Panorama de la littérature iranienne contemporaine

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Panorama de la littérature iranienne contemporaine
Panorama de la littérature iranienne contemporaine
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Chahdortt Djavann est née en 1967 en Iran. Elle est l'une des enfants de
Pacha Khan, un seigneur que l’Ayatollah Khomeini a fait emprisonner lors de
la révolution islamique de 1979. Elle doit fuir le régime islamiste et arrive en
France en 1993, après un passage par Istanbul.
La Muette /Chahdortt Djavann.– Flammarion, 2008.
Sous la forme d’un conte, une enfant que l’on jette en prison et qui vivait avec
une tante «muette », écrit ses derniers mots dans un carnet, un cri ultime avant la
pendaison.
Je ne suis pas celle que je suis/Chahdortt Djavann.-Flammarion, 2011.
1994, à Paris : une jeune immigrée iranienne terriblement seule et en proie à la
folie décide de consulter un psychanalyste pour tenter de mettre des mots sur
son désespoir. 1990, à Bandar Abbas et à Téhéran, en Iran : le quotidien de cette
même jeune femme alors étudiante qui tente de s’opposer, de s’extirper de
l’oppression du régime politique en place.
Dowlatabadi Mahmud (1940-….) auteur de récits concernant l'immigration et
de la vie rurale, dont une grande partie est basée sur ses expériences
personnelles.
Le colonel/Mahmud Dowlatabadi.-Buchet-Chastel, 2012.
Dans une ville iranienne, le colonel est plongé dans ses pensées. Les souvenirs
de ses années passées dans l'armée du Shah affluent. Les souvenirs de ses
enfants qui ont suivi leur propre chemin, ont rejoint la garde rapprochée de
Khomeyni et ont répondu aux appels de la révolution et de la mort. Jusqu'au
moment où il va devoir s'expliquer devant la justice.
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Fariba Hachtroudi
Née en Iran, elle vit en France depuis son adolescence. Après un doctorat
d'archéologie elle devient journaliste, couvrant la guerre Iran-Irak et publiant
de nombreux reportages sur l'Iran et les droits des femmes. Son premier roman
paru au Seuil, Iran, les rives du sang, est couronné du grand prix des Droits de
l'homme en 2001.
A mon retour d’Iran.-Seuil, 2008
Après des années d'exil et de militantisme à Paris, l'auteure est retournée une
première fois clandestinement en Iran. Elle décide un second retour, légal cette
fois, qui s'avère semé de traquenards. La mécanique de ce retour est tissée à son
histoire familiale, à sa volonté de se confronter au pays et à la vie quotidienne de
ses habitants, retrouver les lieux, les paysages de son enfance.
Ron Leshem (1976-…)
Ron Leshem, journaliste, est né en Israël. Son premier roman, Beaufort, a été
adapté à l’écran par Joseph Cedar. Sous la forme d’un reportage, il décrit dans
Niloufar le quotidien des habitants de Téhéran et la réalité du pouvoir islamiste.
Niloufar /Ron Leshem.– Seuil, 2011.
Kami, jeune provincial iranien venu étudier à Téhéran, loge chez sa tante Zahra.
Loin des regards malveillants, Internet lui ouvre des portes sur le monde. A
l'université, il rencontre Niloufar, fille de la grande bourgeoisie, qui défie les
normes religieuses et l'entraîne dans les souterrains de la ville : drogue, alcool,
abandon du voile, livres interdits.
Nafisi Azar
Lire Lolita à Téhéran.- 10/18,2003
En 1995, A. Nafisi dut démissionner de l'Université de Téhéran et parvint à
réunir pendant près de deux ans sept de ses étudiantes chez elle. A travers l'étude
de Nabokov et de Scott Fitzgerald, ces jeunes filles ont appris à mettre en
question la situation politique de leur propre pays. Prix des lectrices de Elle
2005, catégorie Document, ainsi que le prix du Meilleur livre étranger en 2004.
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Bahiyyih Nakhjavani (1948-…)
Bahiyyih Nakhjavani est née en Iran, mais elle a grandi en Ouganda et a fait
ses études en Angleterre et aux Etats-Unis. Elle vit actuellement en France et
s’est consacrée de nombreuses années à l’enseignement.
La Femme qui lisait trop /Bahiyyih Nakhjavani.– Actes Sud, 2007.
A Téhéran, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Tahirih Qurratu'l-Ayn,
poétesse, vient perturber l'atmosphère qui règne au sein de ce royaume gouverné
par la tyrannique mère du souverain. A travers la figure historique de Tahirih qui
osa affronter le clergé et les théologiens de son temps, l'auteur met en scène les
enjeux de la liberté d'expression dès lors qu'elle se mesure aux interdits.
Iradj Pezechkad ( 1928-…)
Né à Téhéran, Iradj Pezechkad a travaillé au ministère de la Justice et au
minis-tère des Affaires étrangères. Il vit désormais à Paris. Il est l’auteur de
plusieurs romans et nouvelles, et traduit Voltaire et Molière en persan.
Mon oncle Napoléon /Iradj Pezechkad.– Actes Sud, 2011.
Ce roman met en scène un sous-lieutenant à la retraite qui s'identifie à Napoléon
Bonaparte, auquel il voue une admiration sans bornes, et donne à voir la société
iranienne sous un jour plein d'ironie.
Zoyâ Pirzâd (1952-…)
Zoyâ Pirzâd est née à Abadan, d’un père russe musulman et d’une mère
arménienne. Romancière, nouvelliste, traductrice, elle ouvre sur le monde
l’écriture persane sans rien céder de sa singularité. Elle a reçu en 2009 pour Le
Goût âpre des kakis le Prix Courrier International du meilleur livre étranger.
C’est moi qui éteins la lumière connut en Iran un immense succès et reçut de
nombreux prix.
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C’est moi qui éteins la lumière /Zoyâ Pirzâd.– Zulma, 2011.
A travers l'histoire de Clarisse, dont le quotidien va être boulversé par l'arrivée
de nouveaux voisins arméniens, cette fiction esquisse le portrait d'une société
patriarcale tout en restituant la réalité de la vie des Arméniens d'Iran.
Le Goût âpre des kakis /Zoyâ Pirzâd.– Zulma, 2009.
Une vieille dame se sent seule dans sa maison depuis la mort de son mari. Son
jardinier entretient le bassin, les massifs de roses et les arbres fruitiers. Elle lui
offre des kakis et un lien subtil se noue entre eux, bientôt troublé par l'apparition
de la jeune fiancée. La vieille dame revit alors auprès d'eux sa propre vie de
couple.
On s’y fera /Zoyâ Pirzâd.– Zulma, 2007.
Dans le Téhéran d'aujourd'hui, le destin d'Arezou, femme active, divorcée,
partagée entre sa mère et sa fille et, à travers lui, portrait d'une société pleine de
contradictions, où règnent encore les interdits et les non-dits.
Comme tous les après-midi/Zoyâ Pirzâd.-LGF, 2007.
Des scènes de la vie quotidienne iranienne dans lesquelles l'auteure fait le
constat de la condition féminine et montre le joug politique qui pèse sur la
société.
Un jour avant Pâques /Zoyâ Pirzâd.– Zulma, 2008.
Le narrateur se penche sur son passé et retrace la vie d'une famille arménienne
en Iran à travers trois périodes de sa vie. Il décrit son amitié lorsqu'il était enfant
avec Tahereh, fille d'un musulman. Plus tard, il tente de dissuader Alenouche, sa
fille, d'épouser un Turc musulman. Enfin bien plus tard, grâce à sa collaboratrice
Danik, il essaie de lui pardonner.
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Shalmani Abnousse
Khomeiny, Sade et moi.-Grasset, 2014.
Une petite fille de 6 ans vit la révolution iranienne à Téhéran. Exilée à Paris, elle
retrouve ce qu'elle nomme les barbus. Elle se sentira enfin libre en découvrant
Sade.
Nahal Tajadod (1960-…)
Nahal Tajadod est une femme de lettres iranienne d’expression française. Née à
Téhéran, elle s’installe en France en 1977 où elle suit des études de langues.
Elle est spécialiste du bouddhisme, du christianisme en Iran, et du poète persan
Roumi.
Roumi le brûlé /Nahal Tajadod.– Lattès, 2004.
L'histoire d'une rencontre, d'une passion et d'un mystère qui ont donné naissance
à l'un des plus grands poètes de tous les temps. Roman inspiré par l'Orient
mystique et charnel qui évoque la métamorphose d'un théologien en poète
d'amour fou.
Goli Taraghi (1939-…)
Goli Traghi est née à Téhéran. Après avoir suivi des études de philosophie aux
Etats-Unis, elle est nommée professeur de symbologie à l’Université de
Téhéran. Depuis 1979, elle choisit de vivre à Paris.
Les Trois bonnes /Goli Taraghi.– Lattès, 2004.
Goli Taraghi décrit la vie sous la révolution islamique à travers le destin de ses
trois bonnes : Delbar, la gardienne de la révolution, Zeynab, l'Afghane mariée,
Amineh, l'immigrée du Tiers-Monde.
Sadeg Hedayat (1903-1951)
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Sadeg Hedayat est un écrivain et traducteur iranien né à Téhéran en 1903 et
mort à Paris en 1951. Hedayat est considéré comme l’un des plus grands
écrivains de l’Iran moderne. Il est surtout célèbre pour son roman La Chouette
aveugle, sa-lué par les surréalistes lors de sa parution française en 1953.
Auteur d’une littéra-ture crépusculaire et insolite, hanté par ses démons et
vivant en marge de la socié-té, il porte un regard désespéré teinté d’ironie sur le
monde et la folie humaine.
La Chouette aveugle /Sadegh Hedayat.– José Corti, 1991.
La Chouette aveugle est le plus célèbre roman de l'écrivain iranien Sadegh
Hedayat; il fut salué par André Breton comme étant un des classiques du
surréalisme. Il s’agit d’un roman aux allures fantastiques, dont le narrateur,
personnage principal, est une incarnation moderne du solipsisme, survivant en
marge du monde et réduisant les autres à l'image d'ombres errantes. Fumeur
d'opium en proie à des hallucinations, il est hanté par le maléfice d'une
obsession qui tend à dévorer la réalité.
Trois gouttes de sang/Sadegh Hedayat.- Phébus 1988
Dix nouvelles lucides et amères sur la vie de couple.
Shahriar Mandanipour (1957-…)
Shariar Mandanipour est né à Shiraz en Iran. Ses premières nouvelles
paraissent en 1989, mais il est interdit de publication en Iran de 1992 à 1997,
année où il subit une tentative d’assassinat commanditée par la police secrète.
En butte à la censure, il émigre aux Etats-Unis en 2006, où il devient écrivain et
enseignant en résidence à Harvard, puis à Boston.
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En censurant un roman d’amour iranien /Shariar Mandanipour.– Seuil,
2011.
En Iran, Sara et Dara s'aiment malgré la séparation des sexes instaurée aussi bien
dans la rue que dans les jardins publics ou les bibliothèques. Les messages codés
inscrits dans les livres de la bibliothèque alternent avec des promenades se
transformant en parties de cache-cache avec les miliciens.
Fariba Vafi (1962-…)
Fariba Vafi est née en Azerbaïdjan iranien. Après un baccalauréat en
économie, elle commence à publier des textes dans divers périodiques jusqu’à la
publication de son premier recueil de nouvelles, en 1996. Elle y met en scène
des femmes qui évoquent leur passé et leur intimité. Son premier roman, paru en
2002, reçoit de nombreux prix littéraires. Depuis, Fariba Vafi a publié trois
autres romans, dont Un Secret de rue en 2008.
Un secret de rue /Fariba Vafi.– Zulma, 2011.
Père de Homeyra, la narratrice, Abou se meurt. Lors de la veillée, celle-ci se
souvient de son enfance iranienne : une rue d'un quartier pauvre, les jeux des
enfants, les froissements des tchadors, les exhortations des patriarches, des
brouilles, des conflits de générations et des connivences, et sa profonde amitié
avec Azar, une gamine sauvageonne.
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