Les troubles de la sante mentale

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Les troubles de la sante mentale
LES TROUBLES DE LA SANTE MENTALE
Dr Jay Smith
Les troubles de la santé mentale
Personnalité dysfonctionnelle et infirmité
L’infirmité suppose une limitation fonctionnelle. La cécité, la surdité ou la paralysie sont des infirmités
évidentes. On peut les voir clairement. Il n’en va pas de même des désordres qu’il est plus difficile d’observer
qui, pour cette raison sont souvent mal compris. C’est le cas notamment des troubles d’ordre mental et
émotionnel et de la dépression.
Il peut y avoir des causes variées à ces désordres. Par exemple, bien des frères et sœurs ont été, avant de
connaître la vérité, victimes d’abus sexuels, d’inceste, de harcèlement. Ou encore ont été élevés dans des
familles dysfonctionnelles ; l’un ou les deux parents étaient peut être alcooliques ou adonnés à une drogue.
Ou plus souvent les parents ont exprimé peu d’amour à leurs enfants, affectant considérablement leurs
pensées et leur façon de considérer les autres et eux-même. Certains ont été si gravement blessés et
traumatisés qu’ils ont développé une personnalité exagérément répulsive ou agressive.
Chez certains, c’est un déséquilibre chimique qui est responsable de la dépression et des troubles de la
personnalité. Il y a des maladies qui provoquent un déséquilibre hormonal qui affecte le fonctionnement
normal de l’individu et l’empêche d’avoir des relations correctes avec autrui. Une façon de penser critique et
négative, la peur et l’hostilité, et bien d’autres troubles peuvent êtres liés à un dysfonctionnement chimique
ou hormonal.
Souvent des problèmes de ce type entravent la capacité de revêtir la “nouvelle personnalité” ou encore
peuvent pousser quelqu’un à la délaisser sans qu’il sache pourquoi. On peut imaginer à quel point cela peut
être dévastateur sur le plan spirituel pour un frère d’être dysfonctionnel dans sa personnalité chrétienne.
Si nous pouvons nous “élargir” dans notre compréhension de ces dysfonctionnements, juste comme nous
sommes capables de le faire pour les infirmités des frères et sœurs aveugles ou paralysés, au lieu de les
critiquer par manque de connaissance, nous pourrons les aider. Ils ont besoin de notre amour et de notre
compassion tout autant que nos frères infirmes physiquement.
Cet exposé, basé sur le traité du Dr Jay Smith, Psychologue-consultant, peut être extrêmement utile pour la
compréhension d’un désordre mental ou émotionnel chez nos frères et sœurs. Ce n’est pas dans le but
d’établir un diagnostic ou de promouvoir un traitement ou une thérapie quelconque, mais bien plutôt pour
aider à mieux comprendre ce type particulier de difficultés si courant de nos jours.
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Dr Jay Smith
LA PERSONNALITE CHRETIENNE DYSFONCTIONNELLE
ET LA PERSONNE CACHEE DU CŒUR.
(Dr Jay Smith Pychologue-Conseil)
Certains comportementalistes ont comparé le caractère humain à un oignon avec ses couches superposées.
Quand on les pèle une à une, on finit par arriver au cœur. Ce cœur est supposé être la partie la plus pure de
l’organisme humain. Ce n’est pas bien entendu un cœur littéral, le cœur organe avec son espace défini. Il
s’agit d’une structure non tangible, une hypothèse. C’est l’ “endroit” théorique ou nous hébergeons tous les
moteurs existentiels qui nous font “bouger” y compris notre besoin d’amour, notre besoin de Dieu, de
pouvoir, de justice et de miséricorde.
“LA PERSONNE CACHEE DU CŒUR”
C’est ce “cœur” qui représente ce que nous sommes au-dedans de nous, la façon dont nous “nous”
définissons, qui nous “nous” croyons être. En d’autres termes, c’est principalement ce que nous sommes
vraiment. Le cœur n’a pas besoin des couches qui le protègent et le plus souvent ces couches ne sont pas
analogues au cœur. CE QUE NOUS RESSENTONS INTUITIVEMENT est profondément enfoui en nous et
recouvert par des “pelures” qui cachent ce que nous sommes vraiment aux yeux des autres. Et souvent aussi à
nos propres yeux. Avec de larges variantes d’un individu à l’autre. Le cœur est le coffre-fort qui PROTEGE ET
SECURISE les convictions cachées que nous avons de nous mêmes et du monde qui nous entoure. La Bible
appelle ce cœur la “personne cachée du cœur” ou “notre être intérieur” (Kuen)( Selon 1 Pie 3:4.) qui est relié
au “siège des émotions et motivations.” C’est là que nous devons regarder pour déterminer et expliquer
comment nous nous sentons et pourquoi nous faisons les choses.
Que ce “cœur”, notre “personne cachée du cœur” soit un secret pour les autres ne nous surprend donc pas.
Nous avons souvent réalisé instinctivement que très peu de personnes, si toutefois il en existe une seule, nous
connaissent aussi profondément. Quand quelqu’un dépense énergie et ressources pour enlever les couches
extérieures de notre personne et découvre notre moi secret, nous nous sentons ravi, quoique quelque peu
effrayé de prime abord. Cette expérience, vécue ainsi, est rare.
De cette connaissance, nous pouvons tirer des forces de croissance et nous élargir. Mais ce CŒUR CACHE peut
tout aussi bien être plus ou moins un secret pour nous mêmes. Paul souligne cela dans 1 Cor.4:4. Si notre
propre comportement peut échapper à notre conscience et à notre compréhension, à plus forte raison nos
émotions et nos motivations.
Nous pouvons êtres reconnaissant que Jéhovah n’est pas limité dans son évaluation de notre valeur sur la
simple base des couches extérieures de l’oignon si l’on peut dire. “Car Dieu voit, non pas comme voit l’homme
; c’est que l’homme voit ce qui parait aux yeux, mais Jéhovah, lui, voit ce que vaut le cœur.” (1 Samuel 16:7)
“Bien, dirons-nous, si Jéhovah voit le cœur et l’homme ne peut pas le faire ou plus souvent n’essaie pas, alors
que voyons-nous quand nous sommes avec nos frères et sœurs et les gens en général ?”
La Bible nous donne de l’homme une description qui couvre de nombreux aspects et expériences. Il y a
l’activité du corps proprement dit, le comportement observable, l’action basée sur l’observation et
l’expérience, et ce que nous pratiquons. Et dans une large mesure, cela va déterminer si nous recevrons la vie
éternelle ou non. Les anges observent cela et le Christ le considère, selon 2 Cor 5:10.
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LE POUVOIR DE LA RAISON
Tout d’abord, il faut savoir qu’il y a le cerveau gauche, qui traite les faits, les nombres, qui analyse, cherche les
solutions par la logique, le rationnel, le cognitif, tout ce qui est appréhendé par la raison. Cela nous rappelle
Romains 7:23, 25 où Paul parle de “la loi de mon intelligence”. Grâce à ce processus basé sur la raison, nous
parvenons à la conclusion logique que la vérité est la vérité, parce que l’évidence nous dicte que c’est ainsi.
Avec cette loi de notre intelligence, nous combattons tout élément non-productif à l’intérieur de nous et nous
apprenons à faire ce qui est bon pour nous. C’est une partie importante du service sacré qui nous aide à
contrôler nos tendances instinctives stériles par une rationalité utile. Ces tendances instinctives sont
constamment titillées et excitées par les médias et la publicité. Ainsi le concept de Rom 12:2 de ne pas se
laisser modeler, de ne pas se conformer, se laisser façonner, sculpter, par ce système de choses et sa
propagande s’inscrit bien dans la référence au pouvoir de la raison, le cerveau gauche.
LES EMOTIONS
A présent voyons ce qui peut être à la fois notre plus grande source de joie et le plus grand fléau de notre vie:
NOS EMOTIONS.
Quelque fois nos émotions sont si vives, et nous les expérimentons avec tant de clarté qu’il n’y a que peu de
doute sur le message qu’elles véhiculent. Ce fut le cas de Joseph, comme nous le lisons en Gen 43:30: “Joseph
fut alors saisi de hâte, car ses sentiments intimes s’étaient émus pour son frère, si bien qu’il chercha un
endroit pour pleurer...”
PENSEE INTUITIVE
Il y a encore un autre processus de réflexion qui est moins logique et moins orchestré que la pensée
rationnelle : c’est la PENSEE INTUITIVE (dont on pense qu’elle dépend du cerveau droit). Elle peut également
solutionner des problèmes, mais avec moins de sens administratif et plus d’intuition. Par exemple, il y a des
gens qui trouvent la solution pendant leur sommeil. En fait, l’homme qui a découvert le rôle des
neurotransmetteurs fit cette découverte pendant son sommeil. Il rêva que le message électrique flottait d’un
neurone à un autre à travers un fluide dans lequel ils baignaient. Le matin à son réveil, il avait oublié le
contenu de son rêve. La nuit suivante, il fit le même rêve et s’obligea à l’écrire immédiatement au réveil.
Ce processus cognitif est beaucoup plus subtil et nettement moins accessible. De la même façon, il y a des
émotions qui sont moins bien clairement définies et qui peuvent déclencher une action, sans même que nous
nous rendions compte de leur présence agissante. Le Professeur Wilder Pennsfield, spécialiste du cerveau et
de la santé mentale, a dit, ainsi que d’autres chercheurs, que le cerveau enregistre, se souvient et réexpérimente sans cesse.
Ceci peut s’appliquer au niveau le plus profond du cerveau. Nous pouvons expérimenter quelque chose sans
savoir consciemment pourquoi.
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LA PERSONNALITE
En dernier lieu, mais non des moindres, il y a la personnalité. Elle est mentionnée dans deux chapitres de la
Bible.
Ephésiens 4:22 parle de “la vieille personnalité” comme de quelque chose qui peut être “rejeté” et de la
“nouvelle personnalité” comme pouvant être “revêtue”. Colossiens 3:9 nous dit de nous “dépouiller de la
vieille personnalité avec ses pratiques” et le verset 10 nous dit: “Revêtez-vous de la personnalité nouvelle”. La
personnalité est étroitement associée avec ce que fait le corps, notre conduite et notre parcours dans la vie.
Par conséquent, la personnalité est décrite comme étant à l’extérieur du corps, comme le vêtement, ou
comme une gaine qui couvre le corps et qui peut être enlevée. C’est cette partie de nous-même que nous
présentons aux autres et qui peut être vue à l’œil nu.
On peut noter que c’est souvent par le comportement et la conduite que les autres nous évaluent. C’est cet
extérieur qui est l’ambassadeur de notre âme et LE REPRESENTANT DE “LA PERSONNE CACHEE DU CŒUR.”
Cette personnalité est le “gardien de la porte du cœur” qui peut décider de laisser entrer ou laisser dehors
certains individus si elle le souhaite. En fait, assez souvent cette personnalité est sensiblement différente de la
personne secrète du cœur. Elle peut être une extension, un prolongement du cœur, mais plus souvent, elle
est la gardienne du cœur. La personnalité joue le rôle de protecteur face à des individus menaçants pour qu’ils
ne voient pas, ne touchent pas, ne blessent pas la personne secrète du cœur.
Quand il oignit David, Samuel déclara à Jessé que Jéhovah ne regarde pas l’extérieur ou le physique, mais le
“cœur”. Jéhovah connaissait David “dans le cœur” et il le choisit sur cette base, quoique cela n’apparaissait
pas aux observateurs humains. Nous pouvons très bien connaître la personnalité de quelqu’un à travers
l’expérience de nos relations avec lui.
Cependant, Harry Sullivan, le père de la psychiatrie interpersonnelle, suggère que la personnalité n’est pas
quelque chose de constant et de stable, mais plutôt un fluide, labile et impalpable, qui change son apparence.
Il dit que la personnalité peut bouger, se déplacer, changer selon les circonstances dans le but de protéger et
de satisfaire les besoins les plus immédiats de l’individu ou d’accroître ces besoins. Un personne peut avoir un
style d’échange inter-personnel avec un groupe de cinq individus dans une pièce et la venue d’une personne
de plus peut altérer l’expression de sa personnalité, en qualité et en quantité. En bref, nous pouvons êtres
partiellement précis dans notre évaluation de la personnalité de quelqu’un quand il est en notre présence,
mais nous ne pouvons ni ne sommes compétents pour émettre un avis sur cette personne quand elle se
trouve avec d’autres.
Il est de fait que certains traits de personnalité et certains comportements ne manquent pas d’importance.
L’auteur nous fait remarquer ceci : bien que la personnalité puisse varier et fluctuer d’un instant à l’autre, le
cœur est solide, “monolithique” et résistant au changement, lent à se modifier, par peur de subir une
altération. Le cœur est à la fois héritage et expérience (principalement par la socialisation). Il renferme le
thème émotionnel et motivant de notre vie, une espèce de “script” soigneusement élaboré. Ainsi notre style
personnel de vivre nos émotions et nos impulsions ne changent pas d’un jour à l’autre et varient très peu. Le
cœur ou “la personne cachée du cœur” a sa logique et ses besoins, ses craintes omniprésentes et ses
incertitudes résistantes.
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Sachant cela, y-a-t-il des circonstances où la personnalité d’un individu ne peut plus assurer sa fonction de
protection du cœur et se met alors à agir de façon destructrice, autodestructrice, en somme contre son
propre équilibre ?
De plus, y-a-t-il des moments, des périodes où la “personne cachée du cœur” est si effrayée et blessée qu’elle
doit se créer une personnalité qui est exagérément odieuse ou agressive ? (Comparer avec Prov. 18:19). Nous
allons maintenant examiner des histoires vécues au travers desquelles nous pourrons observer ces
phénomènes (les noms ont été changés).
CAS DE RANDY :
Randy est né dans la vérité et a servi comme ancien pendant une dizaine d’années. Il était aimé et recherché
pour ses conseils. Il se dépensait pour sa famille, ses amis et Jéhovah. En 1972, alors qu’il servait comme
ancien, Randy commença à souffrir de céphalées et de dorsalgies. Il se mit aussi à grincer des dents la nuit, en
dormant (bruxisme). Il se mit à chercher une aide médicale. Il fut aussi atteint d’insomnie et accumula le
stress jusqu’à devenir déprimé. A nouveau, il chercha une aide médicale avec des résultats peu significatifs.
Alors qu’il s’affaiblissait et allait de médecin en médecin, de psychiatre en psychiatre, SA PERSONNALITE
COMMENCA A SE DETERIORER. De 1972 à 1985 il parcourut tout l’éventail des antidépresseurs,
tranquillisants, anxiolytiques, antalgiques et hypnotiques. Il consulta six médecins et cinq autres
professionnels de santé mentale. Il vit des spécialistes d’“ostéopathie crânienne”, des nutritionnistes, divers
chiropracteurs, des thérapeutes de lavage colonique, des thérapeutes analystes des profondeurs. Rien n’y fit
et il fut reconnut inapte à deux reprises par les institutions. La personnalité aimable et avenante de Randy, sa
nature portée à se sacrifier pour autrui se perdit peu à peu dans la jungle de la chimie des antidépresseurs,
des Melloril, tricyclates, I.M.A.O., Thorazine, Valium, et au total 17 autres produits prescrits par les médecins
consultés. Quand il m’appela, je lui conseillai de venir me voir. Il y avait suffisamment de troubles dans
l’histoire de son enfance pour suggérer que l’éducation et la socialisation étaient pour partie responsables de
ses problèmes. J’ai réussi à soulager ses céphalées avec des massages, mais je n’obtins aucun résultat avec les
vitamines, les minéraux, les aminoacides et d’autres remèdes. Il présentait une énorme tolérance et
résistance aux médicaments ingérés, sans résultat. Randy répondit favorablement au Nardil, mais très vite il
apparut que ce produit l’affaiblissait, et son état continuait à empirer. Il devint hostile, irritable,
déraisonnable, complètement égocentrique et égoïste, critique, despotique et arrogant. Il se mit à utiliser un
langage sans rapport avec son caractère. Passant des rires aux larmes et aussitôt après à la colère...
A cette époque il pensait au suicide... Je suggérai à Randy d’appeler un frère qui soignait des centaines de T.J.
et qui a une approche ortho-moléculaire très fine des maladies (cette médecine de pointe aux U.S.A. s’appelle
aussi en France la Nutri-thérapie bio-cellulaire). Il recommanda que Randy entrât à l’hôpital pour un E.E.G. En
14 années de traitements de toutes sortes, personne ne lui en avait jamais fait aucun. Un éminent
neurologiste lui fit cet examen et le déclara normal. A ce stade la personnalité de Randy avait complètement
changé ce frère en un Mr. HYDE. Il se mettait à hurler, à sangloter, à critiquer sans raison sa femme qui était
au demeurant aussi fidèle et douce qu’une femme puisse l’être. Honteux il retourna voir son médecin. Celui-ci
examina le tracé de l’E.E.G. et finalement conclut à un diagnostic appelé T.L.S. (Temporal Lobe Syndrome, qui
se manifeste par une activité de crise non-épileptique dans le lobe temporal du cerveau). Il n’arrivait pas à
croire à l’erreur de diagnostic du neurologue consulté ! Le Docteur prescrivit du Dilantin et après trois prises
du remède, Randy fut sur le chemin de la guérison. Sa personnalité revint peu à peu à ce qu’elle était
auparavant. QU’EST-CE QUI ETAIT ARRIVE A RANDY ??
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Le Dr Alvarez, dans son livre “Nerfs en collision”, explique de façon détaillée que ce type de désordre
biologique peut détruire la personnalité d’un homme. L’interruption de l’absorption d’éléments biochimiques
indispensables au cerveau, peut contribuer à déclencher d’incontrôlables accès de rage et d’agressivité.
Depuis qu’il est sous Dilandin, Randy n’a pas eu le moindre épisode hostile. On a aussi diagnostiqué chez lui
un T.M.J. (Dysfonction de l’articulé du mandibule et du temporal). Il consulta un dentiste orthodontologiste,
qui lui posa une plaque, et ses céphalées disparurent.
A travers de toute cette histoire, Randy n’a jamais été irrégulier dans la prédication. Sa famille et lui sont en
train de se remettre de 15 années de mauvaise pratique de la médecine et d’une épreuve quasi
insupportable. La personnalité de Randy avait perdu le contrôle.
Le court-circuit du lobe temporal de son cerveau lui avait volé sa personnalité chrétienne, MAIS PAS SON
CŒUR ! Il retrouva sa personnalité et son cœur intact presque immédiatement après l’administration du
traitement adapté.
CAS DE SUSAN :
Susan a toujours été une bonne chrétienne. Elle aimait la vérité et essayait d’être active comme sœur, épouse
et mère.
Mais son niveau d’énergie fut très bas pendant une longue période de temps. Elle fut victime d’une
dépression, de problèmes de peau, et d’une perte de cheveux par plaques. Elle fut hospitalisée deux fois pour
dépression nerveuse. Elle consulta un nutritionniste qui la mit sous un régime intensif, mais sans résultat.
Un endocrinologue fit une exploration complète de son système glandulaire et elle fut déclarée “normale”.
Elle finit par se résoudre à vivre ainsi. Son mari, avec lequel elle n’avait pas de relations sexuelles depuis trois
ans pour cause de manque total de désir, lui disait que “tout était dans sa tête.” C’est là que je reçus un appel
de sa part. Je lui fis part de ce qu’elle présentait un certain nombre de symptômes de ce qu’on appelle
classiquement HYPOTHYROIDIE. Elle me signala qu’elle avait fait toute la batterie des tests imaginables et que
ce n’était pas possible. Je lui demandai si son mari se plaignait de ce qu’elle avait une température en-dessous
de la normale dans le lit. Elle répondit que oui. Avec ces indications, je lui recommandai de faire le “Barnes
Metabolism Test”. Elle révéla une moyenne de 95°,9 (Fahrenheit) sur cinq jours.
Dans son livre “Résoudre l’énigme de la maladie” Stephen Langer, MD (Dr en Médecine aux U.S.A), explique
pourquoi l’hypothyroïdie échappe aux tests sanguins. Il a travaillé avec Broda Barnes, un endocrinologue
mondialement connu qui a mis au point le Basal Metabolism Test. Plus loin, il explique pourquoi ce test est
plus fiable que l’analyse du sang et par suite pourquoi l’hypothyroïdie est si souvent non-détectée. La thyroïde
est la glande qui orchestre le taux du métabolisme du corps et influence très sérieusement l’appétit sexuel, le
niveau d’énergie, l’humeur, la menstruation, l’état de la peau, la qualité des cheveux et souvent
l’obésité...etc... Je la référai au Dr C... qui lui prescrivit une faible dose de THYROXINE. Dans la semaine, la
température basale remonta à 97°,6 F, ce qui est acceptable. Sa peau changea en 10 jours et d’autres
symptômes disparurent. Son mari fit la remarque que “c’était une honte” que sa femme souffrit tant
d’années, alors qu’une prescription de 25 FF avait réglé le problème. Elle était ravie de constater que ce
n’était pas seulement dans sa tête. Son mari déclara que tout était rentré dans l’ordre en ce qui concernait
leur intimité et elle-même se sentait bien, vivante et heureuse. La personnalité de Susan avait été en
dépression, infiltrée par la rancœur et le rejet d’autrui. Quand le problème organique fut traité, elle récupéra
à nouveau SA personnalité d’avant.
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Dr Jay Smith
CAS DE RITA :
Rita vint me voir et me révéla que son mari, ancien de longue date, en avait assez d’elle et projetait de la
laisser. Il avait dit aux anciens qu’il ne pouvait vivre plus longtemps avec sa femme et qu’il allait la quitter et
démissionner. Elle était désespérée, en larmes et excessivement agressive. Elle dit de façon candide qu’elle ne
blâmait pas son mari et s’étonnait même qu’il soit resté si longtemps avec elle.
En effet dit-elle, lui et sa fille étaient la cible constante de ses cris et de toutes sortes d’abus verbaux, jour
après jour.
Elle décrivit un comportement compulsif, étant obsédée par le ménage et le nettoyage de la maison, qu’elle
était poussée à faire sans pouvoir se contrôler. Elle était pionnier chaque mois, et elle courait sans cesse,
marchant, parlant avec les gens. L’énergie de Rita était sans pareille. Son niveau d’hostilité et d’inimitié était
stupéfiant. Les gens ne savaient pas quoi faire avec elle. Rita entrait en colère, devenait furieuse et ne se
rappelait même pas ce qu’elle avait dit, ni quand ni comment. Je suggérai un programme basé sur les
vitamines pour reconstituer son système nerveux dévasté. Ce qui eut un effet... modeste ! Je la dirigeai vers le
Dr C... en lui disant que c’était peut-être un cas de comportement maniaque... On lui prescrivit du LITHIUM,
100 mg par jour. Son attitude agressive et hostile cessa immédiatement. Pourquoi ? La personnalité de Rita
présentait une tendance maniaco-dépressive, dont on pense que la cause est un déséquilibre chimique à
l’intérieur et à l’extérieur de la cellule nerveuse. Cela entraînait une incapacité de se contrôler qui dans son
cas était en train de ruiner sa vie. Elle n’avait pas d’amis, son avenir était noir et vide, quoique être pionnier et
tenir sa maison impeccable donnaient un sens à sa vie et la soutenaient. Son mari revint à la maison après une
courte absence d’un jour, mais il n’osait pas croire au changement. Il avait vu et connu ses instabilités... Six
semaines passèrent et il fut convaincu qu’elle était à présent différente. Le plus intéressant est que le mari
témoigne de ses efforts pour changer. Et de son coté, Rita dit que cela lui est facile à présent et que ce n’est
pas une simple tentative pour paraître plus douce, cela lui vient naturellement. Cela se passe “comme cela
maintenant”, dit-elle. Cela se passait comme si le CŒUR de Rita était prêt à bourgeonner et fleurir dès que le
problème organique fut corrigé. Et quand le taux sanguin de Lithium atteignit le niveau thérapeutique
nécessaire, elle alla de mieux en mieux. A présent, le couple est vraiment heureux et enthousiaste.
CAS DE FRED:
Fred est un serviteur à plein temps dans la région de N.Y. City. Il a été renvoyé dans sa congrégation par un
ancien. Il souffre de problèmes émotionnels depuis 15 ans. Il vint me voir après avoir consulté un médecin
dans le New Jersey. Il était sous Torefall et Melloril, deux antidépresseurs. Après un premier entretien, je lui ai
remis un questionnaire pour établir s’il était maniaco-dépressif. Il me relata son histoire de 15 années de
hauts et de bas dans les domaines de l’énergie, de la sexualité, de la créativité, de la capacité de faire des
projets et sa productivité. Il semblait présenter des cycles de 2 mois et demi. Je l’envoyai au Dr C...avec le
commentaire qu’il fallait peut-être continuer à le traiter pour sa dépression maniaque. Il lui prescrivit du
Lithium et lui fit cesser les antidépresseurs.
Fred appela trois semaines plus tard et dit qu’il allait beaucoup mieux. Il avait été amoureux à plusieurs
reprises et n’avait jamais été jusqu’au mariage parce qu’il n’arrivait pas à guérir de sa dépression récurrente.
Le Dr Ronald Fieve, qui a travaillé sur le Lithium aux U.S.A., est arrivé à la conclusion que c’est le seul produit
qui donne une réponse positive dans la psychose maniaco-dépressive. Ces désordres sont souvent l’objet de
diagnostics erronés comme une simple dépression ou... une mauvaise conduite spirituelle, etc... Le Lithium
donne généralement des résultats rapides, en peu de jours.
(Il faut savoir qu’en France les spécialités de Lithium sont strictement réservées à la prescription médicale
sécurisée et codifiée. Les oligo- éléments de Lithium, quant à eux, sont de 300 à 500 fois moins dosés et en
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vente libre). Conclusion sur les cas cités ici : les personnes les plus spirituelles (dans le sens biblique) peuvent
subir la destruction de leur personnalité à cause de désordres psycho-maniaques et/ou associés à la
dépression. Ils ont pu devenir comme des “possédés”. Mais dès qu’on leur a administré du Lithium et qu’on a
rétabli la balance du Sodium, la personnalité originelle représentant correctement le CŒUR revint.
AUTRES CONDITIONS QUI PEUVENT EMPECHER QUELQU’UN DE REVETIR LA NOUVELLE
PERSONNALITE
Il y a de nombreuses autres choses qui peuvent empêcher le libre fonctionnement de la personnalité, qui
peuvent rendre impossible de revêtir la nouvelle. Un diabète sévère de type 1 ou 2 peut entraîner des
altérations du système nerveux, avec des troubles allant jusqu’à la névrose. Une sœur de Long Island se
sentait bien quand elle était sous insuline avec un bon programme nutritionnel, mais elle refusait de
l’appliquer. Elle avait des crises de rage et des éclats de colère tels qu’il a fallu l’exclure.... Il y a trois types de
dysfonctionnement mentaux et émotionnels, comme le considèrent beaucoup de professionnels de la santé
mentale. Ce sont :
LES TROUBLES REACTIONNELS
Suite à un décès, la perte de l’emploi, l’incendie de la maison, une catastrophe financière, etc... Dans ces cas,
la congrégation et les anciens peuvent donner un encouragement qui donne de remarquables résultats.
L’esprit de Jéhovah peut soulager ce type de problème relativement vite, selon la personne impliquée, bien
sûr. “La force qui est au-delà de ce qui est normal” peut relever un individu qui sait s’appuyer sur Jéhovah et
non sur sa propre compréhension.
LES TROUBLES ENDOGENES, ORGANIQUES ET BIO-CHIMIQUES
Dans ces cas là, la dépression, l’anxiété ou d’autres troubles ont leur origine dans un problème physique... un
déséquilibre chimique et/ou de nature physique dans l’organisme. Le centre John Hopkins, la Harvard Medical
School, la University of PA Medical School et la American Association of Suicidology ont tous démontré qu’il y
a un lien direct entre le taux de Sérotonine du cerveau et les tentatives de suicide. La Sérotonine est un
neuromédiateur qui joue un rôle non négligeable dans certains processus nerveux, dans ce qu’on appelle
l’hypersensibilité immédiate et la contraction des muscles lisses (entre autres). Cela veut dire par exemple,
qu’elle peut intervenir pour calmer le système nerveux.
S.P.M. Une sœur avec une terrible histoire de S.P.M. (abréviation pour Syndrome prémenstruel) avait traitée à
la “P.M.S. Clinic de Boston”. Le traitement hormonal ne put la soulager . Sur le conseil des médecins elle prit à
l’essai de l’huile de “primevère du matin” et obtint un certain résultat. Elle lut le livre “DLPA” de Harry Fox,
M.D., et apprit que la D-L Phénylalanine peut élever dans le cerveau le taux de Norapénéphrine et de L-Dopa,
les deux substances étant capables d’améliorer certaines dépressions et de soulager la douleur. La DLPA a
aidé certaines sœurs à retrouver leur personnalité qui avait été “perdue” dans les problèmes de P.M.S. ou de
ménopause. C’est une merveilleuse expérience que d’être capable d’aider quelqu’un à guérir de
l’effondrement de sa personnalité lié à des troubles endogènes. Les frères et sœurs concernés, vite rétablis,
retrouvent le chemin du service dès que leur condition le leur permet. Un chrétien peut avoir d’énormes
difficultés spirituelles en voyant sa personnalité s’effondrer sans savoir pourquoi. Sa plus grande crainte peut
être de subir des attaques de démons, ou encore de croire que Jéhovah l’a abandonné ou qu’il a commis un
péché impardonnable contre l’esprit saint. Quelques-uns craignent de perdre la tête et devenir fous. Quand
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l’origine du problème est endogène, tout à fait interne, il est crucial de trouver la cause et de soulager le
malade quel que soit l’outil utilisé, qu’il soit traditionnel ou autre.
LES TROUBLES COGNITIFS
Le troisième type de problème est cognitif, c’est à dire qu’il est en relation avec notre mode de pensée.
La thérapie cognitive consiste à accéder aux convictions intimes d’un individu et des opinions profondément
enfouies (inconscientes) habituellement installées durant les 15 premières années de la vie, avant
l’adolescence. Ces convictions peuvent être à l’origine de certaines pathologies. Etrangement, ces troubles de
la pensées peuvent souvent émerger APRES l’apparition de problèmes physiques qui ont épuisé son énergie et
ses motivations. Se sentant “à plat” à cause de ces difficultés physiques, les personnes concernées peuvent
alors éprouver des sentiments de culpabilité et de dévalorisation, incapables qu’elles sont d’agir comme ou
aussi bien qu’avant, ni de faire aussi bien que d’autres... L’Adversaire aimerait bien nous amener à nous sentir
inutiles et il cherche des occasions pour y arriver. L’année dernière, un frère qualifié souligna que ce qui
importe n’est pas le fait que la foi d’une personne soit mise à l’épreuve par ses problèmes. Si elle surmonte
avec succès des épreuves et garde son intégrité en dépit de troubles émotionnels graves liés à une cause
physique, ELLE DOIT ETRE AIDEE A GARDER UNE FACON DE PENSER CORRECTE SUR SA PROPRE VALEUR AFIN
DE NE PAS SE DEVALORISER.
Cela aide un frère ou une sœur à garder le bon point de vue sur la séparation du corps et de l’esprit (la
pensée). Peut-être ont-il déjà commencé à se définir eux-même à travers leur maladie et leurs limitations ?
Sont-ils en train de se comparer avec les autres à leur propre dépends ? Pensent-ils que Jéhovah ne prend pas
leur problème en considération parce qu’ils n’en valent pas la peine ? Ont-ils des attentes irréalistes ? Sont-ils
effrayés par la pensée que d’autres dans la congrégation les évaluent de façon négative parce qu’il ne sont
pas à la hauteur ? Il est peut-être nécessaire d’examiner des exemples bibliques expliquant comment Jéhovah
voit les choses, comme celui de Job. Cela peut se révéler utile. En effet, quand Job eut la vision de l’univers
grandiose et sans limites, il se rendit compte qu’il était le centre d’intérêt de la cour céleste de Jéhovah, alors
qu’il était assis par-terre malade, gémissant et se grattant à cause de sa maladie de la peau. Dans son cœur il
aimait Dieu et refusait de l’abandonner. A ce stade, ce n’était pas CE QU’IL FAISAIT que les anges observaient.
C’était son attitude. NOS AMIS QUI ONT DES PROBLEMES NE MERITENT PAS MOINS DE RESPECT PARCE QU’ILS
EN FONT MOINS. Ils peuvent faire et accomplir ce que leurs limitations leur permettent de faire, qu’ils soient
atteints d’allergies, de candida albicans, de dépression, d’âge avancé ou de toute autre affection. En dépit de
cela, ils peuvent rester attaché, à Jéhovah, avec piété, dans le “cœur de leur CŒUR” symbolique.
DISTORSIONS COGNITIVES
En tant que Témoins, nous savons ce que la vérité peut faire sur une certaine période de temps.
Elle change nos perspectives et notre perception du monde et de nous-même. Avec le temps, nous
nourrissons notre pensée avec un type entièrement différent de programme : la Parole de Dieu.
Chez certains individus l’étude de la Parole de Dieu peut opérer des changements qui semblent rester stables.
D’autres semblent avoir de réelles difficultés à laisser la vérité agir en eux, si toutefois ils réalisent que c’est la
vérité.
On peut dire sans se tromper que beaucoup de ceux qui luttent avec certains aspects de la vérité devraient
recevoir une aide spécialisée de professionnels pour mettre à jour et réduire ou éliminer un mode de pensée
incorrect et pathogène. Ces convictions inconscientes qui constituent les fibres et la trame du cœur, la
personne secrète du cœur, sont difficiles à atteindre, parce qu’elle sont fortement gardées. Mais il existe une
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méthode scientifique qui peut aider ceux qui ont des convictions inconscientes qui inhibent leur progrès dans
la vérité.
Mais qu’est-ce que j’entends par “convictions inconscientes” et qui pourraient êtres agissantes chez certains
sans qu’ils le sachent vraiment, tout en étant cachées par eux?
VICTIMES D’INCESTE, DE MALTRAITANCE ET ABUS SEXUELS, ENFANTS D’ALCOOLIQUES ET NEVROSES, OU
PARENTS MALADES MENTAUX
Les gens qui sont attirés à la vérité sont des écorchés et des écrasés de la vie. Cela inclut un nombre énorme
de victimes d’inceste, de victimes de harcèlement, des enfants et des adultes issus d’alcooliques, de parents
névrosés extrêmes. Une multitude d’enfants ont été élevés dans un environnement caractérisé par les cris, le
langage injurieux, où les adultes battent les enfants, où les parents se droguent et d’autres sont atteints de
diverses maladies mentales, etc....
Les personnes issues de tels groupes familiaux ont vu leur jeunes années tordues et perverties à tel point que
l’environnement psychosocial, comme Jéhovah le prévoit, n’a jamais pris place pour eux. Ils ont accumulé une
somme énorme de douleur et d’amertume. La culpabilité et la frustration constituent ce qui circule dans la
personne secrète de leur cœur. Ces personnes n’ont jamais reçue la réponse à leurs besoins fondamentaux
pendant leurs tendres années. Ces besoins sont résumés dans le livre “Famille...” au chapitre 2, page 15 (Ed.
De 1978) :
“Quelqu’un dont nous pouvons êtres proches, en qui nous confier, a qui nous pouvons nous dévoiler ou nous
ouvrir sans crainte d’être blessé, quelqu’un qui ne fermera pas les portes de ses tendres compassions sur
nous.”
Si quelqu’un n’a pas reçu régulièrement et positivement l’irremplaçable “nourriture affective” de l’enfance,
comme l’attention, l’acceptation, l’approbation et l’appréciation, en un mot l’affection et la confirmation
répétée et authentique de ce qu’il est aimé comme il en a besoin, et bien, cette personne va se trouver en
grande difficulté. Elle ne pourra pas développer le courage, l’estime de soi-même, la confiance et la paix de
l’esprit. A la place, elle va grandir dans un esprit de condamnation, de critique, d’ignorance et de douleur, de
rejet et d’insatisfaction. Tout cela va créer un cœur rempli de culpabilité, de haine de soi-même, de
récrimination, de frustration, de crainte, et va abriter des émotions débilitantes.
Après des années de douleurs, d’offenses et d’humiliations et une pléthore d’expériences psychologiques
toxiques, l’enfant a déjà commencé à construire les défenses de sa personnalité. Et en réponse à la demande
de son milieu, ce qui est en même temps le seul moyen de se fondre dans son environnement, ou d’en être
accepté, il va choisir un mode de vie agressif ou passif. Mais ce sera rarement une affirmation saine qui
exprime la liberté et le bonheur. Karen Morney dit que les gens peuvent agir VERS (assertivité), CONTRE
(agressivité) ou à l’OPPOSE de (retrait passif). Il y a de nombreuses variations sur ces thèmes, suivant la nature
des ‘influences’ qui ont joué dans la vie de chacun avec un poids plus ou moins grand.
Quand l’enfant est victime de troubles psychologiques et émotionnels extrêmes, la plupart du temps par
privation d’affection, il en résulte un traumatisme affectif grave qui va le pousser à se construire une
‘carapace’, une personnalité capable de le protéger de nouvelles souffrances de ce type. Cette personnalité va
servir de “bouclier’ de protection pour le cœur, en étant par exemple menaçant pour les autres dans le but de
les tenir éloignés, pour les empêcher de l’atteindre, affectivement parlant. Ou encore il peut être
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LES TROUBLES DE LA SANTE MENTALE
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excessivement timide et avoir une personnalité passive qui renferme la stratégie de SE TENIR loin d’autrui.
Dans une certaine mesure bien des gens sont venus à la vérité avec le dessein de protéger leur cœur.
Même le livre “Famille” parle des cicatrices de l’enfance et de leur effet sur la vie adulte quand il dit : « Si un
enfant subit des privations émotionnelles pendant un certain temps, sa croissance peut en être affectée au
point de le marquer pour le restant de sa vie. » En résumé, la souffrance vécue dans l’enfance peut être si
grande qu’elle dirige et ‘orchestre’ tout engagement et activité psychosociale de l’individu pendant toute sa
vie.
Une grande partie de cette souffrance est stockée en dehors du champ de la conscience. Cependant elle est
toujours présente et influence toute relation avec autrui, Y COMPRIS LA RELATION AVEC DIEU.
CAS DE VICKY:
Vicky a été élevée sans son père. Il a été en prison pour inceste et à sa sortie il a forcé Vicky à avoir des
relations sexuelles (des formes variées et perverses). Il fit cela avec elle et sa sœur simultanément pendant
que ses frères devaient observer la scène. Ils devaient tous se déshabiller entièrement. Après ses relations
avec Vicky, il se mettait à battre les cinq frères sans merci avec une batte de base-ball... Ces pratiques eurent
lieu pendant 11 ans, et au moins une fois par semaine. Souvent plus.
Vicky, comme beaucoup de victimes d’inceste, tomba dans une vie de débauche, elle se prostitua et se mit à
se droguer. Puis elle connut la vérité et, comme beaucoup de victimes d’inceste, elle tomba dans une attitude
de déni excessif du sexe (tout désir sexuel étant alors considéré par elle comme un péché grave). Elle devint
pionnier, mais avait la réputation d’être brusque, critique, avec un contact froid et mécanique. Quoiqu’elle
étudiait 5 heures par jour, faisait son service et gardait sa maison “immaculée” de propreté, qu’elle était
présente à toutes les réunions (y compris avec un besoin compulsif de ces choses), elle était profondément
malheureuse et avait des idée suicidaires.
Quand nous avons parlé pour la première fois, elle a essayé à tout prix d’être agressive avec moi. Je ne
répondais à aucune de ses provocations, ne rendant jamais la pareille. J’ai plutôt accepté son hostilité et
déclarai que cela était naturel pour elle d’agir de la sorte, vu tout ce qu’elle avait enduré. Je lui donnai
uniquement des messages d’acceptation, d’approbation et d’affection. Au début cela la faisait “rager” et la
mettait hors d’elle.
Je lui dis que puisqu’elle était son “propre pire critique et ennemi” elle avait besoin que quelqu’un la
soutienne et l’accepte à sa place. Après six séances, elle admit qu’elle avait été très effrayée à l’idée qu’elle
devait me faire confiance. Elle sanglota et me dit qu’elle n’avait jamais eu confiance en personne, ni dans les
anciens, ni les sœurs, personne. Même pas confiance en Jéhovah “parce qu’il était un ‘mâle’.”
Elle se mit à s’exprimer, même à écrire des poèmes sur la façon dont elle s’ouvrait à Jéhovah et commençait à
se confier en lui et le prier, LUI, de cette manière pour la première fois. Le fait qu’elle ait réussi à se confier en
moi, un homme, a permis que sa personnalité se détende et AU CŒUR D’ EMERGER à la lumière du jour. La
thérapie est maintenant terminée et Vicky se laisse à présent approcher sans crainte par tout le monde à la
Salle. Personne ne la craint plus et on peut avoir avec elle un contact ouvert et décontracté. Et apprendre à la
connaître, parce qu’elle est enfin en paix avec elle-même.
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Sa personnalité n’est plus le strict gardien de la porte du cœur, mais à présent sert de véhicule à la “personne
cachée du cœur” qui peut s’exprimer librement. Des amis semblables à Vicky ont un énorme obstacle à
vaincre. Leur cœur est totalement inconnu aux autres et largement d’eux-mêmes. Les autres ne peuvent pas
entrer en communication avec une personnalité si distante et si sinistre, ils ont peur d’une chose qu’ils
ignorent et interprètent comme une menace.
Dans de telles conditions il est impossible de percevoir le cœur et par suite la relation est impossible. Et cela
est tragique...
En effet nous apprécions la relation avec autrui quand nous le connaissons intimement, et c’est quand nous
sommes connus et acceptés dans ce que nous sommes à l’intérieur de nous, dans notre cœur, que nous
pouvons nous épanouir ; parce qu’en confiance, nous pouvons nous laisser aller sans crainte. Je connais
plusieurs personnes que je n’arrive pas à aimer, cependant je sais que lorsque je suis moi même connu des
autres je me sens quasi contraint à les aimer parce qu’ils ont une connaissance intime de moi et qu’ils
n’utilisent pas cette connaissance contre moi ou pour me nuire....
Mais il a des Témoins qui ne sont pas connus ainsi de leur compagnons et par suite ne peuvent aimer dans un
sens aussi complet. Etre connu nous autorise à aimer.
Nous avons besoin de ne pas êtres effrayé par les autres et si nous sentons le moindre empêchement qui
rappellerait une souffrance passée ou quelque offense subie, nous ne nous sentirons pas à l’aise, mais peutêtre vexé ou humilié (Gen 34:7). Il ne faut donc pas se décourager avec ceux qui pratiquent l’évitement parce
qu’ils ont de telles peurs. L’amour est la réponse à ce problème. L’amour et la crainte se chassent
mutuellement l’un l’autre. Là où réside l’amour la crainte ne peut habiter en même temps (1 Jean 4:8).
Il est toujours possible de reprendre quelqu’un gentiment par des conseils pleins d’amour pour l’inciter à
modifier sa personnalité ; cependant nous devons nous rappeler que la personnalité n’est qu’une carapace
pour certains et non le reflet exact de la personne intérieure. Cette pensée nous conduit à cette conclusion
très importante: il faut formuler et confirmer notre amour et notre appréciation encore et encore pour ce que
nous connaissons ou présumons connaître d’autrui et qui est profondément enfoui dans ses systèmes de
défense. La Bible confirme que les gens peuvent avoir une carapace, une espèce de cuirasse qui n’est pas la
représentation exacte de la personne intérieure et que pour trouver le trésor humain qui y est caché, il faut
fondre cette carapace qui protège le cœur (Romains 12:20 ; Pro. 25:22).
Dans les temps anciens, du charbon ardent était disposé en couches comme un lit sur lequel on mettait le
minerai de métal brut. Après quoi, le minerai était recouvert par plus de braises. Cela permettait de séparer
les impuretés du métal grâce à la fusion finalement obtenue.
Par la chaleur élevée du charbon, le métal en minerai se ramollissait peu à peu et le matériau noble était
séparé des substances mauvaises et inutiles.
Pour nous dans la congrégation ou en pratique de soins en santé mentale, le charbon est représenté par les
quatre besoins fondamentaux mentionnés au chapitre 2, page 15 et § 11 du Livre “Vie de famille” (Ed. 1978).
Désir d’être compris - Désir d’être l’objet de la bonté et de la compassion - Besoin d’avoir un compagnon
intime à qui nous pouvons nous confier sans crainte d’être blessé... Quand nous donnons ces choses
constamment à un individu dont la personnalité est essentiellement sur la défensive, nous commençons à le
“ramollir” et l’aidons à séparer le système de défense répulsif du trésor du cœur. Quand nous l’aidons à faire
cela, alors nous pouvons “voir” la personne intérieure” et commençons à le “connaître.” Alors il commence à
se sentir en sécurité et peut commencer à exprimer l’amour qu’il languissait de donner.
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Il peut maintenant laisser la lumière du jour éclairer sa personne intérieure et jouir de belles relations avec ses
semblables et avec Dieu. Ce processus naturel est bien évident dans le plus grand commandement et dans le
N° du 22 Janvier de 1986 de Réveillez-Vous, lequel nous rappelle que l’amour agissant et productif commence
par l’amour de soi-même avant l’amour agissant pour les autres. Le respect et la paix avec les autres viennent
seulement après avoir établi ces choses à l’intérieur de nous.
La thérapie cognitive se fraie doucement un chemin à travers le labyrinthe des défenses humaines et explique
pourquoi elles sont là. Elle aide à voir dans quels domaines ces défenses sont utiles et où et quand elles sont
destructrices. Elle aide à redéfinir et réévaluer les sources de peur, de culpabilité, de frustration et de colère.
Elle affine les pensées de quelqu’un pour qu’il ait plus de goût à la réalité des relations avec les autres et avec
lui-même. Quelques excellentes publications pour la Thérapie cognitive sont: « “Se sentir bien”...Thérapie de
la bonne humeur » de David Burns. Un très bon livre sur la culpabilité et la peur :
“L’amour c’est lâcher prise avec la crainte” de Gerald Jambolsky. Dans le domaine de la communication, il y a
le livre de William Pletsch, “Human Being”. Dans le domaine de l’alcoolisme et ses ravages chez les jeunes
adultes, l’ouvrage de Janet Woltiz : “ Adult children of alcoholics”. Pour mieux comprendre ce que la
socialisation par des parents névrotiques peut engendrer chez l’enfant, il y a: “Neurosis is a Painful Style of
living” de Samuel Greenburg, M.D.
Nous vivons des temps très difficiles et complexes dont le reflet se retrouve dans les relations humaines et les
profils psychologiques qui en sont affectés. Dans les interrelations amis-clients-patients, rappelons-nous de
l’exemple suivant : sous les fines couches extérieures de l’écorce des arbres il y a le cœur solide et ferme que
nous ne voyons pas, mais qui constitue la base qui permet à l’arbre de vivre. Sous l’apparence de l’agressivité
ou de la passivité se cache aussi un trésor humain qui attend d’être libéré par l’amour. NOTRE AMOUR. Ce
cœur attend d’être connu, d’être découvert et accepté. Le moi intérieur est peu connu de son propriétaire et
souvent encore moins de nous. Par suite, étant ignoré il n’est pas accepté et ne peut librement aimer les
autres.
Ainsi, nous rappelant que la personnalité n’est pas le cœur ou la personne secrète intérieure, nous ne serons
pas dupes, ni ne jugeront les autres. Quand la personnalité d’un ami se détériore à cause de troubles nerveux
fonctionnels, en réaction à des émotions nuisibles, nous pouvons ENTOURER D’AMOUR cet ami qui souffre
jusqu’à sa guérison. Quand la personnalité est modifiée par suite de problèmes organiques nous pouvons
chercher dans le dédale des formes traditionnelles et non traditionnelles de diagnostic et de traitement, avec
un esprit ouvert mais non irresponsable.
Le bien-être de notre organisme devrait l’emporter sur l’attrait des théories qui nous plaisent. Quand le
problème est organique, nous pouvons êtres sûrs que Jéhovah accepte le cœur du malade et son service. Il est
donc nécessaire d’aider une telle personne à ne pas mélanger maladie et individualité spirituelle. Elle n’y est
pour rien. Quand le problème est cognitif, nous pouvons chercher à comprendre la mécanique des convictions
inconscientes et des défenses de la personnalité (seul un spécialiste saura le faire, car on ne s’improvise pas
thérapeute). Pendant qu’ils font ces démarches il ne faut pas se lasser d’accepter ces malades en tant que
personnes. Nous pouvons refuser de les accepter dans leur personnalité mais jamais dans leur cœur. Nous
pouvons aider quelqu’un à libérer le cœur de sa personne intérieure enveloppé dans les couches superposées
de son dispositif de protection. Nous pouvons nous rappeler de les entourer, de les combler de nos tendres
affections, comme par un lit de braises qui attendrira l’extérieur pour laisser apparaître la beauté intérieure.
Il est courant d’associer, pour se protéger croît-on, une personnalité peu désirable avec le manque d’estime
de soi, la culpabilité, la colère et des périodes de crainte. Souvent en tant que thérapeutes nous sommes
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LES TROUBLES DE LA SANTE MENTALE
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obligés d’enseigner aux personnes comment s’aimer elles-mêmes, de découvrir leur cœur, de se détendre
avec les amis, de leur faire confiance et de croire en eux. Tel est le début de tout un processus qui est décrit
en Philippiens 1:9-11. Quand on montre à ceux qui sont coupés d’eux-mêmes combien merveilleux et uniques
ils sont en tant qu’individus, un authentique reflet du caractère du Créateur, ils peuvent commencer à réduire
l’aliénation qui les sépare d’eux-mêmes et des autres.
L’orgueil certainement éloigne quelqu’un de Dieu, mais très certainement aussi diminue l’image qu’on a de
soi... Comme un frère le disait en commentant Romains 12:3 (« ne pas penser de soi plus qu’il n’est nécessaire
de penser ») : « Ne pensez pas TANT de vous que Jéhovah ne VEUT pas vous utiliser, et ne pensez pas SI PEU
de vous que Jéhovah ne PEUT pas vous utiliser. »
Des frères qui ont une estime de soi dangereusement basse ne peuvent pas percevoir correctement les
Ecritures et les publications. Ils sont rarement encouragés par cette lecture (ce qui est leur problème, non
celui des publications). Ces personnes sont poussées à se sentir insuffisantes et inappropriés, coupables de ne
pas faire ce que leur recommande leur mère, par exemple d’être pionniers... Souvent pour ces frères,
accepter de faire une chose ne peut passer que par une totale perfection. Ils ne sentent aucune satisfaction
dans leur service quotidien à Jéhovah. Ils ne peuvent pas comprendre la miséricorde de Jéhovah, sa
compréhension et sa capacité de nous voir en tant qu’individus uniques. Quand les suggestions positives de la
Tour de Garde deviennent menaçantes pour quelqu’un et qu’il se sent écarté à travers ces paroles, quand les
encouragements de “l’Esclave fidèle” ne sont pas bien perçus, quand les avertissements sont exagérés, une
personne peut-elle se sentir bien dans la vérité ?
Vraiment, alors que les derniers jours arrivent à leur terme, le peuple de Jéhovah est confronté à des besoins
immenses et particuliers. La classe de l’Esclave fidèle et avisé et Christ Jésus ont pourvu à une abondance
spirituelle pour chaque jour. Il est bienvenu que tous ceux dont la formation et les compétences
professionnelles peuvent les amener à traquer la source réelle des dysfonctionnements de la personnalité et
des systèmes de valeurs, les mettent au service de tous ceux qui souffrent. Peut être seront-ils soulagés et
rétablis dans leur beauté intérieure.
Un frère [Témoin de Jéhovah] américain spécialiste de santé mentale
NOTE : Le sujet a été adapté autant que possible aux habitudes et au langage de notre pays. Et si quelquefois il est explicité plutôt que traduit dans
le texte, c’est pour mieux en rendre le sens et surtout en permettre plus facilement une application pratique. Les livres cités sont en langue
anglaise, mais il existe des traductions et aussi des travaux équivalents en français.
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