cahier des charges - Académie de Corse

Transcription

cahier des charges - Académie de Corse
DAFIP
Délégation académique à la formation et aux innovations pédagogiques
CAHIER DES CHARGES
EXPÉRIMENTATION
Article 34
IDENTIFICATION DE L’ACTION 2OO7-2OO8
TYPE D’ÉTABLISSEMENT :
Ecole maternelle d’application du Centre
Rue St François
20200 Bastia
INTITULÉ DE L’ACTION
Astronomie et œuvres de culture
CHAMP DE L’EXPÉRIMENTATION
(DOMAINE VISÉ PAR L’ARTICLE 34)
Enseignement des disciplines, interdisciplinarité
LIEN AVEC LE PROJET D’ETABLISSEMENT
Notre projet d’école sur la maîtrise de la langue porte notamment sur la littérature de jeunesse et la
construction de réseaux littéraires.
Ce projet expérimental utilise abondamment textes fondateurs, littérature de jeunesse et s’inspire de
la même démarche de mise en réseau.
DURÉE
Trois ans
RESPONSABLE
Marie-Dominique ANDREANI, directrice d’école d’application
DESCRIPTION DU PROJET
ÉTAT DES LIEUX INITIAL
Cette année scolaire 2007-2008 a été celle de la fusion de notre école d’application avec l’école
maternelle voisine. Nous avons fait le choix de mélanger les cohortes provenant des deux écoles car
cette fusion avait été voulue par la Mairie afin d’assurer une plus grande mixité sociale. Le milieu
social est beaucoup plus diversifié, avec certains élèves non francophones, et d’autres encore en
grande difficulté. Nous avons en plus à la rentrée 2007, dans la même classe, des élèves ayant fait de
l’astronomie et d’autres pas. Il a donc fallu repenser la progression pour les moyennes et grandes
sections et prévoir de nombreux supports visuels pour les élèves ne possédant que peu ou pas du
tout la langue française.
OBJECTIF PRINCIPAL DU PROJET (PROBLÈMES, ATTENTES…)
Faire de l’astronomie au cycle 1, c’est-à-dire :
amener les élèves à une première approche de la démarche scientifique, mais aussi au-delà des
activités scientifiques, à réaliser tout ce qui est né de l’observation du ciel, l’école maternelle étant
un lieu privilégié pour l’interdisciplinarité.
Il s’agit de rendre les élèves de maternelle capables d’observer le monde qui les entoure, de
développer leur esprit critique mais aussi de découvrir que le ciel a toujours fait rêver les hommes et
a ainsi produit, non seulement une science, une branche de la pensée humaine, l’astronomie, mais
aussi des œuvres de culture.
L’astronomie au cycle 1, est-ce possible ?
En effet, la question doit être posée, puisque le législateur n’a fait figurer l’astronomie qu’au
cycle 3, sans doute en raison du degré d’abstraction requis pour certaines activités qui rendrait donc
ce domaine difficile à aborder avant le CE2.
Il s’agit principalement pour nous de susciter un questionnement, «une sensibilisation aux choses du
ciel», avec bien entendu, des activités variées, plus ou moins nombreuses et approfondies selon que
les élèves seront en petite, moyenne ou grande section. L’entreprise est possible pour peu que le
sujet et les activités proposées soient adaptés.
Nous savons que l’on considère souvent que l’animisme qui correspond au mode de pensée des
enfants de cet âge est un obstacle, ainsi que le «flou» entre réel et imaginaire et l’étonnement plutôt
que l’interrogation spontanée. Nous pensons que l’astronomie étant la science la plus vieille du
monde, les premières explications et représentations de l’univers sont proches des conceptions que
peuvent avoir nos élèves de maternelle, récits mythologiques, géocentrisme, par exemple.
L’animisme est présent dans de nombreux albums de littérature de jeunesse ou au cinéma (lune de
Méliès).
Nous pensons donc qu’il est important de confronter ses représentations du monde dès la maternelle,
d’être capable d’en changer, afin d’acquérir dès le plus jeune âge le plaisir de la curiosité
intellectuelle et de la recherche.
«A l’école maternelle, l’enfant acquiert ainsi les fondamentaux de savoir-faire qui, plus tard, le
placeront en acteur adulte de la société.
Il doit donc, de façon active, découvrir le monde tel qu’il est et tel qu’il peut être perçu ».
(Document d’accompagnement des programmes).
Notre réflexion d’équipe sur la construction et l’appropriation des savoirs et sur la maîtrise de la
langue nous a conduit à penser que l’astronomie va obliger nos élèves à utiliser un langage explicite
pour mettre en mots des démarches dont les contenus sont spécifiques. Nous pensons qu’il faut
mettre l’accent sur les démarches plus que sur l’acquisition de savoirs, même si en effet, on pourrait
rétorquer qu’ils sont nécessaires pour commenter, argumenter, convaincre, contredire.
SOUS-OBJECTIFS
Faire évoluer les compétences langagières. Les activités du domaine «découvrir le monde»
contribuent à l’enrichissement du lexique et à la structuration de la syntaxe.
- acquisition de mots nouveaux
- connecteurs logiques
- marques explicites de la généralité
- temps des verbes
Nous souhaitions également favoriser l’implication des familles dans le projet, grâce à l’observation
du ciel nocturne (l’astronomie est aussi réservée aux «plus grands» car elle implique pour
l’observation du ciel de se coucher tard !).
EN QUOI L’ACTION ENTREPRISE EST-ELLE EXPÉRIMENTALE (DÉROGATION) ?
L’astronomie n’est pas au programme du cycle 1
PUBLIC VISÉ
137 élèves, de la petite à la grande section (6 classes).
DESCRIPTION DE L’ACTION
L’action est conduite par la directrice, sur son temps de décharge, sur l’ensemble de l’école
maternelle comprenant six classes.
Pour chaque «sujet d’étude» on part de ce que savent les enfants à qui l’on demandera d’abord de
nous dire ce qu’ils savent (représentations).
Les astres : observer leur aspect, leurs déplacements, leurs configurations, leurs émissions de
lumière. La situation déclenchante est choisie selon la section. Ainsi, par exemple, nous avons
choisi d’utiliser la mythologie plutôt en grande section et la littérature de jeunesse chez les moyens
et les petits : le soleil, la lune, les étoiles et les constellations qu’elles forment, les mythes et
légendes qui les accompagnent.
Les phases de structuration se traduisent de multiples façons : dessins légendés, panneaux,
réalisations plastiques, mais aussi, par exemple, construction en papier mâché d’une voûte céleste
avec une constellation de son choix.
La lumière et l’ombre : le travail sur les ombres et la lumière chez les moyens, le travail sur la
lumière solaire et son rapport avec le jour et la nuit, les phases de la lune en procédant à des
simulations en grande section. Nous avons dû reprendre nos expérimentations sur les ombres et la
lumière pour les élèves qui n’avaient pas participé à l’expérimentation l’année dernière. Ceci nous a
permis d’évaluer ce qui avait été compris et retenu.
Les planètes du système solaire.
La conquête de l’espace : monter sur la lune, se déplacer dans l’espace : Cyrano de Bergerac,
Tintin, le Baron de Münchausen, les Shadocks, le Petit Prince, le Voyage dans la lune de Méliès, les
illustrations de Jules Verne, Gagarine, les missions Apollo.
DÉMARCHES MISES EN ŒUVRE
Nous avons suivi le canevas classique d’une séquence d’école :
1) partir d’une situation déclenchante qui permette de se poser des questions (mythe, légende, œuvre
d’art, film, phénomènes observables, etc.)
2) pouvoir exprimer ses idées, ses représentations, ses questions.
3) chercher des réponses grâce à des observations (l’astronomie est plus une science d’observation
qu’une science expérimentale), des expériences, des simulations (ombre et lumière), des
modélisations, des recherches documentaires.
4) échanger, communiquer les résultats, les réponses. La structuration se fera à l’oral, mais aussi
sous forme de dessins ou de panneaux collectifs.
MOYENS MOBILISÉS
Le temps de décharge de la directrice.
Achat de livres avec la coopérative scolaire (littérature jeunesse, documentaires).
Documentation iconographique.
PARTENARIATS
La Bibliothèque Municipale
Le CDDP
L’IUFM
ÉQUIPE ENGAGÉE ET RÉPARTITION DES TÂCHES
Équipe maternelle du Centre
CALENDRIER PRÉVU
3 ans
OBSERVATION ET ÉVALUATION DE L’ACTION
Chaque établissement constituant un contexte particulier, il ne peut exister de grille d’évaluation
standard. Il est donc préférable que chaque équipe choisisse et construise ses propres critères
d’évaluation
LES EFFETS ATTENDUS
Constituer les bases fondamentales sur lesquelles seront bâties les connaissances et pratiques
ultérieures dans ce domaine.
LES INDICATEURS DE RÉSULTATS RETENUS
Le bilan des progrès faits par chaque enfant sur l’acquisition de la démarche scientifique, au niveau
du langage et du comportement est fait à partir de grilles établies en commun.
la démarche scientifique :
P.S : cette démarche n’existe pas pour les petits. C’est la maîtresse qui, par son questionnement et la
répétition de ses manipulations, contribue à un début de mise en place pour environ 10% des élèves.
M.S : pour ceux notamment qui ont bénéficié d’une «initiation» en petite section, on constate plus
d’autonomie.
G.S : une grande majorité d’entre eux est capable d’observer, d’analyser, de vérifier, de conclure sur
des situations simples. Mais ils sont aussi capables pour environ la moitié d’entre eux, d’imaginer
des expériences.
le langage :
Dans toutes les sections, nous travaillons beaucoup sur le langage car nous avons des élèves non ou
peu francophones.
Du point de vue lexical : appropriation progressive du vocabulaire spécifique de l’astronomie.
Du point de vue syntaxique, le discours se complexifie : environ 10% des petits peuvent observer,
tenter d’expliquer mais aucun ne compare ni n’argumente. Les moyens commencent à expliquer, à
comparer, à argumenter. En grande section, la moitié des élèves sont capables d’un questionnement,
les trois quart argumentent.
Les élèves sont amenés à utiliser la dictée à l’adulte dès la moyenne section. Nous avons également
décidé de travailler systématiquement sur les légendes des dessins par copie en écriture
d’imprimerie pour les moyens, en cursive pour les plus habiles ou les grandes sections.
Les représentations des textes lus, des expérimentations sont systématiques. Elles restent bien
entendu rudimentaires en petite section, et progressent régulièrement jusqu’en grande section, les
détails devenant de plus en plus pertinents.
le comportement :
Les enfants font preuve d’une grande curiosité et d’une attention soutenue.
L’envie de chercher se développe.
L’envie de communiquer apparaît dès la petite section.
LES FAITS OBSERVÉS
L’intérêt pour l’astronomie est constant mais nous avons remarqué qu’il faut varier les types
d’activités de structuration qui peuvent par exemple se traduire par une production plastique.
INTERPRÉTATION DES RESULTATS : LES ÉCARTS MESURÉS AU REGARD DES
RESULTATS (BÉNÉFICES, LIMITES ET DIFFICULTÉS)
Nous nous étions posé la question de la distanciation entre le réel et l’imaginaire et c’est là en fait
que semble résider le principal écueil. Certains élèves qui ont des connaissances «déclaratives»
importantes ne sont pas toujours ceux qui arrivent le mieux soit à les mettre en relation soit à les
confronter à l’imaginaire d’une histoire rencontrée par exemple, dans un album de littérature de
jeunesse.
Les parents non francophones ou qui ne lisent pas ne peuvent pas participer aux observations
nocturnes, ce qui nous a amené à rechercher un planétarium.
COMMENT COMPTEZ-VOUS COMMUNIQUER VOTRE EXPÉRIENCE ET SES RÉSULTATS ?
Une documentation très importante est maintenant à notre disposition en provenance de diverses
sources, dont nous avons pu tester l’efficacité. Nous souhaitons compiler le tout dans un document
qui comprendrait à la fois des progressions pour les trois sections, mais aussi les documents qui
nous ont servi : analyse des albums utilisés, documentation iconographique, textes des différents
mythes, etc. Nous sommes un peu inquiètes cependant du volume que cela risque de représenter.
AMÉLIORATIONS ENVISAGÉES
Faire venir un planétarium mobile gonflable pour pallier le problème de l’observation nocturne. De
plus, il n’est pas si facile que cela de se repérer dans le ciel étoilé.
QUELLE AIDE ATTENDRIEZ-VOUS POUR VOUS PERMETTRE DE POURSUIVRE
L’EXPÉRIMENTATION ?
La venue du planétarium.
DIVERS
VOS QUESTIONS ET RÉFLEXIONS
De plus en plus de progressions existent proposant une initiation à l’astronomie dès le cycle 2, alors
qu’elle n’est pas au programme.
Il semble en effet que l’environnement joue aujourd’hui un rôle très important, l’accès aux médias
fournissant de plus en plus tôt des apports de connaissances qui font surgir chez les enfants un
questionnement de plus en plus précoce.
ANNEXES