Compression du nerf ulnaire (ou cubital) au coude
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Compression du nerf ulnaire (ou cubital) au coude
Le principe de l’intervention est de donner plus d’espace au nerf ulnaire par la section de son canal au coude (neurolyse), devenu comme un anneau trop serré. L’incision est faite sur le côté intérieur du coude. Le nerf est déplacé en avant de la saillie osseuse interne du coude (transposition antérieure), permettant ainsi sa détente et évitant toute nouvelle compression nerveuse. En fin d’intervention, le nerf est protégé par le tissu graisseux du coude. Et la récupération… Dans les formes récentes, la récupération est en général complète. Souvent la récupération sensitive est meilleure que la récupération motrice, d’où l’intérêt d’opérer avant l’apparition de l’atrophie musculaire et la perte de la force. La récupération sensitive commence par le 4ème doigt et finit par le 5ème doigt. Compression du nerf ulnaire (ou cubital) au coude Dans les formes anciennes ou sévères, la récupération pourra prendre une année en raison de la repousse nerveuse qui est de 1 mm par jour. Cet élément est important à connaître car la persistance des signes (fourmis) pendant plusieurs mois n’est pas forcément synonyme d’échec. C’est surtout l’atrophie musculaire qui ne régresse pas malgré l’intervention car les fibres sont interrompues. Après l’opération Une attelle immobilise le coude pendant 10 jours après l’opération. Le pansement est à changer par l’infirmière deux fois par semaine pendant deux semaines. Il ne faut pas mouiller le pansement. La rééducation est rarement nécessaire. Un hématome est souvent présent pendant les premières semaines et disparaît progressivement. L’appui sur le bord interne du coude peut rester sensible pendant plusieurs semaines ainsi qu’une baisse de la sensibilité en dessous de la cicatrice. En cas de travail manuel, un arrêt du travail d’un à trois mois est habituel. © HCA Creation 2015 Docteur Nicolas Osman Chirurgie de la Main, du Coude et de l’Epaule www.specialiste-main-epaule.fr Clinique de la Main - La Francilienne 16, avenue Jacques Heuclin 77340 Pontault-Combault Tél: 01 64 43 44 59 - 01 55 25 47 87 Clinique Paul d’Egine 35, rue Musselburgh 94500 Champigny-sur-marne Tél: 01 49 83 67 06 - 01 55 25 47 87 Le nerf ulnaire (encore appelé nerf cubital), comme un câble électrique, est la connexion entre son origine cervicale et sa terminaison à la main. Il peut être comprimé au coude car il passe dans une zone de rétrécissement. Moins fréquente que le syndrome du canal carpien, la compression du nerf ulnaire au coude est souvent mal connue et diagnostiquée tardivement. Pourtant, elle a été décrite dès 1878. Je souffre d’une compression du nerf ulnaire au coude, de quoi s’agit-il ? Le nerf ulnaire (ou cubital) a la taille d’un crayon. Il passe dans un canal derrière le coude. Quand ce canal est trop étroit de naissance, le nerf est alors trop serré. Mais, tout appui prolongé sur le nerf aggrave cette compression, comme l’appui du coude sur un plan dur, une luxation, une fracture ou une arthrose du coude, un kyste, une polyarthrite rhumatoïde… Des causes plus rares sont parfois retrouvées comme une compression après une anesthésie longue ou l’utilisation prolongée et mal adaptée de béquilles. Quelles sont les conséquences ? Au départ, les signes sont insidieux. On éprouve des fourmillements et des picotements du 4ème et surtout du 5ème doigt. Ces signes peuvent apparaître le jour ou la nuit, obligeant le malade à secouer sa main. Il existe des circonstances déclenchantes, telles que le fait de téléphoner ou de plier le coude pendant la nuit. Ensuite, les douleurs de la main, de l’avant-bras et du coude apparaissent. Elles sont souvent bien supportées (à type de gêne) et peuvent irradier vers l’épaule. La perte de la force de la poigne est un signe très évocateur mais le plus souvent, on ressent une maladresse et une fatigabilité de la main. Cette perte de la force peut être le seul signe ressenti. Si on laisse évoluer la maladie, la perte de la sensibilité du 4ème et 5ème doigts est bien nette. Les muscles de la main fondent et un trou apparaît, signant l’atrophie musculaire (surtout entre le pouce et l’index). On a des difficultés à écarter et à rapprocher les doigts. Les différents traitements Dernière étape, dans les formes évoluées, les doigts se rétractent et une déformation en griffe apparaît, réalisant au maximum la «main de singe». La compression du nerf est ancienne et son altération est importante et définitive. Sa libération donnera de moins bons résultats. Au début de la maladie, les signes peuvent être soulagés sans intervention chirurgicale, notamment si l’électromyogramme retrouve une compression minime. Il suffit d’éviter l’appui sur le coude et empêcher la position fléchie de ce dernier pendant la nuit. Une attelle nocturne faite sur mesure, coude à 45°, est alors nécessaire. A ce stade, l’infiltration peut être aussi réalisée. Quels examens faut-il passer ? Je demande systématiquement deux examens : La radiographie du coude permet de dépister un rétrécissement du passage du nerf d’origine osseuse, suite à un traumatisme ancien ou à l’arthrose. L’électromyogramme fait par le neurologue permet de savoir si c’est bien le nerf ulnaire qui est touché et à quel degré. A l’aide d’électrodes, on stimule électriquement le nerf ulnaire à différents endroits de son trajet (bras, avant-bras et poignet) et on mesure la vitesse de transmission du message électrique à la main. Selon le degré de compression du nerf, elle diminue plus ou moins. Cet examen ne présente aucun danger mais est parfois un peu désagréable. Le traitement est médical ou chirurgical. Il dépend de l’importance de la compression. Mais dans un grand nombre de cas, le traitement est chirurgical. En effet, la compression qui ne régresse pas doit être opérée avant l’apparition du déficit moteur. L’intervention peut-être décidée d’emblée si les résultats de l’électromyogramme sont inquiétants. Elle se fait, la plupart du temps, sous anesthésie loco régionale (seul le membre est anesthésié). Avant l’opération, vous prenez un rendezvous avec le médecin anesthésiste qui vous examine, propose une méthode adaptéeµ pour vous insensibiliser et vous donne des consignes à respecter. L’intervention se pratique au bloc opératoire. Vous êtes allongé sur le dos, le bras à opérer posé sur une table, un garrot est posé en dessous de l’épaule, il sert à arrêter la circulation du sang et me permettre de voir précisément ce que je fais pendant l’opération. Vous pouvez apporter votre lecteur MP3 pour écouter tranquillement votre musique en attendant la fin de l’intervention.