Le syndrome de stress post-traumatique : Est

Transcription

Le syndrome de stress post-traumatique : Est
Le syndrome de stress post‐
traumatique :
Est‐il une maladie à risques sexuels
?‐
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Patrick Blachère
(psychiatre ‐ sexologue,)
3 Place du Revard
73 100 Aix‐les‐Bains
[email protected]
Le stress post‐traumatique • Ou PTSD est un trouble anxieux que l'on appelait jadis névrose traumatique ou encore parfois névrose de guerre
• Les conséquences sexuelles de ce trouble anxieux sont peu connues. Pourtant, certains auteurs estiment que 80 % des sujets présentant un PTSD connaissent des dysfonctions sexuelles durables.
• Il n'existe que peu de références bibliographiques sur le sujet. Elles sont pour la plupart anglo‐saxonnes et concernent les vétérans de la guerre du Vietnam.
Epidémiologie
• Les données de la littérature en matière
d'épidémiologie sont extrêmement divergentes
suivant les pays
• aux USA 5 à12 % des sujets présenteraient des
critères diagnostics de PTSD au sein de la
population générale
• dans les autres pays les études font état d'une
prévalence de1% de PTSD (Ce qui correspond
néanmoins à une importante morbidité).
B/ Rappel des critères diagnostics du PTSD Le sujet a été confronté à un événement traumatique
important dans lequel les deux éléments suivants étaient
présents:
• - Le sujet a vécu, a été témoin ou a été confronté à un
événement durant lesquels des individus ont pu trouver la
mort ou être très gravement blessés ou bien ont été menacés
de mort ou de blessures graves ou bien durant lesquels son
intégrité physique ou celle d'autrui a pu être menacée.
• - La réaction du sujet à l'événement s'est traduite par une
peur intense, un sentiment d'impuissance ou d'horreur.
À distance de ce traumatisme le sujet présente ce
qu'il est convenu d'appeler des 1/Symptômes
d'intrusion
• L'événement traumatique est constamment revécu
• Souvenirs répétitifs
-
Rêves répétitifs de l'événement
- Impressions ou agissements soudains « comme si » l'événement
traumatique allait se reproduire (illusions, hallucinations, flash-back).
- Sentiment intense de détresse psychologique lors de l'exposition à
des indices évoquant ou ressemblant à un aspect de l'évènement
traumatique.
- Réactivité physiologique lors de l'exposition à des indices internes
ou externes pouvant évoquer un aspect de l'événement traumatique
2/ Des symptômes d'évitement et
d'émoussement
- Efforts pour éviter les pensées, les sentiments ou les conversations
associées au traumatisme,
•
- Efforts pour éviter les activités, les endroits ou les gens qui éveillent
des souvenirs du traumatisme,
•
- Incapacité à se rappeler un aspect important du traumatisme,
•
- Réduction nette de l'intérêt pour des activités ou réduction de la
participation
•
- Sentiment de détachement d'autrui ou bien sentiment de devenir étranger
aux autres personnes.
•
- Restriction des affects (par exemple : incapacité à éprouver des sentiments
tendres).
•
- Sentiment d'avenir « bouché » (par exemple : ne pas pouvoir faire carrière,
se marier, avoir des enfants...).
3/ Des symptômes
neurovégétatifs.
Clinique des troubles sexuels
- Les PTSD secondaires à un traumatisme
d’origine non sexuelle
• La prévalence des difficultés sexuelles est, dans
ce groupe de patients, aussi importante que
dans les PTSD secondaires à un traumatisme
sexuel.(80%)
• Les dysfonctions sexuelles post stress (données de la
littérature) sont variées. Certaines semblent directement liées
à la composante neurovégétative du trouble anxieux. Cette
origine expliquerait le caractère très atypique de certaines
plaintes faussement étiquetées hystériques mais qui ne sont,
de fait, que le résultat de perturbations du système nerveux
autonome (sudation, érythrose orgasmique, malaise etc.…)
• Dans ce groupe, les difficultés conjugales sont nombreuses. Il
est, à ce sujet, très éclairant de lire les témoignages des
partenaires des vétérans du VIETNAM : l’irritabilité et
l’émoussement des affects sont à l’origine de la plupart
des difficultés décrites.
Les PTSD secondaires à des
traumatismes de nature sexuelle
•
Nous retrouvons dans ce groupe les mêmes difficultés que dans les PTSD
non sexuels.
•
Mais certaines dysfonctions semblent directement liées à la nature sexuelle
du traumatisme
-
Dysfonction sexuelle et surtout « vaginisme secondaire à
retardement » apparaissant bien après le trauma et parfois après une
période de vie sexuelle « épanouie » et souvent au décours d’une première
grossesse.
-
Phobies spécifiques de certaines caresses ou positions coïtales
rappelant au sujet l’acte traumatique, Ces phobies spécifiques sont difficiles
à « avouer » pour la victime car elles font revivre le traumatisme et génèrent
parfois honte et sentiment de culpabilité. Il importe donc de les rechercher
systématiquement surtout en matière d’évaluation du préjudice. Cette perte
de fantaisie est souvent la source de tensions conjugales
Synthèse • Il convient pour le sexologue :
o De retenir l’importance des complications sexuelles
des PTSD,
o De savoir rechercher les troubles spécifiques aux
PTSD d’origine sexuelle,
o De comprendre l’originalité de certains symptômes du
fait
de
l’importance
des
manifestations
neurovégétatives,
o De savoir évaluer le préjudice,
Le partenaire est aussi une victime
Le partenaire de la victime d’un traumatisme, doit supporter l’émoussement affectif, l’irritabilité, voire les dysfonctions sexuelles du conjoint .
Une simple information donnée par le thérapeute
sur l’origine de ces troubles permet souvent une amélioration du fonctionnement conjugal
Conclusion
• Ainsi l’étude des conséquences sexuelles du PTSD permet de redécouvrir qu’il n’y a de bonnes études de la sexualité que si le regard
du chercheur se tourne aussi du coté du
partenaire
• Et de fait le syndrome de stress posttraumatique est bien une maladie à risques
sexuels et conjugaux