Les Affaires

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Entreprendre, samedi 6 janvier 2007, p. 18
2007 Technologies
Le Web 2.0 séduit les entreprises québécoises
Les portails commerciaux permettant une participation active des internautes sont de plus en plus populaires
Jérôme Plantevin
Le Web 2.0 sera à la fête au Québec en 2007.
Le Web 2.0 caractérise la nouvelle façon dont les internautes conçoivent Internet, un espace où ils ne visitent plus
seulement des portails, mais veulent interagir entre eux et participer au contenu.
Une part grandissante d'internautes prennent le contrôle d'Internet. Ils écrivent des nouvelles et rapportent de l'information
en tenant des blogues et en participant à des portails comme Ohmynews et Digg. Ils écrivent des articles dans des
encyclopédies en ligne comme Wikipédia. Ils donnent leur avis et partagent leurs photos dans des portails de voyage.
Une année clé pour les initiatives commerciales
L'année dernière, plusieurs grandes entreprises québécoises ont lancé des portails et des services Internet Web 2.0.
La tendance devrait se poursuivre en 2007. Corus a inauguré en octobre un MySpace québécois, avec CKOI ton blogue, un
portail de partage de contenu et de réseaux sociaux qui héberge les page s Web des internautes, leurs blogues, leurs photos
et leurs vidéos préférées.
Telus, opérateur en télécommunications et fournisseur d'accès Internet, a ouvert sur son portail GlobeTrotter.net une zone
de partage et d'archivage de photos en ligne dans la plus pure lignée des services Web 2.0 tels Flickr et Picasa.
Enfin, Quebecor s'apprête à dévoiler Espace Canoë, un service à mi-chemin entre MySpace et YouTube, le site américain
d'hébergement et de partage de vidéos.
" En 2007, nous allons voir si les initiatives commerciales Web 2.0 fonctionnent au Québec ", indique Jean-François
Renaud, consultant en informatique chez Adviso Conseil.
" Je pense que plusieurs de ces initiatives disparaîtront. Les services qui tireront leur épingle du jeu seront ceux qui ne se
seront pas contentés de copier ce qui se fait déjà bien ailleurs ", ajoute M. Renaud.
Aux États-Unis et en Europe, on ne compte plus les sites Internet qui se sont créés ou convertis au Web 2.0. Certains,
comme MySpace, sont devenus les vedettes du Web et attirent des millions de visiteurs par mois au nez et à la barbe des
grands portails comme MSN et Yahoo!.
Ces portails récoltent d'ailleurs les fruits de leur popularité en signant d'importants contrats publicitaires.
News Corp, propriétaire de MySpace, a signé un juteux contrat avec le moteur de recherche et régie publicitaire Google qui
prévoit le versement d'une partie des revenus tirés des annonces affichées sur MySpace et d'autres sites de News Corp par
Google. Le contrat prévoit le versement d'au moins 900 M$ US sur trois ans.
La microdiffusion poursuivra sur sa lancée
Autre tendance à suivre en 2007 : la microdiffusion (ou microbroadcasting), c'est-à-dire la production et la diffusion de
bandes sonores et de vidéos sur Internet par des professionnels de la télédiffusion, mais aussi par de nouveaux acteurs, tant
des amateurs que des entreprises qui souhaitent profiter de la popularité de ce type de contenu sur le Web.
" La microbroadcasting a explosé en 2006 et cela devrait se poursuivre ", dit Mark Goldberg, analyste en
télécommunications chez Mark H. Goldberg and Associates.
Outre les productions - de plus ou moins bonne qualité - de milliers d'amateurs, plusieurs entreprises québécoises qui ne
faisaient pas de télédiffusion auparavant proposent désormais sur leur site des versions audio et vidéo de leurs contenus,
telles que Branchez vous! Transcontinental Juste pour Rire et le Club de hockey Canadien
telles que Branchez-vous!, Transcontinental, Juste pour Rire et le Club de hockey Canadien.
La microdiffusion professionnelle devrait profiter en premier lieu aux spécialistes de la production vidéo, mais aussi aux
entreprises de services spécialisées dans la compression, l'hébergement et la diffusion de ce contenu, comme les
montréalaises Pecunia et Stream The World.
La microsdiffusion faite par des amateurs va conduire pour sa part à la multiplication des plateformes Internet
d'hébergement et de diffusion de vidéos comme celles de l'américaine YouTube et de la française Dailymotion.
Déjà, les premiers sosies québécois de YouTube sont apparus : etoiles-du-Web.com, tonclip.com et tontuyau.com sont tous
réalisés par des entrepreneurs indépendants. " Je ne serais pas étonné que de grands groupes lancent prochainement des
services similaires ", prédisait M. Renaud, interrogé à peine quelques jours avant le lancement, à la mi-décembre, du site
zip.tv du spécialiste canadien de la location de DVD Zip.ca.
" Le succès de ces plateformes dépendra toutefois de la façon dont elles sauront faire respecter les droits d'auteurs ", précise
M. Goldberg.
Rappelons que Google, qui a racheté YouTube, a été obligée sous peine de poursuites de faire le ménage et de bloquer les
contenus diffusés sans l'accord de leurs auteurs.
De plus en plus de chaînes de télé en ligne
L'année 2007 sera aussi celle des des chaînes de télé disponibles en continu sur le Web.
Les premières chaînes de télé en ligne québécoises sont apparues il y a quelques mois.
Quebecor diffuse TVA, LCN, Canal Argent et Canal Savoir en direct sur le Web. D'autres chaînes - et pas seulement des
prolongements de chaînes traditionnelles - pourraient voir le jour.
" De plus en plus de personnes ne veulent pas payer un abonnement télé en plus de leur abonnement Internet, dit M.
Goldberg. Avec un accès Internet, on peut désormais regarder la télévision sur des portails comme Webtvfree qui regroupe
plus de 1 500 télés en ligne. Certaines entreprises s'intéressent à ce phénomène, et ce ne sont pas forcément les
télédiffuseurs traditionnels. "

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