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COVER STORY
Patrimoine et modernité,
quelle interface ?
FADI CHINIARA
ARCHITECTE
Entre Beyrouth historique et Beyrouth contemporaine, la capitale Libanaise balance et tangue.
Mais à deux vitesses, du moins apparemment ;
car si la mutation du tissu bâti est parfois spectaculaire, celle parallèle, de l’équipement du pays en
infrastructures stratégiques d’accompagnement reste
beaucoup moins ressentie, moins visible.
Comment faut-il naviguer entre le passé et le futur ?
S’attacher aux vieilles pierres qui rassurent, et considérer nos territoires architecturaux et urbains
comme de simples réservoirs de traditions ?
Ou bien transformer Beyrouth en une cité « globale », à l’image des « Villes-Monde » actuelles ?
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N’y aurait-il pas dans l’un un risque d’entraver
l’évolution vers une ville en accord avec le monde
contemporain ?
Et dans l’autre un risque de déséquilibrage qui
pourrait être fatal ?
Et partant, et en attendant d’adopter une vraie
stratégie d’état aménageur et planificateur, la solution
médiane la plus pertinente ne serait-elle pas de
s’engager dans un processus de développement
continu de notre société, en veillant en filigrane à
la cohérence entre « ce qui est » et « ce qui sera » ?
Et de prôner ainsi une culture de l’expérimentation
réfléchie et mesurée pouvant ouvrir des horizons
nouveaux ?
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D’entrée de jeu, soyons clairs ; les appellations modernité et
patrimoine ne se réfèrent pas strictement au « bâtiment »,
comme pourrait le laisser penser le débat ambiant ; ceci serait
réducteur, à la limite de l’improductif.
Elles sont plutôt devenues de nos jours indiscutablement inhérentes à un contentieux beaucoup plus vaste et global, celui
d’un montage complexe et « intelligent », associant les facettes
sociales, économiques, technologiques, urbaines, environnementales, en plus de celle des réseaux de télécommunication ; lequel
montage se doit surtout d’être toujours cohérent ;
Force est donc de constater maintenant que le fonctionnement
des villes dépendrait dorénavant de beaucoup de critères nouveaux et de facteurs qui excèdent largement leur logique interne.
Parmi ces facteurs, les flux, qu’ils soient physiques ou technologiques, qui entrent en conflit avec les lieux et leur identité ;
Et c’est tout le défi posé aujourd’hui, à l’échelle de la planète, à
l’urbanisme et à l’architecture de ce troisième millénaire ».
Mais si la notion de patrimoine a l’âge de l’humanité, car relative
aux legs successifs des générations, la modernité urbaine quant
à elle n’est pas non plus l’affaire du jour ; elle a toujours été, et
continuera à être, car relative au développement vital obligé,
« sort » inéluctable des sociétés ;
dans le cas de Beyrouth, l’origine de l’agglomération remonte à
l’âge de Bronze , lorsqu’elle s’est implantée pour des raisons
économiques et d’échanges évidentes autour d’une crique qui
deviendra plus tard le Port de Beyrouth… ; viendra tour à tour
le développement et la « modernisation » de la ville des
époques Cananéenne et Phénicienne ; ensuite se superposeront les occupations Romaines et Byzantines; et plus en aval
encore se succèderont la période Ottomane (1839-1920), et le
Mandat français (1920-1943), jusqu’à la période récente, ellemême segmentée en quelques sept décennies non moins significatives du point de vue de la modernisation… ;
A ce stade, il serait donc légitime de poser encore une question
fondamentale :
Que sommes nous exactement en train de faire aujourd’hui de
la ville de Beyrouth ? Sommes nous réellement en train de la
développer dans le vrai sens utile du terme ?
A bien y regarder de près, et lorsqu’on travaille sur les différentes parties de la ville, et en particulier sur ses quartiers anciens,
l’on découvre et l’on comprend que le seul moteur et
déclencheur du phénomène de « mutation » urbaine qui est
véritablement en marche n’est pas celui qui aurait dû être issu
d’une réflexion d’aménageur entière et exhaustive ; il se limite
par contre au bon vouloir d’un secteur privé généralement
focalisé sur la marge de bénéfices au travers des programmes
de logements luxueux de grande surface, plus que sur la marge
d’amélioration de la condition urbaine des citoyens ;
En opérant périodiquement, ce même secteur privé suscite par
à-coups de très fortes vagues de pressions immobilières, et ce
faisant, entraîne toutes sortes de déséquilibres, vécus quotidiennement par nombre de citoyens, et dont nous pouvons
citer les principaux :
- des déplacements d’habitants autochtones en raison de
l’acquisition par des tiers des immeubles anciens puis de leur
destruction, et de la hausse exorbitante du prix du mètre
carré offert à la vente, qui s’en suit ; et l’on conviendra que si
tout développement est normalement supposé améliorer la
vie des habitants en leur proposant des alternatives potentiellement accessibles, celui-ci par contre, entraîne un phénomène inverse et malheureusement irréversible, celui de la
migration des anciens habitants loin de leurs quartiers, vers
d’autres lieux, d’autres cieux… ;
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- une densification prématurée et encombrante des quartiers ;
- la saturation et la congestion des artères routières de la ville,
que ce soit en raison de chantiers gigantesques engagés dans
des tissus bâtis anciens et délicats, ou en raison de ces « centrales à mètres carrés », générant à gogo des logements ou
des bureaux ; de véritables « villes verticales » créées, insufflant des flux additifs de véhicules dans la ville, dont le réseau
de déplacements routiers devient mathématiquement souscalibré en termes de capacité de réception et de gestion de
ces mêmes flux ;
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A Beyrouth donc, comme d’ailleurs dans la plupart des régions
libanaises, la mémoire historique bâtie s’estompe actuellement,
au gré de la raison économique galopante ;
Les traces patrimoniales et souvent archéologiques, berceau
d’une mémoire plusieurs fois millénaire, et d’une richesse infinie,
deviennent de plus en plus isolées, fragmentées, dépouillées de
leur contexte spatial d’origine, pour que vive à la place une
« sorte de mémoire » promotionnelle envahissante, qui semble
généralement rudement parachutée dans le panorama
d’origine, sans transition apparente ;
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Mais la fabrication de la ville doit-elle nécessairement se faire en
dégradant les espaces chargés des atomes de la mémoire, voire
de l’identité ?
Et le résultat actuel en vaut-il vraiment la peine ?
Car si l’on parle à juste titre de la richesse du patrimoine historique de Beyrouth, serait-on déjà en mesure de parler de
trésors de l’architecture contemporaine ?
A ce jour, l’on est en droit d’en douter fortement;
Effectivement, l’on vibre très peu devant la plupart de « ces
essais de modernité » architecturaux isolés ; le libre cours
novateur n’y transparaît pas franchement, et l’amour du
pastiche, souvent mal placé, y bride encore les élans ;
Beaucoup de ces oeuvres ne semblent en tout cas pas avoir fait
la part des tensions géographiques et historiques intenses qui
sont omniprésentes dans les quartiers de Beyrouth, et dont la
lecture et la compréhension sont indispensables à la détermination du devenir de ces lieux vécus ;
Malheureusement ou heureusement, on ne sait plus vraiment,
la promenade architecturale à Beyrouth reste encore plutôt
habituelle, peu surprenante, et ceci malgré les excroissances
inopinées de béton qui affichent leur triste isolement urbain par
leurs « dépassements » en hauteur … ; Car bien que l’on sache
percer le plafond architectural ambiant par la prouesse de
l’investisseur et la latitude du règlement, l’on n’arrive pas encore
à s’inscrire dans un paysage urbain amical, de grande qualité
esthétique et paysagère ;
Alors, le temps d’emprunter le chemin de la vraie modernité
innovante et utile, il serait peut-être plus pertinent que nous
nous accrochions dur comme fer, et pour toute fin utile, à notre
seule richesse de base acquise, à savoir le patrimoine bâti légué
par nos grands-pères et forgé par leurs mains ;
Ce sera toujours ça de gagné, en attendant ;
Pour être concret, Il s’agirait principalement de nous atteler à
sauvegarder les quartiers de la ceinture urbaine autour du
centre-ville qui totalisent une surface approximative de 215
hectares environ ; car leur grande valeur historique découlant
de la période Ottomane (1839-1920), du Mandat français
(1920-1943) et de la période récente, ainsi que la qualité de
leur tissu urbain sont en danger réel, et font l’objet de mutations
urbaines qui commencent à ébranler sérieusement leur configuration et leur physionomie de base ;
On l’aura donc compris, la vraie modernité, innovante et utile,
ainsi que ses icônes n’ont pas encore vraiment, à notre avis, vus
le jour à Beyrouth ; Mais il est utile de continuer à espérer, et
surtout à réfléchir à comment y arriver ;
En 1931, et en France, un « certain » Le Corbusier, avec la villa
SAVOYE, l’avait bien prouvé ;
Devenue à cette époque l’icône de l’architecture moderne, elle
prônait cinq points nouveaux : les pilotis, les plans et les façades
libres, les fenêtres en longueur et le toit terrasse ; et là, il n’y a
aucun doute, la concomitance fondamentale entre la modernité
et l’innovation utile était bien au rendez-vous ;
Un Auguste Perret en 1922 l’a prouvé aussi, qui, à travers l’église
Notre-Dame- de-la-consolation au Raincy, a conçu « un manifeste » des possibilités d’un matériau encore récent à cette
époque, le béton ;
Et pourquoi pas l’exemple plus contemporain de Macary,
Zublena, Regembal et Costantini qui ont aussi mis leur touche
en 1998 en « suspendant » à de fines aiguilles d’acier un toit
elliptique de 17.000 tonnes qui semble flotter en apesanteur
sur le stade de France à St.Denis, dynamisant ainsi toute une
zône en fort dépérissement urbain ; Un symbole de modernité
qui en plus de la dimension sportive, se voulait aussi innovant
dans ses portées économique, sociale et urbaine particulières
car ayant joué le rôle de commutateur principal dans la requali-
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fication d’une zone en friche, stratégique du point de vue de la
géographie, aux portes Nord-Est de Paris ; et le pari fut notoirement gagné ;
Nous citerons encore un quatrième exemple, d’une dimension
urbaine plus grande, celui du quartier « @ 21 » à Barcelone où
l’on a vu l’instance municipale initier un mécanisme pour
l’élaboration d’un grand projet innovant de dynamisation
économique, dans le domaine de la technologie de pointe,
générant ainsi l’édification de tout un quartier tertiaire moderne
nouveau ;
Un projet prônant une gestion participative mixte, municipale
et privée, associant pratiquement les propriétaires terriens et
l’ensemble des ayant – droit de tout un secteur à un montage
tourné vers les réseaux de télécommunication ; et qui a effectivement aidé à renforcer Barcelone dans le créneau de la compétitivité internationale ;
Peut-on donc parler d’interface entre une vraie modernité et le
patrimoine à Beyrouth, ou tout simplement de l’empiètement sur
le tissu traditionnel ancien d’une modernité somme toute
encore artificielle et parfois trompeuse?
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Et dès lors, doit-on laisser cette métropole glisser vers une
figure de ville faussement mutante, hybride à satiété ?
Il sera toujours temps, si vraiment ça devenait inéluctable un
jour, d’abandonner nos références classiques à des points
d’ancrage fixe, pour nous mettre totalement à l’heure mondiale
des réseaux de communication et à leur système complexe
d’interaction ; Système dans lequel le lieu ne compte plus vraiment, bannissant ainsi les repères usuels de toute une société ;
C’est seulement ce jour là que la ville de Beyrouth cessera
probablement, au nom d’une modernité hautement technologique et compétitive, d’être une entité complète, possédant un seul « centre » identifié comme tel ;
Ce n’est que ce jour là, quand l’évolutivité sera justifiée par la
stricte utilité publique collective, que Beyrouth pourra, à la
limite, être libre de toute configuration structurante traditionnelle, et devenir constamment comme suspendue entre ses
origines et son devenir, dans ce qui pourrait être appelé le
temps de « l’intervalle » ;
Mais rêvons tout en restant terre à terre ; car malheureusement, avec l’urbanisation à Beyrouth et dans sa proche couronne qui continue à progresser au pas de charge, le long des
principaux axes de circulation, sans fournir vraiment un cadre
urbain cohérent, n’aide pas spécialement à ménager l’avenir, ni
à paver la voie à une évolution saine et compétitive de la ville et
de ses différentes composantes spatiales ;
Ce que l’ont pourrait qualifier de manque d’organisation des
développements urbains ponctuels ou d’absence de stratégie
réaliste, régionale, ou même territoriale, pèsent donc lourdement sur les capacités de croissance saine du pays, et par suite,
de sa capitale historique Beyrouth ;
Et l’absence de maîtrise de la croissance spatiale, le gaspillage
d’espace, ressource très limitée surtout à l’intérieur de Beyrouth
intra-muros, mais aussi dans le « grand Beyrouth », risquent de
compromettre l’avenir du développement économique et la
qualité du cadre de vie auxquels on devrait être en droit
d’aspirer.
A noter que la gravité réelle réside surtout dans le fait que des
développements urbains qui peuvent être très intéressants, sont
pensés indépendamment des temporalités adéquates et de
tout critère de complémentarité avec les lieux investis ;
A titre d’exemple, et dès 1940, la constitution d’un maillage
autoroutier fut considérée à juste titre comme l’outil de
modernisation de Beyrouth par le schéma directeur de 1963 ;
Mais le décalage de la mise en œuvre des travaux, qui ne virent
un début d’exécution qu’une trentaine d’années plus tard, en
raison d’une série d’évènements majeurs, n’a pas arrangé les
choses ; la surface urbanisée ayant entre-temps quasiment doublé, et les besoins devenus notoirement différents ; en plus des
micro fragmentations spatiales qui se sont formées en périphérie directe de Beyrouth, donnant le ton à un début de cacophonie urbaine, antinomique de la modernité.
Nous mesurons mieux l’impact négatif de ces décalages quand
on sait que les liens entre le transport et l’aménagement des
espaces existent à toutes les échelles, et plus particulièrement
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séquente de la valeur du sol qui s’en suivra rendra de plus en
plus aléatoire la capacité de l’instance étatique ou municipale à
faire prévaloir la raison de l’utilité publique et à activer, si besoin
est, la procédure de l’expropriation ;
Malheureusement donc, le « temps » des projets de promotion
immobilière est autrement plus rapide que le temps
d’amélioration et de rajeunissement de la ville ;
Le challenge est énorme, on le voit ; Il faut donc se doter de
moyens rapides, capables d’aider notre capitale Beyrouth
accéder à la modernité ; les dysfonctionnements sinon
s’accumuleront, et pourront devenir fatals ;
A quand donc les zones à « urbanisation différée dans le
temps » décrétées par l’état aménageur pour des raisons
d’utilité publique ? (A l’instar des Zones d’Aménagement
Différées à la française – ZAD)
Et par suite, à quand le grand chantier soutenu de la modernisation urbaine à Beyrouth ?
aux niveaux de la forme urbaine et de la silhouette architecturale ; L’on a donc appris, à nos dépends, que la modernité est
incompatible avec des décalages temporels importants, dans un
monde technologique évolutif où tout bouge rapidement, concomitamment à la trajectoire de croissance démographique
naturelle ;Un autre problème relatif à la temporalité ambiante
participe aussi à diminuer nos chances d’évolution urbaine saine
et équilibrée ; à savoir qu’aujourd’hui, et en raison de la raréfaction des terrains à Beyrouth intra muros, ce sont les poches
spatiales de la première couronne qui ont été engagées dans un
cycle de transformations et de modification de l’occupation
actuelle de leurs sols, et ceci, encore une fois par le biais de la
promotion immobilière;
C’est donc encore une fois le processus des causes à effets qui
prend le dessus, et non pas celui, volontariste et éclairé, de
l’urbanisme et de ses mécanismes réguliers ;
Ce dernier qui se doit normalement et prioritairement
d’améliorer la base infrastructurelle et de renforcer les équipements utiles à la bonne gestion de la ville et de ses banlieues
proches, se trouve ainsi surpassé ; en notant que la hausse con-
Quelles seraient les pistes à tracer et à suivre ?
A l’ombre de la mutation somme toute incontrôlée aux niveaux
de la vision d’ensemble et du caractère évolutif foudroyant dû à
la raison économique privée, à la pression immobilière et à la
spéculation, l’on devrait urgemment passer à l’ère de l’état
aménageur et planificateur, et nous doter au plus vite de plans
directeurs à caractère obligatoire, voire impératif ;
L’objectif de ces documents serait multiple, et intransigeant :
- conserver un environnement sain, impérativement protégé ;
- définir les orientations stratégiques pour la ville de Beyrouth
et de ses environs, en termes de réseaux, d’équipement, et de
dynamisation technologique et urbaine.
- délimiter et conserver, même par le biais de la préemption et
de l’expropriation, une structure spatiale intéressante, au centre et sur la périphérie, qui réunirait les prototypes caractéristiques des phases urbaines successives qu’a connu Beyrouth,
et qui servirait de matrice à toute stratégie à moyen et long
termes ;
- répertorier et sauvegarder une trame patrimoniale significative et « intouchable » qui serait la garante de la confirmation
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de notre mémoire, de notre différence, de notre identité
envers et contre la vague de la mondialisation, où tout fini par
se diluer et se fondre ;
O. Mongin a bien écrit : « la condition urbaine continue de se
métamorphoser sous les effets de la mondialisation… et les
phénomènes de métropolisation, quels que soient leur échelle,
dessinent de nouvelles figures territoriales… celles-ci mettent
en question une conception de la ville pensée jusque là, à
partir du modèle circonscrit et autonome de la ville historique. » Est-on donc rentrés dans l’ère de la disparition de la
mémoire architecturale et urbaine ?
Il faut dans tous les cas être conscients que le vrai problème
pour Beyrouth est que cette cité historique vivante, de par sa
nature même, a été, et sera toujours appelée à évoluer sous
l’effet de mutations socio-économiques et culturelles ; ceci
rendra donc encore plus ardue et encore plus difficile toute
évaluation en fonction de critères d’authenticité, et plus aléatoire toute politique de conservation,
Devons-nous pour autant nous avouer vaincus ? Evidemment
non. Car nous savons aussi que la mémoire peut se perpétuer
en dépit de tout, soit selon des mécanismes visuels simples, soit
selon des mécanismes de restitution ; Mais dans les deux cas, il
faut veiller à s’y référer au moment opportun, comme éléments
d’ancrage majeurs de toute réflexion.
Et l’on a pour preuve la ville de Paris où la mémoire de cette
métropole sans cesse innovante est majoritairement sauve-
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gardée et mise en valeur, par le biais de mécanismes juridiques
de classement et de gestion, mais aussi par le biais d’actions de
dynamisation urbaines, où les éléments de la mémoire urbaine
sont souvent au cœur des opérations d’aménagement, démocratisées et concertées ;
La solution se cache peut-être là ;
L’architecture de la mémoire dite traditionnelle de Beyrouth,
tout en restant un témoin de la culture de nos grands-pères, et
une trace de notre mémoire collective, n’en est pas moins porteuse de valeur sûre au niveau économique, et qui prend tout
son sens dans un pays à vocation touristique comme le nôtre ;
Les projets architecturaux ou urbains nouveaux à Beyrouth et
dans ses proches couronnes devraient donc s’inscrire dans la
durée, c’est à dire être garants de la continuité tout en ménageant les temps de la ville à venir ; ils ne doivent en aucun cas
constituer des éléments disparates, incohérents ;
il ne serait donc pas déplacé d’affirmer qu’ à chaque étape de sa
densification, la ville doit paraître comme « achevée », en tous
cas équilibrée, savamment articulée. Ce qui veut dire que la
symphonie ainsi formée par la structure ancienne, la structure
en formation et la structure invisible du futur se doit de rester
perpétuellement en osmose physique, fonctionnelle et disonsle, poétique surtout ;
La contradiction doit cesser de nous assaillir : désirs de lien et
de rupture, d’ancrage et de mouvement, de conformité ou
d’émancipation de ces traditions;
Allons de l’avant ;
Nous sommes conscients que la tradition est difficile à ignorer,
du moins affectivement ; et que la modernité ne se refuse pas,
du moins par l’obligation d’échanges culturels et économiques
avec autrui ;
Nous sommes convaincus aussi que l’architecture à Beyrouth
devrait dépasser la condition de l’art du « supplément », de
l’objet en plus dans la ville ; Elle ne doit pas s’arrêter à l’illustration
d’un programme, mais savoir s’inscrire dans un réel en perpétuel devenir, sans fermer la porte aux incertitudes des évolutions, à la perméabilité des potentiels ;
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Comment alors inventer les règles de demain ? Et sur quelle
base ? et n’est-il pas plus judicieux de décider en connaissance
de cause ?
Dans quel cadre et pour quelles raisons oeuvrerons nous
désormais à la conservation, à la rénovation ou à la transformation du patrimoine de notre métropole libanaise ?
Aurons-nous jamais encore besoin de la Charte de Venise ? Des
recommandations de l’UNESCO ? Ou seraient-elles devenues
insignifiantes pour nous ? Nous abordons ainsi la notion
« d’Ensemble Historique » existant dans certains quartiers traditionnels de Beyrouth ;
14 |
A cet égard, la Charte de Venise de 1964 considère comme
ensemble historique « tout groupement de constructions constituant une agglomération qui par son homogénéité, comme
par son unité architecturale et esthétique, présente par ellemême un intérêt historique, archéologique ou artistique ».
Le paragraphe C, clause 24 du texte d’orientation de l’UNESCO
stipule, entre autres :
« …Un monument, un ensemble ou un site…devraient :
soit représenter un chef-d’œuvre… soit apporter un témoignage
unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou
une civilisation vivante ou disparue… soit offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou
technologique ou de paysage illustrant une période significative
de l’histoire humaine… »
L’introduction du texte d’orientation de l’UNESCO devant
guider la mise en œuvre de la Convention du Patrimoine mondial stipule quant à elle : « Le patrimoine culturel et naturel fait
partie des biens inestimables et irremplaçables non seulement
de chaque nation mais de l’humanité entière… » Sans oublier
non plus cette orientation de l’UNESCO, qui stipule que « les
ensembles urbains susceptibles d’êtres inscrits sur la liste du patrimoine mondial sont, entre autres, les villes nouvelles du 20e
siècle dont l’organisation urbaine originale reste très lisible et
leur authenticité certaine, mais qui ont leur avenir obéré par
une évolution en grande partie incontrôlable… » ;
Il est en effet grand temps que l’administration compétente
franchisse une étape importante de la sauvegarde du patrimoine Beyrouthin, en faisant l’inventaire de zones revêtant une
importance fondamentale, à travers des relevés cartographiques
contextuels des ensembles et des unités, et des photographies
aériennes avec saisies photométriques des données ;
A partir de là, tout travail de projet devra obligatoirement donc
prendre appui sur l’ensemble de ces données, pour bien poser
les hypothèses de transformation et de développement, et
donc de mutation ;
En effet, la mutation se caractérise par un changement
d’affectation, c’est-à-dire par une transformation d’un état à un
autre ; Dans la ville, elle se fait dans une optique tant architecturale qu’urbaine, et les modifications peuvent être majeures ou
ponctuelles ;
Cette même mutation se matérialise par une « déstructuration/
restructuration » des états fonctionnels et matériels des lieux ;
Le défi est grand ; car la mutation peut être positive, dans le sens
de la progression et de la dynamisation d’un lieu, ou négative,
dans le sens de la perte de vitesse, du délabrement, de la
désorganisation et du dysfonctionnement ; car souvent, si l’on
n’y est pas préparés, l’émergence de projets contemporains,
notamment résultant de dynamiques économiques soudaines
et brutales, pouvant mettre fortement en péril les éléments
d’ancrages territoriaux que sont les tissus traditionnels d’une
ville, même d’un pays ; A nous donc de faire de sorte que
l’architecture puisse ouvrir des horizons vers une vie plus inventive, plus respectueuse des équilibres vitaux des citoyens.
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Mais comment penser l’architecture ou les architectures des
nouvelles métropoles en échappant au diktat du « prêt à
penser », pour tenter d’inscrire toute réflexion au carrefour de
cette trilogie que constituent la géographie, l’histoire, et la
nécessité d’évoluer ? Il serait tout simplement anormal de ne
pas essayer de trouver aujourd’hui, et sans plus attendre, les
moyens adéquats de cadrer nos actions, de les canaliser et d’en
réduire les impacts négatifs, surtout sur la trame patrimoniale
existante dûment héritée ;
Au final, nous espérerons que la réflexion tant attendue puisse
avant tout améliorer la qualité du cadre de vie ambiant, et préparer un avenir moderne, inventif et sain à nos générations
futures ; Car de son degré d’aboutissement dépendra dorénavant l’implantation ou pas, à Beyrouth et à travers le pays,
d’activités à haute valeur ajoutée, très nécessaires à notre économie dans un contexte de concurrence régionale et mondiale
accrue ; Et l’on ne dira jamais assez qu’à cet égard, le « patrimoine hérité » constitue une « matière refuge » de base que
beaucoup d’autres pays n’ont pas ; un catalyseur rare et cher,
seul garant du bon ancrage des projets et des compositions
urbaines à venir à nos structures d’origine ;
Ne le dilapidons pas ;
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Autorités,
opinion publique
et architectes
dans le collimateur
de la préservation
du patrimoine.
ZIAD AKL
Architecte Urbaniste
Qu’est-ce que le patrimoine ?
Évolution de la notion.
Pourquoi le préserver ?
Le patrimoine et la pression foncière.
La dimension socio-économique.
La transformation de la ville sur elle-même.
L’indemnisation indirecte.
Le patrimoine : une force positive.
Densités actuelles et modénatures.
Des voies à explorer.
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Le patrimoine, c’est quoi ?
Ces questions se posent dans la problématique difficile de la
sauvegarde des monuments que nos ancêtres nous ont légués,
et qui nous appellent à notre tour à prendre des décisions à son
égard. Le patrimoine, c’est quoi ? C’est une question à laquelle il
est difficile de répondre avec précision puisqu’elle fait référence
à des valeurs culturelles et sociologiques, donc de nature relative. Jusqu’avant la guerre, le problème se posait d’une manière
relativement simple. Vous alliez dans une ville médiévale par
exemple, le patrimoine était la cathédrale de style roman,
gothique ou baroque, c’était l’hôtel de ville, le beffroi ; les choses
étaient claires : devaient appartenir au patrimoine ces objets
architecturaux exceptionnels.
Évolution de la notion
Ensuite, grâce aux fruits de la Charte de Venise, le patrimoine
s’est élargi. Le patrimoine n’est plus seulement des édifices
exceptionnels qui appartiennent à l’élite de l’art de construire,
mais c’est aussi des constructions plus modestes dans lesquelles
des générations entières ont passé une partie de leur vie, et y
ont laissé des témoignages de leur mode et de leur cadre de
vie, un tissu urbain et social, un ensemble qui constitue en soi un
modèle de construire et de vivre dans les villes et les campagnes d’autrefois.
En résumé, le patrimoine n’est plus constitué uniquement de
cette élite de l’architecture que sont mosquées, cathédrales,
palais, châteaux, mais aussi de maisons plus modestes,
témoignage clair d’une situation sociale qui n’est plus celle
d’aujourd’hui, mais qui constitue un maillon important de
l’histoire de nos sociétés.
Ceci dit, sauver le patrimoine pour
quelle raison ?
Nous défendons le patrimoine, parce que nous sommes convaincus qu’il a une valeur ; il est incompréhensible de défendre
ce qui n’a pas de valeur. Une partie tout au moins notable de la
population attache à son patrimoine une valeur ou des valeurs,
sauf dans les cas de figure où les philosophies politiques en
place contestent pour des raisons doctrinaires toute valeur au
patrimoine tel que nous le comprenons. Le patrimoine est
généralement constitué de beaux monuments et la beauté
étant en soi une chose rare et précieuse, elle devait être conservée surtout pour la connaissance et l’enseignement.
Ceci met en évidence une première valeur: la valeur esthétique. Quand un observateur se trouve devant un monument,
ou un objet ancien, il ne dit pas c’est ancien, il dit c’est beau.
Mais une confusion assez facile s’établit entre vieux et beau.
Par ailleurs, les monuments d’hier sont souvent le support d’une
fonction utile (équipement public) et remplissent un rôle dans
la société. S’ils venaient à disparaître, où irons-nous pour mettre
toutes les fonctions que ces bâtiments abritaient ?
En effet, beaucoup de bâtiments anciens continuent à remplir
un rôle important dans le déroulement de notre vie quotidienne et protègent en partie notre société. C’est pour cela que
lors des révolutions sociales qui s’opèrent parfois, leur prise de
contrôle par les masses révolutionnaires symbolise le pouvoir
qui est en marche vers le changement.
Autre valeur que l’on trouve mise en évidence chez certains
auteurs, Ruskin par exemple, c’est celle de la connaissance. En
effet le monument est un témoignage du passé, et une source
de connaissance du passé.
Or pour l’équilibre de l’Humanité et celui de notre société, la
connaissance de son passé est un élément fondamental.
Ce qui veut dire que toute démolition de sources de la connaissance historique est un crime contre la mémoire de l’Humanité.
Ainsi apparaît donc la valeur éducative.
Et enfin, comment de ne pas réaliser l’existence de la valeur
économique. Comment ne pas se rendre compte que le patrimoine rapporte beaucoup d’argent. Imaginons que tous les
vestiges des civilisations antérieures au Proche et Moyen Orient
disparaissaient du Liban, de Syrie, de la Turquie, de la Palestine,
de l’Égypte, etc… La disparition du tissu traditionnel détruit en
même temps le tissu social à cause des liens qui sont tissés
entre la trame physique de la ville et la communauté qui y vit.
Le patrimoine et la pression foncière
Au Liban, on reconnaît les effets conjugués de la pression foncière et de l’incapacité des autorités publiques soit à baisser les
coefficients trop élevés dans les zones susceptibles à être
protégées soit à indemniser les propriétaires ayant subi un
préjudice par suite du classement de leur bien.
Je considère qu’il y a injustice et par conséquent préjudice
quand une réglementation dans un quartier en question autorise à une parcelle de terrain ce qu’elle interdit à l’autre, pourtant frappées toutes les deux par les mêmes servitudes et
coefficient. L’on comprend le désarroi des uns face à l’arrogance
des autres. Et quand il y a préjudice, il y a indemnisation, ou
compensation. Au lieu de se mettre à la recherche, dans
l’urgence, d’une solution qui épargnera à ce pays la perte systématique et exhaustive de son passé, on polémique via des
slogans qui sonnent fort mais au contenu à redéfinir, donnant
généreusement le temps au patrimoine, par maisons isolées ou
par îlots entiers, de jouer son troublant jeu de victime consentante face à ses bourreaux. Suffit-il que chaque ministre de la
culture, en prenant en charge son ministère, prenne l’initiative
d’envoyer sur le terrain une équipe d’architectes faire l’inventaire
des maisons à préserver pour sauver pour autant ce patrimoine ?
La dimension socio-économique
Pourquoi chaque nouveau ministre ignore-t-il que l’inventaire
de son prédécesseur a mené …à des démolitions ? Pourquoi,
après chaque inventaire, des maisons sont abattues ? Pourquoi
chaque inventaire ressemble tristement à une « Schindler
List » ? Parce que notre vénération pour le patrimoine ancien,
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notre attachement aux choses du passé sont un véritable paradoxe. Nous avons un penchant intellectuel, affectif, esthétique
pour la préservation des vieilles pierres, mais nous refusons à
voir en elles une évidente fonction sociale et économique. Pour
beaucoup de gens tout était toujours mieux avant. C’est une
mythologie romantique dans laquelle nous baignons depuis
l’enfance. Face à la pression foncière et à notre découragement
de voir s’élaborer une politique urbaine concertée privilégiant la
survie ou surtout la vie des patrimoines dans des délais qui ne
seraient pas posthumes, il nous faut aborder la question de
manière imaginative, audacieuse, et opérationnelle.
La transformation de la ville sur elle-même
Aujourd’hui Beyrouth manque de terrains libres. La réponse du
marché à la demande foncière s’opère alors par la transformation de la ville sur elle-même au détriment des bâtiments patrimoniaux qu’on sacrifie, vu qu’ils ont perdu leurs rôles d’acteurs
actifs dans la ville. Pourquoi ? Parce que notre approche, trop
conservatrice, sépare l’habit architectural du contenu, ce qui fossilise, condamne, et achève. On demande au patrimoine d’être
un objet à regarder plutôt qu’un espace à vivre. Et pourtant ce
patrimoine ne demande qu’à exister. Comment ? En se voyant
offrir la possibilité non seulement de s’intégrer dans le processus
du développement urbain, mais peut-être bien plus : en devenant un acteur privilégié, un facteur de séduction, un moteur.
Construire le futur n’a pas pour corollaire la destruction du
passé. Bien au contraire, Il est souvent salutaire pour les architectes de se faire accompagner et guider par les leçons du patrimoine…en le revisitant et en lui désobéissant un tout petit peu
parfois, lui qui a déjà désobéi au sien pour devenir ce qu’il est.
L’indemnisation indirecte
Puisque donc l’obstacle reconnu est d’ordre financier, puisque le
principe de l’indemnisation financière de la part de l’Etat relève
de l’impossible, et puisque le propriétaire dépité cherchera à se
débarrasser de son propre patrimoine, on pourra, pour l’en
dissuader, imaginer un mécanisme d’indemnisation indirect : le
concept du transfert de coefficient qui reste le seul moyen
envisageable à ce jour d’indemniser les propriétaires de maisons
anciennes, lésés par ces mesures. Pour cela, il faut, répétons le,
avoir désespéré de baisser les coefficients chez tout le monde,
et être convaincu par le principe de l’indemnisation dans un contexte économique morne où la possession d’un bien immobilier
constitue au Liban une valeur refuge intouchable.
Le stratagème consiste par exemple à donner au propriétaire
la possibilité et le droit de vendre - s’il le désire - son droit de
construire restant sur la parcelle dont il est le propriétaire à un
promoteur ou à un particulier situé dans une zone qui par son
environnement et l’état de ses infrastructures peut accueillir une
densité légèrement plus élevée. Ce mécanisme s’appelle « transfert de coefficient » et permet au propriétaire d’une maison
ancienne enclavée entre 4 immeubles élevés de ne pas se sentir
frustré par le sentiment d’avoir à payer seul le prix du patrimoine.
Les récalcitrants habituels à cette mesure disent immanquablement que c’est là une porte ouverte à la corruption ; c’est croire
que la corruption a stoïquement attendu depuis l’Indépendance
la problématique du patrimoine pour se déclarer et s’épanouir !
Cette mesure s’appliquera par exemple aux maisons traditionnelles à 2 étages qui n’ont pas trouvé acquéreur milliardaire pour
les adopter, les racheter et les sauver. Quant aux très beaux
immeubles art-déco de 4 ou 5 étages qui commencent à disparaitre dans la couronne Ain Mreysse-Sodeco-Furn el Hayek Gemmayzeh et sans que personne ne s’en émeuve, n’ayant ni les
3 arcades ni le toit en tuile requis pour éveiller sans risque notre
pitié, il suffira de permettre à leurs propriétaires de construire
des « penthouses » en retrait en leurs sommets pour les réconcilier avec le marché, tout en imaginant des mesures d’accompagnement en terme d’exonérations fiscales ou autres. Ces mesures
encourageront les propriétaires de maisons anciennes à ne plus
percevoir leurs bâtiments comme un poids encombrant dont il
faut se débarrasser, mais bien au contraire comme un produit
rare et précieux avec lequel il faut traiter avec art et respect, et
qui de ce fait peut engendrer des bénéfices.
Le patrimoine : une force positive
Il existe aujourd’hui tout un discours encourageant autour de
l’idée que la conservation du patrimoine est une force positive,
compatible avec le développement économique et qu’il suffit
d’une prise de conscience, de la patrimonialisation et de mesures
appropriées liant secteurs public et privé pour revitaliser les centres anciens, de préférence avec la participation des habitants. Et si
expropriation, indemnisation et transfert de coefficient restent
des mesures inapplicables, seul l’exercice de l’architecte peut constituer une réponse provisoire et partielle à cette question.
Les densités autorisées
et les modénatures anciennes
Les récentes densités survenues dans les quartiers à forte identité patrimoniale permettent difficilement d‘intégrer dans la conception d’architectures nouvelles des critères classiques tels que
continuité, alignement, gabarits… un changement du tissu
s’effectue donc et une nouvelle génération de produits architecturaux fait ses apparitions dans la ville et ses multiples quartiers,
parties constitutives d’un organisme urbain plus vaste, dans une
dialectique urbaine nouvelle.
Une certaine vision tend à reconnaître à ces projets une
nouvelle dimension, une nouvelle échelle, surtout une nouvelle
richesse sémantique.
Des voies à explorer
Loin de se situer dans une ligne de critique strictement passive,
et surtout s’interdisant strictement à favoriser des démolitions
de maisons ou constructions anciennes, notre action explore
une voie qui consiste à conserver l’ancien, à construire avec, à en
faire même le centre, le joyau et la raison d’être du nouveau
projet ; cette démarche procède comme une réconciliation.
NB : dans la première partie de cet article, certaines idées sont largement inspirées par une
conférence donnée par le professeur Raymond Lemaire a l’Ordre des Ingénieurs et
Architectes de Beyrouth.
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Illustrations :
En annexe, des expériences, des projets, avec leurs contextes et leurs légendes qui
essaient de montrer la cohérence entre le discours et l’œuvre bâtie dans une conjoncture libanaise qui se cherche.
▲
Les « Résidences Ibrahim Sursock » appartient à la famille Sursock qui
a voulu mettre à profit le droit de construire qu’ils ont sur leur parcelle de terrain
sur laquelle existe la « Villa Linda Sursock ».
Le projet naturellement très dense à cause des coefficients octroyés par l’État dans
cette région, cherche malgré tout à mettre en évidence la Villa Sursock au lieu de
l’écraser. Pour cela, quatre interventions vont être mises à concours :
1. La restitution des deux jardins originaux de part et d’autre de la Villa
2. Le surhaussement d’une partie de la construction du coté de la rue Schoueri pour
dévoiler la façade arrière de la Villa, créant ainsi une placette couverte.
3. La création d’une percée urbaine entre les rues Sursock et Schoueri
4. La consécration visuelle des 4 façades de la Villa.
La Villa Sursock devient ainsi la « Star » et l’image de marque du projet.
▼ A/BF 1116 et 1200 Mina el Hosn.
Ces 2 parcelles font partie d’une rue relativement préservé jusqu’à présent.
L’une d’elles comprend un immeuble d’un style apparenté à l’Art Nouveau, familier
à cette rue, l’autre a été acquis vidé de toute construction. Le bâtiment existant sera
restauré, et le terrain vierge reprendra, pour reconstituer le caractère de la rue,
l’architecture de la maison qui y existait, et ceci d’après des photos d’archives.
Un jardin prend place entre le bâtiment reconstitué et l’immeuble qui doit absorber
les coefficients, et qui est localisé à l’arrière du terrain.
Sur la façade du grand bâtiment, le design d’un arbre muni de leds lumineux sera
intégré à la façade dont les fenêtres sont disposées de manière désordonnées, à la
manière organique de l’arbre. Cet arbre, dont la lumière est alimentée par l’énergie
solaire, s’illuminera au crépuscule et s’éteindra à l’aube. Il donnera à l’immeuble une
légèreté « impressionniste ».
▲ BDL Le choix architectural est celui d’un monumentalisme rappelant l’architecture
de la branche mère à Hamra, mais faisant des concessions aux régions en adoptant
l’insertion dans l’architecture du bâtiment principal d’une maison traditionnelle servant de lobby de distribution des fonctions. Cette maison est orientée vers le boulevard d’accès de la ville, ce qui crée un angle qui la démarque du bâtiment principal,
posé, lui sur le terrain naturel. L’intérieur est la réplique d’une place de village dans
laquelle cohabitent clients, employés, visiteurs, dans une atmosphère de terrasses
végétales , le tout baigné d’un soleil traversant la verrière arrière du bâtiment.
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G/Restauration des BF 1015, BCD
Dans ces 4 exemples, c’est la restauration des bâtiments partiellement ou gravement endommagés qui a lieu. Munis de parkings en sous-sol, ils prennent une place
privilégiée dans le marché de la construction.
D/Grand Théâtre Hôtel BCD
Ce projet vise a la transformation du Grand Théâtre de Beyrouth - bâtiment emblématique des années 30 - en hôtel 5 étoiles. Le terrain se trouve à la lisière du
secteur historique « H » et celui moderne destiné a des bâtiments contemporains.
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Cette délicate localisation induit un choix architectural qui veut dialoguer avec
ces deux réalités : moderne face au géant qui le côtoie, et sage face à la ville
traditionnelle. Le concept de ce projet est signé Richard Rogers.
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Sommaire
Ziad Akl:
• Architecte ALBA Beyrouth
• Urbaniste ENPC Paris
• Urbaniste SAFBK Salzbourg
• Fondateur de “Ziad Akl Architects & Planners” (ZAP)
• Directeur de l’IUA, (institut d’urbanisme de l’ALBA/Balamand) membre de
l’APERAU - France
• Membre du conseil supérieur de l’urbanisme au Liban
• Membre et co-fondateur de l’association de développement de
Gemeyzeh (ADG)
• Associé à Beyrouth à des projets avec Richard Rogers, Jean-Michel
Vilmotte, Philip Stark, David Chipperfield, et Louis Clair.
Plusieurs articles et publications autour du thème de
la préservation du patrimoine:
• La problématique du patrimoine et de sa préservation au Liban
• La pression foncière, réalité aux antipodes de la préservation
• L’absence ou l’impossibilité de mesures draconiennes de préservation
• Possède-t-on un terrain et/ou un coefficient d’exploitation à Beyrouth ?
• En l’absence d’une politique officielle de préservation : la solution de
l’architecture
Quelques projets illustrant la question de la préservation du patrimoine :
• La Banque du Liban, branche de Bikfaya
• Les résidences Ibrahim Sursock, Beyrouth
• Le BF 1015 dans le Centre Ville de Beyrouth
• Le BF 131 dans le Centre Ville de Beyrouth
• Les BF 1116 et 1200 à la rue May Ziadeh, Beyrouth
• « Testimony of an Island Economy » Al Muharraq, Bahreïn
• Royal Hotel & Resort, dans le Centre Ville de Beyrouth
• Aménagement du domaine public du Centre Ville de Beyrouth
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COVER STORY
LE PATRIMOINE & LA PRESSION DE L’IMMOBILIER
TERRITOIRES, TRADITIONS & MODERNITE
Une histoire faite d’Antagonismes & d’Alliances
ANDRE TRAD
ARCHITECT
Le patrimoine est une vision porteuse d’un sens large qui englobe en
même temps plusieurs domaines de la vie, de la nature, du paysage, de
l’homme et de ses activités. toutes ces connotations qui se rejoignent,
sont liées à des idées sur la propriété, le legs et l’héritage. dans son
aspect legal, ce terme se définit par l’ensemble des biens corporels ou
incorporels, des créances, des possessions et des éléments du passif
d’une personne physique ou morale.
Quand on parle de patrimoine, il pourrait s’agir aussi de la biodiversité
et du patrimoine génétique qui porte sur la totalité des espèces vivantes
situées dans une même entité écologique. par rapport à nous bâtisseurs,
le patrimoine se rapportant à l’architecture et aux agglomérations a
toujours eu une signification essentiellement historique, désignant des
éléments caractérisés qui sont de notre époque, qui nous ont été
légués par les siècles passés et que nous voulons transmettre aux
générations futures.
Notre patrimoine ne devrait pas se confiner seulement à nos œuvres
et aux ouvrages de nos ancêtres. c’est par contre un concept large et
évolutif, c’est tout notre territoire avec le parcellaire, les sentiers, les
voies, les strates, les paysages, les richesses et les activités qu›il recèle .
avec les crises reflétant actuellement les équilibres fragiles et précaires
de la terre, nous sommes plus que jamais appelés à dépasser la question historique dans son sens étroit, vers une définition plus globale et
plus scientifique regroupant l’ensemble des signes, des signatures et des
codes du territoire.
Pour celà, il est imperatif d’élargir nos défintions du patrimoine vers
des notions liées au territoire, qui porte ses caractéristiques comme
un organisme ayant un code génétique propre a lui. il doit évoluer,
mais nous devons aussi le prémunir des transformations intempestives
et des mutations violentes qui sont desormais préjudiciables pour sa
survie et pour la notre.
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Photo 1 Notre territoire est notre patrimoine
La renaissance Italienne
La sauvegarde des cathédrales,
& la naissance du souci patrimonial.
Avec la renaissance et la revalorisation des arts de l›antiquité en Italie, des fouilles systématiques à la recherche des ruines romaines
ont exprimé l’engouement de tout une époque, de ses mécènes, cardinaux, papes et décideurs à tout ce qui touche de loin ou de prés à
l›archéologie. Ce sont les premières manifestations de la notion du
patrimoine. le XVIIIème siècle verra l›émergence de l›idée de la propriété collective des créations du passé qui appartenaient exclusivement aux cours princières et royales. Sous la révolution française après
1789, naquit enfin la responsabilité collective vis-à-vis de la protection
du patrimoine commun. ceci a eu lieu lorsque des penseurs se mirent à déplorer les irrémédiables dégâts et les vandalismes subies par
les monuments et les cathédrales. Au XIXème siècle, les combats et
l’enthousiasme des écrivains romantiques Victor Hugo, Chateaubriand
et Prosper Mérimée ainsi que les efforts déployés par Viollet-le-Duc,
dont les interventions ont été plus tard critiquées constituent la première ligne efficace pour la défense du patrimoine. Bien plus tard, face
aux désastres dues aux deux guerres mondiales, l›acte constitutif de
l’UNESCO en 1945, et des intellectuels comme André Malraux ministre de la culture en France de 1959 à 1969 ont réussi à faire du XXème
siècle, l›ère du souci du patrimoine par excellence..
L'architecture et le patrimoine:
Un cheminement commun
& des voies semées d'embuches
Depuis les origines, les villes, les agglomérations et les architectures se
sont toujours transformées, elles ont évolué en phase avec l’homme et
ses innovations. il est clair, que chaque génération a toujours progressé
et dépassé celle qui l›a précédée.
Par besoin et par nécessité, et aussi avec le désir humain de se surpasser,
chaque société a laissé des traces construites qui la représentent. Avec
cela il est naturel que les mémoires architecturales et urbaines se
construisent toujours sur elles-mêmes. alors que les couches les plus
vieilles intéressent surtout les archéologues, les parties les plus récentes: les anciens centres des cités ainsi que les ensembles préservés font
l’objet d’une grande attention de la part des décideurs, des architectes
et planificateurs. Jusqu’à la première moitié du XXème siècle, les visions
patrimoniales n’étaient pas encor de mise. Quand les gouvernements
voulaient remodeler des villes, pour la planification, la modernisation,
l’hygiène ou la sécurité ils détruisaient systématiquement les agglomérations et reformulaient des quartiers entiers en opérant des percées
et des coupures franches et parfois violentes dans les tissus urbains
anciens. les solutions radicales prônées par Hausmann vers 1860 pour
le Paris que nous connaissons avec ses boulevards font partie de cette
logique. plus proche de nous le dictateur roumain Nicolae Ceausescu
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Photos 2 & 3 La renaissance italienne et
les premières manifestations des notions
du patrimoine.
Photos 4,5 &6 Architectes et
intellectuels du XIXème siècle qui ont
mené le combat pour la sauvegarde du
patrimoine du moyen âge.
Photo 7 L’opération Hausman à Paris
s’est opérée sans soucis patrimoniaux.
3
6
avait rasé de grandes parties de Bucarest pour faire une capitale à
la mesure de ses fantasmes, cݎtait avant sa chute en 1989. Aussi, Le
Corbusier avait en 1924 énoncé dans sa conférence «l›Esprit Nouveau
en Architecture» des idées et des politiques qui avaient en ce moment
provoqué une rupture totale entre la modernité et les réalités historiques. il a fallu attendre 1941 et l’arrivée de la charte d’Athènes pour
accepter la sauvegarde des édifices isolés et des ensembles urbains
porteurs d›expressions relatives à des cultures antérieures, quand cela
répondait à des intérêts généraux, et quand cette action n›entrainait pas
de préjudices pour les populations qu›il ne fallait sous aucun prétexte
maintenir dans des conditions malsaines. en 1964, lݎtablissement de
la charte de Venise, a mis en exergue l’importance de la conservation
et de la restauration des sites et monuments relevant du patrimoine.
Le patrimoine, l'architecte
& la quête d'identité
Au départ dans les années 1970, les politiques patrimoniales commençaient à connaitre un vrai essor, mais elles étaient empreintes
de grandes défaillances, elles se limitaient à un traitement muséal du
bâtiment ancien. Avec cela, la méconnaissance du fond du sujet s’est
manifesté dans l›architecture. On se refugiait dans l’historicisme et dans
le passéisme pour réaliser des bâtiments neufs conçus soit par des
concepteurs frustrés à cause de la persistance des doctrines d›une
modernité dogmatique, soit par les tenants d’approches douteuses. Au
nom du patrimoine et des traditions, certains firent usage des styles
du passé dans des constructions neuves. Cette tendance éphémère et
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sporadique a eu des conséquences néfastes sur les courants architecturaux mondiaux et sur le patrimoine. ce fut l’expression d’une attitude
pessimiste de repli sur le passé. Aussi à la même époque, le patrimoine
est devenu une sorte d›enjeu national, territorial et hautement symbolique. Les autorités dans certains pays et en Europe surtout ont pratiqué des stratégies basées sur les classements excessifs et draconiens.
ceci a été à l’origine de l’instauration de lieux figés et muséifiés. depuis
les années 80, et avec des personnes éclairés comme Jack Lang ministre
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Photos 8 à 12 Les architectures
modernes font désormais partie
du patrimoine de l’humanité.
Photos 13 à 15 Des lieux où
les patrimoines urbain et rural
sont préservés, en Florence et en
Toscane.
8
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10
13
de la culture dans la France Mitterrandienne, entre 1981 et 1993, les
visions liées au patrimoine ont pris un tournant très intéressant qui
a consisté à envisager la contemporanéité comme une continuité du
passé et non pas comme une rupture. ce fut l’occasion de battre en
brèche les à priori et les idées reçues. Avec cela le patrimonial ne
porte plus exclusivement sur des architectures anciennes mais aussi
sur des œuvres modernes qui sont considérées comme des signes
majeurs de leur temps. pour cela, la valorisation du patrimoine ne
pouvait plus se mettre à l›écart des mouvements architecturaux de
notre époque.
Au Liban:
Des déboires commis tour à tour au nom de:
l'économie, de la construction & du patrimoine
Ces débats sur l’architecture et le patrimoine, et ces évolutions ont
surement eu des répercussions sur le Liban qui a intégré en 1946
l’Unesco, et dont les différents organismes ont toujours pris par t
d›une manière active aux congrès internationaux sur l’architecture
et l’urbanisme.
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A la fin de l’époque ottomane, et durant le mandat, une forte dualité
entre la mémoire et les nouvelles réalités s’est vite installée. Elle a balayé
d’une manière brutale et sans ménagement les traces de Beyrouth, la
vieille ville arabe avec ses dédales, ses constructions, ses habitations et
certains de ses lieux de culte. en ce moment dans les années 19201930, un nouvel ensemble architectural et urbain issu de nouvelles doctrines politiques devait se constituer de toutes pièces, sous la houlette
du mandat. Suite aux dégâts dus à la guerre du Liban et à la table-rase
de 1994 qui a démoli en passant des architectures patrimoniales remarquables et qui étaient relativement conservées, ce sont les parties du
centre-ville de Beyrouth construites sous le mandat, qui feront l›objet
de toutes les attentions au moment de la reconstruction menée depuis
les années 90 par Solidere . A l’exception des travaux précités et de
quelques opérations phares entreprises par des individus éclairés, les
démarches gouvernementales visant à la préservation de bâtiments ou
ensembles urbains brillent par leur totale absence le territoire Libanais qui
a souffert le martyr des guerres successives, aura été lésé autant, sinon
plus par les excès des constructions et reconstructions successives. les
sites sont saccagés, le déboisement se fait d›une manière massive, sous
la pression de la démographie et de l’immobilier, les eaux sont polluées,
les agglomérations sont asphyxiées et les infrastructures sont saturées.
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Photo 16 Au Liban, les politiques patrimoniales devrait se porter sur des ensembles.
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Photos 17-18 En milieu rural, les territoires, les paysages, les crêtes, les fonds des vallées et
même les périmètres archéologiques sont bafoués.
Photos 19- 20 Nos paysages: Villes, montagnes et bord de mer densification et
urbanisation sans limites
Photo 21 A Beyrouth, excepté les opérations du centre-ville qui se font sous un contrôle
draconien, les constructions dans les quartiers péricentraux se font, malgré les lourdeurs
administratives avec beaucoup de laisser aller
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A partir des années 1950, et en passant par la guerre libanaise de
1975 une succession de booms économiques et immobiliers accompagnés de très importantes vagues de densifications ont été à l‘origine
de mutations profondes et de transformations des paysages urbains
et ruraux. La logique du gain rapide, et le mercantilisme de bas acabit
propre à la majeure partie de la population et des décideurs de tous
bords ont imposé leur emprise et leur logique implacable qui continuent à sévir au détriment du patrimoine. bien sur des organismes non
gouvernementaux, l’APSAD en tête ont toujours tenté d›œuvrer en
sensibilisant les décideurs et l›opinion publique. la plupart des dossiers
et les plans directeurs réalisés pour le CDR et la DGU ont pour la
plupart rejoint les tiroirs; une longue liste de projets et d’idées qui devenaient vite obsolètes et dépassées par les réalités du terrain. Notre
ministère de la culture aux ressources très limitées, n’a jamais réussi
qu’à dresser de longues listes de bâtiments classés. mu par son désir
profond de promouvoir certains sites et de protéger des zones sensibles le ministre Michel Eddé avait été l’instigateur de ces initiatives
à long terme qui ne jouirent ni d›un support sérieux des autres décideurs ni de l›adhésion de la population. Sans être accompagnés de
mécanismes économiques et de lois stipulant le dédommagement des
propriétaires lésés, ces dispositions n’ont réussi qu’à hâter la destruction de certains bâtiments patrimoniaux. De plus les lois de la construction visant toujours à augmenter les ratios d’exploitation, à gonfler les
gabarits, à donner toujours des extras aux promoteurs n’ont fait que
décupler la pression sur les territoires et sur les architectes devenus les
maillons les plus faibles du système. des quartiers ont vite perdu leur
spécificité, la butte d’Achrafieh et le quartier de Rmeil sont tuméfiés
et gangrenés par la densité excessive. Nos pouvoirs successifs n’ont
même pas su protéger les quartiers caractérisés comme Saint Nicolas
et Sursock qui auraient pu rester des ensembles cohérents faits de
jardins et de vieilles demeures praticiennes témoignant d›une époque
et d’une société révolue.
Dans l’état actuel de nos villes, de nos agglomérations et de nos villages, et face aux fortes pressions de la spéculation immobilière la situation qui semble irrémédiable demande la constitution de la part des
institutions concernées d’une cellule de crise qui prendrait en compte
les donnes économiques et la situation sur le terrain pour tenter
d›instaurer des politiques patrimoniales soutenues et adaptées.
Bien sur, il faut chercher à éviter toute idéalisation excessive du passé et
de tout vestige ancien. Comme nous l’avons déjà vu, les visions passéistes et réactionnaires ont causé suffisamment de ravages. notre vision
doit nécessairement être une prospection sur l’avenir.
Sans être indifférents à notre riche culture urbaine et aux héritages
de la tradition, nous sommes quasiment appelés à continuer à avancer
avec courage sur les nouvelles voies de l’invention architecturale qui
doit toujours prendre en compte les réalités propres au contexte.
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Photos 22 - 23 - 24 Le quartier Sursock, un quartier à caractère patrimonial?
Ces photos montrent le résultat de l’absence sur des décennies d›une politique claire,
de lois adaptées et de mécanismes économiques pour la préservation du patrimoine: un
«manhattanisme» mal digéré.
Photos 25 - 26 Aussi il est grand temps que nos architectures modernes de qualité fassent
partie de notre patrimoine au même titre que les architectures traditionnelles
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COVER STORY
LE PATRIMOINE : UN MODÈLE POUR
LE DÉVELOPPEMENT
DURABLE
FADI KOTOB
ARCHITECTE
La définition de La tradition peut se résumer à la transmission à travers le
temps des coutumes et des usages: la langue et les croyances, les sciences et
les arts, l’habitat ...
Nos villes historiques à travers leur architecture traditionnelle en sont le
témoignage. Cette architecture qui illustre et représente un mode de vie,
n’était pas le fruit d’une planification ou l’étude de schémas directeurs mais
bien des réponses et des solutions à une problématique qui a surgi dans
un contexte (social, climatique, historique…) bien définis. La ville devenait
une accumulation, un entassement, un amoncellement et l’interaction de ces
différentes composantes. Aujourd’hui, l’habitat traditionnel est reconnu comme
une valeur de témoignage du passé, patrimoine à préserver et à transmettre.
Ainsi de nombreux sites sont inscrits par l’UNESCO au patrimoine mondial
de l’humanité. Tel est le cas de nos villes historiques ou sites naturels.
La notion du patrimoine, n’a cessé d’évoluer. Elle a subi des mutations importantes durant les vingt dernières années; d’un état purement statique lié à
un site ou à un bâtiment historique, elle est devenue aujourd’hui une notion
dynamique qui accompagne l’évolution de l’être dans le temps et l’espace.
Elle est fonction du vecteur - Identité - définit par cette liaison étroite
entre l’occupant et le lieu. Elle devient immatérielle quand il s’agit de rapports,
d’émotions ou de bien-être. Du site archéologique, à l’édifice public ou reli28 |
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gieux, au tissu d’un quartier dans les villes historiques, au site naturel, on assiste
aujourd’hui à l’élaboration d’un nouveau concept qui va au-delà de l’espace
statique pour toucher le dynamisme du tissu social, ses interactions et ses
valeurs culturelles. Cette reconnaissance du patrimoine, englobe aujourd’hui
l’héritage matériel et immatériel nécessaire à l’émergence de l’identité
culturelle présente.
Dans son livre « l’espace critique » 1993, Paul Virilio écrit ; « si l’ouverture des portes de la ville
close était naguère liée a l’alternance du jour et de la nuit, nous devons remarquer que depuis
que l’on n’ouvre plus les volets mais aussi la télévision, le jour s’est modifié : au jour solaire de
l’astronomie, au jour douteux de la lueur des bougies, a la lumière électrique, s’ajoute maintenant un faux-jour électronique dont le calendrier est uniquement celui de « commutations »
d’informations sans aucun rapport avec le temps réel. Au temps qui passe de la chronologie
et de l’histoire succède ainsi un temps que s’expose instantanément. Sur l’écran du terminal, la
durée devient « support-face » d’inscription, littéralement ou plutôt cinématiquement: le temps
fait surface »
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Partant du principe que l’amélioration des conditions de vie
des habitants passe par l’amélioration du milieu et de
l’environnement dans lequel ceux-ci évoluent, la sauvegarde du
patrimoine ne consiste plus à « muséographier » sous titre de
tradition ni à démolir sous titre de modernisation.
Cette modernité est à explorer dans un processus de sauvegarde articulé autour des témoignages historiques, les conditions d’adaptation du tissu urbain traditionnel et finalement le
milieu culturel persistant.
toutefois oublier la nécessité d’impliquer les partenaires locaux
dans le processus de participation et de formation.
Toutefois, nos villes historiques possèdent un potentiel
économique solide, une référence de valeurs sociales et artistiques très dynamiques et dévoilent des opportunités sans
précédent. Tout le « challenge » réside aujourd’hui dans la
réconciliation entre Économie et Culture.
Cette question devient aujourd’hui la préoccupation des professionnels de ce secteur, qui affirment que le patrimoine est
par définition durable. Nos villes historiques, conçues à la
La ville historique représente avec ses valeurs identitaires -la
culture, les ressources humaines, le savoir-faire local, les espaces
et la structure bâtie- un potentiel à saisir, à mobiliser et à mettre
en valeur dans une perspective de développement durable
sans précédent. Cette action devra s’appuyer sur une plateforme d’une dimension sociale, économique, institutionnelle et
politique.
Malgré l’élaboration des schémas directeurs et l’établissement
des plans d’aménagement du territoire, le tissu urbain des villes
historiques et toute son ossature n’a cessé de se détériorer.
Ces centres encaissent les changements socio-économiques et
acquièrent les symptômes de la dégradation de l’infrastructure
existante défaillante, la dégradation du patrimoine immobilier
et la sur-densification.
Le plan de sauvegarde nécessite de franchir la notion classique
de restauration limitée à la conservation du bâti et percevoir la
ville à travers toutes ses composantes historiques, culturelles et
spatiales tout en prenant compte la notion du développement
durable et ses enjeux énergétiques et opérationnels. Il consiste
à trouver les réponses techniques et réversibles pour atteindre
les résultats souhaités d’une part, et définir la valeur culturelle
et patrimoniale du bâti et du savoir-faire local d’autre part. Sans
30 |
mesure de nos ancêtres, elles répondent aujourd’hui aux
critères actuels de l’organisation spatiale du développement
durable, citons a cet égard : « la mixité, la diversité des usages
et résidents, la densité relativement élevée réduisant les
déplacements et favorisant l’accessibilité piétonne, la richesse
typologique des unités d’habitation, la qualité de l’espace urbain
traçant les rapports sociaux et reflétant le sentiment du bien-
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être ». Elles possèdent les atouts offrants des équilibres sociaux,
culturels, économiques et environnementaux qui leur permettent de se situer en position de concurrence face à n’importe
quel développement moderne.
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SUPPLEMENT
Renewable Energy
National Strategy
WALID EL BABA
ENGINEER
Abstract
With my scientific background, my multiple business trips in the Gulf area since more than
20 years, my involvement in the solar energy and Renewable energy systems in Lebanon, as
co-founder and former president for 4 years of the Lebanese solar energy society LSES, I have
prepared my following abstract based on my professional experience, multiple observations as
well as several articles in this field.
It includes 4 parts:
Part 1 - Introduction
Part 2 - General situation of Energy in Lebanon
Part 3 - Approaching Renewable energies (REs)
Part 4 - Conclusion
1. Introduction
Ever since the existence of life on the surface
of earth, energy in its various forms and types,
represents the lifeline of humanity.
The sun is the source of all forms of energies available on earth. It provides more than
ten thousand times the energy humanity consumes. This energy potential awaits development and use.
With the development of technologies, modernization of human lifestyle, and the realization of economic and social progress, energy
demand has increased and energy sources
and products have multiplied.
Prior to the Industrial Revolution (early in the
18th century), renewable energies were the
sole sources of energy consumed by humanity. Fossil and nuclear fuels came recently and
temporarily into use. Humanity is bound to
go back to renewable energies, as soon as fossil and nuclear fuels are exhausted, because
those energies are inexhaustible [1].
Middle East countries are surrounded by large
areas of deserts, rich in oil and gas, but also
rich in solar radiation. Why not developing
new, renewable energy sources?
According to the Trans-Mediterranean Renewable Energy Corporation (TREN) each
square kilometer of the desert receives solar
energy equivalent to 1.5 million barrels of oil.
It has also been estimated that if an area of a
desert measuring 65000 square km, which is
less than 1% of the Sahara desert, was cov-
32 |
ered, for example, with concentrated solar
power system generating thermal and subsequently electrical energy from solar radiation, it could produce electricity equal to the
year 2000’s world electricity consumption.
One fifth of this area could produce the current electricity consumption of the European
Union [2]. This demonstrates that it is easy,
when the will exists, to benefit from the topography of our region to generate multiple
applications based on sustainable and non
-polluting forms of energy, keeping in mind
that “Only renewable energies (REs) convey
true sustainability”.
Furthermore, the present construction boom
linked to the increase of the price of barrel of
oil, generating important profit to fossil fuel
producing countries, must lead to the use of appropriate new building material, efficient electromechanical equipment, and variable sources of
energy with its different concepts, respecting the
sustainability criteria in this region.
2. General situation
of Energy in Lebanon
Because of the strong dependence on fossil
energies in the power plants in Lebanon, an
important part of greenhouse gas emissions is
generated by this electricity sector; therefore
we shall try to focus on the renewable energy
applications. Other renewable energy sources
are also represented like Hydropower and
wind energy. Our main task remains to find the
proper balanced mix of technologies to lead to
a sustainable and secure supply in our country.
As per the MED-CSP study report of 2005
established by German Aerospace Center
(DLR)-Institute of Technical ThermodynamicsSection Systems Analysis and Technology Assessment, “the core base and intermediate load
electricity will come from renewable, which
altogether can provide this function without
constraints, sometimes even showing a better
adaptation to the time pattern of the load than
conventional base load plants with their typical
flat capacity curve. Solar thermal power plants
with their capability of thermal energy storage
and of solar/fossil hybrid operation can provide
firm capacity and thus are a key element for
grid stabilization and power security in such a
well balanced electricity mix”
According to a recent study made by the
World Bank under “Energy Efficiency study
in Lebanon-Final report -December 2009”
“In 2006 the electricity consumption in Lebanon was estimated to be 13200 GWh[3] of
which approximately 61% was supplied by
EDL, 34% through self generation and the
balance represented the suppressed demand.
Energy Efficiency (EE) is considered, according
to the report, as a good alternative towards
improving the current situation and reducing
the energy losses.
In fact the trend today consists in managing
the electricity demand, within a policy called
“Demand side management (DSM)», mainly
in changing the way customers use electricity.
It is, in fact, a partnership between utilities and
their customers in order to reduce or limit the
electricity consumption and reduce customer
bills with significant environmental benefits.
It consists, for example, in reducing the cooling load by limiting heat gain, (Green building
concept, Green National Label) improving the
HVAC system efficiency and creating alternative technologies (thermal Energy storage
system, Gas absorption chillers etc...).There
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Time has come to declare:
° Promotion of renewable energies should
be part of the energy solution in Lebanon
° Energy conser vation and its rational
use should also be another par t of the
energy solution.
3. Approaching Renewable
energies (REs)
are major benefits with DSM mainly by the
interaction between three players:
• Society
• Utility
• Customer
Each entity is assuming an important role.
The society, by reducing pollution, conserving
resources and protecting environment. The
utility, by reducing capital needs and lower
service. And the customer, by satisfying the
needs, reducing cost and improving value service. Multiple National programs have been
advanced since mid 1990 based on the experiences that have been also initiated with
funding from WB, UNDP, EC and USAID [4].
But is this strategy of the sustainability of demand sufficient?
Shouldn’t we improve and develop alternative
sources of sustainable new and renewable energies?
The goal, and the challenge in the same time,
of International renewable energy companies is
to make the electricity produced from RE for
less than the price of fossil fuels without subsidies. Are they able to achieve that and how?
As for Renewable Energy sources which are
available in Lebanon, we can consider seven
sources namely:
Solar thermal for solar water heating (SWH)
Solar thermal for electricity/ industrial generation
Photovoltaic (PV) energy
Wind energy
Hydro-power
Biomass energy
Wave energy
What is the Renewable energy situation today
in Lebanon?
The Main Renewable energy is from hydro
sources representing 3 to 8% of the total electricity production depending on rainy season and an
insignificant percentage from solar energy.
Besides that and with 300 sunny days yearly
the solar hot water application is now under
development reaching about 100000 m2 of
installed solar panels in the last 3 years and
expecting an important growth within the
next 4 years.
There are few wind energy applications exceeded by the private sector. One example is
the wind installed in
Bekaa Valley –Lebanon. With its capacity of
390 KW at 13-16 m/s wind speed, it generates electrical power mainly used to run underground water pumps for irrigation purpose. The corresponding technical data has
been published in the September 2008 news
letter edited by the Lebanese Solar Energy
Society (LSES).
The Ministry of Energy and Water is in
charge of the energy conservation and the
improvement in energy use, through a project launched in 2002-2003 by the name of
“LCECP” The Lebanese Center for Energy
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Conservation Project. The LCECP, financed
by Global Environment Facility (GEF) and the
Ministry of Energy and Water (MEW), managed by the United Nations Development
Program (UNDP) and executed by MEW, is a
joint collaboration work for reducing Greenhouse Gas emissions through a plan that targets the improvement of the Demand Side
Management by supporting utilization of Energy Efficient equipment on a National basis.
Up to date this center has achieved important
works in this direction and has prepared in
2010 a draft of a National Energy Efficiency
Action Plan (NEEAP 2011-2015) in accordance with the Ministry of Energy and Water
policy paper for the Electricity sector including
multiple actions and steps with the support
of International funding organizations. For Renewable energy development, MEW is getting
help from LCECP while awaiting final restructuring and to be recognized as a governmental institution under the name of LCEC (Lebanese Center of Energy Conservation).
The Industrial Research Institute (IRI) is also
active in developing the Renewable Energy
applications through multiple actions:
-Training sessions: Manufacturing of thermal
solar flat plate collectors (welding and assembling) in association with the LSES (since
2009) an ESCWA funding project
-Testing facilities for solar thermal collectors
according to DIN Norms (March 2011-MEWLCEC with Greek funds))
-Future installation of a Solar Photovoltaic
electrical generating plant (in two phaseperiods) of 100 KW capacity minimum, in its
premises, covering IRI partial electrical consumption and serving, at the same time, as a
pilot project within the LUC (Lebanese University Campus)
In order to create a real national strategy for developing the renewable energy in Lebanon and
to achieving the power production sustainability it becomes urgent to define and work on a
strategy comprising 2 separate parts:
Technical & Legislative
3.1. The Technical side.
Mainly the developed/ industrial countries
have, for many years (in fact, since the 1973
Arab oil embargo against the western countries, following the 1973 October Arab-Israel
war), been indulging (on and off) in technical
34 |
research and development of REs. R & D have
intensified since the last decade of the past
century. The results of these activities are available to the Arab countries, more or less at no
cost. The need remains to adapt these results
to the local situation and resources by active
policy measures to be taken by the local Authorities as well as promoting and demonstrating renewable energy technologies.
We have noticed, for example, that there is, in
the Gulf countries, Yemen, Sudan and Lebanon
,one National organization promoting Renewable Energy sources together with the Energy
conversation and efficiency National strategy,
limiting, unfortunately, by this policy and these
actions, the proper implementation of a real RE
strategy in these countries.[5]
An urgent need of National
policy instruments must
be established in each
country of the region
based on similar
experiences in Europe.
Therefore we propose to create a National
center for Renewable Energy (NCRE) with
its own funds, whose major role would be:
“Adapting developed technical solutions, with
feasible cost, to local resources and conditions”, namely:
• Establishing necessary technical documents
for suitable implementation of RE systems
with all needed Data.(Solar and Wind Atlas)
• Analyzing the opportunity of using single
or combined solar thermal power plants,
by using concentrating solar thermal power
technologies(CSP) such as the parabolic
trough collectors, power towers and dish /
sterling engines systems, each of those technologies being operated with fossil fuel as well
as solar energy.
• Selecting the best technology according to
the peak solar efficiency, solar electric efficien-
cy and the land use (m2 / Mwh-y) of each
system for electricity production.
• Proposing the use of wind farms based on
pre- wind measurements.
• Studying the system of integrating solar photovoltaic (PV) systems for electricity production to
buildings curtain walls or on roofs as alternative
sources of energy in buildings and commercial
centers, as well as for grid connection.
• Promoting and developing hydropower resources, biomass recycling and bio-fuel extraction, as well as the initiation of the still lagging
wave energy resources.
• Creating awareness campaigns by involving,
in the same time, the Non-Governmental Organization NGOs to take active parts in the
Renewable Energy promoting program.
What are, in fact, the existing policies in RE
sector in some Arab countries?
In general the North African countries are
much advanced in this field than the Middle
East ones. We can enumerate the cases of:
Morocco, Algeria, plus one Gulf country: United Arab Emirates.
Morocco:
-Exoneration of RE components and products
from custom duties. (Law N 39-32 in 1994).
Development of RE electricity sources from
Wind.
-Rural electrification
-Energy conservation program. [5]
Algeria:
-The law N. 1425 in 2004 has allowed the
electricity production from Renewable energy
sources or from Hybrid ones, and implemented a Tariff for buying the produced electricity
from the private producer according to the
percentage of used renewable energy and its
technology, reaching sometimes 300% of the
normal price(fossil) if it is fully produced by PV
cells or from wind energy. [5]
United Arab Emirates:
New resolution issued by H.H Sheikh Mohammed Bin Rashid Bin Maktoum Vice President and Prime Minister of UAE and Ruler
of Dubai:
As per new resolution effective January 2008
all owners of residential and commercial buildings and properties in the Emirate of Dubai
must comply with the Internationally recognized environment-friendly specifications to
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turn Dubai into a healthy city that meets the
demand of best practices and benchmarks of
pollution-free sustainable development. It will
bring climate change and global warming under control.
This move is also part of the Dubai strategic
Plan 2015 announced earlier by Sheikh Mohammed Bin Rashid.
(The Emirates News Agency WAM October
24th 2007).
This resolution is now opening the way for the
use, among other criterias, of the Renewable
Energy sources in the residential and commercial buildings and properties at a large
scale. One important and famous reference
in this line is the Pacific Controls System HQ
building in Dubai integrating solar thermal
air conditioning, water efficient equipment,
high-efficiency chillers, solar photovoltaic for
building lighting and other components. The
same company Pacific Control Systems LLC
established jointly with EHS, the Environment,
Health and Safety regulatory arm of Dubai
world the “Middle East Center for Sustainable
Development(MCSD).Its core mission is to
create and sustain a cleaner, healthier environment, and a more eco-friendly country.
This will strongly contribute to the use, at a
large scale, of solar energy applications.
3.2. The Legislative side
This aspect is very crucial and important; especially that cooperation and complementation between the public and private sectors
are taking deep roots.
The statuary mechanism, in a given issue, progresses through the following steps:
1. Strategy
2. Policy
3. Basic law
4. Legal ratification or Decrees ratification
5. Implementation [1]
In the case of Energy and based on the above
exhibit, the following steps are suggested:
Step1: Renewable energy is considered a part
of the energy entity, together like electricity, oil
and natural gas.
Step2: The government must set and approve
a well defined energy strategy and policy, including REs strategy and policy through a regulatory body that will supervise both technical
and legislative sides.
Step3: The said strategy and policy within this
regulatory body is further translated into a
ratified basic law (ex; Energy law), followed by
ratified specific energy by-laws and decrees
(Ex: REs by-law), where law provisions:
° Allow third parties and the private sector to generate electricity for their own use
and feed the surplus generated energy to the
National grid system, regardless of the source
of energy used (fuel, gas, etc...).
° Focus on all forms of Renewable Energies for electricity production, giving RE power
producers load sale priority at a fixed guaranteed premium price. (Feed-In-Tarrif (F I T),
as successfully applied in Germany, Denmark,
Spain and other countries.
°
Decree the gradual transfer of mainly
governmental subsidy from conventional energy to renewable energy.
Step4: Government policy must also encourage, compensate and reward energy conservation efforts at both generation and consumption levels and the creation of official
Energy conservation centers as previously
explained.
its multiple forms, crystalline or thin films.
By implementing such industries, Lebanon can
produce its own alternative electrical energy
and cover its increasing needs by the use of PV.
The PV can also be used individually, integrating the curtain walls of buildings. This would
create other opportunities in the Aluminum
facades business with Aluminum manufacturers and contractors.
A demonstrative example is the initiative
of the government of Abu Dhabi through
Mubadala Development Company, (MASDAR) which aims to invest US $ 2 billionw in
thin-film photovoltaic solar technology as part
of its drive to become a world leader in alternative energy [6].
As a summary of this presentation we insist
that the sustainability in the energy sector can
only be achieved with renewable energies. in
the meantime the use of such energy with a
DSM policy can displace conventional peak of
electricity and prolongs the global availability
of fossil fuels for the future.
4. Conclusion
At the end, National policy instruments must
be established in each country of the region
based on similar experiences in Europe. In fact
we see, an important role to be played by all
Arab countries within the Arab League by
establishing stronger interacting energy policy
between their members in renewable energy
technologies, R&D centers, and in reinforcing the existing interconnecting grid between
their respective countries.This interconnecting
grid can be used to achieve the sustainability
goal of a regional cooperation in the renewable energy sources and may be part of future
trans-Mediterranean grid connections.
It is of key impor tance that the proper
legislations are enacted; the matter that
guarantees to the investor a safe and secure return, without legal barriers based on
MEW strategy and policy, which should be
adopted and ratified.
The author believes that the best opportunity
is to invest with international partners, from
industry and research centers, to implement
an industry of PV, wind or CSP for generating
electricity on a large scale, destined to supply
particularly the national grid.
The PV field seems to be more adequate, as it
can be used in multiple applications and under
5. References
[1] Chafic Abisaid, Development and Promotion of Renewable Energies and Energy Efficiency in Lebanon, by author, Lebanon, April 2008.
[2] Dr. Soteris Kalogirou, “Solar thermal power systems”, Arab water world (ACW) magazine, Chatila Publishing House, Lebanon, July 2008.Issue 7, page 20
[3] Electricity sector public expenditure review. World Bank
January 31, 2008
[4]”Demand-Side Management: National strategy for Lebanon”FelixGooneratne..LCECP-UNDP-Energy week.Lebanon-Order of Engineers and Architects Beirut-July 2008
[5]ESCWA report-Arab League conference 29-30 April 2008 Cairo-Egypt
[5] “Annual repor t for Globalization and Regionalization in the Arab countries-6th edition.2007”
[6] web site: www.masdar.ac.ae
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SUPPLEMENT
Efficacité énergétique et énergies renouvelables au Liban,
un état des lieux contrasté
MARION SCHNORF
L’actualité énergétique libanaise a le vent en poupe dans les sujets de débats. Le pays
connaît actuellement une période d’effervescence liée à l’aboutissement d’initiatives
concrètes. Bilan de la maîtrise énergétique et des énergies renouvelables, retour sur
les grands thèmes qui guident l’énergie au Liban.
Plus qu’un sujet prépondérant et décisif, l’énergie est aujourd’hui considérée par les
Etats comme une donne stratégique qui engendre flux et rapports de force. Elle
divise, lie et modifie les interrelations mondiales qui fonctionnent à l’instar d’un système. Les préoccupations environnementales et l’écologie animent de plus en plus
les esprits. Or, à l’étranger, les clichés sur le Liban et sa pollution environnementale
vont bon train. L’engagement du Liban dans de nouveaux schémas de développement intensif en énergie semble valider l’idée que l’Occident a du Liban. Augmentation de la population, développement et croissance économiques, urbanisation
rapide et modification des modes de vie sont autant de phénomènes vécus par le
Liban mais dont les enjeux concernent l’échelle internationale.
Le déséquilibre libanais entre consommation et
ressources, le recours obligatoire à
l’importation massive
Que ce soit en rapport aux ressources naturelles ou à la recherche
(R&D), le pays du cèdre fait partie des pays du Moyen-Orient les moins
avancés en termes d’énergie. Le Liban est en fait un pays dépourvu
d’énergies fossiles. De ce fait, l’énergie utilisée est presque intégralement
importée –à hauteur de 97%. Par ailleurs, l’énergie exploitée est exclusivement basée sur les produits pétroliers par conséquent tributaires du
marché peu fiable du pétrole. Les 3% restants de la répartition énergétique du pays correspondent à la production hydraulique et à celle des
énergies renouvelables. Si ces 3% sont en légère augmentation, le chiffre
est néanmoins minime au vu de la part d’énergie fossile importée.
Le Liban est également un gros consommateur d’énergie. En 1992, le taux
d’intensité énergétique du pays est de 1,15 tep pour mille dollars. Si l’on compare, le Liban consomme trois fois plus que la France ou le Japon pour générer la même valeur ajoutée ou produire le même service. D’autre part, la
facture énergétique a augmenté de 300% entre 2000 et 2009. En 2007, elle
a représenté 17% du PIB du pays et un tiers du déficit commercial du pays.
Les causes structurelles comme élément explicatif
Le taux d’urbanisation du Liban est de 87%. Une telle concentration de
la population dans les villes débouche sur une consommation accrue
de l’énergie –les villes consomment plus que les espaces ruraux. De
même, la croissance démographique du Liban est élevée (environ 1,8%
36 |
par an) et implique la multiplication des logements. Le lien entre construction et énergie est primordial : la construction est un des secteurs
les plus énergivores. Il consomme de l’énergie depuis le prélèvement de
la matière première jusqu’au transport, en passant par la construction,
l’exploitation du bâtiment (environ cent ans) et son recyclage.
Les immeubles consomment en moyenne 40% de l’ensemble de la
dépense énergétique. Les raisons sont multiples. Elles concernent en
grande partie la conception générale de la structure qui ne tient pas
compte de la localisation, du climat, du choix des matériaux, du mode
de fonctionnement des équipements collectifs et de l’architecture.
Indissociable du cadre urbain dans lequel elle s’inscrit, l’architecture
contemporaine n’est pas souvent un exemple en termes d’économie
d’énergie ou d’énergies renouvelables, projets pilotes exceptés.
L’utilisation non rationnalisée des équipements peu performants est un
autre facteur de la consommation énergétique des bâtiments, surtout
au Liban où les systèmes de chauffages et de climatisation sont très
développés et considérablement utilisés. Le chauffage de l’eau et des
volumes représente plus de 56% de la consommation énergétique des
constructions à fonction résidentielle.
Ajoutons que le rôle de carrefour géographique du Liban participe au
taux de construction élevé que le pays connaît. La construction neuve,
très développée au Liban entraîne dans un premier temps une consommation énergétique plus élevée, à cause de toute la chaine de consommation qu’elle induit. Deuxièmement, l’attrait des investisseurs des
autres pays du Levant et du Golfe pour le Liban a un effet néfaste sur
les économies énergétiques.
De la même façon, le style architectural en vogue au Liban implique une for te utilisation de l’énergie. Le luxe est une des priorités
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de Beyrouth et, même si l’accent pourrait être mis sur l’alliance
du design et de l’énergie -tant pour le marketing que pour des
préoccupations environnementales-, cela n’est pas souvent le cas.
Le pays détient par ailleurs un nombre conséquent de projets de
méga-constructions.
La spécificité de l’électricité doit évoluer
Généralement, lorsque l’on aborde le thème de l’énergie pris dans un
cadre global, la question de l’électricité s’impose logiquement mais de
façon assez tardive. Au Liban, quand on parle d’énergie, on parle obligatoirement et principalement d’électricité. Ceci s’explique parce que
l’approvisionnement inégal et incomplet de la population et l’implication
financière de l’Etat déterminent l’impulsion des actions énergétiques. Le
statu quo que connaît l’électricité au Liban est un frein aux initiatives.
En 2009, la quantité totale d’électricité disponible est de 1500 mégawatts. La demande, pour la même période s’élève à 2 100 MW et 2 450
mégawatts pour les mois d’été. A cet écart entre l’offre et la demande
s’ajoutent l’insuffisance des capacités du réseau, la dissémination sauvage
de groupes électrogènes sur le territoire, les prix réduits octroyés aux
particuliers et aux concessions et les pertes du système. Notons que
ces dernières représentent 40% de la production totale soit plus de 300
millions de dollars et varient de 12% à près de 70% selon les régions.
Le lien entre électricité et énergie est indubitable. Il faut conjuguer ces
facteurs à la dépendance d’EDL aux prix élevés du fuel, à la culture du gaspillage accentuée par le faible coût de l’électricité et à l’état opérationnel
des centrales. La conséquence se retrouve au niveau du déficit financier
d’EDL qui s’élève à 1,3 milliard de dollars en 2010. Cette dette augmente
chaque année. En 2007 elle représente 17% de l’ensemble du prix énergétique payé par le gouvernement du Liban contre 3% il y a huit ans.
D’autre part, la rigidité du cadre légal et organisationnel d’EDL empêche
les modernisations : le Directeur général doit obtenir l’accord du
Ministère de l’Energie et de l’Eau puis du Conseil des ministres pour
toute réforme supérieure à 10 000$. Le monopole vertical et horizontal
d’EDL bloque également les initiatives de développement d’énergies renouvelables puisque la production électrique ne peut pas être réinjectée
sur le réseau public. Ainsi, même si la volonté participe à la diffusion
des énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, le cadre institutionnel manque, ce qui neutralise l’action des investisseurs mondiaux et
nationaux. L’énergie verte produite ne peut pas être réinjectée sur le réseau public : la loi interdit toute revente. Ne pas pouvoir revendre cette
énergie verte aboutit à l’exploitation des énergies renouvelables par le
domaine strictement privé. Les projets sont souvent menés à très petite
échelle et leur impact est par conséquent peu important.
La structure tarifaire de l’électricité (le kilowatt est produit à 0,18$ et
vendu à 0,09$), souvent qualifiée d’erronée, a également un impact.
Le développement des énergies renouvelables repose en effet majoritairement sur l’incitation économique qui n’a pas lieu au Liban, vu le
faible coût de l’énergie traditionnelle.
Plus qu’un simple lien entre énergie et électricité, la question énergétique est véritablement dominée par le problème électrique du Liban.
Le frein est de taille car le pays montre une volonté croissante de
mettre en place une énergie en partie produite grâce aux techniques
du renouvelable. Selon les experts, le Liban dispose dans ce domaine
d’un potentiel qu’il ne faut pas négliger.
Un potentiel important
L’intérêt des énergies renouvelables est de se substituer aux énergies
fossiles. Elles ont l’avantage de présenter un faible niveau de risques
et de pollution et d’engendrer moins de transport d’énergie –dans
la mesure où il s’agit souvent de ressources valorisables localement.
Même si leur impact réel est encore difficile à évaluer (émissions de
polluants liées à la combustion de biocarburants, recyclage des installations, récupération des déchets etc.), elles constituent le créneau actuel
des politiques énergétiques mondiales. Le Liban ne fait pas exception
à la règle et amorce une réflexion sur cette thématique. Les avantages
de la mise en place des énergies renouvelables sont multiples : pour le
Liban, la valorisation de ces ressources serait un moyen de diversifier
son mix énergétique, de réduire sa dépendance aux importations et
de limiter son exposition à la volatilité des prix du pétrole.
Commençons par énoncer le constat : au Liban où l’ensoleillement
est estimé à 3 000 heures par an, les énergies renouvelables représentent 1% de la production énergétique nationale. Cette part négligeable
des énergies renouvelables est due à l’absence d’une démarche des
pouvoirs publics en faveur du secteur, à une mise en valeur approximative du potentiel hydroélectrique, à la prise en compte insuffisante
des impacts sur l’environnement de la pollution induite par l’énergie
fossile ainsi qu’à l’inadaptation de certaines filières à la spécificité socioéconomique du pays. L’exemple du photovoltaïque illustre ce dernier
point. Si le système du photovoltaïque pourrait être théoriquement
performant, le marché ne semble pas adapté au Liban. D’une part, la
demande n’est pas assez mûre, d’autre part, les coûts trop élevés des
installations, non subventionnées, font fuir les potentiels intéressés. Le
prix du kilowatt approche en effet 0,30$ contre 0,09$ pour l’énergie
électrique issue de la production d’EDL.
Le Liban est le pays du tout électrique. La moyenne d’ensoleillement est de
300 jours de soleil par an avec un flux annuel de 2 200 KWh par mètre
carré. Pourtant, tout fonctionne à l’électricité, y compris le chauffage de l’eau.
L’énergie solaire et en particulier thermique reste marginale dans le bilan
énergétique du pays : elle concerne moins d’1% en 2000 soit quelques Ktep
pour un potentiel exploitable estimé à plus de 1 000 ktep.
Le parc de panneaux solaires installés au Liban en 2010 est évalué à 30
mètres carrés pour 1000 habitants contre 302 et 615 mètres carrés pour
la Grèce et Chypre, avec qui le Liban a des similitudes géographiques. Le
constat pourrait cependant changer d’ici peu : de nombreux projets semblent voir le jour et jouir d’une certaine concrétisation.
En ce qui concerne le secteur hydraulique, on peut aisément avancer que la capacité de production est en dessous de son potentiel.
L’hydroénergie est la seule forme d’énergie alternative produite en
masse. Elle ne représente pourtant que 2% de l’approvisionnement
total en énergie primaire. L’énergie hydraulique a été développée dans
les années 50. Depuis, à l’exception de la réhabilitation des groupes
électrogènes de l’Office du Litani et de la Kadisha –en 1994-, l’Etat a
seulement effectué des travaux de maintenance du parc existant alors
que certains pays voisins, moins dotés en eau que le Liban, investissent et mettent à profit le secteur. Sa faiblesse actuelle est néanmoins
récente : la part est passée de 69% en 1976 à 7,5% en 2006 et à
moins de 2% en 2010. L’essor des centrales thermiques est à l’origine
du délaissement des centrales hydrauliques. Malgré l’état d’esprit actuel en faveur des énergies renouvelables, l’actualité n’est pas favorable
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à l’hydroénergie. Comme toute alternative aux énergies fossiles, une
réflexion sur les implications de la production d’énergie hydraulique
amène à se poser la question de sa véritable pertinence. 70% du cumul annuel des pluies libanaises tombe en effet dans une période de
trois à quatre mois, ce qui entraîne un déficit important l’été puisque
les fleuves accusent des débits faibles entre les mois d’août et de novembre. Le problème réside dans le fait que la période de sécheresse
correspond à la période d’irrigation, d’où l’émergence du conflit récurrent entre les besoins du développement social en eau potable et en
irrigation et la production hydroélectrique.
D’autre part, le coût moyen de construction d’une centrale hydraulique de petite taille est de l’ordre de deux millions de dollars par
mégawatt soit le double de celui d’une centrale thermique. Le bilan
énergétique des centrales hydroélectriques est néanmoins à leur avantage puisqu’elles amortissent jusqu’à 150 fois leur coût de construction
–pour une durée de vie qui peut atteindre cent ans.
Beaucoup d’espoirs sont mis sur l’éolien. Les protagonistes libanais du
sujet en parlent comme une alternative énergétique prometteuse mais
dont les projets sont bloqués. Si l’on fait un tour de la situation de
l’énergie éolienne au Moyen-Orient, on constate effectivement un certain retard libanais en la matière.
Le problème de l’énergie éolienne au Liban réside dans le manque
d’études détaillées, officielles et avérées concernant les données nécessaires à l’installation de turbines. Les calculs actuels sont basés sur des
données satellites peu fiables ou sur des études de terrain faites à l’aide
d’instruments dont la technique n’est pas certifiée. On sait seulement
que les régions du Akkar, du Sud et des montagnes surplombant la Bekaa,
à l’Est du pays sont des espaces où la vitesse des vents peuvent excéder 7
mètres par seconde. La finalisation récente de l’Atlas des vents constitue
néanmoins une avancée réellement conséquente dans le processus de
développement de l’énergie éolienne. C’est pas à pas que la transition
énergétique libanaise s’effectue. Or, le constat que le Liban est un pays
énergiquement en mouvement est aujourd’hui un fait avéré.
Moyen-Orient et vulnérabilité énergétique
Il ne faudrait pas aborder le Liban sans parler de l’échelle plus large
dans laquelle il évolue. A l’instar du Liban, les pays du Moyen-Orient
sont de gros consommateurs d’énergie. La consommation d’électricité
moyen-orientale a connu un taux de croissance annuel moyen de 7,9%
durant les vingt-cinq dernières années. En parallèle et pour la même
période, l’offre régionale a progressé de 4% par an en moyenne. Elle
s’établit à 110 millions de tep en 2006 et repose quasiment exclusivement sur le pétrole et le gaz naturel égyptiens et syriens. Cet écart
entre offre et demande fait émerger le problème d’approvisionnement
: la demande augmente, l’offre faiblit, les enjeux sont cruciaux.
Par ailleurs, le déséquilibre régional marque de fortes disparités en
termes de balance énergétique entre les pays. L’Egypte et la Syrie sont
les seuls pays dotés de ressources pétrolières et gazières et présentent des balances énergétiques excédentaires tandis que la Jordanie et
le Liban sont dépourvus de ressources en énergies. L’Egypte se pose
comme puissance énergétique moyen-orientale en assurant la majorité
de la production régionale.
Les échanges énergétiques interrégionaux alliés à un investissement
massif pour augmenter les capacités de production et à une diversifica-
38 |
tion du bouquet énergétique semblent être le levier à développer pour
réduire la vulnérabilité énergétique. L’avenir du Bassin méditerranéen
et de la région moyen-orientale dépend d’une coopération énergétique plus large et plus profonde entre les pays. Le contexte géopolitique instable ne favorise pas les échanges mais la thématique énergétique ressort comme un vecteur porteur pour renforcer l’intégration
économique de la région.Tous les pays estiment en effet que le développement des interconnexions transfrontalières est une condition essentielle
pour combler l’écart entre l’offre et la demande et renforcer la fiabilité
du système énergétique. De grands projets transfrontaliers sont lancés, tel
le gazoduc panarabe. D’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par
an, il relie depuis 2003 l’Egypte à la Jordanie, intègre la Syrie depuis 2008
et le Liban depuis 2009. Les volumes échangés entre les pays concernés
en 2006 représentent 4000 GWh soit 2% de la consommation régionale.
Les interconnexions gazières pourraient également dynamiser les relations
économiques entre le Moyen-Orient et les régions frontalières, via un raccordement au gazoduc Asie Centrale-Europe ou grâce aux connexions
gazières entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite.Toutefois, les tensions politiques
sont encore présentes dans la zone. Le Liban reste au cœur de conflits
certes latents mais toujours d’actualité. Fonder une politique énergétique
sur des accords avec les pays voisins signifie être en situation de dépendance vis-à-vis d’Etats avec qui les relations sont difficiles. D’autre part,
le montant des investissements nécessaires apparaît difficile à supporter
pour les pays concernés. Les investissements internationaux peuvent alors
représenter une alternative.
La tendance mondiale à la promotion des énergies renouvelables
concerne également la région moyen-orientale. Les pays se sont
positionnés en faveur du développement de celles-ci et les objectifs régionaux sont ambitieux. Leur contribution actuelle demeure
encore faible (environ 0,5% de la production électrique régionale)
et cer taines réserves demeurent sur l’ampleur et le calendrier des
programmes mis en place. Cependant, les conditions géo-climatiques favorables, la volonté d’assurer un approvisionnement local
et les évolutions des problématiques énergétiques mondiales permettent d’affirmer que ces énergies bénéficieront à l’horizon 2020
de conditions de développement plus favorables qu’aujourd’hui et
pourraient représenter 10% du mix énergétique.
Les toits de Beyrouth comme illustration de la concretisation de l’action?:
Présence de chauffe-eau solaires dans le quartier d'Achrafiyeh sur les toits
aux alentours du Spinney's, été 2010.
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La transition énergétique sera longue
Les solutions existent. Le Liban participe à l’effort régional en développant un dynamisme nouveau en termes de volonté politique et en
introduisant des dispositifs adaptés.
La présence de dispositifs d’énergies renouvelables dans l’espace urbain
est un indicateur révélateur du degré de mise en pratique de l’action.
Or le constat peut être fait que malgré l’ensemble des obstacles, la
maitrise de l’énergie et les énergies renouvelables se diffusent dans
l’espace urbain. Cette idée s’amorce sur une réalité : la popularité des
mesures en faveur de l’énergie croît. Ce constat n’est pas à généraliser
mais on peut quand même affirmer que le lancement, la gestion et la
finalisation des projets –qu’ils concernent la sensibilisation ou des actions pilotes pour les municipalités- favorisent l’amélioration actuelle de
la prise en compte de la thématique énergétique. Beaucoup des projets
achevés sont positifs.
Malgré de nombreuses difficultés, la thématique de la maitrise énergétique et des énergies renouvelables semble aujourd’hui disposer
d’une réelle opportunité de développement au Liban. Le dynamisme
du secteur est indéniable ; il illustre les volontés d’action qui prennent
effet à des échelles souvent très distinctes. Améliorer sa situation énergétique constitue désormais un enjeu stratégique pour le pays. Il s’agit
de diminuer sa dépendance envers le pétrole, de restreindre les subventions des prix de l’électricité, de réduire sa dette publique et ainsi
d’allouer davantage de ressources à des budgets « durables ». Plus
qu’une simple volonté dictée par des préoccupations environnementales, c’est aujourd’hui un gage de développement pour le Liban.
La maitrise de l’énergie et le développement des énergies renouvelables acquièrent par conséquent davantage de poids et de crédibilité
dans l’esprit et dans la démarche des acteurs libanais. Seulement, le
processus est long et doit faire face à l’inertie des institutions, des professions et des particuliers.
La transition énergétique est lente. Elle agit dans des temporalités
qui vont au-delà des projets fragmentés et de la gestion souvent
fragmentée de la démarche en faveur de l’énergie. Il faut à présent
miser sur une approche intra-sectorielle et transversale qui tienne
compte du suivi et de la durabilité des actions, encore trop ponc-
tuelles. Ceci ne peut se faire sans des par tenariats et des collaborations qui mettent de côté les intérêts personnels. La volonté
politique doit dépasser les logiques de fonctionnement propres à
chacun et s’attacher à la réalisation du défi du renouveau énergétique libanais.
Ainsi, le rôle du secteur privé, l’instauration d’une stratégie globale
et d’une vision d’ensemble et la relégation des oppositions entre acteurs qui ont le même objectif final constituent des fondements sur
lesquels s’appuyer. Ils viennent corroborer la nécessaire sensibilisation de la population et des professionnels présents sur le marché,
de la promotion de la R&D pour les énergies renouvelables, de
l’adaptation énergétique des infrastructures publiques et des constructions privées et de la modernisation des centrales électriques
du pays. D’autre par t, la création d’un référentiel officiel de données
à propos de l’énergie au Liban et la mise en place de règlementations pour une utilisation rationnelle de l’énergie et la diffusion
des énergies renouvelables est une condition sine qua non de la
concrétisation des politiques énergétiques libanaises. Pour finir, le
développement de l’innovation dans les secteurs de la recherche
universitaire ou industrielle et la mise en place d’incitations financières sont également indispensables et peuvent (doivent ?) être
soutenus par la coopération internationale.
L’énergie intéresse de plus en plus de monde. Elle concerne l’ensemble
des strates de décision, depuis les relations entre Etats jusqu’à
l’application des directives qui influencent la vie du citoyen. Elle détient
de ce fait un nombre conséquent d’acteurs qui agissent et interagissent à toutes les échelles : mondiale, régionale, nationale et locale. Les
logiques de fonctionnement s’entremêlent, entre société civile, acteurs
locaux, monde associatif, acteurs à l’origine du projet, gouvernement et
bailleurs de fonds. Le travail en coopération, collaboration, partenariat
de ces acteurs -ou au contraire caractérisé par des oppositions, des antagonismes et des refus- a pour conséquence la création d’un secteur
qui fonctionne comme un système. C’est sur ceci qu’il faut s’appuyer
pour assurer la convergence de toutes les actions vers le même objectif -la plus grande indépendance énergétique possible et la préservation
de l’environnement, qu’il soit national ou mondial.
Répartition géographique des pertes non techniques accusées par EDL.
Evolution de la facture énergétique de 1993 à 2009
Source: MERCADOS, Advisory supportto restructure and corporatize EDL, Report 1 for CDR and Lebanese Republic, 2008 in BNP Paribas, ELC, EL KHOURY & Partners, EDL Material Assets Audit 2002
Sources: ALMEE, Les bilans énergétiques au Liban, 2009, 20p
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SUPPLEMENT
Electricity in Lebanon
Problems v/s Solutions
Lebanon’s power crisis has been evolving over many years, and we have to
admit that the electricity problem driven by numerous factors, has grown
steadily worse and has become serious and complex.
Regardless of whose to blame, we must join forces to bring Lebanon’s residents out of the dark. Quite obviously, such changes can only be implemented
in an environment conducive to a reform of the energy sector. This will require an immense amount of investment.
Only about half of the country’s installed generating capacity is online, while
the distribution system is severely dilapidated due to years of insufficient
maintenance. The effects of these and other factors include high technical and
commercial losses, tariffs that are below the cost of service, and weak institutional capacity, each of which is compounded by legal and regulatory regimes
that are both convoluted and inconsistent.
ELIE JARROUCHE
ENGINEER
ELECTRICITY PROBLEMS
The Existing Lebanese Power plants are of Thermal and Hydroelectric
types. They are not operating at full capacity; the total production and
distribution being 1500 MW, while the actual demand is over 2500 MW.
The plants are supposed to produce a compounded capacity around
2200 MW, but due to several recurrent technical issues with the turbines, the production is reduced dramatically with each factory having
its own problems :
1- Zouk Factory : The Zouk plant has 4 turbines supposed to produce 607 MW. One turbine is totally un-operational, due to the
lack of spare parts, the second turbine produces around 70 % due
to preventive and periodical maintenance, the two other turbines
produce around 60% which means that the total capacity of the
plant is not exceeding 48% of its total capacity, without mentioning
the different losses inside the factory and on transmission lines.
2- Tyr Factory : The plant has two turbines supposed to produce
70 MW at full capacity. However the plant is working at 50% of its
total capacity.
3- Baalbeck Factory : The Plant has two turbines with a theoretical capacity of 70 MW, but the plant is working at 50% of its
total capacity. The main cause of reduced production in Tyr and
Baalbeck factories, is that all turbines have been working beyond
their live production time which is estimated at about 150,000
working hours.
4- Deir Emar :The plant total operational capacity is supposed to be
40 |
435 MW. This plant is considered the latest implementation to feed
the Lebanese electrical grid. Unfortunately, this plant is having almost
pans and shut downs which lost around 30% of their production
capacity and this is due to the absence of routine maintenance .
5- Zahrani Factory : As with Deir Emar's production plant, It is
Supposed to produce 435 MW but is having around 30% losses of
its production capacity due to the absence of routine maintenance.
6- Jieh Factory : Jieh Factory : The Jieh plant is composed of 5
turbines of 346 MW capacity each. The plant is having almost daily
shut downs and technical problems because the “ technical life” of
the turbines has gone beyond the 200,000 working hours. At this
level, production equipment is considered good to be scrapped,
according to international norms.
7- Hreisheh Factory : Around 75 MW of production with 2030% of losses.
As far as Hydroelectric plants are concerned , we have hydroelectrical
generation turbines on the Littani , Bared , Safa and Nahr Ibrahim rivers,
with a combined capacity of around 250 MW , but their production is
highly reduced in summer time due to the absence of Dams ….
Well, as we could see above, almost all the turbines have passed their
technical life , and with absence of high qualified maintenance, we shall
face very soon a major problem, which may lead the Lebanese citizens
to stay in darkness in the 21st Century !!!.
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In addition to the above mentioned issues, several other factors are increasing the problems in Lebanon's electricity production sector, such as:
1- Logistics and geographical distribution of the plants: the actual
regional repartition of the factories in Lebanon is causing around
17% loss on the distribution lines.
lenders, thereby reducing the cost of borrowing.
The Lebanese stand today before two solutions for the electricity
problem; one that is temporary and another that is radical. Both
solutions are highly demanded because we cannot keep going down
the slope of decadence.
2- Fraud and power theft: Stolen power due to direct connection
on the lines or manipulating the old meters to reduce the costs,
which is around 30% of EDL production..
A- Temporary solutions
a- Rent Electricity
The option of renting land or sea electricity generator is a solution
that can «limit but not solve the problem.»
b- Distributed generation through alternative local generators
This option goes for adopting decentralized stations of generators
for each village , and will be a standby for the EDL.
c- Gas Turbines
This option needs the political support to import the Gaz either
from Egypt rather than Qatar . Our new installed plants ( Zahrani
and Deir Emar) are originally designed to work on Natural Gaz.
3- Fuel Cost The high fuel prices, as all turbines are running on expensive fuel oil, compared to natural gas (or coal), which is the norm
in most countries. The actual regional repartition of the factories in
Lebanon is causing around 17% loss on the distribution lines.
STOLEN UNOFFICIAL ELECTRICITY IN LEBANON
Rather than assessing the sector’s underlying problems – the failures of
which are a direct result of over 15 years of corruption, mismanagement and money siphoning,
“Fuel cannot run a broken car!” We must repair the car.
Electricity Solutions
The electricity solution plan must focus on a perennial national
headache. It must remedy the sector’s various problems through
a clearly laid-out strategy, star ting with additional generating
capacity to cover an existing supply gap that has necessitated
painful rationing. We must have a realistic prediction of future
demand (including the reser ve margin requirement), explore
possibilities for creating competition, and address key necessities such as reinforcing and rehabilitating the transmission and
distribution infrastructure.
A special focus will have to be placed on modernizing metering systems in order to enhance efficiency of consumption and
reduce both commercial and technical losses. A comprehensive
plan is crucial, because the capacity additions envisioned by Lebanon’s Water and Energy Ministr y (MEW), are based on the use of
the lowest-cost (including environmental impacts) conventional
energy sources considered feasible in the Lebanese context. Development of the required infrastructure for natural gas (LNG
terminal, pipelines, etc.) is par t of the solution plan.
Implementation of a valuable solution depends on maintaining the political stability in the countr y. We have to assume an
efficient and commercially viable power sector with more than
4,000 MW of generating capacity in operation by 2015, and increasing thereafter ; reliable transmission and distribution networks; and overall improved quality of electricity ser vice deliver y
to suppor t economic growth.
Such goals will be easier to reach if the private sector plays an
active role, such as independent power producers (IPPs) in collaboration with the ministr y. This would accelerate the process
of installing new generating capacity, but a stable and predictable
regulator y framework is needed for the private sector to join in
this effor t. This would also be essential to provide comfor t to
It is very easy to do modifications and return back to the origin of these
turbines, working on Gaz, which we all know has several advantages
such as :
• Very high power-to-weight ratio, compared to reciprocating
engines;
• Smaller than most reciprocating engines of the same power rating.
• Moves in one direction only, with far less vibration than a
reciprocating engine.
• Fewer moving parts than reciprocating engines.
• Low operating pressures.
• High operation speeds.
• Low lubricating oil cost and consumption.
• Low operation cost.
B- Radical Solutions
A radical solution starts by pointing to the cost free renewable energy.
A number of Lebanese and foreign companies are willing to construct
such plants.
Why using renewable energy will be the best solution
for Lebanon ?
Lebanon is located on the Eastern edge of the Mediterranean. The
area is 10,452 km2 while the population is around 4 millions.
While Lebanon strives to meet the energy demand of its population,
a different approach based on energy efficiency and renewable energy
may be the solution.
In this report , we shall concentrate on the best solutions to solve the electricity problems in Lebanon :
1- “wind” electricity option
How Wind Turbines Work?
Wind is a form of renewable energy. Winds are caused by the uneven
heating of the atmosphere by the sun, the irregularities of the earth's
surface, and rotation of the earth. Wind flow patterns are modified by
the earth's terrain, bodies of water, and vegetation. Humans use this
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wind flow, or motion energy, for many purposes: sailing, flying a kite, and
even generating electricity.
The terms wind energy or wind power describe the process by which
the wind is used to generate mechanical power or electricity. Wind
turbines convert the kinetic energy in the wind into mechanical power.
This mechanical power can be used for specific tasks (such as grinding
grain or pumping water) or a generator can convert this mechanical
power into electricity.
So how do wind turbines make electricity? Simply stated, a wind turbine
works the opposite of a fan. Instead of using electricity to make wind,
like a fan, wind turbines use wind to make electricity. The wind turns
the blades, which spin a shaft, that connects to a generator and
makes electricity.
Utility-scale turbines range in size from 100 kilowatts to as large as several megawatts. Larger turbines are grouped together into wind farms,
which provide bulk power to the electrical grid.
Single small turbines, below 100 kilowatts, are used for homes, telecommunications dishes, or water pumping. Small turbines are sometimes
used in connection with diesel generators, batteries, and photovoltaic
systems. These systems are called hybrid wind systems and are typically
used in remote, off-grid locations, where a connection to the utility grid
is not available.
For example, Akkar winds can produce up to 120 MW, other areas
extending between the Bekaa and Marjeyoun can produce between
40 and 50 MW.
2- Solar Energy option
A solar photovoltaic power plant uses photovoltaic cells to convert
sunlight into direct current electricity using the photoelectric effect.This
type of plant does not use rotating machines for energy conversion.
Solar thermal power plants are another type of solar power plant. They
use either parabolic troughs or heliostats to direct sunlight onto a pipe
containing a heat transfer fluid, such as oil. The heated oil is then used
+
to boil water into steam, which turns a turbine that drives an electrical
generator. The central tower type of solar thermal power plant uses
hundreds or thousands of mirrors, depending on size, to direct sunlight
onto a receiver on top of a tower. Again, the heat is used to produce
steam to turn turbines that drive electrical generators.
There is yet another type of solar thermal electric plant.The sunlight strikes
the bottom of a water pond, warming the lowest layer of water which is
prevented from rising by a salt gradient. A Rankine cycle engine exploits
the temperature difference in the water layers to produce electricity.
A home solar system for all or part of your home's electrical needs is a
practical choice. Grid-tied residential solar systems are more affordable
than ever and reduce the amount of electricity you purchase from your
local utility. If there are net metering programs available in your area, you
may have the ability to make money by selling excess electricity to your
utility. Solar power home systems offer reliable, clean power to reduce
the burning of fossil fuels and contribute to a greener environment. In addition, you will enjoy the fact that solar electric systems are quiet, operate
without your assistance and require very little maintenance.
When you install solar panels, they become a capital improvement to
your home or business. Solar panels for your home produce electricity
and thus, an ongoing cash flow by directly reducing your electricity bills
for the next 25 or more years.
SOLAR POWER BLOCK SYSTEMS “SPB-System” 300 W to 18000 W
family has been designed for nearly all applications in remote areas on
our globe. The System is modular and has been manufactured to the
latest state of art with the most reliable components. The system in
the standard version consists of: Solar Generator, Mounting Structure
for roof installation, Power Box with Battery and Electronic (ChargeDischarge-Controller, Inverter, Power Distribution etc.) and Cabling.
- Example of application for a 20 Amps Residence Application :
Controller
Inverter
–
Pannel
–
+
Battery
42 |
230V AC
Output
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3- Biogaz Energy option :
DEPOLUTION- BIOGAZ ASPIRATION - PRODUCTION OF ELECTRICITY
4- Thermal Power station option
In thermal power stations, mechanical power is produced by a heat
engine that transforms thermal energy, often from combustion of fuel,
into rotational energy. Most thermal power stations produce steam,
and these are sometimes called steam power stations. Not all thermal
energy can be transformed into mechanical power, according to the
second law of thermodynamics. Therefore, there is always heat lost to
the environment. If this loss is employed as useful heat, for industrial
processes or district heating, the power plant is referred to as a cogeneration power plant or CHP (combined heat-and-power) plant. In
countries where district heating is common, there are dedicated heat
plants called heat-only boiler stations. An important class of power
stations in the Middle East uses by-product heat for the desalination
of water.
The efficiency of a steam turbine is limited by the maximum temperature of the steam produced and is not directly a function of the fuel
used. For the same steam conditions, coal, nuclear and gas power plants,
all have the same theoretical efficiency. Overall, if a system is on constantly (base load), it will be more efficient than one that is used intermittently (peak load)
Besides use of reject heat for process or district heating, one way to
improve overall efficiency of a power plant is to combine two different thermodynamic cycles. Most commonly, exhaust gases from a gas
turbine are used to generate steam for a boiler and steam turbine. The
combination of a "top" cycle and a "bottom" cycle produces higher
overall efficiency than either cycle can attain alone.
Thermal power plants are classified by the type of fuel and the type of
prime mover installed.
By type of Fuel
• Nuclear power plants use a nuclear reactor's heat to operate a
steam turbine generator. About 20% of electric generation in the
USA is produced by nuclear power plants.
• Fossil fuelled power plants may also use a steam turbine generator
or in the case of natural gas, fired plants may use a combustion
turbine. A coal-fired power station produces electricity by burning coal to generate steam, and has the side-effect of producing a
large amount of carbon dioxide, which is released from burning
coal and contributes to global warming. About 50% of electric
generation in the USA is produced by coalfired power plants.
• Geothermal power plants use steam extracted from hot underground rocks.
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SUPPLEMENT
• Renewable energy plants or biomass-fuelled power plants may
be fuelled by waste from sugar cane, municipal solid waste, landfill
methane, or other forms of biomass.
• In integrated steel mills, blast furnace exhaust gas is a low-cost,
although low-energy-density fuel.
• Waste heat from industrial processes is occasionally concentrated enough to use for power generation, usually in a steam
boiler and turbine.
• Solar thermal electric plants use sunlight to boil water, which turns
the generator.
By prime mover
• Steam turbine plants use the dynamic pressure generated by expanding steam to turn the blades of a turbine. Almost all large non-hydro
plants use this system. About 80% of all electric power produced in
the world is based on the use of steam turbines.
• Gas turbine plants use the dynamic pressure from flowing gases (air
and combustion products) to directly operate the turbine. Naturalgas fuelled (and oil fueled) combustion turbine plants can start rapidly and they are hence used to supply "peak" energy during periods
of high demand, though at a higher cost than base-loaded plants.
These may be comparatively small units, and sometimes completely
unmanned, being remotely operated. This type was pioneered by the
UK, Princetown[6] being the world's first, commissioned in 1959.
• Combined cycle plants have both a gas turbine fired by natural gas,
and a steam boiler and turbine which use the hot exhaust gas from
the gas turbine, to produce electricity. This greatly increases the overall efficiency of the plant; many new baseload power plants are combined cycle plants fired by natural gas.
• Internal combustion reciprocating engines are used to provide power
for isolated communities and are frequently used for small cogeneration plants. Hospitals, office buildings, industrial plants, and other
critical facilities also use them to provide backup power in case of a
power outage. These are usually fuelled by diesel oil, heavy oil, natural
gas and landfill gas.
• Microturbines, stirling engine and internal combustion reciprocating
engines, are low-cost solutions for using opportunity fuels, such as
landfill gas, digester gas from water treatment plants and waste gas
from oil production.
5- Hydroelectricity Energy option
Lebanon has had for many years ago a strategical plan to build Dams to
produce hydroelectricity. Impounding a reservoir of water, and releasing
it through one or more water turbines connected to generators, and
hence be able to generate electricity, from the energy provided by difference in water level upstream and downstream.
A pumped-storage hydroelectric power plant is a net consumer of
energy but decreases the price of electricity. Water is pumped to a
high reservoir when the demand, and price, for electricity is low. During
hours of peak demand, when the price of electricity is high, the stored
water is released through turbines to produce electrical power.
Different locations in Lebanon could be highly recommended for such
applications , such as Chabrouh Dam which could produce around 80
44 |
MW of Electricity , CHAWAN DAM at Janneh area ( Nahr Ibrahim)
which could produce over 50 MW of clean electrical power ….
Summary
The solution for our electricity problem must remedy the sector’s various problems through a clearly laid-out strategy, starting with generating additional capacity to cover an existing supply gap that has necessitated painful rationing. Then, we have to find out a realistic prediction
of future demand (including the reserve margin requirement), explore
possibilities for creating competition, and address key necessities such
as reinforcing and rehabilitating the transmission and distribution infrastructure. A special focus must be placed on modernizing metering
systems, in order to enhance efficiency of consumption and reduce
both commercial and technical losses.
All of these goals will be easier to reach if the private sector plays an
active role, and for now at least, there seems to be a broad consensus for the use of public-private partnerships (PPPs), or independent
power producers (IPPs) in collaboration with the ministry. This would
accelerate the process of installing new generating capacity, but a stable
and predictable regulatory framework is needed for the private sector
to join in this effort. This would also be essential to provide comfort to
lenders, thereby reducing the cost of borrowing.
I believe Lebanon should go green much faster than planned. The ideal
centerpiece would be a full-scale alternative energy plan that promotes
new non-fossil fuel – especially solar – for electricity generation in order to prepare Lebanon for regional solar trade with the development
of the Mediterranean Solar Program by 2015-25.
Building renewable energy plants, solar collectors, wind farms, biomass
facilities, etc. is not simple, but given the advantages at stake in terms of
the environment, our energy mix, and tariffs, we should be planning for
such sources to account for 15-20 percent of our generating capacity.
No discussion of Lebanon’s power sector be complete without addressing the thorny issue of rates. Accordingly, the new plan’s pricing policy is
a gradual transition to a tariff regime that provides economic efficiency
and financial viability while addressing equity and social aspects (especially
poverty alleviation). In the short term (one-three years), the objective
would be to achieve financial viability and eliminate operating subsidies,
while the transition to economic pricing would be achieved over the medium term (five years), enabling EDL to generate the resources to meet
about 30 percent of its investment requirements.
The electricity policy should look into providing much lower tariffs than
those currently charged.To put this objective in perspective, keep in mind
that Lebanon is estimated to have the highest or second-highest power
rates in the region. Adjusting the energy mix – including type of fuel, the
use of supply resources, and cross-border connections – would be one
way to bring prices down. At the same time, tariffs should be continuously reviewed, in line with operational efficiency improvements aimed at
restoring quality of service, as an incentive to both EDL and consumers.
The best solution is to promote – as rapidly as possible – renewable
energy use in households and industrial premises, with emphasis on
“Green Building” and “Energy Efficiency” standards, in collaboration
with concerned institutions.
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SUPPLEMENT
Energy Efficiency in Buildings:
A Sequence Approach
SAMIR R. TRABOULSI PHD.,
ENGINEER
Most people would agree that a green building must be an energy efficient building. But not everyone agrees on how to define and measure
efficiency. This may not be apparent and thanks to the many other elements, features and categories of green building. This article describes
the content of a building rating system (with energy efficiency as main
element) and how to adopt the optimal Sequence approach in following recommendations to improve the energy consumption of buildings.
In addition to its importance and popularity, energy efficiency has a
huge role in green building. It is considered by the green designer,
green contractor and green operator. All the rating systems focus on
the energy efficiency, and sometimes with different weight. Minimum
requirements vary between one system and another. Whether it is a
voluntary standard or a mandatory code, the energy efficiency is clearly
defined along with other environmental preferable construction, design
and systems. However, none of the major green certification programs
currently require buildings to meet a set of core green requirements
beyond code. Instead, they allow builders the flexibility to meet the
green threshold by accumulating a minimum number of points from
the energy efficiency category. Consequently, achieving certification as
a green building does not necessarily have to involve energy-efficient
design, construction, or operation.
No doubt, the energy prices forecast a rise for the foreseeable future,
it did and will continue to rise. When it is 100 U.S. Dollars a barrel,
forecasts are reaching over hundred and fifty. Investors in developing
or purchasing green properties, and when understanding the scoring
and methodology underlying a rating system, investors in developing
or purchasing green properties focus on the energy efficiency of such
certified green property. But also, they are aware of other categories,
with increasing interest, in environmentally responsible green buildings.
It then may be critical to find that such buildings are energy efficient,
though it is often assumed.
Of course, this is not always the case, because a building can gain green
certification based on environmental factors, other than energy efficiency. A building certified as green may actually not be any more energy efficient than a typical, non-green building.
It is then important for when considering green attributes of a potential
investment property, energy efficiency should come first as it is the
corner stone of a property’s green rating.
The energy-efficient design strategies encompass a wide range of tra-
ditional building construction elements, including building envelope design, mechanical systems, HVAC, lighting, controls systems, and so on.
Green design budgets must take care not to sacrifice these fundamentals, in order to accommodate headline-grabbing “green technologies”
that may have a much smaller impact on overall energy performance.
For example, a project may spend green funds on a few solar panels at
the expense of better window glazing, which yields far greater energy
savings and pollution prevention.
Another concern for investors in the market for energy-efficient real
estate is the growing assumption that a building designed and modeled to exceed energy codes by 30 percent will achieve a parallel 30
percent improvement in energy performance. Building energy code,
however, is not a performance metric of actual energy use, nor is it a
good proxy of future energy performance.
Studies conducted by various buildings institutes have shown that exceeding building codes is not a guarantee of future energy performance.
A more effective way to design for energy efficiency is to set an energy
target derived from actual building performance data and let that target
inform modeling exercises and design choices. Operating a building is
another issue. Ways in which a building is operated are often greater
determinants of energy efficiency. If a building’s energy-efficient design
relies on operating procedures that are not followed by its operators,
the design intent is lost. For example, the energy consumption represents 30 percent of a typical commercial office building’s operating
costs, making it the single largest controllable cost of operations, so
improved energy efficiency has a direct and substantial payback for investors. Another example, a 30 percent reduction in energy use (commonly achievable in the average commercial office building) can yield
the equivalent of a 5 percent increase in Net Operating Income (NOI)
and overall asset value.
Consequently, one of the strongest selling points for green construction is reduced operating costs from increased energy efficiency. In fact,
much of the “business case” for green buildings is founded on the assumption that a certified green building will be more energy efficient
than a conventional building.
Unfortunately, it is possible under some rating systems to achieve a green
rating without actually achieving meaningful energy efficiencies. As a result,
some property owners are now finding that their green buildings are actually less energy efficient than many conventional buildings.
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Pic 1. Day Lighting effect with low e glass
Hence the need for more awareness campaigns emphasizing that
the energy efficiency is the cheapest alternative to meeting increasing loads, the environmental benefits, the consumer demand for energy efficiency and finding out if in the process to have zero energy
buildings, the process of optimizing the energy efficiency is simpler.
The existence of Appliance (HVAC) Standards, Building Standards
and EDL Efficiency Programs will coontribute to reducing the annual
electricity use in Lebanon.
The easy energy efficiency measures maneuver around lighting, appliances, HVAC, Consumer Outreach and other green buildings standards. After selecting an experienced and innovative design team and
identifying the performance and other quantifiable goals using an integrated design approach, involving owners, commissioning agents, and
all design disciplines as well as end-users energy modeling to optimize
energy will be done. Plans for preventive maintenance, training facility
operators and occupants will be prepared.
Technical recommendations will range from optimizing day lighting
to the full possible extent, coping with the building orientation,
photocell controls with dimmable ballasts, reducing the lighting,
cooling and heating loads using glass with intent of use for day
light or for view, efficient lighting design and defined lighting power
intensity watts/m2, selecting type of lighting fixtures, availability
of occupancy sensors, auto night shut off, dedicated outdoor air
treatment, energy recovery system, efficient and tight envelope,
appropriate, well-installed insulation, low e, low Solar Heat Gain
Conductance Factor, SHGC, Shading for South and West facing
windows, light colored roof, high efficient HVAC equipment with
optimized control system, balance with maintenance concerns and
energy efficient appliances and office equipment.
In a typical building, the energy use distribution will be among lighting,
cooling, space heating, water heating and other plug loads.
So what is the Sequenced Approach used in the process of
energy efficiency?
The process will be in looking at areas that require low capital invest-
46 |
Pic 2. Energy Efficient HVAC Equipment Draft Standard, 2011
ments. The upgrade starts with steps that are low in capital requirements; and before investing in intensive upgrades: tuning systems and
upgrading lighting. This first step usually results in 8-12% reduction of
energy requirements.
Useful life of mechanical and electrical systems can be extended by
20-30% if properly sized and managed.
In a Sequenced Approach, tuning tasks can surprise many like Heating /Cooling at the same time, thermostats calibration, setting of time
clocks, checking dampers if they are open or closed (or if they are
opening or closing) and checking the BMS if showing different operational scheme.
Lighting upgrade as a major component of energy cost saving (30%
of typical building energy cost); CFL use (as requiring 66% less energy
than incandescent and lasting 10 times longer) will be helpful in quantifying the improvements to work environment and productivity.
The result of the Sequenced Approach will allow the reuse of the
savings generated to offset the cost of more capital intensive plant
upgrades and other green strategies. This can be simulated to settling a
credit card debt, and then the home loan debt. There is a great chance
that the out of order things cost more in the long run and will not
necessarily help the environment.
There will be other and less obvious practices that might have a significant effect on lowering the energy use. However, ignoring the proper
sequence may end up with a costly exercise.
Improving the energy efficiency and use in any building is a valid
feasible investment with a crushed payback period. More improvements are expected on the process when following the
Sequence Approach.
References:
* Energy Efficient HVAC Equipment Standard, Draft, LGBC- USAIDAMIDEAST, 2011
* Energy Efficiency Standard 90.1-2010, American Society of Heating,
Refrigerating and Air Conditioning Engineers, ASHRAE, Inc.
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‫امللحق‬
‫إستخدام التقنيات الفضائية‬
‫في دراسة الموارد المائية في لبنان‬
‫الدكتور أمني شعبان‬
‫الملخص‬
‫لعل م�سكلة نق�ص املياه يف لبنان اآخذة يف التزايد امل�ستمر ب�سبب النمو ال�سكاين ال�رسيع والتغريات املناخية‬
‫احلا�سلة‪ ،‬اإ�سافة ايل الهدر يف امل�سادر املائية باأ�سكاله املختلفة‪ ،‬حيث اأ�سبحت املياه يف لبنان من‬
‫املوا�سيع الهامة على ال�سعيدين االإقت�سادي واالإجتماعي‪ .‬اإال اإن الدرا�سات املتوفرة حالي ًا التزل غري‬
‫كافية وقد ال تت�سم بال�سمولية يف بع�ص االأحيان‪ ،‬اإ�سافة اىل اأن االأعتماد على الدرا�سات القدمية مل يعد‬
‫يفي بالغر�ص املطلوب ب�سبب املتغريات الطبيعية والب�رسية على ح ٍد �سواء‪ .‬ومع تطور التقنيات الف�سائية‬
‫ودرا�سة الرثوات الطبيعية للأر�ص عن ُبعد اأ�سبحت هذه التقنيات من العلوم الهامة والتي يتم تطبيقها‬
‫فعال يف معظم دول العامل وخ�سو�س ًا منها تلك الدول الواقعة يف املناطق اجلافة و�سبه اجلافة‪.‬‬
‫ب�سكل ّ‬
‫واأدخل لبنان هذه التقنيات ب�سكل فعلي يف العام ‪ 1995‬عندما اأن�ساأ املجل�ص الوطني للبحوث العلمية‬
‫مركزاً متخ�س�س ًا (املركز الوطني للإ�ست�سعار عن ًبعد) والذي يقوم باإعداد الدرا�سات واالأبحاث العلمية يف‬
‫عدة قطاعات تنموية اأهمها درا�سة ور�سد املوارد املائية يف لبنان‪ .‬وتتمثل هذه التقنيات ب�سكل رئي�سي‬
‫بتحليل �سور االأقمار االإ�سطناعية‪ ،‬ذات اخل�سائ�ص الب�رسية والطيفية املختلفة‪ ،‬باإ�ستخدام برجميات‬
‫متخ�س�سة وكذلك القيام بامل�سوحات اجلوية الراديومرتية‪ .‬ولعله من اأهم هذه ال�سور تلك التي تلتقطتها‬
‫التوابع ال�سنعية هي ‪ ASTER‬و‪ Landsat‬و ‪ .Spot‬وتتميز هذه ال�سور بدقة عالية متكنها من‬
‫التعرف على املظاهر اجليولوجية املختلفة وبالتايل من ر�سد اآلية جريان املياه ال�سطحية وكذلك حتديد‬
‫مكامن اخلزانات اجلوفية ودرا�سة اأنظمة اجلريان املائية املختلفة‪ .‬ويتم يف العادة ا�ستخدام هذه ال�سور‬
‫بالتزامن مع اأنظمة املعلومات اجلغرافية‪ .‬فمن خلل اإ�ستخدام التقنيات الف�سائية يف لبنان مت على �سبيل‬
‫املثال ‪ )1:‬حتديد العديد من االأماكن الواعدة لوجود املياه اجلوفية‪ )2 ،‬اإنتاج خرائط ملعدالت النفاذية‬
‫املائية‪ )3 ،‬مراقبة التغريات املكانية للمياه ل�سطحية وحتديد معدل اجلريان ال�سطحي‪ )4 ،‬مراقبة املياه‬
‫اجلوفية املتدفقة يف البحر‪ )5 ،‬مراقبة الغطاء الثلجي‪ .‬وتقدم هذه الدرا�سة منوذج هام عن ا�ستخدام‬
‫التقنيات الف�سائية واأمثلة عن التطبيقات التي متت يف لبنان‪ .‬وهي بدورها ُتربز اأهمية هذه التقنيات يف‬
‫الربامج االإمنائية املختلفة للحفاظ على الرثوات الطبيعية واأهمها الرثوة املائية‪.‬‬
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SUPPLEMENT
Using Space Techniques
to Study Water Resources in Lebanon
DR. AMINE SHABAN
I. Introduction:
Water supply shortage has become a serious national problem in many
regions worldwide, and it is still under continues exacerbation.Thus, demand for water has increased with population growth and the change
in climatic conditions. This is well pronounced in arid and semiarid regions such as the Middle East, which is the utmost influenced region by
water shortage, and Lebanon is a typical example.
Lebanon is known as the “water tower” of the region; however, the
status quo does not reflect this and the country is still suffering from
severe water deficit, and recently demand for water has become crucial. There are many surface and subsurface water resources within the
10400km2 of the Lebanese territory. Rainfall rate ranges between 800
to 1400mm, snow covers around 2000km2, more than 2000 major
springs and 15 flow rivers exist, as well as a large number of subsurface
water-bearing conduits and aquiferous rock formations occur. Hence,
the present naturally available water in Lebanon can provide enough
water to the present population, but it still need proper management,
which cannot be followed before understanding the hydrologic framework in the country.
Many unfavorable physical and anthropogenic factors exist, and most
Lebanese region became water-scarce and the supplied water is not
adequate to cope even with domestic needs. In addition, water contamination has been increased and became a common criterion. In this
respect, it is not exaggeration to say that “Lebanon is a country under
water stress” and all obtained analyses, trends and scenarios indicted
unfavorable incoming events, notably for the future needs of water.
There are several studies and research projects, including hydrological
and hydrogeological maps to assess and explore water resources in
Lebanon. Most of the creditable products were done before 1980s.
However, the physical and anthropogenic parameters have been
changed, thus updating and new analysis to evaluate water regime become an urgent need.
Yet, conventional approaches are often used to evaluate the existing water systems and their components, but the success of these
approaches is not ensured. In addition, reliable monitoring of water
flow regime and storage, whether on surface or subsurface is almost
missed, notably for the rivers and springs discharge and groundwater
flow along fractures and karstic conduits. Therefore, it can be said that:
the present hydrogeologic regime of Lebanon needs to be investigated.
Recently, the development of Remote Sensing (RS) and Geographic
Information System (GIS) techniques makes it easier and more accessible in getting supplementary information needed for water resources
assessment, and almost at large-scale area with cost effective.
There are several successful studies used remotely sensed to explore
water resources and these have been existed since the beginning of
1960s in many regions of the world (Meisler, 1963; Rauch & La Riccia,
48 |
1978; Taylor, 1980; Ahmeh et al., 1984; El-Baz, 1992; Savane et al., 1996;
Das, 2000, Sener et al., 2005 and Kumar et al., 2007).
In Lebanon, studies using remote sensing in water resources assessment
have been started in 1995 when the Remote Sensing Center relates to
the National Council for Scientific Research has been established. Thus,
a number of studies and research projects were obtained. Thereafter,
thematic water maps have been produced and became index information to decision makers in many national water sectors.
In this respect, many findings have been identified, including: potential
zones to groundwater storage and the related fracture and karstic systems, water interaction between surface and subsurface media, flow
regimes to the sea, water volume derived from snow melt (Shaban,
2003; Khawlie et al., 2003; Shaban et la., 2004, 2005, 2006 and 2007).
The spectrum of studies extends the climatic condition, with a special
emphasis on precipitation rate and patterns.
This paper presents examples on the obtained studies in Lebanon by
using space techniques in water resources assessment. It shows the
benefit of using these techniques in the assessment, monitoring and
exploring of water resources.
II. Tools and methods:
Space tools includes, in a broad sense, satellite iamges and aerial photographs, and the use of these techniques is often described as “remote
sensing”. Recently, focuses are known on satellite images which have
the capability to observe Earth’s surface from a distance and able to
identify object from several kilometers to several centimeters in size.
This is called “spatial resolution” .
Black and White aerail photographs were utilized in Lebanon since the
1950s after which topographica nd geologic maps were done to the
entire country. Since then, use of aerail photos in Lebnon became limited, notably the color aerial photos.
Yet, the use of satellite images proved its reliabinlity since they are produced in Digital forms thus enable investiagting the optical and spectal
signatures on image. The advantages of using of satellite images can be
summarized as follows:
1. Short revisit-time: satellite images can be acquired with short time
duration. Thus, some images are retrieved within a couple of days and
some other twice per day like MODIS satellite (Fig. 1).
2. Large special coverage: most satellites cover hundreds of kilometres,
which is described as “Swath Width”. For example, the swath width of
IKONOS images is 11 x 11km, while the swath width of Landsat images
is 183 x 183km.
3. Cost effective and time consuming: If compared with other tools to
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study Earth’s surface, satellite images are relatively cheap. For example,
each scene (separate image) of ASTER less than one hundred US dollars. In addition, the special coverage of satellite images facilitates studying large area within a short time.
some instance directly by visual interpretation depending on capability and the skill of investigator; however, automated analysis is most
common and the images are processed using special software types.
The known used softwares are ERDAS Imagine, ENVI, PCI, which
have the advantages to apply a number of optical and digital applications on the images. The most known applications are edge detection, enhancement, interactive stretching, coloring slicing, directional
filtering, and sharpness (Fig. 2). In addition, single band and multi-band
enhancement can be carried out by interrelating more than one band
as one set. Moreover, thermal interpretation from the thermal bands
can be undertaken.
Usually, digital image data are subjected primarily to pre-processing
phase. This includes atmospheric correction or normalization, image
registration, geometric correction, masking geo-referencing. These processes are applied to increase the accuracy and interpretability of the
digital data during the image processing phase.
III. Applications:
Fig.1: MODIS-Aqua satellite.
4. Capability of identification: satellite images are capable to identify terrain
features, which are difficult to be observed directly on terrain surface.
Table 1 shows the common used satellie images and their major technical and optical specifications. In this regards, the selection of satellite
iamge type depends mainly on the puropse and spatial area of the
study. However, a number of satillite images are extends by space
agencies for free, such as those by NASA (National Aeronautics and
Space Administration), ESA (European Sapce Agency), CSA (Canadian
Space Agency) and JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency) and
(NOAA) the National Ocean and Atmospheric
Accordingly, the processing of satellite images can be obtained in
As mentioned previously, there are several studies applied in Lebanon
using space techniques to assess water resources. These studies were
obtained either in the framework of research project of scientific research. In this paper, five examples will be illustrated to show the major
elements of application as follows:
1. Groundwater Storage and Facture Systems:
Identification of geologic fractures including fault alingments and fissures is a major clue in water studies. They have a realtionship with
water flow regime and groundwater storage. On satellite iamges, fractures are often appear as linear signatures, thus the geologic-related
linears are described as “ lineaments”. They can be well identified by
Satellite Bands # Spatial resolution Re-­‐visit time Swath width Landsat 7 ETM Spot ASTER MODIS IKONOS Quick Bird 7 4 14 36 5 5 15, 30 , 120 m 2.5, 5m 15, 30, 90m 250, 1,4, 9km 0.82m 0.61m 16 days 26 days 16 days 2 times/day 3 days 1-­‐3.5 days 183 x 183 km 60 x 60 km 60 x 60 km 2030 x 1354 km 11.3 x 11.3 km 16.5 x 16.5 km Table1
Table1: The common used satellites
and their specifications.
Fig. 2: Application on interactive
stretching in image processing for the
same area near El-Qlayaát Airport
(North Lebanon).
Fig. 2
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processing satellite images, notably the Landsat 7 ETM+ and ASTER
ones. In this study, these images were subjected to several digital advantages using ENVI-4.3 software. The most common used advantages
to detect “edge” features (e.g. linears on satellite image) are: enhancement, stretching, colouring, slicing, directional filtering, and sharpness. In
addition single band and multi-band enhancement were carried out by
interrelating each three bands as one set.
Accordingly, the thermal interpretation from the thermal bands was
undertaken.They are: band 6 (60 m resolution) in Landsat 7 ETM+ and
bands 10-14 (90 m resolution) in ASTER images. The resulting lineament maps (example in Fig. 3) show only to the geologic-related linear
features, which were verified in the field.
Consequently, the identified fractures and their morphometric characters were interrelated with the dug boreholes to recognize any existing
relationship between both (Fig. 4). It was found that most potential
wells with high productivity are located with proximity of less than
kilometre from fault alignments (Shaban, et al., 2007).
2. Mapping Recharge Potential Zones:
These zones represent the terrain surfaces, which have potential property to allow surface water percolating downwards through rocks and
soil. Hence, the surfaces with high recharge potential are considered as
the first media to groundwater storage and flow.The role of lineaments
(fracture systems as mentioned in the previous section) is essential
in this hydrogeologic phenomenon, but it must be integrated with a
number of other factors.
The major factors affecting the recharge property are the rainfall, lineaments, land cover/use, lithology, drainage and slope, but each at specific
weight of effect (Fig.5). However, most of these factors could be identified from remote sensing application, some completely can be done
(i.e. fractures systems, land cover/use) and some other could be partially obtained from (i.e. lithology). Consequently, these factors would
be digitally produced in map forms and then each one considered as
a thematic layer. The integration of these maps together in the GIS
system, using Arc View software, would produce a unique map showing
a number of polygons indicating specific recharge potential zone with
different level, starting from very low to very high potentiality.
Results show that approximately 57% of the Lebanese territory is characterized by high to very high recharge potential. The most effective
recharge potential zones were found in regions where hard, fractured
and karstified limestone and dolomite, of the Jurassic and Cenomanian
rock formations, exist.
3. Groundwater Discharge into the Sea:
Groundwater discharge into the sea is a common hydrologic phenomenon in several coastal regions worldwide. The maritime region along
the eastern Mediterranean Sea is typical area. Generally, groundwater
from land tends to move to the sea if one of four conditions exists
(Shaban, et al. 2005). These are:
- Fault system that spans from land into the sea,
- Acute dip of bedding planes,
- Karstic conduit channels to the sea floor,
- Fissured rocks that constitute coastal aquifer.
When groundwater discharges on the coast, hence they called littoral
50 |
Fig. 3: Fracture systems with different aspects and scale as detected on
ASTER images.
Fig. 4: Water wells productivity and their distance to fracture systems.
Fig. 5: The integrated factors in the GIS system to induce the recharge
potential map.
springs, while, they described as offshore springs when they exist at a
range into the sea. The latter is attributed to faults and karstic conduits,
which extend from land and terminate in the sea floor (Le Fleur, 1999).
Both types of springs exist along the Lebanese coast.
In Lebanon, a thermal airborne survey was carried out by the CNRS
in 1997 to identify the location of groundwater discharges. Thus, the
so-called thermal anomalies (difference between seawater and the
cooler freshwater) were detected. They resulted primarily as Black and
White Radiometric images (Fig. 6).These anomalies were verified in the
field. In addition, satellite images were also used to detect the thermal
anomalies as well as to identify the geologic controls that help deriving
water from land into the marine environment; hence, thermal bands in
Landsat ETM and ASTER images were utilized.
Results of this survey showed the existence of around 60 groundwater
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5. Monitoring Precipitation and Rivers Discharge:
Water flows from rivers to the sea (plumes) is a common phenomenon along the Lebanese coastal zone. The hydro-logic behavior
of these plumes differs from one river to another depending on
rainfall rate and intensity, as well as it is influenced by the hydrologic
characteristics of river basin. In order to investigate the precipitation
regime in a drainage basin versus the flow into the sea, sequential data should be available. Remotely sensed data can fulfill this
scope, thus it could provide climatic and hydrologic data for the
same catchment. The obtained study aimed to create a comparative
analysis between the behavior of water input in the catchments and
the output from rivers in the Lebanese coastal zone, using remote
sensing data.
For this purpose, TRMM (Tropical Rainfall Mapping Mission) data that
extended by NASA and MODIS satellite images were analyzed. Hence,
rainfall data from TRMM was compared with the areal extent of water plumes from rivers. This enabled establishing interpolation between
water input/output for each river basin. In addition, the lag time and
residence time of plumes into the sea could be measured and compared between the issuing rivers (example in Fig. 9).The extracted data
from remote sensing was compared with terrain measures, showing its
reliability and accordance. The used approach proved to be creditable,
non-invasive and cost-effective and can be applied at different times on
the Lebanese coastal rivers; especially in a time, climatic and hydrologic
data is not available (Shaban et al., 2009).
References
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Vancouver, BC, Canada, 25-29/3/1996: 92-97
IV. Conclusion:
Water resources in Lebanon is available and quite enough to cope with
human demands. However, these resources are subjected to continuous
exhausting since the last few decades and are now becoming seriously
threatened. In addition to the known challenges in many regions of the
world, i.e., population growth and climate change, there are a number of
negative actions that resulting problems of water quality and quantity in
Lebanon, namely: quality deterioration, decline in discharge from springs,
water table drawdown, groundwater discharge decrease, flow to the sea,
saltwater intrusion, mismanagement and data lacking.
The continuity with this status in water sector will create severe conditions in the next few decades, and thus immediate implements for
adaptation and water protection must be taken. In this respect, space
techniques can help assessing water resources and their management.
These tools include extraction of data and information with a comprehensive figure, exploring new groundwater resources, as well as monitoring surface run-off groundwater flow regime.
This paper introduced a general literature review on the application of
space tools in water sector in Lebanon. It showed a number of examples
representing the utilization of satellite images and airborne surveys to
identify new approaches on water studies. The results are the first of
their type in Lebanon and new findings were existed to contribute evaluating the hydrologic situation in Lebanon. Therefore, it is recommended
to develop the space techniques to compile new application on water
including monitoring, exploration and conservation approaches.
Sener E, Davraz A, Ozcelik M (2005) An integration of GIS and remote sening in groundwater investigations: A case study in Burdur,
Turkey. Hydrogeology Journal, 13(5): 826-834
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Fig. 6 Radiometric image showing thermal.
Anomalies (due to groundwater discharges) along
the northern Lebanese coast.
Fig. 8 Areal extent of snow cover in Lebanon and its residence time.
Fig. 7 MODIS image showing the snow cover.
Fig. 9 Example showing the lag and the residence time of plumes and rainfall peaks for Abou Ali River.
discharge outlets along the Lebanese coast.The yield from these outlets
was estimated by about 400 million m3 per year, which is equal to the
discharge of two Lebanese coastal rivers (Shaban, et al. 2009).
4. Monitoring Snow Cover Dynamic:
Lebanon is one of the rare countries in the region, which receives annually large amounts of snow that remain for a couple of months before it
melts. The snow is considered as the principal source of water in Lebanon since it regularly feeds groundwater and surface water resources
all year long. However, the spatial accumulation of snow cover remain
unmapped until the development of remote sensing, which has significant contribution in delineating the snow cover.
The CNRS within the framework of research projects applies
monitoring and car tography of snow coverage on the Lebanese
mountains. In this respect, a number satellite images are periodically utilizes, especially the MODIS (250-m resolution) satellite images, which have shor t retrieval time (i.e. daily). These images can
provide sequential information on snow accumulation, thus help
monitoring the snow dynamic changes, including its coverage and
density of distribution (Fig. 7). This, in combination with field surveys and site measures, enabled measuring the amount of water
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derived from snowmelt.
The applied methods to calculate water-snow equivalent (or snowwater ratio SWR) uses a number of parameters (i.e. snow areal
coverage, depth and density). This is valuable information required
in calculating accurate water budget in Lebanon. In this view, the
snowmelt on Mount-Lebanon is found to produce about 1,100
million m 3 of water in the year 2002, which is equivalent to about
425mm in average.
This suggests that about two thirds of the recharging water is derived
from snowfall and not directly from rain. This indicates the essential role
that snow plays in replenishing the water resources in Lebanon, such as
rivers, springs and groundwater (Shaban, et al., 2004).
In addition, snow cover dynamics can be used as a potential indicator in
assessing climate change, since the human impact on areas covered by
snow is often rare. This is exactly what is achieved, too, in the research
topics obtained by CNRS. Hence, monitoring the areal coverage of
snow and its residence, to before melting, was studied (Fig. 8).
It was found that the snow cover on the Lebanese mountains has been
reduced from 2500 km2 to 1950 km2 in the last three decades. The
residence time of snow before melting was also decreased because of
the increase in temperature (Shaban and De Jong, 2008).
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SUPPLEMENT
Sécurité Contre l’Incendie
(Principes et Généralités)
Les réglementations de Sécurité Incendie ne traitent pas tous
les bâtiments de la même façon.
Les principaux critères de classement des bâtiments du point de
vue de leur protection vis-à vis d’un feu sont les suivants:
- Exploitation et Usage
- Nuisance à l’Environnement
- Hauteur du bâtiment
Par conséquent les bâtiments seront classés soit selon leur destination (Bâtiments d’Habitation, Bâtiments à usage de Bureaux,
Établissements Recevant du Public (ERP), Parcs de Stationnement
Couverts, etc…), soit selon leur dangerosité (Installations
Classées) ou soit selon leur Hauteur (Immeubles de Grande
Hauteur - IGH)
Les immeubles destinés à l’habitation
En France, les bâtiments de type résidentiels sont classés en
quatre familles selon leur nombre de niveaux et leur accessibilité
aux engins de secours.
Les principes constructifs doivent respecter des règles de résistance au feu et le principe de sécurité est l’autonomie
d’évacuation des occupants
Les escaliers doivent être encloisonnés et désenfumés et la non
propagation de l’incendie devra être la règle à respecter.
Les avantages
• Les occupants connaissent les locaux
• Les nombreux cloisonnements limitent l’extension d’un incendie
Les Inconvénients
• L’évacuation n’est pas organisée
• Le risque est accru pendant la période de sommeil
Selon le règlement Français de Sécurité Contre l’Incendie, les
bâtiments d’habitation sont classés comme suit du point de vue
de la sécurité-incendie:
• 1ère Famille
• 2ème Famille
• 3ème Famille A
• 3ème Famille B
• 4ème Famille
1° Première famille
• Habitations individuelles isolées ou jumelées à un étage sur
rez-de-chaussée, au plus ;
• Habitations individuelles à rez-de-chaussée groupées en bande.
ALEXANDRE RICHA
ENGINEER
Toutefois, sont également classées en première famille les habitations individuelles à un étage sur rez-de-chaussée, groupées en
bande, lorsque les structures de chaque habitation concourant
à la stabilité du bâtiment sont indépendantes de celles de
l’habitation contiguë.
2° Deuxième famille
• Habitations individuelles isolées ou jumelées de plus d’un
étage sur rez-de-chaussée ;
• Habitations individuelles à un étage sur rez-de-chaussée seulement, groupées en bande, lorsque les structures de chaque
habitation concourant à la stabilité du bâtiment ne sont pas
indépendantes des structures de l’habitation contiguë ;
• Habitations individuelles de plus d’un étage sur rez-dechaussée groupées en bande ;
• Habitations collectives comportant au plus trois étages sur
rez-de-chaussée.
Pour l’application des 1° et 2° ci-dessus:
• Sont considérées comme maisons individuelles au sens du
présent arrêté les bâtiments d’habitation ne comportant pas
de logements superposés.
• les escaliers des bâtiments d’habitation collectifs de trois
étages sur rez-de-chaussée dont le plancher bas du logement
le plus haut est à plus de huit mètres du sol doivent être
encloisonnés.
3° Troisième famille:
«Habitations dont le plancher bas du logement le plus haut est
situé à vingt-huit mètres au plus au-dessus du sol utilement
accessible aux engins des services de secours et de lutte contre
l’incendie, parmi lesquelles on distingue:
Troisième famille A: Habitations répondant à l’ensemble des
prescriptions suivantes:
• Comporter au plus sept étages sur rez-de-chaussée.
• Comporter des circulations horizontales telles que la distance
entre la porte palière de logement la plus éloignée et l’accès à
l’escalier soit au plus égale à sept mètres.
• Être implantées de telle sorte qu’au rez-de-chaussée les accès
aux escaliers soient atteints par une voie échelle.
Troisième famille B: Habitations ne satisfaisant pas à l’une des
conditions précédentes:
Ces habitations doivent être implantées de telle sorte que les
accès aux escaliers soient situés à moins de cinquante mètres
d’une voie ouverte à la circulation répondant aux caractéristiques de voie engins.
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Toutefois, dans les communes dont les services de secours et de
lutte contre l’incendie sont dotés d’échelles aériennes de hauteur suffisante, le maire peut décider que les bâtiments classés
en troisième famille B, situés dans le secteur d’intervention desdites échelles, peuvent être soumis aux seules prescriptions
fixées pour les bâtiments classés en troisième famille A.
Dans ce cas, la hauteur du plancher bas du logement le plus haut
du bâtiment projeté doit correspondre à la hauteur susceptible
d’être atteinte par les échelles et chaque logement doit pouvoir
être atteint soit directement, soit par un parcours sûr.
De plus, les bâtiments comportant plus de sept étages sur rezde-chaussée doivent être équipés de colonnes sèches.
De même, l’aménagement d’un établissement recevant du public du type N sur les deux niveaux les plus élevés d’un immeuble
à usage d’habitation de moins de 50 mètres de hauteur n’a pas
pour effet de classer cet immeuble dans la classe GHZ si
l’établissement considéré ne communique pas directement avec
le reste de l’immeuble, est desservi par au moins deux escaliers
protégés de deux unités de passage et ne peut recevoir plus de
500 personnes.
Protection au Feu des Structures des Bâtiments
d’Habitation
4° Quatrième famille:
Habitations dont le plancher bas du logement le plus haut est
situé à plus de vingt-huit mètres et à cinquante mètres au plus
au-dessus du niveau du sol utilement accessible aux engins des
services publics de secours et de lutte contre l’incendie.
Ces habitations doivent être implantées de telle sorte que les
accès aux escaliers protégés soient situés à moins de cinquante
mètres d’une voie ouverte à la circulation répondant aux caractéristiques d’une voie-engins.
Lorsqu’un immeuble de la quatrième famille doit contenir des
locaux à usage autre que d’habitation, cet immeuble doit être
rangé dans la catégorie des immeubles de grande hauteur.
Toutefois, le bâtiment demeure en quatrième famille lorsque les
locaux contenus répondent à l’une des conditions suivantes:
1- Les locaux affectés à une activité professionnelle font partie du même ensemble de pièces que celles où se déroule
la vie familiale.
2- Les locaux affectés à une activité professionnelle, de bureaux
ou constituant un établissement recevant du public et dépendant d’une même personne physique ou morale:
• forment un seul ensemble de locaux contigus d’une surface de 200 mètres carrés au plus, pouvant accueillir vingt
personnes au plus à un même niveau.
• sont isolés des autres parties du bâtiment par des parois
coupe-feu de degré une heure et des blocs-portes pareflammes de degré une demi-heure.
3- les locaux affectés à des activités professionnelles, de bureaux,
ou constituant des établissements recevant du public de 5e
catégorie répondent à l’ensemble des conditions suivantes:
• le plancher bas du niveau le plus haut occupé par ces
locaux est toujours situé à 8 mètres au plus au-dessus du
niveau du sol extérieur accessible aux piétons.
• chaque niveau occupé par ces locaux a au moins une
façade en bordure d’une voie échelles.
• ces locaux et leurs dégagements sont isolés de la partie du
bâtiment réservée à l’habitation par des parois coupe-feu
de degré deux heures sans aucune intercommunication ;
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Les établissements Recevant du Public
En France, ces établissements sont répartis en cinq catégories
suivant l’effectif.
Les principes de sécurité sont l’autonomie du public dans
l’évacuation et le confinement de l’incendie dans la zone sinistrée. On veillera également à ce que la qualité des matériaux au
regard de leur comportement vis-à-vis du feu ou des fumées
soit respectée en référence aux règlements.
Classement par Types
L
Salles d’auditions, de conférences, de réunions, de
spectacles ou à usage multiple
M
Magasins de vente, centres commerciaux
N
Restaurants et débits de boissons
O
Hôtels et pensions de famille
P
Salles de danse et salles de jeux
R
Établissement d’enseignements, colonies de vacances,
auberges de jeunesse
S
Bibliothèques, centres de documentation
T
Salles d’expositions
U
Établissements de soins
V
Établissements de culte
W
Administrations, banques, bureaux
X
Établissements sportifs couverts
Y
Musée
Établissements Spéciaux
PA
Établissements de plein air
CTS
Chapiteaux, tentes et structures itinérants et CTS à
implantation prolongée ou fixe
SG
Structures gonflables
PS
Parcs de stationnement couverts
OA
Hôtels-restaurants d’altitude
GA
Gares accessibles au public
EF
Établissement flottants
REF
Refuges de montagne
Protection au Feu des Structures d’un Bâtiment ERP
ERP occupant
entièrement le bâtiment
ERP occupant (*) partiellement le bâtiment
Catégorie de
l’établissement
Simple RDC
Etablissement à un seul niveau
Toutes catégories
Structure SF ½ h
Plancher CF ½ h
2ème catégorie
3ème catégorie
4ème catégorie
Structure SF ½ h
Plancher CF ½ h
Plancher bas du niveau le plus
haut situé à moins de 8 m du sol
Différence de hauteur entre les
niveaux extrêmes de l’ERP
inférieure ou égale à 8 m
1ère catégorie
Structure SF 1 h
Plancher CF 1 h
2ème catégorie
3ème catégorie
4ème catégorie
Structure SF 1 h
Plancher CF 1 h
1ère catégorie
Structure SF 1 h ½
Plancher CF 1 h ½
Plancher bas du niveau le plus
haut situé à plus de 8 m
et jusqu’à 28 m y compris
Différence de hauteur entre les
niveaux extrêmes de l’ERP
supérieure à 8 m
Résistance au feu
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Parcs de Stationnement
Un parc de stationnement est en emplacement qui permet
le remisage des véhicules automobiles et de leurs remorques
en dehors de la voie publique, à l’exclusion de toute
autre activité.
Les principes de sécurité sont l’autonomie du public dans
l’évacuation par des dégagements encloisonnés et par une ventilation/désenfumage mécanique permettant l’évacuation rapide
des fumées et permettre ainsi l’accès aux services de secours.
Protection au Feu des Structures des Parcs de Stationnement
Immeubles de Grande Hauteur
Les établissements sont répartis en différentes catégories, en
fonction de leur hauteur, de leur fréquentation (nombre de personnes reçues simultanément) ou de leur distribution.
Hauteur:
• Immeuble de grande hauteur:
H � 50m pour Bâtiments d’Habitation.
H � 28m pour les autres établissements (ERP, Bureaux, etc…)
Ces bâtiments présentent des risques liés à un temps
d’évacuation élevé :
• Un fort potentiel de propagation des feux et fumées par effet de
cheminée
• Un accès difficile des moyens de secours extérieur
On veillera à imposer un compartimentage permettant d’isoler
les étages les uns des autres (le feu étant limité à une zone, la
mise en sécurité se fait par l’évacuation de la zone concernée
vers les zones contiguës) et à avoir des dégagements verticaux
et horizontaux protégés et désenfumés. Il veillera également à
ce que le potentiel calorifique du mobilier soit limité.
56 |
Les I.G.H. sont classés en fonction de leur activité:
G.H.A. immeubles à usage d’habitation (supérieur à 50 mètres)
G.H.O. immeubles à usage d’hôtel
G.H.R. immeubles à usage d’enseignement
G.H.S. immeubles à usage de bibliothèque et/ou d’archives
G.H.U. immeubles à usage sanitaire (hôpitaux)
G.H.W.1 immeubles à usage de bureaux (Hauteur de référence
entre 28 et 50 mètres)
G.H.W.2 immeubles à usage de bureaux (Hauteur de référence
supérieure à 50 mètres)
G.H.Z immeubles à usage multiple (on peut y trouver des E.R.P.).
Protection au Feu des Structures d’un IGH
n Poteaux
n Poutres
n Planchers
sont Stables au Feu 2 heures au moins
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NEWSNEWS NEWSNEWS NEWSNEWS NEWSNEWS NEWSNEWS NEWSNEWS
What will the architecture
profession look like in 2025?
08 Mar 2011
By Kelly Minner – www.archdaily.com
What will the architecture profession look like in 2025? According to the Royal Institute of British
Architects (RIBA) think tank Building Futures new survey, we have a tough road ahead of us. The
year long study asked, who will design our built environment, what role will architects have, and
how might practice change by 2025.
Our global economy and the economic recession have effected our business practices and the
RIBA has taken a look at how these factors have transformed our profession and what trends
we may see continuing in the future. The survey suggests that not only will architecture firms
have to focus on a financial and business approach rather than predominantly design-led offices,
but also company names are predicted to drop ‘architect’ altogether and insert ‘spatial agencies’
and ‘design houses’.
“In order to compete against the cheaper workforces from the emerging markets and the
financially savvy mega consultancies, the architect must learn to speak the language of the client,
particularly to become financially literate. In addition to financial literacy, the client-savvy architect must be able to see beyond ‘building a building’ and offer a service that embraces the client’s
broader aims – becoming a problem solver as well as a designer.”
Even more concerning is the projected shift in size of an architecture firm, multi-disciplinary mega
practices are the anticipated new norm. The medium-sized 50-120 employee firms based mainly
in London, are at high risk to be squeezed on fees and acquired by larger firms becoming extinct
to the profession altogether.
Parts of the industry that could remain relatively stable according to RIBA, are the small local
general practice, the international star architects, specialist niche practices and the traditional
regional delivery driven practice.
“A number of practices we interviewed were planning to formalize the diverse services that they
offer,” said the report, “too many architects were carrying out pre-project work for free, claiming
this would never happen in any other profession.”
The demand for architect services within the UK has continued to decline, suffering a 40% reduction since 2008. The survey also predicts architects will be forced to branch out to other areas
of the construction industry. The report added, “the RIBA would then have to redefine what an
architect does in order to fit better with the 21st century reality of the profession.”
Interviewing architects as well as engineers, builders and students, the RIBA survey also suggests
that UK designers should anticipate new competition. Foreign architecture firms from both Asia
and the Far East, as well as luxury fashion houses such as Gucci, could possibly flood the market
in the coming years creating difficulty for existing architecture practices.
“Architects need, as a matter of urgency, to be able to sell their skills with reference to cost to
be of use to the client. The profession must face up to the reality that the context within which
it now practices has changed so dramatically, that the skill set required must also shift – financial
skills should now be considered core.”
Although the results of the survey are a bit daunting, there is an evident opportunity to actively
participate in shaping the development of the profession. These circumstances provide an ability
to, not react after luxury fashion houses start designing mixed-use skyscrapers, but rather be a
player within the future of a profession that could provide “opportunities for architects [that]
have never been greater”.
http://www.archdaily.com/118441/what-will-the-architecture-profession-looklike-in-2025/#more-118441
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