Paracontact 2/2015

Transcription

Paracontact 2/2015
No 2
juin 2015
Para contact
spv.ch
Édition
Association suisse des paraplégiques
Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil
Tél. 041 939 54 00, fax 041 939 54 09
[email protected]
CP60-12400-3
Rédaction: Thomas Troger, Dr en droit
Équipe rédactionnelle:
Ruedi Spitzli, Urs Styger, Felix Schärer,
Erwin Zemp, Evelyn Schmid, Gabi Bucher
Traduction: Sonia Bretteville,
Anne Debever Hilfiker
Mise en page et administration
des annonces: Tina Achermann
Hollister
souhaite à
tous les
athlètes des
Championnats
du Monde
beaucoup de
succès !
Photos: SPV, Swiss Paralympic, Pascale
Bruderer, Manuel Bauer, Remo Semmler,
Laurent Jäggi, Peter Läuppi, Franz Fritz/
Eugene Bonjour, pixelio, fotolia.com, Erfurt
Tourismus, Tourismus Oberstdorf, Weimar
GmbH, Berghotel Turtschi, Hans-Peter Siffert,
Ruedi Walti, Michel van Grondel, Hans Peter
Studiger, Norbert Bächler, Kornelia Torny,
René Wildi, Urs Huwyler, Markus Binda,
Francine Jordi, Nik P, Oeschs die Dritten,
Esther Wyss, Edith Wolf-Hunkeler, Keystone,
Photopress Alexandra Wey, SPS
Sommaire
Éditorial
Non merci
5
Nouvelles de l’Association
Interview avec Pascale Bruderer
6
Invitation à la Fête centrale, samedi 19 septembre 2015 12
Conseils juridiques
Dégradation de l’état de santé et rente
15
Impression: Brunner SA, Kriens
Tirage:8600 exemplaires en allemand
4650 exemplaires en français
Médecine et sciences
Dernier délai de rédaction du
prochain numéro: 3 juillet 2015
Thérapie cellulaire en cas de paralysie médullaire
33e année, paraît tous les trois mois
Président
Christian Betl
Venez visiter notre stand lors
des Championnats du Monde
Paracyclisme Route UCI 2015
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Conseils vie
Voyages et transports publics
Culture et loisirs
Hôtels par monts et par vaux
24
Sport suisse en fauteuil roulant
Ruedi Spitzli, chef du département
Téléphone 041 939 54 11
Nostalgie à l’état pur
28
Culture et loisirs
Urs Styger, chef du département
Téléphone 041 939 54 15
Sport suisse en fauteuil roulant
Un air de fête pour le CM à Nottwil
36
Conseils juridiques
Michael Weissberg, Dr en droit,
chef du département
Téléphone 032 322 12 33
Un porte-drapeau de l’intégration se retire
40
Conseils vie
Suisse alémanique:
Erwin Zemp, chef du département
Téléphone 041 939 54 04
Construire sans obstacles
Sport pour tous – une baignade rafraîchissante
Saviez-vous que …
50
Suisse romande:
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Dans cette publication, le genre masculin est utilisé
sans discrimination, dans le seul but d’alléger le texte.
La rédaction n’est pas responsable des manuscrits et livres qui
lui sont envoyés sans qu’elle les ait demandés. En application
du régime juridique de la presse, la rédaction est seulement
responsable des rapports munis du nom ou signés de l’auteur.
Tous droits d’auteur réservés pour les articles parus dans la
revue. Toute reproduction nécessite l’approbation de la rédaction. Les articles étrangers ne représentent pas toujours l’avis
de la rédaction.
3 · Paracontact 2/2015
44
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Directeur
Thomas Troger, Dr en droit
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Centre Construire sans obstacles
Felix Schärer, chef du département
Téléphone 062 737 40 00
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18
Manuela Schär remporte le titre
de vice-championne du monde
au Marathon de Londres 2015.
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CE d’athlétisme 2014
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Éditorial
Non merci
Cornel Villiger, sportif de compétition
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C’est la réponse que reçoivent plus souvent qu’à leur tour les personnes qui sou­
haitent organiser en Suisse une manifestation d’envergure: «Non merci, je ne
veux pas m’engager dans un comité d’organisation. Je ne souhaite pas m’expo­
ser, et puis cela prend trop de temps. D’autres n’ont qu’à le faire, mais certaine­
ment pas moi!» Malgré tout, l’ASP se bat pour organiser en Suisse des compé­
titions internationales à titre, si possible tous les ans. Et nous finissons toujours
par trouver des personnes prêtes à s’engager dans un CO pour orchestrer une
manifestation de ce type.
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L’an dernier, nous avons accueilli à Nottwil le CE de tir à
l’arc. Cette année, le CM de paracyclisme UCI, organisé par
nos soins fin juillet à Nottwil, drainera plus de 400 sportifs
et près de 300 assistants. En février 2016, nous mettrons
sur pied, à Lucerne, le CM de curling en fauteuil roulant.
Notre planification va encore plus loin, puisque le Comité
Paralympique International nous a confié pour 2017 et
2019 la réalisation du CM junior d’athlétisme.
tifs à donner le meilleur d’eux-mêmes. Pour cela, il faut
que le public vienne nombreux. Le circuit aux abords de
Nottwil est intéressant, avec ses montées carabinées et ses
descentes haletantes, et offrira aux spectateurs des courses
de tout premier ordre, qui finiront à la Sport Arena Nottwil.
Et ce n’est pas tout: le 31 juillet, Francine Jordi, Oeschs die
Dritten et Nick P. mettront une folle ambiance lors de la
grande nuit des variétés animée par Sascha Ruefer.
Le CO du CM de paracyclisme UCI se compose, dans sa
grande majorité, de collaborateurs des organisations suis­
ses pour paraplégiques. L’ampleur de la tâche pour un tel
événement est sans conteste énorme, sans compter qu’un
CO de grande taille doit tout d’abord trouver ses marques.
Par ailleurs, l’abandon du taux plancher de l’euro, décidé
par la BSN, ne facilite pas la recherche de sponsors pour
at­teindre l’équilibre budgétaire. Mais où irions-nous si
cha­cun ne s’arrêtait qu’aux difficultés, sans jamais voir les
opportunités ou le sens d’un projet?
Les festivités du 1er août de la commune de Nottwil auront
pour cadre notre Sport Arena. C’est là que le conseiller fédéral et ministre des sports Ueli Maurer tiendra son discours.
La fête nationale débutera par un copieux brunch, puis
continuera sans transition par les courses. En soirée, la
fête sera marquée par l’allocution du 1er août, un office
œcuménique des yodleurs et des concerts. Le chœur «Power
Voices», tout droit venu de Schwaigern (D), commune partenaire de Nottwil, et Marco Kunz, artiste vainqueur du
petit Prix Walo qui chante en suisse allemand, seront à
l’affiche. Un grand feu d’artifice clôturera cette soirée.
Nous avons besoin de personnalités et de responsables de
CO de la trempe de Samuel Lanz, Nick Sigg, Bruno Schallberger, Franz Steiner, Robert Arnold, pour ne citer qu’eux,
qui s’attaquent en toute quiétude aux problèmes, qui sont
prêts à trouver avec le CO des solutions pragmatiques et,
s’il le faut, à redimensionner et à revoir la conception d’une
manifestation en fonction des recettes, en prenant soin que
le sport et la compétition restent toujours la préoccupation première. Sport suisse en fauteuil roulant, en parvenant à trouver et à fédérer cette fine fleur et les bénévoles
nécessaires au sein des CO, réussit le tour de force d’attirer
en Suisse des manifestations internationales qui affichent
les meilleurs tableaux de participants au monde et qui sont
connues et appréciées des sportifs de toute la planète pour
l’excellence de l’organisation et des infrastructures.
Pourquoi ne pas profiter du 1er août pour venir en excursion au lac de Sempach? Nous nous réjouissons d’ores
et déjà de votre présence. Heinz Frei, Sandra Graf, Tobias
Fankhauser, Jean-Marc Berset et d’autres athlètes suisses
seront, avec l’élite mondiale, sur la sellette pour décrocher
les médailles de CM tant convoitées.
Merci infiniment à tous nos CO, aux nombreux bénévoles
et volontaires, aux associations, à la police ainsi qu’aux
autorités qui ne rechignent pas à la besogne – sans oublier bien sûr tous nos sponsors. La collaboration que nous
entretenons avec eux tous est fort réjouissante et enrichissante. Je leur réitère mes plus vifs remerciements!
Cordialement
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4 · Paracontact 2/2015
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Le CM UCI, qui se tiendra à Nottwil du 28 juillet au 2 août
2015, servira non seulement à rapprocher entre eux les col­
laborateurs de Nottwil, mais avant tout à inciter les spor5 · Paracontact 2/2015
Thomas Troger, Dr en droit, directeur
aux multiples talents
Nom
Pascale Bruderer Wyss
Âge
38 ans
Famillemariée, deux filles (nées en 2011 et 2014)
Domicile
Nussbaumen
Profession
politicienne et conseillère en entreprise
Loisirs
sport, promenades avec la chienne labrador
Kala, exercice en pleine nature
Pascale Bruderer, qui êtes-vous?
On se croirait à l’émission de Roger Schawinksi (rires). Je
suis une personne heureuse. Heureuse, parce que j’ai une
famille en bonne santé et une mission qui me passionne.
La politique, c’est de l’humain à 100 % et c’est cet échange
que j’apprécie beaucoup, car il m’enrichit. Du reste, je suis
une personne positive, qui aime la vie et qui voit dans les
défis une chance et non un problème. Je me réjouis quand
je peux travailler avec des personnes qui ont la même tour­
nure d’esprit positive.
une farouche partisane de notre système politique basé
sur l’équilibre et la concordance. En effet, il permet de nom­
breux contacts agréables et importants. Je ne pense pas
en premier lieu aux rencontres avec des ténors des milieux
politiques ou économiques, mais aux face-à-face dans la
rue, avec des personnes de tous bords qui vous donnent
leur avis en toute franchise. La proximité, inhérente au
système suisse, entre le monde politique et la population
me semble très précieuse et nous devons absolument la
révérer.
Nous vous connaissons comme politicienne engagée.
À 24 ans, vous étiez déjà au Conseil national, ce qui
n’est pas courant. Comment avez-vous fait?
A posteriori, cela peut ressembler à un plan de carrière, mais
ça ne l’était absolument pas. En manque d’activité sportive à la suite d’une blessure au genou, j’ai alors commencé
à m’engager en politique. Cela s’inscrit dans un contexte
biographique. Du côté de ma mère, toute la famille est frap­
pée d’un handicap auditif: j’ai donc été élevée avec des per­
sonnes porteuses d’un handicap. Le fait qu’une personne
qui présente un handicap ou une limitation n’ait pas les
mêmes chances que les autres m’a toujours beaucoup gênée et a influé de façon décisive sur ma sensibilité politique. Tous les êtres humains devraient avoir les mêmes
chances de départ. Mais ce n’est pas le cas, même en Suisse,
et c’est l’une des raisons qui m’ont poussée à m’engager
politiquement.
Quelles ont été vos plus grandes déceptions?
Au début, le résultat de l’initiative populaire «Droits égaux
pour les personnes handicapées» m’a terriblement déçue,
mais il faut toujours savoir se remotiver après les défaites.
A poste­riori, j’y vois même un côté positif puisque la loi
sur l’égalité pour les handicapés en a découlé et que cela
a permis, indirectement, d’autres avancées comme la rati­
fication de la con­vention de l’ONU relative aux droits des
personnes handicapées. Les revers ne constituent parfois
qu’une sim­ple étape qui permet de repartir dans la bonne
direction.
Quels ont été les plus beaux moments depuis 14 ans
que vous êtes active à Berne?
Ce qui me satisfait, c’est que l’on parvienne à trouver des
solutions au-delà des partis, grâce aux personnes qui, dans
toutes les familles politiques, sont prêtes, le cas échéant,
à se rallier à d’autres points de vue, un peu comme si elles
ôtaient leurs lunettes pour en chausser d’autres. Je suis
6 · Paracontact 2/2015
Quelles rencontres vous ont le plus impressionnée?
Je suis touchée par des personnalités dont émanent chaleur et cordialité, qui possèdent une véritable humanité.
Ruth Dreyfus en fait partie. Son rayonnement est incroya­
ble et son amour pour ses prochains évident. Même con­
seil­lère fédérale, elle ne s’en est jamais départie, malgré la
fébrilité et les rigueurs qu’elle a rencontrées dans la vie
politique au quotidien. Cela m’a énormément fascinée.
Bien sûr, la rencontre et les échanges personnels avec le
dalaï-lama m’ont aussi profondément marquée. Sa gratitude envers la Suisse, parce que celle-ci s’est solidarisée
avec le peuple tibétain qui devait fuir sa patrie, est très,
très impressionnante.
Les thèmes de vos interventions parlementaires sont
très éclectiques. D’où vient l’inspiration, par exemple
pour votre interpellation «Pas d’entraves administra­
tives inutiles pour les services de transport bénévoles
destinés aux personnes handicapées»?
Dans ce cas précis, un journaliste m’a contactée. Il était
en train d’écrire un article sur une conductrice d’un service de transport bénévole qui aurait dû, lors d’un contrôle,
présenter un justificatif attestant qu’elle avait passé un
examen complémentaire. En imposant de telles contraintes
aux bénévoles, on en trouvera encore moins, c’est certain.
Visiblement, il existe une ordonnance qui s’applique même
aux transports bénévoles de personnes handicapées. Mon
interpellation vise avant tout à clarifier la situation et,
espé­rons-le, à trouver une solution à la fois souple et non
bureaucratique.
pratique et il me semble que cette distinction était la con­
firmation que je devais poursuivre mon chemin, ce qui est
encourageant.
Quelle importance accordez-vous aux distinctions re­
çues, telles que le «Prix Jeunesse 2008» et le «Swiss
Award»?
J’ai apprécié le Prix Jeunesse, car il était l’expression de la
reconnaissance des organisations de jeunesse par rapport
à mon en­gagement. S’agissant du Swiss Award, je me suis
certes sentie honorée de cette nomination, mais je n’ai
­jamais pensé le remporter. À l’appel de mon nom, j’ai été
émue, je l’admets, indépendamment du fait que cette victoire fût méritée ou non. J’ai sans doute reçu ce prix pour
avoir mis sur le tapis le sujet de la cohésion entre générations. Je pense que l’on voulait probablement récompenser une femme politique prônant plutôt l’union que
la dissension. Sans doute les médias trouvent-ils ma politique ennuyeuse et préfèrent-ils les politiciens qui aiment
la polarisation et les attaques à ceux qui recherchent le
consensus et des solutions élaborées en commun. J’ai vu
dans ce prix un signe d’estime envers la politique que je
Vous êtes non seulement politicienne, mais aussi
épouse et mère de deux fillettes. Comment arrivez-­
vous à tout concilier?
Je dois avouer que ce n’est pas facile, même si j’ai toujours
mené plusieurs activités de front, par exemple sur le plan
politique et professionnel. Depuis que j’ai une famille, j’ai
renoncé à mes tâches opérationnelles (directrice de la Ligue
contre le cancer). Tout concilier est une véritable gageure
et demande beaucoup d’organisation. Sans mon entourage
familial qui s’adapte à mes engagements, ça ne fonctionne­
rait pas. Mon mari a réduit son temps de travail et les parents nous aident beaucoup. Avoir une famille est un grand
bonheur, et j’en suis profondément reconnaissante. Pendant les journées consacrées à ma famille, je m’occupe exclusivement de mes enfants et ne réponds à aucune demande des médias. J’essaie de respecter une séparation très
stricte.
Vous disposez d’une carrière déjà longue et réussie
à Berne. D’aucuns vous voient comme future conseil­
lère fédérale. Adhérez-vous à ce scénario?
La politique tient une place considérable dans ma vie, mais
elle n’est pas tout. Je constate que séparer vie privée et
man­dat politique est impossible dès lors qu’on siège au
Conseil fédéral. L’exigence du poste vous accapare complètement, et je ne le souhaite pas. C’est peut-être parce
que nous sommes une jeune famille: si mes enfants étaient
adultes, je verrais probablement les choses différemment.
Mais en l’état actuel des choses, ma vie privée est trop pré­
cieuse à mes yeux.
Vous présidez Intégration Handicap depuis presque
un an. Qu’est-ce qui vous a poussée à accepter cette
mission?
C’est une question très intéressante. J’avais déjà, par le
pas­sé, exercé plusieurs charges dans le domaine du handi­
cap, mais j’y ressentais de plus en plus un esprit «de clocher»
qui me déplaisait. J’ai alors renoncé à tous mes mandats,
sans cesser toutefois de m’engager avec et pour les personnes handicapées. Puis j’ai reçu cette demande concernant la présidence d’Intégration Handicap. Enfin, une organisation faîtière mettait l’accent sur ce que j’estimais
essentiel, à savoir trouver un dénominateur commun audelà des différentes organisations et se mobiliser à l’unisson. Je m’y emploierai sans relâche et c’est à l’aune de cet
en­gagement que j’entends juger mon action de présidente.
Photo: Manuel Bauer
7 · Paracontact 2/2015
Nouvelles de l’Association
Nouvelles de l’Association
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Une entreprise de la Fondation suisse pour paraplégiques
jeter un pont entre les personnes présentant ou non un
handicap. Je voulais montrer que la société peut influer
sur l’incidence d’un handicap. Je crois que le message est
vraiment passé, car on m’en parle, encore aujourd’hui, de
manière positive. Revenons à votre question: l’une de nos
tâches primordiales consiste à établir des contacts entre
les personnes handicapées ou non. Nous possédons tous
des points forts et des points faibles. Toute personne mérite d’être perçue et respectée, avec ses aptitudes et sa
personnalité. Les personnes handicapées ont autant de
choses positives à offrir que les autres. Il n’y a pas de normalité, mais de la diversité, et c’est ensemble que nous
faisons la force de notre société. C’est pourquoi il faut qu’il
y ait le plus possible de rencontres entre les êtres les plus
divers, avec ou sans handicap.
Si vous pouviez changer le monde, que feriez-vous
en premier?
Je combattrai les préjugés! Ce penchant, certes humain,
fait obstacle à la compréhension mutuelle. Mon grand sou­
hait serait que nous puissions dépasser nos a priori dans
la vie quotidienne, tant en politique que dans la société.
Les idées préconçues sont des murs qui séparent les êtres
humains. Je voudrais qu’il y ait plus de ponts que de murs,
même si je sais bien qu’il ne suffit pas de le décréter.
avec sonde rectale
L’astuce du pivot
8 · Paracontact 2/2015
Quelles ont été vos principales tâches depuis votre
nomination?
Comme toujours quand on commence quelque chose de
nouveau, il y a énormément de travail de fond à effectuer, comme élaborer une stratégie et répondre à des ques­
tions opérationnelles très concrètes. Nous n’avons démar­ré
que depuis quelques mois, mais disposons néanmoins de
solides assises, d’une direction opérationnelle, d’une équipe
performante et d’un travail qui nous plaît beaucoup.
Un point est très important pour moi: c’est que l’Association suisse des paraplégiques soit de la partie. Nous avons
ainsi à bord une organisation perçue par l’opinion publi­
que comme un acteur éminent en matière de défense des
droits, ce qui est très motivant.
Je désirerais aussi, à l’échelle planétaire, plus de participation et d’implication directe des individus, à l’instar de
notre démocratie directe. Quand les gens se sentent con­
cernés, ils se montrent automatiquement responsables.
Que doivent entreprendre les organisations de dé­
fense des handicapés pour que l’intégration devienne
réalité?
Commençons par une petite histoire: lors de mon élection
comme présidente du Conseil national, mon canton d’origine a organisé une réception où se pressaient des invités
des milieux économiques et politiques, mais aussi de nombreux proches et amis. Comme je connais beaucoup de dé­
ficients auditifs, j’ai souhaité inverser les rôles: au lieu qu’il
y ait une traduction en langue des signes, j’ai engagé un
animateur sourd. Il s’est donc présenté sur la scène et a
salué l’auditoire en langue signée. Pour une trentaine d’invités, cette situation était tout à fait normale. Mais les
450 autres convives se sont sentis tout à coup «handi­
capés», car ils ne comprenaient rien. Je voulais montrer
que le fait de se sentir handicapé ou non était lié aux con­
ditions-cadres de la société. Dans la salle, les handicapés
ne se sentaient pas comme tels, à l’inverse des nonhandicapés. Pour beaucoup, ce fut une prise de conscience.
Ayant grandi à cheval entre ces deux mondes, je tenais à
9 · Paracontact 2/2015
En troisième lieu, j’aimerais que tous les humains accèdent
à la formation, afin qu’ils puissent exploiter pleinement
leur potentiel. En Suisse, nous sommes très avancés sur ce
point mais, même ici, des améliorations restent possibles,
par exemple pour les personnes handicapées qui, souvent,
ne disposent pas des mêmes voies d’accès. Dans bien des
parties du monde, l’éducation reste hors de portée, que ce
soit en raison du sexe ou du fait des conditions socioéconomi­ques. L’accepter est préjudiciable à la société, car
chaque individu lui apporte un potentiel énorme. Soutenir les aptitudes de chacun contribue, au final, à construire
une communauté qui sera capable de prendre ses res­
ponsa­bilités envers les générations futures et qui le fera.
Nous remercions Pascale Bruderer de cet entretien intéressant et lui souhaitons pour la suite beaucoup de succès
et de satisfaction dans son travail politique.
Urs Styger
Nouvelles de l’Association
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Au fait, que devient
présidents de club
Peter Läuppi?
n Gruppo
n Club en fauteuil
Nom: Remo Semmler
Né le: 16 juin 1963
Profession: gérant, membre de
la direction
Charge antérieure au sein du club:
membre du comité, joueur de basket
Nom: Laurent Jäggi
Né le: 28 février 1984
Profession: Maître d’enseignement
professionnel en informatique
Charge antérieure au sein du club:
Responsable sportif Paraplegici Ticino
roulant du Nord-Vaudois
Dans le club depuis: ses débuts en 1979 (cofondateur)
Loisirs: sport en général, voyages, gastronomie
Objectifs avec le club: exploiter les synergies, mettre sur
pied des offres et susciter de nouvelles émotions; recruter de
nouveaux membres et promouvoir de jeunes sportifs.
Toutes nos félicitations au CFR de la Côte et au RC Oberwallis
qui soufflent leurs 30 bougies, au CFR Genève et au RC Chur
qui ont 25 ans et au CFR Valais Romand pour ses 20 ans!
Durée d’affiliation au club: juin 2012
Loisirs: sports (handibasket, handbike, ski alpin et
nordique, hockey), voyage, musique
Objectifs avec le club: offrir une meilleure visibilité au
CFRNV afin d’attirer de nouveaux membres.
Pérenniser notre équipe de basket et promouvoir diverses
activités sportives toute en conservant les beaux moments
de vie qu’offre la sortie de culture et loisirs.
S’accrocher et être libre...
Peter Läuppi, chef Formation et Recherche à SwissSki, compte brièvement le nombre d’années qui se sont
écoulées depuis son départ de l’ASP, où il avait été
responsable sportif pendant huit ans. Heureusement,
il a un bon point de repère: le jour où il a commencé
chez Swiss-Ski, il a aussi emménagé dans sa nouvelle
maison.
Au printemps 2005, Gian Gilli de Swiss-Ski avait demandé
à Peter Läuppi si cela l’intéresserait de s’occuper de la formation et de la recherche chez eux. «J’ai longuement réflé­
chi. Le travail au sein de Sport suisse en fauteuil roulant
était passionnant du fait notam­
ment des différentes disciplines
sportives.» Un des moments forts
avait été, par exemple, la sélection des équipes de rugby pour
Sydney. «Ce fut une expérience
sensationnelle.» Tout avait commencé par le CE à Nottwil, puis
l’ensemble du combat, la sélection in extremis, la planification
presque tatillonne et au final,
une réussite absolument géniale.
«Pour­tant, j’avais toujours gardé
les sports de neige au fond de
mon cœur et la possibilité qui
m’était offerte de prendre en
charge la formation et le perfectionnement des entraîneurs, le développement des disciplines et les travaux de
recherche, était très motivante.» Et puis dans la vie, il faut
aussi savoir arrêter quand tout va bien et prendre des
risques. C’est ainsi qu‘après huit années de travail et de
nombreuses expériences positives, Peter Läuppi a quitté
SSFR avec un solide bagage pour son nouveau poste. «Mais
la période qui a suivi n’a pas été de tout repos puisque le
jour où j’ai commencé chez Swiss-Ski, j’ai aussi emména­gé
dans ma nouvelle maison.»
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10 · Paracontact 2/2015
www.swisstrac.ch
Chez Swiss-Ski, il a presque dû reprendre à zéro car son pré­
décesseur n’avait pas laissé grand-chose. «Ma tâche con­
siste à former les entraîneurs – des entraîneurs de club
jus­qu’à l’entraîneur de l’équipe nationale. La formation
con­­tinue est également une préoccupation majeure. Il s’agit
par exemple de mettre sur pied un grand séminaire à
Nottwil réunissant quelque 250 entraîneurs venus de toute
la Suisse et de tous les sports de neige. Ce n’est pas une
mince affaire.» Tout au long de l’année, il y a aussi les
«coach points» qui sont des ateliers spécialisés dans des
11 · Paracontact 2/2015
sports de neige comme le ski de fond, le saut à ski, le snow­
board, le freestyle, le télémark, le biathlon, etc. En outre,
il conçoit du matériel didactique en collaboration avec
l’OFSPO, Jeunesse+Sport et Swiss Snowsports, il créé des
concepts de compétition spécifiques aux sport de course
ainsi que des plans cadres d’entraînement. «La recherche
est aussi un sujet fascinant. Malgré un tout petit budget,
nous essayons autant que possible de progresser. Nous travaillons en étroite collaboration avec les universités, l’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches ou
avec l’OFSPO de Macolin.» Ces recherches portent par
exemple sur le tracé idéal en skicross, la descente en virages paroi ou la parfaite position de départ. Une étude
concernait également le choix du tracé dans les courses
de ski alpin et les forces extérieures exercées sur les ski­
eurs. «Au niveau de l’équipement, nous développons actuellement des skis acrobatiques spéciaux qui accélèrent
la rotation.»
Une autre étude visait à observer l’évolution, sur plus de
trois années, des performances des athlètes de la relève.
Les jeunes espoirs ont été interviewés et encadrés afin de
comptabiliser leurs entraînements et leurs descentes à ski.
On a ensuite évalué l’influence de leur entourage, de leur
talent et des entraînements sur le développement de leur
carrière. «Les résultats peuvent maintenant être intégrés
à la promotion de la relève.»
n La continuité,
un maître-mot!
Peter est très heureux de la vie
qu’il mène, tant sur le plan professionnel que personnel. Dix-huit
mois après son départ de l’ASP,
son fils Lucien est né. Passez du
temps avec lui est l’un de ses loisirs favoris. Voilà bientôt neuf ans
qu’il travaille chez Swiss-Ski avec
le même enthousiasme qu’à ses débuts. Bien sûr, il y a eu
des turbulences, mais comme partout. Et les turbulences
sont également une opportunité car elles ouvrent un potentiel de développement. Dans le sport d’élite, une certaine continuité est toutefois très importante. «En fait, je
suis la preuve vivante de cette continuité», déclare-t-il en
riant.
Nous souhaitons donc à Peter et à Swiss-Ski de continuer
sur la voie de la réussite.
Gabi Bucher
Nouvelles de l’Association
Nouvelles de l’Association
Nouveaux
Nouvelles
Aus der
de l’Association
Vereinigung
Nouvelles de l’Association
Invitation à la Fête centrale
Samedi 19 septembre 2015
Pour fêter les 35 ans de l’ASP, nous vous invitons à
la Fête centrale qui se tiendra à Nottwil, lieu que l’on
ne présente plus. Ce sera l’occasion de voir une der­
nière fois le centre, avant que ne débutent sa trans­
formation, son agrandissement et sa rénovation. À
cette date, la passerelle reliant l’hôtel pour séminaires
à l’institut Guido A. Zäch devrait être en cours de cons­
truction et le premier coup de pioche pour le nouveau
garage souterrain est prévu pour le 1er octobre 2015.
Une certaine agitation régnera pendant un bon mo­
ment aux abords du CSP avant que les aménagements
prévus ne soient achevés.
n Programme
Ensuite, nous remonterons dans le temps. Nous sommes
allés chercher dans nos archives de vieux numéros de Para­
contact et vous serez étonnés de voir les changements subis par notre magazine. Il n’est d’ailleurs pas le seul à s’être
transformé: c’est aussi le cas de certaines personnes qui y
avaient été présentées. Nul doute que la vue de certains
articles, et surtout de certaines photos, vous fera sourire.
Rien ni personne n’est épargné par le temps qui passe.
n Menu 1
Fromage frais du Napf mariné,
avec légumes grillés et roquette
Médaillon de veau en croûte aux herbes
et au poivre, gnocchis aux épinards et légumes
d’automne
Peu nous chaut, puisque l’important est de prendre part,
avec vous tous, à une belle fête, nostalgique et magique à
souhait. Comme d’habitude, nous débuterons par un apéritif dans l’aula du CSP, où diverses attractions nous atten-
Tiramisu pommes-chocolat
12 h 00Brève allocution suivie de l’ouverture
de la salle (libre choix des places)
n Menu 2
dès 12 h 30Repas en commun
avec intermèdes
récréatifs
Fromage frais du Napf mariné,
avec légumes grillés et roquette
Tofu à la Stroganoff, gnocchis aux épinards
et légumes d’automne
16 h 45
Résultats du
concours
17 h 00
Tiramisu pommes-chocolat
dront. Vous pourrez admirer, comme cela se fait à notre
marché de Noël en novembre, les chefs-d’œuvre exposés
par des personnes en fauteuil roulant et découvrir ainsi de
merveilleux talents. Libre à vous, bien entendu, d’acheter
l’une ou l’autre de ces créations artistiques ou culinaires.
10 h 00
Accueil et apéritif
Début du programme pour enfants
à l’accueil (prière de venir reprendre
vos enfants à 12 h 00)
Clôture officielle
du programme
n Talon d’inscription
Des moments enchanteurs nous attendent dès l’apéritif,
grâce à la surprenante dextérité de Franz Fritz (Martin Soom)
et d’Eugène Bonjour, son assistant «prestidigitationnel».
Laisser la magie opérer est une expression qui prend ici
tout son sens. Tous deux nous présenteront aussi, pendant
le repas, leur spectacle de magie «Franz Fritz Zaubershow».
Martin Soom est, pour nous, presque une vieille connaissance, puisqu’il nous a déjà ébahis maintes fois par ses tours
de passe-passe. En point d’orgue final, la réponse du con­
cours nous sera révélée et Hollister, notre nouveau sponsor
principal, remettra aux gagnants les divers prix.
33e Fête centrale de l’Association suisse des paraplégiques
Nom
Prénom
Rue
NPA, Localité
Courriel
Date
Signature
Nom des personnes accompagnantes
Nous nous réjouissons à la perspective de partager avec
vous de merveilleux moments magiques et nostalgiques.
Au besoin, un programme pour enfants sera organisé de
10 heures à 12 heures, lors de l’apéritif.
Je commande les cartes de fête suivantes (elles seront envoyées environ deux semaines avant la manifestation)
Nombre de cartes de fête
Nombre de cartes de fête pour enfants
CO de la Fête centrale de l’ASP
participent au programme enfants
Choix du menu
35
12 · Paracontact 2/2015
Nombre de menu 1
Nombre de portions enfants menu 1
Nombre de menu 2
Nombre de portions enfants menu 2
Clôture des incriptions: 17 août 2015
À retourner à: Association suisse des paraplégiques, Culture et loisirs
Kantonsstrasse 40, 6207 Nottwil, tél. 041 939 54 24, [email protected]
13 · Paracontact 2/2015
Âge
pour fêter les 35 ans de l’ASP
Quoi de plus approprié qu’un «Magic Monday» pour
célébrer un jubilé? Le 27 avril 2015 fut une journée
riche en surprises, pleine de délices et parsemée de
vi­sages radieux et étonnés. Tôt le matin, nous ac­
cueil­lî­mes les employés du CSP avec des pralinés aux
grai­nes, faits maison. À midi, les tours originaux et
l’adresse du magicien Martin Soom émerveillèrent les
convives du restaurant du CSP qui savourèrent en­
suite un délicieux gâteau saupoudré du refrain «Happy
Birthday» de Stevie Wonder. Et pour clore cette jour­
née de fête, les collaborateurs de l’ASP se réunirent
autour d’un copieux barbecue.
Pas étonnant que les ouvrières demandèrent à Urs Styger
de leur fournir un petit remontant pétillant, accompagné
d’un morceau de pizza. Ce ne fut pas une soirée de tout
repos, mais l’on s’amusa bien!
n ASP – Agence Sourires et Pralinés
La magie et les sourires égayèrent aussi le repas de midi de
ce 27 avril. L’artiste prestidigitateur Martin Soom passait
de table en table pour faire disparaître, sous les yeux ébahis des convives, des pralinés qui se métamorphosaient en
fleurs, et des fleurs qui devenaient des pommes. Dans un
astucieux tour de cartes, il rebaptisa l’ASP qui n’était plus
Dégradation de l’état
de santé et rente
Au fil des ans, la dégradation de l’état de santé de
nom­breux paralysés médullaires leur impose de ré­
duire leur activité professionnelle. La question de l’im­
­pact de l’altération de l’état de santé et de la réduc­
tion du temps de travail qui s’ensuit sur les prestations
des assurances sociales se pose alors. Pour qu’un
état de santé qui s’est dégradé conduise à une au­g­
mentation des rentes d’invalidité versées par les as­
surances sociales, un certain nombre de conditions
que nous vous exposons ci-après doivent être rem­
plies.
n Conditions s’appliquant à
l’assurance-invalidité
«L’ASP a 35 ans aujourd’hui et pour fêter cet anniversaire,
nous aimerions t’offrir un petit sac de pralinés bien sur­
pre­nants», expliquait-on aux employés venus travailler le
27 avril. Ils regardaient ces boules d’argile, de terre et de
graines de fleurs des prés avec un air quelque peu déconcerté, car elles n’étaient évidemment pas aussi alléchantes
que les truffes d’un grand chocolatier. Il suffisait de préciser qu’elles n’étaient pas destinées à la consommation
mais à l’embellissement des jardins et balcons, pour voir se
dessiner de larges sourires sur les visages. Gageons que les
couleurs des parterres et jardinières inciteront leurs propriétaires à participer au concours en envoyant de superbes
photos.
n Prosecco et biscotos
Ces petits cadeaux un peu spéciaux, 3500 pralinés au total, ont été fabriqués et emballés avec amour par des collaboratrices de l’ASP. Ce qui s’annonçait être une soirée
sympa entre collègues se transforma en séance de musculation. Pétrir l’argile, la terre et les graines de fleurs, rouler les boulettes en veillant à leur donner une belle forme
sphérique réclamait de la patience, tout en sollicitant d’une
manière inhabituelle les muscles des doigts et des bras.
14 · Paracontact 2/2015
l’Association suisse des paraplégiques mais l’Agence Sourires et Pralinés. Il fit son numéro avec beaucoup d’esprit
et de charme, et des rires ou des applaudissements fusaient régulièrement ici ou là dans la halle des rencontres.
n Un régal du début à la fin
Que serait un anniversaire sans gâteau? C’est également
ce que pensa l’ASP en décidant qu’un bon dessert, joliment
décoré, ne devait manquer sous aucun prétexte. Le large
buffet où s’alignaient de belles parts de gâteau fut très
ap­précié. Les 450 morceaux partirent «comme des petits
pains» et, parfois, on nous les arracha presque des mains.
L’ambiance festive était également accentuée par la joyeu­se
chanson d’anniversaire de Stevie Wonder que l’on passait
de temps à autre.
Les collaborateurs de l’ASP n’ont pas seulement partagé
«leur» anniversaire avec les autres employés du groupe, ils
l’ont aussi célébré ensemble, réunis dans la soirée autour
d’un barbecue, après une dure journée de travail.
Antonia Tanner
Conseils juridiques
Nouvelles de l’Association
Des moments magiques
L’assurance-invalidité (AI) fait une distinction entre les per­
sonnes qui perçoivent ou non une rente. Si aucune rente
n’est encore allouée, la personne assurée doit remplir les
conditions légales ouvrant droit à une rente pour pouvoir
y prétendre. Cela suppose que la capacité de gain de la
personne assurée ne peut être ni restaurée, ni maintenue
ou améliorée par des mesures de réadaptation raisonnable­
ment exigibles. De plus, la personne assurée doit présenter
une incapacité de travail de 40 % au moins pendant une
année, sans interruption notable, et, à l’issue de cette période d’un an, subir, par rapport au salaire qu’elle aurait pu
escompter si elle n’avait pas été handicapée, une perte de
revenu d’au moins 40 %, autrement dit présenter un degré d’invalidité de 40 % au moins. C’est donc au bout d’un
an seulement que la détérioration de l’état de santé et la
réduction de la charge de travail déploient leurs effets sur
la rente.
Si la personne assurée touche déjà une rente, elle peut, en
cas de péjoration de son état de santé débouchant sur une
réduction de son taux d’occupation, présenter à l’office
AI une demande de révision. Celle-ci établira de façon
plau­sible que le taux d’invalidité de l’intéressé a subi une
modification susceptible d’affecter son droit à une rente.
Pour ouvrir droit à une rente plus élevée ou à une rente
entière, il faut donc, d’une part, que l’aggravation de l’état
de santé soit étayée par des certificats médicaux et, d’autre
part, que la réduction du temps de travail conduisant à
une diminution du revenu apparaisse crédiblement comme
une conséquence nécessaire de la détérioration en question. Même si les critères pour juger de la crédibilité ne
sont pas extrêmement stricts, il est bon de joindre à la demande de révision un rapport médical attestant clairement
de la détérioration de l’état de santé intervenue depuis
la dernière décision de rente et en donnant les rai­sons.
Par ailleurs, les décomptes de salaire serviront à établir la
15 · Paracontact 2/2015
­ iminution de revenu enregistrée. À défaut de pouvoir les
d
produire, il conviendra de transmettre une copie du con­
trat de travail modifié. La diminution de la capacité de
gain sera alors prise en compte uniquement si elle a duré
au moins trois mois sans interruption nota­ble, et au plus
tôt pour le mois où la demande de révision est présentée.
Une disposition spéciale s’appliquera si la rente avait été
supprimée du fait de l’abaissement du degré d’in­validité.
Dans le cas où l’assuré présente à nouveau, dans les trois
années qui suivent, un degré d’invalidité ouvrant droit à
une rente en raison d’une incapacité de travail de même
origine, on déduira de la période d’attente d’un an les
­pé­riodes ayant précédé le premier octroi.
n Conditions s’appliquant
à l’assurance-accidents
L’augmentation de la rente d’invalidité de l’assurance-­
accidents nécessite le dépôt d’une requête en cas de mo­
difi­cation importante, c’est-à-dire de 5 % au moins, du de­
­gré d’invalidité de la personne assurée. Le taux d’invalidité
minimal pour le versement d’une rente d’invalidité est fixé,
quant à lui, à 10 %.
La personne assurée demandant une ré­vision auprès de
l’assurance-accidents devra justifier l’aug­­mentation de son
taux d’invalidité. Il lui appartiendra donc de fournir les
preuves de la diminution de son revenu, tout en démontrant que celle-ci résulte bien de problèmes de santé. Par
ailleurs, il devra être établi avec une vraisemblance prépondérante que l’altération de son état de santé provient
effectivement de l’accident initial. Si l’assuran­ce-invalidi­té décide de modifier une rente à la suite d’une procédure
de révision, l’assurance-accidents révise elle aussi d’office
la rente d’in­validité ou la rente complémentaire octroyée
par ses soins.
n Conditions s’appliquant à
la prévoyance professionnelle
La prévoyance professionnelle reprend à son compte le taux
d’invalidité appliqué par l’assurance-invalidité. Par conséquent, en cas d’augmentation de la rente de l’assuran­­ceinvalidité, la rente de la prévoyance professionnelle se
verra, elle aussi, adaptée.
L’équipe des juristes de l’Institut de conseils juridiques
vous aidera volontiers si des problèmes se posent dans le
cadre des révisions de rentes.
Yves Minnier, avocat
Médecine et sciences
Médecine et sciences
Reprendre le travail
dans un esprit positif
J’ai consacré mon mémoire de master à l’Université
de Lucerne à «l’influence exercée par l’état d’esprit
personnel sur la réinsertion des personnes paraly­
sées médullaires dans le monde du travail». L’étude
s’est focalisée sur les positions propres aux personnes
directement touchées, mais aussi aux employeurs et
aux collaborateurs – un maillage relationnel aux zones
de tension multiples.
n Le choix du sujet et ses raisons
Une grande partie des paralysés médullaires de Suisse font
partie de la tranche d’âge des actifs et de récentes recher­
ches montrent l’importance de la vie professionnelle pour
ces personnes, tout comme pour l’ensemble de la société.
Notre culture accorde une grande importance au travail,
en raison de l’estime qu’il procure et du fait que la profes­
sion est constitutive de l’identité des individus. Nombre
de personnes puisent dans leur activité professionnelle une
con­fiance en soi, une satisfaction et un certain amourpropre salutaire qui se répercutent aussi sur leur entoura­ge.
De plus, l’activité lucrative permet souvent de maintenir
son niveau de vie. Les personnes inemployées re­présentent
pour l’économie une perte en termes de connaissances
techniques et de rendement. Par ailleurs, la communauté
doit dépenser des milliers de francs en assurances pour le
chômage ou l’invalidité et autres prestations de soutien
que l’exercice d’une activité professionnelle réduirait d’autant.
Les ouvrages spécialisés décrivent de nombreux facteurs
ayant un impact positif ou négatif sur le réemploi d’une
personne frappée de paralysie médullaire. En font partie,
entre autres choses, la formation scolaire, l’âge, le temps
écoulé depuis la survenance de la paralysie médullaire, le
sexe, les indemnités financières versées par les assurances
ainsi que les facteurs psychologiques. Cette dernière caté­
gorie, dont l’état d’esprit personnel fait partie, se révèle
particulièrement importante. Mon travail décrit l’état d’es­
prit comme «une attitude mentale qui reste constante sou­
vent de façon prolongée, mais qui peut aussi se modifier
en fonction de la situation». Cette attitude mentale est for­
gée par l’expérience, le savoir et les sentiments et pousse
à réagir de différentes façons.
n Résultats
Les résultats de mes investigations montrent que, jusqu’ici,
la recherche a peu exploré l’influence de l’état d’esprit per­
­sonnel sur le retour à la vie active des paralysés médullaires. Sur les 1600 études scientifiques passées en revue,
seuls quatre travaux abordaient ce sujet et mettaient en
exergue les paramètres ci-après.
État d’esprit favorable au travail
– Attitude optimiste et décidée face à l’embauche
– Attitude positive face aux restrictions causées
par la paralysie
– Aptitude à planifier la vie future
– Aptitude à se canaliser sur les choses qui sont
encore possibles
– Perception du travail comme un enrichissement
de l’existence
– Conviction que le retour au travail se fera
– Perception de la reprise du travail comme
un retour à la «normalité»
État d’esprit défavorable au travail
– Idée que la limitation fonctionnelle empêche
tout travail
– Appréhension du retour à son poste de travail
– Doutes sur le caractère suffisant de ses
performances de travail
– Attitude pessimiste face au retour à la vie active
– Travail vécu par le passé comme une expérience
négative
– Préjugés sur l’attitude défavorable des
employeurs à l’égard des paralysés médullaires
– Dévalorisation du travail comme faisant partie
des vicissitudes de la vie
– Escamotage de la question du travail en
repoussant le sujet dans un avenir lointain
Les ouvrages spécialisés estiment que les différences psychologiques jouent un rôle prépondérant. Dans ce con­
texte, une attitude optimiste et décidée est un facteur clé.
Par ailleurs, les personnes qui s’attendent à retourner à
leur poste de travail et qui le souhaitent ont en général
plus de facilité à être réintégrées que celles qui n’ont pas
de telles attentes et aspirations. Il paraît également essentiel de se canaliser sur les possibilités qui s’of­frent plutôt que de déplorer ce qui n’est plus. Selon moi, cette capacité aussi est caractéristique d’une attitude optimiste.
L’attitude de l’employeur semble, pour sa part, exercer un
impact considérable sur le retour à l’emploi. Il faut toutefois noter que les ouvrages spécialisés n’analysent pas
en détail l’état d’esprit personnel de l’employeur.
une nouvelle campagne de sensibilisation est nécessaire
pour accroître l’acceptation à l’égard des personnes frappées de handicap. À cet effet, le lobbyisme peut s’avérer
utile, car la politique joue un rôle clé. En effet, la législation et la révision constitutionnelle sont autant de moyens
permettant de mettre en place des prescriptions devant
être respectées par les employeurs et les salariés. Une politique qui soutient l’intégration des personnes handicapées influe sur la manière dont ces dernières sont perçues
dans la population et favorise du même coup leur acceptation et leur égalité de traitement. Ce processus devrait
être amorcé dès l’école. Quant au changement de l’état
d’esprit personnel des intéressés eux-mêmes, il peut être
encouragé par une information ciblée, par un soutien actif et par la formation. Comme le confirment les ouvrages
spécialisés, l’attitude personnelle (tout comme la manière
dont elle est perçue) influe considérablement sur d’importantes décisions prises au cours de la vie (par exemple, le
retour dans le monde du travail), que ce soit chez les personnes handicapées ou non. Il serait utile que les médias
tels que la télévision, la radio, les magazines, etc. s’intéressent beaucoup plus aux personnes paralysées médullaires et publient régulièrement des articles sur ce groupe
cible. Le lance­ment de campagnes pourrait également servir à impulser à la fois chez les employeurs et chez les collaborateurs une attitude positive à l’égard des paralysés
médullaires.
Le recours à un «job coach», appelé aussi coordinateur en
insertion professionnelle, est une stratégie d’accompagne­
ment. Ce spécialiste au bénéfice d’une formation spécifique
pour assister les candidats au placement en entreprise peut
influer positivement sur l’état d’esprit de toutes les parties
impliquées. Il contribuera, par exemple, à éviter certains
mal­entendus en apportant les explications voulues; il initiera au besoin des adaptations du poste de travail et s’em­
ploiera à minimiser les incertitudes et les craintes du côté
des employeurs et des employés.
n Conclusion
Le fait d’avoir des idées personnelles sur la question ne peut
toutefois masquer l’indigence des enseignements donnés
par la recherche sur l’état d’esprit personnel dans le con­
texte de la réinsertion dans la vie active des paralysés médullaires. Par conséquent, d’autres études s’avèrent indispensables pour combler cette lacune.
n Les enseignements pratiques
Pour que l’insertion au lieu de travail soit un succès, plusieurs aspects doivent être considérés. Au niveau politique,
16 · Paracontact 2/2015
17 · Paracontact 2/2015
Susanne Morach,
Transfert de connaissances appliqué
Médecine et sciences
Médecine et sciences
Thérapie cellulaire
en cas de paralysie médullaire
La presse non spécialisée se fait régulièrement l’écho
de traitements miracles à base de cellules-souches.
Jusqu’ici, les études sérieuses montrant comment ce
type de cellules pourrait être utilisé pour traiter les
paralysés médullaires faisaient toutefois défaut.
La première étude clinique à base de cellules-souches neurales effectuée sur des blessés médullaires traumatiques
nous donne l’occasion de faire le point sur cette question.
Les résultats montrent manifestement que de tels traitements peuvent être réalisés de manière sûre et ciblée, mais
leur efficacité thérapeutique s’avère toutefois encore insuffisante. La relative sécurité mise en évidence dans le
cas de la transplantation de cellules-souches permet dorénavant de planifier d’autres études utiles sur des patients.
n Recherche translationnelle:
rêve ou réalité?
Pr Dr en méd.
Armin Curt
La translation, c’est-à-dire la transposition de constatations et de résultats de recherches effectuées sur des animaux pour élaborer des applications thérapeutiques ré­
elles destinées aux patients, est l’un des défis majeurs de
la médecine. La recherche translationnelle au profit des
patients atteints de paralysie médullaire comporte de nom­
breux obstacles. Le premier, propre à toute nouvelle forme
de traitement, est celui de la sécurité. Jusqu’ici, l’efficacité thérapeutique sur ce type de patients de nouveaux
traitements mis au point sur des animaux n’était pas prédictible de façon fiable. De fait, l’éventuelle efficacité et
l’utilisation appropriée sur des patients ne peut se vérifier
qu’au moyen d’études cliniques. Or, la réalisation d’études
ou de traitements de ce type nécessite de pouvoir garantir la sécurité des patients lors de la mise en œuvre de nouvelles thérapies.
n Cellules-souches pour traiter
la paralysie médullaire:
nécessité ou simple agitation?
Les blessures médullaires engendrent des kystes post-traumatiques sur la moelle épinière qui correspondent aux
zones médullaires où toutes les cellules nerveuses ont disparu. Cela veut dire que la moelle épinière subit effective­
ment une perte massive de substance/cellules d’ampleur
variable. La physiothérapie ou les médicaments ne pouvant
combattre cette déperdition cellulaire, l’emploi de cellules-­
souches apparaît comme une possibilité d’y remédier et,
dans de nombreux cas, c’est même la seule façon de géné­
rer à nouveau une conduction et une fonction de la moelle
épinière. Contrairement au cerveau, la moelle épinière est
18 · Paracontact 2/2015
un organe conducteur très compact qui ne peut compenser une section complète ou partielle par le biais d’autres
systèmes nerveux. En cas de rupture du «faisceau de câ­
bles», traiter le cerveau ou la moelle épinière au-dessous
de la lésion reste dénué d’effet, faute de pouvoir établir
une liaison efficace. La thérapie à base de cellules-souches
est donc une approche pour faire un pont au-dessus des
zones lésées et redonner au système nerveux la possibilité
de rétablir la liaison entre le cerveau et les extrémités du
corps (bras et jambes).
n Transplantation de cellules-souches
dans la moelle épinière lésée:
faisabilité?
Le centre des paraplégiques de la clinique universitaire
Balgrist a conduit, au cours des trois dernières années, la
première étude au monde portant sur une transplantation de cellules-souches dans la moelle épinière chez des
patients atteints de paralysie médullaire à la suite d’un
accident.
Le groupe international étudié incluait douze patients pou­
vant être examinés au moins six mois ou un an après leur
paralysie médullaire. Entraient en ligne de compte des patients atteints en premier lieu d’une paralysie médullaire
sensitivo-motrice complète; la seconde cohorte de patients
présentait, quant à elle, une paralysie motrice complète
doublée d’une paralysie sensitive incomplète. Cette étude
a été cau­tionnée et surveillée de très près par Swissmedic
et aussi par la commission d’éthique du canton de Zurich.
L’équipe de l’étude se composait de médecins (neurologues,
spécialistes de la paralysie médullaire, neurochirurgiens
expérimentés dans le traitement des maladies spinales et
confrères orthopédistes pour la stabilisation et l’opération
de la moelle épinière) ainsi que de physiothérapeutes et
d’ergothérapeutes. Le suivi des patients était minutieux
puisque ceux-ci ont été examinés au moins huit fois en
l’espace d’un an par les membres de cette équipe.
Avant d’être traités, les patients nord-américains et euro­
pé­ens inclus dans l’étude ont fait l’objet à deux reprises
d’examens cliniques, neuroradiologiques et neurologiques
poussés, destinés à garantir la stabilité de leur état cli­­ni­que et l’absence de possible régénération spontanée. Ce
n’est qu’ensuite que la transplantation chi­r­urgicale de cellules-souches dans la moelle épinière ouverte a été effectuée. Au total, 20 millions de cellules-­souches ont été trans­
plantées à parts égales juste au-dessus et juste au-dessous
de la lésion, dans la moelle épinière présentant un aspect
normal.
n Transplantation de cellules-souches
dans la moelle épinière lésée:
sécurité?
Le maillage serré des examens cliniques et techniques très
intensifs effectués a montré que, dans son ensemble, le
traitement peut être considéré comme sûr, tant au niveau
de l’opération en soi que de la procédure. Aucun des patients, que leur paralysie soit complète ou non, n’a enregis­
tré de modification substantielle au niveau de la hauteur
de la lésion ou subi, du fait de la transplantation de cellules, de pertes conséquentes sur le plan clinique dans le
segment situé au-dessus de la lésion. De même, les patients
atteints de paralysie médullaire sensitive incomplète n’ont
pas accusé de pertes significatives des propriétés sensitives au-dessous de la lésion. Aussi bien la procédure opérationnelle, c’est-à-dire l’intervention en soi avec la mise
à vif de la moelle épinière et la transplantation dans celle-­ci
des cellules-souches, que la rééducation et les soins ultérieurs ont pu être réalisés sans complications notables
chez les patients.
n Transplantation de cellules-souches
dans la moelle épinière lésée:
efficacité?
Les prescriptions strictes émanant des autorités médicales
(Swissmedic) ont permis jusqu’ici de réaliser de tels traite­
ments uniquement sur des patients atteints de paralysie
n Lésion traumatique de la moelle épinière
Formation d’un kyste, là où le tissu nerveux a disparu
dans la moelle épinière
Racines spinales des nerfs moteurs
dégénérescentes
Racines
nerveuses
Cellule gliale activée/macrophages
Myéline
Dégénération de la myéline
Dégénération axonale
Axones intacts
Colonne de motoneurones
intactes
Cette étude de phase I (dont le but primaire est d’examiner la sécurité des patients sur le plan clinique) a démontré la faisabilité du traitement ou, plus exactement, de la
transplantation de cellules-souches dans la moelle épiniè­re,
ce qui ouvre la porte à d’autres études dans ce domaine.
D’ores et déjà, une étude de phase II a été lancée pour
l’heure aux USA (le Canada devrait suivre), afin de traiter
avec des cellules-souches des patients atteints de paralysie
médullaire haute. Son objectif – à présent que l’étude zurichoise a apporté une réponse à la question de la sécurité – est d’obtenir une meilleure efficacité thérapeutique
en augmentant la dose de cellules utilisée. Cette étude en­
­tend à la fois accroître la sécurité dans le cas de lésions mé­
dullaires cervicales et améliorer l’efficacité, grâce à l’aug­
­­mentation du nombre de cellules-souches transplantées.
n Conclusions
Les thérapies à l’aide de cellules-souches ne constituent pas
encore une technique suffisamment éprouvée pour traiter
la moelle épinière. Les cellules-souches ne font pas de
­miracle. L’étude menée est néanmoins encourageante puis­
­qu’elle a permis de démontrer la possibilité de réaliser de
tels traitements. Jusqu’à maintenant, l’implantation de
cellules-­­­sou­ches dans la moelle épinière inspirait le plus
grand respect et cela continuera d’être le cas, même si cette
étude, réalisée sur un groupe suffisamment grand de patients, permet à présent d’envisager la faisabilité d’une
telle procédure.
Pousse axonale
Cavité kystique
Dégénérescence motoneuronale
19 · Paracontact 2/2015
n Quelle suite pour l’avenir?
Il est possible d’espérer par la suite une intensification et
une amélioration de la transplantation de cellules-souches
dans la moelle épinière à des fins thérapeutiques.
Axones
démyélinisés
Régénération axonale
médullaire très sévère. Or, c’est dans ce groupe qu’il est le
plus difficile de prouver l’efficacité thérapeutique. Néanmoins, chez certains patients, des régénérations ont pu
être constatées isolément sur des segments situés au-dessous ou au niveau de la lésion, qui ont permis d’apporter
de façon inattendue une amélioration limitée des propriétés sensitives. Il convient de souligner que, pour l’heure,
aucune augmentation de la motricité n’a pu être décelée
chez les patients. En d’autres termes, aucun d’entre eux n’a
vu la fonctionnalité des jambes se régénérer, que la paralysie médullaire soit complète ou non.
Pr Dr en méd. Armin Curt,
médecin-chef et directeur de la
clinique universitaire Balgrist
Conseils vie
Conseils vie
Voyages
et transports publics
Depuis toujours, l’Association suisse des paraplégi­
ques défend les besoins des personnes en fauteuil
rou­lant en matière de transports publics. Pour ce faire,
l’ASP est représentée par Harald Suter, collaborateur
du département Conseils vie, au sein du groupe de
travail RöV (fauteuils roulants et transports publics).
Le groupe de travail spécialisé indépendant RöV regroupe
des personnes touchées issues de différentes associations
pour handicapés ainsi que des représentants d’organismes
experts en construction adaptée. On y trouve donc des per-
cause à Berne, sur le plan politique. Par ailleurs, RöV travaille de très près avec le Bureau Suisse Transports publics
accessibles (TPA/BöV).
Pour défendre les intérêts des personnes en fauteuil roulant et à mobilité réduite, RöV collabore étroitement avec
différentes instances et prestataires de services du domaine
des transports publics. Cela permet de déceler certains obs­
tacles dès la phase de projet et d’y remédier. La transposi­
tion pratique est souvent difficile, car les lois et les ordonnances actuelles ne correspondent pas forcément à nos
exigences, la faisabilité technique n’est pas toujours évidente, sans parler des besoins d’autres usagers dont il faut
aussi tenir compte. Pour finir, il s’agit de trouver un juste
équilibre entre souhaits et coûts.
n L’action de RöV à la lumière de
l’acquisition par les CFF de nouveaux
trains Giruno pour l’axe nord-sud
Stadler Rail a été choisi pour livrer aux CFF 29 nouvelles
ra­mes automotrices baptisées Giruno (du nom de la buse
variable en romanche), utilisables sur l’axe nord-sud pour
le trafic international. Avec ce matériel, les chemins de fer
fédéraux entendent répondre aux besoins des clients, notamment en matière d’accessibilité.
sonnes en fauteuil roulant porteuses de divers handicaps.
Elles sont en fauteuil roulant électrique, pour celles présentant de sévères limitations physiques, ou en fauteuil rou­
lant manuel, pour celles atteintes de paraplégie, tétraplégie ou de restrictions fonctionnelles du bras ou de la main.
Cette diversité est le gage d’une prise en compte aussi large
que possible des difficultés et des questions que pose l’utilisation des transports publics à ce groupe cible. Le con­
seiller national Christian Lohr, lui-même en fauteuil roulant, en est membre et se fait, au besoin, l’avocat de notre
Pour que l’acquisition des nouveaux trains intègre le mieux
possible les désirs des personnes avec un handicap, une
réunion s’est tenue en 2012 entre les CFF et les représentants des commissions SöV (mal-voyants et transports publics), HöV (mal-entendants et transports publics) et RöV.
Relevons également que la compagnie ferroviaire a pris
l’ini­tiative de proposer aux associations nationales du domaine du handicap l’instauration d’un Comité consultatif
handicap des CFF.
Dès fin 2011, la commission RöV, réunie en séance, a établi à l’intention des CFF un catalogue d’exigences pour les
nouveaux trains grandes lignes axé sur les priorités suivantes: possibilité d’accès autonome, nombre de places
pour les fauteuils roulants, toilettes accessibles, aires de
manœuvre et accès au wagon-restaurant.
En substance, les exigences suivantes ont été
formulées par RöV pour les nouveaux trains Giruno:
– Montée autonome pour les personnes en fauteuil
roulant par un dispositif intégré au train
– Hauteur de quai de 55 cm: accès autonome,
sans différence de niveau en Suisse
– Hauteur de quai de 76 cm: accès autonome ou avec
dispositif d’aide à l’embarquement en Allemagne
– Hauteur de quai de 20 à 48 cm: accès avec dispositif
d’aide à l’embarquement (élévateur) intégré au
véhicule, par exemple en Italie
– Un espace pour fauteuils roulants en 1re et en
2nde classe (3 places debout plus W.-C.)
– Un compartiment multifonctionnel dans les autres
voitures, équipé de sièges relevables pour les passagers
avec pousse-pousse, déambulateur, fauteuil roulant
manuel, bagages, etc. (Il y aurait ainsi suffisamment
de places lorsqu’un groupe de personnes en fauteuil
roulant prend le train.)
– Deux W.-C. accessibles par train, placés à côté du
compartiment pour fauteuils roulants de 1re et de
2nde classe, en garantissant une liaison praticable
en fauteuil roulant entre ces deux voitures pour le
cas où l’un des W.-C. accessibles serait hors d’usage
– Wagon-restaurant accessible en fauteuil roulant
à partir du compartiment pour fauteuils roulants de
1re et de 2nde classe
Ces différents points, déposés par les représentants de RöV
auprès du Comité consultatif des CFF, ont été pris très au
sérieux par la compagnie ferroviaire. De notre côté, nous
savons que la mise en œuvre n’est pas toujours aisée en
raison des différentes hauteurs de quai, des dispositions lé­
gales, des contraintes techniques, des mesures de sécurité
relative à l’exploitation et aux personnes, etc. C’est donc
avec d’autant plus de satisfaction que nous avons constaté,
lors de la présentation des nouveaux trains prévus par les
CFF, que la plupart de nos demandes n’étaient pas restées
vaines et que les solutions envisagées dépassaient même
les normes et législations nationales et internationales.
Au printemps 2015 ont eu lieu les premières visites des
maquettes. Réalisés en bois, ces modèles ont permis de
tester à échelle réelle l’accessibilité en fauteuil roulant. Force
nous a été d’accepter certains compromis, tout en sachant
que les CFF et le constructeur du train cherchaient véritablement à répondre au mieux à nos exigences.
20 · Paracontact 2/2015
21 · Paracontact 2/2015
n Conclusion
L’exemple des trains Giruno montre bien que pour
instaurer une égalité des droits effective pour les
personnes handicapées, la simple existence de lois
et de normes ne suffit pas.
Les dispositions légales présentent bien souvent des
lacunes, car elles sont le fruit de compromis sociétaux
ou l’œuvre de personnes trop peu expertes. Il faut en
outre que le respect de ces prescriptions soit vérifié et
encadré par des représentants des milieux intéressés.
Comme l’illustre notre exemple, la collaboration préco­ce entre les CFF et le groupe de travail spécialisé RöV,
représenté au sein du comité consultatif des CFF, s’avère
payante pour les deux parties. Cette coopération, qui
s’est déroulée à l’entière satisfaction de RöV, semble
également combler d’aise les représentants des CFF.
Démonstration a été faite qu’il était possible, par le
dia­logue et l’implication des groupes de travail spécia­
lisés directement concernés, d’éliminer de futures bar­
rières dans les transports publics. Plus que la simple
application des prescriptions en vigueur, c’est l’action
commune et les échanges spécialisés avec les person­
nes touchées qui permettent d’optimiser le résultat final et, partant, d’éviter d’éventuels recours des organi­
sations représentant les personnes handicapées. Une
fois les constructions réalisées, des modifications ne
peuvent être obtenues que par les voies de droit. Cela
entraîne de longs retards et des coûts élevés qu’il est
préférable, pour toutes les parties concernées, d’éviter.
Nous sommes impatients de voir circuler, en 2019, les
nouveaux trains Giruno sur l’axe nord-sud. Nul doute
qu’ils établiront de nouveaux standards exemplaires
pour les voyageurs en fauteuil roulant et qu’ils apporteront des améliorations fondamentales sur les trains
longue distance par rapport à l’offre actuelle.
Harald Suter
pour voyageurs avec handicap
Si vous êtes domicilié en Suisse et que vous avez be­
soin d’être accompagné quand vous prenez le train,
sachez que vous pouvez faire voyager gratuitement,
dans la même voiture et dans la même classe que
vous, votre accompagnant ou, le cas échéant, votre
chien-guide d’aveugle, voire les deux à la fois.
Cette carte peut être présentée en Suisse pour l’octroi d’un
tarif préférentiel au théâtre, au musée, à la piscine, etc.,
mais cela est loin de marcher à tous les coups. Certains
domaines de ski proposent même la gratuité pour la carte
journalière de l’accompagnant.
n Informations complémentaires
Pour bénéficier de cette ré­
duction sur les transports,
vous devez posséder une
carte de légitimation pour
voyageur souffrant d’un
handicap (carte d’accompagnement), que vous pro­
duirez au moment du con­
trôle des billets. Un seul
titre de transport valide
suffira pour les deux per­
sonnes et aussi, si tel est
le cas, pour le chien-­guide d’aveugle. L’accompagnant s’en­
­­gage à aider la personne handicapée durant toute la durée du voyage, y compris pour monter et descendre du
train.
La carte de légitimation est valable sur les «lignes des entreprises de transports suisses participant au service direct». Pour obtenir des informations détaillées, contactez
le Call Center Handicap CFF. La carte de légitimation a une
durée de validité de quatre ans au plus.
n Voyages internationaux
Les titulaires d’une carte d’accompagnement bénéficient
à l’international de réductions dans la plupart des pays
européens. À cet effet, il est impératif d’acheter les titres
de transport en Suisse et de disposer d’une carte de légitimation munie d’un autocollant TCV 710.12 (trafic international).
n Comment obtenir la carte
de légitimation
Vous trouverez sur le site des CFF, sous «Téléchargements»,
toutes les informations concernant l’obtention d’une «carte
de légitimation pour voyageurs souffrant d’un handicap»,
notamment le formulaire d’attestation médicale à imprimer et à faire signer au médecin. Dûment rempli, il sera
adressé, accompagné d’une photo d’identité, au service
cantonal compétent chargé d’émettre ladite carte. Seuls
les bureaux d’émission de votre région, dont la liste figure
aussi sur le site de la compagnie ferroviaire, sont habilités
à la délivrer.
22 · Paracontact 2/2015
Voyager en fauteuil roulant sur les lignes desservies
par des voitures à plancher surbaissé
Conformément à la loi fédérale sur l’élimination des in­
égalités frappant les personnes handicapées entrée en vigueur en 2004, les CFF s’engagent à prendre des mesures
progressives afin de permettre aux voyageurs à mobilité
réduite de se déplacer en parfaite autonomie. Pour ce faire,
ils modifient progressivement le matériel roulant, l’infra­
structure et le système d’information. Les CFF développent
progressivement leur offre de véhicules à plancher surbaissé dans diverses régions de Suisse car les planchers
et les entrées surbaissés facilitent l’embarquement et le
débarquement pour tous les passagers. Si vous avez des
ques­tions à ce sujet, veuillez vous adresser au Call Center
Handicap CFF.
Monter dans un train ou en descendre
Le service «SOS - Aide en gare» est une prestation gratuite
destinée à tous les passagers qui ont besoin d’aide ou qui
sont en difficultés: les voyageurs à mobilité réduite, en fau­
teuil roulant ou ne pouvant pas voyager de façon autonome, mais également tous les enfants voyageant seuls,
les personnes âgées ou les personnes mal à l’aise dans la
foule. L’aide en gare accompagne la personne d’un quai à
un autre, vers les bus ou les taxis, tout cela de façon sûre
et sans stress. Les aides en gare effectuent chaque année,
dans leurs gilets orange ou bleu, plus de 125 000 missions.
n Informations pratiques
Commande de la carte d’accompagnement/Bureaux
cantonaux d’émission sur le site des CFF:
www.sbb.ch/gare-services
Conseils pour les voyageurs souffrant d’un handicap:
Call Center Handicap CFF,
téléphone 0800 007 102 (gratuit en Suisse)
Vous pourrez aussi obtenir de plus amples renseignements
sur la carte d’accompagnement auprès du département
Con­seils vie de l’Association suisse des paraplégiques, télé­
phone 041 939 54 04.
Erwin Zemp
Semaines de soulagement
pour tétraplégiques avec l’ASP
n Oberstdorf, 19 –26 septembre 2015
n Erfurt et Weimar, 3–10 octobre 2015
À Oberstdorf, rien que la nature environnante est un
baume pour l’âme et le corps. Les conditions clima­
tiques particulières font de ce lieu un centre de san­-­
té et de détente. Oberstdorf, la ville la plus méridio­
nale de l’Allemagne, se situe dans une large vallée
ac­cueil­lante, entourée par les Alpes de l’Allgäu. La
large gam­me d’activités qui y sont proposées en été
comme en hiver, s’adresse aux jeunes comme aux
moins jeunes, car Oberstdorf et sa région savent sa­
tisfaire tous les besoins.
Visitez avec nous le «duo classique»! Aujourd’hui ré­
solument modernes, les villes de Weimar et Erfurt,
sont aussi historiquement uniques en leur genre car
elles ont été marquées par l’empreinte d’une mul­
titude de personnalités, parmi lesquelles Goethe,
Schiller, Wieland et Herder. Ces quatre étoiles du
classicisme de Weimar, sont toujours bien présents,
tout comme les compositeurs Bach et Liszt ou le ré­
for­mateur Martin Luther, qui a étudié à l’Université
­d’Erfurt.
Ce voyage vous fera décou­
­­vrir les environs d’Oberst­­
dorf, mais aussi la ville de
Füssen et Neuschwan­stein,
un châ­­teau de conte de
fées. Louis II de Bavière y
passa son en­fance et plus
tard, il vint échapper à la
dure réalité de ce qu’il nom­
mait les «fadaises d’État» dans la solitude des montagnes.
Aujourd’hui, le château attire des visiteurs du monde
­entier. Il a d’ailleurs servi de modèle pour celui de Walt
Disney. Une excursion au lac de Forggen, tout proche, vaut
la peine car vu du bateau, le château de Neu­schwan­stein
est aussi impressionnant.
Destination privilégiée des amateurs de littérature et de
musique classique, Erfurt est aussi un régal pour les amoureux d’architecture ancienne. Au cœur de la vieille ville, le
pont des épiciers (Krämerbrücke) est aussi nommé le «Ponte
Vecchio» d’Erfurt. Seul pont habité au nord des Alpes, il
comprend 32 bâtiments résidentiels et commerciaux et in­
vite irrésistiblement à la flânerie. En plus des quelque 77
clochers, les touristes peuvent aussi suivre les traces du
passé juif. Erfurt abrite une synagogue impressionnante
ainsi qu’un ancien bain rituel juif, appelé «mikvé».
Que serait un voyage à l’Allgäu, sans la boisson préférée
des Bavarois? Spécialité régionale par excellence, la bière
coule à flots en toute occasion. Durant cette semaine, nous
aurons suffisamment de temps et d’occasions pour déguster ce breuvage mousseux. Bien sûr, il y a d’autres spécialités régionales parmi lesquelles les «Nonnafürzle» (pets de
nonne) et les «Katzegschrei» (ou «feulements de chat»). Ce
qui rappelle des bruits contraires à la bienséance sont en
réalité des beignets tout dorés alors que les cris des félins
désignent une sorte d’émincé de bœuf. Nous ne manquerons pas non plus de nous rendre dans l’un des hauts
lieux de la région: le tremplin de saut à ski d’Oberstdorf.
Le grand tremplin de Schattenberg dans le stade de saut
à ski, «Erdinger Arena», est l’un des plus importants au
monde. De la tour, vous pourrez jouir d’une vue grandiose
et vertigineuse.
Inscription
Voyage
Frais
jusqu’au 26.6.2015
en car ASP depuis Nottwil
en demi-pension
CHF 1490.– membre actif handicapé
23 · Paracontact 2/2015
La ville de Weimar jouit également
d’un passé prestigieux. Aujourd’hui,
la fondation Klassik Stiftung Weimar
comprend de nombreux musées, une
bibliothèque, des archives, des lieux
de commémoration, des châteaux et
des jardins. Le Bauhaus qui réunit l’art
et l’artisanat constitue un patrimoine
culturel majeur, tant pour la ville que
pour le monde entier.
Cette profusion d’histoire, d’art et de
cul­ture ouvre l’appétit! Les découvertes
culinaires sont aussi au programme de
notre voyage en Thuringe. Vous aurez
le plaisir de manger des «Klösse» (sorte
de quenelles de pommes de terre), des
saucisses à griller ou de délicieux gâteaux sur plaques. Une excursion dans la région viticole de
Saale-Unstrut permettra aux amateurs du «breuvage des
Dieux» de déguster les vins locaux.
Inscription
Voyage
Frais
jusqu’au 3.7.2015
en car ASP depuis Nottwil
avec petit déjeuner
CHF 1190.– membre actif handicapé
Culture et loisirs
Conseils vie
Carte de légitimation
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Hôtels
par monts et par vaux
L’an dernier, nous avons commencé à écrire aux
­hôtels figurant depuis plus de 10 ans sur notre site
Inter­net www.rollihotel.ch, que nous n’avions plus
visités depuis lors. Nous leur avons demandé s’ils
souhaitaient que leur inscription soit vérifiée à titre
gracieux.
Les demandes ont été effectuées par région. La première
phase consacrée aux Grisons s’est soldée par un nombre
éton­namment élevé de réponses, avec à la clé plusieurs vi­
sites d’établissements. Le Valais s’est montré moins em­
pres­­sé et, dans le Mittelland bernois aussi, les échos ont
été feutrés. Ce sont souvent les petits établissements qui
souhaitent que leurs données soient contrôlées et qui con­
sacrent beaucoup de temps sur place à notre inspecteur.
Hans Peter Studiger, à qui nous avons confié cette mission,
confirme cette tendance intéressante et fait sur le terrain
les expériences les plus diverses. Plus d’une fois, il a douté
des informations données par son navigateur, tant les endroits où il se rendait étaient loin de tout. En regardant la
carte qui ne le quitte pas et sur laquelle il colle une pastille orange pour chaque établissement visité, on comprend
ce qu’il veut dire. Certains de ces hôtels ou appartements
de vacances se trouvent dans des vallées que les personnes
en fauteuil roulant ne choisiraient pas forcément comme
lieu d’excursion ou de vacances. Et pourtant, c’est là que
Hans Peter a parfois fait des découvertes extraordinaires
et qu’il a reçu un accueil chaleureux.
n Le sens du dévouement
24 · Paracontact 2/2015
n Absurdités architecturales
n Bien-être et panorama
Le wellnessHostel4000, à Saas-Fee, est un bel édifice bâti
dans un endroit de rêve, dont l’architecture intéressante
s’intègre parfaitement au paysage. «Pour moi, ce fut une
révélation.» Tout l’espace bien-être est accessible. «Der­
riè­re l’établissement, le terrain escarpé descend vers SaasGrund. Un sentier des cimes passe dans cette espèce de
ravin et de la salle de repos, il arrive de voir passer une per­
­­sonne devant la fenêtre.» Les auberges de jeunesse, elles
aussi, méritent le détour. Celle d’Avenches se situe dans une
maison de maître, en dehors du village. On ne s’attend pas
à y trouver des chambres adaptées. «Mais le jardin abrite
un pavillon en bois, hypermoderne, avec deux chambres
totalement autonomes, équipées d’une loggia. Elles sont
simples mais belles. Pour un jeune couple amoureux, ce
pavillon est idéal!», s’enthousiasme Hans Peter.
n De la place pour tous
n Les hauts et les bas de l’hospitalité
Prenons Avers, tout au bout de la vallée, juste avant Juf,
le plus haut village de Suisse. «Il y a, dans ces endroits, des
noms de rues étranges comme Juppa 41, que ni les cartes
ni le navigateur ne connaissent.» Parvenu enfin à l’hôtel
après avoir longtemps erré, la porte du garage s’est ouverte
comme par magie. Le directeur de l’hôtel l’y attendait pour
le saluer. «Je n’ai jamais compris comment il avait su que
j’arrivais», s’étonne-t-il. Il a connu bien sûr quelques mésaventures. Dans un hôtel, il s’était placé devant le garage,
n’ayant pas vu où se situait l’entrée. De la terrasse, le garçon l’avait regardé sortir de sa voiture. Mais l’accès à l’hôtel est ici escarpé que, tout seul, il n’y arrivait pas. Sur la
terrasse, personne ne broncha pour venir l’aider et ce fut
un passant qui le poussa jusqu’à l’entrée. Il demanda alors
au directeur comment les personnes en fauteuil roulant
étaient censées pénétrer dans l’hôtel. En guise de réponse,
celui-ci lui demanda de le suivre. Ils prirent l’ascenseur, tra­
versèrent le cellier, le local de rangement et le réduit pour
les skis et arrivèrent alors à la porte du garage, devant laquelle sa voiture était parquée …
nel est très prévenant. Du coup, les amateurs de nature à
la fibre écolo y seront entre de bonnes mains. «Et le voyage
pour s’y rendre est lui aussi exceptionnel.»
À Avers, il avait été accueilli, rappelons-le, très chaleureusement dans le garage de l’hôtel Turtschi par Heinz Bryner.
«C’est un homme très dévoué. Cet ancien maçon a cons­
truit son hôtel au milieu des montagnes grisonnes. On
sentait véritablement qu’il mettait tout son cœur à faire
plaisir à une personne en fauteuil roulant.» L’ascenseur et
les chambres sont corrects, mais l’établissement est isolé.
Il peut néanmoins recommander cet hôtel aux amoureux
de la nature et de randonnées en Swiss-Trac, ne serait-ce
que pour le dévouement de son directeur.
n Belle Époque à Sils Maria
L’hôtel Waldhaus à Sils Maria est, lui aussi, très impressionnant et jouit d’un emplacement idyllique au milieu
d’une forêt de mélèzes. Contre toute attente, l’ambiance
y est très familiale et le style ancien de l’établissement a
été conservé. «Dans les corridors trônent encore des téléphones d’antan», nous raconte Hans Peter. «Pour le repas,
nous avons été conviés dans la salle Belle Époque; les garçons servaient en queue-de-pie et nœud papillon; sur les
tables aux nappes immaculées ne manquaient ni les services en argent ni la topette de vin. C’était sublime.» Les
gérants de cet hôtel se mettent en quatre pour contenter
chacun. Même si les chambres ne sont pas à proprement
parler adaptées, le séjour n’en reste pas moins divin.
Les hôtels des régions montagneuses semblent propices
aux rencontres particulières. C’est le cas du Bestside Hotel
& Sport, à Parpan, initialement construit pour les adeptes
du ski et du deux-roues. L’hôtel a été racheté, après sa
fail­lite, par un ancien directeur général de banque qui aurait déclaré que dans le village où il possédait un chalet,
il n’était pas question qu’un hôtel mette la clé sous le paillasson. Sa famille le gère depuis. «Ils sont très engagés et
très ouverts à tous: ils souhaitent accueillir tout le monde.»
Malheureusement, les portes ne font que 68 cm de large
et l’hôtel est un peu retiré. Mais sinon, on s’y sent très bien
et, pour sa part, il n’hésiterait pas à y passer des vacances.
Le Biohotel Ucliva à Watensburg/Vuorz est un autre de ces
établissements singuliers. Situé, lui aussi, dans un cadre
enchanteur, on y accède en zigzag par la montagne. Là
encore, les gérants sont très impliqués. C’est un écohôtel
et cela se remarque déjà aux voitures stationnées. «Il y a
surtout des Citroën et des Fiat, pas une seule Audi ou
BMW», s’esclaffe Hans Peter. Cet établissement ne répond
pas vraiment aux critères d’accessibilité, mais son person25 · Paracontact 2/2015
Mais il n’y a pas que de bonnes surprises. Il peut arriver que
l’on dise à Hans Peter, dès l’accueil, que les chambres qu’il
souhaite voir sont encore occupées, par des techniciens qui
auraient travaillé de nuit et que l’on ne saurait déranger
sous aucun prétexte. Pourtant, Hans Peter prend toujours
bien soin d’annoncer sa venue. Parfois, on lui remet la clé
et c’est à lui de trouver la chambre. Et quand il a fini, tout
le monde a disparu. Il arrive aussi que la chambre soit aux
normes, mais que pour des raisons d’agencement, les toilettes aient été placées dans une salle de bains sans porte.
En d’autres termes, il faut faire ses be­soins plus ou moins
en public. Il en avait fait la réprimande au directeur, d’autant qu’il s’agissait d’une nouvelle construction. «J’avais
bien remarqué deux personnes en train d’accrocher les décorations de Noël, mais j’ignorais qu’il s’agissait de l’archi­
tecte et de son épouse.» S’approchant de moi, la femme
claironna: «Ça c’est bien vrai, dites-­le-lui!» Les absurdités
architecturales n’ont rien d’exceptionnel, comme le montre
cet établissement de Haute-Nandaz où tout a été construit
dans le mauvais sens. «Les baies vitrées étaient orientées
sud, alors qu’il y faisait beaucoup trop chaud; côté nord,
où la vue sur les montagnes était spectaculaire, il n’y avait
qu’une petite fe­nêtre.» Il en a même parlé à l’architecte
qui, bien que lui donnant raison, a déclaré que l’on plaçait
par principe les baies vitrées côté sud.
Hans Peter trouve ces visites dans les hôtels intéressantes,
surtout pour lui qui est architecte. De plus, il aime sillonner la Suisse par beau temps, au volant de son cabriolet.
Et que des hôteliers soient surpris en le voyant se transférer dans son fauteuil roulant peut se comprendre.
Gabi Bucher
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Activités à venir
et souvenirs
n Journée Swiss-Trac au Jura
n Brasser de la bière à Thoune
L’année dernière, un groupe de personnes en fau­
teuil roulant avait déjà été initié à l’art de brasser
la bière par Martin Tschanz de chez Lerchu Bier.
Nous renouvelons cette offre cette année, le sa­
medi 29 août 2015 à Thoune.
n Voler en ULM dans le Jura français
Cette année encore, le pilote Norbert Bächler nous
donne rendez-vous dans le Jura français pour voler
en avion ultraléger. En plus des avions trike et trial,
un gyrocoptère sera également à disposition. Il est
aussi facile d’y monter que dans un trike et le confor­
table siège passager offre une vue panoramique. Vo­
ler en gyrocoptère est très agréable, car le rotor n’est
que très peu sensible aux turbulences.
Programme
9 h 00
Introduction à l’alchimie
du brassage
9 h 30 Début du brassage
12 h 15 Déjeuner des brasseurs –
bretzels et saucisses blanches
13 h 00
Poursuite du brassage
14 h 00 –15 h 00Fin du cours, en fonction du
déroulement
le 22 août 2015
Le temps, l’année dernière, nous a joué un mauvais
tour. Voilà pourquoi nous vous invitons à nouveau
pour une journée Swiss-Trac dans le Jura.
Plusieurs points de ralliement sont prévus pour cette excursion et il y a même possibilité, contre participation de
CHF 20.–, de partir de Nottwil en minibus de l’ASP. Si vous
souhaitez profiter de cette offre, à partir de Nottwil ou de
Bienne, veuillez vous inscrire suffisamment tôt. Le nombre
de places est limité. Le point de départ de cette randonnée se situe au Centre de loisirs de Saignelégier. C’est là
que démarrera notre balade en direction de l’étang de
Gruère.
n Programme de la journée
1er point de ralliement
Les vols s’effectuent de Fournet-Blancheroche, dans le Jura
français, à une vingtaine de kilomètres de La Chaux-deFonds. Vous trouverez des informations détaillées et le plan
d’accès sur www.ch/manifestations.
n Rencontre photo et présentation
8 h 00 CSP Nottwil
8 h 15 Départ pour Bienne
2e point
9 h 15 Gare de Bienne
de ralliementPoursuite du trajet en
direction de Saignelégier
3e point
10 h 15 Centre de loisirs de
de ralliementSaignelégier, 10, chemin des Sports, Saignelégier
Date
Mardi 18 août 2015
(date de remplacement: 20 août 2015)
LieuFournet-Blancheroche (F), à une ving­taine
de kilomètres de La Chaux-de-Fonds
Frais
CHF 150.– l’heure de vol en trike
CHF 170.– l’heure de vol en gyrocoptère
CHF 210.– l’heure de vol en trial
Repas de midi inclus
Participants Min. 5, max. 8
Inscription 24 juillet 2015, dernier délai
ExigencesÊtre capable de se transférer, ne pas
peser plus de 100 kg
26 · Paracontact 2/2015
Responsable
Martin Tschanz, Thoune
FraisCHF 100.–, y compris café croissant/repas de midi/bière pendant
le cours + bière brassée par les
participants, en fonction de leur
nombre
Participants
Min. 4, max. 6
Inscription Jusqu’au 28 juillet 2015
Vous trouverez des informations sur ces
événements sur www.spv.ch/manifestations.
Inscriptions auprès de Culture et loisirs,
tél. 041 939 54 24 ou [email protected]
Départ
10 h 45 Direction étang de Gruère,
du circuit la Theurre
Repas de midiAuberge de la Couronne,
La Theurre (W.-C. accessibles)
Longueur du circuit 12 à 13 km
Accompagnateurs
André et Verena Chiari
À emporterSwiss-Trac en bon état avec batteries
chargées, protection solaire, bouteille
d’eau, éventuellement chargeur, maté­
riel de réparation pour pneus, pompe
Fin
17 h 00 env. au Centre de loisirs
de Saignelégier
Places de parcCentre de loisirs
adaptées
de Saignelégier
27 · Paracontact 2/2015
du catalogue de vacances 2016
Nous aimerions, dès à présent, attirer votre atten­
tion sur notre rencontre photographique et sur la
publication de notre catalogue de vacances 2016.
Nous convions à ce rendez-vous tous nos mem­
bres et les bénévoles qui s’intéressent à nos voya­
ges, qu’ils aient ou non déjà pris part aux séjours
que nous organisons. Cet événement est parrainé
par la société Hollister.
Date
Dimanche 8 novembre 2015
Heuredès 11 h 00Apéritif et arrivée des
invités assistant au repas
12 h 00 Repas en commun
13 h 45 Arrivée des invités
n’assistant pas au repas
14 h 00 Présentation du nouveau
catalogue
Frais
CHF 40.–, apéritif et repas compris
Inscription Jusqu’au 16 octobre 2015
n Marché de Noël 2015
Nous prenons d’ores et déjà les
inscriptions des exposants pour le
marché de Noël 2015. Les person­
nes en fauteuil roulant désireuses
de présen­ter et de vendre leurs réa­
lisations artisanales, culinaires ou
artistiques peuvent s’annoncer au­
­­près de nos services.
Nous mettrons à disposition des intéressés une ou deux
tables qu’ils pourront décorer à leur guise. Il leur appartiendra d’assurer la présence à leur stand.
Le nombre d’emplacements étant limité, il est conseillé d’en
effectuer la réservation au plus vite. L’exposition aura lieu
dans la galerie du hall du CSP.
Date
Lieu
Heure
Samedi 28 et dimanche 29 novembre 2015
CSP, galerie du hall
Samedi, de 11 h 00 à 17 h 00
Dimanche, de 11 h 00 à 16 h 00
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Nostalgie
à l’état pur
Conserver les documents a du bon, comme l’a mon­
tré notre dernière opération d’archivage. Les vieilles
éditions de notre catalogue de voyages ont ravivé bien
des souvenirs de diverse nature.
Pour ma part, c’est la fabrication du catalogue qui m’est
revenue à l’esprit. À l’époque, les textes étaient dactylographiés, les photos collées ou, à défaut, des images de type
«clip art» étaient utilisées. Faire des copies à partir des originaux bloquait nos machines pendant des heures. Puis les
pages assemblées, agrafées, collées, en faisant bien attention que les pages soient dans le bon ordre, qu’aucun feuillet ne dépasse et que l’agrafeuse électrique ne surchauffe
pas. S’il advenait qu’un voyage affiche complet ou que des
informations changent, le texte était biffé dans l’original
et remplacé par la nouvelle teneur, tapée à la machine:
restait alors à photocopier la nouvelle page. Aujourd’hui,
cela paraît bien étrange, mais il n’y avait guère d’autre façon de procéder à l’époque.
n D’Orléans au Moulin Rouge
Walti Mehr se souvient, lui, de tout autre chose. Participant
de la première heure de nos semaines de soulagement pour
tétraplégiques, le tout premier voyage l’a conduit à Montreux, où ils étaient hébergés à deux dans de luxueux studios. «On aurait pu y placer bien plus de personnes, mais
c’est ainsi qu’ils avaient été mis à notre disposition.» Le but
de ce premier voyage était de déterminer si une semaine
de vacances pour tétraplégiques avec accompagnants était
réalisable. L’expérience s’étant avérée concluante, les semaines de soulagement pour tétraplégiques étaient nées.
Le voyage suivant, cette fois à destination d’Orléans, est
tout particulièrement resté gravé dans la mémoire de Walter. «Nous étions logés dans une résidence pour personnes
âgées où nous avons aussi pris le souper. Autrement dit,
nous avons mangé la même chose que les pensionnaires.
Les aliments, moulinés pour la plupart, nous ont donné
une idée de ce qui nous attendait dans nos vieux jours.»
28 · Paracontact 2/2015
Les excursions à partir d’Orléans comprenaient une sortie
particulièrement épique au Moulin Rouge, à Paris. «Il n’y
avait pas d’ascenseur: l’entrée se faisait par un escalier
de deux fois neuf marches environ, avec un palier intermé­
diaire. Nos accompagnateurs ont dû porter 20 personnes
en fauteuil roulant en haut de l’escalier. Heureusement qu’à
l’époque les fauteuils roulants électriques étaient peu répandus, sinon la mission se serait révélée impossible. Vers
minuit, nous sommes repartis pour Orléans. Notre chauffeur a raté la sortie et nous nous sommes retrouvés en rase
campagne. Le temps de retrouver la bonne bretelle et de
rentrer, il était trois heures du matin. Or nous devions nous
lever à six heures pour retourner en Suisse.» Malgré tout,
Walter garde un très bon souvenir de ce voyage.
n Raclette émaillée d’un incident
Saillon était déjà une destination appréciée et le program­me
prévoyait de manger une raclette dans un restaurant situé sur une colline. La route étroite rendait l’accès difficile
en car et pour passer, il fallut même demander de fermer
les volets de certaines maisons. «Arrivé là-haut, je me suis
adossé un peu trop fortement dans mon fauteuil roulant
et la dalle sur lequel il reposait a légèrement basculé. Je me
suis retrouvé par terre, avec un trou dans la tête.» Conclusion, le car a dû faire demi-tour pour conduire Walti chez
le médecin, qui sutura la plaie sans couper ni raser les cheveux. «Je n’étais pas tout à fait rassuré et une fois rentré,
j’ai consulté le docteur Henauer pour qu’il fasse un con­
trôle.» De fait, la plaie s’était remplie de pus et il fallut recommencer les soins. Cela n’a pas empêché Walti de retour­
ner à Saillon, qui reste une destination prisée en automne.
n Attraction chez les nomades
Il y a eu aussi ce voyage en Égypte, avec cette excursion
en jeep chez les nomades du désert. «Nous avons été hissés dans les véhicules. J’ai eu la chance d’être assis à côté
du chauffeur, alors que tous les autres étaient coincés entre
des accompagnateurs sur des banquettes transversales à
l’arrière, car il n’y avait pas possibilité de s’attacher.» Arrivé au camp, le groupe a fait sensation. «Les nomades
n’avaient jamais vu autant de fauteuils roulants et c’est
avec jubilation qu’ils nous ont poussés dans le sable.» La
nuit venant, après avoir partagé le repas du soir avec eux,
les participants ont pu admirer un ciel étoilé de toute
beauté. «Au retour, alors que nous traversions le désert
pour rejoindre la route, les chauffeurs ont subitement rebroussé chemin. Ensuite, ils ont roulé tous feux éteints en
direction de la ville.» Plus tard, ils ont expliqué au groupe
que la police arrêtait parfois les chauffeurs véhiculant des
touristes et les mettait comme ça, de façon totalement
arbitraire, une nuit au cachot. Et peu importait aux forces
de l’ordre comment les touristes regagneraient leur logis.
Par bonheur, à la seconde tentative toute la troupe est ren­
trée à bon port, malgré l’absence de lumière.
La Lituanie fait aussi partie des bons souvenirs pour Walter, même si l’hébergement dans la clinique pour paraplégiques de Palanga n’était pas optimal. Les lits y étaient telle­
ment défoncés qu’une fois allongé, il n’était plus question
de bouger, de peur de disparaître entièrement dans le creux
du sommier. Mais personne n’avait eu de séquelles et les
excursions en compagnie du docteur Biskys, directeur de
la clinique à l’époque, étaient fantastiques, même si on
les poussait simplement dans le car pour y placer les fauteuils roulants à la queue leu leu, sans aucune fixation.
n Improvisation sur toute la ligne
Comment oublier la déconvenue ressentie à l’arrivée dans
cet hôtel en Allemagne, où l’hôtelier pensait que deux personnes en fauteuil roulant et deux soignants logeraient
par chambre. Le rez-de-chaussée et le premier étage comportaient chacun quatre chambres doubles et l’hôtel était
dépourvu d’ascenseur. Qu’à cela ne tienne: «Ils sont allés
chercher partout des planches et ont fabriqué le soir même
des rampes.» À Grimetz aussi, l’hôtel posait problème, car
son ascenseur était trop étroit pour certains fauteuils rou29 · Paracontact 2/2015
lants. Il avait fallu démonter une roue pour pouvoir y caser le fauteuil roulant, en le tenant plutôt qu’en le poussant. Pendant ce temps, quelqu’un montait quatre à quatre
les escaliers pour arriver à l’étage en même temps que l’ascenseur.
n Alerte au feu
L’alarme-incendie avait retenti en pleine nuit dans l’hôtel à Seefeld et personne ne savait ce qui se passait. Le gérant, logé au dernier étage, n’avait rien entendu. Il n’y avait
ni fumée ni le moindre signe d’incendie. Du coup, les tétra­
plégiques étaient restés dans leurs chambres, un brin inquiets. Pour finir, il s’agissait d’autres occupants qui avaient
un peu trop fumé dans leur chambre. Fausse alerte certes,
mais dans le cas contraire comment ce serait passer l’évacuation en pleine nuit? «En dévalant l’escalier sur un mate­
las, je suppose … À vrai dire, je n’en sais rien», admet Walter,
qui espère ardemment que ni lui ni personne n’aura jamais
à vivre pareil drame.
Il aime aussi se remémorer les voyages au Piémont qui lui
mettent l’eau à la bouche, ou plutôt le vin faudrait-il dire,
avec les trois ou quatre dégustations organisées par semaine. «Nous avions acheté tellement de bouteilles qu’il
a fallu en cacher partout dans le car. Les toilettes étaient
pleines de caisses et le chauffeur avait ob­strué les fenêtres
par des matelas pour empêcher de voir à l’intérieur.» Pour
sûr, les quotas autorisés par tête étaient largement dépassés, mais une fois de plus ils avaient eu de la chance.
Dans le temps, l’improvisation était reine et cela avait son
charme. Aujourd’hui, bien de choses ne sont plus envisageables, pour des questions d’assurance, mais aussi du fait
de l’essor des fauteuils roulants électriques, sans compter
les exigences accrues des participants. Malgré les améliorations indéniables, Walter reste surtout nostalgique des
heures passées ensemble, par exemple à jouer au jass, un
dérivatif très prisé autrefois. «De nos jours, presque plus
personne n’y joue et c’est dommage.» Les pique-niques ef­
fectués en cours de route étaient fréquents et surtout très
conviviaux. «Quand on apercevait un bel endroit, on s’y
arrêtait et l’on sortait le grill du car.» Les voyages étaient
alors beaucoup moins élaborés et les programmes plus approximatifs: on organisait sur place, à court terme. À l’heure
actuelle, ce ne serait plus ni concevable ni acceptable. Le
professionnalisme a chassé l’improvisation, ce qui a du bon
et du moins bon, estime Walter. Mais tout bien considéré,
les semaines pour tétraplégiques restent à ses yeux véritablement une bonne chose.
Gabi Bucher
pour le portail Paraforum
René Wildi, photographe amateur et tétraplégique,
a un objectif ambitieux: il entend, avec l’aide d’autres
personnes en fauteuil roulant, explorer l’univers des
Alpes suisses pour le compte du portail en ligne Para­
forum.
n Opération «Escaladeurs des cimes»
Avec d’autres personnes en fauteuil roulant et quelques
accompagnants, je souhaite me rendre en train et en car
dans diverses stations de remontées mécaniques en montagne. L’idée est d’en vérifier l’accessibilité en fauteuil rou­
lant et de mettre à disposition les informations recueillies
sur le portail en ligne Paraforum. Ainsi, tous les usagers en
fauteuil roulant pourront se renseigner sur des excursions
en montagne dignes d’intérêt, obtenir toutes les indications voulues sur les choses à voir et aussi à savoir, notam­
ment les écueils éventuels que le périple peut réserver. Les
nombreuses photos qui accompagneront ces comptes rendus de voyage permettront à ceux qui sont tentés par l’une
ou l’autre de ces expéditions de se faire à l’avance une idée
de ce qui les attend.
n Comment cette idée a germé
J’ai toujours adoré la montagne. Ces dernières années, j’ai
constitué par exemple toute une documentation photogra­
phique sur les cols alpins de Suisse desservis par les transports publics. Au cours de ces déplacements, je me suis bien
des fois interrogé sur la faisabilité en fauteuil roulant d’une
telle virée à la découverte d’un col ou d’une montagne.
Durant ma rééducation au CSP, j’ai passé moi-même pas
mal de temps en fauteuil puisque j’ai dû réapprendre à
marcher. Une fois ce projet bouclé, l’idée des stations de
montagne m’est venue. J’ai donc demandé à Hans Georg
Koch, qui était mon médecin chef de service du temps où
j’étais au CSP, si l’ASP était susceptible de soutenir l’opération «Escaladeurs des cimes» et j’ai reçu un écho positif.
n Signification du nom choisi
pour le projet
Le mot «cime» renvoie bien sûr au but, à la destination que
nous nous fixons. Le terme «escaladeur» revêt un certain
dynamisme qui souligne que les personnes en fauteuil rou-
lant ne doivent pas se laisser entraver et renoncer à un
objectif de ce type. J’admets que le vocable «opération» a
un côté militaire, dû peut-être à mes séjours prolongés
dans l’armée avant mon accident. Mais, de fait, une telle
entreprise présente des aspects militaires, car vouloir rejoindre par les transports publics un sommet alors que l’on
est en fauteuil roulant exige des préparatifs d’une grande
minutie, ne serait-ce que pour réserver les dispositifs élévateurs dans les gares. Faute de quoi vous restez en rade
en chemin et le voyage se termine avant même d’avoir
commencé.
n Nombre prévu d’«escalades
des cimes»
Leur nombre dépendra de l’engouement que suscitera ce
projet. Pour l’instant, nous sommes partis une fois, à titre
d’essai, au Rigi. Le compte rendu et les photos correspondantes sont sur Paraforum depuis juin. Dans l’idéal, nous
espérons pouvoir publier, dans la durée, au moins un but
d’excursion attrayant par mois, en fournissant toutes les
informations qui nous paraissent utiles.
Apéritifs
en Appenzell
C’est déjà presque une tradition: la réunion de prin­
temps des responsables CL des clubs en fauteuil rou­
lant est l’occasion d’un voyage qui, cette année, a
com­mencé aux aurores pour certains. Parti de Leytron,
le car de l’ASP affrété par Buchard Voyages est passé
prendre d’autres participants à Gruyère et Egerkingen
pour amener tout ce beau monde à Herisau.
Peu après Egerkingen, les Romands voulaient déjà prendre
l’apéritif, mais nous avons fait la sourde oreille, car il était
trop tôt. En revanche, nous les avons abreuvés d’informations, afin d’éviter par la suite de tenir la séance en deux
langues, ce qui est toujours fastidieux. L’information des
responsables CL alémaniques, ve­nus pour la plupart en véhicule particulier, s’est faite ulté­rieurement, à Herisau. Nos
représentants du Tessin ont même bénéficié, grâce à Conny
Huber du RC Aargau, du luxe d’une traduction subséquente en italien! Les sandwiches servis en guise de déjeu­
ner ont permis de gagner du temps. Mais la ration prévue
ne suffisant pas, la brigade de cuisine a dû en con­fec­tion­
ner davantage. Ce point, assurément, devra être amélioré.
n Participation directe des personnes
en fauteuil roulant au projet
René Wildi, 50 ans; ancien enseignant gymnasial d’anglais
et de sport; naturopathe. Tétraplégie (incomplète) depuis
un accident de moto voici 17 ans. Loisirs: découvrir la Suisse
en transports publics, faire de la photographie, pratiquer le
tir à l’arc.
Informations et contact
www.paraforum.ch, [email protected]
n Encorbellements et confiseries
de St-Gall
Nous avons quitté Herisau pour nous ren­dre à St-Gall. Et
les Romands sont revenus à la charge en parlant d’apéro.
Mais là encore, nous avons dédaigné cette suggestion, car
la bibliothèque abbatiale et la cathédrale nous attendaient.
Dans ces vieux bâtiments, les divers trans­ferts ont été
quelque peu laborieux. Au final, il restait peu de temps
pour flâner dans les belles ruelles de St-Gall, y admirer les
encorbellements ou prendre d’assaut l’une ou l’autre con­
fiserie. Cette ville mérite une nouvelle visite!
n La botte secrète de Buchard
Grâce à l’aide active de nos responsables CL qui sont pour
la plupart des organisateurs de voyages émérites, tout le
monde a réintégré bien vite le car. Conny n’a ménagé ni
30 · Paracontact 2/2015
ses efforts ni son pantalon blanc pour faire de la place
dans le coffre à bagages du car, ranger les Tracs et positionner les fauteuils roulants. C’est un vrai plaisir de se dé­
­placer avec une troupe aussi serviable. Une fois tout le
monde réinstallé, plus question pour les Romands de différer encore le fameux apéritif. En tant qu’habitués, ils savaient que Buchard met du vin blanc au réfrigérateur pour
que les passagers trinquent en chemin, et ce, sans bourse
délier. Après un second apéritif pris à l’hôtel, il était grand
temps de nous mettre enfin quelque chose de consistant
sous la dent. L’émincé accompagné de délicieux röstis,
croustillants à souhait, a fait bien vite oublier le piètre encas du midi, d’autant que l’on pouvait être resservi. Le souper en commun est toujours l’occasion de vifs échanges,
émaillés d’anecdotes, de conseils et d’astuces. Chaque rencontre permet de se rapprocher et d’apprendre à mieux se
connaître. Et l’une ou l’autre parti­cularité, pour le moins
étonnante, se dévoile alors: ainsi, cer­taines personnes man­
gent leur salade de préférence sans sauce tandis que d’autres
ne boivent que leur propre café, d’une consistance si épaisse
que la cuillère tient debout dans la tasse.
n Traditions appenzelloises
Cette participation est instamment souhaitée! Tous ceux
qui souhaitent partir en fauteuil roulant à l’assaut d’un
sommet ou présenter «leur» montagne préférée peuvent
s’inscrire sur la liste des personnes intéressées en contactant Andrea Glässel de Paraforum. Une certaine souplesse
est toutefois de mise, car ces excursions, exclusivement
en transports publics, se décideront à court terme et n’auront lieu que par beau temps et bonne visibilité.
n L’initiateur de l’opération
Culture et loisirs
Culture et loisirs
Escalader les cimes
31 · Paracontact 2/2015
Le dimanche matin, la visite du musée ethnographique
était à l’ordre du jour. En route pour Stein, nous avons vu
défiler de magnifiques paysages appenzellois, encore enneigés. Au musée, les informations données aux francophones sur les différentes traditions en Appenzell étaient
assurément intéressantes et étayées. Mais les germanophones, à leur grand amusement, ont eu l’impression d’assister à une visite guidée faite à la façon de la célèbre con­
teuse alémanique Trudi Gerster. Avant de rentrer, nous
avons encore fait escale à Appenzell. Cette fois, pour l’apé­
ritif, ce sont plutôt les Suisses allemands qui étaient présents. Plusieurs participants se sont égarés dans les confiseries et une personne, pour s’être trop attardée à renifler
différents tabacs, a même failli rater le car. À chaque arrêt,
sur le chemin du retour, le car s’est délesté d’une partie de
sa cargaison, de sorte qu’à Gruyère il ne restait plus que
le chauffeur et un participant. Mieux vaut ne pas savoir
ce que les deux Valaisans ont fait du contenu du réfrigérateur. Mais généralement, il y a plus d’exagération dans
les récits que dans les actes …
Cette excursion a montré, une fois de plus, que des personnes engagées et pleines d’entrain travaillent dans nos
clubs en fauteuil roulant. C’est un sentiment rassurant et
nous leur adressons à elles toutes un très grand merci.
Gabi Bucher
Rollstuhlsport
Culture et
Schweiz
loisirs
Culture et loisirs
Médecine
des voyages
Pour ne pas risquer les premiers énervements dès
l’enregistrement et surtout éviter de rapporter d’in­
désirables «souvenirs indélébiles», il est bon de soi­
gneusement préparer ses voyages.
n Documents de voyage
Il est judicieux de contrôler suffisamment tôt que l’on dispose bien des documents de voyage nécessaires et de vérifier leur date de validité. La carte d’identité (pour l’Europe) et le passeport sont valables dix ans (cinq ans pour
les enfants). Certains pays demandent que le passeport soit
encore valable six mois après la date de sortie du territoire ou exigent un visa d’entrée. En outre, pour le cas où
il faudrait être soigné à l’étranger, il faut avoir avec soi sa
carte d’assurance-maladie et celle de membre de la Rega;
une carte de crédit peut souvent s’avérer utile dans ce
contexte. Sur Internet, www.internationalsos.com permet de consulter une mappemonde indiquant les pays qu’il
vaut mieux évier en raison de la précarité de leur système
sanitaire. Quant au site www.paraforum.ch, il permet de
voir à quelle distance de son lieu de villégiature se situe le
prochain centre pour paraplégiques.
n Vaccins
Si la contrée visitée n’est pas un pays limitrophe, il est prudent de s’informer sur les vaccinations nécessaires. Les recommandations de l’Office fédéral de la santé publique
figurent sur www.bag.admin.ch/themen/medizin. Le
site www.safetravel.ch fournit des conseils de voyage et
de vac­cination spécifiques au pays visité, avec en prime
un aide-mémoire à télécharger.
n Médicaments
Les patients traités avec des stupéfiants (morphine, mé­
tha­done, codéine, etc.) doivent disposer d’une attestation
spéciale de leur médecin pour les amener. Dans l’espace
Schengen, il faut utiliser le formulaire de l’Institut suisse
des produits thérapeutiques Swissmedic. La dose de médicaments transportée équivaut au maximum à 30 jours
de traitement. Pour d’autres pays, il existe un formulaire
de l’UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime).
32 · Paracontact 2/2015
Cette attestation est valable trois mois, comme un visa
­tou­ristique. Les deux formulaires sont disponibles sur
www.swissmedic.ch/bewilligungen.
n Aptitude à prendre l’avion
Pour les voyages en avion, les paralysés médullaires ont
besoin d’un certificat de non-contre-indication, signé par
leur médecin. L’IATA (International Air Transport Association) met à disposition des formulaires spéciaux qui peuvent
être téléchargés sur www.medicalservices.swiss.com. Le pre­
mier, le SAF (Special Assistance Form), concerne les personnes présentant des restrictions physiques ou néces­
sitant une assistance. Le second, le MEDIF (deux pages),
permet d’attester l’aptitude à prendre l’avion. Le médecin
de famille devrait également établir un certificat médical
aux personnes porteuses d’implants et de matériel d’ostéosynthèse (prothèse de la hanche, du genou; pompes,
stimulateurs, etc.). Avant le voyage veillez toujours à remplir les pompes implantées. Une liste des diagnostics médicaux peut aussi s’avérer utile, car elle permet aux autres
médecins de mieux cerner la situation médicale.
(frissons) destinés à augmenter la température corporelle
ont, eux aussi, disparu du fait de la paralysie. Il faut donc
veiller, lors de déplacements dans des zones climatiques
chaudes, à rafraîchir ces personnes de façon accrue (risque
de coup de chaleur) ou, inversement, les protéger dans les
zones froides pour éviter que leur corps ne refroidisse trop.
n Gestion vésicale
Il est conseillé de placer le matériel de cathétérisme dans
les bagages à main, car une valise peut s’égarer. Il est important de planifier correctement le cathétérisme, de pren­
dre son temps et de travailler proprement. L’emploi d’une
sonde permanente durant la journée de voyage provoque
souvent une infection vésicale qu’il est préférable d’éviter
en vacances. Pour prévenir les infections, la prise prophylactique de canneberges, Acimethin, Uvamin, etc. est une
option. Dans le tiers-monde, il faut utiliser de l’eau minérale pour humidifier, le cas échéant, les cathéters.
n Prophylaxie des thromboses et
des escarres
La position assise prolongée sans possibilité réelle de bouger accroît le risque de thrombose déjà grand chez les paralysés médullaires. Il est donc conseillé pour les voyages
(en car, train ou avion) de porter à titre prophylactique des
bas de contention et, dès le début du voyage, d’injecter
une dose d’héparine de bas poids moléculaire (Fraxiparine,
Clexane, etc.) ou de prendre un comprimé de Xarelto. Il
faut aussi penser à boire suffisamment et, en car comme
en avion, toujours s’asseoir sur son coussin de fauteuil
roulant.
n Régulation de la température
chez les tétraplégiques
En cas de lésion médullaire haute, la régulation de la température corporelle ne fonctionne plus, ou du moins plus
correctement. Les personnes ne transpirent plus et ne
peuvent plus se refroidir. Les tremblements musculaires
n Pharmacie de voyage
Emporter des quantités suffisantes
de tous les médicaments dont vous avez
besoin personnellement.
– Produit solaire, produit contre les insectes (par
exemple Anti Brumm Forte, Autan Protection Plus)
– Les personnes qui souffrent du mal des transports
(mal de mer, cinétose, nausées) doivent penser
à amener un médicament les soulageant
(p. ex. Stugeron, Itinerol B6, Torecan ou
préparations à base de gingembre)
– Médicaments pour traiter une infection vésicale
(Bactrim, Noroxine, Ciproxine)
– Médicaments pour réguler les selles
(p. ex. graines de lin, graines de plantain psyllium,
Transipeg, Movicol)
– Produits contre les refroidissements, l’irritation
des voies respiratoires, l’angine (surtout en hiver)
– Expectorant (p. ex. Ecomucil), surtout pour
les tétraplégiques
– Thermomètre et médicaments contre les douleurs
et la fièvre (p. ex. Panadol)
– Pommade pour traiter les contusions, enflures
ou foulures (p.ex. Ecofenac Gel)
– Pommade contre les brûlures (utile aussi pour
les coups de soleil)
– Matériel de pansement (compresses stériles,
bandes de gaze, bandages élastiques,
pansements adhésifs)
– Désinfectant, pincette et ciseaux
n Gestion intestinale
Prévoyez des réserves suffisantes (suppositoires, couches,
tampons obturateurs anaux, linge de rechange, etc.) et
mo­difiez suffisamment tôt le rythme d’évacuation des
selles pour que la vidange fécale ne tombe pas sur le jour
du voyage. En cas de diarrhée, protégez la peau en l’enduisant de vaseline. Les plats étrangers ou inhabituels
peuvent perturber les intestins. Les bactéries intestinales
se transmettent le plus souvent par contamination des
mains, des produits alimentaires ou des boissons. «Cook it,
boil it, peel it or leave it!», bref ne rien ingérer qui n’ait été
cuit, bouilli ou épluché. En cas de diarrhée, buvez beaucoup pour éviter la déshydratation. Si celle-ci est traitée à
l’immodium (Loperamid), la prudence est de mise, car une
constipation persistante s’ensuit souvent du fait que le
pé­ristaltisme intestinal est refréné. Les sujets sensibles aux
diarrhées pourront prendre, à titre préventif, du Perenterol.
33 · Paracontact 2/2015
Avant de partir en voyage, il est utile de consulter son médecin de famille et de se faire remettre tous les documents
voulus dûment signés ainsi qu’une ordonnance pour la
constitution de sa pharmacie de voyage.
Veillez à photocopier tous les documents et à conserver
les copies à un autre endroit que les originaux qui pourraient être perdus ou volés.
Informations complémentaires pour voyager
en fauteuil roulant:
www.paraforum.ch
www.spv.ch
Dr en méd. Hans Georg Koch
«move on» –
à titre à venir
car le chemin est le but
n CE-A de basket-ball à Worcester GBR
n Arcs et flèches pour la chasse
aux titres de CM et aux places
de quota
Les championnats de para-archerie se tiendront
du 23 au 30 août 2015 à Donaueschingen, dans
le sud de l’Allemagne. Côté suisse, nos deux ar­
chers émérites, Magali Comte et Martin Imboden,
feront partie des quelque 300 participants qui de­
vraient se qualifier pour cette compétition.
Comme dans toute année préparalympique, ces championnats du monde prennent une double signification.
Non seulement il s’agit d’une compétition à titre, mais
aussi de l’épreuve la plus importante pour s’assurer des
places de quota aux Paralympiques de 2016. Sur les 140
places disponibles pour Rio en tir à l’arc, 80 seront attribuées à Donaueschingen. Les nations feront le forcing pour y sélectionner le plus possible d’athlètes de
pointe pour les CM et il ne serait guère étonnant que
de nouveaux records du monde y soient établis.
Il y a fort à parier que Magali Comte et Martin Imboden
partiront à la chasse aux titres de CM et aux places de
quota pour la Suisse. Les deux compétitions internatio­
nales d’Almere (NED) et de Nove Mesto (CZE) ainsi que
d’autres tournois nationaux offriront, au printemps,
l’opportunité d’être sélectionné. Magali Comte tirera à
70 m avec un arc recourbé (en catégorie «Recurve Women Open») tandis que Martin Imboden s’alignera sur
50 m, avec un arc à poulies (compound), d’une cons­
truction technique plus élaborée. Tous deux seront accompagnés et suivis par l’entraîneur national Laurent
Astier et la cheffe CT Norma Strasser.
Cela vaut la peine de venir passer la journée à Donau­
eschingen et l’équipe suisse sera heureuse que ses fans
se mobilisent pour la soutenir à cor et à cri. Pour plus
d’infos, consultez le site www.donau2015.com.
Martin Wenger
Pour les douze meilleures nations d’Europe réunies
à Worcester GBR du 26 août au 6 septembre, l’enjeu
portera non seulement sur des médailles en CE-A, mais
aussi sur cinq places aux Paralympiques de 2016 à Rio.
Forte de ses bonnes performances enregistrées il y a deux
ans au CE-A de Francfort, notre équipe suisse pourra à
nouveau se mesurer aux meilleures équipes européennes.
Atteindre les quarts de finale est l’objectif affiché de
­Nicolas Hausammann, qui a repris l’an dernier l’équipe en
tant qu’entraîneur national, après lui avoir donné d’importantes impulsions de jeu dans son rôle de capitaine lors
du dernier CE-A. «Pour arriver en quart de finale, il nous fau­
dra gagner deux matches de groupe. Si nous nous hissons
parmi les huit meilleures équipes d’Europe, tout pourra arri­
ver. Tout dépendra alors de la forme du jour», explique-t-il.
Dans son groupe, la Suisse affrontera la Turquie, l’Italie, les
Pays-Bas, la Suède et Israël. Quand on sait que les équipes
adverses se composent essentiellement de joueurs professionnels, on mesure combien cet objectif est ambitieux.
La Suisse, pour sa part, compte dans ses rangs trois professionnels jouant à l’étranger.
Interrogé sur les forces et les faibles­
ses de l’équipe nationale, Hausammann
est d’avis que si l’équipe a perdu de
son lustre depuis qu’il est passé au
poste de coach, elle a en revanche
gagné en vélocité. Rapides, les jeunes
jou­eurs sont également ingénieux dans
leur déploiement. Ce mélange de for­
ces expérimentées et de jeunes équipiers reste une valeur sûre. En outre, la formation s’avère
harmonieuse sur le plan des points de classification, ce qui
est un facteur important en basket en fauteuil roulant. Il
s’agira de mettre à profit tous ces atouts.
SSFR attend avec impatience le CE-A de fin août et souhaite à l’équipe de Suisse une bonne phase de préparation,
exempte de blessures, et surtout beaucoup de succès à
Worcester!
Vous trouverez de plus amples informations
sur www.ecmw.eu.
Du 5 au 10 octobre 2015 se déroulera la seconde édi­
tion du camp sportif «move on», organisé par Sport
suisse en fauteuil roulant à Nottwil. Il est possible
d’y tester et/ou d’y approfondir différentes disciplines
sportives. Peu importe que l’on fasse partie des spor­
tifs débutants ou expérimentés, voire des «pros» – ce
qui compte avant tout, c’est de prendre plaisir à bou­
ger.
Le succès rencontré à l’automne dernier par la premiè­re semaine «move on» a
montré que ce camp de
sport méritait une place fixe
dans le programme annuel
de SSFR. Les infrastructures
de premier ordre que l’on
trouve à Nottwil et dans les
environs offrent des conditions optimales pour faire bénéficier les participants d’une activité sportive attrayante.
La convivialité sera, elle aussi, au rendez-vous car, en soirée, le programme varié laisse suffisamment de place aux
échanges.
n Les modalités de fonctionnement
Le camp comprend deux blocs de trois jours. Le matin, vous
vous adonnerez au sport principal que vous aurez choisi
et, chaque après-midi, vous opterez pour la découverte
d’une autre discipline sportive parmi celles figurant au pro­
gramme. Vous pourrez soit passer toute la semaine avec
nous, soit vous inscrire uniquement à l’un des deux blocs
proposés. Par contre, il n’est pas possible de participer à
des journées isolées. Les unités d’entraînement sont dispensées par des instructeurs expérimentés de la discipline
concernée.
n L’embarras du choix
Est-il préférable d’approfondir le sport que je pratique ou
plutôt d’en découvrir un autre? Suis-je plus à l’aise dans
un sport collectif ou individuel? La pratique d’un sport en
Le sport en fauteuil roulant …
• maintient la qualité de vie,
• renforce la confiance en soi,
• améliore l’autonomie,
• favorise l’intégration,
• prévient les complications,
• permet de prendre plaisir à bouger.
Karin Suter-Erath
34 · Paracontact 2/2015
35 · Paracontact 2/2015
pleine nature me plaît-elle plus qu’en salle? Mon point fort
est-il l’endurance ou la force-vitesse? Expérience passe
science, nous dit l’adage, et c’est justement pourquoi «move
on» permet de trouver une réponse à ce type de questions.
Les disciplines suivantes sont proposées: athlétisme, aviron,
badminton, basket, curling, golf, handbike, rugby, tennis,
tennis de table, tir à l’arc et tir sportif. La répartition en
groupes se fait en fonction des priorités indiquées lors de
votre inscription et nous ferons tout notre possible pour
satisfaire tout le monde.
n Sport suisse en fauteuil roulant
Durant cette semaine, tous les collaborateurs de l’équipe
SSFR occuperont diverses fonctions sur le terrain et épauleront les entraîneurs. C’est pour eux une occasion unique
de faire personnellement connaissance des membres présents et de recueillir des informations de première main.
Inversement, il peut être intéressant pour les participants
de découvrir ainsi les visages qui se cachent derrière les
différents noms de l’équipe SSFR.
n Inscription
Ce camp s’adresse à toutes les personnes en fauteuil roulant habitant en Suisse, quel que soit leur niveau. Il incombe
aux participants d’organiser, le cas échéant, l’assistance né­
cessaire pour les soins. L’âge minimum pour y participer
est de 10 ans et il faut, en outre, être autonome dans son
quotidien et sa communication. Les informations détaillées et les conditions de participation seront publiées sous
peu sur www.spv.ch/fr/sport_pour_tous. Pour toute question, n’hésitez pas à appeler le 041 939 54 30 ou à adresser un courriel à [email protected].
Nous nous réjouissons à la perspective d’inoubliables journées sportives!
Martina Meyer
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
Compétitions
pour le CM à Nottwil
Du 28 juillet au 2 août 2015, la Suisse centrale ac­
cueillera un événement sportif d’envergure internatio­
nale. Le cadre national suisse compte parmi les fa­
voris pour le CM de paracyclisme UCI et lors du dernier
CM, il avait remporté une médaille d’or, une d’argent
et deux médailles de bronze. En plus du suspens et
de l’excitation des courses, les spectateurs assisteront
aux festivités en compagnie de nombreuses stars du
monde sportif, politique et musical.
Le championnat du monde de paracyclisme UCI 2015 sera
à la fois une fête sportive et une fête populaire. Les courses
occupent évidemment une place centrale et tous les espoirs se portent sur des athlètes du cadre suisse comme
Sandra Graf, Jean-Marc Berset, Roger Bolliger, Tobias Fank­
hauser, Heinz Frei ou Lukas Weber, mais aussi sur la relève.
On peut s’attendre à la venue de l’ensemble de l’élite mondiale car, à un an des Jeux paralympiques de Rio, les nations tiennent à s’assurer des points pour les places de quota
internationales. L’une des figures en vue de cette scène
sportive sera sûrement Alessandro Zanardi, l’ancien pilote
de F1 qui avait perdu ses deux jambes dans un accident
et avait renoué avec la compétition sur un hand­bike. L’excellence étant donc au programme pour le sport comme
pour le divertissement, le public sera double­ment comblé.
points de vente dans la région dont la réception du CSP à
Nottwil ou l’Hôtel pour séminaires Sempachersee. Les places
coûtent CHF 67.– dans la première catégorie, CHF 49.– dans
la deuxième.
n Le 1er août avec Ueli Maurer
Pour la fête nationale, la commune de Nottwil déplacera
ses festivités du 1er août dans la Sport Arena. C’est là que
le ministre des sports Ueli Maurer tiendra son discours, mo­
ment phare des célébrations. La journée débutera dès le
matin par un brunch ouvert à tous. Le copieux buffet com­
prenant fromage, pain, viande, fruits, lait, céréales et bien
d’autres spécialités culinaires ainsi que du café et des jus
coûte CHF 29.–. Pleins d’énergie et de bonne humeur, les
spectateurs pourront alors encourager les athlètes sur la
ligne de départ et les applaudir à l’arrivée. Les compétitions feront immédiatement place aux réjouissances de la
soirée qui débuteront par l’office œcuménique des yodleurs
et se poursuivront par l’allocution du 1er août du con­
seiller fédéral et des concerts. Le chœur «Power Voices» de
Schwaigern et Marco Kunz, célèbre interprète chantant
en suisse allemand et vainqueur du petit Prix Walo, offriront du grand spectacle. La soirée s’achèvera par un grand
feu d’artifice sur le lac de Sempach. Dans le grand chapiteau,
n Le tracé du CM
Parsemé de montées abruptes et de descentes rapides et
sinueuses, le parcours sur les hauteurs de Nottwil s’avère
ardu, mais idéal pour les athlètes suisses qui veulent excel­
ler à domicile devant un public familier. Naturellement, ils
connaissent parfaitement les trois circuits et des coureurs
suisses de renom ont même eu leur mot à dire lors du choix
de l’itinéraire.
Le champion du monde en titre Heinz Frei est emballé par
ces trois circuits, surtout par le grand tour où sa catégorie courra. Ce qui s’apparentera à une torture pour certains
semble, pour lui, un régal annoncé: l’ascension de la colline de Nott­wil est exigeante et la descente, qui traverse
le village de Nottwil et mène au CSP, sera rapide et comporte des virages serrés. Dévaler les pentes à toute allure
en repoussant ses propres limites réclame une certaine témérité et un dosage subtil des dangers et de la sécurité.
Lorsqu’on lui demande si le risque d’accidents n’est pas
élevé, il se veut rassurant et affirme que les athlètes de ce
niveau savent évaluer les difficultés du tracé et connaissent
leurs propres capacités. Mais les coureurs athlétiques bénéficient certainement d’un avantage sur les sprinteurs
qui auront peu de chances de gagner.
n Nuit des variétés à Nottwil
Le deuxième élément majeur de cet événement de cinq jours
est un programme récréatif varié. Le 31 juillet, Francine
Jordi, Oeschs die Dritten et Nick P. nous feront chanter
toute la nuit tandis que Sascha Ruefer s’occupera de l’animation. Ambiance assurée! Pour Robert Arnold, président
du CO, ce divertissement nocturne agrémente parfaitement
le CM: «Le sport comme la musique sont sources d’émotions et ils nous réunissent pour que nous partagions quel­
que chose ensemble. Avec le ‹Schlager›, registre musical
très populaire, nous sommes dans l’air du temps et pouvons attirer un large public à Nottwil.» Le CO est fier d’avoir
réussi à engager trois grands artistes. Un grand chapiteau
permettra à 1000 invités d’assister à ce concert exclusif. La
vente des billets est assurée par Ticketcorner.ch et divers
Patronage
n Aux premières loges
Pour les spectateurs, les emplacements intéressants ne man­
queront pas. Certes, le sommet de la colline – l’Oberarig –
offre une excellente vue et permettra d’observer les athlè­
tes qui ont réussi à prendre de l’avance dans la montée.
Mais pour admirer le talent technique des concurrents,
mieux vaut se poster dans l’un des virages au-dessus du
village de Nottwil. Le président du CO, Robert Arnold, a
déjà exploré les lieux et déterminé l’emplacement des buvettes le long du parcours pour que le public puisse y suivre
agréablement les épreuves. La Sport Arena de Nottwil sera
certainement en liesse au moment du sprint final et l’excellent programme d’animation et de restauration comblera tout le monde.
n CM exceptionnel recherche
bénévoles pour expérience
unique!
Pendant le championnat du monde de paracyclisme
UCI, des sportifs ayant un handicap repoussent leurs
propres limites et se battent pour des médailles. Le CO
accueillera les meilleurs athlètes du monde et plus de
3000 convives et spectateurs. Pour assurer la réussite
d’un tel événement, le CO doit compter sur le soutien
actif de plus de 400 bénévoles par jour.
une place, avec une généreuse portion de macaronis des
Alpes et une part de gâteau coûte CHF 25.– (les enfants
âgés de 6 à 15 ans paient CHF 1,50 × leur âge, comme pour
le brunch). Les billets pour le brunch et/ou le repas du soir
peuvent être réservés au 041 939 60 00.
www.wm-paracycling2015.ch
Partenaires institutionnels Partenaires intégration Partenaire mobilité Partenaires connectivité Partenaires UCI
Partenaires dispositifs médicaux
Partenaires construction
PANTONE 293 C
Europcar Condensé
Nº dossier : 20120507E
Date : 15/05/2012
Validation DA/DC :
Validation Client :
36 · Paracontact 2/2015
être favorable. Il prendra le départ de la petite boucle, dans
laquelle les ascensions ont été raccourcies. Dans cette ca­
tégo­rie, tout particulièrement, les pelotons se disloqueront
pen­dant l’ascension. Les athlètes s’entendent tous à dire
que pour chacun des parcours, une tactique intelligente et
une bonne appréciation de l’ensemble de la course seront
déterminantes. Celui qui sait, par exemple, qu’il est rapide
dans les passages abrupts peut, sans souci, se laisser devan­
cer par le peloton sur le plat.
®
Bleu = grande boucle, rouge = petite boucle, vert = relais par équipes
Roger Bolliger, amputé de la jambe droite, est aussi très sa­
tisfait de ce tracé. Il redoute néanmoins les virages très
serrés à gauche de la descente car il ne peut pas contrebalancer en appuyant sur la pédale. L’athlète tétraplégique
Tobias Fankhauser pense aussi que le parcours pourrait lui
37 · Paracontact 2/2015
Êtes-vous des nôtres?
Vous pourrez nous aider sur le parcours des courses, en
participant à l’encadrement des athlètes et des invités,
en travaillant pour la restauration, aux points d’informations ou au service du stationnement. Il est possible
de venir dans la journée ou en soirée.
Inscrivez-vous directement à swissvolunteer.ch ou
con­tactez notre responsable des bénévoles Myriam
Yous ([email protected], tél. 041 939 57 85).
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
Un air de fête
des pieds pour danser?
Comme son nom l’indique, la chorégraphie de la
danse dite «en ligne» consiste à faire danser sur une
musique généralement pop ou country des rangées
de danseuses et danseurs, placés les uns derrière les
autres ou côte à côte. La troupe des «Wheels in Line»
comprend 14 personnes environ (en fauteuil roulant
ou non), unies depuis plus d’un an maintenant par
le plaisir de danser et de bouger en musique. On
s’amuse et on rit beaucoup dans cette activité qui fait
la part belle au divertissement.
n Comment tout a commencé
Jusqu’à il y a un an et demi à peu près, je n’avais jamais
songé à diriger des danseurs en ligne incluant dans leurs
rangs des personnes en fauteuil roulant. À vrai dire, une fois
terminée ma formation de professeure de danse en ligne
à la «Swiss Country & Western Dance Association», je
voulus suivre un cours de
danse en fauteuil roulant
pour m’ouvrir de nouveaux
horizons. Toutefois, cela ne
put se faire étant donné que
le cours était complet. Mais
quelques semaines après,
les événements se bouscuKarin Müntener avec Miguel Rodriguez
lèrent, car ce même groupe
et le groupe de danse en ligne
recherchait un nouveau
pro­fesseur de danse et me contacta. J’acceptai avec joie
de relever ce défi, certaine que cette aventure m’apprendrait beaucoup et m’enrichirait.
n L’exaltation de la danse en ligne
Six mois d’intenses préparatifs et quelques heures d’immersion dans un groupe de danse en fauteuil roulant pratiquant les danses standard et le quadrille ont précédé l’or­
ganisation, en novembre 2013, d’une journée découverte
de la danse en ligne. Dès la première danse, les craintes se
dissipèrent et la poursuite de ces rendez-vous dansants
s’imposa à tous comme une évidence. Nous formons à présent un groupe soudé, qui s’entraîne une ou deux fois par
mois. Certains n’hésitent pas à faire jusqu’à deux heures
en transports publics pour venir. Nous trouvons gentiment
notre place dans la famille de la danse de style country
ou en ligne et participons même à des exhibitions.
n Il y en a pour tous les goûts
Danser doit être un plaisir et chacun fait selon ses capacités. Comme ce type de danse s’exécute en cercle ou en
ligne, elle ne nécessite pas de partenaire et convient parfaitement aux personnes en fauteuil roulant. Mais nous
répétons aussi des danses en couple qui réunissent une
personne en fauteuil roulant et un piéton. La vaste palette
de figures et de musiques va du rock (ou du pop) au funk
en passant par divers styles: cha-cha-cha, polka, valse, jive,
swing. Étant seule à enseigner en Suisse la danse en ligne
à des personnes en fauteuil roulant, je découvre avec inté­
rêt à chaque nouvel arrangement s’il fonctionne comme
prévu.
Bouger, pour ne pas rouiller
«Fit à 50 ans et plus» a été lancé avec succès le 8 no­
vembre 2014, en présence d’un petit nombre de par­
ticipants. La prochaine édition de cet événement, qui
s’adresse à tous les sportifs en fauteuil roulant restés
jeunes, se tiendra le 6 septembre 2015.
Sport suisse en fauteuil roulant cible avec cette activité
tous ceux qui veulent découvrir de nouvelles disciplines ou
pratiquer avec d’autres personnes partageant les mêmes
intérêts, un sport qu’ils connaissent. De récentes études
ont confirmé ce que chacun sait: l’exercice et le sport sont
d’une importance primordiale dans notre monde civilisé.
profession, famille et loisirs vont de pair, c’est la fin de la
carrière professionnelle qui représente un tournant décisif
pour la troisième phase de vie (à partir de 65 ans). Face à
de possibles déficits causés par le recul des contacts sociaux ou un emploi du temps moins structuré, les retraités peuvent se tourner vers d’autres activités opportunes.
n De nouvelles découvertes
C’est dans cet esprit que «Fit à 50 ans et plus» propose de
se remettre un peu plus au sport et, pourquoi pas, de se dé­
couvrir une nouvelle passion. Rencontrer des complices du
même âge à cette journée de cours est un enrichissement
supplémentaire. Sous la houlette d’un encadrement pro­
fes­sionnel compétent, vous pourrez y découvrir ou redécouvrir des disciplines sportives parfaitement connues, peu
connues ou inconnues. Le programme est en cours d’élaboration. Les sports retenus seront communiqués au plus
tard fin juin, lors de l’envoi de l’invitation. Si le nombre final de participants le permet, il sera possible de choisir entre
plusieurs offres.
n Tous égaux devant la danse
n Convivialité
Je prends soin de traiter tous les élèves de la même façon,
qu’ils soient piétons ou en fauteuil. La plus grande récompense, pour moi, est de voir briller les yeux des participants
et je suis reconnaissante de pouvoir partager avec eux de
tels moments. Et qui sait, les «Wheels in Line» aideront peut-­
être certaines personnes à dépasser leurs appréhensions.
«Fit à 50 ans et plus» est une offre de sport pour tous qui
privilégie les échanges entre participants. C’est à cette fin
qu’est proposé non seulement de prendre le repas de midi
ensemble, mais aussi de clore cette journée par un souper
en commun, également compris dans les frais de cours de
CHF 60.–.
n Tout le monde est bienvenu
Nous nous retrouvons le samedi, de 13 h à 15 h, dans une
halle de gymnastique d’école primaire (adresse: Zil 12, Senn­
­wald SG). Bien desservie par les transports en commun,
elle dispose d’infrastructures appropriées (grande salle avec
par­quet en bois, W.-C. accessibles et places de parc). La
participation demandée est de CHF 20.– par séance.
Karin Müntener, professeure de danse
Photos: Esther Wyss, journaliste indépendante
au quotidien «Südostschweiz»
Karin Müntener se tient à votre
disposition pour vous fournir
de plus amples renseignements.
Mobile 077 208 21 34
[email protected]
www.speedygonchales.ch
38 · Paracontact 2/2015
Fit à 50 ans et plus
n Sept raisons –
trois classes d’âge adulte
Les raisons qui poussent à faire du sport ont, elles aussi,
leur importance. Le manuel didactique intitulé «Sport pour
adultes», qui sert de base aux cours de Sport des adultes
Suisse (esa) en dénombre sept (d’après Gabler, 2002; Lehnert et al., 2011):
– contact,
– compétition/performance,
– distraction/catharsis,
– silhouette/apparence,
– santé/forme physique,
– activation/joie,
– esthétique.
Chez les adultes, les motivations premières changent en
fonction des trois phases de vie que le manuel esa distingue:
le jeune adulte (18 –35 ans), l’adulte au mitan de sa vie
(35 –65 ans) et l’adulte d’un âge avancé (plus de 65 ans).
À l’âge moyen et avancé, le temps des plus hautes performances est déjà révolu, même si les capacités physiques
et motrices restent considérables. Alors que les exigences
sont très variées dans la phase moyenne notamment, où
39 · Paracontact 2/2015
Nous espérons que le plus grand nombre possible de mem­
bres de l’ASP mettront à profit cette possibilité de renouer
ou même d’approfondir par le sport des liens avec d’anciennes connaissances. SSFR se réjouit de vos nombreuses
inscriptions.
Thomas Hurni
Le programme Sport des adultes Suisse (programme
esa en abrégé) a été lancé par la Confédération en vue
d’en­courager le sport populaire et le sport de loisirs.
Réalisé en collaboration avec des organisations parte­
naires, esa vise à instaurer un standard de qualité uniforme dans la formation des moniteurs. Sa finalité:
créer un environnement optimal pour encourager l’ac­
ti­vité physique chez les adultes, autrement dit les plus
de 18 ans.
Informations complémentaires sur
www.erwachsenen-sport.ch
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
Qui a dit qu’il fallait
l’intégration se retire
La célèbre athlète suisse en fauteuil roulant Edith
Wolf-Hunkeler (42 ans) quitte le sport de haut ni­
veau. Sport suisse en fauteuil roulant (SSFR) perd une
multiple championne paralympique, du monde et
d’Europe, mais aussi un des porte-drapeaux de l’inté­
gration œuvrant tant pour le sport que pour la cause
des paralysés médullaires de Suisse. Depuis les an­
nées 90, l’athlète de Dagmersellen a remporté tout
ce que l’on peut gagner en athlétisme en fauteuil
roulant.
n Interview avec Edith Wolf-Hunkeler
Le palmarès sportif d’Edith Wolf-Hunkeler est impressionnant: 8 médailles paralympiques, 15 podiums aux championnats du monde et 13 médailles d’or aux championnats
d’Europe, sans parler des nombreux marathons gagnés dans
le monde entier et de ses 60 titres de championne de Suisse.
Considérée comme une athlète au talent exceptionnel,
capable de battre la concurrence internationale tant sur longue distance que
sur courte, ses extraordinaires performances lui ont valu d’être sacrée sept
fois sportive handicapée de l’année.
L’annonce de ton départ a fait grand bruit. Comment
te sens-tu à présent?
Bien. Je savais que ce moment arriverait un jour. Malgré
tout, j’ai été submergée par les émotions quand j’ai revu
les images des différentes étapes de ma carrière sportive.
Je peux à présent parler du choix que j’ai fait quand on
aborde avec moi ce sujet, que ce soit dans la rue ou n’importe où ailleurs. Cette décision, je ne l’ai pas prise du jour
au lendemain.
Ce départ prive SSFR, la fédération du
sport en fauteuil roulant, d’un important espoir de médailles pour les compétitions en Suisse et surtout pour les
Jeux paralympiques de l’an prochain au
Brésil. Sa décision a suscité de vifs regrets, car cette sportive accomplie, cette
conférencière engagée et cette mère épanouie était et reste
un exemple pour de nombreux jeunes paralysés médullai­
res. Son parcours montre de façon saisissante ce qu’il est
possible de réaliser à force de volonté, de courage et de
té­nacité. Ses apparitions publiques très remarquées ont
donné une image positive des paralysés médullaires. Il n’y
a pas que dans le sport que son départ laissera un vide.
n La santé avant tout
La décision n’a pas été facile à prendre pour l’athlète. Peu
de temps après ses prodigieuses victoires à Londres, des
problèmes de santé sont apparus. Les examens médicaux
ont révélé une inflammation du sinus sphénoïdal. Les douleurs constantes au niveau des joues et du front l’ayant
em­pêchée de suivre un entraînement intensif, elle a renon­cé en 2014 à toutes les compétitions, dans l’espoir
d’être à nouveau d’attaque en 2015 pour les championnats du monde. Mais les problèmes ont persisté, ce qui a
poussé Edith Wolf-Hunkeler à annoncer en mars la fin de
sa carrière.
40 · Paracontact 2/2015
Cette interview s’est déroulée dix jours après l’an­
non­ce de son départ qui a suscité un énorme écho
médiatique. Pas moins de trois émissions télévisées
suisses alémaniques ont évoqué la fin de cette bril­
lante carrière: le journal télévisé, Glanz & Gloria et
Sport aktuell. Stations de télévision locales, radios et
journaux ont également été nombreux à rendre hom­
mage à Edith Wolf-Hunkeler.
Combien de temps a-t-il fallu pour que la décision
mûrisse?
L’année dernière, je n’ai participé à aucune compétition et
j’ai dû prendre des médicaments très forts. J’espérais que
l’inflammation régresserait et je voulais reprendre à l’automne les entraînements intensifs pour être prête pour la
saison au printemps. Ma conviction était alors sans faille.
Mais quand je suis retombée malade, mon affect et ma raison n’étaient plus à l’unisson. Mon cœur espérait que les
choses finiraient par se remettre en place. Mais lors d’un
examen, un nouveau défaut léger de la colonne vertébrale
a été constaté. Ma raison comprit que le moment était venu.
Contrairement à mon habitude, j’ai eu du mal à annoncer
ma décision, car je la savais définitive. En faire part à Mark,
mon époux, a été le pire des moments et je n’ai pu retenir
mes larmes.
Revenons en arrière: en 1994, à la suite d’un accident
tu es devenue paralysée médullaire. Peu de temps
après, ton nom apparaissait déjà au départ des courses
et, en 1998, tu raf­lais déjà quatre médailles au CM.
Com­ment as-tu fait pour rejoindre aussi vite l’élite
mondiale?
À vrai dire, je n’en sais trop rien. Même pour moi, c’est allé
presque trop vite. J’ai toujours eu beaucoup de volonté et
c’est là sans doute un facteur décisif. Au début, j’avais de
gros problèmes au tendon et mon corps avait du mal à
s’adap­ter au rythme. Je me souviens de la toute première
course, la Gasparilla Race en Floride, sur 15 km. J’effectuais
alors un séjour linguistique de plusieurs mois dans cette
région. Franz Nietlispach et Guido Müller, qui se trouvaient
en camp d’entraînement à Tampa, m’ont amenée à cette
course. Ils m’ont montré où je devais prendre le départ,
puis ont rejoint leur point de départ. Je ne savais même pas
quel était le tracé, mais ils m’ont dit que je verrais bien. Je
me souviens d’avoir couru comme si ma vie en dépendait,
de peur de me faire décrocher. Finalement, j’ai terminé qua­
trième malgré la vive concurrence, mais j’avais pour sûr
dépassé mes limites.
J’ai aussi en mémoire la première course sur piste. C’était
un 800 m et tous me disaient que je ne devais rien lâcher
sur les premiers 100 m. Mais je n’avais pas la moindre idée
de ce que représentaient ces 100 m sur une piste. C’était
un stress total, j’avais l’impression d’avoir été jetée à l’eau
sans savoir nager. Mais les coureurs expérimentés me répé­
taient que ça irait. Effectivement, au fil du temps, la routine a fini par s’in­staller.
Pourquoi avoir choisi l’athlétisme?
J’ai découvert l’athlétisme pendant ma rééducation. À l’é­
po­que, je n’avais nullement l’impression que cela pourrait
devenir mon sport de prédilection. Puis j’ai rencontré Erwin
Zemp qui m’a encouragée à persévérer. Il m’a aidé pour
tout et m’a même confectionné des gants. C’est lui qui m’a
convaincue de me lancer dans la compétition. Le fauteuil
roulant de course m’a permis d’aller dans la nature et de
retrouver une liberté qui m’avait manqué.
Qui prenais-tu alors pour modèle?
Avant mes premiers départs, j’ignorais totalement qui faisait de l’athlétisme et avec qui j’allais me mesurer. Je venais juste de commencer et, déjà, je faisais partie de cette
élite, somme toute très restreinte. J’y ai trouvé de belles
41 · Paracontact 2/2015
amitiés, par exemple avec Louise Sauvage. Dès le début,
l’Australienne a été ma principale rivale, mais aussi ma meil­
leure amie. J’ai rencontré énormément de personnes inté­
res­santes, comme Christie Dawes, une autre Australienne,
ou la Canadienne Chantal Petitclerc. Les échanges se sont
poursuivis quand nous sommes devenues mamans, car de
tels liens d’amitié dépassent le cadre de la carrière sportive.
Que t’a apporté le sport, outre ces amitiés?
Pour faire court, disons l’expérience de la vie, même si parfois il s’agissait de pratiques extrêmes. Malgré tous les bons
moments, la pression était forte. J’ai connu tous les hauts
et les bas que le sport peut réserver. Cela n’a pas été le che­
min le plus facile, mais je le referais. Je n’ai jamais eu besoin
d’être aiguillonnée pour m’entraîner; encore aujourd’hui,
cette motivation est intacte. Ce point n’a donc joué aucun
rôle dans ma décision de me retirer.
Qu’est-ce que tu regretteras le plus?
Beaucoup de gens m’ont posé cette question et rien ne me
vient à l’esprit. J’ai savouré chaque instant, mais je vis au
présent: je ne suis pas quelqu’un qui regarde en arrière. Ce
fut une belle période, cependant tout a une fin. Peut-être
que dans 10 ans je verrai les choses autrement; pour l’heure,
tout est parfait ainsi.
Comme dans toute carrière, tu as aussi connu des
mo­ments difficiles: des chutes (Pékin), des accidents
(Assen NL), l’impossibilité de disputer les Jeux para­
lympiques de Sydney. Comment les as-tu surmontés?
Dans ces moments-là, c’est l’entourage qui est décisif.
En rencontrant Mark, mon mari, j’ai trouvé quelqu’un qui
m’aide toujours à réaliser mes rêves. C’est réciproque. Mon
ancien entraîneur, André Fries, m’a également toujours mo­
ti­vée. Après Assen, les médecins disaient que ma carrière
sportive était terminée et que je devais m’estimer heureuse
de pouvoir me mouvoir en fauteuil roulant ordinaire. Je suis
malgré tout restée positive. Fort heureusement, je n’avais
pas que le sport, car j’ai toujours gardé un pied dans la vie
professionnelle. Savoir qu’il était possible d’opter pour une
autre voie m’a toujours aidée.
La plupart des anciens de l’athlétisme passent ensuite
au handbike. Allons-nous bientôt te retrouver dans
cette discipline?
On me rencontrera dans la vie quotidienne sur un handbike, mais jamais en compétition. Ma passion, c’est la course
en fauteuil roulant et je n’ai pas l’intention d’entamer une
seconde carrière. Quand je fais quelque chose, je me donne
à fond. Je comprends tout à fait ceux qui voient dans le
Sport suisse en fauteuil roulant
Sport suisse en fauteuil roulant
Un porte-drapeau de
Actreen
Hi-Lite
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... une liberté à emporter
Cath
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... une liberté à emporter
handbike une deuxième chance, mais cela n’a jamais cons­
titué une option pour moi. Cet engin présente des avantages au quotidien, car on y est moins coincé. Il me permet
aussi de tester mes limites, mais pour moi uniquement.
tement, rien ne trahit mon activité sportive (remarque: il n’y
a ni coupes, ni médailles, ni photos des victoires). Évidemment, il lui est déjà arrivé de s’étonner que tant d’inconnus
me connaissent.
Nous avons compris que tu renonçais aux performan­
ces sportives. Pour beaucoup de jeunes paralysés mé­
dullaires, tu es un modèle, et pas seulement comme
athlète. Te verra-t-on dorénavant comme présenta­
trice, conférencière? Comptes-tu relever de nouveaux
défis professionnels?
Je suis heureuse d’avoir pu, pendant toutes ces années, dé­
velopper une activité parallèle. J’ai présenté l’élection de
Miss Suisse en 2001 avec Beni Thurnheer et l’émission télé­
visée Glanz & Gloria m’a été confiée pendant toute une
semaine. Ce sont autant de moments inoubliables. J’y ai
pris grand plaisir et j’ai apprécié que la télévision suisse
fasse appel à une personne en fauteuil roulant. L’avenir
nous dira où l’on me reverra. Je continuerai à donner des
conférences et à travailler comme modératrice. Ensuite, il
y aura certainement d’autres projets et je n’aurai pas le
temps de m’ennuyer.
Londres était pour nous un projet familial. Lorsque je suis
tombée enceinte, j’ignorais si je pourrais jamais refaire du
sport de compétition. Je disais toujours que cela dépendrait de l’enfant. Et de fait, tout a été à nouveau possible.
Ce projet familial était l’idée de Mark, lui qui est à la fois
mon mari et mon entraîneur. Pour moi, il était important
d’avoir la famille à mes côtés.
Actreen®® Hi-LiteCath
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est le cathéter à usage unique prêt à l’emploi
est
le cathéter à usage unique prêt à l’emploi
à emporter.
à emporter.
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■
■
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Une ultime question: à présent que ta brillante car­
rière sportive est terminée, quel souvenir devrions-­
nous garder de toi?
C’est une question bien difficile. Le sport est éphémère, l’in­
dividu et sa personnalité demeurent. J’espère que l’on m’aura
perçue en tant qu’être humain. Pour ma part, j’ai toujours
essayé de ne pas parler uniquement de mes médailles.
revêtement hydrophile innovant pour une
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innovant
introduction
souple et un
retrait pour
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sécurité
et de contrôle
sécurité et de contrôle
OP2231_1.15
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Tu es mariée et tu as une fille de cinq ans. Pour les
grands événements sportifs comme ceux de Londres,
ton époux et la fille étaient toujours présents. Com­
ment ont-ils accueilli la nouvelle?
Ma fille ne se rend pas vraiment compte. Quant à Mark,
il a organisé une fête surprise pour que je puisse tourner
la page en présence d’amis. Bien sûr, lorsque la nouvelle
a été diffusée à la radio, Elin a entendu mon nom et m’a
dit que l’on parlait de moi. Mais pour elle, je suis juste sa
maman et elle trouve aussi tout à fait normal que je sois
en fauteuil roulant. Cela risque de changer quand les autres
commenceront à la questionner là-dessus. Dans l’apparB. Braun Medical SA | Hospital & Out Patient Market | Seesatz 17 | 6204 Sempach | Tél. 0848 83 00 33 | [email protected] | www.bbraun.ch
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Et si Elin entamait une carrière sportive dans quelques
années, qu’en penserais-tu? Quels conseils lui don­
nerais-tu?
Bigre, je n’en sais rien. Chacun devrait pouvoir réaliser ses
rêves. Peu importe ce qu’elle fera, du moment qu’elle y prend
plaisir. Pour ma part, j’ai choisi le sport, mais toutes les pas­
sions se valent. Si elle aime le sport, je la soutiendrai. D’ailleurs, ce n’est pas parce que j’ai fait du sport qu’elle voudra
forcément en faire. En tout cas, je me garderai bien de lui
dire: «tu dois». Il ne faut jamais reporter ses propres rêves
sur les autres, car pour réussir, beaucoup d’éléments doivent
concorder. Prendre du plaisir à ce que l’on fait reste indispensable et cela ne doit pas tourner à l’abnégation. Pour
moi, dans ma jeunesse, le pire aurait été d’être séparée de
mes amis.
43 · Paracontact 2/2015
Cela m’a toujours étonnée de voir à quel point le sort d’une
personne étrangère pouvait émouvoir les gens. De parfaits
inconnus m’ont abordée pour me dire, des larmes plein les
yeux, combien ils se réjouissaient ou souffraient pour moi,
selon ce qui était d’actualité. Il ne faut pourtant jamais
ou­blier que le fauteuil roulant ne modifie pas le caractère
d’une personne. Moi aussi, je reste celle que je suis.
Un grand merci à Edith Wolf-Hunkeler pour cet entretien.
L’ASP lui souhaite beaucoup de bonheur pour cette prochaine étape qui s’ouvre à elle après le sport de compétition.
Evelyn Schmid
Sport suisse en fauteuil roulant
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®
Nouvelle
Une baignade rafraîchissante
Une vue imprenable sur le lac et les Préalpes, un en­
droit idéal pour nos loisirs! Se baigner dans le lac par
une chaude après-midi d’été, déguster un verre de vin
blanc en savourant la douce brise de la soirée ou s’a­
mu­ser entre joyeux «chibreurs».
tamment la norme SIA «Constructions sans obstacles». De
tels manquements ne peuvent que léser nos membres, des
personnes ayant un handicap, mais aussi nos aînés, des na­
geurs à mobilité réduite.
n Consignes pour les exploitants
Pour que les personnes ayant un handicap puissent aussi
goûter à de tels moments de détente à moins de dix minutes en fauteuil roulant du CSP ou du centre de Nottwil,
il fallait rendre accessibles les berges du lac jouxtant la gare,
elle-même accessible en fauteuil roulant. C’est maintenant
chose faite grâce à l’initiative de l’autorité communale de
Nottwil et au soutien de la Fondation suisse pour paraplé­
giques.
Accessible en fauteuil roulant sans l’aide d’un tiers, la baignade de Nottwil est le parfait exemple de ce qui devrait
se généraliser. Qu’il s’agisse des douches, des toilettes, du
kiosque, etc., toute l’infrastructure est adaptée aux besoins
tant des personnes en fauteuil roulant que des piétons.
Quel sentiment merveilleux! Le bâtiment annexe, entière­
ment construit en bois, abrite des W.-C. et des douches
accessibles en fauteuil roulant et il permet un accès sans
obstacles aux vestiaires.
Accéder au lac en
fauteuil roulant
L’ensemble des accès et des espaces situés autour du bâti­
ment sont également sans obstacles et une rampe en dalles
de ciment mène au lac. Grâce à la belle initiative de l’autorité communale de l’époque, un appontement accessible
en fauteuil roulant permet à nos semblables en fauteuil
roulant de profiter des plaisirs nautiques après avoir utilisé
un dispositif mobile de levage.
n Est-ce la norme en Suisse?
Malheureusement pas!
Aujourd’hui encore, en dépit des dispositions de la Constitution fédérale, de la loi sur l’égalité pour les handicapés
et des lois cantonales en matière de construction, un grand
nombre de projets de réalisation de piscine publique ne ré­
pondent pas aux besoins des personnes handicapées ou
âgées. Ainsi, à notre époque, il existe encore des piscines
couvertes et découvertes qui, pour certains concitoyens,
restent hors de portée. C’est malheureusement le cas de
la nouvelle piscine couverte de la ville de Lucerne, ouverte
depuis deux ans et demi. Hélas, lorsqu’il s’agit de définir
ce qui est souhaitable et ce qui est imposé par la loi, l’opinion des maîtres d’ouvrage diverge souvent de celle des
organisations de personnes handicapées! Il est de la res­
pon­sabilité des maîtres d’ouvrage du secteur public de s’as­
surer que les normes et exigences soient respectées, no44 · Paracontact 2/2015
hélisurface
n Notre piscine est-elle exempte
d’obstacles?
À l’extérieur comme à l’intérieur, en groupe ou en solo, aller à la piscine permet aux personnes avec ou sans handicap d’améliorer leur qualité de vie, leur bien-être et leur
santé.
de piscines
Les principales conditions à remplir pour permettre un
accès sans obstacles et donc autonome à la piscine sont:
– Places de parc adaptées et accès de plain-pied à la
piscine depuis l’arrêt des transports publics le plus
proche (dénivelé éventuel inférieur à 6 %)
– Accès sans seuil au bassin (largeur de l’entrée 90 cm
minimum, sans barrières ni tourniquets)
– Une ou plusieurs cabines adaptées dans les vestiaires
(minimum 180 ×180 cm afin qu’un accompagnant
puisse également y entrer) qu’il est toujours possible
d’utiliser de manière autonome sans restrictions
– Douche adaptée aux personnes handicapées (en cas
de douche séparée au moins 180 ×150 cm, éléments
de commande positionnés plus bas, température plus
élevée préréglée, possibilité d’accéder aux lavabos
en fauteuil roulant, mitigeur à levier unique);
une douche de ce type peut normalement facilement
être intégrée à une installation existante
– W.-C. accessibles avec système de fermeture Eurokey
– Dispositifs d’aide tels que Pool-Lift, rampes et
autres – fixes ou mobiles
– Nombre suffisant de poignées et de mains courantes
– Margelles adaptées, surface suffisamment large
autour du bassin
– Contraste décoratif pour mettre en évidence la zone
du bassin
– Accès sans obstacles aux espaces de détente et
de restauration
– Heures durant lesquelles la température de l’eau est
plus élevée pour les personnes ayant un handicap
moteur lourd (également important pour les visiteurs
du troisième âge et les enfants en bas âge!)
Synonymes de plaisir et de détente, mais aussi de lieux d’en­
traînement, l’eau et ses trois arènes «piscine/lac/rivière» sont
incontestablement positivement ancrées dans l’esprit des
Suisses. La sympathie qu’ils ressentent pour cet élément est
statistiquement prouvée. L’eau est associée au jeu, à la com­
pétition, à la réadaptation, à la plongée, au plongeon, à l’ap­
prentissage et à la détente. Selon l’étude, la natation est
pratiquée par 3,7 % de la population suisse comme sport
principal. De plus, 35,8 % (donc environ 3 millions de personnes) nagent en moyenne 20 fois par année. La promotion du sport pour tous et du sport de loisirs santé est une
des compétences de base de Swiss Swimming, la fédération
faîtière pour les sports aquatiques. Swiss Swimming a pour
objectif de motiver le plus de monde possible à pratiquer
la natation active et la baignade.
En collaboration avec Procap Suisse, qui évalue depuis plu­
sieurs années l’accessibilité des piscines et des lieux de bai­
gnades en Suisse pour les personnes avec handicap, Swiss
Swimming publie les informations récoltées sur son site
www.swiss-swimming.ch, dans la rubrique «sport populaire»
et la sous-rubrique «piscine». Vous y trouverez de nombreux
renseignements sur chaque piscine et lieu de baignade répertoriés, en utilisant la fonction de recherche.
n Let’s swim!
Chaque année, une nouvelle expérience est lancée pour
mettre tout le monde à l’eau: les personnes avec ou sans
handicap, les jeunes et les moins jeunes, les sportifs et
ceux qui ne le sont pas. Cette information sur l’accessibilité des piscines a pour but de vous faire bouger au quotidien. Profitez-en et rendez-vous prochainement à la piscine, pour qu’ensemble nous puissions dire: «Let’s swim!»
(Source: www.goswim.ch)
Les critères et les lignes directives pour une meilleure accessibilité ont été rassemblés dans un document de travail
destiné aux responsables des piscines: www.goswim.ch.
Les experts du réseau pour la construction adaptée aux
personnes handicapées en Suisse ainsi que les architectes
du centre Construire sans obstacles à Muhen peuvent être
consultés avant la réalisation d’aménagements structuraux.
Allez également vous entretenir avec les responsables des
piscines qui ne sont pas encore sans obstacles. De même,
si dans votre région la construction d’une piscine est prévue, prenez contact avec le responsable cantonal de la cons­
truction sans obstacles, si vous avez le sentiment que la
planification ou la mise en œuvre de ce projet ne répond
pas aux exigences de la construction accessible.
Felix Schärer
45 · Paracontact 2/2015
La nouvelle plate-forme d’atterrissage pour héli­
coptères construite sur le toit du CSP de Nottwil a
été achevée en six mois. Ultramoderne, l’hélisur­
face a été ouverte au trafic aérien le 20 avril 2015.
La nouveauté ne réside pas uniquement dans l’emplacement, mais également dans le marquage au sol de la
plate-forme de 15 ×15 m. Il répond en effet tant aux
normes internationales qu’aux dernières directives de
l’Office fédéral de l’aviation civile et permet à la Rega
de survoler le CSP même en cas de visibilité réduite,
grâce à la navigation par satellite. Les patients bénéfi­
cient ainsi d’une meilleure sécurité par mauvais temps
ou en présence de brouillard d’altitude. Les nuisances
sonores des vols à basse altitude au-dessus des zones
habitées peuvent ainsi être réduites. Le pilote est guidé
par satellite, sous la supervision du contrôle de la circu­
lation aérienne, vers un point défini dans l’espace tridimensionnel. Si l’hélisurface est visible depuis ce point,
le pilote peut effectuer l’approche finale et l’atterrissage selon les règles de vol à vue. De telles manœuvres
nécessitent impérativement pour un hôpital que l’atter­
rissage ait lieu sur le toit.
Le 24 mars déjà, une station météorologique a été installée sur le toit du CSP. Cette installation, encore unique
en son genre en Suisse, fournit à la Rega des données
précises pour ses vols vers Nottwil.
Lors des vols-tests menés par la Rega, les vérifications
ont porté, entre autres choses, sur les vibrations transmises sur le bâtiment au moment des atterrissages.
Grâce au tapis isolant anti-vibrations qui sépare la cons­
truction en acier du bâtiment de la clinique, ces émissions ont pu être grandement minimisées.
L’ancienne hélisurface a été retirée et, dans le cadre du
projet de rénovation et d’agrandissement de la clinique,
cet emplacement accueillera provisoirement le Centre
de médecine de la douleur.
Felix Schärer
Construire sans obstacles
Construire sans obstacles
Sport pour tous
logements sans obstacles à Nottwil
En raison de l’évolution démographique, il devient
tou­jours plus important de construire des logements
adaptés aux besoins des aînés, et aussi des paraly­
sés médullaires. L’espérance de vie augmente et les
gens souhaitent rester le plus longtemps possible
dans leur milieu de vie habituel. L’entourage social di­
rect, le voisinage immédiat et l’aide potentielle qu’il
représente, l’attachement à un réseau d’offres, la si­
tua­tion géographique, la commodité des transports
publics ainsi que la structure existante du bâtiment
jouent un rôle déterminant.
Néanmoins, lorsque les circonstances obligent à reconsidérer la situation actuelle du logement, il ne s’agit plus uni­
quement de construction adaptée au troisième âge au sens
général du terme. Il n’est plus seulement question de seuils
et d’escaliers, de portes-fenêtres étroites ou de salles de
bains difficiles d’accès. Le problème majeur est que les gens
se sentent seuls. Ils dépendent de plus en plus des prestations et de l’aide d’autrui. À cet âge, une nouvelle forme de
vie alliant soutien extérieur et initiative personnelle leur
permet de trouver un bon équilibre.
n AWONO SA: de nouvelles
opportunités à Nottwil grâce au
partenariat public-privé (PPP)
Dans le cadre de son projet «Ageing», la Fondation suisse
pour paraplégiques rassemble les expériences d’un projet
pilote portant sur le logement des personnes âgées ayant
une paralysie médullaire. Le partenariat entre la commune
de Nottwil, qui cherchait à disposer d’une résidence d’utilité publique pour les personnes âgées, et la coopérative
de construction Orbano Nottwil a permis d’assumer l’enga­
gement financier en commun. La société AWONO, cons­ti­
tuée à cet effet et sise à Nottwil, est responsable du projet de construction dans le cadre d’un «PPP» selon lequel
des ac­teurs du secteur public et du secteur privé financent
et gèrent un service d’utilité publique par l’intermédiaire
d’une société anonyme sans but lucratif.
DENTSPLY IH SA
Rue Galilée 6, CEI3, Y-Parc, 1400 Yverdon-les-Bains.
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Dans les faits, de nombreux critères annexes
con­­tribuent à adapter au maximum l’habitat à
l’âge:
– L’emplacement à proximité d’un centre urbain est
une condition préalable à une plus grande autonomie, même si les restrictions physiques apparaissent.
– Les aspects topographiques, tels que la planéité des
voies d’accès et l’absence de rues ou de chemins escarpés, prolongent la mobilité aussi longtemps que
possible.
– L’infrastructure des environs ainsi que le réseau de
transports publics favorisent la mobilité et une vie
sociale active.
– La sécurité que donnent les soins à domi­cile, l’encadrement individuel, la garantie de pouvoir toujours
résider dans ce logement, etc. permettent d’appréhender sereinement la prochaine phase de la vie.
– Un environnement qui favorise les relations humai­
nes et donne la possibilité de tisser de nouveaux liens
amicaux aide à recréer un nouveau réseau social.
– L’architecture sans obstacles avec des accès lumineux, un aménagement clair des espaces, des couleurs
agréables, des ascenseurs, de grandes salles de bains
et une cuisine individuelle encouragent les résidents
à vivre de façon autonome le plus longtemps possible.
47 · Paracontact 2/2015
Grâce à la coopération étroite avec le home Eymatt, les lo­
cataires des appartements adaptés et sans obstacles jouis­
sent de leur autonomie, tout en ayant la possibilité de bénéficier des prestations du centre Eymatt ou de maintenir
des contacts sociaux dans la cafétéria. Cette configuration
permet de réunir les critères qui donnent les clés de l’indé­
pendance aux personnes âgées (avec ou sans paralysie médullaire) pendant cette phase de l’existence.
n Emménagement au 1er mai 2015
Avant que les premiers locataires prennent possession, dès
le 1er mai 2015, de leur nouvel appartement, une journée
portes ouvertes a eu lieu le 28 mars pour faire découvrir
les appartements de deux pièces et demie et de trois pièces
et demie ainsi que les salles voisines. Quelques appartements de trois pièces et demie sont encore libres!
Informations: AWONO AG, Karin Bernasconi
Téléphone 041 939 39 21, [email protected]
www.zentrum-eymatt.ch/angebot/alterswohnungen
(site en allemand)
Felix Schärer
Construire sans obstacles
Pour les seniors
et talents d’improvisation
Lorsque les expertes en voyage de Culture et loisirs
planifient les voyages en groupe, elles dépendent de
nombreux acteurs parmi lesquels les membres de la
direction des soins des semaines de soulagement
pour tétraplégiques qui jouent un rôle absolument
primordial. Leurs compétences professionnelles ras­
surent tant les tétraplégiques que les bénévoles non
professionnels. Représentantes de l’ensemble de la
direction des soins, Ivonne Zamzow et Beni Meier
nous offrent un aperçu de leur «quotidien».
chambres adaptées et les chambres accessibles en fauteuil
roulant. Et pour prévenir d’éventuels incidents médicaux,
j’étudie l’état de santé des participants de manière indivi­
duelle et très détaillée.» Pour Beni Meier, la collaboration
avec l’assistance des soins est un critère déterminant. «Il est
très important que je connaisse la personne chargée de
l’assistance des soins afin qu’en cas d’urgence, elle puisse
parfaitement me remplacer. En outre, dans la mesure du
possible, je tente de me préparer à toute éventualité.»
n Les plus grands défis
«Je m’efforce de diriger le groupe en instaurant la bonne
humeur.» Employée de la société Para-Help SA depuis huit
ans, Ivonne Zamzow a participé, à ce jour, à 15 voyages.
Pourtant, en tant que responsable des soins, elle ne doit
Stylée, séduisante et rapide
Manuela Schär et SpeediCath® Compact Eve
Nous félicitons Manuela Schär pour ses nombreuses médailles aux
Championnats d’Europe, et nous sommes fiers d’être à ses côtés
depuis de nombreuses années.
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vie. A vous d’en juger! Disponible en Charrière 10, 12 et 14.
Ivonne Zamzow (avec la valise) et Beni Meier en voyage avec l’ASP.
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The Coloplast logo is a registered trademark of Coloplast A/S. © [2014-07.] All rights reserved Coloplast A/S, 3050 Humlebæk, Denmark.
pas uniquement veiller à la bonne ambiance au sein du
groupe, mais surtout aux prestations de soins durant les se­
maines de soulagement pour tétraplégiques. D’après Ivonne
Zamzow, cette tâche requiert beaucoup d’expérience professionnelle et d’autonomie dans le domaine de la paralysie médullaire ainsi que la passion des voyages. Beni Meier,
qui prend part aux semaines de soulagement depuis 1998,
a effectué pas moins de 24 voyages et jouit donc de nombreuses années d’expérience, confirme l’importance de ces
exigences préalables.
n Prêtes à «toutes» éventualités
La préparation d’une semaine de soulagement pour tétraplégiques commence généralement par une séance d’infor­
mation au département Culture et loisirs. On prend notam­
ment connaissance de l’attribution des chambres. Ivonne
l’examine ensuite soigneusement et elle peut alors mettre sa­
longue expérience à profit: «Plus j’accompagne de groupes,
plus je connais de gens. Cela m’aide à prendre certaines
dispositions et à faire une répartition optimale entre les
49 · Paracontact 2/2015
Le jour du départ, que ce soit à l’aéroport de Zurich (voya­
­ge en avion) ou à Nottwil (voyage en car), les participants
et les soignants découvrent avec qui ils vont passer la semaine. Les responsables des soins et leurs assistants briefent les soignants non professionnels (quel soignant s’occupe de quel voyageur tétraplégique). Pendant toute la
du­rée des vacances, la direction des soins se charge d’instruire les soignants et de vérifier leur travail.
Pour les vacances à la mer, durant lesquelles il y n’a pas de
responsable de groupe, les responsables des soins assument
les deux fonctions: «Ce n’est pas toujours facile», déclare
Ivonne, «surtout quand il faut imposer ses vues à des personnes beaucoup plus âgées que soi.» Les deux responsa­
bles des soins soulignent également que chaque voyage
étant différent, les défis à relever varient: «En voyage, on
réalise toujours qu’ailleurs, les choses ne sont pas aussi
simples et évidentes qu’à la maison (CSP)», raconte Beni,
«je dois fréquemment improviser et pas qu’un peu!»
n Motivation
En dépit des nombreuses heures de présence, du peu de
répit en privé et malgré tous les défis qu’elles ont déjà relevé au long de toutes ces années, les deux responsables
ont toujours envie d’accompagner les tétraplégiques: «Je
me réjouis de revoir les participants que je connais déjà
depuis longtemps ou d’en connaître de nouveaux, et je
suis toujours heureuse de découvrir de nouvelles destinations et cultures», atteste Beni. Ivonne confirme aussi sa
mo­tivation: «J’aime assumer cette responsabilité et relever le défi qui consiste à passer une agréable semaine avec
des gens totalement inconnus. En plus, j’adore voyager.»
L’équipe de Culture et loisirs remercie tous les responsables des soins de leur coopération et les félicite pour
leur inlassable dévouement au service des participants des
semaines de soulagement pour tétraplégiques.
Antonia Tanner
Éclairages et informations
Professionalisme
Éclairages et informations
Saviez-vous
Care at home
que …
n lors de l’assemblée des délégués, les comptes annuels
nle prochain CM de curling se déroulera en Suisse? Du
de l’ASP ont été approuvés et que le Comité central a
été réélu dans sa composition actuelle?
21 au 28.2.2016, les meilleures équipes du monde se
retrouveront à la patinoire de Lucerne.
nle deuxième cours de l’ASP sur la retraite était à nou-
npour l’année 2015, les contributions d’amortissement
veau complet (21 participants)? Beaucoup de membres
s’intéressent au fonctionnement des assurances ainsi
qu’aux questions sociales et d’ordre général qui peuvent
se poser après la retraite.
de l’AI pour les véhicules à moteur restent inchangées
à CHF 3000.–? En revanche, le revenu minimum obliga­
toire est passé à CHF 1763.–.
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n l’Hôtel Fleurs de Zermatt dispose de sa propre voinle Swiss Paralympic Ski Team a un nouvel entraîneur
en chef? Ralf Jegler préparera les skieurs assis et debout à la prochaine saison. Cet entraîneur chevronné
était auparavant à la tête de l’équipe masculine de ski
de la fédération liechtensteinoise.
nla première formation générale esa interdisciplinaire,
destinée aux responsables de groupes sportifs composés d’adultes, a rassemblé huit participants et s’est déroulée avec succès?
ture électrique adaptée aux fauteuils roulants, de deux
chambres spécialement adaptées et de 15 chambres ac­
cessibles? Photos sur www.fleursdezermatt.ch.
ndans le cadre de leur formation, quatre étudiantes en
ergothérapie ont cartographié les possibilités d’activités qu’offre la vieille ville de Berne aux personnes
en fauteuil roulant? Plus d’informations et commandes
auprès de Doris Locher, [email protected].
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sondage intermittent à revêtement
hydrophile spécialement développé
pour les femmes.
nplusieurs fermes d’alpage sont accessibles en fauteuil
ncette année, le Kids Camp est soutenu par la Fonda­
tion Étoile filante? Le but de cette organisation est de
réaliser le rêve le plus cher d’enfants, comme celui de
recevoir un invité spécial au Kids Camp 2015 des enfants en fauteuil roulant âgés de 6 à 12 ans qui se déroulera en juin 2015 à Nottwil.
n 60 jeunes talents ont pu participer pendant quatre
jours au camp d’entraînement de Pâques de Sport
suisse en fauteuil roulant? Ces athlètes de la relève ont
pu faire des progrès dans six disciplines sportives.
nl’ASP a été mandatée pour organiser le premier CM
junior d’athlétisme IPC? Il aura lieu à Nottwil, du 3
au 6 août 2017. Il s’agit d’une opportunité importante
pour les athlètes de la relève. Dédié aux jeunes talents
U18 (âgés de 14 à 17 ans) ainsi qu’aux athlètes U20
(âgés de 18 à 19 ans), cet événement est une bonne
prépara­tion pour les compétitions régionales, les CM
et les Jeux paralympiques. Le CM 2019 se tiendra aussi
à Nottwil.
roulant dans le Jura français? La liste se trouve sur
www.spv.ch (Culture et loisirs, sous Suggestions pour
loisirs et vacances).
npour «voyager sans barrières» en Allemagne, le site
www.barrierefreie-urlaubswelt.de propose maintenant
une recherche simplifiée de chambres ou d’appartements équipés de lits médicalisés, de douches accessi­
bles, etc.?
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sûre pour plus de liberté, de mobilité et de
confort.
nles amateurs de danse avec/sans handicap peuvent
se retrouver à la discothèque de la Croix rouge de Bâle
les samedis 12.9 et 14.11 dans le quartier de Bachletten
pour vibrer et virevolter au son des hits de DJ Tournesol? Plus d’informations sur www.srk-basel.ch.
nSport suisse en fauteuil roulant a une nouvelle collaboratrice en Suisse romande? Tamara Strasser poursuivra la professionnalisation et le développement du
sport pour tous et de la formation dans les cantons
francophones.
npour l’exercice 2014, l’Association des bienfaiteurs
n la lisibilité de ParaMap a été améliorée? Lorsque l’ap-
de la Fondation suisse pour paraplégiques a enregistré
CHF 70,4 millions de recettes provenant des cotisations et des dons? Même si cela représente une baisse
de 2 % par rapport à l’année précédente, cette somme
reste une preuve encourageante de la solidarité de la
population suisse envers les paralysés médullaires.
plication ParaMap fournissait un grand nombre d’informations, les utilisateurs des cartes ParaMap avaient
parfois des difficultés à s’y retrouver. C’est maintenant
du passé, grâce au regroupement des informations sur
l’application webmobile (ne vaut pas pour l’appli déve­
loppée pour l’i-phone).
50 · Paracontact 2/2015
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