juillet 2014 - ¡Bonjour! Mensuel des francophones de la Marina Alta

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juillet 2014 - ¡Bonjour! Mensuel des francophones de la Marina Alta
¡ Bonjour !
N° 11 - juillet 2014
Mensuel francophone
de la Marina Alta
¡Bonjour! N° 11
juillet 2014
Sommaire
Editorial
Les activités des associations francophones
Petites nouvelles en vrac
Expo : Les Conquistadors honteux
Parcours d'expat : Philippe, de Carcassonne à Benissa
Le fabuleux destin de Dénia (suite et fin)
Le saviez-vous?
Espagnolades : LʼEspagne expliquée aux étrangers
Gourmandises : La caponata sicilienne
Espagne : La révolution de Felipe V
Humour
Enseignements andalous (suite et fin)
!Sí que hablamos español !
Petites annonces immobilières
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Editorial
¡Bonjour! vous souhaite un bel été avec cette photo de vague de la Cala del Moraig à Benitatchell.
Fiestas ! Tout le monde dansait à Moraira le soir 8 juin lors de la fête des Moros y Cristianos, au son dʼun
orchestre anglais qui jouait des twists. Jʼallais écrire “des vieux twists”, mais il me semble que cʼest un
peu un pléonasme. Bref, la vendeuse de churros dans sa caravane, des petites filles endimanchées, un
bébé sachant à peine marcher, le papy anglais avec ses béquilles et ses deux appareils auditifs, une
bande de copines allemandes du troisième ou quatrième âge, des jeunes espagnols et dʼautres de nationalités indéterminées, tous y allaient dʼun petit déhanché du plus bel effet. On aurait pu tous chanter “Iʼm
happy”. Un moment de grâce dans ce monde de brutes.
Et si vous aussi avez envie de danser, participez aux fêtes nationales belge et française (voir page 4 et
suivantes).
Attention, ¡Bonjour! ne paraitra pas au mois dʼaoût.
La rédactrice en chef sera à la playa. Rendez-vous le 1er septembre pour le
12ème numéro de votre journal.
Dans ce dernier numéro de lʼannée scolaire, vous trouverez la fin de lʼarticle de Martine Garry sur lʼhistoire
de Dénia. Nous en étions restés à lʼeffondrement de la production du raisin sec et à ses conséquences
dramatiques : anéantissement de lʼéconomie locale, reconversion des cultures, exode rural massif et expatriations, notamment en Algérie. Nous découvrirons comment Dénia a opéré sa reconversion.
Page 16, vous verrez une affiche incroyable qui ferait scandale aujourdʼhui : une publicité de bière pour
les Musulmans.
Vous ferez également la connaissance de Philippe, un expatrié franco-espagnol qui vit son rêve dans la
région.
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Vous saurez comment 62.000 Espagnols se sont endettés à cause de leur investissement dans le photovoltaïque, vous dégusterez une “caponata sicilienne” et apprendrez bien sûr toute une série de petites
nouvelles qui nous concernent de près ou de loin.
Et puis chose promise, chose due : un bref compte-rendu de mon voyage en Andalousie. Vous vous
doutez que je ne vais pas vous parler de ce que décrivent tous les guides que nʼimporte qui peut consulter. Non... je vais vous donner un petit aperçu de ce que les guides ne disent pas et qui font de cette région un endroit vraiment très surprenant, en plus dʼêtre dʼune grande beauté.
Tout dʼabord, certains villages andalous ont des noms à coucher dehors : Mula Caravaca (Mule à tête
de vache), Alcantarilla (Egout), Mancha Real (Tache royale), Villa Viciosa (je vous laisse traduire), Cotilleo (Ragot), Zahara de los Atunes (Eclat des thons)... quelle imagination !
Ensuite, jʼai beaucoup cherché “les prairies bordées de cactus” de Francis Cabrel (“La corrida”) dont se
souvenait le taureau qui allait passer lʼarme à gauche ; franchement, je nʼen ai trouvé que trois ou quatre. Cela sonne bien dans la chanson mais ne colle pas vraiment à la réalité. Déception...
En revanche jʼai vu une mutitude de champs : des oliviers à perte de vue (il y en aurait plus de 10 millions), parfois cultivés sur des pentes tellement abruptes que la récolte des olives doit être plus quʼacrobatique, des tournesols, du maïs, du blé, des éoliennes et des panneaux solaires. Et puis des serres
faites de kilomètres carrés de plastique que lʼon retrouve plus tard dans... lʼestomac des baleines mortes
échouées sur les plages (cf. http://www.espritsciencemetaphysiques.com/baleine-grise-meurt-en-apportant-message-lestomac-rempli-sacs-poubelle-en-plastique/).
Moi qui croyais maitriser au moins le vocabulaire espagnol du bar, jʼen ai été pour mes frais. Quand je
demandais “un café solo”, on me répondait inévitablement “Petit ou grand? Avec ou sans lait?”. Mais
enfin, SOLO je vous dis, cʼest un petit sans lait, non ? Du moins dans la Marina Alta. Pareil pour “una
caña” : “Una cerveza? En una botella ? Pequeña o grande? “. La caña, connait pas. Un bocadillo : “Pitufo o alpargata” ? “Schtroumpf ou espadrille?” Il y a de quoi en perdre son latin. Et le
thé : “verde o rojo?“. Noir, je veux du thé noir pour mon petit déjeuner. Pourquoi pas une camomille
tant que vous y êtes ? Impossible de trouver du thé noir en Andalousie, et ça, personne ne vous le dit.
Moi jʼose.
Au restaurant, les Andalous sont très modestes: : « Este pescado es un escándalo » ou « El plato esta
escandalosamente bueno que te va a quitar todas la penas ». De fait, cʼétait bon, mais à ce point là,
faut pas exagérer....
Et cette inscription étonnante dans les toilettes des
hommes : « Aqui no exijimos la qualidad ni la quantidad, solo puntería (Ici nous nʼexigeons pas la qualité ni la quantité mais la précision).
Enfin, dans le quartier de Cadix qualifié de “crapouilleux par le Routard, cette plaque :
Olé !
Geneviève Lasco
Rappel
Si le concept de ¡Bonjour! vous plaît, abonnez-vous, et plutôt que de le transférer par e-mail à vos
amis et connaissances susceptibles d’être intéressés, suggérez-leur de s’abonner eux aussi !
Vos propositions, questions et contributions sont toujours les bienvenues. Vous pouvez les envoyer par
email à [email protected].
Les petites annonces à but non commercial sont gratuites.
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Les associations francophones
Bonjour ami(e) Belge, ici vous nʼêtes pas seul,
Savez-vous quʼil existe un Club de Belges à Torrevieja ?
Nous voulons nous présenter à vous, que vous soyez résident ou simplement de passage dans notre région. Notre Club A.B.T. se présente à vous ! Car dans la région de Torrevieja vous nʼêtes pas isolé !
Dans nos environs les Belges sont nombreux et bien représentés !
Nous sommes un Club Belge reconnu officiellement, pour la région de Torrevieja, par lʼEtat, la Ville et aussi
par le Consulat de Belgique à Alicante. Nous avons plus de 250 membres ! La légalisation du Club A.B.T.
dans sa mouture finale a été mise en place en 2013..
Nous organisons seulement des activités récréatives, pendant toute lʼannée et au long de la semaine,
par exemple : les lundis Bowling, les mardis, jeudis et samedis Pétanque. Nous organisons aussi des excursions de détente, et bien sûr des fêtes avec repas et musique de danse.
Si vous désirez rencontrer des compatriotes, mais aussi profiter de leur expérience de vie en Espagne,
cʼest possible ! Rejoignez-nous !!!
Ou bien, si vous désirez surtout profiter de moments de détente et de plaisir entre compatriotes, venez à
un des lieux de rencontre et vous vous rendrez compte de ce quʼil est possible faire ici dans la région ! Et
tout cela se passe toujours dans un esprit Relax et à des prix démocratiques !!!
Notre site internet reprend tous les renseignements sur le Club et aussi tous les téléphones des responsables, avec toutes les adresses des lieux de rencontres et les heures des activités ! Nous vous y attendons !
Club A.B.T. - Notre Site : abttorrevieja.blogspot.com.es
Adresses de contacts : Président : Etienne PIRON – Tel 966.72.69.27 – E-mail : [email protected]
Secrétaire – Gerda Hulselmans Tel : 966.78.44.69- E-mail : [email protected].
Fête nationale belge à Calpe
Le Club Amistades Belgas de Levante célèbrera le 21 juillet
au restaurant Puerto Blanco à Calpe, sur inscription seulement,
pour les membres comme pour les non- membres.
Contact :
Rita Van Poyer, présidente : 965 835 884
[email protected]
http://www.puertoblanco.eu/index.php/fr/
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Date : Dimanche 13 Juillet
Ouverture des portes : 19h30
Prix : 35 €
Menu pour enfants jusquʼà 12 ans : 15 €
Information et réservations
Billetterie : PAUL FUERTE : 680.751.487
Alicante événements
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Détails des formalités dʼinscriptions page suivante.
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Fête nationale belge le 21 juillet
Chers amis,
Pour la 4ème année consécutive, cʼest devenu une tradition, nous organisons la fête nationale belge à
Javea.
Ce sera lʼoccasion de nous retrouver ou de faire connaissance avec les « nouveaux Belges » de Javea
qui sont de plus en plus nombreux. Les « non Belges » sont bien sûr les bienvenus.
Comme lʼannée passée, la fête se déroulera chez Achill, à lʼArenal.
Elle aura lieu le lundi 21/7/2014 à partir de 20h. Lʼétablissement nous sera entièrement réservé jusquʼà
minuit.
Tout au long de la soirée, vous aurez à votre disposition un buffet, des tapas, des petits fours,…et OPEN
BAR ( vin, bière, eau, soda) jusquʼà 24h.
En exclusivité, rien que pour nous, nous avons le plaisir dʼaccueillir, en live, le groupe de Rock-BluesSoul, BLACK GLITTER.
Après son show, nous aurons un D.J. qui animera le reste de la soirée…jusquʼà lʼaube.
P.A.F : 50€/personne et 25€/enfant moins de 12 ans.
Nous vous rappelons quʼà partir de minuit les enfants de moins de 16 ans ne sont plus admis car il
sʼagit dʼune discothèque.
CONDITION DʼADMISSION : comme chaque année, TOUT LE MONDE doit être habillé de NOIRJAUNE- ROUGE…aucune exception ne sera acceptée.
Pour vous inscrire, il suffit de remplir, complètement, le bulletin (à demander à Walter), de le renvoyer
par mail à [email protected] et de verser le montant total sur le compte de Walter Iusso BE18
260-0376356-65 en spécifiant votre nom et le nombre de personnes vous accompagnant.
Date limite dʼinscription et paiement : 14/7/2014 ( afin de faciliter lʼorganisation, merci de vous inscrire
dés que possible).
Au plaisir de vous revoir sous le soleil de Javea, la perle de la Costa Blanca.
Claudine Macaigne et Walter Iusso
Tél Esp. : +34 622 743 667
Mail : [email protected]
Web : www.immojavea.com
Skype : walter.iusso
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Petites nouvelles en vrac
Changement de nom pour un village
du nord de l'Espagne
mino, chargé d'une étude historique préliminaire
commandée par la mairie. Les descendants des
Juifs, convertis au catholicisme, auraient pu décider de changer le nom du village après 1492, afin
de démontrer leur ferveur.
Les habitants du village espagnol de "Castrillo Matajudios" ("Castrillo Tuelesjuifs") ont dit oui fin mai
au changement du nom de leur commune, lourd à
porter, lors d'un vote organisé par le maire en parallèle du scrutin européen. "Avec ce nom, quand
on voyage, on doit toujours fournir des explications
parce que tout de suite, on te dit: “à Castrillo on tue
les Juifs!'", témoigne Lorenzo Rodriguez Perez, le
maire du village, situé près de Burgos, dans le nord
de l'Espagne.
"Les documents montrent qu'il y a eu plusieurs
massacres de Juifs (...) comme cela s'est produit
dans de nombreux quartiers juifs en Espagne et
ailleurs en Europe", expliquait l'archéologue, qui
estime qu'entre 300 et 400 foyers, soit environ
1.500 personnes, ont peuplé le quartier juif de
Castrillo Matajudios avant l'expulsion des Juifs
d'Espagne.
"Et pourtant c'est tout le contraire parce que Castrillo descend d'une communauté juive et il y a une
étoile de David sur notre blason", poursuit l'élu. Estimant que ce nom trahit l'héritage juif du petit village, son maire avait organisé ce vote le jour même
des élections au Parlement européen, et promis de
démissionner si les habitants décidaient de garder
le nom actuel.
Selon les historiens, au moins 200.000 Juifs vivaient en Espagne avant les expulsions de 1492.
Ceux qui refusèrent de fuir ou de se convertir furent exécutés et brûlés vifs. Déclarant vouloir réparer une "erreur historique", le gouvernement
espagnol a approuvé en février un projet de loi visant à faciliter la naturalisation des descendants
de Juifs séfarades (Sefarad signifiant Espagne en
hébreu).
http://www.rtl.fr/
Sur les 56 habitants en âge de voter, 52 ont participé au scrutin, "dont 29 ont décidé de changer le
nom", a déclaré le maire. Les habitants avaient le
choix entre deux noms pour la commune : Mota Judios ou Mota de Judios, et ont opté pour le second
par 26 voix contre trois. Moraira, premier prix
Atraveo, un site de location de vacances allemand
qui fait partie du groupe international TUI Travel, a
choisi Moraira comme le meilleur lieu de vacances
en Espagne en 2014. Un prix dû aux excellentes
évaluations des clients durant l'année précédente.
Malheureusement, je ne sais pas sur quels critères
ces notes ont été attribuées : sur le site, tout est
en allemand et je ne pratique pas la langue de
Goethe... Espérons que ce ne soit pas le prix de
la bière !
http://teuladamorairadigital.es/
L'origine du village remonterait à 1035, lorsque des
Juifs, dépossédés de leurs biens et expulsés de
leur maison ailleurs en Espagne, s'étaient réfugiés
là, sur une petite colline ou "mota", selon Lorenzo
Rodriguez. Ils y étaient restés jusqu'en 1492,
lorsque les Rois catholiques ordonnèrent l'expulsion d'Espagne de tous les Juifs qui refuseraient
de se convertir au catholicisme.
La plage la plus sûre du pays
La Cala del Moraig à Benitatchell a reçu pour la
première fois le prix de "la plage la plus sûre d'Espagne", grâce au travail que les secouristes et
sauveteurs de la SVS (Sociedad de Vigilancia y
Salvamento) y effectuent depuis 2012. Ce sont
eux aussi qui sont chargés de la surveillance de la
piscine municipale. Fin juin, ils ont sauvé un plongeur trouvé inconscient dans la grotte del Moraig.
La première mention du nom Castrillo Matajudios
apparaît en 1623, selon l'archéologue Angel Palo-
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Les enregistrements ont eu lieu en partie sur la
terrasse de l'Hôtel Madère, tandis quʼun studio
dʼenregistrement complet a été installé à lʼhôtel
Pélican.
http://www.viw-costablanca.com/
Traduction G.L. et Reverso
Près dʼun million de passagers à
El Altet en mai
En mai dernier, 974.449 passagers ont utilisé
lʼaéroport dʼEl Altet, ce qui constitue un record absolu. Cʼest en partie le résultat du fait que plus
d'Espagnols se sont de nouveau servis de l'aéroport. En mai, ils ont été 94,000 à prendre l'avion
à El Altet. Depuis le début de cette année, lʼaéroport a traité 3.5 millions de passagers, 7 % plus
que l'année dernière.
La plupart des passagers étaient britanniques,
suivis par les Allemands, les Norvégiens, le Hollandais et les Belges.
http://www.viw-costablanca.com/
Cartographie des
mendiants de Benidorm
Un étude récente, menée à la fois par les services
sociaux et la police locale de Benidorm, a classé
les mendiants de la ville, principalement des
hommes (72,2%) en 3 groupes.
La majorité (42,22 %) est contrôlée par des organisations criminelles bien organisées.
Un deuxième groupe (27,78 %) est constitué de
personnes qui n'ont pas réussi à sʼintégrer à un
réseau social et qui nʼont plus dʼautre solution que
mendier.
Le troisième groupe est celui des mendiants professionnels, qui ont fait de la mendicité leur “métier” (souvent alcooliques et/ou toxicomanes).
La majorité des mendiants (54 %) est d'origine
Joan Collins à Benidorm
L'actrice britannique Joan Collins, célèbre pour
son rôle dans la série “Dynasty” et considérée
par les Anglais comme “lʼambassadrice de Bénidorm” se porte toujours bien malgré ses 81 ans.
Elle est venue à Benidorm pour enregistrer la
septième saison de la série du même nom, diffusée sur ITV et suivie par plus de 9 millions de téléspectateurs.
Le feuilleton a commencé en 2006 et est lʼun des
programmes à succès de la chaine, non seulement au Royaume-Uni et dans les pays du Commonwealth, mais aussi aux Pays-Bas et en
Allemagne. Elle raconte les aventures de
quelques Anglais de la classe moyenne qui passent leurs vacances dans la station balnéaire.
Joan Collins avait déjà tenu un petit rôle dans la
série lʼannée dernière.
Dans les nouveaux épisodes, elle incarne encore
roumaine, parfois des personnes visiblement handicapées. Suivent les Tchèques, les Bulgares, les
Polonais, les Marocains et les Sud-Américains.
A Benidorm, ils opèrent surtout dans les rues très
fréquentées par les touristes, comme les Avenidas
Derramador et Mediterráneo et el Paseo de la
Carretera .
http://www.viw-costablanca.com/
Traduction G.L. et Reverso
IKEA à Valencia
Le 17 juin dernier a vu lʼouverture dʼun nouveau
magasin IKEA à Alfafar (Valencia), le deuxième
plus grand dʼEspagne. Certains produits commercialisés dans cet IKEA proviendront de fournisseurs valenciens, dont la créatrice Inma
Bermúdez. Le magasin a généré la création de
500 emplois.
une fois Crystal Hennesy-Vaas, la propriétaire
d'une chaîne d'hôtels.
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Nouveaux cours dʼespagnol gratuits
pour les étrangers
le PIB de 12,3 milliards d'euros, un peu moins de
1 %. La Belgique vient de procéder à ce nouveau
calcul.
L'institut espagnol de statistiques, l'INE, ne détaille
pas l'apport spécifique de ces activités illégales,
dont il admet « les difficultés inhérentes à leur estimation », mais combine dans son calcul plusieurs
changements méthodologiques : celui d'Eurostat
pour intégrer les activités illégales, mais aussi la
prise en compte de meilleures informations statistiques, comme un recensement plus récent.
Il y ajoute aussi la nouvelle méthodologie internationale du PIB, laquelle par pure coïncidence doit
aussi être appliquée au plus tard en septembre, et
qui va aussi augmenter les niveaux de richesse en
incluant les dépenses de recherche et développement. Le budget alloué à l'armement militaire sera
également pris en compte.
Au final, l'INE prévoit de publier le 25 septembre
prochain tous les chiffres, de 1995 à 2013, révisés
selon ces nouveaux critères.
Le PIB du pays souffre aussi d'une importante économie souterraine (dans ce cas, il peut s'agir d'activités légales mais non déclarées), évaluée autour
de 20 % du PIB par diverses études.
Cette année, les personnes intéressées pourront
suivre la formation “en vrai” ou “en ligne” organisée
par la mairie de Javea.
Pour sʼinscrire, il faut envoyer par mail la fiche
dʼinscription et un certificat de “empadronamiento”
validé par lʼAyuntamiento à lʼadresse suivante :
[email protected].
Lʼinscription est gratuite et se fera dans lʼordre dʼarrivée des demandes ; elle est ouverte jusquʼau 6
juillet.
Lʼoutil informatique est compatible pour les francophones, mais aussi pour les Anglais, les Allemands, les Chinois, les Japonais, les Russes, les
Norvégiens, les Polonais, les Thaïlandais, les Hongrois et dʼautres encore !
Il permet à lʼélève dʼorganiser son propre horaire
et de personnaliser le cours en fonction de son niveau et de ses intérêts.
Durant le premier mois, on demande que lʼélève
suive un minimum de 10 heures de cours online,
et pour recevoir le certificat il devra totaliser un
minimum de 50 heures dʼapprentissage.
Si lʼélève préfère assister aux cours (44 heures),
ceux-ci auront lieu les mardis et jeudis de 9 à 11 et
de 19 à 21 heures.
Pour plus dʼinformations, vous pouvez écrire à :
[email protected] ou vous rendre au Help
Desk du bureau de lʼAtención al Ciudadano, Avenida Amanecer numéro 2 à Javea.
Vous pouvez télécharger le formulaire dʼinscription
sur : http://www.ciudadanosextranjeros.es/formularios/es_cursoonline2014.pdf
Plus dʼinfo sur :
http://www.xabiaaldia.es/participacion/cursos_de_
castellano_en_la_modalidad_de_online_y_presencial_para_residentes-9653.html
Dès septembre, la Grande-Bretagne tiendra
compte des revenus du proxénétisme et de la
drogue dans son PIB. Il devrait augmenter de 12
milliards d'euros grâce à ces revenus. En France,
l'Insee s'y oppose car ces activités sont illégales,
elles pourraient toutefois permettre de gonfler le
PIB de 7 milliards d'euros chaque année.
L'Espagne, quatrième économie de la zone euro,
est sortie récemment de sa deuxième récession en
cinq ans, et a enregistré au premier trimestre une
croissance de 0,4 %, soit le double de la moyenne
en zone euro. Toutefois, sur le front de l'emploi,
l'amélioration ne se fait toujours pas sentir : à fin
mars, le taux de chômage atteignait 25,93 %, et
selon les projections du gouvernement, il ne devrait
passer sous les 20 % qu'en 2017.
Le Monde, 12 juin 2014
L'Espagne va intégrer la drogue et
la prostitution à son PIB
La prostitution, le trafic de drogue ou la contrebande de tabac : toutes ces activités illégales seront intégrées à partir de septembre dans le calcul
du PIB de l'Espagne. Ce nouveau mode de calcul
devrait gonfler de 2,7 à 4,5 % le PIB total, selon
l'institut statistique espagnol.
Madrid se conforme ainsi à de nouvelles règles européennes devant être appliquées en septembre.
L'Italie et le Royaume-Uni ont fait des annonces similaires ces dernières semaines, Londres estime
notamment que les revenus générés par le trafic
de drogue et la prostitution pourraient augmenter
¡Bonjour! N° 11
Malgré un durcissement de la loi,
l'Espagne devient la nouvelle
Mecque du cannabis
L'Espagne est devenu le 3ème pays consommateur
après le Danemark et la France.
Le phénomène serait né à la faveur de la loi antitabac de 2011 qui interdit de fumer dans les lieux publics fermés. Les consommateurs ont donc créé
des clubs privés de fumeurs. Considérant que s'ils
pouvaient s'associer pour fumer du tabac, ils pou-
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Achats à distance :
14 jours pour se rétracter
vaient aussi le faire pour
fumer de la marijuana ou
du haschich.
A partir de là, les associations sans but lucratif
ont commencé à proliférer avec un nombre déterminé de membres majeurs qui paient une
cotisation mensuelle et qui peuvent cultiver et distribuer à leurs membres des dérivés du cannabis.
Cela a provoqué un phénomène de "tourisme de
la drogue" comme en Hollande. Il y a même des
sites internet sur lesquels on peut commander et
être livré à domicile.
El pais
Une directive de l'Union Européenne vient d'entrer
en vigueur, portant à 14 jours le délai de rétractation pour les commandes à distance et pour celles
passées lors d'un démarchage à domicile, au lieu
de 7 jours auparavant, quel que soit le pays de
lʼUnion Européenne où lʼachat a été effectué.
Cette directive concerne tous les pays de l'Union
Européenne et a déjà été intégrée dans la loi française, par la loi sur la consommation du 17 mars
2014.
Un délai de 14 jours pour se faire rembourser
Cette disposition allonge le délai de rétractation et
s'applique entre autre aux achats sur internet, mais
certains biens ne sont pas concernés. C'est le cas
par exemple pour les titres de transports ou les bilets de concert.
Une fois qu'il se sera rétracté, l'acheteur aura également 14 jours pour renvoyer le bien dont il ne veut
pas, et le vendeur n'aura plus que 14 jours pour
rembourser l'achat au lieu des 30 jours autorisés
auparavant.
De plus, les cases cochées par défaut pour des options ou des assurances non gratuites ne seront
plus autorisées sur les formulaires de vente.
La Maison Royale rénove son site
internet, exit Elena et Cristina
Le 19 juin, jour du couronnement de Felipe VI, le
site internet royal a été mis à jour à 4 heures du
matin. Le changement le plus flagrant est son
adaptation à la composition de la nouvelle famille
royale : Felipe, Letizia, leurs filles, le Roi Juan Carlos et la Reine Sofia qui gardent leur titre même
s'ils ne règnent plus. Les soeurs du nouveau roi,
Elena et Cristina, qui avaient leurs propres pages
contenant leur biographie et toutes leurs activités
en tant que membres de la famille royale nʼy figurent plus. Seul restera l'historique de leurs activités
avant la succession.
En revanche, les infantes Leonor et Sofia apparaissent avec une courte biographie et des photos
officielles.
Maeva
On respire à Valencia !
"En Europe, on respire mieux au nord qu'au sud et
à l'est". C´est ce qu'annonce en préambule lʼétude
sur la qualité de l´air dans les grande villes d´Europe.” Respire, une association française pour la
Prévention et lʼAmélioration de la Qualité de lʼAir, a
effectué un classement de la qualité de lʼair des 100
plus grandes villes européennes. Valencia prend la
vingtième position du classement, qui a été établi
en additionnant le nombre de jours de dépassement, en 2011, des seuils sanitaires de trois polluants : les PM10 (particules de diamètre inférieur
à 10 microns), le dioxyde dʼazote et lʼozone. Les
deux tiers des plus grandes villes européennes dépassent régulièrement, plus de 35 fois par an, les
seuils réglementaires.
Croix de Bourgogne
C'est maintenant le blason de Felipe qui apparait,
dont certains éléments ont été éliminés : le joug et
les flèches des Rois Catholiques ainsi que la croix
de Bourgogne, qui étaient tous des attributs personnels de Juan Carlos.
El Pais
http://www.casareal.es/
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Avec un taux de 24 jours, Valence est donc une
des villes où l´on respire le mieux en Europe.
Pratiquant une politique dissuasive de circulation
des voitures individuelles, elle est d´ailleurs citée
en exemple en tant que ville pilote du mouvement
"slow city" développant une politique de "mobilité
douce".
www.lepetitjournal.com
"La citoyenneté portoricaine n'existe pas. Notre
passeport dit que nous sommes des citoyens
américains, mais ce n'est pas vrai.
Porto Rico 18ème communauté
autonome espagnole?
Un groupe portoricain a lancé une campagne pour
réclamer que l'île des Caraïbes rompe tous les
liens politiques avec les Etats-Unis et soit annexée de nouveau à l'Espagne pour devenir une
communauté de plus.
"Nous voulons redevenir espagnols, être la dixhuitième communauté autonome d'un pays que
nous n'avons jamais voulu abandonner" a expliqué Efe Jose Nieves, créateur du groupe "Reunificación Puerto Rico con España", sans
s'exprimer sur les mouvements indépendantistes
qui existent en parallèle dans le pays. Avec le slogan "C'est le moment de rentrer à la maison" et
une vidéo promotionnelle qui dit que "Il n'y a
qu'une Mère patrie" et que "Porto Rico ne s'est jamais rendu indépendant de toi", l'hymne espagnol
en fond sonore, cette initiative compte moins de
deux mille "amis" sur Facebook, mais prétend refléter une idée qui "est soutenue par beaucoup
plus de gens qu'on ne le croit".
Pendant les trente années de débats stériles sur
le statut de cette ex-colonie espagnole, l'option
qu'elle se "réunifie" à l'Espagne "n'a jamais été
réellement évoquée - selon Nieves - mais reçoit
des appuis”.
“Nous allons recourir au Tribunal de La Haye pour
demander qu'il annule le Traité de Paris de 1898
par lequel l'Espagne a cédé les Philippines, l'île
de Guam et Porto Rico aux Etats-Unis" dit le responsable du groupe créé l'année dernière. Selon
lui, "il aurait dû y avoir un Portoricain présent lors
de la signature du traité, pour que les citoyens
soient représentés comme le requiert la Constitution américaine. C'est quelque chose qu'on ne raconte pas dans les écoles".
"Les Américains ont toujours déformé cette partie
de l'Histoire pour que nous croyions que c'était
l'Espagne qui ne voulait pas de nous" dénonce un
criminologue qui a travaillé comme garde de sécurité et a des ascendances canariennes et catalanes, comme beaucoup de Portoricains.
"Notre revendication en a pris beaucoup par surprise, mais elle a tout son sens dit-il, après
avoir rappelé que Porto Rico fut une colonie espagnole pendant plus de quatre siècles et a
même eu en 1897 une Charte d'Autonomie qui
lui donnait la souveraineté comme une province
espagnole d'outremer.
“Si nous sommes quelque chose, nous sommes
citoyens espagnols" affirme Nieves, qui est allé
une fois en Espagne en 2002 et qui l'a "adorée".
Pour les adeptes cette initiative, Porto Rico n'a
jamais eu un statut politique aussi digne que
celui qu'il avait avec l'Espagne, parce qu'il en faisait intégralement partie. "Nous étions représentés à la Cour de Cadix quand on élabora la
première Constitution" se souvient Nieves, qui
déplore que "presque personne dans l'île ne sait
que nous étions une Province, que nous étions
citoyens espagnols". L'intention de ce "mouvement civique" - nous ne voulons pas être un parti
politique - explique Nieves, est de faire justice
et de réparer l'abus commis par le Gouvernement des Etats-Unis en 1898 en nous séparant
contre notre volonté de la mère patrie.
“L'Espagne nous aimait et nous acceptait
comme des égaux", assure l'initiateur du groupe
dont le drapeau est fait de "deux lignes jaunes
croisées de bout en bout en forme de croix sur
fond rouge", et où on peut voir les initiales MRE,
acronyme de Mouvement de Réunification avec
l'Espagne. Parmi ses adhérents, il y a de nombreux universitaires. "Nous croyons que nous
serions acceptés par le peuple espagnol.
Jusqu'à présent, 95% du feed-back que nous
avons eu est positif ".
http://elmunicipio.es/
Traduction G.L.
¡Bonjour! N° 11
12
juillet 2014
En Espagne, 62.000 particuliers ruinés par le photovoltaïque
David Utiel se rappelle encore les mots du gouvernement espagnol en 2007 pour inciter les Espagnols à
investir dans l'énergie solaire : "Le soleil peut être à vous". Sept ans plus tard, lourdement endetté, il regrette, comme 62.000 particuliers, d'avoir suivi ses conseils. "Comment je me sens aujourd'hui ? Trompé
totalement, arnaqué, déçu, dégoûté", dit ce professeur d'électronique de 37 ans, qui partage avec 23 autres habitants de son village de Madrigueras, près d'Albacete, dans l'est de l'Espagne, un parc de près
de 360 panneaux photovoltaïques. "C'est l'État qui nous a donné le déclic en disant que cela pouvait être
quelque chose de très rentable", raconte-t-il, en foulant le terrain aux herbes folles où ont été installés
ces panneaux, à la sortie du village.
Encouragé, David avait mis 450.000 euros dans ce projet en 2007, misant sur cette énergie et la promesse
de revenus réguliers comme la vingtaine d'autres habitants impliqués, "des gens absolument normaux,
de milieu rural, certains travaillant dans l'enseignement, d'autres dans l'agriculture, d'autres dans de petites
usines. Notre idée n'était pas de partir à la chasse aux subventions, de devenir millionnaires, rien de ce
genre : notre idée, c'était de pouvoir avoir une sorte de plan de retraite".
Mais le gouvernement, empêtré face à la crise et confronté à un système énergétique largement déficitaire,
a coupé peu à peu les aides aux renouvelables. Ce qui lui a fait perdre sa précieuse avance, rappelle
David, qui note que "l'Allemagne, avec deux fois moins d'heures de soleil que l'Espagne, a aujourd'hui
près de dix fois plus de puissance photovoltaïque installée”. Et pour les particuliers qui y ont cru, le soleil
s'est avéré un mauvais pari.
Des milliers d'Espagnols "coincés"
"Le gouvernement lui-même, qui nous a incités à placer nos économies dans la génération d'énergie photovoltaïque, a commencé à appliquer des coupes rétroactives alors que les installations étaient déjà
construites : c'est-à-dire qu'il a changé les règles du jeu en plein milieu de la partie !" dénonce Miguel
Angel Martinez-Roca, président de l'Anpier, association qui regroupe 4.300 petits producteurs. Décret
après décret, la rémunération de cette énergie propre a fondu et désormais elle ne représente plus, dans
certains cas, que la moitié de celle promise au départ.
L'autre association, l'Unef, qui compte aussi des fabricants de matériel, a chiffré à 920 millions d'euros le
manque à gagner en 2014, le secteur accumulant déjà une dette auprès des banques de 22 milliards
d'euros. "La situation est franchement dramatique", assure Miguel Angel Martinez-Roca, car "des milliers
de citoyens espagnols sont coincés" entre le coût des installations, le faible revenu qu'elles génèrent et
le remboursement des prêts. "Ces six derniers mois, je crois avoir reçu peut-être 3.000 à 3.500 euros (de
rémunération, ndlr), alors que les échéances pour la banque et les coûts avoisinent les 18.000-20.000
euros", soupire David Utiel, qui a hypothéqué sa maison.
¡Bonjour! N° 11
13
juillet 2014
Les associations en ont appelé à l'Europe
L'Anpier, qui a déposé plusieurs recours en justice contre l'État et saisira Bruxelles si cela n'aboutit pas,
veut mobiliser ses troupes : sur plusieurs mois, elle organise une trentaine d'assemblées dans toute
l'Espagne pour informer les particuliers ayant investi dans le photovoltaïque. La manifestation du 21
juin à Madrid "dira clairement au gouvernement que nous ne sommes pas disposés à ce qu'ils nous
ruinent, qu'ils nous insultent, qu'ils nous trompent de cette manière", explique Miguel Angel MartinezRoca.
Dans le village de Mahora, toujours près d'Albacete, Manuel Alonso Caballero, 39 ans, est lui aussi
désabusé : "J'ai misé sur le photovoltaïque, j'y suis entré parce que je croyais réellement ce qu'ils disaient, je croyais à la génération d'électricité par les renouvelables, mais je vois que je me suis trompé".
Autrefois employé dans le secteur aéroportuaire, il a quitté son travail pour monter sa propre installation
de panneaux solaires, dans laquelle il estime avoir investi près de 1,5 million d'euros. Manuel pensait
l'amortir en treize ans mais avec les coupes, "oublions tout amortissement : maintenant, je ne sais même
pas si j'arriverai à finir de la payer". Fils d'agriculteurs, il s'inquiète aussi pour ses parents, qui s'étaient
portés garants pour lui auprès de la banque. "Je suis profondément déçu par l'Espagne", dit-il.
RTBF
Des milliers d'Espagnols protestent à Madrid contre la réduction des aides aux énergies renouvelables
Des milliers de personnes ont manifesté samedi (21 juin) à Madrid sous le mot dʼordre «sécurité juridique, énergies renouvelables et honnêteté», contre une réforme du gouvernement réduisant les aides
aux énergies renouvelables. Au son de marches funèbres entonnées par des groupes musicaux, les
manifestants ont défilé devant le ministère de lʼEnergie munis de pancartes sur lesquelles on pouvait
lire «Trompés par lʼEtat», «62.000 familles ruinées» ou «Papa, pourquoi le gouvernement nous ruine
?». Vêtus de T-shirts et portant des chapeaux jaunes symbolisant lʼénergie solaire, les contestataires,
parmi eux de nombreuses familles venues avec leurs enfants, ont observé une minute de silence à la
fin du rassemblement. Incitées en 2007 par le gouvernement socialiste de lʼépoque à investir dans des
systèmes photovoltaïques pour leurs domiciles, des dizaines de milliers de familles espagnoles ont
constaté depuis lʼéclatement de la crise en 2008, une réduction, dans certains cas de moitié, des primes
promises pour lʼutilisation des énergies renouvelables.
http://www.lameuse.be/
¡Bonjour! N° 11
14
juillet 2014
Qui se souvient de la catastrophe
annoncée il y a deux ans?
phe, le sauvetage, le risque et la fin du monde,
sont oubliés. Cela fait un peu rire, non?
Moralité : de temps en temps, sortez des archives
ce que disaient les journaux il y a quelques an
nées afin quʼil aient honte.
Il y a deux ans, nous étions sur le point de périr.
L'Espagne était en train de crouler sous les
dettes, personne ne voulait plus nous prêter de
l'argent et la seule issue était le sauvetage financier. La fin du monde.
Personne ne se souvient?
Entre février et juillet 2012, la prime de risque en
Espagne a doublé : elle est passée de 300 à plus
de 600 points. Traduction : l'Espagne devait proposer un taux d'intérêt très haut (7,6%) pour que
quelqu'un investisse dans ce pays, et achète des
bons du Trésor.Et même la prime de ceux-ci était
montée à 631 points. Je me souviens parfaitement de ce qui se disait : faillite de l'Etat, manque
de crédibilité, échec du gouvernement, catastrophe, sortie de l'euro… Tout juste si on ne demandait pas des élections anticipées, la fin de la
monarchie et la suppression de la Champion's
League.
Il y avait des gens qui se réjouissaient. Le prix
Nobel Krugman prophétisait la fuite massive des
capitaux espagnols, le "fameux économiste"
Nouriel Roubini prédisait la sortie de la Grèce de
la zone euro. George Soros, le millionnaire spéculateur, annonçait la fin de l'euro.
De nombreux médias parlaient sans détour du
"secret de polichinelle" qui courait en Europe :
"Sauvez l'Espagne !" Et nous la presse, qui vivons
de catastrophes, nous chauffions l'ambiance en
parlant de crise historique et de sauvetage.
Jusqu'au ministre De Guindos qui avait peur. Les
bonis espagnols disparurent des écrans de Reuter, la presse financière européenne annonçait à
tout moment un "sauvetage imminent" de l'Espagne, et le "prestigieux" quotidien britannique
Financial Times se prêtait au jeu (j'écris "prestigieux" parce que notre complexe d'infériorité nous
le fait considérer comme tel).
Beaucoup de médias espagnols suivaient ce courant, avalisant ces nouvelles sans contrôler l'imminent sauvetage de l'Espagne en ruines. Même
le Titanic avait plus de chances de se remettre à
flot que l'économie espagnole.
Deux ans plus tard, voici les derniers chiffres :
l'Espagne est en train de payer 2,7% d'intérêts
pour sa dette, un des taux les plus bas de l'histoire. La prime de risque est à 110 points. Encore
plus bas qu'en Italie.
Les agences de risques élèvent chaque mois la
qualification de l'Espagne, ce qui suppose plus de
rentrées d'argent. Ou bien, toute cette catastro-
¡Bonjour! N° 11
Carlos Salas, http://blogs.lainformacion.com/
Traduction G.L.
Visite du vieil Altea avec
le pirate Cachidiablo
Pendant les mois de juillet et août, lʼoffice du tourisme dʼAltea propose chaque samedi une visite
du vieux quartier d'Altea scénarisée par des comédiens et guides professionnels qui interagiront
avec le public. Tout tournera autour des aventures du pirate Cachidiablo, célèbre corsaire du
XVIe siècle, à l'époque où la côte d'Altea était
“très visitée” par les pirates berbères, qui obligeaient les habitants à se réfugier dans la partie
haute du village, à l'intérieur des anciennes murailles.
Prix de la visite: 5 euros.
Inscription préalable à l'office du tourisme dʼAltea
(maximum de 30 personnes par visite).
Itinéraire : départ plaza de l'Ayuntamiento et arrivée à la finca La Campaneta pour une dégustation de produits typiques.
http://www.spain.info/fr/informacion-practica/oficinas-turismo-embajadas/oficina-turismo/alicante/oficina_de_turismo_de_altea.html
15
juillet 2014
“Conquistadors honteux” L'exposition "Colonie apocryphe" (au Musée d'Art Contemporain de Castille et León à León (MUSAC)
jusqu'au 6 janvier) est ambitieuse. Elle réunit dans trois salles plus de 350 oeuvres — cartes, affiches,
photos et vidéos — de 120 artistes nationaux et internationaux venant d'une centaine d'institutions, et se
veut être la première grande exposition qui aborde la colonisation espagnole du XVe siècle à nos jours.
Un effort considérable pour un musée régional inauguré en 2005 qui a reçu 49.500 visiteurs en 2013 (son
homologue andalou, par exemple, a accueilli plus de 166.000 personnes).
L'entreprise est plus complexe qu'il n'y parait si on tient compte de son but politique : porter au débat public
un discours postcolonial minoritaire, limité à l'université et à certains cercles créatifs. Explication
du commissaire de l'exposition, Juan Guardiola
: "Il faut arrêter de penser que le colonialisme a
seulement concerné les Britanniques ou les
Français. Avec l'expulsion des Musulmans et
des Juifs et la conquête de l'Amérique est née
une identité nationale excluante et artificielle :
l'Espagnol est blanc et catholique. C'est là que
tout commence".
La Mezquita' (1939), affiche de R. Yzquierdo présente à lʼexposición dul MUSAC. / COLLECTION CARLOS VELASCO
“Le Coran lʼinterdit, mais cʼest tellement succulent...”
Des toiles du XVIIIe voisinent avec des films des
années 50, des créations vidéos et des coupures
de presse dans les 1.500 mètres carrés de l'exposition divisée en neuf thèmes : cartographie,
archives, conquête, histoire, évangile, violence,
anthropologie, orientalisme et citoyenneté. Ce
sont les piliers sur lesquels repose la perpétuation de la logique coloniale. "Ce système ne s'arrête pas avec l'indépendance vis-à-vis de la
métropole. Après, on continue à entretenir une
relation de dépendance et de pouvoir qu'on appelle "colonialité", explique Guardiola. Selon
cette logique, les cartes géographiques sont le
signe d'une appropriation d'un territoire. L'histoire, une affabulation du passé écrite par les
vainqueurs. L'évangile, la justification d'une invasion. La violence, la façon de perpétuer la domination. Et la citoyenneté, qui est espagnol et
qui ne l'est pas, le champ où se déroule actuellement la bataille.
Ce thème est traité par une des oeuvres créées pour l'exposition, Vallas de la frontera en Ceuta y Melilla,
1985-2014 (Infographies) du collectif C.A.S.I.T.A. (Loreto Alonso, Eduardo Galvagni et Diego del Pozo).
Sur des facsimilés de la Guerre d'Afrique (1859-1860), les artistes reproduisent des infographies des grilles,
fils de fer et clôtures qui séparent le Maroc de l'Espagne. "Ces représentations romantiques de la guerre
étaient vues comme des images "désidéologisées". Comme celles que diffusent aujourd'hui la police et
les médias" explique Del Pozo. Et cette vision aseptisée de la réalité qu'ils défendent occulte la relation
entre le passé de domination et la manière actuelle d'aborder le contrôle des frontières.
De la même façon, explique Guardiola, les "intérêts économiques" espagnols en Amérique Latine et l'idée
profondément enracinée de Mère patrie empêchent d'aborder de manière critique la relation entre les deux
régions.
¡Bonjour! N° 11
16
juillet 2014
Le collectif Declinación Magnética (dont font partie Galvagni et Del Pozo, Aimar Arriola, José Bueso,
Sally Gutiérrez, Julia Morandeira et Silvia Zayas), s'est interrogé sur la vision de la conquête de l'Amérique
dans Marge d'erreur, une autre installation réalisée pour l'exposition. Le projet consistait à réunir une dizaine d'étudiants du secondaire pendant trois jours et à leur proposer des exercices autour de la représentation de la découverte de l'Amérique dans leurs livres de textes. Quelques titres proposés par des
élèves et des artistes sélectionnés entre plus de 120 éditions de divers pays, langues et dates, sont présentés dans l'exposition à côté de vidéos qui documentent le processus. "Notre objectif était de mettre
en évidence comment fonctionne le dispositif d'éducation et comment se transmet et se consolide l'histoire
explique Morandeira. Comment est présenté le débarquement de Christophe Colon ? Parlait-on de dépeuplement ou de génocide? D'échange ou de vol?”
La recherche des racines du colonialisme espagnol plonge au coeur de la démocratie; au centre de l'exposition, une reproduction de l'un des lions du Congrès des Députés, dont la mutilation pratiquée par
l'artiste Fernando Sánchez Castillo n'a laissé que les pattes et la boule sur laquelle elles s'appuient. Guardiola s'embarque à nouveau dans une douloureuse recontextualisation historique d'un des symboles les
plus identifiables du système politique espagnol : "La vraie statue a été faite avec les canons arrachés
aux Marocains pendant la Guerre d'Afrique et fondus. C'est incroyable mais notre souveraineté se nourrit
de l'humiliation de l'ennemi".
Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León (MUSAC)
http://elpais.com/
"21000 points, 21000 immigrants morts en traversant le détroit de Gibraltar entre 1988 et 2013" est ma
petite oeuvre pour l'exposition du MUSAC ""Colonia apócrifa". Luis Melon Arroyo.
http://luismelonarroyo.blogspot.com.es/2014/06/21000-puntos-21000-inmigrantes-muertos.html
¡Bonjour! N° 11
17
juillet 2014
Parcours dʼexpat : Philippe, de Carcassonne à Benissa
Dans lʼhôtellerie, on fait tellement dʼheures que
quand on a un jour de repos, on se repose ; on
en a vraiment besoin. Tandis quʼici, je travaille
soit de 6h30 à 14 heures soit de 14 à 21 heures
(en été), six jours sur sept. Jʼaurais dû venir bien
plus tôt !”
Plus le temps passe, plus je mʼinterroge : cet
homme qui se décrit comme un solitaire qui fuit
plutôt la compagnie (il ne fréquente pratiquement
aucun Français et très peu dʼEspagnols), comment fait-il pour être aussi sociable au travail ? Il
me donne une réponse qui tient la route : “Ca fait
partie de mon boulot de créer la relation, dʼêtre
aimable et accueillant avec tout le monde, de placer une petite blague de temps en temps, dʼaider
le client qui ne trouve pas tel ou tel produit, même
si ce nʼest pas dans mon rayon. Souvent je nʼai
pas le temps de parler, mais jʼessaie quand
même dʼêtre sympa avec les clients car jʼaime rigoler et faire rigoler. Puis quand je rentre chez
moi, je retrouve mon refuge, et après avoir côtoyé beaucoup de monde sur mon lieu de travail,
je me régale de la solitude. Très peu de gens
viennent chez moi, cʼest mieux comme ça.”
Un Espagnol de France
Qui lʼaurait cru ? Le boucher du supermarché
P*** de Moraira, avec son accent chantant, son
sourire charmant et toujours un petit mot gentil
est dʼorigine espagnole. Sa mère est née à Benissa et ses grands-parents paternels vivaient à
Calpe. Il a grandi à Carcassonne et est arrivé à
la Costa Blanca en 2003, pour suivre enfin le
désir de son coeur dʼenfant : vivre sur la terre de
ses ancêtres.
Moi je veux bien le croire, mais jʼai du mal à faire
coïncider dans la même personne lʼours des cavernes quʼil prétend être et le professionnel jovial
qui dit aimer le contact et avoir bon caractère, ce
que jʼai remarqué au magasin et qui se confirme
lors de lʼinterview... Je nʼinsiste pas, chacun a
droit à son jardin secret, non ?
Tour à tour cuisinier saisonnier puis gérant dʼun
camping qui “cartonnait” dans le sud-ouest français, il a profité de circonstances propices pour
tout planter là et changer de vie. A 40 ans, cʼétait
le bon moment, et jamais il nʼa regretté son choix.
Parlons un peu des clients : jʼaimerais tout savoir,
surtout les petits défauts ou les caractéristiques
de ses clients de différentes nationalités. Mais
Philippe est un homme discret... Jʼarrive juste à
lui faire dire du bout des lèvres que “les Russes
aisés ne regardent pas au prix et mangent beaucoup dʼagneau, et que par ailleurs ils sont assez
froids : cʼest difficile de décrocher un sourire avec
eux, ça ne rigole pas. Mais quand on les connait
un peu, ils se dégèlent et se montrent plus sympathiques.”
Les Allemands et les Anglais “aiment les gros
morceaux de viande ; leurs achats ont diminué
avec la crise, mais aujourdʼhui on sent que le
commerce reprend.”
Les Français ? “No comment.”
“Jʼen avais marre de travailler comme un fou et
de ne plus avoir de vie privée, même si je
mʼéclatais au camping. Je venais chaque année
en vacances à Calpe chez ma grand-mère depuis tout petit. Ensuite, quand jʼai eu le permis de
conduire, je venais seul la voir et me balader
avec elle.
En 2003 jʼai pris ma décision ; en trois mois jʼai
liquidé mon camping et jʼai commencé à travailler
ici, comme cuisinier. “
Trois ans plus tard, il entrait chez P***, et découvrait avec bonheur le statut dʼemployé : “Ici jʼai
lʼimpression de vivre, alors quʼen France je ne faisais que bosser.
¡Bonjour! N° 11
18
juillet 2014
Piqué de la moto
Les Belges ? “Sympas en général, peut-être parce
quʼon parle la même langue et que le courant
passe plus vite.
Et pour tous, les mêmes erreurs en espagnol qui
me font rire (mais je me retiens devant eux et je
partage après avec les collègues). Celle qui revient souvent : ils croient quʼune poule se dit “una
polla”... Parfois je leur explique gentiment leur erreur et cʼest à leur tour de se marrer.”
Et de fait, Philippe a une passion qui dévore tout
son temps libre: la moto.
Son grand-père avait un Bultaco qui le fascinait.
Alors dès quʼil a pu, il a étudié comme un fou et
passé son permis pour rouler en 125 cc, et depuis,
cet amour ne lʼa pas quitté. Il le dit tout net : “Je
suis un piqué de la moto, cʼest ma drogue, ma thérapie. Quand je peux, je roule toute la journée. Je
prends mon casse-croûte, je pars et je suis heureux. En vacances, jʼemporte ma tente et je
mʼévade. Cʼest comme cela que jʼai déjà visité la
moitié du pays, chose que je nʼaurais jamais pu
faire en France parce que je nʼavais pas le temps.
Et puis le climat dʼici, ça aide !
“Beaucoup dʼAllemands et dʼAnglais retraités sont
partis, et maintenant ce sont les Belges et les
Français qui arrivent en masse, aussi bien pour
les vacances que pour acheter une maison.
Parfois, tout heureux de mʼentendre parler français, ils abusent un peu de ma bonne volonté et
me soutirent toutes les informations dont ils ont
besoin quand ils sʼinstallent. Ensuite, je ne les revois plus.”
Quand je mets mon casque, je suis sur ma planète, dans mon monde, et plus rien ne mʼaffecte.”
Comment il a appris le métier de boucher ? Sur le
tas, avec les collègues. Débrouillard notre Philippe
! Il faut dire quʼil a commencé à bosser très jeune
: son père était viticulteur et il lʼaidait toute lʼannée.
En hiver, il faisait les fagots de sarments et il détestait ça, il avait froid. A lʼépoque des vendanges,
il portait la hotte. “Jʼavais lʼimpression de ne rien
faire en me promenant toute la journée avec la
hotte sur le dos pendant que mes parents et ma
soeurs cueillaient le raisin.
Formé par la vie
Et puis un jour, la vigne a gelé et il a fallu trouver
une autre source de revenus. Mon père a pris un
camion pour livrer des oeufs dans toute la région.
Ils provenaient dʼun élevage voisin dont je garde
un souvenir incroyable. Un jour, on est allés aider
lʼéleveur et on est partis à 6 heures du matin.
Quand on est arrivés, le repas de midi était déjà
prêt et la mémé, avec ses jupes, chassait les
mouches qui en faisaient un festin pendant que
les enfants jouaient dans la décharge ! Des gens
sympas mais dʼune saleté redoutable.
Parfois, on travaillait tard et les clients nous invitaient à diner. Cʼest comme cela quʼun soir nous
avons mangé un pâté que je ne trouvais pas mauvais, jusquʼà ce que jʼapprenne quʼil était fait avec
du porc nourri aux poules mortes!!
Un homme heureux... Je lʼentends presque fredonner “Je nʼai besoin de personne en Harley Davidson...”. Geneviève Lasco
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DENIA
Tél. 966 368 007
Jʼaidais mon père en portant les cartons et je lʼaccompagnais dans les tournées, jʼadorais ça.
Jʼavais 14 ans et cʼest comme cela que je me suis
formé. Cʼest de là aussi que viennent mes muscles (je lui avais demandé sʼil faisait du body building), car je ne pratique aucun sport ! “
¡Bonjour! N° 11
19
juillet 2014
Le fabuleux destin de Dénia (suite)
La Grande Guerre nʼarrange rien, qui paralyse le
transport maritime et singulièrement lʼexportation
des produits du terroir. Ensuite le trafic reprend,
mais Dénia, sans doute trop affaiblie économiquement, ne joue plus un rôle important dans le commerce maritime : ce sont les ports de Gandia et
Valencia qui deviennent les grands centres dʼexportation dʼagrumes. En outre, le transport des
produits agricoles se fait de plus en plus par la voie
terrestre. Les derniers caboteurs à voiles – désormais dotés dʼun moteur auxiliaire –, essentiellement voués au transport des oranges,
disparaissent à la fin des années 1950.
De son passé glorieux, Dénia garde cependant
une trace : le travail du bois. Lʼexportation du raisin
sec avait en effet généré tout un réseau de scieries
et de menuiseries oeuvrant au conditionnement de
la pasa, à quoi sʼajoutait aussi la construction navale.
Tout cela nécessitait beaucoup de bois, que lʼon
importait dʼAmérique, de Scandinavie ou du Portugal. Devenue inactive après la chute de la pasa,
une partie de la main dʼoeuvre qualifiée de cette
filière va se recycler, dès 1904, dans la production
de jouets en bois, dont des modèles réduits de bateaux. Un artisanat local qui perdure encore aujourdʼhui.
Cette vocation sʼaffirmera vraiment dans les années 1960 avec le développement du tourisme international. Dans cet élan, le port se trouve aussi
une nouvelle vocation grâce à la proximité des îles
Baléares. En 1989, la compagnie Baleària ouvre
la ligne Dénia-Ibiza, qui va pouvoir profiter dʼinfrastructures portuaires alors sous-exploitées en raison de lʼeffondrement du commerce. Ce trafic de
voyageurs ne cesse de monter en puissance et
contribue pour une large part au dynamisme actuel du port. Cette ligne fait de Dénia le premier
port à passagers de la Communauté valencienne,
ses grands ferries embarquant chaque année
quelque quatre cent mille voyageurs, à raison de
trois départs quotidiens. Et le port entretient également un trafic régulier de marchandises avec
lʼarchipel.
La flotte de pêche connaît aussi un nouvel élan.
Spécialisée dans le poisson frais, elle compte désormais trente-cinq unités. Ce sont des palangriers
ou des fileyeurs pratiquant la pêche côtière avec
un équipage de deux ou trois marins. Mais aussi
des senneurs pêchant le pescado azul (poisson
bleu), tels sardine, anchois ou maquereau, avec
un équipage de cinq hommes. Et des chalutiers
de 15 à 20 mètres, armés par quatre ou cinq
hommes et pêchant le pescado blanco (poisson
blanc) comme le colin, ainsi que la sole, le congre,
ou la fameuse gamba (crevette rose) de Dénia.
Ces bateaux travaillent dans les eaux dʼIbiza et reviennent en fin de journée vendre le produit de
leur pêche à la criée.
La Nice espagnole se reconvertit
dans le tourisme
Toutefois, la véritable reconversion de Dénia se
fera plus tard, au milieu du XXe siècle. Cʼest alors
que naît lʼidée de faire de ce port un lieu de villégiature. Misant sur sa température hivernale
agréable et sur le passé cosmopolite de la cité, les
autorités rêvent de faire de Dénia la « Nice espagnole»!
¡Bonjour! N° 11
Outre le port de pêche encore très actif et le port
de commerce dopé par le trafic des ferries avec
les Baléares, Dénia revendique enfin une vocation
plaisancière.
20
juillet 2014
Le premier club nautique de la ville fut créé dans
les années 1920 et dispose aujourdʼhui encore
de ses propres pontons. Quatre zones du port totalisant deux mille deux cents anneaux sont désormais vouées à la seule plaisance. Le port a
donc clairement misé une bonne part de son avenir sur lʼindustrie du loisir, un marché que le phylloxéra ne pourra pas menacer.
Cet ensemble dʼactivités confère à Dénia un caractère fortement attractif sur le littoral méditerranéen. À lʼimage de Diane, son égérie, la ville a
connu bien des tourmentes… mais, on le sait, les
déesses, même blessées, ne meurent jamais !
En réalité, les travaux vont sʼéterniser. Commencés cent dix-huit ans après la rédaction du
premier projet, ils ne sʼachèveront pas avant…
1998.
Au lieu des dix années prévues, un siècle aura
été nécessaire pour venir à bout du chantier ! !
La construction navale continue
À Dénia comme à Jávea, le port voisin, les charpentiers – comme Manuel Vallatta, Francisco
Cabrera, José Domenech, Antonio Mari Senti,
Vicente Gravila, José Tur Morello ou Bartolomé
Moll… – construisent ou entretiennent à même
la grève des bateaux de tous types et de toutes
dimensions. Cette activité est particulièrement
dynamique au moment du boom de la pasa.
Cʼest ainsi que lʼarmateur José Antonio Bolufer
fait construire sur la plage de la Grava, à Jávea,
un paillebot de 40 mètres. Antonio Mari Senti,
de Dénia, et Jaume de la Tabaira, de Teulada,
sont chargés de ce chantier. Lancé en 1877, ce
navire de 300 tonneaux baptisé Pepe Tono navigue jusquʼau début du XXe siècle, notamment
sur la ligne des Amériques. Au début de ce
même siècle, sur la grève de Dénia, un autre
paillebot est mis en chantier par le charpentier
Chimolon.
En 1927, vingt-trois des bateaux immatriculés à
Dénia y ont été construits. Cinq ans plus tard,
le port compte encore huit chantiers, qui emploient vingt-quatre personnes, et lʼon dénombre une quarantaine de calfats en 1944.
Il ne reste plus aujourdʼhui quʼun seul constructeur naval à Dénia : les Astilleros (chantiers) Noguera. Récemment rebaptisé Varadero port
Dénia, cet établissement est installé sur le quai
de la Pansa (le mot valencien de la pasa)… tout
un symbole !
Il a été fondé dans les années 1940 par Manuel
Noguera, mais nʼétait alors quʼun simple atelier
de mécanique. Répondant à la demande des
pêcheurs, lʼentreprise se diversifie bientôt dans
la construction navale. Pendant deux décennies, le chantier lance ainsi quelque soixantedix bateaux en bois, notamment plusieurs
unités hauturières pour des campagnes de
pêche au Sénégal. En 1965, quand les fils du
fondateur intègrent lʼétablissement, les Astilleros Noguera sʼouvrent au marché de la plaisance.
Dirigé depuis 1974 par Francisco Noguera, surnommé «Paco», le chantier occupe aujourdʼhui
une surface de 28 000 mètres carrés. Il assure
la maintenance et le renouvellement de la flotte
de pêche – de la conception au lancement –
Un aménagement tardif
Avant même que le trafic du raisin sec nʼassure
sa prospérité, le port de Dénia a fait lʼobjet de projets dʼaménagements. La première étude de port
artificiel, protégé par une digue Sud et une digue
Nord enracinée sur la pointe rocheuse du Raset,
remonte à 1802. Il sʼagit alors dʼintéresser lʼÉtat
à lʼamélioration du port comme point de
connexion stratégique de la péninsule avec les
îles Baléares. Cette intention prophétique restera
pourtant lettre morte. Tout au long du XIXe siècle,
nombre dʼautres projets se succèdent, mais
aucun ne se concrétise. Les navires ne disposent
alors dʼaucun quai où embarquer et débarquer
leur cargaison. Mouillés sur rade loin des entrepôts, ils doivent recourir à des allèges. Pour ce
trafic portuaire, les négociants arment une flottille
de balandras, laúdes, lanchas, chalanas et autres
petites embarcations locales qui assurent la navette entre la terre et les navires, à la voile ou à
la rame.
Lʼaménagement du port ne débute quʼen 1898,
alors que le commerce de la pasa cherche de
nouveaux débouchés.
Quand les premiers épis de charge sont enfin
inaugurés, ils sont déjà obsolètes, les vapeurs
ayant grandi et nécessitant de nouveaux équipements.
¡Bonjour! N° 11
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ainsi que son outillage, comme les treuils très sophistiqués qui font la fierté de la maison. Ses installations permettent de sortir de lʼeau des unités
allant jusquʼà 90 mètres de long, 25 mètres de large
et 6,50 mètres de tirant dʼeau. Cʼest ainsi que se
côtoient sur ses cales remorqueurs, grands yachts
de luxe et chalutiers.
«Si mon père voyait cela, il mourrait une seconde
fois ! » sʼexclame Paco, un septuagénaire qui espère quʼune troisième génération prendra bientôt la
relève.
Martine Garry
www.chasse-maree.com
Dame francophone cherche villa
à entretenir à lʼannée
(résidents à Moraira et environs). Sérieuse et méticuleuse.
Tél 603 276 655
Les marchés hebdomadaires :
Lundi : Dénia, Parcent, La Nucia, Callosa dʼEn Sarriá
Mardi : Jalón, Altea, Beniarbeig, Benigembla, Els Poblets, Villajoyosa, Benimantell
Mercredi : Teulada, Benitachell, Ondara, Benidorm, Polop, Orba, Alcoy, Guardamar
Jeudi : Jávea, Benidoleig, Pego, Vall dʼEbo, Villajoyosa
Vendredi : Moraira, Gata de Gorgos, El Verger, Alcalalí, Senija, Alfaz de Pí, Finestrat
Samedi : Pedreguer, Benissa, Calpe, Castell de Castells
Premier samedi du mois : marché bio à Jalón
Dimanche : Benidorm, Gandía
Marché hippie le jeudi à 19 heures à Javea (en été) Hacienda, sur la route de Javea,
direction Denia, au cabo San Antonio
Marchés aux puces
Mercredi : Calpe
Vendredi : Dénia
Samedi : Jalón, El Verger (Polígono), Benidorm, Els Poblets (Parque de Miraflor), Polop
Dimanche : Pedreguer, Benidorm, La Nucia, Teulada (Polígono) et El Verger (Polígono), Jesus Pobre (1er
dimanche de chaque mois)
¡Bonjour! N° 11
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Le saviez-vous?
Felipe VI à Liège !
Lʼorigine du nom “Espagne”
Le nouveau roi dʼEspagne assistera aux cérémonies commémoratives
du centenaire de la première guerre mondiale, à
Liège, en Belgique, le 04
août prochain, au Mémoria Interalliés de Cointe, à
300 mètres de la maison
natale de votre rédactrice
en chef.
Le mot "Espagne" provient du phénicien Î-š
?panîm, signifiant lʼîle des damans (mammifère
ressemblant vaguement à un lièvre). En effet, les
Phéniciens trouvèrent dans cette région des lièvres en abondance, et les prirent par erreur pour
des damans. Les Romains adaptèrent ce nom
en Hispania.
http://www.baroude.com/Ethymologie-desnoms-des-Pays-L.html
De nombreux peuples, au cours de l'histoire de
la péninsule Ibérique, ont bâti leurs propres institutions politiques. Certaines ont disparu, d'autres ont évolué, de telle sorte qu'il est difficile de
savoir comment et quand est né ce que l'on appelle l'Espagne. (Wikipedia)
Noches abiertas à Dénia
Les soirs des jeudis 17 juillet et du 7 août, les
commerces seront ouverts jusqu'à 24h et il y aura
des animations dans les rues.
120.000 drapeaux pour le roi
Une petite entreprise de Valencia a fabriqué de toute urgence 120.000 petits drapeaux que Madrid lui
a commandés avec à peine une semaine de délai pour le couronnement du roi Felipe VI. Tout au long
du parcours par le centre de la capitale, les Madrilènes ont salué les nouveaux souverains avec un fanion créé par Lamipres, une entreprise du district de Valencia. Tous les employés de la petite usine de
production de plastique ont travaillé même les week-ends pour que les drapeaux soient prêts à être distribués à temps. La responsable a souligné que “les cinq employés étaient très fiers”.
El Pais.
¡Bonjour! N° 11
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Espagnolades : lʼEspagne expliquée aux étrangers
Les étrangers posent toujours des
questions bizarres sur l'Espagne,
comme par exemple : "Pourquoi tant
d'Espagnols ne se sentent-ils pas espagnols?". Je suppose que quand on
va à l'étranger, nous aussi on pose des
questions bizarres. En France, j'ai l'habitude de demander :"Ici Napoléon est
bien vu ou mal vu?". Et aux Etats-Unis
je demande “lequel des deux est le
plus américain : les hamburgers ou la
nourriture Tex-Mex ?”
Chaque pays a des particularités
étranges qu'on ne comprend pas bien de l'extérieur. Et la particularité de l'Espagne est l'idée même
de l'Espagne. Pas les taureaux, mais bien pourquoi il y a-t-il tant de gens qui ne veulent pas être espagnols?
Les latino-américains sont élevés dans leur pays avec l'idée que leurs ancêtres sont espagnols, tous
ou certains d'entre eux. C'est pour cela qu'il appelle ce pays "la mère patrie". Quand ils atterrissent et
voient les bagarres entre Basques, Madrilènes et Catalans, ils disent "la mère qui m'a mis au monde".
Ils ne comprennent pas.
Est-ce que l'Espagnol n'existe pas? Je crois que si, et de plus il est très authentique. Pour le comprendre, il faut savoir que les Espagnols sont très "locaux" par exemple, et tous pensent que les fêtes de
leur village sont les meilleures du monde : celle du chorizo, celle des tripes, du barbecue ou de la tomate. Chacune d'entre elles est "la meilleure du monde". Cette façon d'être "local" est ce qui définit
être "national". Le local est plus authentique car il signifie "né de la terre" et parce que les traditions
subsistent.
Ce qui choque les étrangers est la haine que certains Espagnols vouent au fait d'être espagnol.
Tourmenté par ce doute, il y a quelques années j'ai demandé à un sociologue nommé Malo de Molina,
si après toutes ces enquêtes réalisées en Espagne, on pouvait conclure que "ça" n'existait pas.
"Oh si, ça existe, et l'immense majorité se sent espagnole ; ce qui se passe cʼest qu'on n'aime pas le
dire pour ne pas être taxé d'"idéologie déterminée". Le drapeau, l'hymne, les langues espagnoles
étaient des choses qu'il fallait cacher. Et de plus nous avons le Tribunal Constitutionnel, qui porte
comme une énorme charge de définir si le pays est une nation, une nation de nations, un tas de nationalités, un minuscule état ou un état nouveau-né. Après 500 ans d'histoire, ils ne le savent toujours
pas ? se demandent les étrangers. Le Tribunal constitutionnel confirme que ce n'est pas clair.
En tant que fils d'un Vénézuélien et d'une Espagnole, depuis que je suis petit j'ai toujours senti que
l'Espagne existait. Et aujourd'hui que je suis plus âgé, je passe ma vie à chercher des mythes, des
coutumes, des manies et des caractères qui le prouvent. J'appelle cela la recherche du PPDC, le plus
petit dénominateur commun. Par exemple, la tortilla de patatas est quelque chose de très espagnol
parce qu'on la trouve dans tous les bars de ce pays et à toutes les latitudes. Les fêtes populaires sont
un autre PPDC, car si on va en France ou en Allemagne, on découvre qu'ils ont seulement la fête du
fromage et celle de la bière. C'est tout. Ici, de juin à septembre il y a tellement de fêtes qu'on pourrait
en exporter.
Quand je dis PPDC espagnol, je me réfère à des coutumes ou des choses qui se font en Espagne.
Seulement ici ou surtout ici. Les taureaux aussi. Un autre PPDC est le sens du plaisir de vivre : se promener, manger, bavarder, être dans la rue au lieu d'être à la maison, se passionner, le sens du temps,
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la sieste, arriver un peu en retard… La ponctualité, bon, oui, mais sans exagération comme les Suisses. Chaque chose en son temps disait Aristote.
Je ne peux pas dire que le football soit un dénominateur commun car il se pratique dans de nombreux pays, mais la sélection, c'est autre chose. Ce que les
politiciens n'ont pas obtenu, ils l'obtiennent avec les sportifs. Nous aimons les
triomphes. L'être humain s'attache au succès et les triomphes de la sélection
ont ranimé l'idée de l'Espagne. Un bon PPDC.
C'est ce qui s'est passé avec Rafa Nadal, Fernando Alonso, Pau Gasol, Jorge
Lorenzo, Edurne Pasabán, et un tas d'athlètes qui on fait résonner le seul
hymne national du monde sans paroles.
Les bureaux de tabac, les loteries, les kiosques de la Once sont aussi un PPDC qui façonne le pays,
parce qu'on en trouve partout et que personne ne les met en cause. Et les petits déjeuners à base de
churros et de chocolat chaud, qu'on sert aux quatre points cardinaux du pays. Et le morceau de jambon
avec une petite bière, bien sûr. On pourrait continuer à faire une liste de PPDC. Et à la fin on ferait pareil
avec la langue : l'espagnol est une langue commune. Les Catalans et les Basques et les Galiciens la
parlent, en plus de la leur.
La preuve est que les chaines de télévisions les plus regardées dans tout le pays sont en espagnol. Et
vous? Vous avez d'autres idées à ajouter à la liste?
Carlos Salas
http://blogs.lainformacion.com/
Traduction Geneviève Lasco
Pour rappel, lʼEspagne sʼest classée 4e à la 4e Coupe du monde de football au Brésil en 1950
et a gagné la 19e édition en Afrique du Sud en 2010. Nous nʼinsisterons pas sur le sujet.
Rafael Nadal quant à lui, notre voisin majorquin, est considéré par
certains comme le meilleur joueur de terre battue de lʼhistoire du
tennis : il a remporté 14 fois le tournoi du grand chelem, égalant
Pete Sampras. Seule personnalité qui le devance encore : Roger
Federer.
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Gourmandises: Un festival de saveurs : la caponata
Cette spécialité populaire sicilienne fait partie des trésors de la culture culinaire méditerranéenne que
nous pouvons facilement réaliser ici car tous ses ingrédients sont à notre portée.
La caponata est un mélange de légumes aussi onctueux qu'une confiture, à base d'aubergines, de poivrons, d'oignons et de céleri, relevé de sucre et de vinaigre et agrémenté d'olives vertes et de câpres.
Une caponata est réussie lorsque chaque légume qu'elle contient garde sa forme et sa texture; ils ne
doivent pas se réduirent en bouillie, c'est pourquoi ils sont cuits séparément avant d'être réunis en fin de
cuisson.
Ce plat peut se servir en entrée ou en accompagnement d'une viande ou d'une volaille rôtie.
Ingrédients pour 8 à 10 personnes:
1 aubergine de 500g non pelée et taillée en petits dés – 2 poivrons rouges – 2 oignons moyens – 400g
de tomates au naturel ou en purée – 4 gousses d'ail finement émincées – 150g d'olives vertes égouttées
et dénoyautées – 8 branches de céleri vert avec les feuilles, émincées – 40g de câpres égouttées et rincées – quelques tiges de persil, feuilles de céleri et brins de thym liés en bottillon – 25 cl d'huile d'olive –
12,5cl de bon vinaigre de vin rouge – 2 c.à c. de thym frais – 2 c.à s. de sucre – sel fin – poivre du moulin.
Préparation:
Emincez finement les oignons.
Lavez et pelez les poivrons,ils seront ainsi plus digestes, coupez-les en fines languettes puis coupez
celles-ci en deux.
Dans une sauteuse de 30 cm de haut, mettez 6 cl d'huile, les oignons et une pincée de sel, puis remuez
pour bien enrober les oignons d'huile. Faites cuire à feu doux pendant 5 min, puis ajoutez les poivrons et
couvrez. Laissez cuire encore 5 min.
Si vous utilisez des tomates entières en conserve, placez un moulin à légumes sur la sauteuse et ajoutez
les tomates en les réduisant en purée directement dans le récipient. Si vous avez des tomates en purée,
ajoutez-les simplement dans la sauteuse. Ajoutez le bouquet garni et l'ail, goûtez et rectifiez l'assaisonnement si nécessaire. Couvrez et laissez mijoter pendant 20 min en remuant de temps en temps.
Dans une autre sauteuse, faites chauffer 6 cl d'huile sur feu modéré. Ajoutez le céleri et faites-le cuire
pendant 7 à 10 min jusqu'à ce qu'il soit légèrement coloré, quʼil commence à ramollir et à devenir transparent. Versez-le dans un bol, salez légèrement, ajoutez le thym et réservez.
¡Bonjour! N° 11
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juillet 2014
Dans la même sauteuse, faites chauffer le reste d'huile. Quand elle est chaude, ajoutez l'aubergine
et faites cuire pendant 5 min en remuant sans arrêt la sauteuse jusqu'à ce que les morceaux soient
légèrement colorés mais non brûlés; ils doivent rester assez fermes.
Ajoutez l'aubergine et le céleri dans le mélange à base de tomates, couvrez et faites mijoter doucement pendant 20 min.
Pendant ce temps, mélangez dans un petit bol le sucre et le vinaigre, remuez pour faire dissoudre le
sucre.
Portez 1 litre d'eau à ébullition, ajoutez les olives et faites-les blanchir pendant 2 min, cela évitera
d'ajouter de l'âcreté à la préparation. Egouttez-les et refraîchissez-les à l'eau courante. Goûtez-en
une et si elle est encore trop salée, recommencez l'opération.
Ajoutez le mélange sucre-vinaigre, les olives blanchies et les câpres dans la préparation de légumes
et faites mijoter le tout pendant 1 à 2 min en remuant pour permettre aux saveurs de bien se mélanger.
Goûtez pour vérifier l'assaisonnement.
Versez dans un grand plat en terre cuite et servez la caponata chaude ou à température ambiante.
Certains la laissent quelques heures au réfrigérateur avant de la servir, c'est selon le goût de chacun...
et la température au moment de la dégustation !
Profiterole jr.
Espagne : La révolution de Felipe V
Rappel : la guerre de Succession d'Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l'enjeu était la succession au trône d'Espagne suite à la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière
grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d'installer un monarque français à Madrid : Philippe
V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France,
même dans le cas où les autres princes de sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient
pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna
néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d'Espagne, qui règne toujours aujourd'hui.
(Wikipedia)
Felipe VI
Felipe V
La révolution administrative et économique de Felipe V il y a 300 ans
Le premier Bourbon qui a régné en Espagne fut Felipe V. Son règne a duré de 1700 à 1746. Qu'a-t-il
apporté au pays que devrait savoir son lointain successeur, Felipe VI?
Pour commencer, le débarquement des Français en Espagne.
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Felipe V était en réalité Philippe de Bourbon, duc d'Anjou. Par d'étranges successions hasardeuses (qui
sont toujours difficiles à mémoriser), il reçut la couronne d'Espagne. Avec lui, l'administration, l'armée et
l'économie se calquèrent sur le modèle de son grand-père Louis XIV de France. En voici les principaux
aspects.
Administration de l'Etat :
On créa les secrétaires d'Etat, qui sont les prédécesseurs de nos actuels ministres. Le pouvoir fut centralisé en Castille, on abolit les privilèges d'Aragon (ce qui incluait Valencia, Majorque et la Catalogne),
mais ceux de Navarre et du Pays basque furent maintenus, car ils avait été fidèles à la couronne pendant
la Guerre de Succession. On créa le statut de fonctionnaire professionnel. Puis naquirent les Intendants,
hauts fonctionnaires nommés par le roi, qui existent encore sous ce nom en Amérique du sud, et qui
s'occupaient surtout de remettre de l'ordre dans l'économie.
Culture :
Les Académies Royales furent fondées (l'Espagnole, celle de l'Histoire, de la Médecine) de même que
la Bibliothèque Nationale. On laissa l'enseignement primaire à l'Eglise, mais l'Etat assumait l'enseignement supérieur avec la créations des "Colegios Mayores".
Travaux :
Felipe V fit construire l'actuel Palais royal (appelé "de l'Orient" car en théorie c'était une partie d'un autre
beaucoup plus grand) et le Palais de la Granja. On construisit de nouveaux ports et chantiers navals
pour renforcer le pouvoir maritime espagnol.
Economie :
Felipe créa un nouveaux système d'imposition pour assainir les comptes de l'Etat. Il implanta le protectionnisme : interdiction d'importer certains produits pour ne pas concurrencer les manufactures nationales.
On lança les manufactures royales, dont une subsiste encore aujourd'hui : la Fabrique Royale de Tapisseries.
Armée :
On obligea les soldats à porter un uniforme. Les brigades devinrent des régiments, des bataillons, des
compagnies et des escadrons, organisation inspirée de l'Armée française au temps de Louis XIV. On
encouragea la construction de navires de guerre et la fabrication d'armes.
Politique extérieure :
La plus grande réussite de la politique extérieure fut d'éviter que l'empire espagnol, assez affaibli, soit
morcelé par d'autres dynasties européennes qui voulaient les territoires espagnols, ce qui donna lieu à
de nombreuses guerres. En 1713, par le Traité d'Utrecht, le pays perdit Gibraltar.
Catalogne :
La Couronne d'Aragon, qui englobait la principauté de Catalogne, s'était inclinée devant un autre prétendant au trône : l'archiduc Charles d'Autriche, appuyé par l'Angleterre, l'Autriche et les Pays Bas. Ces
pays déclarèrent la guerre à l'Espagne et à la France, craignant qu'ils ne s'unissent et créent une grande
superpuissance. Le roi Felipe V envoya ses troupes et vainquit les résistants catalans à Barcelone. Ensuite, il approuva les décrets du Nouveau Plan, qui supposait l'élimination des privilèges d'Aragon, y compris la Catalogne, et la création du nouvel état moderne.
Cette année, on célèbre le 300ème anniversaire de cette guerre perdue par les Catalans pour avoir soutenu un prétendant autrichien, qui aujourd'hui est devenu le symbole de la Diada, l'indépendantisme catalan. La date : le 11 septembre.
http://blogs.lainformacion.com/
Traduction G.L.
¡Bonjour! N° 11
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Humour de plage
Sais-tu que nous avons deux secondes de mémoire?
Quoi ?
Quoi, quoi ?
Je tʼai dit que tu devais mettre une protection solaire !!
Un jour, moi aussi jʼaurai un corps comme
le sien.
Oui, je sais que je dois perdre du poids ... mais je
déteste perdre.
¡Bonjour! N° 11
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Ecran solaire pour peau sensible, crème bronzante, protecteur labial, conditionneur pour cheveux, crème facteur 30 pour le visage, gel humidifiant aux algues marines... et en-dessous, cʼest ma femme.
No comment...
Chérie, tu es immorale ! Tu nʼas pas honte dʼaller comme ça à la plage?
¡Bonjour! N° 11
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Enseignements andalous (suite et fin)
Article de Jean Cornil paru dans “Présence et Action Culturelles” n° 37,
printemps 2014, sous le titre original :
“Boabdil, Lorca, Marinaleda, enseignements andalous”
Le 5 décembre 2013, le maire de Marinaleda,
une commune andalouse qui développe depuis
1979 une alternative concrète au capitalisme,
est condamné à sept mois de prison. Un petit
village de 2.700 habitants qui est organisé en
coopérative agricole et où chacun a un travail et
un toit. Une communauté où, comme le proclame José Manuel Sánchez Gordillo, le maire
de Marinaleda, « la terre doit revenir à ceux qui
la travaillent et non dans les mains mortes des
notables ». Cet élu depuis plus de trente ans à
la tête du village a lancé des occupations de terrains militaires, « dirigé des razzias dans les supermarchés, raflant le pain, le riz et lʼhuile dʼolive
pour les donner aux banques alimentaires » ou
« entrepris une marche de trois semaines dans
le sud espagnol pour inciter les autres maires à
ne pas payer leur dettes municipales ».
Le mercredi 12 février 2014, à lʼheure où ces lignes
sont écrites, le Congrès des députés espagnols,
les Cortes, ont rejeté, par 183 voix contre 151, une
proposition du Parti socialiste (PSOE) de retirer le
texte du gouvernement conservateur de Mariano
Rajoy relatif à la limitation drastique du droit à
lʼavortement, ce qui fera de lʼEspagne lʼun des pays
européens les plus restrictifs en la matière. Malgré
les manifestations de grande ampleur à Madrid,
mais aussi à Bruxelles et à Paris, le Ministre de la
justice, Alberto Ruiz-Gallardón, très lié à lʼépiscopat, maintient ce texte au nom des « droits des
non-nés » et de la protection « des êtres faibles de
la société ».
« Ce retour à lʼobscurantisme franquiste » selon un
médecin dʼune des cliniques de Madrid aura
comme conséquence inéluctable que « les femmes
ayant de lʼargent iront avorter à lʼétranger », quant
aux autres… (...)
Cette condamnation est la conséquence de la
politique répressive du Partido Popular (PP) qui
veut durcir le Code pénal en érigeant en infractions toute une série dʼactions et de manifestations pacifiques. Lors de lʼouverture de son
procès à Grenade le 11 novembre dernier, Sánchez Gordillo déclarait : « ce quʼil faut cʼest une
véritable lutte anticapitaliste, à la fois révolutionnaire et capable dʼébranler le système ».
Quatre dates issues de lʼHistoire ibérique qui nous
imposent de se souvenir que les hommes, quelles
que soient leurs convictions spirituelles, peuvent
vivre pacifiquement, dans le respect et la dignité.
Au moins tant que les groupies du fanatisme et de
lʼobscurantisme ne parviennent à imposer leur
exaltation fondée sur lʼexclusion et le meurtre. Se
souvenir quʼici, au cœur de la mondialisation libérale, des îlots de résistance radicale peuvent surgir
et organiser pragmatiquement une autre vie, loin
des rêves et des utopies qui paralysent lʼaction volontariste sur le présent. Mais être à tout moment
dʼune vigilance absolue tant les mordus de lʼordre
moral et de lʼétroitesse dʼesprit pèsent sur ce que
nous avons, à tort, cru comme des avancées irréversibles vers plus dʼégalité, dʼautonomie et de générosité.
Lorsquʼil fut élu maire, à 27 ans, en 1979, lors
des premières élections municipales démocratiques, il rebaptise les noms des rues du village
qui honoraient les vainqueurs franquistes de la
guerre civile. La Plaza de España devient la
Plaza del Pueblo et Plaza Franco devient la
Plaza Salvador Allende. Tout combat contre un
système dʼasservissement commence par une
mémoire et des symboles. Après suivent de profondes réformes économiques et sociales réellement alternatives à la domination marchande.
La défaite de Boabdil, lʼassassinat de Lorca, la résistance de Marinaleda, le recul du gouvernement
conservateur de Madrid sur les droits des femmes.
Autant dʼalertes et dʼaspirations pour tous ceux qui
se veulent les sentinelles résolues dʼun monde plus
fraternel et plus "partageux", combinant une véritable répartition des richesses avec une souveraineté absolue de chacun sur son corps et sur son
esprit.
Marinaleda, quelles que soient ses imperfections, nous prouve que lʼexploitation nʼest pas
inéluctable et que lʼespérance peut prendre en
Europe un visage concret. « Andalous, nʼémigrez pas, battez-vous ! ».
¡Bonjour! N° 11
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¡
Si que hablamos español !
Sans oublier le carajillo (avec du cognac), le bombón (avec du lait concentré sucré), et
le café (solo ou cortado) con hielo quʼon verse dans un verre avec un glaçon.
¡Bonjour! N° 11
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juillet 2014
Les différents sens de ¡YA!
Ya est un adverbe (parfois une conjonction ou une interjection) très utilisé qui a de nombreuses significations :
1. Déjà (aux temps passés)
- Llegó ya : il est déjà arrivé.
- Ya he acabado : j'ai déjà terminé.
- Ya lo sabía : je le savais déjà.
2. Maintenant (au temps présent)
- Ya es rico : maintenant il est riche.
- Ya los días van siendo más largos : maintenant les jours allongent.
3. Tout de suite (au temps présent)
- Tenemos que salir ya : nous devons partir tout de suite.
- Ya mismo : tout de suite.
4. Plus tard (au futur)
- Ya hablaremos de eso : nous en parlerons plus tard.
- Ya veremos : on verra bien.
5. Voici ou voilà (pour une action qui commence)
- Ya viene la primavera : voici le printemps.
6. Plus (dans les phrases négatives)
- Ya no me duele : ça ne fait plus mal.
- Ya ni me acuerdo : je ne m'en souviens même plus.
7. Déjà (pour exprimer la surprise)
- ¿Ya estás aquí ? Tu es déjà là ?
- ¿ Ya son las once ? Il est déjà onze heures ?
8. Pour souligner quelque chose
- Ya lo creo : je le crois bien, je pense bien.
- Ya me acuerdo : ah, je me souviens !
- Ya está : ça y est !
9. Soit, soit
- Ya en el campo, ya en su casa : soit à la campagne, soit chez lui.
9. Pas seulement (Ya no ou no ya)
- Deberías decirles algo, no ya por su bien sino por el de todos : tu devrais leur parler, pas seulement
pour leur bien mais pour celui de tous.
10. ¡Ya ya ! ironique : c'est cela, oui… !
- Lo siento, me ha escapado el autobús : Désolé, j'ai raté l'autobus.
- ¡Ya, ya ! C'est ça, oui….
11. Pour dire oui, d'accord
- Hemos quedado a las ocho en mi casa. ¡Ya ! : On se retrouve à huit heures chez moi. D'accord !
¡Bonjour! N° 11
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juillet 2014
12. Bien sûr
- ¿No ves que no me encuentro bien ? ¡ Ya! : Tu ne vois pas que je ne me sens pas bien ? Si, bien sûr !
13. Ya que : puisque
- Ya que has venido, ayúdame a arreglar esto : puisque tu es venu, aide-moi à réparer ça.
Larousse, Grand dictionnaire bilingue français-espagnol / espagnol-français 2007
Dix vérités sur la langue espagnole que vous devriez connaitre
avant dʼaller vous coucher
La langue de Don Quichotte est un des idiomes les plus puissants de la planète. La demande pour l'apprendre augmente. Il n'y a pas assez de professeurs...
Voici quelques informations sur l'espagnol qu'il convient de ne pas oublier.
L'espagnol est le seconde langue la plus parlée de la planète : près de 500 millions de personnes l'utilisent. Au-dessus, on trouve le mandarin : 1.000 millions.
L'espagnol parlé ou baragouiné occupe également la seconde place
comme langue de communication mondiale, derrière l'anglais.
Le pays où il y a de plus d'hispanophones est le Mexique : 120 millions de
personnes. Et le plus grand pays où l'espagnol est la seconde langue officielle est le Brésil : 200 millions d'habitants.
L'espagnol est la troisième langue sur internet, après le chinois et l'anglais.
L'espagnol est la deuxième langue la plus utilisée sur Twitter.
A la fin de ce siècle, le pays qui comptera le plus d'hispanophones sera les Etats-Unis.
Le grand obstacle pour ceux qui aujourd'hui ne parlent pas espagnol et veulent l'apprendre est qu'il n'y
a pas de professeurs compétents, selon le directeur de l'Institut Cervantes, Victor García de la Concha.
L'espagnol est, avec l'anglais, la langue la plus demandée en Chine à cause de sa proximité et ses relations commerciales avec l'Amérique Latine.
Aux Etats-Unis, après l'anglais, la langue la plus enseignée dans les écoles est l'espagnol.
Le livre en espagnol le plus vendu ces cent dernières années a été "Cent ans de solitude" de Gabriel
García Márquez. On en compte quelque 30 millions d'exemplaires (chiffre approximatif).
http://lainformacion.com/
Traduction Geneviève Lasco
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