Hoeben – Il faut écrire les déterminants sur les étiquettes mots
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Hoeben – Il faut écrire les déterminants sur les étiquettes mots
Pourquoi est-il préférable d’écrire les déterminants sur les étiquettes-mots au mur ou dans la boîte ? Depuis plusieurs années, d’autres formateurs et moi-même défendons cette idée très concrète comme INDISPENSABLE pour l’apprentissage de la langue française ! Ces arguments ont d’ailleurs semblé si pertinents qu’Yves Nadon1, suite à une visite dans sa classe, a modifié ses étiquettes… 1. Dans les familles « dites socioculturellement défavorisées », on aboie des mots aux enfants alors que dans d’autres milieux les mots apparaissent presque toujours dans des phrases complexes. Au nom de la différenciation, il me semble normal d’offrir la qualité supérieure aux enfants. Au grand minimum, le déterminant avec le mot… 2. Le fait d’écrire le déterminant : un chien, le chien, une tulipe, la tulipe, les tulipes permet aux enfants de découvrir qu’il y a un « blanc » (espace) entre les mots quand on écrit. Avec les mots écrits sans déterminants, cette prise de conscience n’est pas autant favorisée. Les habitudes de présenter en maternelles surtout des noms propres, des chiffres, des couleurs, … ne favorise pas le fait de constater que les mots sont séparés par des espaces. 3. Le fait d’écrire le déterminant permet aux enfants de mémoriser le genre des mots. En effet, le genre n’étant pas un concept, on ne peut pas expliquer pourquoi un sein est un mot masculin tandis qu’une jambe est un mot féminin même pour un homme. Dans d’autres langues, des mots sont d’un autre genre. Au Grand-Duché, on m’a déjà cité des mots : masculin en français, neutre en allemand et féminin en luxembourgeois. 4. Le fait d’écrire le déterminant permet aux enfants de se familiariser aux différentes natures de façon intuitive : il existe des mots qui sont accompagnés tandis que d’autres (couleur, prénom, chiffre…) sont présentés seuls. 5. L’écriture de déterminants différents : le garçon, un garçon, des garçons, deux garçons sur des étiquettes différentes permet de se questionner sur la variabilité de celui-ci, sur le sens de cette variabilité, sur les liens entre les deux mots. 6. Si, par hasard, un(e) enseignant(e) souhaitait « jouer » à produire des phrases avec des étiquettes, c’est intéressant que l’enfant puisse parfois recouvrir le déterminant lorsqu’il utilise un adjectif qui précède le nom. Je me permets de questionner la pertinence de ce genre d’activité. A mon sens, il vaudrait mieux remplir de tableau d’un capital de phrases pour soutenir les premières expériences d’écriture (Offre cohérente d’orthographe lexicale et grammaticale nécessaires pour rédiger.) Le petit (un) garçon roule à vélo. 7. Le FLE fait apparaître aussi des langues où les déterminants sont absents. Face à une population multiculturelle, je préfère offrir des éléments significatifs complets. 8. Enfin, pour info, voici un article où je prône plutôt la « boîte à lire » que la « boîte à mots ». Instituteur à Sherbrooke (Québec), chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, auteur de livres de pédagogie à la Chenelière (Lire et écrire en 1ère année… et pour le reste de sa vie – Ecrire au primaire ) et auteur de littérature enfantine aux éditions Les 400 coups (Mon chien Gruyère et Ma maman du photomaton) 1 Usage du déterminant dans les étiquettes-mots – Stéphane HOEBEN – www.shdf.be - www.atzeo.com - page 1/1