Nouvelle policière
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Nouvelle policière
Nouvelle policière Prologue « Peter ! Comme j'avais hâte de te revoir ! Ces quelques jours m'ont semblé durer une éternité. Jess m'a raconté. ça devait être impressionnant, Paris, ajouta-t-elle d'un air rêveur. » Jessica observait les deux fiancés. Elle aussi aurait aimé vivre le grand amour. Au lieu de cela, elle se retrouvait à étudier le droit dans une université hors de prix qu'Alison, la fiancée de son frère Peter, voulait bien lui payer. Alison était une jeune fille du même âge qu'elle – vingt-deux ans - , blonde, les cheveux longs bouclés, et le regard azur éclatant. Et d'une incroyable richesse. Elle possédait un manoir magnifique, juché en haut de la colline et qui surplombait la lande, nommé Wasten Hall. Peter, lui, dépassait Alison de plusieurs années, mais cela n'empêchait pas les deux jeunes gens de s'aimer à la folie. Ils ne se ressemblaient pas vraiment. Leurs seuls points communs étaient leurs yeux francs et vifs et leur regard intelligent. Peter avait un visage mûre qui contrastait avec celui enfantin d'Alison. Il avait un air sérieux mais il se déridait vite. Ses cheveux, comme ceux de sa sœur, étaient roux et bien coiffés. Le menton volontaire, il avait un don pour inspirer confiance et respect. « Il va falloir que tu lui racontes tout ! Elle me tanne depuis ce matin pour obtenir un compte-rendu détaillé de ton voyage d'affaire, rit Jessica. – Jess ! Je ne te tanne pas ! Je voulais juste revoir l'amour de ma vie, expliqua-t-elle en lançant à Peter un regard admiratif. – Tu as vu l'heure, Peter ? – Oups...! Je dois y aller. Je suis vraiment désolé. Mon rendezvous avec mon patron ne peut être retardé. Après les au revoir, Peter héla un taxi et s'en alla. – Alors, pour quand le mariage ? La taquina Jess. – Plus pour très longtemps, maintenant. Quand Steven sera rentré des Amériques, les préparatifs pourront commencer. Mais personne n'est encore prévenu. – Quel honneur pour moi... La fête se déroulera à Wasten Hall, je présume. – Oui. Mais les alliances seront échangées à l'église du village. C'est la volonté de Peter. – Et tu te plies à ses désirs – Oh....Détrompe-toi! Je pourrais facilement lui imposer ma volonté. Il m'aime trop. Et moi aussi! – Je crois que le temps où il obéissait à mes caprices de petite sœur est révolu. – Celui où Steven faisait la même chose avec moi l'est aussi. Maintenant, il n'a d'yeux que pour ses reportages. – Veux-tu venir manger à la maison, ce soir? – Non... C'est impossible une autre fois, peut-être ? – Oui, sûrement. On se voit demain, alors ? – D'accord, à demain. Alison grimpa dans sa Rolls noir flambant neuve. Elle ouvrit la vitre et lança : – Embrasse Peter de ma part et dis-lui qu'il est le bienvenu demain, comme toi. » La voiture démarra sans bruit. Jessica ramassa ses affaires et s'engouffra dans un taxi qui la conduisit hors de la ville. Il prit la direction de Cattedown, son village. Alison avait beaucoup de chance, pensa-t-elle. Son père, un richissime Américain, avait fait fortune dans son pays, puis avait décidé de s'installer sur la côte de Plymouth, après la mort tragique de la mère d'Alison quand elle avait quatre ans. Elle était morte d'une leucémie qui n'avait pas été traitée à temps. Alison n'avait que quelques souvenirs de ces tragiques évènements. Chapitre 1 : Une macabre découverte Le lendemain, Jessica et Peter allèrent à Wasten Hall pour revoir Alison. A leur arrivée, Anna les accueillit mais elle était bouleversée. En quelques mots, elle leur expliqua que l'on avait retrouvé le corps de M. Irish, le père d'Alison, dans la cave. Il portait une grande balafre sur le haut du crâne. Un médecin et l'inspecteur étaient arrivés tôt dans la matinée. Les premières expertises faisaient remonter la mort vers dix-huit heures de l'après-midi, la veille. « Alison était avec nous à cette heure-là ! Fit remarquer Peter. Anna les emmena dans le salon. Alison était allongée sur le canapé et pleurait à chaudes larmes. – Peter ! Alison se jeta dans ses bras. Jessica remarqua qu'au fond du salon, sur un fauteuil, était assis un homme qui se présenta. – Bonjour, je suis le commissaire Broux. Je suis chargé de l'enquête. » C'était un homme assez corpulent, chauve, et qui semblait avoir facilement la soixantaine, mais, dans une enquête, Jessica savait que c'était plus l'expérience que l'âge qui comptait. Une grosse pipe était posée sur la table basse du salon et Jessica comprit qu'elle appartenait au vieux commissaire. Elle eu un sourire car il la faisait penser aux détectives de romans policiers du siècle dernier. Mais la raison qui l'amenait ici n'avait rien d'un roman policier. Le meurtre avait vraiment été commis. « Je me nomme Jessica Parker. – Je dois procéder aux interrogatoires de toutes les personnes qui pourraient avoir un lien avec M. Irish. Puis-je vous interroger ? – Oui, bien sûr. – Très bien. Nous allons dans une pièce à l'écart, si vous voulez bien. Le commissaire la conduisit dans le bureau de M. Irish. – Connaissiez-vous la victime ? – Non, je ne l'ai rencontrée que quelques fois durant lesquelles nous n'avons pas beaucoup parlé. – Où étiez-vous entre 18h et 20h ? – J'étais en ville avec Alison et Peter. – Depuis quand êtes-vous installée à Plymouth ? – Depuis six ans. Je vis avec mon frère Peter dans le petit village de Cattedown. – Qui voudrait du mal à M. Irish, d'après vous ? – Je ne vois vraiment pas. Il n'a jamais eu d'ennemis, d'après ce que j'ai entendu dire. Il était plutôt d'un naturel calme et attentif. – Quand avez-vous vu M. Irish pour la dernière fois ? – Il y a deux semaines environ, car j'avais reçu les formulaires à signer pour Alison, comme elle me payait mon école de droit... – Pouvez-vous me donner un compte-rendu détaillé de votre journée d'hier ? – Oui. Le matin, je suis restée chez moi, mon frère peut en témoigner. Ensuite, vers quatorze heures, je suis allée à Wasten Hall pour aller faire les boutiques avec Alison. Cela a duré plusieurs heures et vers dix-huit heures, nous sommes allées retrouver mon frère dans le parc de la ville. Vers dixneuf heures, mon frère est reparti mais Alison était toujours avec moi. Une heure plus tard, nous nous sommes quittés. Je suis directement rentrée chez moi, j'ai mangé et vers vingtdeux heures, je me suis endormie. – Mais à partir de vingt heures, vous n'avez plus d'alibi, c'est bien cela ? – Oui, mais je peux vous jurer que je ne l'ai pas tué. – Ce n'est pas une preuve, mais vous semblez convaincante et vous avez de bons alibis. Je vais maintenant interroger votre frère. Pouvez-vous sortir s'il vous plaît et lui dire de venir ? » Jessica entra dans le salon et prévint Peter que le commissaire voulait le voir. Dès qu'il fut parti, Alison se lança dans une explication de tous les faits et gestes qui avaient eu lieu ce matin. Jessica apprit donc qu'Anna était descendue le matin dans la cave afin de récupérer une bouteille de whisky pour M. Irish. Elle avait découvert le corps de son maître derrière les bouteilles. Une heure plus tard, le commissaire et un médecin légiste étaient au manoir. Le médecin affirmait que M. Irish était mort entre 17h et 21h. Impossible d'être plus précis après douze heures. « Jessica, tu as étudié le droit, tu sais donc ce qui sert de preuve. Pourrais-tu enquêter sur la mort de mon père ? – Je ne sais pas trop, je ne suis pas encore inspectrice. – Allez, je t'en prie, fais ça pour moi ! Tu es ma meilleure amie et je dois savoir qui a tué mon père ! – Bon d'accord, je vais voir ce que je peux faire mais si j'échoue, ne m'en veux pas. – Oh merci, ne t'inquiète pas, je ne t'en voudrai pas. Jessica décida d'aller aider son amie. Elle lui demanda encore quelques autres explications et alla voir le commissaire pour lui demander si elle pouvait travailler avec lui. Après quelques réticences, il accepta que Jessica soit avec lui pendant les interrogatoires, mais elle devait se contenter d'écouter et ne pas poser de question. – Pour l'instant, je n'ai interrogé que vous, Peter et Alison. Maintenant, je vais faire venir Anna. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient dans le bureau pour l'interrogatoire. Après les questions d'usage, le commissaire demanda : – Quand avez-vous vu M. Irish pour la dernière fois ? – Vers 17h, quand je lui ai apporté son verre de vin habituel. Il était alors dans le salon. – Que faisiez-vous entre 17h et 21h ? – Je préparais le souper dans les dépendances. – Quelqu'un peut-il le prouver ? – Non, mais je vous assure que je ne suis pas une meurtrière ! Répondit Anna, la voix montant dans les aigus. – Mais vous ne pouvez nier que vous faites partie des suspects – – – – – – – – – – – – – – les plus probables. Savez-vous si M. Irish avait des problèmes avec quelqu'un en particulier ? Je ne sais pas si c'est important mais il se disputait souvent avec sa fille, ces dernier temps. Elle semblait vraiment sur les nerfs, cette petite. Pouvez-vous me dire précisément ce que vous avez fait hier après-midi ? Après le repas de midi, une fois que Miss Alison fut partie, j'ai débarrassé la table. M. Irish s'est enfermé dans son bureau comme il le fait souvent, alors j'en ai profité pour faire le ménage dans le salon et dans la salle à manger. Il est aussi descendu au salon Il était donc dans le salon pour travailler ? Oui, il y est allé vers quatre heures. Ce matin, j'ai rangé les documents sur lesquels ils travaillait. Continuez votre emploi du temps. Après avoir fait le ménage, je suis allée dans les dépendances pour préparer le repas du soir. A quatre heures de l'après-midi ? M. Steven venait manger, alors M. Irish m'avait demandé de faire un repas excellent pour le retour de son fils. Vous comprenez, il ne l'avait pas vu depuis plusieurs mois ! Mais il est mort avant son retour...fit remarquer le commissaire pour lui-même. Une heure et demi plus tard, je lui ai apporté son vin. C'est la dernière fois que je l'ai vu. Mais, le repas ? M. Irish m'a appelée vers vingt heures. Il faisait souvent ça quand il ne voulait pas se déplacer jusqu'aux dépendances. Il m'a dit qu'il avait reçu un message de la gare disant que le train avait été retardé. Son fils n'arriverait que tard la nuit, il dormirait donc à l'hôtel. Il m'a dit de conserver le repas pour le lendemain midi. Mais pour son repas à lui ? Et étiez-vous sûre que c'était bien lui ? – J'ai l'habitude de laisser quelques provisions dans le réfrigérateur. Quant à sa voix, je.... je ne sais vraiment pas... Il n'a pas un timbre de voix très reconnaissable, vous savez... – Où habitez-vous ? – Dans une des dépendances du manoir. Je suis ici depuis quinze ans. – Et vous êtes au service de la famille Irish depuis... ? – Depuis qu'il sont arrivés... Cela fait treize ans. – Merci pour vos réponses. Elles nous ont été d'une grande aide. Une dernière chose, pourquoi êtes-vous descendue à la cave à cinq heures du matin ? – Mais pour aller chercher une bouteille de whisky, vous le savez bien ! – Vous y allez tous les matins ? – Non. Seulement quand il n'y en a plus. Hier matin, j'étais déjà allée en prendre une, mais ce matin, elle avait disparu ! » Chapitre 2 : Le mystère s'épaissit « Alors, qu'en pensez-vous ? Demanda le commissaire à Jessica. – Je ne sais quoi penser. Il semble que ce crime ait été prémédité bien à l'avance mais l'histoire de la bouteille de whisky bouleverse tout. Quel intérêt le meurtrier aurait-il à ce qu'on découvre le corps le lendemain matin ? Il aurait plutôt voulu que l'on ne le trouve que longtemps après, ainsi l'heure du crime aurait été beaucoup plus vague. Car il semble évident qu'il n'avait pas d'alibi à ce moment. – Nous avons donc deux possibilités. Soit Anna a tout inventé et c'est la meurtrière ou une complice, soit le meurtrier avait un alibi à cette heure-là. – Alors nous aurions été abusés depuis le début ! Tout semble se dérouler comme il le voulait ! – Ou elle, vous oubliez que ce meurtre peut avoir été commis par une femme. – Allons, vous n'y croyez pas ! M. Irish a été retrouvé le crâne fracassé ! Une femme n'y arriverait pas, à moins qu'elle soit une force de la nature ! M. Irish se serait défendu, et une femme ne fait pas le poids face à un homme bien décidé à sauver sa vie. Il y aurait eu des traces de lutte. – Je n'en sais rien, mais dans une enquête, il ne faut jamais écarter une possibilité avant d'avoir prouver qu'elle était impossible à réaliser. On frappa à la porte et elle s'ouvrit. Steven entra et expliqua en quelques mots qu'Anna l'avait prévenu qu'ils voulaient le voir. M. Broux vint droit au but : – Est-ce vrai que votre train a été annulé et que vous avez dû prendre celui du matin ? – Oui. Ils nous ont prévenu à la dernière minute. Je leur ai demandé d'appeler mon père à ma place car je devais prendre une réservation à l'hôtel, et il était presque complet. – Pourquoi êtes-vous rentré plus tôt des Amériques ? – Car j'avais fini mon reportage en avance. Je devais rentrer le plus vite possible pour le remettre à mon patron. – Savez-vous que c'est vous qui héritez de la fortune de votre père ? – Oui, je le sais. Il m'en avait déjà parlé il y a plusieurs années, mais je ne l'avais jamais envisagé sérieusement. – Merci d'avoir répondu à toutes les questions avec autant de précision. Pouvez-vous rester dormir au village le temps que l'enquête soit finie ? – Oui, bien sûr. C'est ce que j'avais prévu pour voir l'évolution de l'enquête. C'était mon père, et, bien que nous ne nous parlions pas beaucoup, je l'aimais. – Je vous comprend parfaitement. Pouvez-vous aussi me donner votre numéro de portable si vous en avez un ? – Le voici. Steven prit une petite feuille qui trainait sur le bureau et nota son numéro. Il la tendit au commissaire qui la prit et la rangea soigneusement dans son porte-feuille. – Quelle est votre opinion à propos de Anna ? – Je trouve que c'est une femme charmante, mais je ne la connais pas plus que ça. Cela fait treize ans qu'elle est à notre service mais je ne suis pas resté ici très longtemps. Je la garderai à mon service quand j'hériterai du manoir. On m'a expliqué que je ne peux pas hériter tant que l'enquête n'est pas close. – Vous pouvez sortir. Le commissaire sortit du bureau de M. Irish et dit aux convives : – Je pense que je vais retourner sur la scène du crime et demander encore quelques explications au médecin légiste. Il prit la direction de la cave. Jessica sortit à son tour du bureau et alla vers Alison. – Jess ! enfin, alors dis-moi tout ! lui dit Alison désespérée. – Est-ce vrai que tu as eu des disputes avec ton père ces temps ci ? – Oh, non !!… Oui mais ce n’est pas grave, ce n’est pas important je t’assure ! – Alison, ne fais pas ta têtue je dois tout savoir si tu veux que je t’aide. – Bon d’accord… Il y a deux jours environ je lui ai demandé comment il réagirait si Peter me faisait sa demande de mariage. – Et alors comment a-t-il réagi ? – Très mal ! il a dit « tu n’y penses même pas !! » A ces mots, Jessica ressentit de la pitié pour son amie qui n'avait même pas le doit d'épouser l'homme qu'elle voulait. Après quelques minutes de discussion entre eux, un officier de police arriva en annonçant : « Vous pouvez vous retirer mais nous vous prions de bien vouloir nous laisser vos coordonnées et de rester à la disposition de la police. » Steven ouvrit la marche en précisant qu’il serait à l’hôtel du centre ville. Peter, Jessica et Alison, eux, restèrent ensemble mais chacun donnèrent leurs coordonnées, pendant qu’Anna restait au manoir dans les dépendances où elle habitait depuis si longtemps qu’elle ne comptait plus les années. Le commissaire qui continuait à examiner la cave, fut interrompu par l’officier qui lui annonça que les convives étaient reparties chez eux en laissant leurs adresses. Le commissaire acquiesça et se remit au travail. Soudain il s’aperçut qu’il y avait sur le sol, des traces légères, sûrement mal effacées par l’assassin. Il suivit le chemin des traces qui menaient jusqu’aux escaliers. Il les monta et regarda s’il y en avait encore. Il en vit qui l’amenèrent dans le petit salon. Alors il appela le médecin légiste et un officier pour prendre note. Il prit deux gants et commença à tourner dans la pièce tout en parlant. « Le crime n’a pas été commis directement dans la cave mais dans le petit salon au premier. Le corps a été trainé par terre jusqu’à la cave. Ensuite l’assassin a pris soin de nettoyer les traces mais il n’a sûrement pas vu qu’il en restait encore. » Ses réflexions furent interrompues par la mélodie de la sonnette de la porte d’entrée. Le commissaire commanda à l’officier d’aller ouvrir, c’était le médecin légiste. Il lui raconta tout ce qu’il avait découvert et le médecin s’empressa d’aller examiner la pièce. Il commença par la grand table centrale. Elle était disposée à côté d’une grande banquette qui était face à la cheminée. Il y avait aussi une commode sur laquelle était disposée une lampe. Sur les murs étaient accrochées de grandes tapisseries très anciennes. Le commissaire commença par la cheminée. Là, il marcha sur une grosse tache humide sur le tapis mais n'y fit pas attention. Sur le rebord de la cheminée, il y avait de légères traces de sang. Le meurtrier avait surement frappé le crane de sa victime sur le coin pendant une violente dispute. Quand son téléphone sonna, il décrocha. C’était le poste de police qui lui rappelait que son service était terminé. Il alla prévenir Anna de leur départ, elle les raccompagna jusqu'à la porte d’entrée. Le commissaire lui dit : « Mes adjoints et moi-même reviendrons demain vers midi. Encore merci de votre accueil et votre bonne humeur. – Mais, de rien. Demain, c’est entendu ! » Anna retourna dans les dépendances du manoir. * * * * * * Jessica et Alison étaient dans la chambre de Jessica, tandis que Peter restait dans la sienne. Alison prenait sa douche et Jessica révisait ses cours de droit. Jessica lui posa quelques questions : « Ali pourquoi ton père a réagi comme ça ? – Je n’en sais trop rien, je pense qu’il ne voulait pas que j'épouse un homme sans fortune. – Mais vous vous disputiez souvent ? – Oui, en général c’était pour Peter… » Alison sortit de la douche et se mit dans le lit, à côté de Jess. Elles parlèrent de Peter et Steven puis elles se couchèrent. * * * * * * Le lendemain Peter et elles partirent rejoindre Steven qui les attendait à l’entrée du cinéma. Au milieu du chemin, Alison se souvins qu'elle avait un rendez-vous avec sa cousine. Elle prevint Jessica et Peter « Oups !… Je dois y aller. J'avais dit à ma cousine que je passerais la voir et que je lui expliquerais tout sur le décès de Papa ! – Mais… et le film alors !? – Ce n’est pas grave, allez-y sans moi, j’y vais bisous ! – Tu reviens manger ? – Je ne sais pas. Je pense que je mangerai chez ma cousine. » Elle embrassa Peter et Jessica puis elle partit. A mi-chemin, elle sortit son téléphone et appela sa cousine pour lui dire qu’elle arriverait vers 13 heures. * * * * * * Le commissaire, le médecin légiste et quelques policiers retournèrent à Wasten hall. Ils sonnèrent mais personne ne répondit. Un nouveau coup de sonnette n’eut pas plus de résultat. Alors il ordonna : « Enjambez la grille, faites le tour du manoir jusqu’aux dépendances. S’il n’y a personne ou que les portes sont fermées faites le maximum pour pénétrer à l’intérieur ! – Oui chef ! » Les policiers obéirent et quand ils arrivèrent aux dépendances, ils durent casser un carreau pour pénétrer à l’intérieur. Quand ils entrèrent ils virent Anna allongée sur le sol. Chapitre 3 : Une mort étrange Un officier ressortit et cria : « Chef ! Miss Anna est morte ! – J’arrive tout de suite. » Le commissaire enjamba la grille à son tour et courut jusqu’aux dépendances et il la vit. Elle avait, comme Mr Irish, le teint cireux mais il n'y avait pas de blessure sur son front. Il retourna à la grille pour ouvrir au légiste et ils allèrent examiner le corps. Après seulement quelques minutes, toute l’équipe fut sur place. * * * * * * Alison était en chemin pour aller chez sa cousine. Elle arriva et sonna. Le bip de l’entrée lui indiqua qu’elle pouvait entrer. Elle prit l’ascenseur, monta les étages et toqua à sa porte. « Bonjour, Lilou ! – Salut, comment vas-tu ? Je suis vraiment désolée pour ton père... – Ca va… Et toi ? – Mais oui ne t’inquiète pas. Je t’en pris assieds-toi ! – Oui, d’abord je vais me laver les mains et passer un coup de fil à Jess. – Ok pas de souci. Alison alla dans la salle de bain et elle sortit son téléphone, elle composa le numéro de Jessica. Elle tomba sur son répondeur : – Bonjour vous êtes bien sur le répondeur de : Jessica Parker. Je ne peux pas vous répondre pour le moment, laissez-moi un message et je vous rappellerai ! Alors elle commença : – Oui Jess, c’est Alison. Je suis bien arrivée et je mange chez elle. Elle raccrocha et se lava les mains, puis elle retourna dans la cuisine avec Lilou. – Je peux t’aider à faire quelque chose ? Oui, pourquoi pas ! Fais cuire les steaks si tu veux. Mais bien sûr ! Dis-moi tout sur ton père, si ça ne t’ennuies pas ? Non, en même temps je suis un peu venu pour ça ! La veille dans l’après-midi je suis allée faire les boutiques avec Jess. Le soir j’ai dormi chez elle, et le lendemain elle m’a raccompagnée chez moi. C’est là qu’Anna nous a accueilli en sanglots; elle nous a appris que mon père était mort. – Et le médecin, qu’a t-il dit ? – Il avait une balafre au front, ils ont dit que c’était la cause de la mort. – Juste une petite balafre ?! – Non, elle faisait deux centimètres de profondeur ! – Oui, quand même… Est-ce qu’ils ont une idée de qui c’est ? – Non je ne crois pas… – Allez ! fini de discuter. A table !! Assieds-toi ! » Alison s’assit pendant que sa cousine apportait le déjeuner, puis elles commencèrent le repas. * * * * * * Jessica, Peter et Steven sortirent de leur séance de cinéma. Jessica alluma son portable; il indiquait un appel en absence. C’était celui d’Alison. Elle écouta son message, puis la rappela. Alison répondit : « Allô ?! – Oui Ali ? – Oui, tu as reçu mon message ? – Humm… On a fini le film, tu as mangé ? – Je suis en train. Et le film, il était bien ? – Oui génial ! Tu reviens quand ? – Je ne sais pas…, après manger je pense. – Ok, si tu veux. Après, on pourrait aller se baigner ?, – Oh oui quelle bonne idée !! Je finis de manger, je te rappelle quand je rentre, d'accord ? – – – – - D’accord ! A tout à l’heure !! » Elles raccrochèrent et Alison se rassit à table. * * * * * * Le téléphone de Jessica sonna. C'était le numéro du commissaire Broux. « Allo ? – Oui, bonjour. J'ai reçu les résultats de l'analyse des corps. Et vous ne savez pas ce qu'ils ont découvert !! – Quoi donc ? – M. Irish et Anna ont été empoisonnés à l'arsenic ! – Impossible ! Et la balafre sur le front, alors ? – Cela reste un mystère. Mais la dose était trop forte pour le corps et ils sont morts sur le coup. – J'arrive tout de suite. – Non ça ne servirait à rien Je suis au poste de police de Cattedown. Personne n'est présent au manoir sauf les policiers que j'ai postés devant chaque entrée. Deux meurtres en moins d'une semaine... – Mais vous n'avez pas une idée sur l'identité du meurtrier ? – Je pensais que c'était Anna mais maintenant qu'elle est morte... Elle n'avait aucun alibi de tout l'après-midi. – Et si elle s'était suicidée après avoir compris que les soupçons pesaient sur elle ? – Elle n'a vraiment pas le caractère pour se tuer... – Les meurtriers n'agissent pas selon leurs sentiments. Ce meurtre a été soigneusement préparé. Le criminel savait parfaitement ce qu'il faisait. Il n'a pas pu hésiter. – Mais alors qui est-ce ? Une idée. Une piste. Une possibilité. Jessica Parker venait d'entrevoir une théorie. Si folle mais si réalisable... – Je dois vous laisser. Je sais qui a tué M. Irish. J'ai une piste sûre. Je vous rappelle dans quelques heures. – Attendez ! Je peux au moins vous conseiller une chose. Ne vous précipitez pas chez le meurtrier. Prévenez quelqu'un ou allez-y accompagnée, mais ne vous risquez pas chez lui, seule. Il en est à son second meurtre. Il n'hésitera pas à en commettre un troisième. – Ne vous inquiétez pas. Je serai prudente. Au revoir. » Jessica raccrocha, en proie à une excitation mêlée de crainte. Si c'était vrai... Elle devait parler à Alison. Elle savait qui avait tué son père. Chapitre 4 : Une terrible vérité Jessica entra dans l'hôtel presque en courant. A la réception, on lui indiqua la chambre d'Alison, la 103. Au deuxième étage. Elle se rua dans l'ascenseur et pressa le bouton 2. L'ascenseur allait lentement, trop lentement. Une petite sonnerie indiqua le premier. Les portes se refermèrent. Enfin, le deuxième niveau. Le couloir, puis la chambre. Elle appuya sur la sonnette qui retentit à l'intérieur. Alison lui ouvrit. Jessica se tenait sur le seuil, le visage grave. « Il faut que je te parle. – Mais bien sûr. Entre. La chambre d'hôtel était petite mais bien décorée. Elles s'assirent sur le canapé et Jessica mit Alison au courant des résultats de l'autopsie. – Alison, à présent, je vais te raconter une histoire. Ne m'interromps pas avant que j'ai fini. Une jeune fille aimait un homme à la folie, mais son père s'opposait à ce mariage. Cette jeune fille, de rage, versa de l'arsenic dans sa bouteille quotidienne. La bonne,-appelons-la Anna-, alla apporter la bouteille à son père,- appelons-le James Irish-. Ensuite, la jeune fille partit avec sa meilleure amie en ville. Dans la soirée, elle refusa son invitation à dîner car elle devait absolument rentrer. Quand elle fut chez elle, elle fracassa le crâne du cadavre contre la cheminée du salon pour brouiller les pistes. Elle le traîna dans la cave en effaçant bien les traces de sang. Elle brisa ensuite une bouteille de whisky de sorte que la bonne, le lendemain, descende à la cave et découvre le cadavre. Mais, quand le commissaire vint enquêter le lendemain, elle prit peur et demanda à sa meilleure amie,appelons-la Jessica-, d'enquêter. Ainsi elle serait au courant de tout le déroulement de l'enquête. Elle apprit que Anna avait parlé de ses disputes avec son père au commissaire Broux. Pour qu'elle n'en dise pas plus, elle la tua le lendemain midi, en prétextant une invitation chez sa cousine. En effet, en se rendant chez sa cousine, elle passa au manoir et tua Anna. Voilà, j'ai fini mon histoire. Et cette histoire, Alison, c'est la tienne. » Épilogue Tu sais toute la vérité. J'aime Peter. Je l'aime trop. J'aurais tout fait pour lui. Comme mon père s'est opposé a notre mariage, j'étais comme folle. Je me suis procurée de l'arsenic. Il suffisait d'en verser dans sa bouteille... Livre-moi à la police, si tu veux. Ce que j'ai fait est horrible, je le sais. Ces mots résonnaient dans la tête de Jessica. Non elle ne l'avait pas livrée à la police. Alison, Peter, Steven, et elle s'étaient réunis dans le grand salon. Elles avaient tout expliqué. Peter avait mis du temps à encaisser la nouvelle mais avait fini par comprendre que même Alison était horrifiée par ce qu'elle avait fait. Jessica avait aussi réussi à prouver qu'Anna était coupable pour éloigner les soupçons. Elle avait fait croire qu'Anna s'était suicidée en comprenant qu'elle était démasquée. Elle avait tué M Irish pour lui voler l'argent qu'il gardait dans son bureau, dans un coffre-fort dont elle connaissait le code. On avait retrouvé l'argent, caché dans la dépendance qu'elle habitait. En vérité, c'était Alison qui avait transporté l'argent pour faire croire à sa complicité, juste après que Jessica ait découvert la résolution de l'énigme. Deux semaines plus tard, Alison et Peter avaient retrouvé le sourire et se mariaient en grandes pompes. Plusieurs années après, l'affaire fut oubliée. Résumé Un matin, Anna, la bonne du manoir de Wasten, découvre le corps sans vie de son maître, M. Irish, sûrement tué la veille au soir. Il porte une grande balafre sur le front. Les médecins sont unanimes; cette blessure est la cause de la mort. On retrouve aussi du sang séché sur le rebord de la cheminée du salon. Pourquoi l'avoir tué, lui qui avait si peu d'ennemis ? Et surtout, qui ? Jessica Parker, une amie de la fille de la victime, mène l'enquête à sa demande. Mais elle va découvrir une terrible vérité...