Les mesures d`humidité dans l`air et les gaz
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Les mesures d`humidité dans l`air et les gaz
G uide d’achat MESURES PHYSIQUES Les mesures d’humidité dans l’air et les gaz ▼ Là où s’arrêtent les premiers commencent les seconds. Les capteurs “capacitif - humidité relative” couvrent les applications “hautes teneurs”, tandis que les capteurs “capacitif - point de rosée” mesurent plutôt les traces d’eau. Ils se partagent à eux seuls l’essentiel du marché de l’hygrométrie industrielle et, pour cela, se transforment en multiples versions : transmetteurs industriels, portables, data logger… Et puis il y a quand même d’autres technologies qui peuvent répondre à des applications plus spécifiques, notamment les hygromètres à miroir refroidi qui sont la référence métrologique dans les laboratoires mais vont aussi sur le terrain pour des mesures de process. U n tout petit monde très vaste. A interroger les fournisseurs, le marché de l’hygrométrie industrielle ne dépasserait pas les 5 ou 6 millions d’euros. Un marché tout petit, donc, mais qui a des ramifications un peu partout. En pleine nature pour les météorologues, dans les espaces plus confinés des bâtiments publics, hôpitaux, musées… dans l’air saturé au-dessus des piscines ou dans les serres mais aussi dans les salles blanches propres de l’industrie pharmaceutique ou microélectronique. Tous les secteurs sont concernés, avec leurs spécificités. L’agroalimentaire de la serre jusqu’à la distribution est un marché important, qui cherche à Suivez le guide tirer les prix vers le Les tendances du marché : bas. La pharmacie est les capteurs HR représentent en France le plus près de 80 % du marché important marché Les solutions d’étalonnaindustriel avec des ge : le miroir refroidi sur exigences métrolotoute la ligne giques imposées par Le guide de techniques : les réglementations. présentation des grands Les hygromètres doiprincipes et autres technologies vent répondre à une très large étendue de Le guide des produits : chaque fournisseur prémesure de l’humidité sente le produit de son à l’état de trace en choix ppm, voire ppb ou 58 ppt, jusqu’à la saturation. Ils doivent aussi répondre aux contraintes des applications difficiles dans des milieux corrosifs, à forte pression dans des fours ou des incinérateurs… Il y a des applications qui nécessitent des centaines de capteurs, d’autres 3 ou 4 seulement. « Parfois là où on n’y aurait jamais pensé », note David Reignier, responsable comGE General Eastern Vaisala mercial de Vaisala.Comme dans la chambre à air d’une voiture de Formule 1. Partout où il y a de l’air ou du gaz…, un marché complètement éclaté qui demande, aux fournisseurs, un certain don d’ubiquité. Pour couvrir l’ensemble de ces applications, deux grandes technologies principales se partagent le travail. Et encore… L’une d’entre Panametrics Rotronic Portrait de familles :capteur capacitif HR,capteur capacitif point de rosée,miroir refroidi,les trois principales technologies se déclinent en multiples versions pour répondre à toutes les applications. MESURES 765 - MAI 2004 Guide d’achat elles, couvre la majeure partie des applications, 80 %, peut être plus. Ce sont les capteurs “capacitif-d’humidité relative”. Il en existe à partir de 150 euros et c’est le même élément sensible qu’on retrouve dans un hygromètre portable, un data logger, un transmetteur industriel, en version murale, gaine… Les capteurs capacitifs, la part du lion Car les fournisseurs, avec le même élément sensible, déclinent les versions pour s’adapter à toutes les applications. Bien obligés… Facile à mettre en œuvre, le capteur est placé directement dans l’air ou le gaz ambiant à mesurer. Son niveau de précision (de l’ordre de ± 2 %) est largement suffisant (à 15 % HR près, les individus ne ressentent pas de changements significatifs, c’est la raison pour laquelle, entre autres, il existe encore sur le marché des hygromètres mécaniques ou des hygromètres à cheveu avec des niveaux de précision au-delà des 5 % HR). Ces capteurs mesurent sur toute la gamme de 0 à 100 % d’HR. Plongés dans l’eau, ils afficheront bien 100 % d’humidité. Mais l’incertitude aux extrémités est dégradée. A 97 % et avec une incertitude au mieux de ±3 %, la valeur vraie se situe entre 100 et 94 % HR. Pas très précise. Parmi les évolutions de ces dernières années, on retiendra, chez certains fournisseurs, la numérisation du signal entre le capteur (élément sensible) et le transmetteur avec en conséquence la possibilité de déporter le capteur sans risque de perdre en qualité du signal. « Ceci a permis d’amener ce type de capteur dans des ambiances plus difficiles et supporter des températures des séchoirs ou des enceintes climatiques jusqu’à plus de 200 °C », précise Thomas Ryan, directeur commercial chez Rotronic Autre évolution, voire révolution : le capteur interchangeable. Les capteurs se salissent, dérivent, c’est bien connu. Les capteurs “capacitif - humidité relative” sont particulièrement sujets à ce manque de stabilité. Ce qui oblige à les réétalonner assez souvent. Pour des raisons de coûts (un étalonnage peut valoir plus cher que le capteur luimême), les fournisseurs en sont venus à proposer des capteurs interchangeables. On ne réétalonne plus, on change le capteur avec l’électronique associée. Cette solution facilite énormément la maintenance mais elle complique la traçabilité des mesures (qui peut être obligatoire dans certains domaines). « Les industriels sont un peu perdus, remarque Patrick Desaphy, directeur commercial de PB Mesures. D’un côté, on leur dit, il faut étalonner les capteurs. De l’autre,on leur dit qu’il suffit de les changer ». MESURES 765 - MAI 2004 Il faudrait au minimum s’assurer que le capteur interchangeable ait bien été étalonné en sortie d’usine et réaliser un étalonnage des autres éléments de la chaîne de mesure (notamment l’étalonnage du transmetteur par un simulateur de signaux électriques). Au moins pour les applications où un suivi et une estimation des incertitudes sont nécessaires. Le second type de capteurs “capacitif – point de rosée” fait appel au même principe de mesure, à savoir une variation d’impédance et mesure aussi une capacité électrique.Alors que les premiers utilisent comme diélectrique un polymère, qui absorbe ou dégage de l’eau proportionnellement à l’humidité relative ambiante et qui modifie ainsi la capacité du condensateur, les seconds utilisent une couche d’oxyde métallique (le plus souvent de l’oxyde d’aluminium Al2O3) et mesurent un point de rosée. La mise en œuvre de ces capteurs “capacitif point de rosée” est plus complexe. Même si certains capteurs peuvent être placés directement dans l’espace de travail, beaucoup d’applications nécessitent une ligne de prélèvement (chauffée pour éviter toute condensation), des purges, des filtres… Les faibles teneurs pour les oxydes métalliques En revanche, la technologie est plus précise (de l’ordre de ± 0,2 °C). Elle offre une bonne stabilité et moins de souci de dérive. « Un oxyde métallique s’améliore en vieillissant. L’absorption et la désorption de l’eau dans les micropores arrivent alors à leur maximum d’efficacité.Nous avons des capteurs de 10, voire quinze ans qui fonctionnent encore très bien », souligne Thomas Nègre, responsable “analyse de gaz” chez Panametrics. Pas question, là, d’interchangeabilité. Le capteur “capacitif – point de rosée” domine le marché des mesures basses teneurs. C’est le capteur de choix pour les mesures de trace plus particulièrement sur des gaz secs jusqu’à – 110 °C en point de rosée. En revanche, au-dessus de 50 à 60 °C, il La pharmacie, de plus en plus besoin de précision Liée à la réglementation américaine FDA, les besoins de précision et de traçabilité des mesures tire l’hygrométrie vers le haut et incitent les fournisseurs à proposer des solutions “haut de gamme”. Cependant, l’un d’entre eux regrette un marché à deux vitesses ou plus exactement à deux niveaux de précision. Le premier, le plus important, correspond aux systèmes de régulation des salles blanches. Celui-ci est tenu par les fournisseurs de systèmes eux mêmes comme Siemens, Honeywell ou Johnson Controls… Ceux-ci intègrent dans leurs solutions glo- bales leurs propres transmetteurs labellisés avec des incertitudes des ±3 ou 4 %. Les spécialistes de l’hygrométrie sont appelés, quant à eux, seulement pour le second marché, celui qui consiste à surveiller ces mêmes systèmes de régulation. Là, les pharmaciens demandent des incertitudes de ±2 %, voire ±1,5 %. Situation un peu paradoxale, car si on mettait des transmetteurs plus fiables au départ, on n’aurait moins besoin de la surveiller. La situation perdurera tant que les utilisateurs finaux ne demanderont pas de transmetteurs plus précis. Les capteurs “composants” Le monde industriel ne peut pas ignorer complètement l’autre monde, là ou les capteurs se vendent par dizaines de milliers, à quelques euros pièce. Certaint fournisseurs proposent d’ailleurs des éléments sensibles pour ces marchés qui sont ceux de la climatisation, la domotique, l’électroménager, l’automobile… Le marché industriel doit-il les craindre ? L’arrivée de ces capteurs composants n’est pas à exclure. « Aujourd’hui un capteur à 10 euros peut avoir les mêmes compétences techniques qu’un capteur à 200 euros », précise Francis Héraut, directeur de TH Industrie. « Ces capteurs signifient qu’il faut une carte électronique, souligne David Régnier (Vaisala). Les industriels ne sont pas prêts. Ils préfèrent encore installer des capteurs ». « Une crainte non, précise enfin Thomas Ryan (Rotronic), mais une motivation pour aller encore plus loin dans la qualité de nos produits ». 59 Guide d’achat Un aperçu de l’offre des fournisseurs Mesures du point de rosée Mesures de l’humidité relative Fournisseurs (marques) Hygromètres à condensation miroir refroidi Hygromètres à variation d’impédance mesure capacitive oxyde métallique Ahlborn Hygromètres à variation d’impédance mesure capacitive polymère ● Ametek Arelco (Xantaur) ● Bartec Bourdon Haenni Chauvin Arnoux ● Dimelco ● E+E Electronik ● Elcowa (GE General Eastern, Comet, Rense) ● ● Gefran Coreci ● GE Panametrics Gruter et Marchand (DKS, Edgetech, Schaw) Hanna Instruments Jules Richard Instruments Kimo Michell Instruments Newport Electronique Omega PB Mesures (Rotronic*, MBW) ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● Rotronic ● Testo ● TH-industrie (Testo, Sensirion) ● Vaisala** ● ● Autres technologies et observations psychromètres, mesure point de rosée (capteur sur puce), portables et transmetteurs fixes quartz oscillant (lignes laboratoire et industrielle Atex), méthode électrolytique versions transmetteur, murale, encastrable, portable, OEM psychromètres (portable, process), mesure d’O2 différentielle, hygromètre à fibre optique hygromètres à cheveu avec enregistreur électronique équipements portables (calcul du point de rosée), cartouches de sels data logger (T° + %HR), enregistreurs miniatures numériques, enregistreurs papier à tambour de 0 à 100 % HR ou étalonné en point de rosée de – 60 à 60 °C, montage mural, gaine, capteurs déportés (Ex), systèmes d’étalonnage miroir refroidi de référence (± 0,15 °C), reprise des gammes Protimeter (miroir refroidi) et Endress + Hauser (oxyde métallique) par GE gamme industrielle, gamme HVAC, capteur capacitif couche mince oxyde métallique pour gaz très purs, gamme de – 110 à 50 °C (point de rosée) miroir refroidi de référence : -75 à 100 °C (± 0,1 °C), ligne portable et transmetteur, autre technologie : électrolytique, calibrateurs instruments portables versions portables, enregistreurs papier à diagramme sans alimentation versions portable, murale, transmetteur oxyde métallique : transmetteurs, portables miroir refroidi de référence : -100 à 90 °C (±0,1 °C), -45 à 130 °C (±0,2 °C) microserveur Ethernet Internet équipement d’étalonnage laboratoire d’étalonnage Cofrac réparation d’hygromètres gammes portable, climatique, transmetteurs industriels, data logger, solutions salines + chambre de mesure équipements portables ou fixes pour applications spécifiques (ex : air comprimé) transmetteurs capacitifs poste fixe, technologie sur puce (Cmos) HR : versions HVAC, portable, industrielle, murale. Point de rosée : portable, fixe, OEM solutions salines Liste non exhaustive * PB Mesures distribue Rotronic sur la région sud de la France - ** Vaisala, le miroir refroidi est remplacé par la technologie SAW. L’oxyde métallique est remplacé par un polymère. 60 MESURES 765 - MAI 2004 Guide d’achat perd de sa fiabilité et cède la place aux capteurs “capacitifs - humidité relative”. Ainsi, les deux types de capteurs coexistent, sans trop se marcher sur les pieds. Et sans être trop inquiétés par des technologies rivales. Il en existe pourtant bien d’autres (nous en citons quelques-unes dans le “guide des techniques”) mais elles restent marginales ou sur des niches de marché. Certaines comme les pschromètres sont en déclin, d’autres doivent encore faire leurs preuves. La seule dont la notoriété n’est plus à faire est celle de l’hygromètre à condensation (à miroir refroidi). Celui-ci couvre à la fois l’étendue de mesure des capteurs “capacitif - humidité relative” et des capteurs “capacitif – point de rosée” C’est aussi la technologie la plus précise et la plus chère. Pour une bonne part de ces applications, elle sert de méthode de référence. L’hygromètre à miroir refroidi, c’est l’hygromètre de référence utilisé au laboratoire du Cetiat et dans tous les laboratoires d’étalonnage. Un instrument de métrologie, oui, mais pas seulement. « Il faut casser cette image, souligne JeanLuc Tiphagne, ingénieur commercial chez Elcowa. Près de 50 % des applications sont aujourd’hui MESURES 765 - MAI 2004 des applications industrielles ». Ainsi, les miroirs refroidis vont aussi sur le terrain, dans des applications difficiles de traitement thermique en métallurgie, dans les fours de l’agroalimentaire, le séchage de poudre en pharmacie; sur des gaz de plus de 300 °C (même si la mise en œuvre est lourde : ligne de prélèvement chauffé…). Mais aussi le miroir refroidi Selon les fournisseurs, il existe donc une tendance de marché qui voit apparaître de plus en plus de miroir refroidi en process sur les hautes teneurs.Quand il y a besoin de précision ou quand les conditions sont trop difficiles pour les capteurs “capacitif – humidité relative”. Ainsi, le miroir trouve des applications dans la pharmacie, dans l’électronique… « Même les intégrateurs dans le domaine de la climatisation commencent à s’intéresser à cette technologie pour une régulation plus précise », remarque M. Gruter, directeur général de Gruter et Marchand. Restent les inconvénients du miroir refroidi : onéreux et sujet à la pollution.« Un miroir refroidi à sonde intrusive ne peut fonctionner que s’il est associé à une bonne électronique de mesure et des précautions de décontamination », précise M.Tiphagne. Mais les miroirs évoluent aussi. Il existe aujourd’hui des compensations électroniques de l’encrassement du miroir.« Un miroir refroidi dans une gaine de climatisation peut rester plusieurs semaines,voire plusieurs mois,sans avoir besoin de nettoyage », soutient M. Gruter. Michell Instruments vient de développer un capteur de process allant jusqu’à 130 °C (aussi bien en mesure de point de rosée qu’en température de fonctionnement) et supportant les agressions chimiques, même les lavages à la soude. L’autre contrainte, le prix, est liée à la nécessité de refroidir. Plus il faut refroidir (pour descendre à des faibles teneurs), plus c’est cher. Pour une mesure à l’ambiance (environ 30 % HR), un étage d’élément Peltier suffit. « Mais pour 1 % HR,il faut déjà deux étages. Et à chaque étage, on multiplie le prix quasiment par deux », précise M.Tiphagne. Marie-Pierre Vivarat-Perrin Sources pour certains éléments techniques. « La mesure de l’humidité dans les gaz :Bernard Crétinon et Jacques Merigoux; édité par le BNM - 1,rue Gaston Boissier - 75015 Paris Notre guide d’achat se limite aux mesures d’humidité électronique. Nous n’abordons pas les hygromètres mécaniques, de moins en moins utilisés.Nous avons exclu aussi les équipements dédiés à la météorologie, encore un autre monde, notamment en terme de mise en œuvre des équipements et de protocole de communication. 61 Guide d’achat Les solutions d’étalonnage ▼ L’hygromètre à condensation à miroir refroidi suit pratiquement toute la chaîne métrologique pour le raccordement des hygromètres. L’exigence de la traçabilité des mesures dans des domaines comme celui de la pharmacie apporte une conscience métrologique et développe un besoin en terme de solutions et de prestation. T out en haut, dans la pyramide du raccordement métrologique des équipements de mesure d’humidité, il y a un miroir refroidi.Associé à un générateur d’air humide de haute stabilité, il représente la référence nationale. Ce banc d’étalonnage se trouve à Villeurbanne dans les locaux du Cetiat, laboratoire associé au Bureau National de Métrologie. Il couvre la plage de – 60 à 80 °C en point de rosée avec une incertitude de ±0,06 °C ou ±0,09 °C. Air Liquide, avec la collaboration du BNM a développé un banc spécifique qui complète les installations du Cetiat dans le domaine des températures de gelée jusqu’à -100 °C. Juste en dessous, les laboratoires d’étalonnage raccordés à la référence nationale utilisent eux aussi les miroirs refroidis.Actuellement, 12 accréditations Cofrac sont accordées à des laboratoires, dont six en humidité relative (Météo France,LNE,PB Mesures CEPr,Cetiat,Aérométrologie) et six en point de rosée (Aérométrologie, CEPr,Cetiat,EDF-DTG,LNE,PB Mesures). C’est toujours lui, le miroir refroidi, que l’on retrouve, à un échelon inférieur, dans les laboratoires industriels. Les grands utilisateurs de capteurs d’humidité comme le domaine de la pharmacie, là ou un suivi Le système d’étalonnage de Michell Instruments intègre un hygromètre de référence à miroir refroidi et un générateur d’humidité.Il permet des étalonnages à différentes températures (entre 10 et 50 °C) pour se placer dans les conditions les plus proches possibles de celles d’utilisation des capteurs. métrologique est imposé, sont tous équipés de ce type d’étalon de transfert (toujours associé à un générateur d’humidité). Il y a quelques années, la société General Eastern (reprise depuis par General Electric) a ainsi en grande partie “inondé” le marché. Aujourd’hui, d’autres fournisseurs se positionnent, comme Michell Instruments ou Edgetech par exemple. La tendance du marché est l’intégration, “dans une même boîte”, du générateur et de l’hygromètre. Parce que de toute façon, il faut toujours les deux. Ce type d’équipement est donc un banc d’étalonnage à lui tout seul, automatisé, pouvant étalonner plusieurs capteurs en même temps et avec tout le traitement informatique ad hoc pour programmer les procédures d’étalon- Les solutions salines, l’étalonnage des moins riches Les solutions salines permettent de générer un air à humidité connue. C’est donc un outil de génération d’humidité et non de mesure. Néanmoins, celles-ci sont parfois utilisées pour étalonner un capteur sans comparer ses mesures à un capteur étalon. C’est la plus mauvaise solution, même si ces solutions salines sont délivrées avec certificat parce qu’il n’y a aucun moyen de s’assurer que la solution saline délivre la valeur d’humidité prédite. La norme NF X 15-119 (juillet 1999) relative aux générateurs d’air humide à solutions salines pour l’étalonnage des hygromètres préconise donc l’utilisation des solutions salines toujours en association avec un capteur étalon. Reste que cette solution est moins fiable qu’un générateur à aspiration classique* mais elle est beaucoup moins chère. Elle peut être aussi transportable sur site. * Un générateur à aspiration aspire l’air ambiant, le sèche, puis en sature une fraction plus ou moins importante selon le taux d’humidité recherché. 62 nage, les exécuter puis exploiter les données. Mais il ne s’agit pas forcément du dernier niveau de la pyramide. Pour ceux qui ont un parc très important de capteurs ou qui ne souhaitent pas les immobiliser trop longtemps, il existe l’étalon de terrain, autrement dit un hygromètre portable étalon (souvent de la même technologie que les capteurs à étalonner mais avec de meilleures caractéristiques et dûment étalonné). Cet hygromètre haut de gamme leur permet d’étalonner ou du moins de contrôler les capteurs sur site (généralement au point du process). Normalisation De 1985 à 1992 au sein de Bureau de Normalisation de l’Aéronautique et de l’Espace (BNAE) puis de l’Afnor, plusieurs recommandations et normes françaises relatives à la mesure de l’humidité ont été élaborées : NF X 15-110 - juillet 1994 - paramètres hygrométriques NF X 15-111 - Décembre 1993 - Mesure de l’humidité de l’air - Généralités sur les instruments de mesures NF X 15-112 - Décembre 1994 Hygromètres à condensation NF X 15-113 - Décembre 1997 Hygromètres à variation d’impédance NF X 15-117 - Juillet 1999 Hygromètres mécaniques NF X 15-118 - Décembre 1996 Psychromètres NF X 15-119 - Juillet 1999 - Générateurs d’air humide à solutions salines pour l’étalonnage des hygromètres Ces normes sont regroupées dans un recueil “La mesure d’humidité” (Edition 2000 - Afnor) complétées par des normes générales sur la métrologie. MESURES 765 - MAI 2004 Guide d’achat Le guide des techniques ▼ Le marché donne une très large place à la mesure d’humidité relative par variation d’impédance. Pour les traces, on retrouve très majoritairement la mesure du point de rosée par les oxydes métalliques. Pour les mesures de référence, le miroir refroidi paraît sans rival. Nous présentons ici leurs principes. Mais il existe bien d’autres technologies moins répandues, souvent destinées à des niches de marchés. Nous en citons quelques-unes, sûrs que nous en avons oubliées tant on peut mesurer l’humidité de différentes façons. Pour mémoire, Léonard de Vinci pesait une pelote de laine. L’hygromètre à condensation (miroir refroidi), la référence Système optique Miroir Régulation optoélectronique L’hygromètre capacitif à polymère, le plus répandu Le miroir surveillé Amplification optiquement est monté sur un élément Peltier en cascade.Un circuit de régulation régule le courant de Echantillon fonctionnement du refroidisseur de façon à établir un condensat défini.La tempéAlimentation rature de rosée est thermo-élément mesurée directement Peltier dans le capteur. Sonde de température L’hygromètre à condensation mesure un point de rosée. Il implique trois opérations. 1- il faut refroidir la surface mise en contact avec l’air ou le gaz à mesurer pour que la vapeur d’eau puisse se condenser. Ce refroidissement est assuré par des modules à effet Peltier en cascade. Plus on met de modules, plus on peut refroidir, plus on peut détecter des points de rosée bas. 2- Il faut mesurer la température à laquelle cette condensation se produit. Un thermocouple ou une sonde Pt 100 est intégré dans le capteur au plus près du miroir. 3- il faut détecter l’apparition de cette condensation. Classiquement, il s’agit d’une détection optique. Un faisceau lumineux est envoyé sur le miroir. La présence d’eau sur le miroir atténue l’intensité du faisceau qui est réfléchi. ● Avantages - couvre toute la gamme des mesures d’humidité de -110 à 100 °C - bonne précision (jusqu’à ± 0,1 °C) - hygromètres de référence ● Inconvénients - nécessité de refroidir, grande consommation d’énergie - mise en œuvre lourde (prélèvement d’échantillon) - risque d’encrassement du miroir ● Gammes de prix - Appareils de référence : 30 à 15 000 euros - Appareils industriels : 3 000 à 8 000 euros Ils mesurent une humidité relative toujours définie Electrode supérieure pour une température. L’élément sensible Polymère actif de l’hygromètre capacitif est un condensateur dont Electrode inférieure le diélectrique est constitué d’une substance hygroscopique (un polySubstrat de verre mère) de quelques micromètres d’épaisseur qui absorbe les molécules d’eau contenues dans l’air ambiant jusqu’à atteindre l’équilibre. Cela provoque une variation de la capacité du condensateur. ● Avantages : - Très facile à mettre en œuvre et à utiliser - Faible coût de l’élément sensible (celui-ci peut être changé facilement) - Demande peu d’entretien ● Inconvénients - Risque de dérive surtout aux faibles valeurs (< 2 % HR) et fortes valeurs (>90 %HR) - Précision de l’ordre de ± 1 à ± 2 % HR ● Gamme de prix : 150 à 1500 euros L’hygromètre à oxyde métallique, un capacitif qui donne le point de rosée Ces hygromètres sont de la même famille que les hygromètres à variation d’impédance mesurant l’humidité relative, mais ils ont été spécialement étudiés pour mesurer la température de rosée. La plupart est constituée d’une mince couche poreuse d’oxyde d’aluminium déposée sur une plaque d’aluminium anodisé. Une très fine couche d’or déposée sur cette surface et la base en MESURES 765 - MAI 2004 aluminium forment les deux électrodes d’un condensateur dont le diélectrique est la couche d’oxyde d’aluminium. ● Avantages - Adapté pour mesurer les points de rosée négatifs (gaz secs et très secs) jusqu’à -110 °C. - Peu sensible à la température ambiante (compensation toutefois souhaitable) - Peut être utilisé à des pressions allant du vide jusqu’à plusieurs centaines de bars et à des fortes vitesses d’air ● Inconvénients - Sensibilité aux agressions chimiques (nécessité de filtres) - Limité aux fortes concentrations - Incertitude de l’ordre de ± 1 à 2 °C ● Gamme de prix : 1 000 à 3 000 euros 63 Guide d’achat D’un paramètre à l’autre Point rosée °C -100 -76 -54 -35 -20 0 10 20 0,1 1 5 26 52 100 23 220 1 000 6 000 12 300 13 600 Humidité relative (% HR) Concentration ppm(u) 0,014 1 Valeurs arrondies pour une température ambiante de 20 °C et à pression atmosphérique Il n’existe pas une unité de mesure unique pour quantifier une mesure d’humidité. Selon la gamme de mesure, selon l’application, selon la technique de mesure employée, selon les habitudes, on choisira plutôt de mesurer l’un ou l’autre des paramètres : humidité absolue, enthalpie, rapport de mélange, pression de vapeur saturante sans oublier, bien sûr, les deux paramètres les plus usités : point de rosée et humidité relative. Les électroniques actuelles savent de toute façon passer aisément de l’une à l’autre. Et un grand nombre de sites Internet de fournisseurs est doté d’un petit logiciel téléchargeable qui vous permet de convertir en quelques clics des points de rosée en rapports de mélange, ou des humidités relatives en humidités absolues. Sachez néanmoins, pour en revenir aux équipements, que les incertitudes données sur les fiches techniques correspondent généralement aux paramètres mesurés. Il est beaucoup plus difficile de connaître les incertitudes des paramètres calculés. Quelques grandeurs d’humidité ➞ Rapport de mélange : rapport de la masse de vapeur d’eau à la masse totale d’air sec (ou de gaz avec lequel la vapeur d’eau est associée) ➞ Humidité absolue : rapport de la masse de vapeur d’eau au volume total d’air (ou de gaz) ➞ Pression de vapeur saturante : valeur maximale que peut atteindre la pression partielle de la vapeur d’eau à une température. Au-delà, il y a condensation. ➞ Humidité relative : rapport de la pression partielle de vapeur d’eau à la pression de vapeur saturante. Autrement dit, l’humidité relative indique le pourcentage d’air saturé en vapeur d’eau. La valeur de l’humidité relative est donnée pour une température. ➞ Point de rosée : température à laquelle l’humidité relative vaut 100 %. Si la température ambiante est inférieure au point de rosée, il y a condensation. ➞ Enthalpie : indique la quantité de chaleur emmagasinée dans l’air humide. Ce paramètre est important dans le calcul des puissances de refroidissement et de chauffe Autres technologies L’onde acoustique de surface. Il s’agit d’un hygromètre à condensation qui implique une surface mise en contact avec le milieu à mesurer et qui est refroidie pour obtenir la condensation de l’eau. Exactement comme un hygromètre à miroir refroidi. La différence se situe au 64 niveau du matériau utilisé et de la détection. On a ici un substrat piézoélectrique (au lieu d’un miroir) et la détection de l’humidité est basée sur la mesure d’une onde acoustique (alors que pour un hygromètre à un miroir, on a un faisceau optique). Concrètement, une onde acoustique est générée à la surface du substrat piézoélectrique. En présence d’eau, cette onde est perturbée (en fréquence et amplitude). L’analyse de l’onde permet donc de savoir qu’il y a apparition de gouttelettes. Le traitement du signal permet de distinguer le point de rosée et le point de givre. Il doit aussi parvenir à filtrer les perturbations liées à la présence de poussières ou autres polluants. Deux sociétés (Vaisala et Microconversion Technologies,distribuée par Agemip ) proposent depuis deux ans ce type d’équipements sur une gamme de mesure de – 75 à 60 °C (point de rosée) et une incertitude de 0,2 °C. Vaisala ne cache pas son ambition d’utiliser cette technologie pour aller sur le marché des miroirs refroidis. Le miroir refroidi associé à une caméra. General Eastern tente lui aussi de pallier les limites du miroir refroidi, à savoir son incapacité à déterminer si l’eau est sous forme liquide (point de rosée) ou de glace (point de givre). Pour cela, le constructeur américain prévoit d’intégrer dans son hygromètre à condensation (Optica) une caméra CCD. Celle-ci sera capable de visualiser tout ce qui se passe sur le miroir et donner l’information : présence de particules, de poussières, de traces d’huiles, d’eau, de glace. Comme le font aujourd’hui les métrologues qui vont voir à l’œil nu. L’arrivée de la caméra CCD est annoncée dans les prochains mois. En utilisant la modification de la fréquence de résonance d’un quartz qui vibre. Historiquement, le principe de mesure a été développé par la société Dupont aux Etats-Unis. Il est repris aujourd’hui par le groupe Ametek. Il s’agit d’un cristal de quartz recouvert d’un film polymère hygroscopique qui absorbe et désorbe les molécules d’eau lors de l’exposition à un flux de gaz. Le changement de masse du film crée une variation de la fréquence d’oscillation qui détermine la concentration en humidité.Ce procédé réversible présente une grande sélectivité aux molécules d’eau et des performances reproductibles. De plus, il est peu sensible aux polluants. Il est utilisé pour les mesures de traces (limite de détection de l’ordre de la centaine de ppt) notamment sur les hydrocarbures gazeux ou dans des applications de séchage. Il peut être utilisé aussi comme étalon pour des capteurs à oxyde métallique. Par électrolyse de l’eau. L’hygromètre électrolytique permet de mesurer de très faibles quantités de vapeur d’eau contenues dans l’air ou un gaz . 2 électrodes sont recouvertes de P2O5 (anhydride phosphorique très hygroscopique) qui absorbe l’eau de l’air. Il se forme alors de l’acide phosphorique. La tension entre les deux électrodes provoque une électrolyse de l’eau et la régénération du P2O5. La concentration de vapeur d’eau est reliée à la quantité de couMESURES 765 - MAI 2004 Guide d’achat rant consommée par les électrodes. Cette technique est imposée par la pharmacopée européenne et elle est donc utilisée sur tous les gaz médicaux. A partir de l’oxygène de l’air. Mesurer l’oxygène de l’air pour connaître sa teneur en eau. Le principe s’appuie sur l’hypothèse que si la teneur en oxygène de l’air est en dessous de 21 %, c’est que le reste est parti en vapeur d’eau. Le capteur breveté de Bartec est une sonde d’oxyde de zirconium classique qui effectue une mesure différentielle entre un air de référence et l’air à mesurer. La gamme de mesure s’étend de à 0 à 60 °C en point de rosée. Ce type de capteur s’adapte à des applications défavorables en climatisation ou sur des fumées d’incinéra- tions. Une version pour l’agroalimentaire peut être intégrée dans des fours pour la cuisson d’aliments à la vapeur. Avec un substrat absorbant associé à la fibre optique. La société Bartec commercialise une technologie qui lui est propre : le capteur à fibre optique permet la mesure in situ de la teneur en eau de l’air ou d’un gaz, à des concentrations de trace.Atteignant des points de rosée de – 75 °C, il se positionne sur les mêmes gammes que les capteurs à oxyde métallique dans des applications sévères. Ainsi, le capteur peut être exposé à des forts champs électromagnétiques ou à des fortes radiations, soumis à la corrosion et même être immergé dans l’eau. Dans le capteur, une lumière infrarouge est émise par une diode et envoyée sur un support en quartz. Celui-ci est recouvert d’un substrat en contact avec le milieu (air ou gaz) et dont le taux d’absorption en eau est en équilibre avec l’humidité du milieu. Ce taux d’absorption va modifier la composition spectrale du rayonnement qui, une fois réfléchi, est analysé par un détecteur polychromateur. Le terme de capteur à fibre optique désigne l’unité fonctionnelle constituée d’un guide d’onde, d’un transducteur (quartz + substrat) et d’une optique de mesure. Le capteur peut être déporté de l’électronique de plus de 500 mètres. Une cinquantaine d’hygromètres à fibre optique est aujourd’hui installée en France. Le psychromètre. Autrefois, il faisait office de référence. Il a été supplanté par les hygromètres à miroir refroidi. Il reste cependant des irréductibles de cette technique. On peut ainsi le retrouver dans des gammes de 0 à 100 °C en point de rosée pour des applications difficiles quand un hygromètre capacitif n’est pas assez fiable, ni assez précis. On mesure la différence de température entre un capteur de température sec et un capteur de température humide. Ce dernier est entouré d’une mèche imbibée d’eau. La température humide qu’il mesure est définie comme la température d’équilibre d’une masse d’eau s’évaporant dans l’air et dépend donc de l’humidité de cet air. La nécessité d’une réserve en eau et de l’entretien de la mèche complique la mise en œuvre pour des mesures en continu. Le guide des produits ▼ Nous avons demandé aux fournisseurs interrogés de présenter un produit, une gamme de produits ou encore une activité touchant à la mesure d’humidité. Une couche mince d’oxyde métallique Transmetteur de point de rosée ■ La gamme des hygromètres à oxyde d’aluminium Xantaur HTF (distribuée par Arelco) utilise une mince couche poreuse dont la géométrie des pores est contrôlée à la fabrication. Selon le fournisseur, cette conception confère aux capteurs des caractéristiques métrologiques en termes de dérive, de stabilité, d’hystérésis et de temps de réponse (T65 : 2 min 30 s). Ils sont ainsi adaptés pour des mesures difficiles. Ils couvrent une plage de mesure de – 80 à 20 °C en point de rosée. Ils existent en version transmetteur (4 ou 2 fils), en version portable ou encore en OEM. Les capteurs sont interchangeables. ■ Mesurant une humidité relative, le transmetteur série EE35 de E+E Elektronik est étalonné en point de rosée dans la gamme – 60…+60 °C. Il offre une précision de ± 2°C. Il a été adapté pour les process de séchage et les conduites d’air comprimé. Un dispositif de montage mécanique sur tuyauterie, par raccord à bague ou par vanne sphérique, autorise une installation jusqu’à 15 bar. Deux sorties configurables (courant MESURES 765 - MAI 2004 ou tension) sont disponibles pour la retransmission du signal de mesure de la température ambiante et du point de rosée (ou point de givre). Un afficheur LCD avec boutons poussoirs pour la sélection des paramètres et fonction Min/Max et un relais d’alarme sont également disponibles. Un transmetteur pour l’humidité relative ■ Kimo propose un capteur transmetteur d’humidité et de température de 0 à 100 % HR et de – 40 à +180 °C. Il est équipé d’un afficheur graphique, d’un boîtier ABS ou aluminium (IP 65) avec des sondes en montage standard ou déporté de différentes longueurs. Il est doté de sorties analogiques (4-20 mA et 0-10 V) et numériques (RS 232 et RS 485, protocole Modbus). Les échelles de mesure, les unités, les voies, les sorties, les alarmes/relais… sont configurables à partir d’un clavier, d’une télécommande ou d’un logiciel sur PC. Les sondes du TH 300 bénéficient du système Smart Pro qui offre une reconnaissance et un paramétrage automatiques. Ceci permet de remplacer les sondes de manière simple sans retour du capteur à l’usine. Le TH 300 peut également être ajusté sur site grâce à un appareil portable étalon via une liaison RS 232. 65 Guide d’achat Plus qu’un transmetteur ■ Gefran présente le transmetteur T28x Digicor équipé d’une connexion directe avec un PC. Celle-ci autorise l’étalonnage sur site en un point à l’aide d’un calibrateur ou en deux points à l’aide de deux solutions salines. Le transmetteur affiche un menu “diagnostic” qui indique le nombre de fois que la température est allée au-delà de l’échelle prédéfinie. Il affiche la date et l’heure du dernier événement. Il indique également le nombre de fois que le transmetteur est allé en saturation d’humidité. Le Digicor intègre le module de mesure interchangeable (mesure capacitive d’humidité relative par variation d’impédance) dont le microcontrôleur numérique permet de configurer le niveau du signal de sortie analogique et sa nature (tension ou courant). L’échelle de la sortie température peut, elle aussi, être configurée sur site. Sur le port numérique, les 2 signaux (température et humidité relative) sont disponibles en protocole Modbus. Avec un système d’étalonnage intégré Le capteur puce Tout se passe sur une surface de quelques millimètres carrés. Deux éléments sensibles mesurent l’un l’humidité relative, l’autre la température. Les signaux sont alors amplifiés et convertis en signaux numériques. Avec le module SHT11, la société Sensirion (distribuée par THIndustrie) présente une nouvelle technologie intégrée sur une puce qui combine la technologie Cmos et les techniques de mesures. La mesure d’humidité est basée sur le principe capacitif via un système “micro-usiné” d’électrodes interdigitées, munies de diverses couches de protection et de vitrage de polymère. L’amplification du signal à proximité de l’élément sensoriel permet d’optimiser la couche de polymère sensible, non pas par rapport à l’ampleur du signal, mais plutôt par rapport à la stabilité à long terme, La conversion analogique-numérique, effectuée “sur place”, rend le signal peu sensible aux perturbations. Le capteur est également protégé des influences perturbatrices externes. Ainsi, il peut être exposé à la rosée ou même immergé dans les liquides. Le capteur (dimensions de 7,5 x 5 x 2,5 mm) fournit un signal numérique étalonné pour l’humidité relative (± 3,5 % HR, ± 2 % sur demande) et pour la température (± 0,5 °C à 20 °C). le temps de réaction est de 4 secondes et la plage d’utilisation s’étend de -40 °C à 120 °C. A noter encore, le calcul du point de rosée, les données de calibrage enregistrées sur la puce (qui permettent l’interchangeabilité des capteurs), ainsi que l’interface numérique pour la transmission des signaux. Parmi les applications, on peut citer les domaines du chauffage, de la ventilation et de la climatisation, du bâtiment, de l’automobile, de l’automatisation et la commande des processus… nages automatiques sur site (il s’agit d’un tube à perméation qui “perd“ de l’eau et enrichit de manière contrôlée un gaz de référence). A noter encore le réglage automatique des débits, quels que soient le gaz et le mode de fonctionnement, et un système d’échantillonnage (Manifold). Le principe à quartz vibrant se caractérise par une importante dynamique de mesure (en milliers de ppm, ppm, ppb, ppt) et un temps de réponse court. Etalonnages à différentes températures ■ La série 3050 des hygromètres Ametek utilise la technologie du quartz vibrant. Elle se présente sous différentes versions : version de laboratoire, version industrielle avec notamment l’agrément Atex pour une utilisation en zone explosive, version “faibles teneurs“ pour les sorties de sécheur (dans les unités de récupération cryogénique). Les équipements peuvent être installés dans un coffret mural ou dans une enceinte étanche (zone 1). Les appareils sont livrés avec un générateur d’humidité qui permet des étalon- 66 ■ PB Mesures vient d’être accrédité par le Cofrac en tant que laboratoire d’étalonnage en mesures d’humidité. L’accréditation porte sur l’étalonnage d’hygromètres à variation d’impédance pour des taux d’humidité relative compris entre 5 et 95 % HR et pour une température variable de 10 à 70 °C. Ainsi, l’industriel peut demander un étalonnage à une température la plus voisine possible de celle d’utilisation de ses capteurs. Selon les conditions, les incertitudes de mesure peuvent aller de ± 0,3 % HR à ± 1,2 % HR. Si nécessaire, un ajustage des capteurs peut être également pris en charge par le laboratoire. Le haut de gamme du portable ■ Pour des contrôles ponctuels sur site ou pour étalonner des sondes en process, Vaisala propose une gamme d’hygromètres portables mesurant l’humidité relative (mesure capacitive sur polymère) sur une gamme de 0 à 100 % HR et la température. Les différents modèles se différencient par leur gamme de température (de – 40 à 180 °C), la taille de la sonde et la possibilité d’intercaler un câble de 5 mètres entre la sonde et l’électronique. Celle-ci peut accepter deux sondes, dont une éventuellement pour la mesure de CO2. L’écran affiche les trois paramètres en simultané. Un graphe permet de suivre l’évolution de ces paramètres dans le temps et donc de suivre les tendances du process. Les données peuvent être transmises sur PC et traitées par un logiciel spécifique. Pour l’humidité dans l’air comprimé ■ Testo met sur le marché un transmetteur d’humidité et de température qui assure la température du point de rosée de – 60 à 60 °C dans des conditions de pressions jusqu’à 50 bar. Il a été conçu pour la surveillance des réseaux d’air comprimé, particulièrement au niveau des sécheurs (aussi bien ceux utilisant le froid que ceux fonctionnant par absorption). Un système d’alarmes et de préalarmes permet d’intervenir avant que ne surviennent les dégâts dans le système d’air comprimé. Le transmetteur est doté d’un signal analogique de 4 à 20 mA. En option, un affichage avec boutons de commande est proposé. MESURES 765 - MAI 2004 Guide d’achat Le miroir refroidi jusqu’à 130 °C ■ Michell Instruments a développé un hygromètre à miroir refroidi capable de mesurer des points de rosée jusqu’à 130 °C et dans les mêmes conditions de température. Ce capteur, qui s’inscrit dans la gamme Optidew du fournisseur anglais, est donc dédié à des applications de process sur des gaz ou dans des procédés de séchages. Il a été conçu pour résister à la corrosion, aux lavages à la soude ou aux stérilisations en autoclave. Il est doté d’un indice de protection IP66. Le miroir et son dispositif optique restent accessibles pour un nettoyage périodique. Le miroir est fabriqué en Inox pour une meilleure résistance aux agressions chimiques. L’oxyde métallique en zone dangereuse ■ Panametrics lance une nouvelle génération d’hygromètres portables pouvant travailler en zone dange- reuse (agrément Atex). Le PM880 est compatible avec toutes les sondes d’oxyde métallique du fournisseur et couvre un domaine de mesure de – 110 à 60 °C en point de rosée. Destiné à des campagnes de maintenance sur le terrain, l’hygromètre conserve en mémoire 60 courbes d’étalonnage et peut donc travailler avec autant de sondes. Un collecteur de données a une capacité de 100 000 points de mesure. Il est doté d’un écran graphique LCD rétroéclairé (200x240 pixels) et liaison vers PC infrarouge. A partir du point de rosée mesuré, il calcule différents paramètres d’humidité souhaités (ppm ; % HR…). Avec ses 1,8 kg, il se transporte à la main ou dans une petite sacoche sur l’épaule. Il peut être associé à un système de prélèvement (portable lui aussi). Un hygromètre de référence ■ General Eastern (distribué par Elcowa) a lancé l’année dernière son nouvel hygromètre de référence Optica. Il mesure directement le point de rosée (miroir refroidi), la température et la pression. L’Optica se veut évolutif. Au fil des évolutions, il pourra disposer d’une mesure d’humidité et 9 mesures de température (pour la caractérisation des enceintes clima- tiques). Un data logger permet de conserver des milliers de points de mesure. Ceux-ci peuvent être récupérés via un port Ethernet et un protocole TCP/IP. L’hygromètre peut être piloté à partir d’un navigateur Internet. Au choix, l’Optica est doté d’un affichage 4 lignes de 40 caractères ou d’un écran couleur VGA. Et bientôt, il pourra recevoir les futures sondes à condensation à détection dimensionnelle (CCD). Le data logger conforme CFR 21 Part 11 ■ Pour l’enregistrement sur de longues durées des valeurs de mesure de l’humidité et de la température, Rotronic lance une gamme de data logger devant répondre aux applications dans le domaine du transport, de processus de production, des centres de stockage, des musées... Spécialement pour les industries pharmaceutiques et agroalimentaires, l’HygroLog NT suit les recommandations CFR21/11 de la FDA ainsi que le GAMP4. Les capteurs d’humidité Hygroclip du fournisseur apportent une numérisation des signaux de mesure. Les capteurs sont interchangeables. Les données des mesures sont enregistrées sur des cartes mémoire Flash, offrant une extension de la capacité d’enregistrement. Les données peuvent être enregistrées de deux façons : en mode texte, compatible avec tous les traitements de texte et Excel, ou en mode protégé (lisible uniquement par le logiciel HW4). Psychromètres ■ Bartec propose une gamme de psychromètres pour les taux d’humidité élevés. La version portable (modèle 4457) est destinée aux campagnes de mesure pour des contrôles dans les bâtiments, les musées… Elle est dotée d’une liaison RS232 et d’un collecteur de données. La version process (modèle 4230) permet une mesure in situ dans les gaz, les chaudières… Elle a été conçue pour résister à la corrosion. Une liaison numérique est assurée par une interface Profibus. Coordonnées des fournisseurs Agemip Tél. : 01 48 71 17 14 [email protected] Chauvin Arnoux Tél. : 01 44 85 44 85 [email protected] Gruter et Marchand Tél. : 01 47 21 56 81 contact@gruter-et-marchand PB mesures Tél. : 04 73 28 64 88 Ahlborn Tél. : 01 30 47 22 00 [email protected] Dimelco Tél. : 03 20 62 06 80 [email protected] Hanna Instruments Tél. : 03 88 76 91 88 [email protected] Rotronic Tél. : 01 60 95 07 10 [email protected] Ametek Tél. : 01 30 68 69 30 [email protected] E+E Electronik Tél. : 04 74 72 35 82 [email protected] Jules Richard Instruments Tél. : 01 39 96 33 00 [email protected] TH industrie Tél. : 01 47 66 81 86 [email protected] Arelco Tél. : 01 48 75 82 82 [email protected] Elcowa Tél. : 03 89 57 35 73 info@elcowa Kimo Tel. : 05 53 80 85 00 [email protected] Vaisala Tél. : 01 30 57 73 40 [email protected] Bartec Tél. : 01 48 41 11 96 [email protected] GE Panametrics Tél. : 01 47 82 42 81 info@panametrics Michell Instruments Tél. : 01 42 26 01 24 [email protected] Testo Tél. : 03 87 29 29 00 [email protected] Bourdon Haenni Tél. : 02 54 73 74 75 [email protected] Gefran Coreci Tél. : 04 78 77 03 00 [email protected] Newport Omega Tél. : 01 61 37 29 09 [email protected] MESURES 765 - MAI 2004 [email protected] 67