Je suis comme je suis

Transcription

Je suis comme je suis
Je suis comme je suis
Poèmes écrits par
les élèves de la 6ème année
après lecture du poème de
Jacques Prévert
Je suis comme je suis
1997/98
Reding Antoine
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Jacques Prévert
Je suis comme je suis
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j’ai envie de rire
Oui je ris aux éclats
J’aime celui qui m’aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n’est pas le même
Que j’aime chaque fois
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus
Que voulez-vous de moi
Je suis faite pour plaire
Et je n’y puis rien changer
Mes talons sont trop hauts
Ma taille trop cambrée
Mes seins beaucoup trop durs
Et mes yeux trop cernés
Et puis après
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais
Qu’est-ce que ça peut vous faire
Ce qui m’est arrivé
Oui j’ai aimé quelqu’un
Oui quelqu’un m’a aimée
Comme les enfants qui s’aiment
Simplement savent s’aimer
Aimer, aimer …
Pourquoi me questionner
Je suis là pour vous plaire
Et n’y puis rien changer.
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Et les élèves de la 6ème
Je suis comme je suis
Je suis comme je suis
Même quand on me dit:
Tu es beaucoup trop petit
Tu as la figure déformée
Et les oreilles décollées
Je m‘en fiche
Je réponds: Je suis comme je suis
Je suis comme je suis
Même quand on me dit:
Tu as l‘air d‘une fille
Tu as le nez pointu
Tu es mal foutu
Je m’en fiche
Je réponds : Je suis comme je suis
Oui, je suis comme je suis
Oui, j’ai les yeux mongoliens
Et même quand on me dit pédé ! J’en ris
Et ça ne me fait rien
Ou presque
Je m’en fiche
Je réponds à qui veut le savoir :
Je suis comme je suis
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Je suis comme je suis,
je suis fait comme ça.
Vous ne me trouvez pas sympa.
C‘est vrai : je ne suis pas un saint,
je suis comme vous, un petit coquin.
Je ne parle pas votre langue,
je suis un étranger.
Vous êtes contre moi et vous me rejetez.
Mais je suis comme je suis,
je suis fait comme ça.
Acceptez-moi, ne soyons pas chiens et chats!
Vous me dites que je pue.
Quand je proteste, vous me trouvez impoli.
Quand je me défends,
vous me trouvez méchant.
Vous voulez me mettre à l’écart,
vous me menacez,
vous exigez mon départ,
vous me piétinez,
Mais je ne vous cherche pas noise.
Nos chemins se croisent
ici
et je n’y puis rien.
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Je suis comme je suis
Je suis fait comme ça
Vous me lancez des gros mots
Vous me dites cacao
Oui, je sens l’ail
Oui, je dors sur la paille
Mais qu’est-ce que j’y puis
Qui parmi vous me donne un abri ?
Je suis comme je suis
Je suis fait comme ça
Vous me dites chocolat
Mais voilà
Que puis-je faire
Je suis fait comme ça
Vous saccagez
Tout ce que j’ai
Vous êtes jaloux
Parce que je suis là.
Je suis comme je suis
Je suis fait comme ça
Vous dites que je suis un criminel
Que je vole et que je vous pique votre travail
Pourtant
vous me faites travailler dans la merde
et vous en êtes content,
Moi, je ne m’en plains même pas
Je suis fait comme ça.
Je lis
Sur vos graffitis:
Ausländer raus! La France aux français!
Vous m’appelez tête de nègre et café au lait.
Et j’en souffre beaucoup
Pourtant
Je reste gentil avec vous
Vous incendiez ma maison
Sans raison
Pardon
Que je suis comme je suis.
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Je suis comme je suis
Je suis fait comme ça
On me fait remarquer
Que je sens le pourri
Et alors
Je me lave chaque jour
Sous une douche extra grande
J’ai des problèmes
À trouver un emploi
À cause de ma carrure
À cause de mon poids
Je suis comme je suis
Je n’y peux rien
J’ai ma poitrine trop gonflée
Mes doigts trop grassouillets
Mes pieds trop larges
Je vis en marge
de la société
Ma femme m’a quitté
Je gênais dans son lit
Mais que puis-je faire
Je suis comme je suis
Je n’arrive pas à maigrir
Je n’y peux rien
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Moi,
je suis trop gros.
On me dit :
Tu mourras plus tôt !
Et alors !
J’aime les frites et les gâteaux
au chocolat bien chaud !
Je ne rentre plus dans mes vêtements,
pourtant
ça ne me donne pas de mauvais sentiments.
Je suis comme je suis.
Toi,
regarde, comme tu es moche.
avec tes grosses lunettes,
Ce n’est pas très chouette !
Ça dénature ton visage.
Et les filles du village
n’en veulent plus de toi.
Quoi ?
Et alors !
Il y en a d’autres au monde
pour faire mon bonheur
des noires, des rousses, des blondes !
Il en faut de tout pour faire un monde.
Lui,
Camus
est trop lent,
lent à penser,
lent à courir,
lent à écrire.
Il a beaucoup de problèmes
et ça lui fait de la peine.
Et alors !
il pensera lentement,
courra lentement,
écrira lentement.
Où est le problème ?
Madeleine,
elle,
il n’y a personne qui ne l’aime,
la pauvre.
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Elle n’est pas sympathique.
Elle porte des habits trop chic.
Et alors !
Riche ou pauvre,
chacun a ses chagrins,
chacun a ses plaisirs.
Nous sommes
comme nous sommes
nous sommes faits comme ça.
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