Diaporama SRAAP

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Diaporama SRAAP
Centre Jean Perrin
Centre de Lutte contre le Cancer d'Auvergne
Clermont-Ferrand - France -
ONCOGERIATRIE
Dr Marie Odile HAGER
Anne Marie COUDERC, IDE
Unité de Coordination en OncoGériatrie
Centre Jean Perrin
Pôle Gériatrie-Gérontologie
CHRU Clermont-Ferrand
Hôpital Nord Cébazat
Monsieur J. Julien, 80 ans
• Bilan de douleurs abdominales après effort
• Echographie : tumeur rétropéritonéale de la fosse iliaque
droite
• TDM : pas de localisations secondaires
• Ponction : Liposarcome bien différencié
Proposition thérapeutique RCP :
• Exérèse chirurgicale: Tumeur + rein droit + colon droit
+ muscle psoas
Avis UPCOG demandé par le chirurgien le 08/02
COMMENT REPONDRE ???
Monsieur J.
est-il un cas unique ?
DEMOGRAPHIE
• Les patients âgés sont de plus en plus nombreux :
- En 2004 la population des plus de 75 ans est d’environ
4,7 millions , soit près de 8% de la population générale
(ils étaient 2 millions en 1950)
- 8000 centenaires en 2000
- 150 000 prévus en 2050
(source INSEE)
• L’espérance de vie ne cesse d’augmenter :
- A 75 ans elle est estimée à 11,5 ans.
ESPERANCE DE VIE
« L’espérance de vie augmente avec l’âge »
75 ans
80 ans
85 ans
90 ans
Femmes
+ 12 ans
+ 9 ans
+ 6.5 ans
+ 4.5 ans
Hommes
+ 9.5 ans
+ 7 ans
+ 5 ans
+ 3.5 ans
EPIDEMIOLOGIE
• Actuellement plus de la moitié des cancers se
développent chez des patients âgés de plus de 65 ans.
• Les projections dans les années à venir montrent que
ce pourcentage pourrait atteindre 60%.
• 70% des décès par cancer surviennent après 70 ans.
Les cancers sont la première cause de mortalité en
France au-delà de 65 ans.
A QUEL AGE DOIT-ON PARLER DE
« PERSONNE AGEE » ???
QU’EST-CE QU’UNE PERSONNE AGEE ?
L’épidémiologiste
Personne de plus de 60 (ou 65) ans
Démographie :
En 1982 : 18,5% > 60 ans
En 1990 : 19,9%
En 1999 : 21,3%
Evolution de
l’espérance de vie :
QU’EST-CE QU’UNE PERSONNE AGEE ?
Le gériatre
Pas de limite d’âge (dans l’absolu)
raisonner en « âge physiologique »
Plusieurs groupes :
les P.A « classiques »
les « fragiles » (frail elderly)
les « trop malades » (too sick)
QU’EST-CE QU’UN SUJET AGE ?
Pour le gériatre = 3 groupes
après une évaluation médicale
• Les personnes âgées en bon état de santé physique
et psychique,
• Les personnes âgées fragiles,
• Les personnes âgées malades et/ou dépendantes.
EPIDEMIOLOGIE
Les sujets de plus de 75 ans représentent :
• 30,6% des cancers chez homme
• 31,4% des cancers chez femme
• 62% des tumeurs de vessie chez femme
• 46% des tumeurs de vessie chez homme
• 50% des LLC chez femme
• 40% des tumeurs colorectales chez homme
• 52% des tumeurs colorectales chez femme
• 20% des tumeurs du sein.
INCIDENCE DES CANCERS CHEZ
L’HOMME EN FONCTION DE L’AGE - 2008
45
40
35
CR
Dig
Poumon
ORL
Prostate
Urinaire
Hémato
Autres
30
25
%
20
15
10
5
0
< 75 ans
75-84 ans
85 ans et +
INCIDENCE DES CANCERS CHEZ LA
FEMME EN FONCTION DE L’AGE - 2008
45
40
35
CR
Dig
Poumon
ORL
Sein
Gyneco
Urinaire
Hémato
Autres
30
25
%
20
15
10
5
0
<75 ans
75-84 ans
85 ans et +
CONSTATS DE L’INCa
NAISSANCE
DE L’ONCOGERIATRIE
LES CONSTATS
• Population très hétérogène
• Retard à la prise en charge :
• Investigations moins complètes
• Traitements moins intenses
Alors que les patients sont désireux de traitements adaptés
• Conséquences :
• Diagnostic réalisé à un stade plus tardif
• Moins bon pronostic
• Les personnes âgées sont sous-représentées
dans les essais thérapeutiques ; pas d'essais spécifiques.
SPECIFICITES
Dégradation du stade tumoral
•
Retard diagnostic
Cancer de prostate :
• T1N0M0 et T2N0M0 plus nombreux jusqu’à 85 ans
• Après 85 ans : stades métastatiques +++
(Maraninchi D. état des lieux et perspectives en oncogériatrie. Paris :
institut national du cancer; 2009)
•
Absence de dépistage systématique après 74 ans
Bilan d’extension moins fréquent
P. Grosclaude, N. Bossard, L. Remontet, A. Belot, P. Arveux, A.M. Bouvier, G. Launoy, M.
Maynadier, M. Velten, J. Faivre and J. Estève, Survie des patients atteints de cancer en
France, Springer, Paris (2007)
SPECIFICITES
Nombre insuffisant d’essais cliniques spécifiques
à la population gériatrique
Siu LL. Clinical trials in the elderly--a concept comes of age. N. Engl. J. Med. 2007 avr
12;356(15):1575-1576.
Peu de patients âgés dans les protocoles d’étude
Lewis JH, Kilgore ML, Goldman DP, Trimble EL, Kaplan R, Montello MJ, et al. Participation
of patients 65 years of age or older in cancer clinical trials. J. Clin. Oncol. 2003 avr 1;21(7):
1383-1389
Peu de référentiels
SPECIFICITES
•
Traitement basé sur l’âge chronologique et non physiologique
Greenfield S, Blanco DM, Elashoff RM, Ganz PA. Patterns of care related to age of breast cancer patients. JAMA. 1987 mai
22;257(20):2766-2770
•
Tendance à traiter différemment :
• Age est un facteur indépendant de disparité dans le traitement
des cancers
• Age : facteur prédictif négatif de recevoir un traitement et une
prise en charge optimale
Townsley C, Pond GR, Peloza B, Kok J, Naidoo K, Dale D, et al. Analysis of treatment practices for elderly cancer patients
in Ontario, Canada. J. Clin. Oncol. 2005 juin 1;23(16):3802-3810
•
Lieux de traitement différents :
• Patients de + de 65 ans : 27% des patients hospitalisés dans
les CLCC
• Incidence des cancers dans cette tranche d’âge > 50%
Piette F, Spano J-P, Chaibi P, Legendre C, Toan S-V, Chebib A, et al. Oncogériatrie : une évidence
épidémiologique. La Presse Médicale. 2010 févr;39(2):208-215
DEUX ATTITUDES EN RCP
GERIATRE
ONCOLOGUE
Vous êtes fous !
On peut stabiliser la maladie !
A quoi bon !
On a pas tout essayé !
Gain en survie = quelques
mois !
On a vu des rémissions prolongées !
Et la qualité de vie !!!
On est qu’en première ligne de
chimio !
Alors on ne fait rien ! Il va mourir !
MON AVIS VOUS
INTERESSE
?!?!?!?!
QU’EST-CE QUE
L’ONCOGERIATRIE ?
• Un sujet âgé est :
• Un malade atteint d’un cancer et non un cancer.
• Un malade à fort potentiel :
- de co-morbidités ou de poly-pathologies
- de complications post-thérapeutiques
- Probabilité de survie
• Prendre les meilleures décisions pour la personne :
- Cancer ? Autres pathologies ? Fragilité ?
- Du désir du patient.
- Capacité de compliance
L’ONCOGERIATRIE
Questions :
Qu’est-il nécessaire de savoir du cancer du patient pour le
traiter ?
Qu’est-il nécessaire de savoir du patient pour pouvoir le
traiter ?
Le patient va t-il mourir de son cancer ou avec son cancer ?
Quelle est son espérance de vie avec et sans traitement ?
Le traitement va-t-il apporter plus de bénéfices que de
souffrances ?
Comment adapter au mieux le traitement ?
Quelles sont les attentes du patient vis à vis de sa maladie ?
FAUT-IL EVALUER
TOUTES LES PERSONNES AGEES
ATTEINTES DE CANCER
DE MANIERE SYSTEMATIQUE ?
RECOMMANDATIONS SIOG
Evaluation systématique
Tous les patients de plus de 70 ans
Evaluation gériatrique standardisée
FAISABILITE
???
TOUTES LES PERSONNES ÂGÉES
RELÈVENT-ELLES D’UNE
ÉVALUATION GÉRIATRIQUE ?
OUI !
Directives NCCN
National Comprehensive Cancer Network
http://www.nccn.org
TOUTES LES PERSONNES ÂGÉES
RELÈVENT-ELLES D’UNE
ÉVALUATION PAR LE GÉRIATRE ?
NON !
DONC L’ONCOGERIATRIE, C’EST :
Mieux adapter les traitements des PA atteints de
cancer par des décisions conjointes oncologuesgériatres
Promouvoir la prise en charge de ces PA dans la
région afin qu’elle soit accessible à tous
Contribuer au développement de la recherche
en oncogériatrie (collaborations inter-régions)
Soutenir la formation et l’information en Oncogériatrie
ET POUR MONSIEUR JULIEN ???
Antécédents :
HTA, crise angineuse sans IDM en 1987, RAS depuis
HBP depuis 2005
Traitement :
Zocor, Questran, Cordarone, Monotildiem, Coversyl,
Xatral, Chibroproscar, Noctamide
Conditions de vie :
Ancien agriculteur, vit avec son épouse, 5 enfants dont
2 à proximité
Autonomie totale, très actif
Clinique :
Poids stable 77 kg pour 1,50 m, IMC 34.
Examen clinique sans particularité sauf un souffle carotidien
bilatéral
Scolarisé jusqu’à 12 ans , bilan cognitif normal
Conclusion :
Patient souhaite une prise en charge
Sur le plan gériatrique pas de contre indication à
une prise en charge optimale chirurgicale, après
avis cardiologique.
MAIS
Le patient dit « ne pouvoir laisser son épouse seule… »
Troubles délirants depuis plusieurs semaines, pas de bilan
ni de diagnostic
Fille et le médecin traitant confirment l’impossibilité pour sa
mère de rester seule
Objectif : Comment s’organiser pour éviter une perte de
chance
Proposition après contact avec le médecin traitant :
Organiser une hospitalisation de l’épouse pour bilan des
probables troubles cognitifs de façon concomitante avec
l’hospitalisation de l’époux + prise en charge par la famille
avant et après opération + aides à domicile + retour de Mr
dès que possible
Consultation anesthésie programmée le 11/03
Chirurgie Mars 2008 : Colon droit + Tumeur + Psoas
Radiothérapie complémentaire
Suivi à 6 mois :
• Autonomie complète, qualité de vie correcte
• Poids 66 kg, IMC 19 mais perte de 11 kg
• Diagnostic de MA chez l’épouse
Au Total : ???
DC en 02/2009
ONCOGERIATRIE :
LA CONSULTATION INFIRMIERE
LA PREPARATION
DU DOSSIER MEDICAL
Recueil des données (suite)
• Socio-économiques-familiales
: conditions de vie,
habitat, profession… aidant principal du conjoint
• Médicales :
1) Générales : antécédents, pathologies actives, ttt,
chutes récentes avec quel impact
2) Informations du patient : la cs d’annonce a-t-elle
été faite ? Qu’en a retenu le patient ? Comment le
formule t-il ? Qu’en pense-t-il ?
Le médecin Oncogériatre peut faire l’annonce du
diagnostic ou la reformuler.
LA PREPARATION
DU DOSSIER MEDICAL (suite)
Recueil des données (suite)
• Médicales (suite) :
3) Données oncologiques :
TNM : Taille, nodules ganglionnaires, métastases,
Résultats anapath : ex : Récepteurs hormonaux +
ou – dans le K du sein, dans certains K
gynécologiques, Her 2 + ou - , Triples négatifs,
Mutations génétiques dans les cancers digestifs et
pulmonaires, KI 67 (facteur pronostic de prolifération)
L’anapath conditionne le traitement : Thérapies
ciblées
(anti-angiogéniques
oraux),
Anticorps
monoclonaux (Transtazumab si Her 2 +, Cytostatiques
pour les triples négatifs.
LA PREPARATION
DU DOSSIER MEDICAL (suite)
4) Bilan d’extension
5) Plan Personnalisé de soins :
A-t-il été présenté ? Est-il arrêté, expliqué ?
Il faut souvent le reformuler.
Importance de dire que l’on est encore dans
l’attente de la décision, que les examens sont
programmés ou en cours, que les médecins
décident en réunions collégiales (RCP).
EVALUATION GERIATRIQUE
•
Elle permet de connaître le patient et aux équipes soignantes
d’anticiper et d’adapter la prise en charge
•
Elle contribue à la prise de décision collégiale
• Autonomie pour les activités de la vie quotidienne,
risques de chutes
• Troubles sensoriels DMLA, surdité … capacités à
comprendre les consignes (interphone)
• Communication : problèmes de langue, illettrisme
EVALUATION GERIATRIQUE
• Nutrition : % de perte de poids, sur combien de
temps. Les patients obèses peuvent être dénutris
• Cognition : l’évaluation est délicate. Elle évoque chez
la personne âgée la maladie d’Alzheimer, surtout si leur
conjoint en est atteint.
Annoncer des troubles cognitifs de façon concomitante
avec l’annonce d’un cancer ou d’une récidive est lourde
sur le plan psychique pour le patient et la famille.
C’est une alerte qui permet d’identifier des syndromes
confusionnels éventuels, d’anticiper les problèmes du
retour à domicile …
RECOMMANDATIONS
•
Si consultation du médecin oncogériatre : modification du
tt médicamenteux, antalgiques…
•
Prévention ou prise en charge de la dénutrition avec
remise de fiche de conseils alimentaires
•
Mise en place ou augmentation des aides à domicile
adaptées : téléalarme, livraison des repas
•
•
•
Passage infirmier si tt oral, prises de sang itératives…
Avis spécialisés : Cardiologue, Dermato…, CEGERM
Inscriptions anticipées en SSR, en établissement si
dépendance installée ou troubles cognitifs importants,
isolement géographique…
INTERET D’UNE CONSULTATION
ONCOGERIATRIQUE
DANS LA PRISE DE DECISION
Exploration pré-thérapeutique invasive :
Endoscopies digestives ou bronchiques ; ponctions biopsie
transpariétale : quel intérêt à les faire si une abstention
thérapeutique est envisagée.
Chimiothérapie et cytostatique :
•
Cytostatique en perfusion :
- TTT longs (Transtazumab 1 an, souvent après la
chimiothérapie/FEC/la chirurgie et la radiothérapie)
- Délétères sur le plan neurologique (Sels de platine,
Taxanes,)
- Syndrome mains/pieds (5FU)
- Effets secondaires à domicile (aplasie, vomissements,
mucite)
INTERET D’UNE CONSULTATION
ONCOGERIATRIQUE
DANS LA PRISE DE DECISION
Chimiothérapie et cytostatique (suite) :
•
Chimiothérapie orale :
- observance, effets secondaires à ne pas sous estimer,
identiques aux perfusions (5FU, navelbine )
- molécules onéreuses : problème d’admission en SSR, en
EHPAD (Témodal, antiangiogénique)
•
Traitement associé : corticothérapie
INTERET D’UNE CONSULTATION
ONCOGERIATRIQUE
DANS LA PRISE DE DECISION
Radiothérapie :
• Nécessité de rester immobile, de tenir le bras levé
plusieurs minutes dans le cas des cancers du sein,
• Supporter le masque plombé si cancer ORL ou VADS.
• Les patients qui risquent de déambuler sont exclus.
• Compréhension des consignes : au cours du traitement et
pour les recommandations à domicile.
INTERET D’UNE CONSULTATION
ONCOGERIATRIQUE
DANS LA PRISE DE DECISION
Curiethérapie :
•
•
•
•
•
Isolement de plusieurs jours
Autonomie totale
Compréhension
Pas ou peu de troubles sensoriels
Utilisation de la sonnette à bon escient (l’intervention du
personnel oblige à débrancher la source radioactive)
INTERET D’UNE CONSULTATION
ONCOGERIATRIQUE
DANS LA PRISE DE DECISION
Chirurgie :
•
•
Anesthésie : comorbidités
Colostomie et urétérostomie : éducation du patient,
apprentissage, autonomie
•
Sarcome : chirurgie invalidante souvent avec greffe de
peau : rééducation, renutrition
•
Gestes invasifs : prothèse œsophagienne, ponction
diagnostic de plèvre, d’ascite, sonde de gastrotomie
•
Pelvectomie, vulvectomie : pansements à domicile
LE CHOIX DU TRAITEMENT DOIT ETRE FAIT AVEC
LA NOTION DE BENEFICES/RISQUES
Décisions en Oncogériatrie
DECISIONS (PAS SI) SIMPLES
S’interroger sur l’applicabilité d’un essai clinique
(toujours)
o Différences
dans la physiopathologie de la maladie ?
o Différences entre les patients ?
o Différence dans les structures de soin ?
o Différence dans les comorbidités ?
o Différence dans l’évolution naturelle de la maladie ?
o Différence d’observance du traitement ?
Susceptibles de diminuer les bénéfices ou d’augmenter
les risques du traitement…
DECISIONS (PAS SI) SIMPLES
Tenir compte des particularités du sujet âgé
o Espérance de vie plus courte
o Réserve physiologique moindre entrainant une
sensibilité accru aux effets secondaires
o Alzheimer : une comorbidité parmi d’autres, possible
diminution de l’observance
DECISIONS (PAS SI) SIMPLES
Et si le patient refuse ?
o S’assurer que sa décision est « éclairée »
• Est-il conscient de sa maladie?
• As t’il compris les différentes alternatives?
• Peux t’il exprimer et justifier son choix?
• Celui-ci est-il stable dans le temps?
o Si oui, assurer un suivi, laisser le temps
o Si non, être pragmatique…
ERREURS FACE AU REFUS DE SOINS
Dramatiser
Négliger les motivations personnelles
Négliger les motifs de refus
Minimiser les risques
Ne pas entrer dans un rapport de force,
mais créer une alliance thérapeutique
DECISIONS COMPLEXES
Importance du processus décisionnel
o Les émotions
o Le temps
o Place du malade
o
Modèle paternaliste
o
Modèle autonomiste
x Place de la famille du malade
x Place des représentations
o
Collégialité (RCP)
o
Place de la question du coût
LES EMOTIONS
• Le respect
• L’autonomie
• La compassion
• La bienfaisance
• La crainte
• La non-malfaisance
L’angoisse…
P. Le Coz
Petit traité de la décision médicale
GERER LE TEMPS
« la dictature de l’urgence »
o Urgences réelles
o Urgences organisationnelles
X
X
Examen négocié
Durée d’hospitalisation
o Charge de travail
o Pression du patient
Gérer la séquence
X
X
X
X
X
X
annonce diagnostique
annonce pronostique
recueil de l’avis de patient
RCP
choix du traitement
début du traitement
Y revenir après…
PLACE DU PATIENT
•
Avant et après la RCP
•
Ne peut pas décider sans savoir !
•
Droit de ne pas savoir
•
Droit de ne pas décider
SPECIFICITE DU SUJET AGE
•
A parfois déjà accepté l’idée de la mort, et insiste
alors plus sur la qualité de vie
o Ne pas plaquer nos valeurs sur lui
•
A évolué dans un monde médical paternaliste
•
Interventionnisme de la famille
o voir quelle place la personne veut leur donner.
LA COLLEGIALITE : RCP
•
Objectivation de la situation
•
Discussion d’égal à égal
•
Chacun apporte ses compétences
•
La discussion doit permettre un consensus autour
de l’intérêt du patient
•
Où est le patient ?
AUTRES BIAIS FREQUENTS
DANS LA DECISION
•
Anticipation erronée des souhaits du patient
(projection de nos propres valeurs)
•
Le laisser décider sans lui en donner les moyens
(information biaisée)
•
Traitement de facilité
–
–
–
–
Pour
Pour
Pour
Pour
qu’il garde espoir?
que sa famille garde espoir ?
que son Dr garde espoir?
s’épargner une discussion pénible?
Espoir ou illusion ?
DECIDER AVEC UN MALADE
D’ALZHEIMER
•
•
C’est possible
Tenir compte de la maladie dans le choix du ttt
o Observance
o Fragilité
•
Tenir compte des capacités décisionnelles de la
personne
o
o
o
o
•
•
a compris sa maladie,
les enjeux du choix,
peut exprimer un choix et le justifier
il est stable dans le temps
Quelle que soit sa décision !
Rôle de la famille
Et Madame B. Marie ???
EGS SUITE A UN DEPISTAGE
DE FRAGILITES : GRILLE SEGA = 14
Antécédents :
Appendicectomie, Chirurgie de prolapsus, Hospitalisée en
Juin 2008 pour pneumopathie avec syndrome confusionnel,
DNID.
Traitement :
Kardegic, Stagid, Oméprazol, Equanil.
Conditions de vie :
Veuve, vit avec un fils, dépendance toilette, habillage,
GIR 4,
Aides à domicile:
IDE, Repas, télé alarme
EGS SUITE A UN DEPISTAGE
DE FRAGILITES : GRILLE SEGA = 14
Examen clinique :
IMC 20.2, surdité appareillée, compréhension
difficile
Examen cardio-pulmonaire et neurologique sans
particularités
Aucune doléance, pas de trouble moteur
Examen cognitif :
Troubles de mémoire depuis plusieurs mois
DTS totale
Test non réalisables
DTA probable à un stade sévère
EGS SUITE A UN DEPISTAGE
DE FRAGILITES : GRILLE SEGA = 14
Conclusion après EGS :
Sur le plan gériatrique : Altération majeure sur le plan
cognitif, importante en terme d’autonomie,
environnement favorable avec famille très présente, pas
d’altération en terme d’alimentation ni d’humeur. Qualité
de vie actuelle satisfaisante.
= Pas d’indication pour une chirurgie lourde
+ Glycémie à jeûn 0,9 g/l, proposition d’arrêter le Stagid
Décision finale :
Abstention thérapeutique et surveillance
Et Madame V. Cécile ???
Antécédents :
Appendicectomie, cholécystectomie
HTA, AC/FA, épisode dépressif ancien
Traitement actuel :
Hémigoxine, furosémide, Diffu K, Plavix, Vastarel,
Temesta, Lipantyl
Conditions de vie :
Seule, maison sur plusieurs niveaux, 3 enfants à
proximité
Femme de ménage 3h/j
Courses, budget, médicaments = enfants
Autonomie :
Aide partielle toilette, habillage
Chute récente
Clinique :
IMC 23, probable perte de poids
Surdité, déficit visuel important
Neuro RAS
Bilan cognitif normal
Biologie :
Hb 13,7, LDH 1078, créat 147µmol/l, clearance 17
ml/mn (Cock.), 30 ml/mn (aMDRD)
Au total :
Patiente de 95 ans, Lymphome diffus à grandes cellules
IPI défavorable en terme de : Âge, LDH, PS
Altération en terme d’autonomie, d’environnement,
nutrition.
Souhaite conserver sa qualité de vie et rester à domicile
Ne relève pas d’un traitement agressif de type RCVP, même si l’abstention thérapeutique aboutira à une
évolutivité de la maladie
2 mois plus tard :
AEG, fièvre
En accord avec le médecin traitant, essai de
corticothérapie à domicile, si échec, hospitalisation
en court séjour gériatrique pour bilan et devenir
(Convalescence, soins palliatifs ??)
DCD en Court Séjour Gériatrique
CONCLUSION
Objectif de l’Oncogériatrie
• Amélioration de l’état de santé des patients âgés
atteints de cancer.
• Rencontre de deux disciplines : L’Oncologie
et la Gériatrie.
CONVAINCRE - COMMUNIQUER - PARTAGER
QUELS TRAITEMENTS CHEZ LA PA ?
CHIMIOTHERAPIE
CHIRURGIE
RADIOTHERAPIE
CHIMIOTHERAPIE
« Pas assez de CHIMIOTHERAPIE peut tuer… »
« Une CHIMIOTHERAPIE A DOSE PLEINE ou rien »
Ludovico Balducci
Marseille 26 Septembre 2008 (EPOG)
CHIRURGIE
Le traitement chirurgical va t-il entraîner
plus de bénéfices que de risques ?
• Les comorbidités sont plus importantes que l’âge
• Prendre en compte l’autonomie, l’amélioration
de la qualité de vie, l’état de la relation sociale, le désir
du patient, l’avis de l’équipe soignante
• Systèmes d’évaluation des risques opératoires; ASA,
APACHE II, POSSUM
CHIRURGIE
Classification ASA
I
II
Patient en bonne santé (0,4% )
Patients atteint d’une affection systémique non
invalidante (5% )
III Patient atteint d’une affection systémique
invalidante (27% )
IV Patient atteint d’une affection invalidante mettant
en jeu le pronostic vital (55% )
V
Patient moribond ne devant pas survivre 24
heures avec ou sans intervention
E(U) En cas d’urgence on associe à la classe un E
CHIRURGIE
Gestion de la période post-opératoire :
• Etat confusionnel chez 10 à 15% des patients de plus
de 70 ans
• Dénutrition
• Perte autonomie motrice
• Risque infectieux
•…
• Anticiper avant la chirurgie la nécessité d’une
convalescence en SSR
RADIOTHERAPIE
•
Traitements identiques à ceux des plus jeunes si
leur état général le permet
•
Tolérance : pas plus toxique , en dehors de toute
pathologie associée
•
Efficacité :il n'y a pas lieu de modifier a priori un
schéma thérapeutique curatif
•
Comorbidités : DNID, surcharge pondérale
dénutrition, insuffisance respiratoire, pathologie
cardiaque (comme à tout âge…)
Pignon T,. Age is not a limiting factor for radical radioth.
Radioth Oncol, 97; 42: 107-20
RADIOTHERAPIE
Spécificités logistiques et techniques
Considérations logistiques :
o Eloignement du lieu de vie, transport
o Positionnement sur table
Contexte psychologique et socio-économique :
o Soutien familial
o Transport ou hospitalisation ?
o Hypo-fractionnement ?
RADIOTHERAPIE
Faut-il utiliser l’hypo-fractionnement ?
o Intérêt pour observance, même efficacité ?
o Risque de séquelles tardives augmente avec dose par
fraction, risque de rechute
Faut-il réduire la dose totale ?
o Pas de réduction par rapport à l’âge
Faut-il allonger l’étalement ?
o Risque de repopulation tumorale
o Peut être acceptable en situation palliative
MERCI
DE VOTRE ATTENTION !