Les métiers dans la ville

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Les métiers dans la ville
LES MÉTIERS DANS LA VILLE
N° 2
FICHELÈGE
COL
La ville est entourée de remparts. Ses murailles peuvent
renfermer des vergers, des jardins potagers et des
champs. Les rues sont étroites, sinueuses, sombres, rarement pavées. On ne trouve ni trottoirs, ni égouts souterrains, ni éclairage. Les maisons, construites en bois ou
en torchis, s’entassent autour de la cathédrale et près
des grands édifices. Les habitations débordent les
enceintes. On crée de nouveaux quartiers hors les
murailles : ce sont les faubourgs.
Pourquoi cette augmentation de population dans les
villes ? Sans doute grâce à la campagne : les progrès
techniques, le réchauffement climatique et l’extension
des cultures, permettent de produire mieux et plus ! La
campagne vend ses surplus aux villes. Les échanges se
développent, les travailleurs suivent les marchandises
vers les activités artisanales et commerciales. Ils espèrent
ainsi échapper à l’autorité du seigneur puisque « l’air
de la ville affranchit » (c’est un dicton très répandu au
Moyen Âge !)
La ville est un lieu d’échanges. On y trouve des marchands, des banquiers (puisqu’il y a de l’argent), des
artisans. Dans les quartiers, on se regroupe par métier.
Dans Paris qui rassemble au 13e siècle près de 200 000
habitants (avec Venise, c’est la plus grande ville du
monde chrétien), on trouve ainsi la rue de la
Passementerie (quartier de la broderie), la rue de la
Ferronnerie (quartier où l’on travaille le fer), etc.
Les artisans s’organisent. Ils se rassemblent en associations professionnelles appelées confrérie, métier, art ou
corporation. Ainsi regroupés, ils peuvent s’entraider et
mieux défendre leurs droits face au seigneur, aux autorités municipales ou au roi.
Rue de Paris
Les villes connaissent un grand essor à partir du 11e siècle. Leur population augmente jusqu’au 14e siècle
(même si les villes du Moyen Âge restent peu peuplées :
la majorité d’entre elles comptent entre 5 000 et
10 000 habitants).
LE POUVOIR DES CORPORATIONS
Dans la ville de Paris, les plus influents parmi les
marchands, transporteurs et bateliers, sont groupés
dans la corporation des « marchands de l’eau ». Petit
à petit, cette corporation organise le pouvoir
municipal. Les marchands de l’eau se réunissent dans
un local qui deviendra l’Hôtel de Ville, et édictent
par exemple les règlements de la voirie. Ils assurent
aussi la police dans Paris.
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IDÉE D’EXPOSÉ
!
A partir d’un plan de Paris au Moyen Âge, relevez les
noms de rues correspondant à des métiers. Dressez une
liste des métiers trouvés. Rassemblez des documents sur
la pratique de ces métiers au Moyen Âge et comparez
avec aujourd’hui : ces métiers existent-ils toujours ?
Qu’est-ce qui a changé dans la façon de les pratiquer ?
Pourquoi certains ont-ils disparu ? Etc.
FICHE
COLLÈ
N° 2
GE
DES MILLIERS D’ARTISANS,
TRÈS ORGANISÉS
Chantier d’une cathédrale
Les artisans sont organisés par métier (tailleurs de pierre,
maçons, charpentiers...). A l’intérieur de chaque métier,
on trouve la même hiérarchie : les jeunes artisans sont
d’abord apprentis, puis aspirants. Ils travaillent sous la
direction d’un maître. De chantier en chantier, celui-ci
leur apprend le métier. A la fin de leur formation (qui
peut durer de quatre à sept ans), les aspirants sont nommés compagnons. Ils promettent de s’entraider et de
ne pas dévoiler les secrets de leur métier. Le compagnon peut espérer un jour devenir maître en réalisant
un chef d’œuvre.
Les artisans sont itinérants : ils vont là où ils trouvent du
travail. Le chantier d’une cathédrale est évidemment la
promesse de travail au même endroit, pendant des
années. La construction d’une cathédrale s’étale sur plusieurs générations d’hommes : parfois père, fils et petitfils ont travaillé sur le même chantier successivement.
A la tête d’un chantier comme la construction d’une
cathédrale, on trouve un maître d’œuvre : l’architecte. Au
Moyen Âge, les architectes commencent à être estimés. Ils
deviennent l’ami des rois ou des évêques et reçoivent un
salaire suffisamment élevé pour entretenir cheval et serviteur. Suprême honneur, ils sont souvent enterrés dans une
des cathédrales dont ils ont dessiné les plans...
QUI SONT LES COMPAGNONS ?
Les compagnons sont des ouvriers dans l’artisanat
ou le commerce, qui touchent un salaire pour leur
travail. On dit parfois valets. A la fin du Moyen Âge,
les compagnons mécontents de leur situation
s’organisent en associations de défense ou
« compagnonnages ». A cette époque en effet,
il devient de plus en plus difficile de devenir maître
quand on n’est pas soi-même fils de maître.
C’est peut-être aussi une conséquence de la Guerre
de Cent Ans qui provoque une crise économique :
beaucoup d’artisans sont contraints à aller de ville en
ville dans l’espoir de trouver une embauche. Certains
historiens y voient l’origine de la pratique du fameux
« tour de France ». C’est une sorte d’apprentissage
itinérant grâce à la visite d’autres centres
professionnels dans le pays ou à l’étranger (sauf en
Angleterre d’ailleurs). Le compagnon perfectionne
ses connaissances et son savoir-faire avant de se
mettre à son propre compte.
COMMENT DEVIENT-ON
ARCHITECTE AU MOYEN ÂGE ?
Au Moyen Âge, l’architecte ne sort pas d’une grande
école. Il se forme sur le tas, sur les grands chantiers
d’églises, ouverts dans toute l’Europe. C’est là qu’il
acquiert l’expérience des chantiers, mais aussi des
connaissances poussées en dessin, mathématiques,
géométrie. Il sait par exemple calculer l’aire d’un
triangle équilatéral ou d’un octogone.
Sur le chantier, l’architecte travaille dans une
modeste baraque qu’on appelle « la chambre aux
traits ». A l’époque, le prix du parchemin est
tellement élevé que l’architecte préfère dessiner ses
plans par terre, en épandant du plâtre sur le sol de la
chambre aux traits.