La Chambre d`agriculture vous conseille
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La Chambre d'agriculture vous conseille MÉLANGEUSE DISTRIBUTRICE Un investissement générateur d'économies et de confort Gilbert Soulat, installé en élevage bovin sur la commune de Séreilhac, est un de ces éleveurs qui privilégient leurs animaux au matériel. Quand il a acquis une mélangeuse distributrice en 2005, c'était entre autres pour mieux gérer la ration, limiter le gaspillage et dégager du temps pour mieux surveiller les animaux. Cet investissement n'a pas été fait au hasard ; il s'inscrit dans une logique d'entreprise et il a coïncidé avec la mise en place d'une banque de travail qui a permis de réduire de manière significative les charges de mécanisation de l'exploitation. n est en 2005. Deux éléments sont décisifs dans le choix de Gilbert Soulat d'investir dans une mélangeuse distributrice : sa dérouleuse pailleuse vient de tomber en panne — donc il faut la remplacer — et de nombreux problèmes d'acidose sont constatés sur les taurillons à l'engrais. O La machine Meilleure valorisation des rations Pour pallier ce dernier problème, Gilbert Soulat décide de passer en rations sèches. Depuis, les céréales remplacent le maïs ensilage dans l'alimentation. Afin de faciliter la distribution et la valorisation de cette ration d'un genre nouveau, la mélangeuse est un atout de taille : en mélangeant le fourrage grossier aux céréales, les chances de faire consommer assez de fibres sont plus importantes. La mélangeuse distributrice présente un autre avantage. « Elle permet de limiter le gaspillage », indique Gilbert Soulat. Exemple : « L'an dernier, les stocks étaient de bonne qualité. En mélange avec de la paille, ils ont constitué de bonnes rations. Tout a été mangé, il n'y a pas eu de pertes », remarque-t-il. Cette année, « cette mélangeuse aidera sûrement à passer le mauvais foin. Ce sera plus facile car il n'est pas possible pour les animaux de trier les différents aliments », ajoute-t-il. D'autre part, les brins permettent une bonne mastication, tout en étant moins longs que pour du fourrage simple. Gilbert Soulat a investi dans une mélangeuse distributrice en 2005. Un tracteur de 110 cv est attribué à cette machine qui a une capacité de 18 m3. « Techniquement, c'est une bonne machine », confie Gilbert Soulat. Gain de temps Avec cet équipement, la contrainte liée à l'alimentation se voit réduite considérablement. « Depuis que j'ai cette mélangeuse distributrice, je ne soigne mes vaches qu'une fois tous les deux jours. La ration des taurillons est préparée pour 6 jours ; je la distribue tous les 3 jours », remarque Gilbert Soulat. Il peut ainsi consacrer plus de temps à la surveillance des animaux et à d'autres activités. L'exploitation en bref Gilbert Soulat est installé à “La Monnerie”, sur la commune de Séreilhac. Il est naisseur engraisseur en bovins limousins, sur 135 hectares. Depuis qu'il est passé en rations sèches, Gilbert Soulat a choisi de commercialiser ses mâles en taurillons de moins de un an. En effet, pour conserver une marge intéressante, « les animaux doivent partir le plus tôt possible » car, malgré une autonomie alimentaire importante, le coût de la ration à base de céréales est élevé. Une partie des femelles est conservée (25 % de taux de renouvellement sur un cheptel de 100 vaches mères), les autres sont commercialisées en génisses lourdes de plus de 28 mois. La SAU de 135 ha est consacrée à la culture de céréales (15 ha), de maïs ensilage (8 ha). Les 112 ha restants sont en herbe. Ils permettent de réaliser les stocks d'enrubannage d'herbe et de foin, ainsi que le pâturage. Présent auprès des animaux Gilbert Soulat a choisi il y a quelque temps de construire un bâtiment neuf, fonctionnel et confortable pour y installer le plus de vaches possible et surveiller plus facilement les vêlages et les nouveau-nés. Le bâtiment, de structure métallique avec un bardage de tôles perforées, peut accueillir 70 couples vache/veau. Le coût de la place est d'environ 1 500 euros HT par vache. Pour Gilbert Soulat, « ce n'est pas le bâtiment qui coûte le plus cher, les charges de mécanisation sont beaucoup plus élevées ». Sous-entendu : des efforts considérables peuvent être faits pour les réduire. Ration des vaches allaitantes (70 vaches en stabulation) pour 2 jours – – – – 1 tonne d'enrubannage 300 kg de foin 1 tonne d'ensilage de maïs complément minéral Modalités pratiques : temps de préparation, mélange et distribution pour 2 jours : 30 minutes. Ration des taurillons (50 taurillons à l'engrais) pour 6 jours – 250 kg de foin grossier (ou de paille) – 930 kg de correcteur – 1 500 kg de céréales En plus : foin à volonté en râtelier. « On a l'impression que la ration des vaches ne comporte que du foin, mais en fait, il y a de tout », constatent G. Soulat et F. Moreau. La mélangeuse augmente l'appétence de la ration et limite le gaspillage. 30 novembre 2007 Modalités pratiques : temps de préparation, mélange et distribution pour 6 jours : 10 à 15 minutes environ (le temps de brassage est ici moins important que celui nécessaire pour préparer la ration des vaches). • Cette machine a un système de “pesée embarquée”. Son avantage : on sait ce qu'on charge et, en cas de besoin, on voit plus vite quel aliment est à corriger. Grâce à ce dispositif, on appréhende mieux les quantités nécessaires sur la campagne. Il est ensuite plus facile d'estimer si les stocks suffiront, seront excédentaires ou déficitaires. • La mélangeuse distributrice de Gilbert Soulat a deux vis verticales qui permettent de mélanger correctement les éléments de la ration. • Pour optimiser le brassage, réduire le temps, donc le coût, il serait peut-être intéressant de disposer d'un roundballer équipé d'un hacheur. Mais attention au surcoût d'un tel équipement qui est compris entre 2 500 et 3 000 € HT. Et puis, il est nécessaire d'être vigilant et de conserver une ration à brins suffisamment longs pour assurer une bonne rumination. Charges de mécanisation : attention ! D'ailleurs, même si la mélangeuse distributrice est à l'origine d'un gain de temps important et d'une baisse du gaspillage sur le poste alimentation, Gilbert Soulat aurait préféré l'acheter avec un voisin. Vu les conditions de préparation et de distribution, ce serait jouable. « Son coût est de 27 000 euros HT », déclare-t-il. Son amortissement s'étale sur 7 ans. C'est une dépense, certes, mais qui s'inscrit dans une logique. Depuis 3 ans, Gilbert Soulat a monté une banque de travail avec des voisins. « Aujourd'hui, on fait 250 ha de foin avec un round-baller, une faucheuse, une faneuse et un andaineur », remarque-t-il. Le matériel des trois exploitants est mis en commun sur ce poste-là et sur le labour. Pour l'instant, pas de tracteur en commun. Mais déjà « les charges de mécanisation ont considérablement baissé, ainsi que le temps passé ». Contact : Frédéric Moreau, conseiller machinisme, tél. 05 55 10 05 20 L’UNION AGRICOLE page 5