4760435 - Electromenager : la crise du pouvoir d`achat pese sur le

Transcription

4760435 - Electromenager : la crise du pouvoir d`achat pese sur le
12/08/08
P. 15
Industrie
ÉLECTROMÉNAGER
Les ventes d’appareils électroménagers n’ont progressé que de 1,8 % au premier
semestre. Un taux de croissance deux fois plus faible qu’en 2007. Contrairement
à ses concurrents, le français Seb affiche néanmoins une solide santé.
Tous droits réservés − Les Echos − 2008
Electroménager : la crise du pouvoir
d’achat pèse sur le marché français
A
près une bonne année
2007, le marché français
des appareils ménagers
montre, depuis mai, de nets signes
d’essoufflement. Les ventes de petit électroménager, un secteur qui
bénéficie d’un taux de renouvellementélevé,n’ont progresséquede
4,5 % sur la première moitié de
2008. Une croissance divisée par 2
par rapport à celle de l’ensemble
de l’année dernière (+ 10,2 %), selon les chiffres du Groupement
interprofessionnel des fabricants
d’appareils d’équipement ménager (Gifam). Avec l’érosion de
leurpouvoir d’achat, « les consommateurs cèdent moins aux achats
d’impulsion »,commenteBernard
Planque, son délégué général.
Quant au gros électroménager
(réfrigérateurs, lave-linge...), sa
progression s’est encore affaiblie :
les ventes se sont inscrites en
hausse de seulement 0,8 %, après
un accroissement de 1 % en 2007.
Les consommateurs, déjà largement équipés, n’achètent désormais ce type de produits que pour
remplacer du matériel hors
d’usage. Le marché de l’encastrable, bien que toujours positif,
subit le « ralentissement du rythme
d’accession à la propriété », note
Bernard Planque.
Autotal,les ventes de petit et de
gros électroménager se sont accrues de 1,8 % au premier semestre, à comparer à une expansion de 3,7 % l’an dernier.
Malgré cette morosité, Seb, l’industriel français qui domine le petit équipement au niveau mondial,
a réussi à accroître ses ventes du
premier semestre de 9,8 % en
La croissance des ventes d’électroménager
Taux de croissance annuel, en valeur
Total
Gros électroménager
Petit électroménager
+ 10,2 %
+5%
+ 4,5 %
+ 3,7 %
+3%
+2%
+2%
+1%
2005
« Les Echos » / Source : Gifam
2006
France, et de 18,1 % au total. De
bons résultats à mettre sur le
compte de l’innovation et de la
communication.
Electrolux en chute libre
Les difficultés du secteur se lisent
plus nettement sur les résultats des
autres grandes marques améri-
2007
+ 1,8 %
+ 0,8 %
1er semestre 2008
caines et européennes. En cause,
la faiblesse de la demande en Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis.
Mais aussi l’augmentation des matières premières, en particulier des
métaux et des produits dérivés du
pétrole, plastique en tête.
L’américain Whirlpool, premier fabricant mondial d’appa-
Le géant turc Arcelik résiste
au blues européen
Marge. Arcelik, la filiale de
l’énormeconglomératturcKoçchargée de l’électroménager, résiste plutôt bien à l’accès de faiblesse du
marché européen. Ses ventes du
premier semestre ont reculé de
2,2 %, malgré un rebond ces tout
derniers mois. Mais grâce à ses efforts de maîtrise des coûts et à son
développement hors d’Europe, l’entreprise a réussi à augmenter de
25 % son bénéfice net, à 135 mil-
lionsdeliresturques, soit76millions
d’euros. Si bien qu’elle affiche une
marge nette de 4 %, supérieure à
celle de nombre de ses concurrents.
Numéro un de l’électroménager en
Turquie, avec près de 55 % du marché,Arcelikest devenuces dernières
années un acteur important dans
l’ensemble de l’Europe. Y compris
en France, où ses lave-linge et lavevaisselle sont surtout diffusés sous
marques de distributeur.
reils domestiques, a ainsi accusé
une chute de 24 % de son bénéfice
net comme de son résultat opérationnel semestriel, à respectivement 140 et 240 millions d’euros.
Ceci malgré une hausse de 5 % de
son chiffre d’affaires, à 6,4 milliards d’euros, obtenue grâce à un
essor en Asie et en Amérique
latine.
Son grand rival Electrolux est,
lui, en chute libre. Au premier
semestre, le groupe suédois est
passédans le rouge,avecune perte
nette de 745.000 euros pour des
ventes quasi stables à 5,2 milliards
d’euros. Son résultat opérationnel
a plongé de 85 %. Les chiffres ont
été impactés par le coût du lancement en Amérique du Nord d’une
ligne haut de gamme. Sans rebond
des ventes pour lemoment :outreAtlantique, les livraisons du
groupe ont baissé de 10 % sur la
première moitié de 2008. Electrolux a en outre dépensé 57 millions
d’euros en frais de restructuration
pour fermer une usineen Italie. Le
groupe, qui a revu ses objectifs
annuels à la baisse, table désormais sur un bénéfice opérationnel
inférieur à celui de 2007.
Indesit a publié de son côté des
résultats quasi stables. Le chiffre
d’affaires du groupe de Fabriano,
en Italie, a reculé de 1,4 %, à
1,5 milliard d’euros, pour un bénéfice net étale, à 34 millions d’euros.
S’il subit autant que ses concurrents la hausse des matières premières, Indesit se maintient grâce
aux délocalisations d’usines qui
tirent vers le bas ses coûts de
production et de main-d’œuvre.
A. L.