Seulement 3 personnes ont pu être interrogées. Les situations constatées ont chacune leur singularité : - Une personne qui réside en logement HLM qui se trouve confrontée à des problèmes d’accessibilité de son appartement. - Un demandeur logé en foyer Sonacotra invoquant une taille trop restreinte de son logement. - Un couple de retraités expulsé pour cause de loyers impayés (dans le privé). 108 II - REVIN II.1 Contexte local Situé dans la vallée de la Meuse, au nord du département des Ardennes, ce « gros bourg » compte plus de 8000 habitants. La Ville de Revin, à l’image de son territoire, a été durement touchée par les restructurations industrielles avec pour corollaire un fort taux de chômage. Le secteur de l’emploi est donc problématique et participe au manque d’attractivité de cette ville qui, chaque année, perd des habitants. En effet, sa population est passée de 8963 habitants en 1999 à 8089 en 2004. II.2 Les personnes en grande difficulté 7 personnes ont pu être interviewées au sein de ce public : 3 femmes et 4 hommes. L’échantillon a un âge moyen de 36 ans. • Situation familiale Le célibat est le plus présent, il concerne 3 personnes auxquelles s’ajoutent 2 personnes en situation de divorce et 2 autres en vie maritale. Se dégage une persistance des personnes en rupture familiale chez ce public demandeur : deux femmes seules avec respectivement 1 et 3 enfants ont été interrogées. • Situation professionnelle A l’exception d’un couple ayant quatre enfants dont le père est ouvrier en C.D.I. et la mère est au foyer, l’ensemble de l’échantillon est formé de demandeurs d’emploi. Ils représentent ainsi 71,4% de ce public interrogé. Part de dem andeurs d'em ploi 28,60% demandeurs d'emplo i autres 71,40% 109 • Logement actuel Hormis 1 personne logée en Foyer Sonacotra, force est de constater que ce public réside dans sa quasi-totalité au sein du parc locatif social et notamment en quartier sensible. Si ce public est majoritairement locataire, une part non négligeable de celui-ci (28,5%) est hébergée par un proche (ami ou famille) mais n’a pas de domicile fixe. • Ressources Elles sont globalement très faibles compte tenu des situations familiales. Le revenu le plus « élevé » enregistré est celui d’un couple ayant 4 enfants. Le salaire du père et les prestations familiales formant des ressources mensuelles avoisinant 1400 euros auxquels s’ajoute l’aide au logement. De même, la situation d’une femme sans profession élevant seule avec ses trois enfants a un revenu mensuel qui se situe autour de 1000 euros. Le reste des personnes en difficulté dispose de ressources allant de 400 à 600 euros par mois. Elles sont constituées par la perception d’ASSEDIC, d’allocations familiales ou du Revenu Minimum d’Insertion (RMI). Ressources mensuelles nombre de personnes 4 3 2 1 0 < 400 400 à 600 600 à 1000 1000 à 1400 > 1400 Tranches de revenu en euros 110 II.3 Les jeunes L’échantillon est constitué de 8 jeunes revinois ayant des difficultés en matière de logement. Ce groupe, dont la moyenne d’âge est de 20,7 ans, est composé de 3 femmes et 5 hommes. • Situation familiale Le célibat concerne 6 des 8 personnes rencontrées. • Situation professionnelle Situation professionnelle 13% 25% CES sans emploi apprentis, formation 37% étudiant 25% Un quart de ces jeunes demandeurs de logement se trouvent sans emploi. A l’exception d’un jeune encore lycéen, les autres situations s’inscrivent dans des démarches d’insertion professionnelle : - Les contrats emploi solidarité (C.E.S.) qui prennent la forme de C.D.D. de 3 à 12 mois avec une durée de travail moyenne de 20h hebdomadaires. - Les formations et autres apprentissages. • Logement actuel La majeure partie des jeunes interrogés se trouve dans des situations précaires de logement. En témoigne les personnes hébergées dans la famille ou chez un ami qui sont le plus représentées au sein de l’échantillon. Le foyer Sonacotra ou les logements de l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF) au nombre de deux à Revin s’avèrent être des alternatives intéressantes pour les jeunes qui cherchent un logement social. Pour preuve, ces structures permettent à la moitié des jeunes interrogés d’être hébergés. Logement actuel 3 nombredejeunes 3 2 2 2 1 1 0 Foyer Sonacotra Logement UDAF Famille, ami Domicile parental type de logement 111 • Ressources Des ressources globalement très faibles voire inexistante chez ce public avec une majorité de jeunes ayant des ressources mensuelles inférieures à 400 euros. Ressources mensuelles nombre de jeunes 4 3 2 1 0 0 < 400 400 à 600 600 à 1000 1000 à 1400 Montant en euros 112 II.4 Les personnes handicapées Au sein de ce public, 5 hommes et 4 femmes ont été interviewés avec une moyenne d’âge de 45 ans. Deux personnes ont un handicap physique et les sept autres un handicap mental. y Situation familiale L’échantillon est formé précisément de 4 couples et d’une personne célibataire. y Situation professionnelle La majorité de ces personnes (7 sur 9) exerce une activité au sein d’un Centre d’Aide par le Travail (CAT).Le couple restant est à la retraite. y Logement actuel Cette caractéristique est particulièrement intéressante dans la mesure où 5 personnes, soit 56% de l’échantillon, résident en location privée. Un seul couple est déjà locataire du parc social. Enfin, les deux dernières personnes logent au Foyer de l’Association pour la formation, l’Emploi et l’Insertion de Handicapés (AFEIH). y Ressources L’ensemble du public dispose de ressources comprises entre 600 et 1000 euros par personne. 113 III - PAYS DE LANGRES III.1 Contexte local Situé au Sud de la région Champagne-Ardenne et du département de la Haute-marne, le Pays de Langres s’étend majoritairement sur l’arrondissement de Langres. Il compte 47 400 habitants répartis sur 168 communes (données INSEE de 1999). La population haut-marnaise est relativement homogène, les revenus de ses habitants se trouvent être moins dispersés que dans les autres départements de la région. Un des facteurs explicatifs est celui de la forte proportion de personnes âgées sur ce territoire. En 2001, les plus de 60 ans représentaient 23,3% de la population, soit 3 points de plus que la moyenne régionale. Ce territoire est empreint à un déclin démographique, le Pays de Langres continue de voir sa population partir et notamment ses jeunes. Tel est le cas de la ville de Langres qui a perdu près d’un dixième de sa population ces cinq dernières années. Ce manque d’attractivité se retrouve par ailleurs au travers de l’activité résidentielle qui reste limitée. III.2 Les personnes en grande difficulté 13 personnes en difficulté se trouvant dans une démarche de recherche d’un logement social ont été rencontrées. L’échantillon, dont la moyenne d’âge est de 38 ans, observe une légère majorité de femmes (53,8%) • Situation familiale Le public est représenté principalement par des célibataires (53,8%) ou des personnes en situation de rupture familiale (38,5%). Les personnes vivant maritalement ne représentent que 7,7%. Situation familiale du public célibataire vie maritale rupture f amiliale 114 y Situation professionnelle Les demandeurs d’emploi constituent près de la moitié des demandeurs en difficulté au Pays de Langres. Les personnes ayant des revenus stables (CDI ou retraite) représentent quant à elles moins du tiers. Enfin, le reste de l’échantillon concerne les personnes en situation d’emploi précaire (CDD ou CES). situation professionnelle 46% pourcentage 50% 40% 31% 30% 23% 20% 10% 0% sans emploi CDI ou retraite CDD ou CES Type d'emploi • Logement actuel Une partie conséquente des demandeurs rencontrés réside en C.H.R.S. Un hébergement d’urgence qui concentre des personnes éprouvant de sérieuses difficultés notamment dans le domaine du logement. Type de logement occupé 7% 7% 21% Locatif social CHRS FJT 14% domicle parental proches 7% 30% 14% propriété privée SDF On constate une diversité des types de logement occupés. A noter tout de même que beaucoup de ces situations correspondent à des moyens d’hébergement temporaires : CHRS, proches (ami, famille), FJT voire malheureusement sans domicile. 115 • Ressources Si certains disposent de ressources stables et régulières (CDI ou retraite), d’autres sont en situation de précarité. Toujours est-il que la concentration des revenus se situe autour de 1000 euros mensuels. 2 demandeurs d’emploi seuls sans enfants justifient de ressources mensuelles comprises entre 400 et 600 euros. A l’autre extrémité, celle des revenus supérieurs à 1400 euros, il n’y a qu’une seule situation qui concerne un couple ayant 3 enfants dont la situation au final n’est pas meilleure. Ressources mensuelles nombre de personnes 5 4 3 2 1 0 < 400 400 à 600 600 à 1000 1000 à 1400 > 1400 Tranches de revenus 116 III.3 Les jeunes 11 jeunes ont été interrogés sur le territoire du Pays de Langres. Il s’agit de 7 femmes et 4 hommes d’une moyenne d’âge de 21 ans. • Situation familiale La part de célibataires (82%) est la plus importante. Signalons tout de même que sur les 11 interviewés, 3 sont des jeunes femmes seules avec enfants. • Situation professionnelle Près de la moitié des jeunes (45%) sont sans emploi. Il convient de préciser qu’un des deux CDI est à temps partiel. Situation professionnelle sans emploi 5 4 nombre de 3 jeunes 2 CDI en formation intérim apprentissage 1 0 • Logement actuel Le domicile parental est le lieu d’habitat le plus couramment évoqué (45% du public). Les structures d’hébergement type CHRS et FJT constituent également des moyens de se loger (28%). Ajoutons que deux autres demandeurs se trouvent déjà en logement social. Ces nouvelles demandes s’expliquent par un changement familial : une situation de divorce et un futur ménage. Enfin, il y a une femme, mère d’un enfant, qui n’a pas de domicile fixe et qui est hébergée au moment de l’enquête par un ami. 117 • Ressources La majorité des ressources est comprise en 600 et 1000 euros. Notons qu’un jeune a déclaré n’avoir aucune ressource au moment de l’enquête. Ressources mensuelles nombre de jeunes 6 5 4 3 2 1 0 < 400 400 à 600 600 à 1000 1000 à 1400 > 1400 Tranches de revenu en euros 118 III.4 Les personnes handicapées 4 demandeurs de logement social ont été rencontrés. Parmi eux, deux hommes et deux femmes pour un âge moyen de 40 ans. • Situation familiale Deux personnes vivent maritalement, une est divorcée et la dernière est célibataire. • Situation professionnelle L’ensemble du groupe interrogé est sans profession. • Logement actuel Aucun de ces demandeurs ne dispose au moment de l’enquête d’une situation autonome de logement. 2 d’entre eux vivent en FJT, 1 personne réside encore chez ses parents et celle restante chez un proche. • Ressources La tranche de revenu de 400 à 600 euros regroupe l’ensemble du public ; des revenus bien faibles dans une optique d’autonomie. III.5 Les personnes âgées L’échantillon est constitué de 4 personnes âgées. Il s’agit uniquement de femmes vivant seules (3 sont veuves et une est divorcée) qui souhaitent accéder au parc social. Ces dames âgées de 66 à 78 ans affirment avoir un logement trop grand pour elles seules et donc difficile à entretenir compte tenu de leur âge. Néanmoins, elles sont loin d’envisager une quelconque entrée en institution qu’elles ont qualifiée à deux reprises de « mouroirs ». • Ressources Elles sont stables et proviennent généralement de pensions de retraite (personnelles et/ou du conjoint). 119 2ème partie : LA DEMANDE DE LOGEMENT SOCIAL Il s’agit dans cette deuxième partie d’identifier les attentes des demandeurs en matière de logement social. I - COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DE REIMS I.1 Les personnes en grande difficulté • Durée d’attente du logement La durée d’attente d’un logement HLM est difficilement appréciable, certaines personnes ont effectué leur première demande peu de temps avant le recueil de leur témoignage. Pourtant, près d’un quart des interviewés (23%) déclarent se trouver dans une période d’attente supérieure à 2 ans. Durée d'attente 14 12 10 nombre de personnes 8 14 6 4 5 2 4 3 0 < 6 mois 6 mois à 1 an 1 à 3 ans > 3 ans tranches • Propositions Sur l’ensemble des interviewés, 2 se sont vues proposer un logement qu’ils ont refusé. Le premier correspondait à un logement trop petit et le second était localisé dans un quartier sensible. La tendance à Reims pour les demandeurs rencontrés semble être de « sauter » sur les occasions qui se présentent, malgré une certaine réticence à intégrer les quartiers dits sensibles. 120 • Préférence de taille La taille moyenne souhaitée est T 3,3. • Motifs de la demande Des regroupements peuvent être établis : - Les personnes qui résident au domicile parental et désirent leur autonomie. Ici, la cohabitation est souvent qualifiée de pesante. - Les personnes logées dans le privé invoquant un logement coûteux et trop petit. - La recherche d’un logement à loyer modéré suite à une rupture familiale. - Ou encore d’autres situations telles que les jeunes ménages, les expulsions ou les hébergements temporaires. Motifs de la demande m otif insalubrité 2,6% problèmes voisinage 5,1% expulsion 5,1% futur jeune ménage 5,1% cohabitation pesante avec parents 10,3% 10,3% rupture familiale 15,4% hébergé temporairement 23% logement trop petit 23% coût logement trop élevé 0% 10% 20% 30% % 121 I.2 Les jeunes • Durée d’attente Majoritairement, les jeunes interrogés se situent dans un délai d’attente inférieur à un an. Cependant, les éventuels découragés des années précédentes sont difficiles à rencontrer et ne peuvent être pris en compte. Durée d'attente nombre de jeunes 14 12 10 8 14 6 10 4 2 2 0 < 6 mois 6 mois à 1 an 1 a 3 ans 0 > 3 ans Tranches • Propositions Sur les 26 interrogés, deux jeunes ont reçu une proposition. L’un est en attente d’intégrer un appartement en quartier sensible et le second a refusé une offre de logement au sein d’un quartier sensible du fait d’un environnement qu’il qualifie de non satisfaisant. • Préférence de taille La taille moyenne désirée par ce public est T 2,4. 122 • Motifs de la demande Il s’agit de connaître les raisons qui ont motivé la demande de logement. Un nombre important de jeunes se trouvent en situation instable de logement : sans domicile fixe ou hébergés temporairement (ami, foyer…). La recherche d’autonomie par rapport aux parents reste un des motifs les plus courants (même si cette indépendance est généralement due à des relations conflictuelles du jeune avec ses parents). Motif de la demande conflit avec bailleur 3% logement trop petit 3% m o tif rupture de vie de couple 9,1% coût du logement trop élevé 12,1% futur jeune ménage 12,1% 18,2% sans domicile fixe 21,2% hébergement temporaire 21,2% recherche d'autonomie 0,00% 10,00% 20,00% 30,00% % 123 I.3 Les étudiants • Durée d’attente Les demandes des étudiants interrogés ont été effectuées durant l’année universitaire en cours. Aucune ne dépasse 8 mois d’attente. • Préférence de taille Le type 2 est le plus prisé chez ces demandeurs, la demande moyenne étant T 2,2. • Propositions 2 étudiants ont reçu des propositions qu’ils ont refusées estimant les logements trop petits. Dans ces cas précis, le T3 est recherché dans une optique de colocation, mode de vie couramment utilisé chez les étudiants. • Motifs de la demande Les demandes effectuées sont motivées par des situations de logement précaires pour la plupart. En effet, certains locataires du privé affirment que « tout l’argent passe dans le loyer » et ceci en dépit d’une taille de logement jugée trop restreinte. L’accès au parc social apparaît alors comme une solution d’amélioration du confort : « je pourrais avoir un appartement deux fois plus grand pour le même prix ». Le changement familial tient également une place considérable dans le motif de la demande, qu’il s’agisse d’un futur ménage, d’une maternité ou d’une rupture. Enfin et surtout, certains étudiants n’ont pas de logement pendant leurs études (chez des amis la semaine et chez leurs parents le week-end). Motifs de la demande 9% 9% coût élevé logement 37% 9% futur jeune ménage pas de logement maternité rupture avec ami rapprochement fac 18% 18% 124 I.4 Les personnes handicapées • Durée d’attente Etre handicapé ne permet pas d’échapper à des délais d’attente d’un logement social. Ceux-ci varient entre moins de 6 mois et plus de 3 ans. • Propositions Les propositions de logement sont plutôt rares. Les refus de la part de ces personnes sont motivés par diverses raisons : - des propositions de rez-de-chaussée non satisfaisantes, - des logements ne disposant pas de parking « bleu » à proximité, - un manque de proximité de certains services (hôpital, associations…). • Motifs de la demande Les motifs évoqués s’apparentent à ceux rencontrés au sein des autres publics. Les problèmes d’accessibilité sont bien présents mais les motivations restent diverses. Motif de la demande de logement 13% 24% 37% 13% 13% sans domicile fixe coût trop élevé du logement indépendance / parents problèmes d'accessibilité futur jeune ménage Il apparaît que chaque situation est spécifique et que les motivations de la demande de logement ont chacune leur particularité. Quelques exemples : - une femme qui désire un logement autonome près de chez sa sœur qui l’aide au quotidien, - 1 homme qui vit actuellement à l’hôtel, - 1 homme habitant chez ses parents et qui désire être autonome, - 1 femme logée dans le parc social et qui rencontre des problèmes d’accessibilité et de fonctionnalité dans son logement. Néanmoins, les attentes n’apparaissent pas forcément spécifiques aux personnes handicapées : volonté d’autonomie, coût du logement trop élevé, rapprochement avec la famille, etc. 125 I.5 Les personnes âgées • Durée d’attente Hormis 1 personne ayant effectué une demande récente du fait d’une expulsion locative, les 2 autres personnes déclarent se trouver dans une attente supérieure à 2 ans. Pourtant, les attentes de ces personnes restent ordinaires si ce n’est qu’elles recherchent avant tout un environnement calme. Précisons cependant qu’une dame âgée, déjà logée dans le parc social, désire un logement qui soit plus accessible du fait de ses difficultés de mobilité et de celles de sa fille handicapée. • Préférence de taille Ces personnes recherchent des T2 ou T3 selon qu’elles vivent respectivement seules ou accompagnées. • Propositions Une personne âgée s’est vue proposer deux logements qu’elle a refusé. Le premier était situé en quartier sensible et ne répondait pas, selon elle, à sa recherche de calme. Le second ne disposait pas d’une accessibilité satisfaisante pour elle et sa fille handicapée (pas de parking bleu). • Motifs de la demande Chaque demande est particulière. Il s’agit par exemple d’un besoin de relogement urgent suite à une expulsion, d’une demande d’une personne résidant en foyer Sonacotra qui désire accéder à un logement plus grand et enfin de la recherche d’un logement adapté aux situations de handicap d’une personne âgée et de sa fille. 126 II - REVIN II.1 Les personnes en grande difficulté • Durée d’attente Une moitié des personnes sont dans une période d’attente inférieure à 6 mois et une autre moitié sont dans une attente comprise entre 6 mois et 1 an. Une seule personne se trouve dans une attente supérieure à un an. • Propositions Une seule proposition évoquée et refusée : il s’agit d’un T3 dont la conception est considérée comme mauvaise par le demandeur (chambres trop petites). • Préférence de taille 3 personnes sur les 7 interrogées désirent accéder à une maison individuelle. Il s’agit ici de familles comptant 3 ou 4 enfants. D’autre part, les T1 et T2 sont recherchés par des personnes célibataires seules et relativement jeunes. • Motifs de la demande La rupture familiale est encore une fois bien présente au sein de ce public demandeur. Mais le motif le plus évoqué concerne des logements actuels trop petit. Il s’agit notamment des familles qui désirent habiter une maison individuelle. La volonté de se rapprocher du centre-ville n’a été exprimée qu’une seule fois mais reflète bien la géographie de la Ville et l’écart considérable entre le centre bourg et le quartier. Motifs de la demande rupture, séparation 29% logement trop petit 43% 14% 14% Rapprochement du centre autonomie 127 II.2 les jeunes • Durée d’attente La majorité des attentes sont inférieures à 6 mois. 1 seule personne se trouve dans une attente comprise entre 6 mois et 1 an. • Préférence de taille La préférence moyenne est de l’ordre de T 1,75. Cette taille relativement faible correspond aussi aux demandes qui sont globalement effectuées par une personne seule. • Propositions Au moment de l’enquête, 1 personne est en attente d’intégrer un logement de l’UDAF. Deux propositions ont été refusées car l’environnement du logement ne convenait pas (Quartier sensible). • Motifs de la demande Une partie de ce public est hébergée par un proche et désirerait donc être autonome. Certains motivent leur demande pour des raisons familiales (futur ménage, problèmes relationnels avec les parents). D’autres déplorent avoir un logement dont la taille est inférieure à leurs préférences. Enfin, le dernier motif recueilli est le besoin de se rapprocher de son travail ou pour trouver du travail. 128 II.3 Les personnes handicapées • Durée d’attente La plupart des personnes (77%) déclarent se trouver dans une attente comprise entre 1 et 3 ans. Une durée supérieure en moyenne aux autres publics de Revin. Rappelons que cet échantillon est constitué de 4 couples, ce qui influence les caractéristiques qui sont évoquées par paires. • Préférence de taille La préférence de taille se situe autour du T 2,9 : les couples souhaitant des T3. • Propositions Un couple se trouve en attente d’intégrer un logement correspondant à ses désirs (proximité du centre-ville). • Motifs de la demande La proximité, sous ses différentes formes, est importante chez ce public demandeur. Par ailleurs, des problèmes relatifs à l’accessibilité et à la mauvaise conception des logements ont été soulevés. Concernant les soucis d’accessibilité, il s’agit de personnes vieillissantes dont le handicap évolue et rend difficile leur mobilité. Ces personnes étant logées au sein du parc social. Enfin, la constitution d’un jeune ménage constitue la dernière motivation. Motifs de la demande Problème d'accessibilité 18% Logement mal conçu 28% 46% 18% 18% 18% futur ménage Proximité du travail Proximité services, commerces 129 III - PAYS DE LANGRES III.1 Les personnes en grande difficulté • Durée d’attente Si l’on exclut deux situations particulières d’attentes longues en raison d’antécédents des personnes (endettement, problèmes judiciaires), les attentes sont toutes inférieures à 6 mois. La moyenne d’attente est même inférieure à un mois et demi (5,6 semaines). • Propositions Près de la moitié des personnes ont reçu des propositions. Des refus ont été formulés pour divers motifs ; le choix semble donc « permis ». • Préférences de taille La moyenne de taille des logements demandés est T 2.92. • Motifs de la demande Une part importante de demandes féminines effectuées suite à une séparation ou un divorce. Des femmes qui ont pour la plupart des enfants à charge. Motif de la demande nouveau travail autonomie logement trop petit, coût élevé hébergement par un proche hébergement en structure séparation, divorce 0 1 2 3 4 5 nombre de personne Remarques : Les demandes des personnes résidant à Langres ne sont pas forcément faites sur Langres : - d’autres villes attirent comme Dijon, Chaumont ou Besançon, - de même, la Ville de Langres n’attire pas les demandeurs ruraux habitant à proximité. 130 III.2 Les jeunes • Durée d’attente Toutes les démarches d’accès à un logement social de ce public ont été réalisées dans un délai inférieur à 6 mois. De plus, plus d’un tiers (36%) de ces demandeurs sont en attente d’intégrer un logement. • Préférences de taille du logement La moyenne de l’ensemble des préférences est T 2,5. • Motifs de la demande Des motifs divers et variés qui sont inhérents au public jeune. Motifs de la demande rapprochement formation motif rupture sans domicile fixe hébergement temporaire cohabitation difficile avec les parents futur ménage 0 1 2 3 4 nombre de jeunes 131 III.3 Les personnes handicapées • Durée d’attente Les durées d’attente sont très variées : elles s’échelonnent de 1 semaine à 15 mois. Les délais concernant ce public peuvent être longs malgré la tendance locale qui est courte pour les autres publics. • Propositions Au sein de ce public, 1 couple et 1 personne célibataire sont en attente d’intégrer un logement autonome. Ainsi, 3 personnes sur les 4 seront prochainement logées conformément à leurs attentes, les propositions correspondant à leurs préférences. • Préférences de taille Le T2 représente la taille moyenne recherchée par ce public. • Motifs de la demande Des motifs tels que le futur ménage, une volonté d’indépendance par rapport aux parents et un prix élevé d’une chambre en FJT (par rapport à sa taille) ont été énoncés. Des motifs qui peuvent s’accorder avec ceux des autres publics. III.4 Les personnes âgées Ce public a été rencontré en milieu rural. La plupart des personnes (3/4) n’ont pas expressément formulé de demande mais pensent le faire compte tenu de leur situation. • Motifs de la demande Une dame âgée se positionne bien dans le public recherché. Cette dame vivait au moment de l’enquête dans une maison qu’elle trouvait trop grande pour elle seule. Elle a réalisé une demande de logement social. Elle a refusé une première proposition d’un T2 qu’elle jugeait trop petit et trop éloigné des commerces et services. Elle a accepté la seconde proposition qui lui a été faite environ un mois après sa demande et qui était plus en accord avec ses préférences : un T3 à proximité du centre. Les autres personnes âgées rencontrées sur ce bassin se trouvent dans des situations similaires : ce sont des personnes seules (ici toutes des femmes) qui sont propriétaires d’une maison à la fois trop grande pour elles seules et qu’elles ont du mal à entretenir matériellement et financièrement. C’est ce qui motiverait une éventuelle demande. Pour autant, ces personnes ont la ferme volonté de rester dans leur village. Enfin, habituées à un logement spacieux, leurs préférences se tournent vers un T3 (T 2,7 en moyenne). 132 3ème partie : TENDANCES GLOBALES ET SPECIFICITES Chaque public demandeur a été décrit précédemment au regard de sa situation et de ses attentes en matière de logement. Des rapprochements ont été opérés parmi les différentes caractéristiques qui ont pu être observées afin de représenter quelles sont les tendances générales qui se dégagent de l’enquête. Il s’agit de savoir s’il existe des caractéristiques types de la demande de logement social indépendamment des bassins d’habitat sélectionnés et des publics ciblés. Une fois ces tendances générales exposées, un second volet synthétique est consacré à déterminer les spécificités relatives à chaque bassin mais également à chacun des publics cibles questionnés. 133 I - LES TENDANCES GENERALES Certaines situations récurrentes semblent pouvoir se retrouver quelque soient le type de public rencontré ou le bassin dans lequel il se situe. Qu’il s’agisse d’un jeune ou d’une personne handicapée, que l’on se trouve dans une grande ville ou au sein d’un territoire rural, certaines similitudes peuvent être observées, certains rapprochements effectués pour exprimer des tendances générales qui se dégagent de l’enquête : ¾ Des quartiers sensibles qui n’attirent pas. En effet, la réputation et les conditions de vie dans certains quartiers paralysent l’offre des organismes logeurs car beaucoup de demandeurs affirment clairement leur refus d’intégrer ce type de quartiers avec des propos tels que : « je ne veux pas que mes enfants grandissent dans ce type de quartier » ou encore « j’y ai habité mais je ne veux plus avoir peur en rentrant chez moi ». Bien que le degré de sensibilité soit bien différent selon le bassin, ce type de remarques a été fréquemment exprimé. ¾ Des personnes logées dans le parc locatif privé qui déplorent un coût trop élevé de leur logement (loyer et charges) et qui aspirent à des conditions de vie meilleures dans le parc social. ¾ D’autres personnes logées dans le parc social dont le logement ne convient pas ou plus à leur situation. Certains changements font que le logement occupé n’est plus adapté : - bouleversements familiaux : rupture ou agrandissement de la famille, - personnes vieillissantes ou évolution de maladies conduisant à des problèmes d’accessibilité, - logements qui ne conviennent pas aux attentes mais intégrés faute d’autre solution. ¾ Des situations de rupture familiale omniprésentes chez les demandeurs de logements sociaux qu’il s’agisse de séparations, divorces, relations conflictuelles de jeunes avec leurs parents ou autres cas de veuvages. ¾ La présence d’enfants se révèle être un facteur déterminant de la demande car elle va conditionner les caractéristiques du logement recherché : taille, localisation, environnement, proximité d’école ou de services... 134 II - LES SPECIFICITES En matière de demande de logement social, il se dégage pour chaque bassin d’habitat, du fait de sa situation (géographique, démographique ou professionnelle), des particularités qui lui sont propres. Il en va de même au niveau des publics ciblés pour lesquels des distinctions s’opèrent sur les caractéristiques de la demande selon que l’on ait à faire à un jeune, un adulte en grande difficulté, une personne handicapée ou une personne âgée. Un exposé préliminaire des spécificités locales conduira par la suite à examiner celles relatives aux différents publics rencontrés. II.1 LES SPECIFICITES LOCALES Les caractéristiques propres aux trois bassins étudiés sont mises en exergue au travers de leurs atouts et faiblesses en matière de logements sociaux pour les publics ciblés de l’étude. ATOUTS Communauté d’Agglomération de Reims (CAR) présence de structures spécialisées dans la gestion de la demande de publics spécifiques. Revin - une attente dont la durée reste assez courte, - des professionnels du secteur social proches de la population. Pays de Langres FAIBLESSES - répulsion des quartiers « sensibles », - un parc privé très coûteux qui renforce la demande de logements aidés, - peu de propositions : le choix entre plusieurs logements est rarement possible, - une demande très importante, - des délais d’attente pouvant être parfois longs. - contexte local de l’emploi (chômage), - des quartiers « sensibles », - certains logements sociaux qui sembleraient ne plus correspondre aux attentes, - des demandeurs dont les ressources sont très faibles voire inexistantes. des demandes traitées rapidement notamment les - Langres, la ville-centre, n’attire situations urgentes, pas : les ruraux ne souhaitent pas - le choix du logement est y habiter et certains de ceux qui possible, y vivent désirent partir. - une proximité entre les publics et les travailleurs sociaux. 135 II.2 LES PARTICULARITES DE LA DEMANDE EN FONCTION DES PUBLICS Les éléments suivants sont ressortis de l’enquête indépendamment des lieux où les entretiens ont été réalisés. Il s’agit en fait des caractéristiques qui sont spécifiques à la demande de logements sociaux de tel ou tel public quelque soit le lieu dans lequel les personnes ont été interrogées. II.2.1 LES JEUNES Ce public se caractérise généralement par d’importantes difficultés financières voire une absence totale de ressources pour certains. L’accès difficile à l’emploi se répercute indéniablement sur l’accès au logement. D’où la part importante de jeunes rencontrés au cours de l’enquête se trouvant dans des situations très instables de logement et devant se résoudre à être hébergés temporairement chez des amis ou la famille. Ce phénomène se retrouve chez les étudiants rémois. II.2.2 LES PERSONNES EN GRANDE DIFFICULTE Ce groupe est très représenté par des femmes seules avec enfants qui souhaitent accéder au parc social suite à une rupture (séparation, divorce…) et par cette occasion, se trouvant dans une situation financière difficile. En effet, les demandes effectuées par des personnes vivant maritalement au sein de ce public sont clairement minoritaires. II.2.3 LES PERSONNES HANDICAPEES Un maître mot : la proximité. En effet, c’est un propos récurrent tenu par ce public. Les personnes handicapées physique dont la mobilité est réduite demande à proximité du lieu de résidence certains services et si possible un rapprochement avec la famille. C’est également le cas de personnes handicapées mentales dont l’état implique la proximité des proches ou de services. La spécificité de la demande de ce public engendre généralement des délais d’attentes supérieurs à ceux des autres publics. II.2.4 LES PERSONNES AGEES D’une manière générale, ce serait plutôt le terme stabilité qui caractériserait ce public dont la mobilité résidentielle est faible. A noter que ce public vieillissant peut présenter certaines analogies avec le public handicapé en particulier sur les problématiques d’accessibilités liées à la perte progressive de leur autonomie (mobilité réduite). Il en va de même quant à la recherche de sécurité lors de leur demande de logement. 136 ANNEXES 137 QUESTIONNAIRE Les besoins et attentes de publics spécifiques en matière de logement social Lieu de l’entretien : □ C.A.R □ Revin □ Pays de Langres cible : □ jeunes □ personnes âgées □ personnes handicapées □ personnes en grande difficulté Précisions : Date : 1) Profil du demandeur • Sexe • Age • Situation familiale □ homme □ femme ……ans □ célibataire □ divorcé(e) ou séparé(e) □ marié (e) □ vie maritale □ veuf, veuve - avez-vous des enfants à charge habitant avec vous? si oui, combien ? • Situation professionnelle mois □ 1 ou 2 □ demandeur d’emploi □ 3 ou 4 □ oui □ non □ 5 ou plus depuis : □ moins de 6 □ sans profession □ 6 mois à 1 an □ père/mère au foyer □ 1 à 3 ans □ étudiant(e), lycéen(ne) □ plus de 3 ans □ retraité(e) □ salarié(e) → □ intérim □ CDD □ CDI □ employé(e) □ ouvrier(ère) □ apprentis/stagiaire □ fonctionnaire ou assimilé, précisez :……… □ cadre □ profession libérale □ artiste □ commerçant(e) □ artisan □ autres :…………... □ autres, précisez :……………………………… • Logement actuel ou antérieur : □ logement social □ hôtel □ domicile parental ou famille □ logement locatif privé □ structure d’hébergement □ hôpital □ famille d’accueil □ propriété privée □ sans domicile fixe □ autres : □ incarcération □ squat 138 - quelle est sa taille ? □ T1, studio □ T3 □ T2 □ T4 localisation, environnement ? □ zone pavillonnaire □ centre ville □ quartier « sensible » □ T5 ou plus ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 2) Demande de logement social • Depuis quand êtes-vous demandeur ? • combien de demandes avez-vous formulées? □1 □2 - depuis les 12 derniers mois ? □3 □ 4 ou plus □ moins de 6 mois □ de 6 mois à 1 an □ 1 à 3 ans □ plus de 3 ans □1 □2 □3 □ 4 ou plus ¾ Pour les personnes occupant déjà un logement social, - nombre de demandes internes :…. - nombre de propositions internes :…. - nombre de demandes externes :… - nombre de propositions externes :…. ¾ Vous avez eu une réponse favorable, mais en attente d’intégration : - lieu du logement :…………………………………………………………… - délai d’attente :….. mois ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… • Combien de propositions vous a-t-on faites? □ aucune □ 1 ou 2 □ 3 ou 4 □ 5 ou plus - au cours des 12 derniers mois □ aucune □ 1 ou 2 □ 3 ou 4 □ 5 ou plus ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… • Quel type de logement vous a-t-on proposé ? □ appartement □ T1 □ T3 □ T2 □ T4 □ maison □ T5 ou plus 139 • Pourquoi ces propositions ne répondaient-elles pas à vos attentes ? □ logement trop petit □ logement trop grand □ logement trop cher → □ loyer □ charges □ éloignement lieu de travail □ éloignement services, commerces □ voisinage, environnement □ insalubrité des lieux et environnement □ accessibilité transports en commun □ autres, précisez :………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………… …….....……………………………………………………………………………………… ……………… ¾ Si le logement ne répond pas aux attentes spécifiques de personnes handicapées ou âgées, problèmes relatifs : □ aux conditions d’accessibilité du logement □ à la fonctionnalité du logement précisions :……………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………… • Vos préférences en termes de taille de logement : □ T1 □ T2 □ T3 □ T4 • Quelles raisons vous incitent à changer de logement ? □ appartement □ T5 ou plus □ maison □ logement actuel trop petit □ problèmes de voisinage □ logement actuel trop grand □ futur jeune ménage □ coût du logement trop élevé □ bouleversement familial □ rapprochement commerces, services précisez :……………… □ perte de travail □ rapprochement du lieu de travail □ nouveau travail □ hébergé temporairement □ éloignement pour trouver travail □ éloignement lieu d’études □ expulsion du logement □ pas de logement □ accessibilité par les transports en commun □ autres, précisez :……….. □ cohabitation pesante avec parents • Envisagez-vous de devenir propriétaire ultérieurement? □ oui - si oui : □ maison individuelle □ appartement ¾ Ressources mensuelles □ moins de 400 euros □ de 601 à 1000 euros □ plus de 1400 euros □ non □ de 401 à 600 euros □ de 1000 1400 euros ¾ Bénéficiez-vous d’aides ? □ oui □ non si oui, lesquelles :………………………………………….. 140 QUESTIONNAIRE ETUDIANTS L’échantillon d’étude est prélevé à l’Université Droit et Lettres de Reims (Campus CroixRouge) au sein des étudiants des différentes filières présentes. Les associations étudiantes formeront les structures relais nécessaires à la rencontre de la population demandeuse de logements sociaux. 1) PROFIL DE L’ETUDIANT • Sexe □ homme • Age … ans • Niveau d’études □ 1ère année □ 2ème année • Situation familiale □ femme □ Licence □ Master □ célibataire □ vie maritale □ DESS, DEA □ marié(e) □ divorcé(e) □ autres : ……………. - avez-vous des enfants à charge habitant avec vous ? si oui, combien ?:…………… • Logement actuel □ domicile parental ou familial □ logement locatif privé □ colocation □ structure d’hébergement - quelle est sa taille : □ T1, studio □ T3 □ T2 □ T4 • Exercez-vous une activité professionnelle ? □ oui □ oui □ non □ chambre universitaire □ logement CROUS □ logement social □ autres, précisez…………… □ T5 ou plus □ non □ CDD □ Intérim □ CDI □ Bénévolat soit … heures hebdomadaires • Bénéficiez-vous d’aides ? Si oui,lesquelles ? □ oui □ non □ Bourses sur critères sociaux, échelon :… □ Bourses sur critères universitaires □ Aides au logement □ Autres, précisez :……………………………. 2) LA DEMANDE DE LOGEMENT 141 • Avez-vous déjà effectué une demande de logement ? □ oui - si oui, combien au cours des 12 derniers mois ? • Combien de propositions vous a-t-on fait ? - au cours des 12 derniers mois ? • □ non □ 1 ou 2 □ 3 ou 4 □ 5 ou 6 □ plus de 6 □ aucune □ 1 ou 2 □ 3 ou 4 □ plus de 4 □ aucune □ 1 ou 2 □ 3 ou 4 □ plus de 4 Quelle taille de logement vous conviendrait-elle ? □ T1, studio □ T3 □ T5 ou plus □ T2 □ T4 -pourquoi cette taille?:……………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………… • Pour quelles raisons souhaitez-vous occuper un logement social? □ logement actuel trop petit □ logement actuel trop grand □ coût du logement trop élevé → □ loyer □ charges □ localisation → □ rapprochement de la fac □ rapprochement services, commerces □ bouleversement familial □ futur jeune ménage □ futur parent □ rupture □ pas de logement □ autres, précisez………………………………………………… ………………………………………………………….. 142 GLOSSAIRE - C.A.T. : Centre d’Aide par le Travail - C.D.D. : Contrat à Durée Déterminée - C.D.I. : Contrat à Durée Indéterminée - C.E.S. : Contrat Emploi Solidarité - C.E.S.R. : Conseil Economique et Social Régional - C.H.R.S. : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale - F.J.T. : Foyer de Jeunes Travailleurs - P.A.I.O. : Permanence d’Accueil, d’Information et d’Orientation - U.D.A.F. : Union Départementale des Associations Familiales 143 Bibliographie Rapports : - - ALI SAÏD-GUERAIN Claire, Les politiques publiques d’aides au logement social, Dossier d’Experts, Editions La Lettre du Cadre Territorial, juillet 2003, CitéMétrie, Le logement en Champagne-Ardenne, juin 2002, POMMELLET Pierre, 50 propositions pour la relance du logement en Ile-de-France, Rapport à Monsieur le Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Cohésion Sociale, mai 2005. PRUD’HOMME Nicole, Accès au logement, droits et réalités, CES de la République Française, janvier 2004, REPENTIN Thierry, Les facteurs fonciers et immobiliers de la crise du logement, Rapport d’information n°442 / Sénat, juin 2005, URIOPSS, Synthèse de l’enquête sur le logement social, réalisé par le Collectif Alerte, Mai 2005. Avis et rapports des CESR : - COPPOLA Joséphine, La création d’un établissement public foncier en Ile-de-France, CESR Ile-de-France, juin 2004, GENEVOIS Jean-Claude, Le logement des jeunes en Rhône-Alpes, CESR Rhône-Alpes, octobre 2003, ROUMIEUX Marie-Paule, Le logement des jeunes en Ile-de-France, CESR Ile-deFrance, mai 2001, DIEPOIS Gilbert, Le logement en Ile-de-France en 2002, CESR Ile-de-France, BRUNET Bernard, L’habitat locatif en milieu rural : un levier pour le développement durable des territoires, CESR Midi-Pyrénées, octobre 2002. BOUZIANE Kheira, L’habitat en zone rurale, CESR Bourgogne, juin 2001, Sites Internet : - http://i.ville.gouv.fr/ http://www.anah.fr http://www.anil.org http://www.anru.fr/fr/index.php http://www.arca-hlm.com http://www.clcv.org http://www.lacnl.com http://www.union-hlm.org 144 CESR – Champagne-Ardenne Coordonnées Conseil Economique et Social Régional de Champagne-Ardenne 5 rue de Jéricho 51037 Châlons-en-Champagne Téléphone : 03 26 70 31 79 Télécopie : 03 26 21 69 76 Mail : [email protected] Internet : http://www.cesr-champagne-ardenne.fr 145