Au pays du super 45 tours, les enregistrements des Beatles ont

Transcription

Au pays du super 45 tours, les enregistrements des Beatles ont
L
E
S
SIMPLES FRANÇAIS
Au pays du super 45 tours, les enregistrements des Beatles ont toujours bénéficié de belles
pochettes françaises conçues avec beaucoup de goût. De ce fait on a tendance à ignorer les
simples, souvent destinés à l’exploitation dans les juke-boxes. Grave erreur, cette collection est
autant, voire plus prisée, que celle des EP, du moins jusqu’en 1965. Sorties bizarres, couplages
étranges, décalages dans le temps, pochette-photo ou non, ces disques permettent une autre
approche de l’art de John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr. Sheila aurait chanté devant le juke-box écoute ce disque, mais, auparavant, il est bon d’en faire un inventaire détaillé.
ans l’Hexagone, la production des disques
des Fab Four, sous licence Parlophone, est
d’abord distribuée par Odéon, un label
racheté par la compagnie américaine CBS qui lui
sert de base de développement en France. Odéon
est alors en perte de vitesse, son catalogue ayant
perdu des artistes comme Yves Montand ou Léo
Ferré, sa seule vedette en 1963 est Billy Bridge. Les
Beatles, totalement inconnus dans notre pays, sont
donc une signature judicieuse. Mais, après trois
années d’exploitation, fin 1965, le fond français
(Montand, Ferré, Billy Bridge, Joe Dassin, etc.) reste
chez CBS tandis que l’étiquette Odéon est reprise
par Pathé Marconi. Les Beatles se retrouvent donc
à partir de 1966 toujours sur Odéon mais distribués
par Pathé, ce qui est logique puisque c’est la filiale
française de EMI, compagnie qui détient en Angleterre le label Parlophone. De cet imbroglio, la jonction des années 1965-66 voit la multiplication des
sorties. D’une part chez Odéon/CBS (préfixe SO
puis MO) à l’automne 1965, d’autre part chez
Odéon/Pathé (préfixe FOS puis FO) début 1966
d’où des parutions décalées pour le marché des
simples par rapport aux super 45 tours.
Mais, auparavant, en 1961, les Beatles ont d’abord
enregistré à Hambourg, pour Polydor, huit titres
avec Tony Sheridan. Sous ce nom il résulte un premier EP français en septembre 1962, « When The
Saints », avec « Cry For A Shadow », « My Bonnie » et « Why ». Quand, du 16 janvier au 4 février
1964, suite à un accord conclu par leur manager
D
Brian Epstein, John, Paul, George et Ringo passent
en vedettes à l’Olympia avec Trini Lopez et Sylvie
Vartan, le disque ressort cette fois sous le nom des
Beatles. Tout d’abord en février puis en mars et
génère, au total, trois pochettes différentes. Ce premier EP enfante à son tours deux simples, sans
pochettes photo, « My Bonnie »/« The Saints » et
« Cry For A Shadow », instrumental à la Shadows
signé Lennon-Harrison, couplé à « Why ». A chaque
fois l’étiquette Polydor est imprimée en rouge. Ils
sont suivis d’un second super 45 tours, occultant
lui aussi le nom de Tony Sheridan, avec « Ain’t She
Sweet» chanté par John Lennon, «If You Love Me
Baby », « Sweet Georgia Brown » et « Nobody’s
Child ».
LES SCARABÉES BOURDONNENT
Entre-temps, Odéon, avec près d’un an de retard
sur Parlophone, presse en France les premiers
disques des Beatles en septembre 1963. Ce premier super 45 tours regroupe « Please Please
Me » et « Ask Me Why », du deuxième simple
anglais, « From Me To You », du troisième, et « I
Saw Her Standing There », du premier album.
Quatre morceaux dus au tandem John LennonPaul McCartney, produits par George Martin, fine
équipe qui opérera jusqu’en 1969 aux studios londoniens d’Abbey Road. Cette première édition sera
remplacée, en septembre 1964, par la pièce
mythique du EP dit sandwich. Ce disque offre éga-
lement le premier simple français à destination des
juke-boxes, couplant les deux hits « From Me To
You » et « Please Please Me ». Le label du disque
est jaune et il n’y a pas de pochette personnalisée.
Dans la foulée, en octobre 1963, paraît leur deuxième super 45 tours, « She Loves You », titre-vedette de leur nouveau single anglais, avec « Do You
Want To Know A Secret », « Twist And Shout »
et « A Taste Of Honey », trois morceaux de leur
premier EP britannique sur Parlophone. Il a droit à
trois pochettes dont une avec les titres des adaptations françaises. Le simple suit la même
démarche puisque « Twist And Shout » est rebaptisé d’après le succès de Sylvie Vartan « Twiste Et
Chante », en face B de « She Loves You ». L’étiquette est bleue ou orange selon les éditions, sans
pochette-photo. En janvier 1964 le tube « I Want
To Hold Your Hand » est couplé avec trois morceaux de leur deuxième abum « With The
Beatles », de novembre 1963, « It Won’t Be
Long », « I Wanna Be Your Man » et « Till There
Was You ». En simple, il donne naissance à un couplage typiquement français avec « Hold Me Tight »
en face B de « I Want To Hold Your Hand », au
label bleu ou orange. Et surtout, c’est le premier à
paraître avec une photo en pochette, reprenant
celle de leur LP « With The Beatles », réalisée par
Robert Freeman. Le B du logo-nom fait plus ou
moins référence à un scarabée, d’après la contraction du mot beetle (scarabée) avec le terme beat
(rythme) donnant Beatles. Les caractéristiques

Documents pareils