Analyse
Transcription
Analyse
Licence de Médiation Culturelle et Communication, 2ème année E 32MCM ANALYSE DU DISCOURS : Typologie des textes et Analyse du discours de presse ANNEE 2004-2005 1er SEMESTRE Les départs en vacances, Aujourd'hui en France 1/8/04, p. 8 Eléments d'un corrigé 3. De quels genres de discours relèvent les 4 articles présents sur cette page ? Ayez soin de motiver vos réponses. L'ensemble de la page (le dossier ou hyperstructure) constitue une enquête. On se réfère à deux articles parus dans la revue Semen 13 "Genres de la presse écrite et analyse de discours" : E-U. Grosse, "Evolution et typologie des genres journalistiques", p. 15-36, et G. Lugrin, "Le mélange des genres dans l'hyperstructure", p. 65-96. La page regroupe 4 ensembles de textes (8 textes au total) : a) article principal, ou article-cadre, sur 5 colonnes avec gros titre ; il annonce l'article b). C'est un compte-rendu ou une enquête (signée A. Renou). On y observe les traits de l'enquête : recherche méthodique autour d'un événement (notamment par comparaison avec les autres années, et par mise en relation spatio-temporelle) ; contact avec diverses sources (ici, les actes et propos, rapportés, du Ministre de l'Intérieur), mais sans déplacement sur le terrain et sans multiplier les discours rapportés (ce n 'est donc pas un "reportage"). On y observe quelques traits du compte-rendu, vieux genre présent dès les débuts de la presse écrite et qui a donné naissance, par bourgeonnement, à l'enquête, au reportage, à la critique (cf. E-U. Grosse) : mise en ordre d'informations portant sur le passé, qui n'ont pas / plus un caractère pratique pour le lecteur (à ce titre l'alternance imparfait/passé simple des deux premiers énoncés est typique, le reste du texte étant surtout au passé compose). Ce n'est pas un genre de "conseil". D'autres réponses comme brève ou filet informatif paraissent peu acceptables : avec plus de 300 mots, cet article dépasse un peu les dimensions requises par ces genres et d'autre part, un filet informatif ne peut guère avoir fonction d'article-cadre pour une hyperstructure du type enquête-reportage. b) un encadré sur la régulation de la circulation (4 col. + une photo). C’est un reportage, directement introduit par l'article-cadre, dans lequel il s'insère au plan de la mise en page, et dont la clôture initiale "Efficace!" reprend en dérivation (figure de rhétorique nommée “derivation”) la clôture finale de l'enquête-cadre ("… efficacité"). C'est un reportage, car le péritexte l'indique : mention du lieu, identification de "notre correspondante", signature différente de l'article-cadre. De plus, les éléments d'information sont recueillis sur les lieux mêmes de l'événement ; des entretiens ont été conduits avec deux témoins directs : le responsable des ASF et une vacancière. Et la proportion de discours rapporté est assez élevée. c) Voix express : 5 micro interviews + photo de chaque vacancier interviewé. On est proche de la limite entre interview et déclaration : il n'y a qu'un seul tour de parole et la paire minimale Q-R est assez distendue. Mais cela reste des interviews : la question constitutive de l'échange reste présente en péritexte, les lieux des interviews sont précisés, les NDLR sont des indices de contextualisation de l'échange, ils ont pour effet (entre autres) d'authentifier cet échange. 1 d) Un encadré sur le trafic ferroviaire et aérien : C’est un filet informatif. La différence avec l'article-cadre tient un peu au titre (celui de l'enquête-cadre pose un sujet animé, celui de cet article thématise surtout le trafic en pointant deux modes de transport) et surtout à la masse textuelle (150 mots dans ce filet informatif, contre 300 dans l'enquête-cadre), ainsi qu'au rôle cadre dévolu à un article et pas à l'autre. 4. Dans l’article « Voix Express », conduisez une analyse séquentielle détaillée des textes attribués à David, Jérémy et Loïc. Ces 5 textes disposés en parallèle sont des interviews à un échange, en réponse à la même question (supposée) David) Texte narratif. La sequence narrative suit l'ordre canonique ; la suite déclencheur réaction - résolution est bien repérable. En numérotant les énoncés, de e1 à e6 : e1-e2 constitue la situation initiale, Pn1 ; e3 correspond au déclencheur (épreuve), Pn2 ; e4 à la réaction (Pn3) ; e5-e6 à la résolution, Pn4 (on peut considérer e6 comme situation finale, mais ce n'est pas nécessaire : l'arrivée fait encore partie de la résolution). Jérémy) Texte narratif, mais la séquence narrative suit un ordre non canonique : e1 = départ (situation initiale Pn1) ; e2 = arrivée (Pn4) ; e3-e4-e5 = complication (les bouchons, Pn2) ; e6 = réaction et résolution négative (Pn3 et Pn4 placée sous le signe de l'échec) ; e7-e8 = situation finale, également dysphorique ou malheureuse (Pn5). Dans cette séquence, Pn4 et Pn5 se différencient davantage que dans le récit de David, à cause de la prolepse de Pn4 (le fait que Pn4 précède Pn2) et du caractère dysphorique général (quand tout va bien, le dénouement heureux et la situation finale se fondent plus facilement l'un dans l'autre). Ce récit comporte une visée expressive et évaluative nette, mais cela n'en fait pas pour autant un texte argumentatif Loïc) Ce texte n'est pas narratif (même si des informations sur des événements demeurent présentes, la tension dramatique et les étapes d'un récit ne sont plus identifiables). Il est d'ordre explicatif. Globalement, Loïc explique : [nous avons bien roulé parce que nous avons changé nos horaires] ; il explique aussi pourquoi il a modifié ses horaires. La présence de quelques connecteurs argumentatifs ne doit pas tromper les étudiants : les marques linguistiques de la causalité explicqtive sont plus nombreuses que les marques argumentatives : "pour + infinitif" de finalité (cause finale), "comme", "donc", la relative explicative du dernier énoncé et, de manière à demiimplicite, la coordination "et" du premier énoncé. Le découpage en macro-propositions est délicat, et n’est pas exigé des étudiants, pourvu qu’ils formulent des arguments linguistiques. On peut dire que : la conclusion ou bilan de la séquence figure au début (e1 = Pe3) ; e2 correspond à la schématisation initiale (Pe0) ; e3 à la position du problème [comment faire, dans l'impossibilité d'agir comme à l'habitude?], avec déjà une explication ("comme je suis à moto et ma femme…") ; e4 apporte l'explication (Pe2). Les étudiants disposaient de suffisamment de temps pour rédiger correctement leurs réponses. En général, on a fait preuve de compréhension chaque fois que des arguments, linguistiques, pragmatiques, typographiques, étaient avancés, surtout s'ils faisaient l'objet d'un classement. 2