XV Congrès National de Gynécologie-Obstétrique

Transcription

XV Congrès National de Gynécologie-Obstétrique
XVème Congrès National de Gynécologie-Obstétrique
XIIIème Congrès de la FEMGO
Hôtel El Riadh Sidi Fredj, Alger, 25/26 novembre 2001
La société algérienne de gynécologie-obstétrique (SAGO) présidée par le Pr. K. Hadjar a
organisé les 25 et 26 novembre 2011 son 15ème congrès national et le 13ème congrès de la fédération
maghrébine de gynécologie-obstétrique. Les thèmes débattus au cours de ce congrès étaient :
diabète et grossesse ; cancers du col utérin ; les prolapsus génitaux ; fertilité et PMA ; une séance de
vidéo ainsi qu’une séance de posters et de communications libres.
Au cours de la première séance consacrée au « Diabète et Grossesse », six communications
provenant des équipes médicales des CHU de Bologhine, El Harrach, Blida, Annaba et Sidi Bel Abbes
ont traités du diabète gestationnel, la prise en charge des gestantes diabétiques en péri-opératoire
et de la morbidité maternelle chez les patientes diabétiques.
Le 2ème thème de la journée « cancers du col utérin » sera l’occasion pour le Pr. Boudriche de
l’hôpital de Zéralda de présenter l’épidémiologie et l’histoire naturelle du cancer du col utérin. Après
avoir rappelé qu’il s’agit d’un problème de santé publique mondial, le Dr. Boudriche situera la place
de ce fardeau dans les pays d’Afrique du Nord et du Maghreb en particulier (Algérie et Maroc pays
d’incidence moyenne alors que la Tunisie est un pays d’incidence faible). En Algérie l’incidence
standardisée est de 15,2. Par la suite l’orateur donnera une mesure de l’infection par le virus HPV
d’après les 3 études réalisées par le Pr. Hammouda ; Zéralda et IPA ; Zéralda, INSP et CIRC de Lyon où
on note la très forte prévalence des types 16 et 18. Dans sa classification des virus HPV , il précisera
que sur les 200 papilloma virus identifiés , 100 sont caractérisés chez l’homme, 40 sont à tropisme
génital , 15 sont oncogéniques , 5 ( 16,18, 31,33,45 ) sont responsables de près de 80% des cancers
du col et 2 ( 16 et 18) sont responsables de plus de 70% des cancers du col . Le risque d’infection
virale HPV serait de 80% durant la vie génitale d’une femme mais une infection antérieure procure
une protection définitive. La plupart des infections sont passagères et régressent naturellement
(c’est la clearance virale) mais certaines persistent et il n’existe actuellement aucun moyen de
prédire ces infections qui vont persister. La persistance de l’infection virale HPV est associée à
l’incidence et la progression des lésions cervicales.
Outre le cancer du col, le Dr. Boudriche rapportera les autres lésions en rapport avec les virus
HPV 16 et 18 (anomalies cervicales de Haut et bas grade ; cancer anal, de la vulve, du vagin et du
pénis ainsi que de la tête et du cou ; condylomes ; papillomatose récurrente respiratoire).Il rappellera
par ailleurs que si l’infection par un HPV à haut risque est un facteur nécessaire au développement
d’un cancer du col , il n’est pas suffisant : des cofacteurs (liés au virus, à l’hôte, à l’environnement)
doivent jouer un rôle dans la transition de l’infection.
Le Pr. Z. Sadi traitera de la prise en charge des néoplasies cervicales intra-épithéliales de
haut grade, prise en charge qui peut nécessiter des gestes dont le retentissement sur la fertilité et le
déroulement des grossesses ultérieures n’est pas sans gravité. Après avoir rappelé les différentes
classifications histologiques des lésions précancéreuses du col (CIN 1,2, 3), elle précisera que le
diagnostic d’une CIN 2ou 3 impose la conisation en raison du risque d’aggravation de la lésion et
d’apparition d’un cancer invasif. Mais les effets indésirables de cette intervention sont connus :
sténose cervicale, rupture prématurée des membranes, augmentation de la mortalité périnatale. De
nouvelles données sur l’histoire naturelle des CIN permettent de diminuer le nombre de conisation
tout en conservant la sécurité carcinologique .D’après Castle, les CIN2 représenteraient un groupe de
lésions hétérogènes et non une étape évolutive de CIN1 à CIN3. Certaines CIN2 sont régressives alors
que d’autres sont de véritables lésions précancéreuses. Le frottis initial et l’ « impression
colposcopique » de même que le test HPV et le typage viral ainsi que la détection de la P16 sont des
facteurs qui permettent de prédire le pronostic d’une CIN2. La stratégie thérapeutique proposée par
le CNGOF 2009 est présentée par l’oratrice.
Le Pr. Boudriche traitera des indications de la recherche d’HPV en pathologie cervicale.
Après avoir rappelé que l’HPV est fortement associé au cancer du col et donné les différentes types
d’HPV oncogènes (16, 18, 31,33, 45) et les moyens de détection du HPV (Biologie moléculaire +++ ,
hybrid capture I et II ). Il donnera les résultats du test ADN/PHV en dépistage primaire et secondaire
en signalant néanmoins son inconvénient majeur qui est le coût.
Le Pr. Pigné (Paris, France) traitera de la prévention du cancer du col et de l’intérêt du
vaccin contre le papilloma virus humain. Après avoir donné le nombre de cancer invasif du col en
France en 2005 (3068 cas avec 1067 décès) il montrera, à travers plusieurs études, que le dépistage
par frottis a une efficacité certaine et précisera l’impact de la vaccination anti-HPV. Il rappellera que
les facteurs de risque du cancer du col sont corrélés à l’activité sexuelle : activité sexuelle précoce,
multiplicité des partenaires, infections cervico-vaginales, immunosuppresion , tabac +++ ,
multiparité , bas niveau socio-économique, cancer pénien chez le partenaire.
Les objectifs du vaccin anti-HPV, en France sont la réduction de 90% des décès par cancer du
col dans les 30 ans et une réduction de 50% des FCV anormaux, des indictions colposcopies et des
biopsies dirigées.
Deux vaccins sont disponibles : le quadrivalent (16, 18,6, 11) pour la prévention du cancer du
col et des verrues ; le bivalent (16,18) .La vaccination doit concerner les sujets qui en bénéficieront le
plus. Le 1er contact avec le virus HPV survient généralement tôt. Le pic de prévalence de l’infection à
HPV se situe autour de 20-25 ans. En France le vaccin quadrivalent a obtenu l’AMM pour les jeunes
filles entre 14 et 26 ans, mais les indications de la RCP 2011 recommandent ce vaccin à partir de 9
ans pour la prévention des lésions génitales précancéreuses et du cancer du col. Le coût de cette
vaccination est de 450 Euros pour les 3 injections. L’orateur signale que l’Autriche est le seul pays qui
propose également la vaccination des garçons.
Le Pr. Pigné conclura en disant que le ticket gagnant en matière de cancer du col est :


Prévention primaire : le vaccin
Prévention secondaire: le dépistage.
Lors de la seconde session consacré au cancer du col de l’utérus , le Pr. Baba Ahmed, chef de
service d’anatomie pathologique au CHU Bab El Oued présentera les aspects cytologiques et
histologiques du cancer du col utérin .
Le Dr. S. Sebastien Krauth de l’hôpital Lyon Sud traitera de la stratégie et controverses dans
la prise en charge du cancer du col .
Le Dr. A. Abrous du CHU de Tizi Ouzou rapportera une série de 45 cas de cancers du col
opérés dans le service de gynécologie du CHU .
Cette séance consacrée au cancer du col utérin continuera dans l’après midi par des
communication des servicesde gynécologie de Tizi Ouzou , Bologhine et Tlemcen sur le curage
ganglionnaire lombo-aortique dans les cancers gynécologiques.
Les Prs. AYYACHE, HADJAR, CHAFI, SERFATI & BABA AHMED lors des débats.
Une autre séance abordera la prise en charge des prolapsus génitaux .Au cours de cette
séance , le Pr. Pigné abordera le problème des prothèses dans le traitment de cette affection ainsi
que celui de l’incontinence urinaire associée , le Dr. Sebastien Krauth discutera des voies d’abord :
coelisocpie ou voir basse et le Pr. Khodja de l’indication de l’hysterctomie .
De même , les équipes de Bab El Oued , Blida et Oran rapporteront leur expérience de la
chirurgie prothétique , la chirurgie par raphie , la promontofixation et la mise en place des
bandelettes sous-urétrales.
Minute de silence à la mémoire du Dr. ZERMI Sabrina
décédée en septembre 2011 à Souk Ahras durant son service civil
La deuxième journée qui est une séance de la fédération maghrébine de gynéco-obstétrique
traitera de la pratique de l’onco-gynécologie au Maghreb, de la stérilité-fertilité ainsi que de
l’échographie.
De même des sessions de communications libres (12), un vidéo-forum (6 films) et de posters
(52) émanant de différentes équipes tant universitaires que de santé publique aborderont différents
thèmes d’obstétrique et de gynécologie.
Comme le signalait le Pr. Hadjar, ce congrès a permis d’embrasser tous les aspects de
gynécologie obstétrique permettant aux uns et aux autres d’exprimer leurs expériences et
d’échanger les points de vue. La contribution des collègues maghrébins et français a permis de
rehausser le niveau scientifique de ce congrès.
Diner de Gala offert par les laboratoires Sanofi- Aventis avec le chanteur Hamidou