beatles, interview pete best
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beatles, interview pete best
Paul McCartney, Pete Best, Stuart Sutcliffe, George Harrison, John Lennon. A l’Indra Club de Hambourg. BEST BEST of of THE THE BEATLES BEATLES Pete Best, premier batteur des Beatles Peter Randolph Best était de passage à Paris début 2013, invité à l’Alhambra par le groupe-hommage Love Beatles. Romain Decoret a profité de ce moment idéal pour demander à l’ex-batteur des Beatles de 1960 à 1962 des précisions bienvenues sur les débuts du fameux groupe. - JBM : Pete. qui étaient vos parents ? - Pete Best : Je suis né à Madras, en Inde, le 24 novembre 1941. Mon père, Johnny Best, était moniteur d’éducation physique dans l’armée Mon frère, Rory Best, est né en 1944. Toute ma famille est ensuite revenue en Angleterre en 1945. Nous vivions dans une grande maison à Heymans Green, dans la banlieue de West Derby, à Liverpool. Mon père est devenu promoteur sportif, il organisait des matches de boxe au Liverpool Stadium. - Comment vous êtes-vous intéressé à la batterie ? - J’avais 15 ans et je voulais être musicien. J’étais aussi un fan de l’acteur Tony Curtis et années 40 dans lequel jouait le batteur de jazz Gene Krupa. J’ai été fasciné par son jeu et c’est lui qui m’a décidé à devenir batteur. En même temps, j’écoutais et découvrais Elvis Presley, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, puis les Everly Brothers… QUARRYMEN - Quand avez-vous rencontré les Beatles pour la première fois ? - En 1959, pendant l’été, j’ai monté ce club, la Casbah, dans le grand sous-sol de la maison de mes parents, au N°8 Heymans Green, avec l’aide de ma mère, Mona. Au début c’était juste un endroit que j’utilisais pour répéter et jouer avec d’autres musiciens devant un petit public d’amis. Puis ma mère a eu l’idée d’organiser cela en club privé pour adolescents, avec une carte de membre à petit prix, et en engageant d’autres groupes. La rumeur a vite grandi et la Casbah est devenue le club où il fallait aller le week-end. Il y avait parfois 300 personnes et tous ne pouvaient entrer. Un jour, George Harrison est venu à la Casbah avec son frère Pete Harrison et Ken Brown, qui était alors le troisième guitariste des Quarrymen. George a demandé une date pour les Quarrymen. Ma mère les a engagés. Ils attiraient un public assez conséquent, surtout des étudiantes de la Quarrybank High School. Mona les a repris en résidence pendant plusieurs semaines, en alternance avec d’autres formations. - Quelle était la composition des Quarrymen à ce moment-là et quel était leur répertoire ? - Il y avait quatre guitaristes, John Lennon, le leader, Paul McCartney, George Harrison et Ken Brown, et le batteur Colin Hanton. Ils jouaient des standards du rock’n’roll, John interprétait « That’ll Be The Day » de Buddy Holly, « BeBop-A-Lula » de Gene Vincent et Paul avait déjà cette manière de chanter comme Little Richard, ou de détendre l’atmosphère avec des ballades des années 30, comme « September In The Rain », qu’il avait apprises de son père, leader et trompettiste du Jim Mac’s Jazz Band. Les Quarrymen ne bougeaient pas encore beaucoup sur scène, ce n’est venu que l’année suivante, en 1960, à Hambourg. Je m’entendais bien avec eux, particulièrement avec John, George et Ken Brown. John m’aimait bien parce que j’avais un look à la Tony Curtis/Elvis Presley. Ils me laissaient jammer avec eux sur quelques titres pendant les concerts du week-end. CASBAH - Comment était l’ambiance dans le groupe ? - Très compétitive, malgré tout. Après quelques semaines, il y a eu un incident. Le guitariste Ken Brown est arrivé très malade et n’a pas pu jouer, ma mère a quand même insisté pour le payer. Le reste des Quarrymen a refusé, ils voulaient que l’argent soit divisé en quatre plutôt qu’en cinq ! Il Au Star-Club à Hambourg. y a eu une dispute entre eux à ce sujet et comme Mona a malgré tout payé Ken Brown, ils ont Colin Hanton les a quittés pour poursuivre ses études et le groupe est devenu Johnny & The Moondogs, puis les Silver Beatles. Je tiens à souligner que cela n’a jamais été les Silver Beetles, ni les Beetles (scarabées), c’était une erreur de typo dans une annonce de concert. - Que s’est-il passé ensuite ? - Après leur départ, Ken Brown m’a persuadé de monter un groupe avec lui, les Blackjacks, pour jouer en résidence permanente à la Casbah. Ma mère m’a dit qu’elle allait m’acheter une bonne batterie pour remplacer celle que j’avais depuis mes débuts. Je suis allé au rayon musique des magasins Blackler’s et j’ai vu cette batterie Premier, un modèle Silver Blue Sparkle de couleur bleu argenté. Le son de la grosse caisse et des toms était le meilleur que j’avais jamais entendu ! Avec les Blackjacks, j’ai commencé à jouer le week-end suivant à la Casbah. Les guitaristes étaient Ken Brown et Bill Barlow, avec Chas Newby à la basse et j’étais le batteur. Le répertoire tournait autour des succès de Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, Little Richard et Chuck Berry que Ken Brown avait déjà joués avec John, Paul et George. Je chantais sur un morceau de Carl Perkins, « Matchbox », qui est devenu ma chanson-signature. Une fois oublié l’incident avec Ken Brown, George Harrison est revenu souvent avec son frère Pete pour nous voir jouer. George était un super-fan de Carl Perkins, lui et son frère avaient joué dans un groupe appelé les Perkins, avant qu’il ne rencontre John et Paul. Il appréciait vraiment ma version de « Matchbox », que j’ai continué à interpréter quand j’ai rejoint les Beatles. HAMBOURG - Quand les Beatles vous ont-ils engagé ? - En août 1960. Ils sont venus à la Casbah me demander si je pouvais éventuellement partir jouer avec eux à Hambourg pour une résidence qu’avait arrangée leur manager Allan Williams. Jusque-là, Williams les avait fait passer dans ses clubs, le Blue Angel ou le Jacaranda et leur avait trouvé une tournée en Ecosse pour accompagner le chanteur Johnny Gentle, de l’écurie du manager Larry Parnes. C’est à ce moment qu’ils étaient devenus les Silver Beatles, avec Stuart Sutcliffe à la basse. La tournée s’était assez mal déroulée, ils n’avaient 61