Sommaire - Centre Hélios

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Sommaire - Centre Hélios
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 1
-
2 avril 2002
Sommaire
> Restructuration et énergies vertes
> Ordonnance historique de la FERC en
faveur des énergies éolienne et solaire
1
> L’Europe bat encore des records en
production d’énergie éolienne
1
> Un vote au Sénat américain pour
10% d'énergie verte
2
> Une année sans précédent pour
l’énergie éolienne aux É-U
3
> BP atteint son objectif de réduction de
gaz à effet de serre, huit ans à l'avance
3
> La FERC veut promouvoir la gestion de la
demande en temps réel
3
> Des transports adaptés aux réalités
environnementales
4
> Des produits verts à la Ontario Power
Generation
5
> Les Pays-Bas cherchent à développer
l’énergie verte
5
> Énergie éolienne
> Le coût de Kyoto ne serait pas si élevé
pour le Canada
5
L'Europe bat encore des records en production d'énergie
éolienne
> La Californie adopte une réglementation
stricte sur les appareils électroménagers
5
Ordonnance historique de la FERC en faveur des énergies
éolienne et solaire
La Federal Energy Regulatory Commission
(FERC) a approuvé la semaine dernière des
mesures proposées par la California
Independent System Operator (Cal-ISO, le
gestionnaire du réseau de transport d'électricité) qui réduiront les difficultés que créent
les règles des nouveaux marchés concurrentiels d'électricité pour les producteurs
d'énergie intermittente (éolienne, solaire,
etc.). Ces mesures, qui tiennent compte du
fait que ces producteurs ne peuvent contrôler directement leur production en temps
réel, leur permettent de vendre leur électricité sur la base des prévisions faites une
heure à l'avance. Avec l'utilisation d'une si
courte période prévisionnelle, ces producteurs pourront concurrencer de façon plus
égale avec d'autres producteurs.
Selon la FERC, cette ordonnance est bénéfique pour les producteurs puisqu'elle s'at-
taque à un obstacle majeur au développement de nouveaux projets d'énergie éolienne et autres énergies intermittentes.
L'encouragement de ce type de production
augmentera la diversité des sources énergétiques et donc la fiabilité du système d'approvisionnement dans son ensemble.
De son côté, Cal-ISO a décrit les mesures
comme un « compromis entre les principes
généraux de la tarification du transport
basée sur les coûts directs et l'intérêt du
public pour une diversification de l'approvisionnement qui inclut des sources d'énergie
verte ».
L’American Wind Energy
Association (AWEA) a applaudi l'ordonnance et l'a qualifié d'historique. Elle
souligne de plus que toutes les régions
devront éventuellement agir pour tenir
compte de l'intermittence dans ces filières.
> Pour en savoir plus
http://cips.ferc.gov/Q/CIPS/WP/ELECTRIC/ER/ER02-922.00A.WPD
http://www.caiso.com/docs/09003a6080/15/48/09003a60801548e3.pdf
http://www.awea.org/news/news020328ferc.html
De nouvelles données provenant de
l'Association européenne pour l 'énergie
éolienne démontrent que l'Europe est toujours en tête lorsqu'il s'agit de développer le
secteur éolien. En 2001, 4 500 MW ont été
ajoutés aux réseaux d'électricité européens,
une augmentation de 35% par rapport à l'année 2000. L'Europe compte maintenant environ 17 000 MW de puissance éolienne,
produisant quelque 40 TWh d'électricité
annuellement, l'équivalent de la consommation d'électricité de 10 millions de foyers
européens. Produire une telle puissance par
l'énergie éolienne, plutôt que par des centrales au charbon, engendre une réduction
de 24 millions de tonnes d'émissions de CO2
par année.
Encore une fois, c'est l'Allemagne qui a
ajouté le plus à sa puissance éolienne, avec
2 650 MW, pour un total de 8 750 MW dans
ce pays. De plus, les autorités allemandes
ont récemment annoncé un plan ambitieux
qui augmentera à 25% d'ici 2025 la proportion que prendra l'énergie éolienne dans la
consommation totale d'électricité.
Au niveau mondial, plus de 6 000 MW de
puissance éolienne ont été ajoutés pendant
l'année 2001, incluant une augmentation
record de 1 700 MW aux États-Unis. En
guise de comparaison, 1 748 MW d'énergie
nucléaire ont été raccordés aux réseaux
d'approvisionnement du monde entier dans
cette même année. Le Canada a quant à lui
augmenté sa puissance éolienne de 68 MW
en 2001, selon l'Association canadienne
énergie éolienne. La puissance mondiale
d'énergie éolienne est maintenant estimée à
plus de 24 000 MW.
> Pour en savoir plus
http://www.ewea.org/src/press.htm
http://www.centrehelios.org
> 15% des besoins en énergie de la planète
contenus dans les vagues
6
> Stuart Energy et Ford développeront des
systèmes d’énergie à l’hydrogène
6
L’énergie en chiffres
Puissance mondiale
d'énergie éolienne
ajoutée en 2001 :
> 6 000 MW
Puissance mondiale
d'énergie nucléaire
ajoutée en 2001 :
< 1 750 MW
1
2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1
En primeur
Bienvenue au premier numéro du bulletin Enjeux-ÉNERGIE !
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
Revenu Québec. Tout don versé au Centre est
déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN
Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY
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Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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Le Centre Hélios a le plaisir de vous offrir
ce premier numéro du bulletin EnjeuxÉNERGIE, une publication qui, nous l'espérons, alimentera vos réflexions sur les
choix stratégiques à faire dans le domaine
de l'énergie.
Au cours des mois et années à venir, nous
comptons vous offrir une source d'information fiable, de portée internationale, pertinente pour les choix stratégiques que le
Canada et le Québec auront à faire, et axée
résolument sur les solutions aux défis environnementaux du secteur. De plus, faisant
partie du mandat éducationnel du Centre
Hélios, la version électronique de EnjeuxÉNERGIE vous est offerte sans frais.
Comme vous le verrez dans ce premier
numéro, la couverture du bulletin se veut
large, englobant l'actualité la plus importante au sujet de l'efficacité énergétique,
des énergies vertes et d'autres moyens de
concilier les impératifs économiques et
environnementaux dans ce secteur névralgique.
De plus, les nouvelles toucheront délibérément les diverses dimensions des choix
énergétiques, allant de la réglementation
gouvernementale aux développements
technologiques, en passant par les choix et
investissements du secteur privé, les décisions de régulateurs économiques et environnementaux et l'évolution des marchés,
parmi d’autres.
C'est monsieur Patrick Henn qui assurera
la coordination du bulletin et qui aura le
plaisir et le défi de vous offrir, toutes les
deux semaines, l'information dont vous
aurez besoin.
Je profite de cette occasion pour mentionner que nous sommes, au Centre Hélios,
dans une phase stimulante d'expansion.
Ainsi, M. Henn, économiste environnemental, apporte au Centre son expertise en
évaluation économique des coûts et bénéfices environnementaux ainsi que dans l'utilisation d'instruments économiques pour la
gestion des émissions atmosphériques. De
plus, Nicolas Tremblay, qui s'est joint au
Centre à l'automne, fournit une expertise
axée sur la gestion des ressources
hydriques par bassin versant ainsi que sur
l’évaluation d'impact environnemental.
Sophie Geffroy, Adjointe administrative
aux multiples talents, s'occupe notamment
du site web, du graphisme, de la diffusion
du bulletin et des affaires administratives.
Ces trois membres de l'équipe Hélios s'ajoutent à Philip Raphals, Directeur adjoint
ainsi qu'à moi-même.
Pour ceux qui ne connaissaient pas déjà le
Centre, et pour ceux qui voudraient en
apprendre plus, je vous invite à consulter
notre site web à www.centrehelios.org. Ce
site est rempli non seulement d'information
à notre égard, mais aussi de publications
que vous pourrez télécharger gratuitement.
Au nom de toute l'équipe du Centre, je vous
souhaite une bonne lecture !
Philippe Dunsky
Directeur général
> Énergies vertes
Un vote au Sénat américain pour 10% d'énergie verte
Dans le contexte d'un projet de loi mis de l'avant par les Démocrates comme alternative
au Plan de l'administration Bush, le Sénat a
approuvé un amendement qui augmentera
graduellement le pourcentage d'électricité
provenant
d'énergies
vertes
(nonhydrauliques) jusqu'à 10% d'ici 2020. Cet
amendement fait partie d'un projet de loi qui,
une fois approuvé par le Sénat, devra faire
l'objet de discussions avec la Chambre des
représentants avant d'être soumis au
Président pour ratification. Certains avaient
espéré une résolution de 20% et non de
10% ; par contre, si le Président américain
signait ce projet de loi, les énergies renouvelables pourraient prendre beaucoup d'expansion dans les prochaines années. Une
augmentation à 10% (environ 540 TWh),
alors que les énergies vertes comptent pour
environ 2% à l'heure actuelle, représentera
des occasions d'affaires importantes dans
ce pays qui est, sans contredit, le plus grand
consommateur d'énergie au monde.
> Pour en savoir plus
http://www.nandotimes.com/healthscience/story/316845p-2708551c.html
2
2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1
> Énergie éolienne
Une année sans précédent pour l'énergie éolienne aux É-U
L'American Wind Energy Association a
annoncé que des projets d'énergie éolienne
totalisant 1 700 MW ont été mis en opération
l'an derni aux États-Unis, à un coût approximatif de 1,7 MM$US. Plus de 900 MW ont
été branchés dans l'État du Texas seulement.
L'Association a affirmé que l'appui fédéral et
des États a largement contribué au record
de 2001. En effet, le Congrès a récemment
prolongé son programme offrant un crédit
d'impôt de 1,5 cents US/kWh à la production
d'énergie éolienne, qui s’ajoute aux obliga-
tions d’énergie verte (Renewable Portfolio
Standards) mis en place dans plusieurs
États, dont le Texas.
Le secteur éolien trouvera également un
allié chez Shell International Renewables,
une division du groupe Royal Dutch/Shell,
qui a récemment annoncé son intention d'investir jusqu'à 1 milliard $US dans de nouveaux projets d'énergie verte, principalement sous la forme d'acquisitions de projets
en énergie éolienne.
Pays
Puissance ajoutée (MW)
Allemagne
2 650
Etats-Unis
1 700
Espagne
1 000
Italie
270
Grèce
83
Royaume-Uni
68
Canada
68
Suède
59
Puissance ajoutée d'énergie éolienne dans
certains pays, 2001.
> Pour en savoir plus
http://www.awea.org/news/news020115sum.html
> Changement climatique
BP atteint son objectif ambitieux de réduction de gaz à effet de
serre, huit ans à l'avance
La British Petroleum (BP) vient d'annoncer
qu'elle a atteint son objectif de réduire ses
émissions de gaz à effet de serre (GES) de
neuf millions de tonnes, et ce en devançant
de huit ans son échéancier. BP a aussi
déclaré qu'elle stabilisera ses émissions
futures à ce nouveau niveau, malgré ses
plans de développer sa production pétrolière
et gazière à un taux de 5,5% par année.
Le Directeur exécutif Lord Browne a dit que
son engagement, annoncé il y a quatre ans,
de réduire les GES dans ses opérations à
10% sous les niveaux de 1990 s'est fait non
seulement huit ans plus tôt que prévu, mais
aussi sans coût net pour l'entreprise.
L'objectif actuel pour la BP est de maintenir
cette quantité d'émissions, ce qu'elle compte
faire par l'entremise d'actions internes, telle
que l'efficacité énergétique. D'ailleurs, Lord
Browne croit de plus que la moitié des
réductions nécessaires pour maintenir son
engagement pourront se faire par des gains
en efficacité seulement. À cet égard la BP
compte investir dans différents projets telle
que la cogénération, qui augmenteront de
10% à 12% l'efficacité des opérations.
Pour la deuxième moitié des réductions,
l'entreprise entend utiliser ses crédits de carbone générés par la conversion accélérée à
la production de gaz naturel et d'autres produits à faible teneur en carbone. BP continuera également de développer sa division
de l'énergie solaire, qui doit croître de 40%
cette année et qui détient déjà 17% du
marché mondial.
> Pour en savoir plus
http://www.bp.com/centres/press/stanford/index.asp
> Gestion de la demande
La FERC veut promouvoir la gestion de la demande en
temps réel
La Federal Energy Regulatory Commission
(FERC) veut promouvoir des mécanismes
qui permettent aux gestionnaires de la
demande de répondre aux prix réels de
l’électricité, en diminuant leur consommation
lorsque les prix montent.
Rappelons que les prix sur les bourses
d'électricité sont ajustés à des intervalles
http://www.centrehelios.org
d'aussi peu que cinq minutes, en fonction de
l'offre et de la demande. Toutefois, alors que
les producteurs peuvent faire des soumissions en fonction des prix prévus, les consommateurs, eux, se voient souvent refuser
la même possibilité, comme l'indiquait le
Centre Hélios dans un article sur la crise californienne paru en 2001. Par ailleurs, la plupart des consommateurs ne voient même
«
En leurs mots
Les économies associées à
l’amélioration de l’efficacité
énergétique ont dépassé tous les
coûts encourus. C’est là un point
particulièrement notable, une
surprise positive - parce-qu’il
commence à répondre aux
craintes de ceux qui croyaient
que les coûts des efforts de précaution seraient dérisoires et
insoutenables.
»
Lord John Browne,
PDG de la British Petroleum (BP)
L’énergie en chiffres
Coût aux consommateurs
d'une réglementation stricte
sur l'efficacité des climatiseurs et
lessiveuses en Californie :
44 M$
Économies
pour les consommateurs
grâce à la réduction des
factures d'électricité :
3 400 M$
(voir notre article en page 5)
3
2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1
En leurs mots
pas les prix en temps réel. Par conséquent,
ils ne peuvent ajuster leur consommation en
fonction de ces prix.
Le projet Biobus est une
occasion concrète de dire
aux gens qu'on peut, non pas
avec des sommes astronomiques,
mais avec des investissements
intelligents, travailler à réduire les
niveaux d'émissions de gaz à effet
de serre. Tous ceux qui nous disent que l'atteinte des objectifs du
protocole peut quasiment nous
amener au chaos économique ou
du moins au ralentissement
économique oublient de dire que
derrière chaque nouvelle initiative
visant à réduire les émissions se
trouvent
autant
d'occasions
économiques.
La FERC reconnaît désormais ce déséquilibre, et compte promouvoir des solutions
dans le contexte de la mise en place
prochaine des organismes régionaux de
transport (ORTs). Dans un document de
consultation au sujet des règles devant régir
ces organismes, la Commission mentionne
que la sensibilité de la demande aux signaux de prix est un élément essentiel pour
protéger les consommateurs contre des
hausses fulgurantes des prix de gros,
comme ceux que la Californie a connu
dernièrement. Selon la FERC, rendre la
demande plus dynamique face aux signaux
«
André Boisclair,
Ministre de
l'environnement du Québec
»
L’énergie en chiffres
Production minimale d'énergie
verte aux É-U en 2020
(plan adopté par le Sénat) :
534 TWh/an
Valeur approximative de cette
énergie (prix actuels) :
~35 000 000 000 $/an
Coût d'essence d'un aller-retour
Montréal-Québec avec le
nouveau Explorer de Ford :
~35$
Coût d'essence d'un aller-retour
Montréal-Québec avec la
nouvelle Civic Hybrid de Honda :
~14$
http://www.centrehelios.org
de prix pourrait générer des économies de
l'ordre de 60 MM$US sur 20 ans.
Par ailleurs, une autre étude a démontré
que les consommateurs pourraient
économiser sur leur facture d'électricité en
acceptant de partager avec les distributeurs
d'énergie les risques que ces derniers
encourent en offrant une tarification fixe.
Elle cite l'exemple d'un service public américain qui offre aux consommateurs une
option tarifaire qui varie de jour en jour, leur
permettant d'économiser en moyenne
jusqu'à 10% des coûts en énergie, par rapport aux consommateurs bénéficiant de tarifs fixés annuellement.
> Pour en savoir plus
http://www.ferc.gov/Electric/RTO/mrkt-strct-comments/discussion_paper.htm
http://www.ehirst.com/PDF/PRDInsurance.pdf
http://www.centrehelios.org/downloads/secure/articles/2001_FR_CHOC_California.pdf
> Tr a n s p o r ts
Des transports adaptés aux réalités environnementales
De nouveaux développements dans le
monde du transport écologique seront bientôt à notre portée, si l'on se base sur les
dernières avancées technologiques de
Honda, Ford et… Maple Leaf.
hydrogène de type Ballard Mark 900, ce qui
permettra à cette voiture d'atteindre les 128
km/h et d'offrir une autonomie de 160 km.
Au Québec, la Société de transport de
Montréal (STM) a lancé le projet Biobus, qui
fera l'essai cette année du
L’American Honda
biodiesel dans 155 de ses
Motor
Company
véhicules. Le biodiesel,
vient d'annoncer la
formulé par une filiale de
mise en marché de
Maple Leaf, est un carbusa nouvelle Civic
rant obtenu par réaction
Hybrid qui devrait
chimique d’un alcool avec
être disponible dès
Source : www.stcum.qc.ca/sommaire.htm
des matières grasses
cette semaine chez
ses concessionnaires américains. Cette ver- végétales ou animales, qui peut se mélanger
sion cinq vitesses de la berline combine un à du diesel pur, pour produire un carburant
moteur à essence avec un système de piles plus écologique, notamment par sa capacité
et ne consomme que 4,7 l/100km sur la notable d'émettre moins de gaz à effet de
route et 5,1 l/100 km en ville. Le prix au serre.
détail suggéré est de 19
Ottawa et Québec ont
550 $US.
dû injecter respectivement 515 000 $ et
De son côté, La Ford
375 000 $ dans ce proMotor Company prévoit
jet, qui vise principaleque la Focus FCV, aliment à promouvoir le
mentée par piles à
transport durable par la
hydrogène,
sera
transition vers des
disponible pour les
sources d’énergie proflottes de véhicules compres.
merciales d'ici 2004. Elle
combinera une réserve
La Ford Focus FCV
d'hydrogène à haute
source: www.thinkmobility.com
pression avec une pile à
> Pour en savoir plus
http://www.hondacars.com/news/press.html?y=2002&r=802
http://www.thinkmobility.com/tech_gallery.asp?PRODCODE=FOCUSFCV&TID=467083
http://www.stcum.qc.ca/info/comm-02/co020325.htm
4
2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1
> Restructuration et énergies vertes
Des produits verts à la Ontario Power Generation
Le premier mai 2002, l'Ontario ouvrira son
marché de l'électricité à la concurrence au
détail, ce qui laissera place à de nouveaux
fournisseurs et de nouveaux produits énergétiques. Devant cette nouvelle structure et
anticipant une forte demande de la part des
consommateurs, la Ontario Power Generation (OPG) a développé EvergreenTM, une
nouvelle ligne de produits énergétiques
verts. Ainsi, les consommateurs pourront
choisir d'acheter de l'énergie provenant
d'une source écologique, ou verte. Puisqu'il
ne sera pas possible de distinguer les sources d'énergies lorsqu'elles entreront dans le
réseau de distribution, les consommateurs
d'énergies vertes achèteront une part de
l'électricité totale produite, et seront assurés
que cette part provient d'une source verte.
L'énergie verte réfère à de l'énergie produite
sans impact notable sur l'environnement, et
inclut l'énergie éolienne, l'é-nergie solaire, la
biomasse et certains projets hydroélectriques. Tous les produits EvergreenTM sont
certifiés par Eco-logo, un programme de certification sous l'égide d'Environnement
Canada. La division de la OPG responsable
de EvergreenTM, OPG Evergreen Energy, a
été établie en 2001 et compte augmenter de
quatre fois la quantité d'énergie verte produite par cette compagnie pour totaliser 500
MW, ce qui représenterait 2% de la puissance totale projetée pour 2005.
L’énergie en chiffres
Part de l'énergie
qui proviendra de sources
d'énergie verte en Europe
d'ici 2010 :
22,0%
Part qui proviendrait
de l'éolien au Québec,
d’après une proposition récente
d'Hydro-Québec :
~0,5%
> Pour en savoir plus
http://www.opgdirect.com/content/secure/serving_needs/greenpower/index.htm
> Efficacité énergétique
> Énergies vertes
Les Pays-Bas cherchent à développer l'énergie verte
Le gouvernement néerlandais a annoncé
récemment sa volonté d'accélérer le
développement d'énergies vertes au pays.
Un rapport de la Ministre de l'Économie,
Anne-Marie Jorritsma, propose une augmentation de la puissance éolienne dans le
pays, soit de 1 500 MW sur terre d'ici 2010
et de 6 000 MW en mer d'ici 2020. Le rapport s'attarde également sur l'augmentation
de l'utilisation de la biomasse comme carburant dans les centrales au charbon. Au total,
le gouvernement a engagé 35 millions
d'Euros (49M$) pour appuyer des investissements du secteur privé associés à quatre projets présentement en développement.
La Ministre a aussi réitéré son intérêt pour la
libéralisation complète des marchés de
l'électricité et du gaz, qui a commencé en
1999 et qui se finaliserait au début de 2003
avec l'inclusion des petites entreprises et du
secteur résidentiel. Le choix de fournisseurs
est présentement offert aux grands et
moyens
consommateurs
d'énergie.
Cependant, les foyers qui veulent s'alimenter par une source d'énergie verte ont la
possibilité de choisir leur fournisseur depuis
juillet 2001.
> Pour en savoir plus
http://www.solaraccess.com/news/story.jsp?storyid=1591
> Changement climatique
Le coût de Kyoto ne serait pas si élevé pour le Canada
Au début de l'année une série de rapports
provenant de l'Alberta et de différentes associations ont proclamé que le coût associé
aux engagements de Kyoto serait très élevé
pour le Canada. En février par exemple,
l'Association canadienne des manufacturiers et exportateurs (ACME) avançait que le
coût de Kyoto pour l'économie canadienne
serait de 40 MM$ et causerait la perte de
450 000 emplois. La Chambre de commerce, quant à elle, a estimé le coût
d'adopter Kyoto à 30 MM$ d'ici 2010.
Suite à ces affirmations, le gouvernement
http://www.centrehelios.org
fédéral a préparé un rapport qui sera rendu
public prochainement, donnant une toute
autre perspective sur la question. Selon ce
rapport préliminaire intitulé The Cost of
Kyoto - What We Know, dont plusieurs éléments se sont retrouvés dans le journal
Globe and Mail en mars, les estimations
présentées par l'ACME par exemple, sont
irréalistes. En effet, les estimations reposent
sur des hypothèses invraisemblables,
comme par exemple que le Canada serait le
seul pays à réduire ses émissions de gaz à
effet de serre. Ce scénario n'est pas plausi-
La Californie adopte une
réglementation stricte sur
les appareils
électroménagers
En vue de prévenir de futures crises
énergétiques semblables à celle de l'an
passé, la Californie imposera des standards d'efficacité énergétique sur les climatiseurs, les lessiveuses commerciales
et plusieurs autres appareils électroménagers. D'ici un an, la nouvelle réglementation, la plus stricte de son genre au
pays, diminuera la demande en énergie
de 134 MW pendant les périodes de
chaleur intense caractérisées par une
forte hausse de la demande en énergie.
Pour répondre aux nouvelles exigences,
les climatiseurs devront augmenter leur
efficacité de 30% au-dessus des standards californiens actuels ; les lessiveuses commerciales consommeront moins
d'électricité, en plus d'économiser plus de
30 millions de litres d'eau par année.
Cette nouvelle réglementation, qui entrera en vigueur en mars 2003, se traduira
par une légère augmentation des prix
pour les nouveaux appareils, mais la
California Energy Commission estime que
les économies d'énergie compenseront
largement cette hausse. En effet, les
coûts des climatiseurs et des lessiveuses
augmenteront de 44M$US dans la première année, mais, selon la Commission,
les usagers économiseront environ 3,4
MM$US sur leurs factures d'électricité
dans les dix prochaines années.
> Pour en savoir plus:
http://www.reuters.com/news_article.jhtml?type=search&StoryID=670178
5
2 avril 2002 - vol. 1 - n° 1
En leurs mots
ble puisque l'accord de Kyoto ne peut être
mis en force que si un minimum de 55 pays
ratifient le protocole.
Le changement climatique
est un enjeu qui soulève
des questions fondamentales sur
la relation entre les entreprises
privées et la société dans son
ensemble ; et entre une génération et la suivante. C’est un enjeu
qui concerne le leadership autant
que la science.
De plus, plusieurs études ont estimé que le
coût de respecter Kyoto pour le Canada,
dans un contexte où il existerait un marché
«
(...)
Nous avons accepté que les
risques étaient sérieux et que
des mesures de précaution
étaient justifiées. (...) Cela a
brisé le consensus historique [de
l’industrie] - mais c’était nécessaire, car des entreprises composées de personnes hautement
compétentes et
qualifiées ne
peuvent continuer de nier les
preuves amassées par des centaines de scientifiques des plus
réputés au monde.
»
Lord John Browne,
PDG de la British Petroleum (BP)
> Pour en savoir plus
http://www.climateark.org/articles/reader.asp?linkid=8917
> Énergie des vagues
15% des besoins en énergie de la planète contenus dans
les vagues
L'électricité générée par le mouvement des
vagues pourrait combler 15% des besoins
en énergie au monde, selon le Conseil mondial de l'énergie. Norsk Hydro Technology
Ventures, une division de Norsk Hydro, et
deux autres entreprises, investiront 8,5
M$US dans une technologie appelée
Pelamis, qui est présentement en
développement chez une firme écossaise, la
Ocean
Power
Delivery (OPD).
Envoyez-nous vos commentaires
et suggestions par courriel à
[email protected]
Merci.
Prochaine parution
lundi, 15 avril 2002
http://www.centrehelios.org
océanique jusqu'à un branchement en terre
ferme au réseau local. OPD construit
présentement en Écosse un serpent
Pelamis de 150 mètres de long et d'une
puissance de 750 KW, et considère se
lancer dans la conception d'une centrale de
2 MW pour Vancouver, approvisionnée par
plusieurs serpents Pelamis.
Également
à
Vancouver,
BC
Hydro a signé un
projet d'entente avec
Pelamis est un sysEnergetech Australia
tème qui ressemble
Pty Ltd., pour contrià un gigantesque
buer au développeserpent des mers
ment d'un projet de
semi-submergé,
démonstration
en
composé de secproduction d'énergie
tions cylindriques
par les vagues de 3reliées par des
4 MW. Ce projet fait
charnières.
partie du Vancouver
Chaque joint de
Island Green Energy
charnière
comSource : www.oceanpd.com
Demonstration, une
prend des pistons
qui poussent de l'huile à travers une généra- initiative visant la production de 20 MW d'étrice hydraulique lorsque le serpent bouge nergie verte qui a été annoncée par la BC
avec les vagues. L'électricité produite est Hydro en juin 2001.
alimentée par câble à la “tête" du serpent
puis acheminée le long du plancher
> Pour en savoir plus
http://www.oceanpd.com
http://www.solaraccess.com/news/story.jsp?storyid=1691
Commentaires
Comment avez-vous trouvé ce
premier numéro?
international de permis d'émissions
échangeables, serait bien en deçà de 1% du
PIB.
> Hydrogène
Stuart Energy et Ford Power Products développeront des
systèmes d'énergie à l'hydrogène
Stuart Energy Systems Corporation a signé
un accord avec la Ford Power Products, une
filiate de Ford Motor Company, pour développer des systèmes d'énergie secondaire à l'hydrogène. Ces systèmes seront
destinés au marché de l'énergie secondaire
et pour d'autres marchés de l'énergie. Stuart
vise à intégrer sa technologie de production
d'hydrogène au moteur à combustion
interne d'hydrogène de Ford. Stuart compte
installer le premier système d'énergie secondaire à son siège social à Mississauga,
Ontario, en automne 2002. Les premiers
systèmes devraient arriver sur le marché
d'ici la fin de 2003.
> Pour en savoir plus
http://www.stuartenergy.com/NEWS/HTML_Press_Releases/SESandFord.asp
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 2
Une puissance éolienne mondiale de 74 000 MW d'ici 2006
L'éolien connaît un essor important dans le
monde. Sa croissance annuelle a été de
30% lors des cinq dernières années, culminant en une puissance actuelle de 24 000
MW, dont 17 000 MW en Europe. De plus,
les estimations indiquent que cette puissance devrait plus que doubler d'ici cinq
ans. Par ailleurs, la BTM, une firme de consultants de renommée mondiale dans le
domaine éolien, croit plutôt que le monde
ajoutera 50 000 MW d'ici 2006, ce qui équivaudrait à une puissance totale de 74 000
MW. Une telle capacité représenterait une
16 avril 2002
Sommaire
> Énergie éolienne
Le marché de l'énergie éolienne est censé
doubler ou tripler d'ici cinq ans, selon les
prévisions mises de l'avant par l'industrie
lors du premier colloque international de ce
domaine, Global Windpower, qui se tenait la
semaine dernière.
-
augmentation spectaculaire de 1 100% en
seulement dix ans.
D'autres estimations encore plus optimistes
avancent que l'éolien pourrait fournir 10% de
toute la demande mondiale en électricité
d'ici 2010, représentant des investissements
de 78MM$US dans cette même année.
Parmi les participants se trouvait le ministre
indien délégué à l'énergie non-conventionnel qui a annoncé que son pays visait une
augmentation de 6 000 MW d'ici 2012, ce
qui alimenterait quelque 76 millions de foyers n'ayant toujours pas d'approvisionnement en électricité.
> Pour en savoir plus
http://www.awea.org/news/news020402gwc.html
> Une puissance éolienne mondiale de
74 000 MW d'ici 2006
1
> Le Canada aura des normes d'émissions
plus strictes sur les véhicules routiers
1
> EN PRIMEUR
La France veut 10 000 MW d'éolien
2
>Le programme américain d'étanchéisation
de maisons verse 75M$US
2
> L'Orégon attire une nouvelle usine de fabrication d'éoliennes et crée 1000 emplois
3
> L'Irlande méritera sa couleur nationale…
3
> Les Américains peuvent acheter le « vert »
sans acheter l’énergie
3
> La Coalition E-mission 55 Canada : le camp
du « oui » au Protocole de Kyoto
4
>Une première éolienne dans un centre-ville
canadien
4
> Tr a n s p o r ts
> Investissement dans la recherche
sur le bioéthanol au Canada
Le Canada aura des normes d'émissions plus strictes sur les
véhicules routiers
> Porcheries : nouvelle source d’électricité au
Wisconsin
5
Le ministre de l'Environnement, David
Anderson, a annoncé la semaine dernière
des propositions de mesures visant à
réduire les polluants atmosphériques causant la formation du smog et émis par les
nouveaux véhicules routiers.
Publié le 30 mars dans la Gazette du
Canada (partie 1), le Règlement sur les
émissions des véhicules routiers et de leurs
moteurs proposé exige que des véhicules
moins polluants soient offerts au Canada
dès le 1er septembre 2003. Ces mesures
aboutiraient à des réductions annuelles toujours plus importantes d'émissions de polluants entrant dans la composition du smog.
Selon les estimations effectuées, le règlement entraînera d'ici 2020 des réductions de
74% d'oxydes d'azote, 64% de particules,
de 23% de monoxyde de carbone et de 14%
de composés organiques volatils. L'accent
de cette mesure est donc mis sur la réduction de polluants et ne vise pas spécifiquement la réduction de gaz à effet de serre
(GES).
Le Règlement sur les émissions des
véhicules routiers et de leurs moteurs complètera plusieurs mesures sur les carburants
moins polluants annoncées précédemment,
notamment le projet de règlement sur la
faible teneur en souffre du carburant diesel,
le règlement actuel sur la faible teneur en
soufre de l'essence, ainsi que le règlement
sur le benzène dans l'essence, qui font
également partie du programme gouvernemental relatif à l'air pur.
> Pour en savoir plus
http://www.ec.gc.ca/Press/2002/020404_n_f.htm
http://www.centrehelios.org
> Les Chinois rouleront en voitures
électriques
5
5
> Un immense toit solaire de 2,3 MW au pays
de la pluie
6
>Une génératrice éolienne nouveau genre
en Espagne
6
L’énergie en chiffres
Puissance mondiale
d’énergie éolienne
en 1996 : 6 200 MW
en 2001 : 24 000 MW
en 2006 : 74 000 MW*
(*projection de BTM Consult)
1
16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2
En primeur
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
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ISSN 1703-1451
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La France veut 10 000 MW d'éolien
Le ministre français délégué à l'Industrie,
Christian Pierret, a dévoilé un plan
ambitieux de croissance des énergies
renouvelables d'ici 2010, lors de l'ouverture
du Colloque Global Windpower qui s'est
tenu la semaine dernière.
Alors que la part actuelle des énergies
renouvelables dans l'électricité est de l'ordre de 15% en France, le ministre s'est
engagé à augmenter cette proportion à
21% d'ici 2010. La plus grande contribution
à cette augmentation proviendrait de l'énergie éolienne puisqu'elle représente un
potentiel très important dans ce pays. En
effet, la France, qui compte environ 70 MW
de puissance éolienne à l'heure actuelle,
envisage que celle-ci augmentera à rien de
moins que 10 000 MW d'ici 2010, en partie
grâce à des investissements projetés de 10
milliards d'euros (14MM$).
Pour arriver à cet objectif ambitieux, la
France a établi et continuera d'établir une
série de mesures incitatives.
Premièrement, un tarif fixe de rachat de
l'énergie éolienne sur la base du modèle
allemand est déjà instauré, avec un prix fixe
très attirant et ce, même pour les sites
moyennement venteux.
Deuxièmement, le ministre annonçait sa
décision d'allouer les coûts de renforcement
en amont du réseau, générés par les instal-
lations éoliennes, à l'ensemble des usagers
du réseau. Ceci mettra fin à l'un des obstacles à la production décentralisée.
Troisièmement, on annonçait également
des règles visant à assouplir et à accélérer
les procédures d'approbation, y compris
notamment celles reliées aux audiences
publiques des projets d'éoliennes.
Le ministre entend également utiliser un
outil particulièrement français - « la programmation pluriannuelle des investissements » - pour s'assurer de la réalisation de
l'objectif de 21% ainsi que des sous-objectifs pour chaque filière, y compris l'éolien.
Cet outil se veut complémentaire aux tarifs
incitatifs, puisqu'il permet au gouvernement
de vérifier le succès des autres mesures
incitatives et , en cas de non-atteinte, de
lancer lui-même des appels d'offre pour
faire émerger de nouveaux projets.
D'ailleurs, c'est dans cette optique que le
ministre a également annoncé son intention
de demander à la Commission de régulation de l'électricité de lancer immédiatement
un appel d'offre pour au moins 1 500 MW
d'énergie éo-lienne en mer, une filière à
peine exploitée en Europe.
Pour en savoir plus
http://www.finances.gouv.fr/minefi/ministere/index.htm
> Efficacité énergétique
Le programme américain d'étanchéisation de maisons
verse 75M$US
Vingt quatre États, le District de Colombia et
la Nation du Navajo recevront cette année
près de 75M$US pour étanchéiser les
maisons des personnes à faible revenu. Ces
fonds font partie des 230M$US du
Programme de soutien à l'étanchéisation qui
seront alloués dans tout le pays. Selon le
département de l'Énergie, les fonds de ce
programme permettront d'améliorer l'efficacité énergétique d'environ 105 000 foyers à
faible revenu cette année.
L'étanchéisation peut réduire la facture d'énergie annuelle de 218$US par foyer. Pour
chaque dollar investi, le Programme de soutien génère 1,80$ en économie d'énergie.
Les fonds engagés pour cette année
représentent une augmentation de 50% par
rapport à 2001.
Le plan énergétique national des États-Unis
prévoit que le Programme soit augmenté de
1,4MM$ sur 10 ans. Depuis le début du
Programme, plus de cinq millions de foyers
ont été étanchéisés au pays. Les États et les
monopoles d'électricité versent également
des fonds pour améliorer l'éfficacité énergétique par l'étanchéisation.
Au Canada, une proposition de programme
semblable est présentement à l’étude par le
gouvernement
fédéral.
L’évaluation
économique de ce projet, realisée par le
Centre Hélios en 2001, est disponible à
http://www.centrehelios.org.
> Pour en savoir plus
http://www.energy.gov/HQPress/releases02/aprpr/pr02057_v.htm
2
16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2
L’énergie en chiffres
> Énergie éolienne
L'Orégon attire une nouvelle usine de fabrication d'éoliennes
et crée 1000 emplois
La Vestas Wind Systems du Danemark
entre dans les négociations finales avec l'État de l'Orégon, en vue de l'établissement
par sa filiale américaine d'une usine de fabrication d'éoliennes sur plus de 70 000 m2.
L'usine produira 300 turbines par année
d'une puissance moyenne de 2 MW chacune. L'usine créera plus de 1000 emplois
d'ici 2004.
Le programme de crédit de production pour
l'énergie éolienne, toujours en place aux
États-Unis, a attiré la Vestas qui y voit une
opportunité d'affaires importante. De plus,
les incitatifs fiscaux offerts par l'État de
l'Orégon se chiffrent à plusieurs millions de
dollars et incluent des crédits d'impôts, des
réductions de coûts de permis et des subventions en formation de la main d'oeuvre.
La Vestas a commencé à produire des turbines en 1978 et possède actuellement 24%
du marché de l'éolien mondial. Ses ventes
ont augmenté de 50% en 2001 et la compagnie envisage un doublement des ventes
d'ici 2003.
> Pour en savoir plus
http://www.vestas.com/nyheder/presse/2002/UK/fond20020403_UK.html
> Énergies vertes
L'Irlande méritera sa couleur nationale…
Dans le cadre de ses obligations en terme
de production d'énergie provenant de
sources renouvelables, le gouvernement
irlandais a approuvé la semaine dernière un
budget de 400 millions de livres irlandaises
(712M$) pour son programme de promotion
d'énergies renouvelables. Les projets découlant de cette initiative permettront de
générer assez d'électricité pour alimenter
250 000 foyers.
De récentes directives de l'Union Européenne exigent que l'Irlande augmente à 13% la
proportion de l'électricité totale produite à
partir d'énergies renouvelables, dont l'énergie éolienne, la biomasse et l'hydroélectricité. Cette dernière n’est pas nécessairement
une source d'énergie « verte » à proprement
parler puisqu'elle peut engendrer des
impacts significatifs sur l'environnement.
L'énergie produite par les différentes compagnies privées sera vendue au réseau de
distribution national qui garantit un prix fixe
aux producteurs pour les prochains 15 ans.
Ceci a pour effet d'augmenter la confiance
des investisseurs des filières renouvelables
qui, autrement, seraient pour l'instant moins
compétitif que les autres filières énergétiques.
Fonds du Programme
d'étanchéisation américain
cette année :
230M$US
Nombre de foyers à faible revenu
qui seront étanchéisés
cette année aux É-U :
105 000
«
En leurs mots
La hausse des températures que
provoquent les changements cli-
matiques favorisera l'aggravation de la
pollution atmosphérique et fera augmenter le nombre de jours où la qualité
de l'air ne sera pas bonne au Canada.
L'industrie et le gouvernement ont beaucoup fait pour réduire les polluants causant le smog et émis par les véhicules.
Il est temps maintenant pour l'industrie
d'aller un peu plus loin et de réduire les
Ces nouveaux projets s'ajoutent à un mégaprojet éolien en mer de la Eirtricity, approuvé en janvier 2002, totalisant 640 millions de
livres irlandaises (1,1MM$). Ce projet sera
le plus gros parc éolien en mer au monde et
générera 520 MW d'électricité, soit 10% de
la demande totale en Irlande.
> Pour en savoir plus
http://www.caddet-re.org/news/display.php?id=2043&PHPSESSID=d7e4948fbf08a229961eb88b12a2b963
»
émissions de gaz à effet de serre en
améliorant la consommation de carburant de ses véhicules.
David Anderson,
Ministre de l'Environnement du Canada
L’énergie en chiffres
> Marché de l'énergie verte
Les Américains peuvent acheter le «vert» sans acheter l’énergie
Le marché de l'énergie verte pourrait connaître une expansion importante, grâce à la
certification d’un nouveau type de produit
qui pourra être mis en vente, partout aux
États-Unis.
Cette nouvelle certification par Green-e, la
marque de commerce la plus réputée pour
l'énergie verte dans les marchés américains,
permettra dorénavant auxproducteurs de
vendre les attributs verts, indépendamment
de l’électricité produite elle-même. Ainsi, un
producteur éolien par exemple, pourrait soit
vendre séparément des certificats verts à
des consommateurs lointains, et l’électricité
http://www.centrehelios.org
(devenue équivalente à celle d’un producteur conventionnel) sur le marché de gros.
Jusqu'ici, l’énergie certifiée Green-e n'était
disponible qu’aux consommateurs vivant
dans quelques États ayant ouvert leurs
marchés de détail à la concurrence. De plus,
alors qu’une bonne partie du potentiel d’énergie verte se situe au centre du pays, les
marchés se retrouvent principalement sur
les côtes est et ouest. C’est ainsi que le
marché d’énergie verte faisait à un important
obstacle double.
Date d'entrée en vigueur
proposée du Règlement sur
les émissions des véhicules routiers
et de leurs moteurs :
1er septembre 2003
Réductions des polluants
de l'air d'ici 2020 grâce
au règlement proposé :
oxides d'azote : 74%
particules : 64%
Or, avec les nouveaux certificats verts, le
3
16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2
L’énergie en chiffres
consommateur écologique peut continuer
d’acheter son électricité d’un vendeur conventionnel (ou de son monopole, le cas
échéant), et en même temps acheter d’un
producteur tiers un certificat qui représente
les attributs environnementaux d’une
énergie verte. Ces certificats signés Greene, vendus par le producteur ou le détaillant
vert, permettent donc aux consommateurs
situés n’importe où au pays de faire un choix
en faveur de l’environnement, qu’ils aient ou
non le choix de leur fournisseur.
Réduction de CO2
émis lorsque le bioéthanol
est utilisé
plutôt que l'essence :
70 pourcent
La vente de ces certificats crée cependant
des possibilités d’abus telle que la vente
d’un nombre de certificats excédant la véritable production d’énergie verte, ou la vente
de certificats pour de l’énergie déjà vendue
sur le marché vert. La certification Green-e,
appuyée par un système rigoureux de vérification, a donc pour but de protéger le
marché contre de telles possibilités, au profit de l’environnement et des consommateurs.
> Pour en savoir plus
http://www.awea.org/greenpower/gp_how2.html
http://www.green-e.org/ipp/trc_announcement.html
«
En leurs mots
Au Canada, l'agenda anti-Kyoto
est dominé par un petit groupe
d'industriels, mais qui fait beaucoup de
bruit. Il comprend des entreprises de
l'industrie du pétrole et les producteurs
d'automobiles qui craignent que leurs
revenus
ne
baissent
lorsque
les
véhicules sports utilitaires, très profitables, seront remplacés par de petites
»
autos moins rentables [pour l'industrie],
qui sont plus économiques [pour les
consommateurs].
Robert Schad,
PDG de la Husky Injection Molding
Systems et membre de E-mission 55
Canada
L’énergie en chiffres
Puissance éolienne projetée
de la France en 2010 :
10 000 MW
> Changement climatique
La Coalition E-mission 55 Canada : le camp du « oui » au
Protocole de Kyoto
Alors que l'on attend toujours la décision
finale du gouvernement fédéral, E-mission
55 Canada lance ce mois-ci sa campagne
visant la ratification du Protocole de Kyoto
par le Canada. Le Président, Jean-Paul
Sirois, ainsi que Stephen Bronfman de la famille de renom et Robert Schad de la Husky
Injection Molding Systems, sont à la tête de
cette coalition. Ils se retrouvent face à face
avec les lobbys de l'industrie qui poussent
pour que le Canada se retire de son
engagement de réduire les gaz à effet de
serre d'environ 20% sous les niveaux
actuels d'ici 2010. La Coalition compte
regrouper plus de 200 compagnies dont des
banques, des compagnies d'assurances,
des producteurs d'automobiles et des
pétrolières.
E-mission 55 Canada tire son nom de la
coalition européenne qui vise la ratification
par 55 pays produisant 55% des émissions
de gaz à effet de serre (GES) mondiales,
soit le seuil requis pour que le Protocole soit
mis en force.
> Énergie éolienne
Une première éolienne dans un centre-ville canadien
D'ici quelques mois, Toronto sera la première ville canadienne à avoir une turbine
éolienne dans son centre-ville. La Toronto
Hydro Energy Services Inc. et la Toronto
Renewable Energy Co-operative (TREC),
ont sélectionné la Lagerwey Windturbine
International B.V., une compagnie néerlandaise, pour réaliser ce projet de 1,2M$. Cette initiative
fait partie de l'engagement de
la Toronto Hydro qui vise à
développer des sources d'énergies vertes pour les
Torontois, afin de réduire les
émissions de gaz à effet de
serre (GES) et autres polluants
atmosphériques.
Ce nouveau projet aidera sûrement Toronto
à atteindre son objectif global de réduction
de GES de toutes sources dans la ville, qui
est de 20% d'ici 2005 (la ville a déjà réduit
les émissions de ses installations de 60%).
En effet, on estime que la centrale éolienne
évitera la production de 1 800 tonnes de
CO2, ainsi que de 8 400 kg de
SO2 et de 5 600 kg de NOx.
La Toronto Hydro achètera
l'électricité produite et pourra
ainsi vendre de l’énergie verte
aux entreprises et aux particuliers.
La coopérative TREC, quant à
elle, vendra des parts à ceux qui
seront intéressés à devenir membres
coopérants de la turbine.
www.nrel.gov
Première tranche
d'énergie éolienne
en mer en France :
1 500 MW
http://www.centrehelios.org
Le gouvernement canadien a versé un total
de 330 000 $ dans ce projet. Dans le Budget
2001, une somme de 260M$ a été engagée
pour appuyer la production d'é- nergie éolienne au Canada.
La turbine Lagerwey pourra récolter le vent
aux abords de la section du Lac Ontario qui
longe le centre-ville au moyen de ses trois
4
16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2
hélices de 29 mètres de longeur, qui seront
installées sur une tour de 65 mètres de hauteur. Au total, la turbine de 750 kW aura
donc près de cent mètres de hauteur et
pourra générer 1 800 MWh par année,
assez pour approvisionner 250 foyers en
électricité.
> Pour en savoir plus
http://www.trec.on.ca/TREC%20Brings%20You%20WindShare.html
«
En leurs mots
Cet objectif [21% de l’électricité
provenant de sources renouvela-
bles] est extrêmement ambitieux. Il suppose un effort de maîtrise des consommations sans précédent. Il suppose égale-
> B i o c a r b u r a n ts
La société Iogen et le gouvernement canadien investissent
dans la recherche sur le bioéthanol
Ressources naturelles Canada, Agriculture
et Agroalimentaire Canada et Environnement Canada ont annoncé qu'ils
attribueraient 2,7M$ à la société Iogen
d'Ottawa, un chef de file de la création d'enzymes et un innovateur dans le domaine du
bioéthanol, afin d'améliorer l'efficacité des
enzymes au cours des trois prochaines
années. La société investira le même montant, ce qui porte le total des fonds à 5,4M$.
En améliorant l'efficacité de la production du
bioéthanol, ce carburant serait plus concurrentiel sur le marché.
Contrairement à l'éthanol classique, un
alcool à teneur élevée en octane obtenu par
la fermentation des sucres dérivés de l'amidon de céréales comme le maïs et le blé, le
bioéthanol s'obtient par la fermentation des
sucres dérivés de la fibre végétale de
matières premières renouvelables, telles
que les déchets ligneux et agricoles, et ce,
grâce aux enzymes. Le bioethanol peut
donc s'avérer une alternative intéressante à
l'éthanol qui fait objet de débats dans les
milieux sociaux, environnementaux et agricoles.
ment un développement sur dix ans des
sources d’énergies renouvelables du mê-
»
me ordre de grandeur que le développe-
ment de l’hydroélectricité en France... au
cours du siècle passé !
Christian Pierret,
Ministre français délégué à l’Industrie
Comparativement à l'essence, le bioéthanol
libère 70% moins de CO2.
> Pour en savoir plus
http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200237f.htm
> Tr a n s p o r ts
Les Chinois rouleront en
voitures électriques
> Biogaz
Porcheries: nouvelle source d’électricité au Wisconsin
La Wisconsin Public Service Corporation
vient de signer un contrat qui l'engage à
acheter 15 MW d'électricité de la firme
Environmental Power Corporation (EPC) sur
une période de 15 ans. EPC produira cette
électricité dans de multiples installations
situées sur des fermes d'élevage, en utilisant les lisiers et fumiers comme matière
première. Le procédé de digestion anaérobie utilisé par EPC permet la récupération
du biogaz (qui contient plus de 75% de
méthane) tout en offrant un traitement qui
amoindrit considérablement le potentiel polluant des déchets animaux. La combustion
du biogaz purifié permet la production
d'électricité à un prix concurrentiel et réduit
les émissions de gaz à effet de serre (GES)
des installations d'élevage.
L'envergure du contrat est sans précédent
aux États-Unis, la vaste majorité des unités
de production similaires étant conçues pour
répondre aux seuls besoins énergétiques du
producteur. C'est en Europe, et en particulier au Danemark, que la production de
biogaz à partir de déjections animales est la
plus développée, un fait en bonne partie
attribuable au coût relativement élevé de
l'énergie.
Au Québec, un prototype commercial de
digestion anaérobie à basse température
est présentement à l'essai dans une
exploitation porcine de 4000 porcs en Estrie.
Selon Agriculture et Agroalimentaire
Canada, le méthane servira d'abord pour le
chauffage car c'est une des grandes
dépenses des porcheries. À cause de sa
simplicité de fonctionnement, de sa stabilité
et de sa facilité d'intégration aux porcheries
existantes et nouvelles, le ministère considère que la biotechnologie proposée sera
bien reçue par la communauté agricole. Le
voisinage immédiat de la communauté agricole appréciera tout particulièrement l'élimination des odeurs de purin.
Le Centre Hélios travaille présentement à
l’élaboration d’un projet pour vérifier l’intérêt
de tels procédés pour le Québec. Pour de
amples renseignements, veuillez nous contacter au (514) 849-7900.
> Pour en savoir plus
http://www.environmentalpower.com/Press%20Releases/press%202002-03-25.htm
http://www.centrehelios.org
Le gouvernement chinois investira 880
millions de yens (169M$) au cours des
années qui suivent pour accélérer le
développement de la voiture électrique,
un montant qui servira de tremplin pour
cette industrie. Cette initiative a pour but
de réduire la forte demande en pétrole et
de rendre la croissance économique plus
durable. La pollution de l'air dans les
grandes villes est un sérieux problème
en Chine et provient principalement des
émissions de voitures.
Les voitures électriques dans le présent
contexte incluent les voitures de type
hybride qui combineront des piles avec
des carburants plus propres. Leur commercialisation est prévue d'ici 2005. La
Chine aurait déjà fait des avancées technologiques dans le développement de
piles haute-performance. En effet, la
compagnie Leitian a développé une pile
au lithium qui permet une autonomie de
300 km. La Chine aurait bénéficié
d'échanges technologiques importants
avec les États-Unis, l'Allemagne, le
Japon et l'Italie.
> Pour en savoir plus
http://www1.chinadaily.com.cn/cndy/2002-04-02/63692.html
5
16 avril 2002 - vol. 1 - n° 2
L’énergie en chiffres
> Énergie solaire
Un immense toit solaire de 2,3 MW au pays de la pluie!
Grandeur du plus grand toit
solaire au monde :
26 000 m2
ou trois terrains de soccer
Varia
MERCI!
Près de 400 professionnels
et intéressés du domaine de
l'énergie se sont déjà abonnés
à Enjeux-ÉNERGIE
La Nuon et la Siemens ont développé et Pays-Bas, et son entrée sur le marché de
récemment branché le plus grand toit solaire l'énergie concorde avec Floriade 2002, l'exdu monde à un réseau électrique des Pays- position florale annuelle de ce pays. Le toit
Bas. Le système, d'une surface de 26 000 abritera ainsi une exposition de fleurs et de
plantes, qui recevront
m2, ou environ trois
tout de même de la
terrains de soccer,
lumière directe. En
comprend 19 000
effet les panneaux
panneaux solaires qui
solaires sont partioffrent 2,3 MW de
culiers en ce qu'ils
puissance et quelque
sont
translucides,
1,23 GWh d'électricité
permettant de tirer du
par année. Le projet a
soleil à la fois électriccoûté plus de 17 milité, éclairage naturel
lions
d'euros
et chaleur.
(23,8M$) en capital et
a bénéficié d'une subvention du gouvernement néerlandais de
5,2 millions d'euros
(7,3M$).
Source : ANP/Nuon
Cette immense toiture solaire a été conçue pour répondre à la
demande croissante en énergie verte des
> Pour en savoir plus
http://www.nuon.nl/aboutnuon/frameset.html?nuonnews
Erratum
Dans le dernier numéro, une erreur
s’est produite dans un encadré portant sur la réglementation de l'efficacité des climatiseurs et des
lessiveuses en Californie (page 5).
On aurait dû lire que les économies
se chiffraient à 400M$US, plutôt
qu’à 3 400M$US, alors que le coût
aux consommateurs était estimé à
44M$US.
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Prochaine parution
Mardi, 30 avril 2002
http://www.centrehelios.org
> Énergie éolienne
Une génératrice éolienne nouveau genre en Espagne
La Enerlim et la Necesa, deux compagnies
basques, ont développé la E-300, une
génératrice éolienne qui se diffère largement
des turbines à hélices plus courantes.
La E-300 fait penser à
une immense corde à
linge qui utiliserait trois
câbles parallèles au lieu
d'un seul. Le système
consiste
en
deux
colonnes, distancées de
135 mètres, auxquelles
sont fixées trois poulies
chacune, qui retiennent
les câbles. Le mouvement circulaire des
câbles est assuré par
des palles qui y sont
fixées et qui captent le
vent. Trois génératrices
de 100 KW, reliées aux
trois poulies d’une des
colonnes,
produisent
l'électricité. Une vitesse
minimale de 4 m/s (14
km/h) est nécessaire pour
produire de l'électricité au moyen de la
300.
E-
La E-300 a l'avantage d'être plus légère que
les turbines à hélices,
en plus de comporter
plusieurs pièces modulaires, ce qui rend le
transport et l'installation
beaucoup plus faciles.
La
compagnie
Ekoeolika a construit
une éolienne E-300
dans la région de
Burgos
source : www.enerlim.com
en Espagne. Avec une
vitesse moyenne du
vent de 14km/h dans
cette région, la génératrice peut produire environ 280 MWh par
année, soit l'équivalent
des besoins en énergie
de 80 foyers locaux.
> Pour en savoir plus
http://www.enerlim.com/menuing.html
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios
-
30 avril 2002
Sommaire
> Énergie éolienne
Un potentiel éolien de 5 200 MW sur les côtes de Long Island,
New-York
La Long Island Power Authority (LIPA), l’entreprise d’électricité de cette île, a révélé une
étude la semaine dernière qui a évalué le
potentiel de l’énergie éolienne en mer pour
alimenter Long Island en électricité. Le rapport a démontré que 5 200 MW d’électricité
pourrait être produite par un parc éolien qui
aurait une superficie de 506 km2 sur la côte,
s’étendant sur trois à six miles nautiques.
Face à ces données intéressantes, le
Président de la LIPA, M. Richard Kessel, a
indiqué qu’il tiendra une réunion en juin
prochain, regroupant les développeurs de
turbines éoliennes et les groupes environnementaux pour lancer un processus d’appel d’offres. Un appel de propositions pourrait ainsi commencer d’ici la fin de l’année.
> Kyoto : un bénéfice économique pour le
Canada
1
> EN PRIMEUR
Le Sénat américain vote le projet de loi
2
L’étude intitulée Long Island Off Shore Wind
Energy
Development
Potential:
A
Preliminary Assessment, a été co-financée
par la LIPA et le New York State Energy
Research and Development Authority
(NYSERDA). Cette étude fait partie d’une
initiative de 170M$US de la LIPA visant la
promotion de l’efficacité énergétique et d’énergies alternatives, telles que le solaire,
l’éolien, le géothermique et les piles à
hydrogène pour répondre aux besoins
énergétiques de l’île.
> L’europe veut harmoniser les incitatifs aux
énergies renouvelables
2
> Le Canada lance un projet pilote de
maisons solaires
3
> Nouvelle approche de financement pour
l’énergie solaire résidentielle
3
> Pour en savoir plus
http://www.lipower.org/newscenter/pr/2002/april22_02.htm
> Changement climatique
Kyoto : un bénéfice économique pour le Canada
Alors que le Canada hésite toujours à ratifier le Protocole de Kyoto, l’Institut Tellus de
Boston vient de publier une étude qui
indique que rencontrer les objectifs de
réduction de gaz à effet de serre (GES) du
Protocole serait bénéfique pour le Canada.
En effet, l’étude indique que les innovations
en efficacité énergétique, les carburants
plus écologiques ainsi que d’autres mesures
de réduction de GES généreraient des
emplois et augmenteraient la croissance
économique du pays.
Ainsi, contrairement aux prévisions catastrophiques de certains groupes de pression, l’Institut conclut que les bénéfices à
> Un potentiel de 5 200 MW sur les côtes de
Long Island, New-York
1
miles nautiques pourrait générer 2 250 MW
d’électricité. À titre d’exemple, un projet de
100 MW coûterait de 150M$US à 180M$US
et les coûts d’interconnexion seraient de l’ordre de 40M$US à 70M$US.
Le rapport a de plus estimé qu’un projet plus
modeste qui s’étendrait sur 216 km2 et trois
s’engager à réduire les GES seraient plus
élevés que les coûts. L’étude estime que
d’ici 2012, les économies cumulées seraient
de l’ordre de 4MM$; de plus, il y aurait un
gain net de 52 000 emplois, une augmentation moyenne de 135$ des revenus annuels
des foyers canadiens et une augmentation
nette du PIB de 2MM$ d’ici 2012.
Ces bénéfices proviendraient de la conversion à des immeubles plus efficaces, à un
système de transport et des technologies
industrielles plus propres, ainsi qu’à l’accéleration de la co-génération d’électricité et
de la chauffe.
> Pour en savoir plus
http://www.davidsuzuki.org/Campaigns_and_Programs/Climate_Change/News_Releases/newsclimatechange04230202.asp
www.centrehelios.org
Vol. 1, N° 3
> Inauguration du plus gros système d’énergie
solaire aux États-Unis
4
> Cherche à échanger : dioxyde de carbone
4
> Même les panneaux de sortie
seront efficaces en Australie
5
> Rendre New-York efficace, ou comment
éviter une crise énergétique
5
> Des stations urbaines de transport
écologique en Californie
5
> Toyota et Honda, chefs de file en voitures
hybrides
6
> Nouveau prototype de Volkswagen : une
pinte d’essence aux cent kilomètres
6
>Les premières maisons à l’hydrogène font
leur apparition aux États-Unis
6
L’énergie en chiffres
Impact sur l’emploi d’ici 2012 au
Canada par le respect de Kyoto :
+ 52 000
Impact sur le PIB d’ici 2012 au
Canada par le respect de Kyoto :
+ 2 MM$
1
30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3
En primeur
Le Sénat américain vote le projet de loi sur l’énergie
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
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ISSN 1703-1451
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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Le projet de loi associé au nouveau plan sur
l’énergie américain a finalement été adopté
jeudi dernier par le Sénat. Le projet comporte d’importantes dispositions qui
affecteraient la production et la conservation d’énergie au pays.
Le Sénat a notamment adopté un programme de 14MM$US en crédits de taxe
pour le secteur énergétique, une somme
allouée également entre la production et la
conservation d’énergie. Ainsi, les énergies
vertes recevront 2,3MM$US en crédits de
production, alors que 2,2MM$US seront
alloués à l’efficacité énergétique des
immeubles et des appareils électroménagers. Des incitatifs fiscaux seront aussi
offerts pour la production de carburants
alternatifs pour véhicules et pour les centrales au «charbon propre», de 1,8MM$US
et 1,9MM$US respectivement. Les voitures
hybrides et autres voitures efficaces pro
fiteront d’exemptions de taxe. Les entreprises qui investiront dans le pétrole schiste, le
gaz naturel et le méthane des couches de
charbon pourront bénéficier d’un programme de crédits de 4,4MM$US.
Le projet de loi inclut également l’établissement d’un standard sur les carburants qui
exige l’utilisation de quelque 9 milliards de
litres d’éthanol par an d’ici 2004 et 20 milliards de litres d’ici 2012, des augmentations de 35% et 300% respectivement par
rapport à la situation actuelle. Ce standard
a été contesté par des sénateurs qui y
voient une faveur à l’agribusiness. De plus,
l’éthanol, produit à partir de maïs, est un
sujet qui ne fait pas l’unanimité dans les
milieux environnemental et social.
Par ailleurs, le Sénat a adopté un amendement de dernière minute qui risque d’affaiblir le mécanisme d’obligations échangeables d’énergie verte (Renewable
Portfolio Standard), qui obligerait les producteurs à produire au moins 10% de leur
énergie à partir de sources vertes d’ici
2020. En effet, l’amendement fait en sorte
que les dispositions en cas de non-respect
de l’obligation de 10% sont plus lascives.
[Dans un texte publié en 1999 par
l’American Wind Energy Association, le
Centre Hélios mettait en garde contre les
effets possibles d’une telle disposition. Voir
le lien ci-dessous.]
D’un autre côté, le Sénat a rejeté deux
propositions qui ont fait l’objet de débats
importants lors de la dernière année. L’une
d’elle aurait ouvert le Arctic National Wildlife
Refuge à l’exploitation pétrolière, et l’autre
aurait doublé l’efficacité des véhicules sport
utilitaires et des voitures.
Le Sénat devra maintenant entrer en discussions avec la Chambre des représentants qui a approuvé l’an dernier un projet
de loi sur l’énergie qui est significativement
différent. En effet, le projet de la Chambre
contient plutôt quelque 33MM$US en incitatifs fiscaux, principalement pour les industries pétrolière, gazière, nucléaire et du
charbon. Selon l’ACEEE, la version du
Sénat économiserait 40 % plus d’énergie
au pays que celle de la Chambre, mais les
deux remettraient à plus tard les choix difficiles que l’Amérique aura un jour à faire.
> Pour en savoir plus
http://www.aceee.org/energy/0402senatebill.pdf
http://www.centrehelios.org/downloads/secure/articles/1999_EN_WindPower99_RPS_Issues.pdf
http://www.senate.gov/
> Énergies renouvelables
L’Europe harmonisera les incitatifs aux énergies renouvelables
Lors du quatrième sommet inter-parlementaire sur les énergies renouvelables la
semaine dernière, plus de 40 parlementaires
européens se sont rencontrés pour discuter
de la création d’un programme harmonisé et
pan-européen de financement.
Selon les discussions qui ont entouré cette
question, l’harmonisation pourrait se faire
selon deux approches possibles : un programme à prix fixe comme celui existant en
Allemagne, en Espagne et au Danemark,
qui fixe un prix d’achat que les distributeurs
sont obligés de payer pour toute production
d’énergie verte qui leur est offerte; ou une
approche d’obligations minimales d’achat,
qui fixe plutôt les quantités minimales d’énergie verte à acquérir, laissant au marché
le soin d’en fixer le prix. Cette approche se
retrouve au Royaume-Uni, en Belgique, au
Danemark et aux É-U.
L’approche du prix fixe a connu un grand
succès en Europe, grâce notamment à la
2
30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3
stabilité et à la prévisibilité offertes aux producteurs d’énergie verte. C’est d’ailleurs par
ce moyen que l’Allemagne est devenu le
plus important producteur d’énergie éolienne au monde. Quant aux quotas, ils sont
généralement moins coûteux pour les distributeurs, mais créent des problèmes de
volatilité des prix et de primes de risque. [En
1998, le Centre Hélios, en collaboration
avec le spécialiste danois Søren Krohn, a
produit deux rapports à ce sujet – voir notre
site, section Témoignages.] Selon plusieurs,
l’UE, à l’instar de la Belgique, aurait avantage à concevoir plutôt un système hybride.
L’harmonisation était un élément clé des
débats qui ont entourés la création de la
Directive d’énergie renouvelable de l’UE,
finalisée l’an dernier. Bien qu’aucune proposition concrète ne figure dans la Directive,
l’UE serait intéressée à proposer un mécanisme d’ici 2005.
> Pour en savoir plus
http://www.eufores.org/summary.htm
> Énergie solaire
Le Canada lance un projet pilote de maisons solaires
Les acheteurs de maisons de la région de
Kitchener–Waterloo pourront bientôt produire de l’électricité sur leur toit grâce à une
technologie innovatrice utilisant l’énergie
solaire photovoltaïque (PV). Environnement
Canada a annoncé la semaine dernière que
le gouvernement du Canada investissait
plus d’un million de dollars dans un projet de
conception et de construction d’habitations
pourvues de systèmes d’é-nergie solaire
dans la région.
Ce projet, d’une durée de deux ans et demi,
est la première démonstration de l’emploi de
systèmes d’énergie solaire à l’échelle communautaire dans un quartier canadien.
ARISE Technologies, une entreprise
d’ingénierie de l’énergie solaire établie à
Kitchener, dirigera l’équipe chargée de concevoir et d’installer les panneaux solaires.
Capables de produire 45 kilowatts d’électricité sur huit à dix maisons neuves, les panneaux seront reliés au réseau central d’électricité pour que leur production excédentaire
puisse être utilisée. Le projet a pour but
d’accélérer l’acceptation des technologies
solaires par le marché et d’élaborer un cadre
de travail pour étendre le programme à
d’autres régions du Canada. Il permettra
aussi d’étudier l’incidence des quartiers alimentés à l’énergie solaire, du point de vue
des distributeurs d’électricité, des institutions financières et des municipalités.
«
En leurs mots
Un vrai leadership politique
s’assure que l’économie soit
innovatrice et productive. Nous
pouvons faire preuve de ce leadership en investissant dans l’innovation des technologies qui seront
bénéfiques pour l’environnement,
telles que les voitures plus efficaces et les sources d’énergie
renouvelable. Ces investissements
ouvriraient la porte à de nouvelles
possibilités
de
croissance
économique. Mais ce gouvernement ne prend des mesures que
pour accroître notre dépendance
envers les carburants fossiles et
maintenir les technologies du
passé.
»
Au Japon, plus de 25 000 maisons solaires
ont été construites l’an dernier et plus de
100 000 systèmes ont été installés depuis
1994. Selon le Président d’ARISE, Ian
MacLellan, ce projet montrera que, même
dans le contexte canadien, l’énergie solaire
peut apporter une importante contribution à
l’environnement, réduire les dépenses des
consommateurs et rehausser le confort des
foyers.
Al Gore,
Vice-Président américain de 1993 à
2001, potentiel candiditat présidentiel aux élections de 2004
Les fonds du gouvernement du Canada
proviennent du volet Mesures d’action précoce en matière de technologie du Fonds
d’action pour le changement climatique et
de Ressources naturelles Canada. Tous les
fonds consacrés à ce programme par le
gouvernement du Canada proviennent de
l’engagement de 1,5MM$ pour lutter contre
le changement climatique.
Incitatifs pour la production et la
conservation d’énergie aux É-U...
> Pour en savoir plus
http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200248f.htm
L’énergie en chiffres
selon le projet loi adopté
par le Sénat :
14 MM$US
selon le projet de loi adopté
par la Chambre :
33 MM$US
***
> Énergie solaire
Nouvelle approche de financement pour l’énergie solaire
résidentielle
Le solaire résidentiel a reçu un appui important la semaine dernière lorsqu’un entrepreneur a crée la California Green Light Inc.
(CGL) qui permettra l’installation de systèmes d’énergie solaire résidentiels. CGL a
mis en place un programme de financement
qui rentabilisera l’énergie solaire dès le
début de l’installation du système. Ce programme s’ajoute aux subventions de l’État
de la Californie qui paie jusqu’à 50% des
coûts en capital d’un système solaire résidentiel. De plus, CGL réduit le prix de la
www.centrehelios.org
technologie en achetant en plus grande
quantité.
Le programme de financement de la CGL
fonctionne en trois étapes. Premièrement,
une évaluation du coût des installations
solaires est faite en fonction de la situation
géographique; ces coûts peuvent varier
entre 13 000 et 14 000$US. Deuxièmement,
CGL aide le propriétaire à obtenir un prêt à
un taux faible. Troisièmement, CGL utilise le
crédit pour production d’énergie solaire de
Augmentation d’ici 2005 de
l’utilisation de l’éthanol aux
É-U (selon le projet loi adopté
par le Sénat) :
300%
Potentiel éolien en mer sur les côtes
de Long Island (New-York) :
5 200 MW
Demande de pointe
de Long Island :
< 5 000 MW
3
30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3
«
En leurs mots
En utilisant des énergies de
remplacement comme l’énergie solaire, le Canada peut
diversifier ses sources d’énergie et
réduire les émissions de gaz à effet
de serre qui contribuent au
changement climatique, pour ainsi
améliorer la qualité de vie de tous
les Canadiens et Canadiennes.
»
Karen Redman,
Secrétaire parlementaire du ministre canadien de l’Environnement,
David Anderson
«
Dans son ensemble, le projet
de loi du Sénat évite les
choix difficiles, exposant les ÉtatsUnis à de futures crises énergétiques. Nous sommes convaincus
que le Congrès aura à débattre à
nouveau sur les enjeux énergétiques avant la fin de la décennie.
»
Steven Nadel,
Directeur
général,
American
Council for an Energy Efficient
Economy (ACEEE)
15% pour couvrir les paiements du système
pendant les deux ou trois premières années.
Un système de 2 kW engendre des
économies de 45 à 55$US par mois en frais
d’électricité.
partie du prêt pour rembourser des dettes de
cartes de crédit ou des prêts automobiles
puisque CGL offre du financement à faible
taux d’intérêt par l’entremise de son partenaire, la Home Loan Group-Solar Loan
Program.
Les participants peuvent de plus utiliser une
> Pour en savoir plus
http://www.energyinfosource.com/aoi/news-details.cfm?id=15500&FLink=
> Énergie solaire
Inauguration du plus gros système d’énergie solaire
aux États-Unis
datée pour augmenter la puissance du système à 1,18 MW, ce qui le place au premier
rang des systèmes d’énergie solaire aux
États-Unis. Les panneaux s’étendent maintenant sur plus de 10 000
m2 (un hectare) du toit du
pénitencier. De plus, la
Powerlight s’est associée
à la CMS Viron pour intégrer des mesures d’efficacité énergétique dans le
système, maximisant ainsi
les économies d’énergie.
L’installation
génère
assez d’électricité pour
alimenter plus de 1 000
foyers californiens.
source : www.nrel.gov
Le toit d’un pénitencier de l’État de Californie
est le lieu privilégié d’un projet qui
représente maintenant le plus important système d’électricité fonctionnant à l’énergie
solaire
photovoltaïque
(PV) aux États-Unis. Les
partenaires du projet, qui
comptent les autorités
californiennes
de l’énergie et la Powerlight
Corporation, ont inauguré
le toit solaire le 22 avril
dernier, Jour de la Terre.
La Powerlight, le plus
important manufacturier
et installateur de systèmes d’énergie solaire
de grande puissance, a installé les premiers
panneaux à l’été 2001 qui fournissent une
puissance de 640 kW. Le système a été si
performant que la compagnie a été man-
Le plus grand « toit solaire » au monde se
trouve au Pays-Bas et génère 2,3 MW
d’électricité, utilisant une superficie de
26 000 m2.
> Pour en savoir plus
http://www.powerlight.com/pr/april-22-2002-santaritajail.html
> Changement climatique
L’énergie en chiffres
Somme des crédits
gouvernementaux pour le
système de permis échangeables
d’émissions de CO2
au Royaume-Uni :
460 M$
Réductions de CO2
prévues par le
système de permis échangeables
d’ici 2005 :
4 millions de tonnes
Cherche à échanger : dioxyde de carbone
Le système de permis
échangeables
d’émissions de gaz à effet de serre (GES),
mis en place par le gouvernement britannique, est maintenant actif depuis un mois.
Des crédits d’émissions, totalisant 215 millions de livres sterling (486M$), ont été vendues à 34 entreprises nationales par un
mécanisme d’enchères, qui se sont
engagées à réduire leurs émissions conjointes de 4 millions de tonnes de CO2 pendant les cinq prochaines années. Ainsi,
chaque entreprise recevra un crédit de 53
livres sterling (121$) par tonne de CO2
qu’elle s’est engagée à réduire; les entreprises qui ne respecteront pas leur engagement de réduction devront donc acheter des
crédits des autres entreprises qui auront
dépassé leur engagement. Quatre millions
de tonnes représentent plus de 5% des
réductions annuelles prévues au RoyaumeUni d’ici 2010.
Des programmes pilotes d’échange de CO2
existent dans d’autres pays européens, et
l’Union européenne vise à ce qu’un système
pour tout l’Europe soit mis en place d’ici
2005. Le Canada explore également le
potentiel pour un tel mécanisme au pays.
Les permis échangeables d’émissions sont
au premier plan des instruments qui pourront efficacement répondre aux objectifs de
réduction de GES du Protocole de Kyoto. Le
Protocole nécessite la ratification d’au moins
55 pays représentant 55% des émissions
pour être mis en force. Le Royaume-Uni et
le Canada, parmi d’autres, n’ont toujours
pas ratifié le Protocole.
> Pour en savoir plus
http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=460
www.centrehelios.org
4
30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3
L’énergie en chiffres
> Efficacité énergétique
Rendre New-York efficace, ou comment éviter une crise
énergétique
Afin d'éviter qu'une crise énergétique de
style californien ne frappe l'État de NewYork, l'agence d'efficacité énergétique (la
New York State Energy Research and
Development
Authority,
NYSERDA)
dépensera cette année une somme de
150M$US pour financer des programmes
d'économie d'énergie. L'objectif est de
réduire de 426 MW sur les 7 100 MW d'électricité supplémentaire qui sera demandée
d'ici 2005 (équivalant à 6% de la demande
supplémentaire). Cet objectif n'est cependant pas aussi ambitieux que celui de la
Californie, qui a réduit de près de 7% la
demande totale en électricité l'été dernier,
par l'entremise d'une série de programmes
d'efficacité énergétique d'urgence.
Les programmes cibleront le remplacement
d'appareils électroménagers énergivores,
l'efficacité énergétique des immeubles, la
réduction de la consommation aux heures
de pointe et la promotion de l'énergie éolienne. NYSERDA a comme objectif de
réduire de 200 MW la demande en électricité aux heures de pointe, principalement
dans la ville de New-York, ce qui doublerait
les réductions atteintes l'année dernière.
L'agence offre également des programmes
incitatifs comme le programme Keep Cool
qui incite les consommateurs à remplacer
leurs vieux appareils électroménagers, et
notamment les climatiseurs domestiques. Le
programme donne 75$ pour chaque climatiseur retourné. En 2001, plus de 40 000
unités ont été retournés, et cette année le
programme bénéficiera de 6M$US de plus
pour doubler ce nombre. De plus, 30M$US
seront consacrés à des prêts et subvention
pour accroître l'efficacité des immeubles.
Enfin, la NYSERDA versera 10M$US pour
financer le développement de projets
éoliens qui totaliseront plus de 5 MW de
puissance.
Ce budget de conservation de la NYSERDA,
qui s’ajoute à ceux de la LIPA et d’autres
organisations new-yorkaises, est de beaucoup inférieur, sur une base proportionnelle,
à ceux qui existent dans de nombreux
autres États américains.
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15497/newsDate/16-Apr-2002/story.htm
http://www.centrehelios.org/downloads/freedocs/Prel_EE.pdf
> Tr a n s p o r ts
Des stations urbaines de transport écologique en Californie
L’organisme CALSTART et ses partenaires
ont lancé le 19 avril dernier un système de
transport écologique pour la ville de Long
Beach en Californie. Ce service consiste en
un système de partage de véhicules, appelé
City Wheels, composé de stations urbaines
où les gens
peuvent louer
un
véhicule
écologique –
une
voiture
électrique, un
vélo ou un
scooter électrique – pour
assurer leurs
déplacements
urbains.
ments, City Wheels offre les vélos électriques Giant Lafree et les scooters électriques Sam Ever. Les personnes
intéressées au système doivent devenir
membre, ce qui permet de faire les réservations nécessaires et facilite la facturation par
l’utilisation
de
cartes d’identité
et de cartes de
crédit.
Le projet vise à
encourager ces
modes de transport alternatifs
qui se veulent
complémentaires
au système de
transport
en
commun, afin de
Le
système
réduire à la fois
met à la dispoles
émissions
sition
des
atmosphériques
usagers une
source : City Wheels
polluantes,
la
petite flotte de
la Ford Th!nk, une voiture électrique bi-place congestion et la demande pour le stationayant une autonomie de 64 km et pouvant nement.
atteindre une vitesse de 88 km/h, conçue
pour la ville. Pour de plus courts déplace-
Dépenses minimales en efficacité
énergétique (% des revenus de
vente d’électricité)...
Dans l’État de New-York:
0,72 %
Dans l’État du Massachusetts:
3,00 %
Au Québec:
~ 0,03 %
> Efficacité énergétique
Même les panneaux de
sortie seront efficaces en
Australie
Un nouveau programme élargi d’efficacité
énergétique est présentement en
développement en Australie, qui touchera
plusieurs types d’appareils électroménagers et autres. Le programme, qui a été
endossé par les ministres de l’énergie
fédéral et territoriaux, exigera de nouveaux standards pour les télévisions, les
vidéos, les ventilateurs, l’éclairage de rue
et même… les panneaux lumineux de sortie. Le programme développera également des standards pour les réfrigérateurs, les chauffe-eaux et les climatiseurs
commerciaux en révisant la certification
Star, déjà en place dans ce pays. Il est
estimé que ces nouvelles mesures engendreront des économies d’énergie de
2,4MM$AUS (2MM$) d’ici 2015.
Par ailleurs, l’état de Victoria en Australie
a développé un programme de certification de maisons efficaces qui est en
vigueur depuis le premier mars 2002. La
certification 4 Star est exigée dans cet
État pour tout projet de construction de
deux résidences ou plus. Cette certification ne s’applique pas aux appareils électriques mais plutôt au design de la maison
en tant que tel. Pour être certifiée 4 Star,
une maison doit, entre autre, orienter les
fenêtres au nord pour capter l’énergie
solaire passive, éviter d’installer des
fenêtres sur les côtés est et ouest et minimiser les fuites d’air.
> Pour en savoir plus
http://www.industry.gov.au/media/
http://www.seav.vic.gov.au/building/housing/rd_provisions.html
> Pour en savoir plus
http://www.calstart.org/calindex3backup.html
www.centrehelios.org
5
30 avril 2002 - vol. 1 - n° 3
«
En leurs mots
> Tr a n s p o r ts
Toyota et Honda, chefs de file en voitures hybrides
La meilleure partie de ce
programme est que le soleil,
contrairement à la PG&E [Pacific
Gas & Electric Co.] ou toute autre
compagnie de production électrique, n’augmentera jamais ses
tarifs. Un système de 2 KW engendre des économies de 45 à 55$US
par mois en frais d’électricité,
puisque le compteur tourne à
rebours lorsque le soleil brille.
»
Keith Ruthledge,
Directeur exécutif, Renewable
Energy Development Institute
La Toyota Motor Corporation a annoncé la
semaine dernière qu’elle a vendu plus de
100 000 voitures hybrides dans le monde,
représentant 90% du marché de ce type de
véhicule qui combine un moteur à essence
et un système de piles électriques.
La flotte hybride de Toyota comprend notamment la Prius, certifiée ULEV (pour Ultra
Low Emission Vehicle) en Californie, la première voiture de son genre à être commercialisée en grande quantité, qui est maintenant vendue dans plus de 20 pays. Une
version certifiée SULEV (pour Super Ultra
Low Emission Vehicle) est présentement
disponible en Californie et en NouvelleAngleterre.
De son côté, la Civic Hybrid 2003 de Honda
qui est disponible depuis peu aux ÉtatsUnis, entre en compétition avec la Prius par
sa grande performance environnementale
qui ne compromet pas les avantages pratiques de la Civic conventionnelle. Selon la
American Council for an Energy-Efficient
Economy, la Civic Hybrid, certifiée ULEV, se
classe parmi les cinq autos les plus
écologiques sur le marché actuellement.
Une version certifiée SULEV sera disponible
en Californie d’ici 2003.
> Pour en savoir plus
http://www.toyota.com/about/news/environment/2002/04/22-1-hybrid.html
http://www.greenercars.com/pr8.html
> Tr a n s p o r ts
Nouveau prototype de Volkswagen : une pinte d’essence aux
cent kilomètres
L’énergie en chiffres
Nombre de « maisons solaires »
construites au Japon l’an dernier :
25 000
Nombre de systèmes d’énergie
solaire installés au Japon
depuis 1994 :
100 000
Les actionnaires de Volkswagen ont pu con- pactes actuellement sur le marché. Son
moteur diesel de 0,3 litre ne
templer la « voiture la plus
comprend qu’un cylindre et a
économique au monde » lors
été conçu avec plusieurs
de leur dernière assemblée
pièces en aluminium. La
annuelle à Hambourg. Ce
voiture, de style « tandem »
véhicule, toujours à l’étape
(deux passagers l’un derrière
expérimentale, consomme
l’autre), incorpore plusieurs
moins d’un litre d’essence
matériaux légers pour lui donpour rouler sur 100 km, ce
ner un poids de seulement
qui est 5 à 6 fois plus
source : www.vwvortex.com
290kg.
économique que les com> Pour en savoir plus
http://www.vwvortex.com/news/04_02/04_17/index.shtml
> Piles à hydrogène
Les premières maisons à l’hydrogène font leur apparition
aux États-Unis
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Prochaine parution
mardi, 14 mai 2002
www.centrehelios.org
L’État de New-York et ses partenaires privés
ont inauguré le 18 avril dernier le premier
système de piles à hydrogène qui permet
d’alimenter des maisons unifamiliales en
électricité. Le projet pilote compte présentement deux maisons dans l’ouest de l’État. Il
a été rendu possible grâce à la New York
State Energy Research and Development
Authority (NYSERDA), la National Fuel Gas
Company, la Plug Power, ATSI Engineering
Services,
Integrated
Building
And
Construction Solutions et le Département
d’Énergie des Etats-Unis.
Le projet vise à démontrer la viabilité des
piles à hydrogène comme source d’énergie
verte et efficace pour le secteur résidentiel,
ce qui pourrait faire avancer le développe-
ment et la mise en marché de cette technologie. Les maisons sont équipées de piles
à hydrogène de la Plug Power Inc. d’une
puissance de 5 kW.
Une pile à hydrogène est un appareil électrochimique qui combine de l’hydrogène et
de l’oxygène pour produire de l’électricité
sans combustion. L’hydrogène doit être
extrait d’un carburant tel que le gaz naturel,
le propane, le méthanol, l’essence, ou
encore par électrolyse de l’eau. Les avantages de cette technologie sont sa capacité
d’émettre très peu de polluants atmosphériques et son efficacité accrue grâce
à la production simultanée d’électricité et de
chaleur.
> Pour en savoir plus
http://www.plugpower.com/news/
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 4
Les gaz à effet de serre de l’Union européenne déjà
en-dessous des niveaux de 1990
Le dernier inventaire de l’Agence
européenne pour l’environnement (AEE)
révèle en effet qu’en 2000, les émissions
totales de GES, soit de CO2 et des cinq
autres GES visés par le Protocole de
Kyoto, atteignaient dans l’UE un niveau
inférieur de 3,5% par rapport à leur niveau
de 1990, malgré une augmentation de
0,3% entre 1999 et 2000.
En vertu du Protocole de Kyoto, l’UE est
tenue de réduire ses émissions combinées des six GES à un niveau inférieur
de 8% à celui de 1990 avant les années
2008-2012. Ainsi, au terme de la moitié du
temps écoulé, l’UE se situe un peu en
deçà de la moitié du chemin à parcourir
pour atteindre l’objectif.
Concernant spécifiquement le CO2 – le
principal GES responsable du changement climatique mondial d’origine
anthropique, l’UE s’est conformée à son
engagement de longue date visant à stabiliser ses émissions à leur niveau de
1990 avant 2000, malgré une recrudescence des émissions observée au cours
> Les gaz à effet de serre de l'UE déjà
en-dessous des niveaux de 1990
1
de la dernière année de la période. En
2000, les émissions de CO2 des 15 États
membres de l’UE ont atteint un niveau
total inférieur de 0,5% à celui atteint 10
ans plus tôt comme le révèle le dernier
inventaire de l’AEE. Les émissions de
CO2 représentent environ 80% des émissions totales de GES dans l’UE.
> Diesel : la réglementation américaine est
maintenue
1
> EN PRIMEUR
Québec voudrait 1000 MW d'éolien
2
> Important programme américain pour
l'énergie verte chez les agriculteurs
3
Les chiffres disponibles pour l’année 2000
révèlent que plus de la moitié des pays de
l’UE sont encore en voie de dépasser très
largement leur part convenue dans l’objectif des émissions de GES de l’UE. C’est
le cas de l’Autriche, de la Belgique, du
Danemark, de la Grèce, de l’Irlande, de
l’Italie, des Pays-Bas, du Portugal et de
l’Espagne. Cependant, à l’autre extrémité
de l’échelle, le plus grand responsable
des émissions de l’UE, l’Allemagne est
parvenue à réduire le plus fortement ses
émissions en enregistrant une diminution
de 19,1% au cours de la décennie. Ce
n’est pas loin de la réduction de 21% par
rapport aux niveaux de 1990 que
l’Allemagne est tenue de présenter d’ici
2008-2012.
>Directive européenne de taxation sur
l'énergie
3
> Le plus grand syndicat de l'énergie du
Canada appuie le Protocole de Kyoto
4
> Le Sénat californien s'en prend aux
véhicules sport utilitaires
4
> Hong Kong s'attaque à la pollution de l'air
5
Une partie de la réduction en Allemagne
est attribuable à l’intégration de la partie
est du pays après l’effondrement du mur
de Berlin, alors que l’autre partie provient
d’efforts politiques significatifs dans le
secteur de l’énergie. En effet, l’Allemagne
est en tête de liste – et de loin – dans la
production mondiale d’énergie éolienne.
> Pour en savoir plus
http://org.eea.eu.int/documents/newsreleases/greenhouse_gas_emission-fr
http://reports.eea.eu.int/technical_report_2002_75/en
> Tr a n s p o r ts
Diesel : la réglementation américaine est maintenue
Une cour d’appel fédérale américaine a
réitéré l’importance d’adopter des
mesures plus strictes sur les émissions de
camions lourds et sur la teneur en soufre
du carburant diesel, malgré la désapprohttp://www.centrehelios.org
14 mai 2002
Sommaire
> Changement climatique
L’Union européenne (UE) vient d’annoncer qu’elle a réussi à non seulement stabiliser, mais à réduire ses émissions de
gaz à effet de serre (GES) à des niveaux
inférieurs à ceux de 1990… de quoi faire
envier et même rougir les pays qui se sont
également engagés à respecter le
Protocole de Kyoto, sans pour autant
enregistrer de baisses de GES.
-
bation de l’industrie qui s’était opposée à
ces mesures dès leur adoption par l’administration Clinton en 2001.
La cour a rejeté les arguments des manu-
> Le marché des certificats d'énergie verte va
bon train
5
> Production d'hydrogène : la recherche fait
un grand pas
5
> Deux projets «cools» pour la lutte au
changement climatique
6
> Toits solaires : nouveaux développements
6
«
En leurs mots
Dans la situation actuelle, l'UE
se situe un peu en deçà de la
moitié du chemin à parcourir pour
atteindre l'objectif, alors qu'un peu
plus de la moitié du temps s'est déjà
écoulé avant 2008, moment où
débutera la première période de conformité.
»
Domingo Jiménez-Beltrán
Directeur exécutif de l'Agence
européenne pour l'environnement
1
14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4
En primeur
Québec voudrait 1000 MW d’éolien d’ici 10 ans
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
Revenu Québec. Tout don versé au Centre est
déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN
Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY
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Profitant de l’annonce d’un projet de fait suite à un avis émis en 1998 par la
démonstration de trois éoliennes Régie de l’énergie. Dans cet avis, la
françaises (de type Jeumont) en climat Régie recommandait une quote-part iniquébécois, la ministre déléguée à l’Éner- tiale de 50 MW/an pouvant rapidement
gie, madame Rita Dionne-Marsolais, a s’élever à 100 ou 150 MW annuellement.
fait part de sa volonté d’imposer à Hydro- Le Centre Hélios, dans un témoignage
conjoint avec l’expert danois
Québec une quote-part de
100 MW/an sur dix ans. Il « Je recommanderai au Søren Krohn, avait proposé
une quote-part de 150
s’agit de deux fois la quantité
Conseil des ministres
MW/an. Il faut dire qu’à
proposée par Hydro-Québec
un engagement plus
l’époque, à peine 7 000 MW
dans son Plan stratégique
audacieux […] d’un
avaient été installés à tra2002-06,
déposé
pour
minimum de 100 MW
vers le monde alors qu’auapprobation le 1er novembre
par an durant 10 ans,
jourd’hui,
on
compte
dernier.
à des prix
quelque 25 000 MW d’énerconcurrentiels. »
gie éolienne. Ce chiffre est
L’engagement d’achat, que
la ministre déléguée compte Rita Dionne-Marsolais censé croître à quelque
Ministre déléguée à
75 000 MW d’ici 2006.
proposer sous peu au
l’Énergie du Québec
Conseil des ministres, serait
Selon la proposition de la
l’aboutissement de plusieurs
années d’efforts au Ministère servant ministre déléguée, la responsabilité de
notamment à étudier les vents, à vérifier l’achat de cette énergie serait confiée à
les capacités de transport d’électricité et HQ-Production (« HQ-P ») et non à HQà choisir le meilleur instrument Distribution (« HQ-D »), l’entité réglemenéconomique ou politique pour favoriser le tée pour laquelle la loi prévoit pourtant la
développement du potentiel éolien possibilité d’une telle quote-part. Or, si la
québécois. C’est d’ailleurs dans un con- Régie de l’énergie peut veiller au respect
texte de crise imminente dans la commu- de l’engagement s’il est confié à HQ-D,
nauté de Murdochville que la ministre elle n’a aucun pouvoir sur HQ-P.
déléguée a exprimé sa conviction quant
aux occasions de développement Au moment de mettre sous presse, il n’ééconomique offertes par cette filière verte tait pas encore clair par quel mécanisme
la ministre déléguée entendait s’assurer
à la péninsule gaspésienne.
du respect à long terme de l’engagement
La décision de la ministre déléguée, que que l’entreprise aurait à prendre.
le Conseil des ministres devra entériner,
Toute bibliothèque ou organisme intéressé à
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ISSN 1703-1451
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
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> Pour en savoir plus
http://www.mrn.gouv.qc.ca/2/26/260/2002/020503.asp
http://www.qc.hrdc-drhc.gc.ca/imt/gaspesie/francais/bul_eve/octobre/evenements_f.html
http://www.centrehelios.org/downloads/freedocs/1998_Temoignage_Eolien_Quote_part.pdf
(Suite de la page 1)
facturiers de moteurs qui ont avancé que
la technologie n’est toujours pas
disponible pour qu’il soit possible de rencontrer les nouvelles normes dans les
délais prévus, c’est-à-dire pour 2007. La
cour s’est également rangée du côté de
l’Environmental Protection Agency américaine (EPA) qui croit qu’une réduction du
soufre dans le carburant diesel est nécessaire pour rencontrer les standards
d’émissions qui s’appliquent à tous les
véhicules routiers.
En somme, la réglementation sur les
camions lourds exigera une réduction de
90% des émissions polluantes de la
moitié de la flotte de camions et des
moteurs de remplacement d’ici 2007 qui
seront soumis à des examens plus stricts.
La totalité des moteurs devront respecter
cette norme pour 2010. L’EPA demandera
aussi que les raffineries entament un
processus de réduction de soufre dans le
diesel en 2006, pour passer de 500 ppm à
15 ppm.
Le diesel à basse teneur en soufre serait
nécessaire pour assurer le bon fonctionnement des systèmes de contrôle de pollution non seulement des camions lourds,
mais aussi des voitures et des véhicules
sport utilitaires. L’industrie automobile a
réitéré l’importance de cette mesure sur le
diesel, sans quoi le respect de normes
plus strictes sur les émissions ne serait
pas possible. En contrepartie, les raffineries sont d’avis qu’une réduction à 15 ppm
causerait des pénuries, mais elles
auraient accepté de réduire à 50 ppm.
La décision à l’unanimité de la cour d’appel permet donc à l’administration Bush
2
14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4
L’énergie en chiffres
de mettre en oeuvre ces mesures, mais il
reste à voir si elle agira rapidement et
dans les délais prévus. L’industrie, quant
à elle, aurait anticipé ces développements
et offre déjà un diesel à « ultra » basse
teneur en soufre, soit de 15 à 30 ppm.
> Pour en savoir plus
http://autonet.ca/AutonetStories/stories.cfm?storyID=5468
Niveau de GES de l'UE
en 2000 par rapport au
niveau de 1990 :
- 3,5 %
> Énergies vertes
Important programme américain pour l’énergie verte chez les
agriculteurs
Le Congrès américain a adopté la
semaine dernière le projet de loi 2002 sur
l’agriculture qui comporte plusieurs dispositions
en
faveur
du
développement de l’énergie
verte pour le secteur agricole
et rural.
biodiesel et de l’éthanol déjà en place à la
Commodity Credit Corporation.
De plus, des amendements
au projet de loi, sous la section
«
Développement
rural », rendent éligibles
l’énergie éolienne, d’autres
sources d’énergie verte et
les programmes d’efficacité
énergétique à plusieurs millions de dollars américains
en subventions supplémentaires.
En effet, le projet de loi inclut
un montant de 405M$US sur
six ans pour financer une
variété de programmes. La
moitié sera versée par l’enSource : www.nrel.gov
tremise d’un programme
d’énergie verte incluant, entre
autres, l’appui financier direct aux agricul- Selon le Environmental Law and Policy
teurs et aux petites entreprises rurales Center (ELPC), cet appui législatif à l’énpour se doter de systèmes de production er-gie verte et à l’efficacité énergétique
d’énergie éolienne et d’autres sources profitera autant aux agriculteurs qu’au
vertes, ainsi que pour améliorer l’efficacité développement économique rural et à
énergétique des installations. L’autre l’environnement. Le Président Bush a promoitié servira à poursuivre le financement mulgué le projet de loi tel que présenté
du programme de développement du assurant ainsi qu’il sera mis en vigueur.
> Pour en savoir plus
http://www.elpc.org/energy/farmbillfinalmay02.php
> Fiscalité de l’énergie
La directive européenne de taxation sur l’énergie : mesure au
potentiel intéressant, ou fromage suisse ?
La rencontre des ministres des finances
des pays de l’Union européenne (UE), qui
s’est tenue la semaine dernière, a relancé
l’idée d’un programme de taxation harmonisé pour le secteur de l’énergie. Ce
programme découlerait d’une directive
adoptée par les dirigeants de l’UE en
mars dernier. L’Espagne, qui assure la
présidence de l’UE jusqu’en juin prochain,
a donc remis l’initiative sur la table en proposant une série de taux de taxes d’accise minimales, applicables à tous les
pays membres d’ici 2006. Le programme
pourrait être finalisé d’ici la fin de l’année.
La taxation dans le domaine de l’énergie
peut s’avérer un instrument efficace pour
favoriser l’efficacité énergétique et la substitution vers des sources d’énergie verte
si elle crée les incitatifs nécessaires pour
influencer la demande, par exemple par
des taux différentiels qui sont basés sur
l’importance des impacts environnementaux de chaque type d’énergie.
Cependant, il n’est pas clair que cette
nouvelle directive de l’UE aurait un tel
impact sur les choix énergétiques. En
effet, alors que la directive sous sa forme
actuelle exempterait les sources d’énergie
renouvelable, elle inclut aussi plusieurs
autres « trous fiscaux » prévus pour le
charbon, le diesel et le gaz naturel.
Il faut dire qu’historiquement c’est
l’Espagne qui s’opposait le plus à l’harmonisation de ces taxes d’accise. Les
membres de l’UE ne sont d’ailleurs pas
convaincus par le programme mis de l’avant par ce pays, qui a été comparé à un
fromage suisse… donc plein de trous.
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15859/story.htm
http://www.environmentdaily.com/articles/index.cfm?action=article&ref=12111
http://www.centrehelios.org
Niveau de GES du Canada
en 2000 par rapport au
niveau de 1990 :
+ 18,0 %
Financement alloué
au développement de
l’énergie verte en milieu
rural aux É-U (sur 6 ans) :
405 M$US
«
En leurs mots
Plus il y a d’exemptions, plus
la Directive [sur les taxes sur
l’énergie] ressemblera à un fromage Gruyère, avec trop de trous
et trop peu de fromage. La
Commission européenne voudrait
plutôt que cette directive ressemble à un fromage Edam, qui est
sans trous.
Frits Bolkenstein,
Commission des finances de
l’Union Européenne
»
L’énergie en chiffres
Puissance éolienne
au Québec d'ici dix ans
(selon une proposition
de la ministre déléguée
à l'Énergie) :
~ 1000 MW
3
14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4
«
En leurs mots
L’étude [sur les impacts sur
l’emploi de ratifier Kyoto]
appuie notre position selon laquelle
l’élimination de certains emplois
pendant la période de transition
sera compensée dans une certaine
mesure par la création d’emplois
dans les industries des énergies
renouvelables qui prennent de l’expansion dans tout le Canada. […] Il
n’est pas nécessaire de faire un
choix entre les emplois et la protection de l’environnement. Il est
clair que nous pouvons faire les
deux.
»
Brian Payne,
Président du Syndicat des communications, de l’énergie et du
papier
> Changement climatique
Le plus grand syndicat de l’énergie du Canada appuie le
Protocole de Kyoto
Le Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) s’est joint
récemment à la Fondation David Suzuki
pour commander une nouvelle étude du
Centre canadien de politiques alternatives
(CCPA) qui dissipe le mythe selon lequel
des dizaines de milliers d’emplois seraient
éliminés si le gouvernement fédéral mettait en oeuvre le Protocole de Kyoto.
Selon ce rapport intitulé Making Kyoto
Work: A Transition Strategy for Canadian
Energy Workers, l’augmentation de l’efficacité énergétique et le perfectionnement
de technologies nouvelles, dans les
domaines des combustibles de remplacement, des véhicules à faible consommation d’énergie et des énergies éolienne,
géothermique et marémotrice, présentent
d’énormes possibilités économiques. Le
rapport d’étude comprend une stratégie
qui permet au Canada d’honorer les
engagements qu’il a pris à Kyoto et d’assurer une aide à la transition et des
emplois aux travailleurs et travailleuses
de l’énergie qui pourraient perdre les
leurs.
L’auteur du rapport, Dale Marshall, prévoit
que 12 800 personnes travaillant dans le
secteur canadien de l’énergie perdraient
leur emploi au cours des 10 prochaines
années si le Canada honorait ses
engagements pris à Kyoto mais que 16
000 emplois seraient créés dans le
secteur de l’énergie verte au cours de la
même période.
Le SCEP, qui comprend 150 000 membres, a appuyé la ratification du Protocole
de Kyoto. Sa politique sur l’énergie comprend une stratégie de transition équitable
des emplois, c’est-à-dire des secteurs polluants aux secteurs industriels et à la production respectueux de l’équilibre atmosphérique planétaire.
> Pour en savoir plus
http://www.cep.ca/press/cepnews_f.cfm?id=125
http://www.policyalternatives.ca/
> Tr a n s p o r ts
L’énergie en chiffres
Concentration permise
de soufre dans
le diesel (É-U)…
...actuellement : 500 ppm
...selon la proposition
des raffineries : 50 ppm
...selon la nouvelle
réglementation
adoptée : 15 ppm
--Concentration actuelle
de soufre dans
le diesel comme
carburant hors-transport :
jusqu’à 5 000 ppm
Le Sénat californien s’en prend aux véhicules sport utilitaires
Un projet de loi a été adopté par le Sénat
californien la semaine dernière visant à
réduire les émissions de CO2 des populaires véhicules sport utilitaires (VSU). Par
un vote de 22 à 13, le Sénat a adopté le
projet de loi, qui avait été préalablement
adopté par l’Assemblée en janvier dernier.
Le projet de loi devra maintenant retourner à l’Assemblée pour approbation finale.
La loi obligerait le California Air
Resources Board (CARB) à adopter des
règles qui exigeraient que les camions
légers (la catégorie des VSU) et les
voitures se conforment à la « réduction
maximale atteignable » d’émissions de
CO2. La réglementation pourrait être finalisée d’ici 2005, ce qui la mettrait en
vigueur dès janvier 2006. Cependant, un
amendement au projet de loi pourrait donner aux fabricants d’automobiles un délai
de trois années supplémentaires pour
faire les modifications technologiques
nécessaires pour être conformes avec les
nouveaux standards.
par l’industrie automobile qui croit qu’une
réglementation semblable aura un impact
majeur sur les ventes de VSUs. Le
Gouverneur Gray Davis ne s’est d’ailleurs
pas encore positionné sur le projet de loi
et voudrait le rendre plus acceptable pour
toutes les parties concernées. Environ
47% des véhicules pour passagers vendus en Californie sont des VSU, des fourgonnettes ou des camions légers, une
proportion qui a triplé depuis 30 ans.
Le cheminement du projet de loi, qui a
maintenant passé sans difficulté les deux
chambres législatives, en a surpris
plusieurs. La Californie – qui à elle seule
occupe le 6ème rang des économies
mondiales – a souvent crée des précédents, suivis rapidement par les autres
régions du continent.
Le projet de loi a été vivement contesté
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15809/story.htm
http://www.centrehelios.org
4
14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4
L’énergie en chiffres
> Qualité de l’air
Hong Kong s’attaque à la pollution de l’air
Le gouvernement de Hong Kong et le
gouvernement régional de la province de
Guangdong ont annoncé récemment
qu’ils adopteront des mesures conjointes
pour améliorer la qualité de l’air dans
cette nouvelle partie de la République chinoise.
oxydes nitreux ont augmenté de 26%.
Les périodes de mauvaise visibilité
auraient triplé depuis 1991. Dans deux
villes de la province de Guangdong, les
périodes de visibilité réduite par la pollution seraient de 5 à 9 fois plus fréquentes
maintenant qu’en 1991.
Les deux instances publiques ont décidé
de fixer des cibles de réduction de quatre
polluants atmosphériques majeurs dans
les deux régions d’ici 2010. Ces polluants
sont le dioxyde de soufre, les oxydes
nitreux, les particules de 10 microns ou
moins (PM10), et les composés
organiques volatils, qui devront être
réduits respectivement de 40%, 20%,
55% et 55%. La stratégie du gouvernement inclut entre autres la création d’un
plan de gestion régional de la qualité de
l’air.
Considérant les projections d’augmentation de la population et de l’activité
économique dans ces régions, ces
mesures sont plutôt ambitieuses. Par contre, Hong Kong a déjà adopté certaines
mesures qui ont eu des impacts importants sur la qualité de l’air, incluant une
substitution du diesel par du pétrole liquéfié dans les taxis, l’introduction du diesel à
« ultra » basse teneur en soufre et l’installation de systèmes de contrôle d’émissions de particules des moteurs à diesel
léger. De plus, ce même gouvernement a
introduit en 1999 un programme de
1,4MM$HK (280M$) visant la réduction de
80% des émissions de particules et de
30% des émissions d’oxydes nitreux des
véhicules d’ici 2005.
Des études révélatrices sur la qualité de
l’air dans ces deux régions auraient
provoqué le développement de cette
entente. En effet, l’ozone troposphérique
à Hong Kong a augmenté de 39% depuis
1991, tandis que les concentrations en
> Pour en savoir plus
http://www.edie.net/gf.cfm?L=left_frame.html&R=http://www.edie.net/news/Archive/5480.cfm
Nombre d'emplois perdus
dans le secteur de l'énergie
au Canada (par la ratification
de Kyoto) :
12 800
Nombre d'emplois créés
dans le secteur de l'énergie
au Canada (par la ratification
de Kyoto) :
16 000
> Piles à hydrogène
Production d’hydrogène : la
recherche fait un grand pas
Des chercheurs de l’Université de
Warwick (Royaume-Uni) ont mis au
point un procédé qui permet de recueillir et de concentrer l’hydrogène contenu
dans les liquides à haute teneur en
matière organique. La technologie
développée pourrait notamment permettre aux usines de traitement des
eaux usées d’acquérir une nouvelle
fonction, soit celle de produire le carburant nécessaire au fonctionnement des
piles à hydrogène.
> Marché de l’énergie verte
Le marché des certificats d’énergie verte va bon train
Le Center for Resource Solutions a
annoncé la semaine dernière que six fournisseurs de certificats d’énergie verte ont
maintenant obtenu la permission de vendre leurs certificats sous la marque de
commerce réputée Green-e.
Les certificats d’énergie verte permettent
aux producteurs de vendre les « attributs
verts », indépendamment de l’électricité
produite elle-même. Un producteur éolien
par exemple, pourrait soit vendre directement aux marchés d’énergie verte, soit
vendre séparément des certificats verts à
des consommateurs lointains, et l’électricité (devenue équivalente à celle d’un
producteur conventionnel) sur le marché
de gros. Ainsi, avec les nouveaux certificats verts, le consommateur écologique
peut continuer d’acheter son électricité
d’un vendeur conventionnel local (ou de
son monopole, le cas échéant), et en
même temps acheter d’un producteur
tiers, éloigné ou non, un certificat qui
représente les attributs environnementaux
d’une énergie verte. Pour qu’une source
d’électricité soit certifiée Green-e, elle doit
provenir entièrement d’installations éoliennes,
solaires,
géothermiques,
hydroélectriques de petite échelle (certifiées « à faible impact » par la Low Impact
Hydropower Institution), d’installations au
biogaz et aux carburants verts.
Les six fournisseurs nouvellement certifiés Green-e, soit la Sun Power Electric,
Community Energy, Sterling Planet,
Bonneville Environmental Foundation,
Aquila et Renewable Choice Energy,
pourront donc vendre leurs certificats
verts aux consommateurs situés n’importe où au pays, qu’ils aient ou non le
choix de leur fournisseur. Ceci est un élément intéressant de ce programme
puisque seulement un tiers de la population américaine peut s’alimenter directement de fournisseurs locaux d’électricité
verte.
Les éléments clés de ce processus
novateur sont : premièrement, l’utilisation d’un catalyseur à base de cristal
nanoscopique pour accélérer le fractionnement du méthane et de l’eau ; et
deuxièmement, l’installation d’une
membrane de céramique semi-perméable à la périphérie du réacteur qui filtre
l’hydrogène produit et permet une
extraction sélective. Le procédé ne consomme aucun combustible fossile, ne
génère aucun sous-produit toxique et
utilise comme intrant une ressource
pratiquement inépuisable : les eaux
usées domestiques ou industrielles.
La Commission européenne a débloqué
un financement de 2,5M£ (5,7M$) pour
aider les chercheurs à développer, en
coopération avec des entrepri-ses britanniques, allemandes et néerlandaises, un prototype basé sur cette technologie, qui ne fonctionne à l’heure
actuelle qu’en laboratoire.
> Pour en savoir plus
http://www.newsandevents.warwick.ac.uk/index.cfm?page=pressrelease&id=550
> Pour en savoir plus
http://www.resource-solutions.org/Green-epage.htm
http://www.centrehelios.org
5
14 mai 2002 - vol. 1 - n° 4
«
En leurs mots
L’atteinte de ces cibles de
réduction d’émissions [de
polluants atmosphériques] aurait
un impact positif sur la santé
humaine, la productivité de notre
force de travail, l’image de Hong
Kong à l’échelle mondiale et le
développement durable.
»
Porte-parole
du Gouvernement de
Hong Kong
L’énergie en chiffres
Réduction projetée
de polluants des véhicules
par le programme de
Hong Kong d’ici 2005…
Particules : 80 %
Oxydes nitreux : 30 %
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et suggestions par courriel à
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Prochaine parution
Mardi 28 mai 2002
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> Énergies vertes
Deux projets « cools » pour la lutte au changement climatique
Le Vermont a maintenant à sa disposition
un nouveau programme pour contribuer à
la lutte au changement climatique. Le distributeur d’électricité local, la Green
Mountain Power, s’est associé à un
organisme sans but lucratif, Clean Air –
Cool Planet, pour mettre sur pied
CoolHome et CoolBusiness, deux projets
qui permettent aux citoyens de contribuer
financièrement à la construction de nouvelles installations d’énergie verte.
Les fonds récoltés des participants par
ces programmes aideront au développement d’une turbine éolienne et d’un système de récupération de méthane pour la
production d’électricité. Les contributions
à ces projets ont pour but de compenser
les émissions de CO2 associées à la consommation d’électricité provenant de
sources conventionnelles. Ainsi, pour une
contribution d’environ 60$US par an à
CoolHome, un citoyen peut compenser
six tonnes d’émissions de CO2, l’équivalent de ce qu’un foyer moyen émet en un
an.
Par
l’entremise
du
projet
CoolBusiness, l’entreprise participante
apprend combien elle émet de CO2 et
choisit de verser une contribution qui compensera en partie ou en totalité ses émissions.
Pour la Green Mountain Power, ce programme donne la possibilité aux citoyens
et aux entreprises d’améliorer leur «performance énergétique environnementale».
Le projet CoolHome sera associé directement à la construction de la turbine éolienne de la Rosebud Sioux Tribe dans le
Dakota Sud, la première turbine grande
échelle appartenant à un groupe
autochtone. Cette installation produira de
l’électricité qui remplacera celle produite
par des centrales au charbon situées en
amont du Vermont. Les contributions versées au programme permettront également la création d’un système de
récupération du méthane à Bradford au
Vermont, capturant ainsi le gaz pour
chauffer des installations agricoles, ce qui
réduira les émissions de méthane et éliminera le recours aux carburants fossiles
pour ces installations.
> Pour en savoir plus
http://www.energyinfosource.com/aoi/news-details.cfm?id=15714&FLink
> Énergie solaire
De nouveaux développements dans les toits solaires
La Energy Conversion Devices (ECD) et les superficies importantes offertes par les
la United Solar continuent de faire toits dans le monde occidental feront des
avancer la science de l’énergie solaire toits solaires intégrés la plus importante
photovoltaïque (PV) avec l’installation source d’énergie solaire.
récente du plus grand
L’Espagne est un
système
d’énergie
ardent promoteur de
solaire intégré à un toit
l’énergie verte et la
métallique. Le système
présente comme une
consiste en des feuilles
solution à ses problèlaminées de cellules
mes d’environnement
PV de marque UNISOet aux défis associés à
LAR qui couvre une
son engagement face
section principale du
au Protocole de Kyoto.
toit d’un édifice à
Par exemple, le gouBurgos en Espagne et
Source : www.nrel.gov
vernement verse un
qui offre une puissance
subside aux sources d’énergie solaire qui
de 76 kWc.
alimentent le réseau de distribution public,
La particularité de ce système est que ses soit de 0,22 euros/kWh (31¢/kWh) pour
feuilles sont auto-adhésives et se collent les systèmes à grande puissance et de
à la surface métallique du toit, rendant l’in- 0,40 Euros/kWh (57¢/kWh) pour les sysstallation simple et surtout permettant la tèmes de moins de 5 kWc. Le projet de
conversion facile d’un toit en métal en un toit solaire de ECD et United Solar est
système de production d’énergie. Ces aussi financé partiellement par le bureau
feuilles sont spécifiquement conçues pour régional du gouver-nement qui s’occupe
être intégrées à des toits. Selon la ECD, de questions énergétiques.
> Pour en savoir plus
http://www.ovonics.com/news_events/5_2_press_releases/20020430.htm
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 5
Le Brésil proposera 10% d’énergie verte au monde d’ici 2010
Les sources d’énergie verte, dans le contexte de la proposition brésilienne, incluent
l’énergie éolienne, solaire, géothermique,
hydroélectrique de petite échelle et l’énergie
provenant des vagues et d’installations modernes de biomasse. Une installation de biomasse qualifiée de « moderne » produit de
l’électricité ou du chauffage seulement à
partir des déchets de foresterie et d’industrie, ce qui exclut la production à base de
bois de chauffage. La consommation mondiale d’énergie verte se chiffrait à 2,2% en
1998.
L’initiative du gouvernement brésilien,
développée
par
le
Secrétaire
à
l’Environnement de Sao Paulo, imposerait la
part de 10% à tous les pays, mais permet-
28 mai 2002
Sommaire
> Énergie verte
Le Sommet mondial sur le développement
durable, qui se tiendra du 25 août au 4 septembre prochain, servira entre autres de
forum global pour une imposante proposition sur l’énergie verte. En effet, le Brésil
voudrait que soit adoptée une entente internationale qui augmenterait à 10% la part de
l’énergie verte dans la consommation mondiale d’énergie, et ce d’ici 2010.
-
trait l’échange de crédits internationaux
d’énergie verte, ce qui rendrait la mesure
plus flexible et plus acceptable par tous les
pays. Ainsi, un pays aurait le choix de soit
investir dans l’énergie verte domestique, soit
acheter des crédits sur le marché international, notamment de pays qui auraient
excédé la part de 10% et qui auraient donc
des crédits d’énergie verte excédentaires.
Le gouvernement brésilien croit que cette
entente internationale, qui s’inspire des
mécanismes appliqués dans un grand nombre d’états américains, serait d’autant plus
facilitée par le fait que l’Union européenne a
adopté un objectif de développement de
l’énergie renouvelable de 22% d’ici 2010,
dont l’essentiel proviendrait de sources
d’énergie «verte» à proprement parler.
Le Brésil a mis sur pied avec succès un
important programme de production
d’éthanol à base de canne à sucre qui sert
de substitut partiel à l’essence, améliorant
de façon importante la qualité de l’air des
grandes villes et réduisant de façon significative les émissions de CO2. Ce pays est
également doté d’un important potentiel
éolien estimé à 70 000 MW.
> Pour en savoir plus
http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=576
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
> Le Brésil proposera 10% d’énergie verte
au monde d’ici 2010
1
> En route pour Kyoto : 55 pays
ont déjà ratifié
1
> EN PRIMEUR
Le Canada s’offre 4 options pour Kyoto
2
> La Californie renouvelle ses programmes
de conservation
3
> Des fournisseurs australiens devront
réduire leur ratio GES/client
3
> Shell mise sur le vent et
le bioéthanol
4
> Le Royaume-Uni lance son débat
sur l’énergie
4
> Un nouveau centre de recherche sur les
changements climatiques au Québec
5
> L’Écosse investit dans l’énergie des vagues
et l’éolien
5
> Le nombre de systèmes d’énergie solaire
a plus que quintuplé au Long Island
5
> La production d’énergie éolienne est
rentable pour la Canadian Hydro
6
> Les ruminants qui mangent mieux…
font moins de gaz et plus d’argent
6
En route pour Kyoto : 55 pays ont déjà ratifié
C’est avec un vote majoritaire au Parlement
que le Danemark a ratifié la semaine
dernière le Protocole de Kyoto, l’engageant
légalement à réduire ses émissions de gaz à
effet de serre (GES) de 21% sous les
niveaux de 1990 d’ici 2008-2012. Ce pays,
qui devient le 55ème à avoir formellement
ratifié le Protocole, prend les devants sur
les autres pays de l’Union européenne (UE)
qui se sont engagés à le ratifier d’ici la fin du
mois de mai.
En effet, les représentants de l’Allemagne,
l’Irlande, l’Espagne, la Suède et l’UE participeront ce vendredi (31 mai) à une cérémonie de signature de l’accord qui aura lieu
http://www.centrehelios.org
au siège social des Nations Unies à NewYork. D’autres pays européens pourraient
s’ajouter à la liste cette semaine.
Par ailleurs, le Japon a enclenché un
processus parlementaire qui le fera vraisemblablement ratifier le Protocole de Kyoto au
cours du mois de juin, l’engageant légalement à réduire ses émissions de gaz à effet
de serre (GES) de 6% sous les niveaux de
1990, soit le même montant que le Canada.
En effet, la Chambre des représentants a
approuvé la proposition de ratification du
gouvernement mardi dernier. La « Chambre
des conseillers » doit maintenant adopter un
projet de loi sur les mesures concrètes à
L’énergie en chiffres
Part de la puissance mondiale
souhaitée d'énergie verte en 2010
(selon une proposition du Brésil) :
10 %
Potentiel éolien du Brésil :
70 000 MW
1
28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5
En primeur
Le Canada s’offre quatre options pour Kyoto
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
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producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
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ISSN 1703-1451
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
http://www.centrehelios.org
Le Canada a lancé le 15 mai dernier son
processus de consultation en vue de choisir
parmi quatre options possibles pour qu’il
respecte ses engagements associés au
Protocole de Kyoto.
d’acheter des crédits internationaux et des
réductions domestiques, et donc réduirait
les coûts de Kyoto.
Ainsi, sur les 240 Mt de GES au total que le
Canada devra réduire pour atteindre l’objectif de 6% sous les niveaux de 1990, environ 140 Mt proviendraient de mécanismes
« compensatoires », alors que seulement
100 Mt proviendraient de
réductions domestiques.
Les quatre options, décrites dans le document intitulé Document de discussion sur la
contribution du Canada à la lutte contre les
changements
climatiques, contiennent des
agencements différents
« Ce document de discussion
de mesures variées, dont contient-il une solution sans coût ?
la génération de crédits Non, mais s'il y a des coûts, il y a
pour réduction à l’éaussi des bénéfices. Il y a des
tranger et l’échange de bénéfices économiques dérivés des
droits d’émissions inter- meilleurs rendements énergétiques
nationaux (par l’entreet des énergies propres. Par
mise des mécanismes
ailleurs, ne rien faire contre les
de Kyoto), les mesures changements climatiques implique
ciblées, les puits, les des coûts aussi. Nous ne pouvons
actions déjà prévues
nous permettre de ne rien faire.
sous le Plan d’action Nous ne pouvons nous permettre
2000 et le Budget 2001,
d'hypothéquer ainsi la vie des
la neutralisation et les
générations à venir. »
crédits pour exportation
de gaz naturel et d’hy- Allocution conjointe du ministre de
droélectricité.
l'Environnement David Anderson
Les deux options semblent occasionner des
coûts acceptables pour
l’ensemble du pays, mais
toujours considérés inacceptables par l’Alberta
qui produit la majorité du
pétrole canadien et qui
émet le tiers des émissions canadiennes de
GES.
Ainsi l’Alberta
présentait, lors de la réunion conjointe des ministres de l’Environnement
et de l’Énergie qui se
tenait à Charlottetown la
semaine dernière, une
et du ministre des Ressources
proposition pour princiEn réalité, le document
naturelles Herb Dhaliwal.
palement reporter de dix
présente plutôt deux
ans l’engagement du
options, soit les options 3
et 4 du document qui sont des mélanges Canada. Tous les ministres fédéraux et
des options 1 et 2 avec bonifications et provinciaux ont rejeté le plan albertain dans
modifications. En effet, l’option 1 a recours son ensemble, mais certaines de ses dispoprincipalement à un système largement sitions seront examinées lors des consultaétendu d’échange de droits d’émissions tions. Ce compromis n’a pas semblé plaire
interne (ÉDÉI), qui aurait des répercussions à l’Alberta qui s’est retirée de la coprésirégionales inégales ; alors que l’option 2 dence du comité fédéral-provincial sur les
comporte principalement des mesures changements climatiques, en laissant
ciblées, soient des règlements, des incitatifs entendre que des poursuites seraient possifiscaux et des approches volontaires, qui ble si le Canada ratifiait le Protocole de
selon le document occasionneraient des Kyoto dans sa forme actuelle.
coûts trop élevés.
Le débat est donc lancé ; les Canadiens
Un des points qui risque de revenir souvent sont invités à faire parvenir leurs commenlors des consultations est le fait que les taires sur le document, ainsi que participer
deux options les plus réalistes misent prin- aux 14 ateliers de consultation qui auront
cipalement sur des mécanismes qui lieu des 7 au 21 juin prochains dans toutes
génèrent des réductions à l’étranger par les provinces et territoires. De nouvelles
des achats de crédits et qui neutralisent nos consultations seront organisées lorsqu’une
émissions de GES, notamment par l’utilisa- option sera retenue.
tion de puits de carbone. L’option 4 inclut
également des crédits pour exportation de
gaz naturel et d’hydroélectricité, une idée
proposée par le Canada qui fut pourtant
exclue du Protocole. Ce mécanisme générerait des crédits de 70 Mt pour le pays. Le
Canada entend continuer de négocier cette
disposition puisqu’elle réduirait la nécessité
> Pour en savoir plus
http://www.ec.gc.ca/Press/2002/020515_s_e.htm
http://www.climatechange.gc.ca/french/actions/what_are/canadascontribution/Report051402/frenchbook.pdf
2
28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5
L’énergie en chiffres
(Suite de la page 1)
adopter pour atteindre les objectifs de
Kyoto, avant que le Protocole ne soit finalement ratifié.
Ainsi, en dépit du refus américain et de
l’hésitation du Canada, la ratification du
Protocole à l’échelle internationale va bon
train.
Le nombre de pays à avoir ratifié se chiffrerait donc maintenant à 55 précisément,
incluant le Danemark. Au moins 55 pays
représentant 55% des émissions de GES de
pays industrialisés doivent ratifier le
Protocole pour qu’il soit mis en force. L’UE et
le Japon voudraient que le Protocole soit
mis en force pour le Sommet mondial sur le
développement durable qui se tiendra à
Johannesbourg du 24 août au 4 septembre
prochain.
Quantité de GES que le Canada
devra réduire d’ici 2010
(par la ratification de Kyoto) :
240 Mt
Réductions domestiques
projetées de GES :
~ 100 Mt
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/15994/story.htm
http://home.kyodo.co.jp/all/display.jsp?an=20020521109
http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=585
> Efficacité énergétique
La Californie renouvelle ses programmes de conservation
La Californie a annoncé la semaine dernière
que le programme 20/20 ENERGY sera
renouvelé, suite au succès qu’il a eu l’année
dernière pour réduire la demande en électricité lors des fortes périodes de demande
estivales.
20/20 Energy est un programme incitatif qui
consiste à donner un rabais tarifaire de 20%
aux utilisateurs des services d’électricité qui
réussissent à réduire leur consommation
pendant les mois chauds de l’été, soit de juin
à septembre, là où la demande est la plus
forte en Californie. Le programme a réussi
l’an dernier à réduire de 2 600 MW la
demande en électricité pendant les mois
estivaux. Environ 35% de clients résidentiels
et 30% de clients non-résidentiels ont pu
recevoir des crédits pour avoir diminué suffisamment leur consommation. Au total, l’effort d’efficacité énergétique a réduit la
demande de plus de 5 500 MW.
Cette année encore, les clients résidentiels
de la Pacific Gas & Electric Co. (PG&E) qui
réussiront à réduire leur consommation de
20% ou plus recevront un rabais pouvant
aller jusqu’à 20% de leur facture résiduelle
d’électricité.
Par ailleurs, la Californie a également
dévoilé son programme de conservation
estivale, incluant un renouvellement de sa
campagne publicitaire sur l’efficacité
énergétique Flex Your Power et des rabais
pour l’achat d’appareils efficaces. L’État a
également créé un programme conjoint
avec plus de 1 100 détaillants en vue de promouvoir l’achat de systèmes d’éclairage,
d’appareils électroménagers et d’autres
équipements efficaces.
Ces initiatives seront complétées par le
Demand Reserve Program qui serait destiné
aux secteurs commercial et industriel, ceuxci étant responsables pour 57% de la
demande de pointe pendant les mois d’été.
Le programme, dont le détail n’est pas
encore annoncé, visera à créer une véritable
« centrale de négawatts » de pointe par la
gestion de la demande chez ces consommateurs. Le programme générera des
réductions spontanées de la demande à des
moments stratégiques où les besoins
devraient autrement être servis par une centrale thermique de pointe. Il s’agit d’une
parmi de nombreuses initiatives californiennes pour traiter les solutions du côté de
la demande – économies d’énergie, efficacité énergétique, gestion de la demande,
effacement des pointes, substitution – sur
un pied d’égalité avec la production d’électricité.
> Pour en savoir plus
http://www.governor.ca.gov/state/govsite/gov_pressroom_main.jsp
En leurs mots
«
Le défi énergétique auquel la
Californie fait face n’est pas
terminé. […] Le programme 20/20
Energy offre aux consommateurs
de la Californie un incitatif financier
puissant pour continuer leurs
efforts de conservation sans précédent.
Gray Davis
Gouverneur de la Californie
»
L’énergie en chiffres
Coût additionnel annuel par usager
des services électriques de New
South Wales (occasionné par un
objectif de réduction de GES/client
de 5% sous les niveaux de 1990) :
~ 3$
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Des fournisseurs australiens devront réduire leur
ratio GES/client
La province du New South Wales a annoncé
que les fournisseurs d’électricité devront
réduire leurs émissions de gaz à effet de
serre (GES) par client à 5% sous les niveaux
de 1990, et ce d’ici 2007.
Le programme, qui entrera en vigueur le
premier janvier 2003, est relativement
ambitieux puisque cette province émet
http://www.centrehelios.org
présentement 15% de plus de GES qu’en
1990. Cependant, il est estimé que le coût
additionnel pour atteindre les réductions
nécessaires ne sera que de 3,60$AUS
(3,08$) par usager par an. Les fournisseurs
qui ne respecteront pas la norme de 5%
sous 1990 recevront une amende de
15$AUS (12,84$) par tonne de CO2 excé-
Niveau de GES de l’Australie
en 2002 par rapport à 1990 :
+ 17 %
Objectif Kyoto de «réduction»
de GES pour l’Australie
(par rapport à 1990) :
+8%
3
28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5
En leurs mots
«
C'est comme l'avant-première d'un film. Bien qu'il y
ait des réserves et une bonne
quantité d'énergie sur la planète,
les choses vont se compliquer dans
quelques décennies et puisque les
systèmes énergétiques sont très
complexes et prennent du temps à
changer, nous sommes mieux de
commencer maintenant.
José Goldemberg
Secrétaire à l'environnement
de Sao Paulo, Brésil
»
L’énergie en chiffres
Puissance projetée
à être implantée par
Shell Wind Energy
dans le monde :
3 000 MW
dentaire. Les mesures disciplinaires
resteraient en place jusqu’en 2012 pour
s’assurer que les réductions perdureront
dans le temps.
Le programme se veut flexible en permettant aux fournisseurs de rencontrer l’objectif
de 5% selon la manière qui leur sera la plus
efficace possible. Ainsi, le fournisseur pourra choisir d’investir dans l’efficacité énergétique, faire de la « neutralisation » en plantant des arbres ou autre moyen de capter du
carbone, ou produire de l’électricité au
moyen de sources d’énergie alternative.
Cette initiative du New South Wales a suscité l’intérêt de certains intervenants dans le
domaine de l’énergie, selon l’industrie de la
cogénération qui croît qu’un tel objectif
devrait être étendu à tout le pays. Selon la
Australian Ecogen Association, un tel plan
appliqué au niveau national permettrait au
pays d’atteindre son engagement en vertu
du Protocole de Kyoto. Le pays émet
présentement 17% de plus de GES qu’en
1990, alors que son engagement se chiffre à
+ 8% des niveaux de 1990.
> Pour en savoir plus
http://www.thecarbontrader.com/
> Énergies vertes
Shell mise sur le vent et le bioéthanol
La Shell WindEnergy, nouveau joueur du
secteur éolien, a annoncé récemment que le
Cabazon Pass en Californie sera son
prochain site d’acquisition. Elle compte y
installer 62 éoliennes de la Vestas d’une
capacité totale de 41 MW … en moins de
trois mois. Ces turbines s’ajouteront aux
1300 qui ponctuent déjà le paysage de la
vallée de San Gorgonio. Shell compte sur le
développement d’un marché important pour
l’éolien et travaille actuellement à l’implantation de plus de 3 000 MW de nouvelle production éolienne à travers le monde.
Par ailleurs, Shell a acquis, au coût de
46M$, une participation de plus de 20%
dans la Iogen Corporation. L’entreprise,
basée à Ottawa, œuvre depuis plus de 20
ans à la conception d’un procédé commercial de production de bioéthanol et détient
un leadership mondial dans le domaine. À la
différence de l’éthanol pur (utilisé notamment au Brésil, aux États-Unis et en Suède),
le bioéthanol doit absolument être mélangé
à un autre carburant (typiquement de
l’essence). Toutefois, sa production est plus
économique car elle est issue de la dégradation des fibres (contenues dans les
résidus de bois ou de foin) plutôt que de
celle des glucides (qu’on doit extraire du blé
ou du maïs). Un facteur clé de la rentabilité
du bioéthanol demeure le régime réglementaire en vigueur. Par exemple, l’obligation de
mélanger à l’essence un combustible renouvelable, en vigueur sous certaines conditions aux États-Unis, est selon Iogen une
mesure qui devrait être adoptée au Canada
pour faciliter la pénétration du marché par
les biocarburants. Rappelons que le gouvernement canadien a investit 2,6M$ dans
Iogen pour le développement d’enzymes
utilisées dans la production de bioéthanol.
> Pour en savoir plus
http://www2.shell.com/home/Framework
http://www.iogen.ca/5000.html
> Politique énergétique
Le Royaume-Uni lance son débat sur l’énergie
Part d’électricité provenant
d’énergie renouvelable d’ici 2020
au Royaume-Uni (selon une
recommandation d’experts) :
20 %
Puissance en cogénération au
Royaume-Uni d’ici 2010 (selon
une stratégie du gouvernement) :
10 000 MW
http://www.centrehelios.org
Le gouvernement britannique a lancé le 14
mai dernier une consultation sur l’avenir de
la politique énergétique nationale, qui
devrait culminer en un rapport officiel d’ici la
fin de l’année.
Le document de consultation est largement
basé sur un rapport d’experts en énergie
commandé par le Premier ministre Tony
Blair et sorti en février dernier. Le rapport
recommande entre autres : une amélioration
de 20% de l’efficacité énergétique domestique d’ici 2010 et de 40% d’ici 2020 ; l’utilisation d’instruments économiques qui pourraient prendre la forme de taxes vertes pour
internaliser les coûts sociaux et environ-
nementaux de la production d’énergie ; et
20% de l’approvisionnement en électricité
provenant de sources d’énergie renouvelable. Le rapport inclut également une disposition controversée qui permettrait au gouvernement de remplacer – plutôt que de
substituer par des sources alternatives d’énergie - de vieux réacteurs nucléaires par
des nouveaux dans les prochains 20 ans.
Les Britanniques se lancent donc dans une
consultation nationale qui traitera de
plusieurs enjeux énergétiques, dont l’efficacité énergétique, la transition vers une
économie à « faible teneur en carbone », les
politiques reliées au charbon, au pétrole, au
4
28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5
L’énergie en chiffres
gaz naturel et à l’énergie nucléaire, ainsi que
les transports et la réglementation des
marchés de l’électricité.
Par ailleurs, les autorités britanniques ont
également divulgué la semaine dernière une
ébauche de stratégie visant un objectif de
croissance de la production d’électricité en
cogénération « de haute qualité » à 10 000
MW d’ici 2010.
> Pour en savoir plus
http://www.nds.coi.gov.uk/coi/coipress.nsf/GTI?openview&start=1.1&count=109&expand=1&quarter=2&year=2002
L’Écosse investit dans l’énergie des vagues et l’éolien
Le gouvernement écossais a annoncé la sibilité de relier l’électricité produite dans
semaine dernière un investissement de cette région à la côte ouest du pays, afin de
2,3M£ (5,1M$) dans le développement de fournir le réseau de distribution principal.
génératrices d’électricité par les vagues sur
les côtes de l’Archipel ouest. Les systèmes Par ailleurs, l’opposition officielle au
seront construits par la Wavegen qui a déjà Parlement écossais, le Scottish National
construit une centrale d’énergie par les va- Party, annonçait récemment un plan qui
démontre la possibilité
gues de 1$M£ (2,2M$) à
d’augmenter la part de
Islay, qui produit de
l’énergie renouvelable à
l’électricité depuis l’an
25%, 30% et 50% d’ici
2000. La région des Îles
2010, 2015 et 2020,
occidentales représente
respectivement.
un potentiel important
L’Écosse compte préen énergie renouvesentement 12% d’élable, notamment pour
nergie renouvelable, la
l’é-nergie éolienne et
plupart provenant de
des vagues. Soulignons
Source : Wavegen
l’hydroélectricité. Avec
par ailleurs qu’après les
côtes de l’Irlande, ce serait la péninsule ses projets de déve-loppement de l’éolien
gaspésienne qui offrirait le plus grand poten- déjà en cours, le pays pourrait voir une augtiel énergétique en provenance des vagues. mentation à 18% d’é-nergie renouvelable
d’ici 2010, et à 28% d’ici 2020. L’opposition
En décembre dernier le gouvernement a joué la carte de la création d’emplois lors
annonçait les plans de développement du de l’annonce de ce plan de développement,
plus grand parc éolien en Europe dans cette indiquant que l’Écosse aurait beaucoup à
région, comportant 300 turbines et créant gagner avec l’énergie renouvelable, dont la
plus de 900 emplois. De plus, une étude de création de 1000 emplois.
faisabilité est en cours pour évaluer la pos> Pour en savoir plus
http://pro.energycentral.com/professional/news/power/news_article.cfm?id=2981983
http://www.wavegen.co.uk/DTI%20Press%20Release2.htm
> Énergie solaire
Le nombre de systèmes d’énergie solaire a plus que
quintuplé au Long Island
Jusqu’à présent, les rabais offerts par la
LIPA totalisent 1,66M$US, une somme considérable qui représente environ 19 000$US
par système ou 36 000$US par foyer. Les
intéressés ont jusqu’à juillet de cette année
pour profiter de cette offre spéciale qui double le rabais. La LIPA espère que cet incitatif
fera augmenter encore plus les ventes de
systèmes PV avant l’été et avant les fortes
demandes en énergie associées à cette saison, notamment par l’utilisation de climatiseurs.
> Pour en savoir plus
http://www.lipower.org/newscenter/pr/2002/april26_02.html
http://www.centrehelios.org
…sur les côtes d'Irlande :
535 MWh/mètre
…sur les côtes de la Gaspésie :
465 MWh/mètre
> Énergie renouvelable
La Long Island Power Authority (LIPA) a
démontré que des mesures fiscales visant la
promotion d’énergies vertes peuvent générer l’effet voulu, si l’on en croit sa récente
expérience avec le programme Solar
Pioneers. En effet, en doublant les rabais
offerts aux acheteurs de systèmes photovoltaïques (PV), soit de 3 à 6$US par watt
de puissance, le nombre de systèmes installés est passé de 16 en décembre 2001 à 87
en mars de cette année. Au total, ces systèmes peuvent générer jusqu’à 393 MWh
d’électricité, assez pour alimenter environ
46 foyers de l’île.
Puissance d'énergie des vagues…
… sur la côte est des États-Unis :
340 MWh/mètre
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Un nouveau centre de
recherche sur les changements climatiques au
Québec
Le gouvernement du Québec a annoncé
récemment la création de Ouranos, un
Consortium en climatologie et en adaptation aux changements climatiques
regroupant un ensemble multidisciplinaire
de chercheurs.
Ouranos a pour mission de développer,
de structurer et de faire travailler en synergie un groupe de scientifiques dédié à
l’analyse et à la recherche des enjeux et à
l’adaptation aux changements climatiques
à l’échelle de l’Amérique du Nord. Outre
les efforts de réduction des émissions de
gaz à effet de serre (GES) préconisés par
le gouvernement du Québec, la création
d’Ouranos s’inscrit comme un moyen supplémentaire de lutte contre les changements climatiques et un instrument
d’adaptation aux nouvelles situations
régionales, attribuables au réchauffement
planétaire.
Ouranos regroupera plus de 250 personnes en équipes multidisciplinaires de
chercheurs universitaires, institutionnels,
gouvernementaux, para-gouvernementaux et d’appartenance à des communautés scientifiques variées : sciences du
climat, analyse statistique, caractérisation, études d’impact et adaptation.
Le projet, d’une valeur de plus de 9M$ par
année, compte sur plusieurs partenaires
québécois et du reste du Canada et a reçu
l’appui de quatre universités : l’Université
du Québec à Montréal, l’Université McGill,
l’Université Laval et l’Institut national de la
recherche scientifique.
> Pour en savoir plus
http://www.menv.gouv.qc.ca/communiques/2002/c020516a.htm
5
28 mai 2002 - vol. 1 - n° 5
En leurs mots
«
La question n’est pas de savoir si le Canada devrait ou
non agir, mais de déterminer la
manière dont il doit agir. […] Le
gouvernement du Canada a produit
un document de discussion proposant une gamme d’options et d’enjeux […]. La question est : quelle
voie allons-nous suivre ?
»
Allocution conjointe du
ministre de l’Environnement
David Anderson et du
ministre des Ressources naturelles
Herb Dhaliwal
L’énergie en chiffres
> Énergie éolienne
La production d’énergie éolienne est rentable
pour la Canadian Hydro
La Canadian Hydro a enregistré cette année La Canadian Hydro est un producteur d’éun premier trimestre record, produisant un nergie verte qui compte maintenant 13 centotal de 64 GWh comparé à une production trales, dont neuf centrales hydroélectriques
de 48 GWh lors du premier quart de 2001. «au fil de l’eau», trois parc d’éoliennes et
une centrale thermique
Ces meilleurs résultats
au gaz naturel, pour
seraient attribuables à
une puissance totale
l’ajout des centrales
de 89 MW. Une cenéoliennes de Cowley
trale hydroélectrique
North (19,5 MW) et de
avec une puissance de
Sinnott (6,5 MW) à la
15 MW, située à
fin de l’année 2001 et
Pingston, est présenteà des niveaux d’eau
ment en construction.
plus
élevés
en
Des projets totalisant
Colombie-Britannique
223 MW sont égaleet en Ontario. Les noument prévus ou en
velles éoliennes ont
pourparlers pour les
performé de façon
Source : Vision Quest Windelectric
prochains cinq ans.
exemplaire, ce qui aurait
permis une production optimale d’énergie Toutes les installations de cette société sont
éolienne à partir de ces deux nouvelles cen- certifiées Éco-logo, le programme de certification environnemental du gouvernement
trales.
fédéral.
> Pour en savoir plus
http://www.canhydro.com/Q12002.pdf
Part d’énergie renouvelable
projetée pour l’Écosse
en 2020 :
28 %
Part d’énergie renouvelable
potentielle pour l’Écosse en 2020
(selon un plan de
l’opposition officielle) :
50 %
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Prochaine parution
Mardi, 11 juin 2002
http://www.centrehelios.org
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Les ruminants qui mangent mieux… font moins de gaz
et plus d’argent
La production agricole est à la source
d’émissions importantes de gaz à effet de
serre (GES). Toutefois, à la différence des
autres secteurs industriels, ce n’est pas tant
l’utilisation de combustibles fossiles qui est
en cause que surtout : (1) l’application d’engrais azotés, source oxyde nitreux (N2O),
(2) le système digestif des ruminants,
source de méthane (CH4), et (3) la décomposition des fumiers et purins, source de
N2O, de CH4 et de dioxyde de carbone
(CO2).
Ce constat, qui n’est pas nouveau, prend
toute son importance en Nouvelle Zélande,
pays où l’agriculture est responsable de
54% des émissions de GES (contre 10% au
Canada). Il n’est donc pas étonnant que le
Dr. Keith Joblin, du Grasslands Research
Centre du ministère de l’agriculture néozélandais, s’intéresse aux flatulences du
bétail dans le cadre d’une stratégie
nationale de lutte contre les changements
climatiques.
Le Dr. Joblin offrait récemment, à l’occasion
de la conférence nationale Celebrating
Sheep, des arguments qui sauront convain-
cre les éleveurs. En effet, une alimentation
plus digeste permet non seulement de
réduire les émissions de méthane mais
aussi d’augmenter la production de viande
et de lait. Ainsi, si 50% des éleveurs de moutons néo-zélandais offraient à leur bétail,
durant trois mois seulement, une diète de
foin de seigle (digestible à 65%), ils pourraient augmenter leurs revenus de
60M$AUS (50M$) tout en réduisant considérablement leurs émissions de GES.
Cette réduction pourrait par ailleurs offrir aux
éleveurs un revenu supplémentaire dans le
cadre d’un système de permis échangeables d’émissions de GES, et stimuler la culture de nouvelles plantes fourragères
« encore plus vertes » pour le marché
domestique et l’exportation, notamment au
Japon.
Les chercheurs se penchent par ailleurs sur
l’effet d’une alimentation à base de lotus ou
de kikuyu, des plantes fourragères ayant le
potentiel d’offrir des rendements encore plus
supérieurs pour l’environnement et la productivité agricole.
> Pour en savoir plus
http://www.CO2e.com/News/story.asp?StoryID=581
http://res2.agr.ca/initiatives/manurenet/download/optionsfinal2.pdf
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 6
La BC Hydro veut acheter l’électricité produite par ses clients
Le processus permettra de trouver des
clients qui seront en mesure de produire leur
propre électricité et de fournir des surplus au
réseau de distribution principal. Ces clients
incluent typiquement les industries qui s’alimentent par un système de co ou de trigénération, ou encore les commerces qui
auront installé des panneaux solaires, des
microturbines ou des systèmes de piles à
hydrogène.
Le prix plafond aurait déjà été établi à environ 49$ du MWh, mais ce prix variera selon
la situation géographique du fournisseur,
selon les émissions de gaz à effet de serre
générées par la production et selon qu’il
s’agit ou non d’une technologie d’énergie
considérée « verte ». Les ententes d’achat
d’énergie auront une durée de 10 à 20 ans.
Pour la vice-présidente de Power Smart,
l’entité responsable de ce programme à la
BC Hydro, la production décentralisée est
une façon innovatrice d’assurer un approvisionnement en énergie à coût compétitif,
notamment par l’utilisation des infrastructures de distribution existantes. L’initiative
aurait aussi le potentiel de générer des
revenus importants pour les fournisseurs
participants, tout en réduisant l’impact environnemental requis pour répondre aux
besoins croissants de la province.
> Pour en savoir plus
http://www.bchydro.com/news/2002/may/may02-31a.html
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Le Japon et l’Union européenne ratifient Kyoto
Tel que prévu dans leurs agendas respectifs, le Japon et l’Union européenne (UE) ont
ratifié le Protocole de Kyoto le 31 mai
dernier aux Nations Unies à New-York, les
engageant légalement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici
2010.
Leurs décisions ont été annoncées lors de la
rencontre préparatoire du Sommet de la
Terre qui s’est tenue à Bali la semaine
dernière. Le Japon et les 15 pays membres
de l’UE apportent un regain de vie au
Protocole qui doit récolter la signature de 55
pays de la planète, incluant assez de pays
de l’« Annexe 1 », dits industrialisés, pour
totaliser 55% de leurs émissions de GES.
Soixante-quatorze pays ont maintenant ratifié l’accord mais la deuxième cible reste toujours incomplète puisque la part des émissions des pays de l’Annexe 1 qui ont déjà
ratifié est de l’ordre de 36%. Cette deuxième
condition sera d’autant plus dure à respecter
puisque les États-Unis, qui comptent 36%
des émissions industrielles, se sont retirés
du processus.
Par contre la Russie, qui compte 17% des
GES, s’est engagée à prendre une décision
bientôt. Advenant une ratification de ce
pays, il restera un petit pourcentage, soit
environ 2%, pour que le Protocole soit mis
en force. Le Canada, avec 3,3% des émissions de GES de l’Annexe 1, a ce qu’il faut
pour remplir le trou.
Par ailleurs, la
Roumanie et la République Tchèque,
représentant chacun 1,2% des émissions
industrielles, pourraient ensemble mettre en
force le Protocole par leur ratification. Ceci
ne devrait pas être un problème pour ces
deux pays qui ont déjà excédé leurs objectifs de réduction de GES, ce qui leur permettra de vendre des crédits excédentaires sur
le marché international.
> Pour en savoir plus
http://www.thecarbontrader.com/news127.001.htm
http://unfccc.int/resource/kpthermo.html
http://www.centrehelios.org
11 juin 2002
Sommaire
> Énergies décentralisées
La BC Hydro élaborera un programme compétitif visant à susciter la production décentralisée d’électricité chez ses clients, et à en
acheter les surplus. Le programme aura
comme objectif l’achat de 880 GWh – soit
l’équivalent de la consommation moyenne
d’environ 75 000 foyers – afin de combler
une partie de la croissance de la demande
prévue à l’horizon 2005.
-
> La BC Hydro veut acheter l’électricité
produite par ses clients
1
> Le Japon et l’Union européenne
ratifient Kyoto
1
> EN PRIMEUR
Les producteurs écologiques plus rentables 2
> Un comité de l’Assemblée législative
ontarienne veut plus d’énergie verte
2
> 12% de l’énergie au monde sera éolienne
d’ici 2020
3
> Énergie verte en vente à New-York
et en Caroline
3
> Rapport des États-Unis : l’activité humaine
responsable des changements climatiques
4
> Le Royaume-Uni veut une part des investissements mondiaux en énergies vertes
4
> Fini les mesures laxistes pour les motos
en Europe
5
> Le Maroc et les États-Unis signent une
convention sur les « énergies propres »
5
> Une pub « branchée » sur l’efficacité énergétique arrive 2ème dans un concours
5
> Le plus long « road trip » jamais effectué
par une voiture à l’hydrogène
6
> D’importants projets éoliens en branle
à la Zilkha
6
L’énergie en chiffres
Investissement mondial
dans les énergies renouvelables
d’ici 2010 :
900 000 000 000$
1
11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6
En primeur
Les producteurs « écologiques » d’électricité rapportent plus
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
Revenu Québec. Tout don versé au Centre est
déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN
Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY
ADRESSE
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Montréal (Québec) Canada H2T 1J2
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© 2002 CENTRE HÉLIOS INC.
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ISSN 1703-1451
Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
http://www.centrehelios.org
Le groupe Innovest Strategic Value nouvelles normes, les entreprises avantAdvisors vient de publier un rapport qui gardistes pourront empocher les prix plus
indique que les producteurs d’électricité élevés tout en maintenant leurs coûts
américains qui ont une meilleure fiche envi- intacts. Dans l’alternative, elles peuvent
ronnementale rapportent plus à leurs maintenir leurs prix originaux et ainsi augactionnaires. Le rapport démontre que sur menter leur part du marché.
28 entreprises du secteur de la production
électrique, celles qui sont considérées Le rapport indique de plus que de nombreux enjeux environnemencomme chefs de file en envitaux ont le potentiel d’influronnement offrent des rendeUne mauvaise perforencer les rendements à l’inments sur l’investissement
supérieurs de 10% par rap- mance environnementale vestissement de ces entreport aux autres entreprises est un signe de mauvaise prises. Innovest croît que
gestion de l’entreprise, ce l’initiative Clear Skies de l’addans les derniers trois ans.
qui va de pair avec une
ministration Bush, les liens
rentabilité inférieure
entre la mortalité prématurée
Ces résultats, semblables à
et les émissions de centrales
ceux observés dans les
études d’Innovest sur plusieurs autres au charbon, les dispositions du Clean Air
secteurs économiques, proviennent d’une Act américain qui incluent une réduction de
analyse qui examine plus de 60 critères 75% des émissions polluantes d’ici 2010 et
associés à l’exposition aux risques de la ainsi les opportunités reliées à la production
réglementation environnementale, à la décentralisée et les énergies renouvequalité de la gestion et au potentiel de lables, auront tous des impacts sur la valeur
boursière de ces entreprises.
développement de l’entreprise.
L’exposition aux risques est accentuée par
les réglementations plus strictes, la
demande pour des produits d’énergie verte,
les craintes de la population envers les
changements climatiques et autres enjeux
environnementaux, et le fait qu’il est maintenant plus facile d’identifier les entreprises
qui commettent des infractions environnementales. Dans la mesure où les entreprises « vertes » sont minoritaires dans les
marchés de l’énergie, une réglementation
plus stricte aura tendance à augmenter les
prix du marché. Or, alors que la plupart des
entreprises auront à défrayer des coûts
supplémentaires pour être conformes aux
La FPL Group et Pinnacle West Capital ont
reçu les meilleures cotes. La TECO Energy
et Allegheny Energy ont reçu les pires
scores. Le rapport conclut qu’une mauvaise
performance environnementale est un
signe de mauvaise gestion globale de l’entreprise, ce qui va de pair avec une rentabilité inférieure. Le rapport n’indique pas
toutefois dans quelle mesure les risques
environnementaux sont effectivement considérés dans les choix des acteurs, ni dans
quelle mesure ces risques de marché reflètent ou non les véritables coûts environnementaux de leurs activités.
> Pour en savoir plus
http://biz.yahoo.com/prnews/020530/nyth103_2.html
> Énergies vertes
Un comité de l’Assemblée législative ontarienne veut plus
d’énergie verte
C’est avec 141 recommandations que le
Comité spécial des sources de carburants
de remplacement, réunissant des députés
de tous les partis, souhaite favoriser le
« développement et la mise en œuvre de
sources d’énergie viables à long terme et
respectueuses de l’environnement pour
remplacer les sources actuelles d’hydrocarbures » (sic). Le Comité, créé par
l’Assemblée législative de l’Ontario le 28 juin
2001, a publié la semaine dernière son rapport final.
Le comité a étudié une grande diversité de
carburants et de sources d’énergie de rem-
placement qui pourraient être utilisés en
Ontario. Le comité a tenté d’établir un cadre
global de politiques pour soutenir le
développement de carburants et d’énergies
de remplacement, et de donner des jalons
pour les politiques et les programmes en
vue de favoriser certaines sources et technologies précises.
Parmi sa vaste gamme de recommandations, le Comité propose à l’Ontario
d’adopter des mesures qui inciteront le
développement d’énergies vertes. En effet,
le rapport recommande l’élaboration d’une
stratégie ontarienne pour les combustibles
2
11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6
L’énergie en chiffres
et énergies de remplacement ; la création
d’un institut ontarien de recherche sur l’énergie ; des dispositions précises et complètes
en matière de financement et de fiscalité
pour appuyer les combustibles et énergies
de remplacement ; l’établissement d’un
régime d’obligations échangeables d’énergie verte (connu aux États-Unis sous le
vocable Renewable Portfolio Standard) ; l’instauration d’une taxe écologique pour
financer les programmes d’énergies renouvelables ; et l’adoption de dispositions
exigeant le comptage net.
De plus, le Comité recommande : l’élimination à long terme de la production conventionnelle d’électricité par des combustibles
fossiles d’ici 2015, accompagnée de la
recommandation de fermer les centrales au
charbon d’Atikokan et de Thunder Bay dans
le Nord-Ouest de l’Ontario d’ici 2005 ;
l’adoption de nouvelles normes rigoureuses
en matière de conservation et d’efficacité
énergétiques ainsi que d’incitatifs et d’objectifs dynamiques en matière d’approvisionnement gouvernemental (incluant les municipalités, propriétaires de l’essentiel des
réseaux de distribution) pour l’utilisation des
combustibles et énergies de remplacement ;
et l’élaboration de programmes d’information et de sensibilisation des consommateurs pour promouvoir les combustibles et
énergies de remplacement.
Enfin, le rapport présente également des
recommandations sur des solutions particulières aux fins suivantes : accroître l’énergie hydroélectrique, notamment en désignant la réalisation de la centrale électrique
Beck 3 sur la rivière Niagara comme projet
prioritaire ; promouvoir l’énergie éolienne et
l’énergie solaire comme sources d’énergies
renouvelables, notamment au moyen d’un
programme de remise pour l’installation de
panneaux solaires sur 100 000 habitations
en Ontario ; établir des objectifs et des
normes dynamiques pour l’utilisation de
véhicules à carburants de remplacement,
notamment l’engagement par le gouvernement de l’Ontario de convertir intégralement
à l’hydrogène avant la fin de 2006 les services d’autobus et de transport par rail de
GO Transit ; et utiliser les sources d’énergie
de biomasse.
> Pour en savoir plus
http://www.ontla.on.ca/french/Committees/Alt_Fuels_Report_French.pdf
> Énergie éolienne
12% de l’énergie au monde sera éolienne d’ici 2020
L’European Wind Energy Association
(EWEA) a dévoilé récemment un plan détaillé qui assurerait que l’énergie éolienne
compte pour 12% de toute l’électricité produite au monde d’ici 2020.
Le rapport endossé par l’ancien président de
Shell et co-directeur actuel du groupe de travail sur l’énergie du G8, M. Mark Moody
Stuart, indique que, d’ici 2020, l’énergie éolienne pourrait : produire plus de 3 000 TWh
ou 12% de la demande d’électricité mondiale (en supposant un doublement de la
demande d’ici 2020) ; créer 1,5 millions
d’emplois ; et réduire de façon cumulative
11,7 millions de tonnes de gaz à effet de
serre.
L’industrie se dit confiante que cet objectif
est réalisable puisque les données actuelles
démontrent déjà une forte croissance de
l’éolien dans le monde. En effet, l’énergie
éolienne représente un chiffre d’affaires
mondial de 5MM$US et croît à un rythme de
40% par an depuis les cinq dernières
années. La puissance éolienne mondiale,
qui a augmenté de 6 800 MW en 2001, est
présentement estimée à 25 000 MW.
> Pour en savoir plus
http://www.ewea.org/doc/28-05-02%20-%20Wind%20Force%2012%20-%20The%20Will%20for%20Wind.pdf
> Marché de l’énergie verte
Énergie verte en vente à New-York et en Caroline
À quelques jours d’écart, deux grands distributeurs d’électricité de l’Est des États-Unis
ont annoncé d’importants programmes qui
faciliteront la commercialisation des énergies vertes.
La Niagara Mohawk, la compagnie qui
dessert le nord de l’État de New-York, offrira
à compter de l’automne prochain une option
environnementale à ses 1,3 millions de
http://www.centrehelios.org
clients. Typiquement, un client résidentiel se
verra offrir la possibilité de payer un montant
additionnel de 2,50$US par tranche de 100
kWh en échange de la garantie que l’énergie
produite est d’origine « verte ». Les sources
d’énergie admissibles sont l’éolienne, le
solaire, la biomasse, le méthane récupéré
des sites d’enfouissement de déchets et les
petites centrales hydroélectriques (moins de
7,5 MW).
Nombre de pays qui ont ratifié
le Protocole de Kyoto
(le 4 juin 2002) :
74
Part nécessaire des GES des pays
de l’Annexe 1 (pour que le
Protocole soit mis en force) :
55 %
Part des GES des pays de
l’Annexe 1 ayant déjà ratifié :
36 %
Part des GES du Canada :
3,3 %
«
En leurs mots
Il n’y a plus de barrières
technologiques pour empêcher la planète de bénéficier de
cette énergie verte et économique
qu’est l’énergie éolienne. La technologie est disponible et la ressource ne s’épuisera jamais.
L’industrie de l’éolien est prête
[...], nous avons les ressources et
les capacités, il ne manque plus
que la volonté politique.
»
Christian Kjaer
European Wind Energy Association
«
Nous devons nous assurer
que les institutions financières et les organismes de crédit à
l’exportation soient disposées à
financer les sources d’énergie verte
comme elles l’ont été pour les
sources dites conventionnelles…
nous devons également voir à
l’élimination des subsides qui perturbent le marché.
»
Mark Moody Stuart,
Co-Directeur du groupe de travail
sur l’énergie du G8, ex-Président
de Shell
3
11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6
En leurs mots
«
C'est bien qu'ils [le gouvernement américain] ont
fait un virage de 180 degrés sur la
science [des changements climatiques]. Mais nous attendons toujours un plan qui oblige des réductions d'émissions.
»
Kalee Kreider
National Environmental Trust
36 %
En leurs mots
Le potentiel [d’investissement dans les énergies
renouvelables] est énorme. Le défi
des changements climatiques est
mondial, et le Royaume-Uni a
maintenant l’occasion de contribuer à des solutions d’ordre
mondial, mais contre plusieurs
compétiteurs potentiels. Ceux-ci
en profiteront avant nous si nous
n’agissons pas maintenant.
http://www.centrehelios.org
> Pour en savoir plus
http://www.progress-energy.com/cfusion/news/search/article.cfm?id=3082
http://www.niagaramohawk.com/nimotod/newsindx/newsrelease/2002_05_23a.html
Rapport des États-Unis : l’activité humaine responsable des
changements climatiques
Part des GES des É.U.
(retirés du Protocole) :
Brian Wilson
Ministre de l’Énergie du
Royaume-Uni
La mise en place de tels programmes
assure aux producteurs d’énergie verte un
revenu supplémentaire qui leur permet de
rivaliser avec les producteurs d’énergie de
sources traditionnelles. Un peu plus du tiers
de la population américaine peut maintenant
choisir d’acheter de l’énergie verte locale,
alors que le reste de la population peut
acheter des certificats verts (green tags)
provenant de producteurs situés ailleurs au
pays.
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
L’énergie en chiffres
«
Par ailleurs, la Carolina Power and Light
(CP&L) a présenté la semaine dernière une
proposition visant la mise en place d’un système similaire en Caroline du Nord, pour
l’ensemble de ses 1,5 millions de consommateurs. CP&L estime pour sa part que la
« surprime verte » sera de l’ordre de 4$US
par tranche de 100 kWh.
»
L’administration Bush, par l’entremise de
son département de protection de l’environnement (EPA), a envoyé au début du mois
un rapport aux Nations Unies concluant que
l’activité humaine est en grande partie
responsable des changements climatiques,
un constat depuis longtemps accepté par la
communauté internationale mais jusqu’à
maintenant rejeté par les États-Unis.
Le rapport intitulé Climate Action Report
2002 conclut en effet que les changements
observés depuis plusieurs décennies sont
« probablement et principalement » dus à
l’activité humaine, que le réchauffement
planétaire est une réalité et qu’il s’est accentué dans les derniers 20 ans. Aux ÉtatsUnis, les impacts projetés des changements
climatiques dans les prochaines décennies
incluraient une augmentation des épisodes
de température extrême, des vagues de
chaleur ainsi qu’une diminution des précipitations de neige et des réserves d’eau dans
l’ouest du pays.
Ce volte-face du gouvernement américain
n’a cependant pas duré très longtemps,
puisque le Président Bush lui-même a rapidement rejeté le rapport de son agence en
soulignant qu’il contenait toujours des incertitudes scientifiques. Avant son envoi aux
Nations Unies, le rapport avait été révisé par
la Maison blanche et plusieurs agences
gouvernementales américaines.
Le plan des États-Unis face aux changements climatiques restera donc intact pour le
moment ; celui-ci contient principalement
des mesures volontaires pour ralentir le taux
de croissance des émissions de gaz à effet
de serre (GES). Les Etats-Unis, qui se sont
retirés des négociations entourant le
Protocole de Kyoto, comptent pour 36% des
émissions de GES des pays industrialisés.
Sur le plan international, 74 pays ont maintenant ratifié le Protocole qui exige une
réduction moyenne des GES à 5% sous les
niveaux de 1990.
> Pour en savoir plus
http://www.cnn.com/2002/ALLPOLITICS/06/03/climate.change.ap/
http://www.epa.gov/globalwarming/publications/car/
> Énergies vertes
Le Royaume-Uni veut une part importante des investissements
mondiaux en énergies vertes
Devant le constat que la planète investira
près de 400MM£ (900MM$) dans l’énergie
renouvelable d’ici 2010, le ministre de l’Énergie britannique a lancé un appel à tout
industriel dans son pays pour qu’une part
importante de ces investissements soit captée par des projets d’origine britannique.
Le ministre, qui a rapporté cette estimation
lors de la conférence All Energy
Opportunities, en a profité pour annoncer
qu’il lançait un appel d’offres de 15M£
(34M$) pour des projets dans le cadre de
son programme de recherche et développement (R&D) sur les énergies vertes. Ce
financement sera disponible aux groupes
qui proposeront des projets de R&D sur les
carburants verts, le solaire, l’éolien en mer,
l’énergie des vagues, les piles à hydrogène
et les énergies décentralisées. Selon le ministre, le développement de ces énergies
aura trois impacts positifs importants : la
sécurité et la diversité de l’alimentation en
énergie, la contribution à la lutte contre les
4
11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6
L’énergie en chiffres
changements climatiques et autres enjeux
environnementaux, et la création d’emplois
et d’occasions d’affaires à l’étranger.
Par ailleurs, le ministre annonçait lors de
cette conférence la signature imminente
d’une entente avec la Thaïlande pour promouvoir le développement de l’énergie verte
dans ce pays. Le premier projet consistera
en une évaluation de la production d’énergie
provenant de forêts durables.
> Pour en savoir plus
http://www.nds.coi.gov.uk/coi/coipress.nsf/gti
% des émissions polluantes totales
par les motos en Europe :
15 %
Nombre de Honda Civic nécessaire
pour égaliser la pollution d’une
moto Honda :
100
> Tr a n s p o r ts
Fini les mesures laxistes pour les motos en Europe
Avec un vote majoritaire le 30 mai dernier, le
Parlement et le Conseil européens ont
adopté une directive qui réduira les émissions de polluants atmosphériques des
motocyclettes afin de les rendre aussi « propres » que les voitures, soit en leur appliquant les normes d’émissions en vigueur
pour celles-ci depuis l’année 2000.
La proposition, qui est sur la table depuis
mars dernier, inclut des normes d’émissions
obligatoires pour 2006, qui seront
précédées par des normes volontaires à
partir de 2003. La directive est considérée
comme un pas dans la bonne direction pour
la qualité de l’air en Europe. En effet, les
motocyclettes font partie d’une catégorie de
véhicules routiers – les deux et trois roues –
qui n’a pas de normes aussi strictes que
celles applicables aux voitures. Par contre,
même si les motos et les véhicules à trois
roues comptent pour seulement 2 à 3% du
traffic routier en Europe, ils émettent 15%
des émissions polluantes.
Ceci rappelle une étude réalisée par
Environnement Canada en 1999 qui démontrait que les motos qui roulent au Canada
peuvent émettre 100 fois plus d’oxydes d’azote (NOx) que les voitures compactes. En
effet, la moto Honda Shadow émettrait 100
fois plus de NOx sur une même distance
parcourue sur la grande route que la Civic
du même constructeur, et la moto Suzuki
Intruder émettrait 117 fois plus de ce polluant que la voiture Esteem, également de
Suzuki.
> Pour en savoir plus
http://www.flora.org/afo/lists/challenge-l/month032001/msg00008.html
> Énergies renouvelables
Le Maroc et les États-Unis signent une convention sur les
« énergies propres »
A l’occasion et en marge de la 3e con- « Partenariats énergétiques pour un
férence ministérielle USA-Afrique sur l’é- développement durable : sécurité d’approvinergie, le ministre marocain de l’Industrie, sionnement et intégration régionale » a pris
du Commerce, de l’Energie et des Mines et fin le 4 juin 2002 à Casablanca au Maroc.
Elle a réuni plus
le Secrétaire d’État
de
40
pays
du Département
africains. Elle a
américain de l’éété sanctionnée
nergie ont signé
par l’adoption de
une Convention
la Déclaration de
sur le développeCasablanca qui
ment des « énerrésume l’ensemgies propres » au
ble des engageMaroc. Cette conments et propos
vention
viserait
ministériels énonessentiellement le
cés lors de cette
développement
Source : www.cder.org.ma/
conférence : une
d’investissements
plus grande prodans les énergies
renouvelables, surtout les énergies éolienne motion de l’échange et de la diffusion d’inet solaire ainsi qu’un partenariat plus étroit formations, le développement de technoloentre les centres de recherche en énergie gies énergétiques sûres, abordables et prodes deux pays par le transfert de technolo- pres, l’utilisation de mécanismes de financements novateurs et l’amélioration de l’effigies et les échanges d’expériences.
cacité énergétique pour répondre aux
Cette
conférence
sur
le
thème besoins croissants en énergie et assurer de
http://www.centrehelios.org
> Efficacité énergétique
Une pub « branchée » arrive
deuxième dans un concours
international
Le monde de la publicité télévisée a reçu
un véritable « choc » le mois dernier
lorsque le groupe environnemental américain Alliance to Save Energy a gagné le
prix de la 2e meilleure pub au monde,
avec son message publicitaire à petit
budget sur l’importance de l’efficacité
énergétique à la maison.
Le message raconte l’histoire d’une
famille qui prend les grands moyens pour
répondre au prix élevé de l’électricité en
s’installant un système domestique de
production par électricité… statique.
Malheureusement, le système nouveau
genre comporte plusieurs complications,
incluant la menace constante de prendre
des chocs électriques ici et là dans la maison. La famille découvre alors que des
mesures beaucoup moins compliquées,
telle que la conversion à des ampoules et
à des appareils électroménagers efficaces
certifiés ENERGY STAR, permet de
réduire la facture d’électricité tout en
faisant une action positive pour l’environnement.
Source : www.ase.org
Il est possible de visionner le message
publicitaire télévisé, écouter la capsuleradio et consulter les scripts à
http://www.ase.org/shocking/.
Félicitations à l’Alliance to Save Energy!
>Pour en savoir plus
http://www.ase.org/media/newsrel/shock2.htm
5
11 juin 2002 - vol. 1 - n° 6
L’énergie en chiffres
meilleures conditions de vie pour les populations, entre autres.
Selon un rapport de la EWEA sur
l’énergie éolienne en 2020 :
Potentiel de puissance éolienne
mondiale en proportion de la
demande totale en électricité :
12 % ou 1 300 000 MW
Les engagements pris par le Maroc lors de
cette conférence USA-Afrique veulent faire
suite et renforcer les réalisations et la volonté de ce pays en matière de développement
durable et de changements climatiques. Le
Maroc a signé la Convention Cadre sur les
Changements Climatiques du Sommet de
Rio en décembre 1995. Selon un inventaire
national des sources d’émissions et des
Nombre d’emplois créés :
1,8 millions
puits de gaz à effet de serre en 1994, les
émissions ne dépassent pas 1,8 tonnes de
GES par habitant par an. Plusieurs projets
de loi sont en cours pour rationaliser la consommation énergétique de certains secteurs
industriels et fixer des valeurs limites
d’émissions de gaz à effet de serre. Le
Maroc possède un parc éolien de 50 MW
dans la région de Tétoua et deux autres projets de 140 et 60 MW sont actuellement en
cours.
> Pour en savoir plus
http://www.mem.gov.ma/casaconf/default.asp
http://www.cder.org.ma/
> Tr a n s p o r ts
Puissance éolienne mondiale
en 2001 :
25 000 MW
Croissance annuelle de l’éolien
depuis cinq ans :
40 %
Varia
Maintenant
plus de
525 abonné(e)s
à Enjeux-ÉNERGIE!
Commentaires
Le plus long « road trip » jamais effectué par une voiture
à l’hydrogène
Les véhicules à hydrogène ne seront
vraisemblablement pas sur le marché avant
encore dix ans, pour plusieurs raisons que
l’expérience du NECAR-5 permet d’apprécier. Malgré un coût de 1 MM$US, le véhicule
de la Daimler-Chrysler est tombé en rade
dès le premier jour
suite à l’infiltration
d’eau dans une
composante électrique. L’équipe de
soutien, qui suivait
le NECAR-5 dans
deux
véhicules
sports utilitaires et
La pile produit de l’éune fourgonnette, a
lectricité à partir d’hypar ailleurs dû remdrogène, extrait du
placer deux courméthanol pour proroies, quatre filtres
pulser le prototype.
de carburant et le
Le méthanol a été liSource : www.daimlerchrysler.com
réservoir d’eau de
vré à l’avance sur le
trajet, pour permettre le ravitaillement tous refroidissement.
les 500 km. Le NECAR-5 au mé-thanol ne
dégage dans l’atmosphère qu’une fraction
des émissions d’un véhicule à essence.
NECAR-5 (« New Electric Car, Fifth Generation »), un véhicule alimenté à l’hydrogène
produit par la DaimlerChrysler, a franchi
mercredi dernier la ligne d’arrivée de son
périple à travers les États-Unis. Parti de San
Francisco 16 jours plus tôt, le véhicule a roulé sur plus de 5000
km à une vitesse
moyenne de 60km/h,
pour conclure son
voyage à Washington,
devant
le
Capitole.
> Pour en savoir plus
http://www.enn.com/news/wire-stories/2002/06/06052002/ap_47447.asp
http://www.daimlerchrysler.com/index_e.htm
Comment avez-vous
trouvé ce numéro ?
> Énergie éolienne
Envoyez-nous vos commentaires
et suggestions par courriel à
[email protected]
Merci.
Prochaine parution
Mardi 25 juin 2002
http://www.centrehelios.org
D’importants projets éoliens en branle à la Zilkha
La Zilkha Renewable energy a annoncé
récemment qu’elle compte construire en
2003 un parc éolien de 250 MW dans l’État
de Washington. Le parc de 100 à 150 éoliennes aurait une superficie de quatre
hectares.
La compagnie a également trois autres projets éoliens en développement aux ÉtatsUnis, soit un projet de 100 MW en
Pennsylvanie, un projet de 100 MW dans
l’État de New-York et un troisième projet en
Oklahoma, d’une puissance inconnue. La
compagnie compte également rénover un
parc éolien de 40 MW en Californie en remplacant les hélices existantes par de nouvelles hélices plus performantes. La Zilkha
compte à son actif la construction en 2001
d’un parc de 80 MW dans l’Iowa.
> Pour en savoir plus
http://www.zilkha.com/
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 7
Des hôtels cinq étoiles… en efficacité énergétique
Le programme ENERGY STAR certifie les
ampoules et appareils électroménagers qui
répondent à des normes d’efficacité énergétique. Le programme donne également aux
différents établissements la possibilité de
connaître leur consommation d’énergie et
de se comparer entre eux. Les hôtels qui obtiendront les meilleures scores recevront la
certification ENERGY STAR et pourront ainsi
montrer à leur clientèle que leurs établissements sont plus efficaces énergétiquement.
Si l’industrie améliorait son efficacité énergétique de 30%, un taux que fait miroiter
l’EPA, les économies se chiffreraient à près
de 1,5MM$US et les émissions de CO2 seraient réduites de six millions de tonnes annuellement. Déjà deux hôtels, le Courtyard
Indianapolis Capital et le Sheraton Boston,
ont reçu la certification ENERGY STAR pour
leur performance énergétique supérieure.
25 juin 2002
Sommaire
> Efficacité énergétique
L’Agence de protection de l’environnement
américaine (EPA) vient d’élargir son programme de cotation de l’efficacité énergétique, ENERGY STAR, au secteur de l’hôtellerie. Pour la première fois et pour s’ajouter
aux autres sections du programme, les
hôtels pourront, à l’aide de ce programme,
comparer leurs performances énergétiques
entre eux sur une échelle nationale.
-
La Présidente de l’EPA Christine Whitman a
également annoncé il y a deux semaines
que l’Agence est présentement en train de
développer le programme ENERGY STAR
pour les usines d’assemblage automobile. Il
s’agira de la première initiative du genre
dans le secteur industriel.
Le programme ENERGY STAR est en
vigueur depuis 1992 et plus de 800 écoles et
édifices américains ont reçu la certification.
Selon l’EPA, les Étatsuniens auraient
économisé par l’entremise du programme
plus de 5MM$US en coûts d’énergie l’an
dernier, tout en réduisant les émissions polluantes équivalentes à 10 000 voitures.
Le Canada, par l’entremise de l’Office de
l’efficacité énergétique, promouvoit également ce programme ; plusieurs détaillants
offrent des appareils électroménagers, des
systèmes de chauffage et de climatisation,
des appareils électroniques de consommation, de l’équipement de bureau et certains
appareils d’éclairage ou de signalisation qui
répondent aux normes écoénergétiques
d’ENERGY STAR.
> Pour en savoir plus
http://www.epa.gov/epahome/newsroom.htm
http://oee.nrcan.gc.ca/energystar/francais/index.html
> Des hôtels cinq étoiles… en efficacité
énergétique
1
> Le Lac Ontario, plus grand climatiseur
commercial au monde
1
> EN PRIMEUR
La CCE veut plus d'énergie renouvelable
2
> Énergie éolienne et efficacité énergétique :
Hydro-Québec devra faire plus
3
> La Caroline du nord s'attaque à la pollution
des centrales au charbon
3
> L’Ontario inclut de nouvelles mesures sur la
qualité de l'air
4
> L'aménagement « intelligent » réduit le
recours à l'automobile
4
> Le monde se prépare pour un système
économique à l'hydrogène
4
> L'éthanol remplace peu à peu le MTBE en
Californie
5
> Kyoto aurait un impact positif sur la
compétitivité canadienne
5
> Le Canada mise sur le développement de
petites turbines éoliennes
6
> De grandes corporations s'alimentent à
l'énergie verte
6
> Climatisation
Le Lac Ontario, plus grand climatiseur commercial au monde
La Enwave District Energy a annoncé la
semaine dernière qu’elle offrira aux édifices
du centre-ville de Toronto un système de climatisation qui utilisera les eaux du Lac
Ontario comme agent de refroidissement.
Enwave compte offrir de la climatistion à ses
clients d’ici 2004, et pourrait produire 52 000
tonnes de refroidissement à l’heure (147
MWth), assez pour climatiser une centaine
de tours à bureaux ou 20 millions de pieds
carrés de surface. Le projet pourra répondre
à 40% de la demande en climatisation du
centre-ville torontois. Il s’agira du plus grand
projet du genre au monde.
http://www.centrehelios.org
Ce type de système de climatisation, qui
soutire de l’eau pour refroidir les bâtiments,
se veut une alternative écologique aux systèmes de climatisation conventionnels qui
utilisent des quantités importantes d’énergie
et de chlorofluorocarbones (CFC). En effet,
ce système consommera 75% moins d’énergie, n’utilisera pas de CFC, réduira les
émissions de CO2 de 40 000 tonnes par
année – l’équivalent de 5 000 voitures, et
réduira les émissions de NOx de 70 tonnes
par année et de SO2 de 176 tonnes par
année.
L’énergie en chiffres
Coût de la facture d’électricité
annuelle des hôtels américains :
5 MM$
Économies d’énergie réalisées
aux É.U. via le programme
ENERGY STAR en 2001 :
5 MM$
(Suite en page 2)
1
25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7
En primeur
Le Secrétariat de la CCE veut plus d'énergie renouvelable
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
Revenu Québec. Tout don versé au Centre est
déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN
Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY
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ISSN 1703-1451
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
http://www.centrehelios.org
Le Secrétariat de la Commission de le sol. Aux États-Unis, le secteur de l’électricoopération environnementale (CCE) de cité est à l’origine de 25% des émissions
l’ALÉNA vient de publier son rapport sur les atmosphériques de NOx, de 70% des émisrépercussions environnementales du mar- sions de SO2, de 25% des émissions de
ché nord-américain de l’électricité et recom- mercure et de 35% des émissions de CO2.
mande une série de mesures pour favoriser De plus, on prévoit que, de 2000 à 2009, la
le développedemande en éDépenses réelles et prévues
ment d’énergies
lectricité augen efficacité énergétique 1990-99 (USA)
renouvelables
mentera
de
dans les trois
14% au Canapays membres.
da, de 66% au
Le rapport, intiMexique et de
tulé Les possi21% aux Étatsbilités et les
Unis.
défis environnementaux liés au
Devant ce conmarché nordstat, le Conseil
américain
de
consultatif
l’électricité en
recommande
évolution, a été
que des incitadirigé par un
tifs commerciConseil consulaux et financiers
tatif des trois
soient
offerts
er
Source : Centre Hélios, repris dans le 1 document
pays
de
pour
promouvoir
de référence du rapport de la CCE.
l’ALÉNA et est
la
mise
en
accompagné d’une dizaine de documents valeur et l’utilisation de sources d’énergie
de référence.
renouvelable. Le rapport mentionne en
outre que les programmes d’économie
Le rapport indique notamment que la déré- d’énergie et d’efficacité énergétique doivent
glementation des marchés de l’électricité s’accompagner de politiques de soutien et
aurait causé une réduction des dépenses de mesures incitatives pour faciliter la gesen efficacité énergétique chez les produc- tion de l’offre de manière écologique. De
teurs de 42% entre 1995 et 1999, soit de plus, le Conseil recommande la création
2,4MM$US à 1,4MM$US. La déréglemen- d’un fonds nord-américain visant à promoutation augmente les risques et l’incertitude voir l’adoption des technologies de réducassociés aux investissements en efficacité tion de la pollution les plus efficaces et des
énergétique, ce qui a pour conséquence pratiques exemplaires dans les domaines
évidente la réduction de ces dits investisse- de l’efficacité énergétique et de l’économie
ments. Selon Janine Ferretti, directrice d’énergie, et ce, dans les trois pays sigénérale de la CCE, il importe de minimiser gnataires de l’ALÉNA.
ces risques et incertitudes de manière à ce
que les comportements et choix des entre- Après avoir pris connaissance du rapport,
prises soient conséquents avec les objectifs les ministres de l’environnement des trois
environnementaux.
pays ont convenu de prendre des mesures
qui ont principalement pour but de pourDe plus, parmi tous les secteurs industriels suivre les études sur la qualité de l’air, sur
confondus, ce sont les centrales électriques les mécanismes de réduction de la polluqui ont affiché les plus importants rejets de tion, y compris les systèmes d’échange de
substances toxiques en 1999 en Amérique droits d’émissions, et sur les différents
du Nord, soit plus de 450 000 tonnes de aspects des énergies renouvelables.
polluants rejetés dans l’air, dans l’eau et sur
> Pour en savoir plus
http://www.cec.org/news/details/index.cfm?varlan=english&ID=2483
http://www.cec.org/pubs_docs/documents/index.cfm?ID=842
(Suite de la page 1)
Le projet a été appuyé par l’Association pulmonaire de l’Ontario et la Fédération canadienne des municipalités qui associent cette
initiative à une amélioration de la qualité de
l’air et à des bénéfices pour la santé de la
population de Toronto, qui souffre chaque
été des épisodes de smog créés par les
émissions des centrales thermiques requises pour répondre à la demande en climatisation de la ville.
> Pour en savoir plus
http://www.enwave.com/enwave/news.asp?ReleaseID=17
http://www.enwave.com/enwave/technology.asp
2
25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7
L’énergie en chiffres
> Énergie éolienne et efficacité énergétique
Hydro-Québec devra faire plus
Le gouvernement du Québec a adopté la
semaine dernière le Plan stratégique 20022006 d’Hydro-Québec, avec toutefois d’importantes modifications qui exigeront notamment que la société d’État achète 100 MW
d’énergie éolienne par année sur dix ans et
double sa cible d’efficacité énergétique.
Comme le rapportait Enjeux-ÉNERGIE le 15
mai dernier (voir vol. 1, no4), la ministre
déléguée à l’Énergie, Madame Rita DionneMarsolais, avait fait part de sa volonté d’imposer à Hydro-Québec une quote-part éolienne de 100 MW/an sur dix ans. Il s’agissait
de deux fois la quantité proposée par HydroQuébec dans son Plan stratégique 20022006 initial, déposé pour approbation en
novembre 2001. L’engagement d’achat de
1000 MW sur les prochains dix ans, maintenant retenu formellement par le gouvernement, est l’aboutissement de plusieurs
années d’efforts au Ministère servant notamment à étudier les vents, à vérifier les capacités de transport d’électricité et à choisir le
meilleur instrument économique ou politique
pour favoriser le développement du potentiel
éolien québécois. Selon Madame DionneMarsolais, cette nouvelle quote-part majorée
a pour but d’obtenir une masse critique qui
devra susciter l’intérêt pour des investissements dans cette filière.
La responsabilité de l’achat de cette énergie
serait toutefois confiée à HQ-Production
(« HQ-P ») et non à HQ-Distribution (« HQD »), l’entité réglementée pour laquelle la loi
prévoit pourtant la possibilité d’une telle
quote-part. Or, si la Régie de l’énergie peut
veiller au respect de l’engagement s’il était
confié à HQ-D, elle n’a aucun pouvoir sur
HQ-P. Ainsi, à défaut d’un mécanisme supplémentaire, le respect de la quote-part
dépendra de la vigilance et de la volonté des
pouvoirs politiques au cours des dix
prochaines années.
Par ailleurs, le Plan stratégique inclut une
disposition qui demande à Hydro-Québec
de presque doubler sa cible d’efficacité
énergétique proposée , soit de 0,4 TWh à
0,7 TWh par année. Cette nouvelle cible, qui
représente 0,5% de la demande québécoise
en 2001, est tout de même inférieure aux
engagements passés de l’entreprise. C’est
donc à l’automne qu’Hydro-Québec devra
soumettre pour approbation à la Régie de
l’Énergie cette nouvelle cible, que la Régie
pourra modifier de nouveau. Soulignons que
depuis un an, Hydro-Québec a avancé
devant la Régie de l’Énergie qu’il serait
irréaliste de compter sur plus que 0,4 TWh
par année ; elle s’est maintenant révisée en
affirmant que 0,7 était aussi possible.
> Pour en savoir plus
http://www.ledevoir.com/2002/06/21/4090.html
> Qualité de l’air
La Caroline du nord s'attaque à la pollution des centrales
au charbon
Le Gouverneur de la Caroline du nord Mike
Easley a annoncé la semaine dernière qu’il
mettra en vigueur un projet de loi, connu
comme le « Clean Smokestacks Bill », qui
réduira de façon significative les émissions
polluantes des centrales au charbon.
Le projet, qui deviendra loi sous peu, inclut
un incitatif financier, soit un gel des tarifs offerts aux consommateurs par le producteur
d’électricité, en échange de réduction d’émissions de polluants atmosphériques, notamment des oxydes d’azote et du dioxyde
de soufre. Puisqu’on prévoyait que les prix
de l’électricité allaient baisser prochainement, le gel garanti pour cinq ans permettra
aux producteurs de financer la conversion à
des équipements anti-pollution.
Plus particulièrement, la loi exigerait une
réduction de 78% des émissions de NOx
d’ici 2009 et de 74% des émission de SO2
d’ici 2013 (par rapport aux niveaux de 1998).
Ces polluants sont des précurseurs importants de l’ozone troposphérique, des particules et des pluies acides, qui eux sont
directement reliés à la mortalité prématurée
chez les humains, l’asthme, la contamination des cours d’eau et des sols et les problèmes de santé chez les animaux. Par
ailleurs, on prévoit que la technologie qui
devra être utilisée pour atteindre l’objectif de
réduction du SO2 aura également comme
impact de réduire de moitié les émissions de
mercure, un métal lourd qui figure sur les
listes de substances toxiques américaine et
canadienne.
Les deux entreprises touchées par cette
mesure sont la Duke Energy et la Progress
Energy qui comptent 14 centrales au charbon dans cet état, générant une puissance
totale de plus de 12 000 MW.
Demande en climatisation
du centre-ville torontois visée
par le projet Enwave :
40 % ou 100 édifices
(éq. 26 000 maisons)
Économies d’énergie
avec le système Enwave :
75 %
Réductions d’émissions
potentielles par le projet Enwave :
CO2 : 40 000 tonnes/an
SO2 : 176 tonnes/an
NOx : 70 tonnes/an
En leurs mots
«
Utiliser l’énergie verte pour
réduire notre impact sur l’environnement est au premier plan
de la vision de Kinko. Acheter de
l’énergie verte a un véritable
impact dans un domaine qui est
important pour nos clients et notre
équipe.
Gary Kusin,
PDG de Kinko
»
L’énergie en chiffres
Réductions obligatoires
des émissions des centrales au
charbon en Caroline du Nord…
SO2: 74 %
NOx : 78 %
Puissance électrique visée :
12 500 MW
> Pour en savoir plus
http://www.ncgov.com/xml/GOV_061802.asp
http://biz.yahoo.com/rc/020619/utilities_emissions_1.html
http://www.centrehelios.org
3
25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7
L’énergie en chiffres
Selon le nouveau budget ontarien...
Montant de l’exemption
de la taxe pour le biodiésel :
14,3 cents/litre
Investissement dans les transports en commun :
193 M$
«
En leurs mots
Les opposants du Protocole
de Kyoto parlent beaucoup
de compétitivité mais ils utilisent
cette expression dans son sens
étroit. Kyoto est un bonne nouvelle
pour l’économie du Canada parce
qu’il stimulera l’efficacité, l’innovation et les occasions d’affaires.
Marlo Reynolds,
Pembina Institute
»
L’énergie en chiffres
Plan stratégique d'Hydro-Québec
2002-2006 :
Cible d'efficacité énergétique :
0,7 TWh ou 0,5% de la demande
Achats d'énergie éolienne requis:
100 MW/an x 10 ans
Puissance mondiale d'énergie
éolienne ajoutée en 2001:
6 000 MW
Puissance mondiale
actuelle d'énergie éolienne :
> 24 000 MW
http://www.centrehelios.org
> Qualité de l’air
L’Ontario inclut de nouvelles mesures sur la qualité de l'air
Le Ministère des Finances de l’Ontario a
annoncé la semaine dernière son nouveau
budget qui compte une série de mesures
pour protéger la qualité de l’air et de l’eau.
s’applique déjà aux véhicules fonctionnant
avec carburants de substitution. Il propose
aussi d’accorder une exemption de la taxe
de 14,3 cents le litre accordée au biodiesel.
En ce qui a trait à la qualité de l’air, une partie du plan de la province consiste à réduire
le smog et les émissions polluantes sur les
routes de l’Ontario. Le programme Air pur
Ontario prendra de l’expansion en juillet
2002 et s’étendra à toute la zone de smog
du Sud de l’Ontario.
De plus, le gouvernement met de l’avant un
Plan d’investissement dans les transports en
commun de 193M$, qui prévoit l’expansion
et l’amélioration du réseau, ainsi que le
renouvellement des parcs d’autobus municipaux.
Le gouvernement crée aussi des incitatifs
pour le recours à des technologies novatrices et à des formes de carburants renouvelables. La province propose que les camionnettes et les utilitaires sport hybrides
(essence/électricité) bénéficient également
de la remise de la taxe de vente au détail qui
La province a également établi de nouvelles
limites sur les polluants de l’air et un programme d’échange de droits d’émission
pour le secteur de l’électricité, qui réduira les
rejets de polluants. En outre, le gouvernement exige que la centrale électrique
Lakeview cesse d’utiliser du charbon d’ici le
30 avril 2005.
> Pour en savoir plus
http://www.ontfinance2.com/bud02e/htm/environment.htm
> Développement urbain
L'aménagement « intelligent » réduit le recours à l'automobile
Des chercheurs du Natural Resources
Defense Council (NRDC) ont publié dans la
revue britannique « Transportation Planning
and Technology » les résultats d’une étude
portant sur plus de 3 000 quartiers dans les
zones métropolitaines de San Francisco,
Los Angeles et Chicago. L’étude démontre,
pour la première fois, qu’un meilleur aménagement urbain – tel que mesuré par un
indicateur d’efficacité géographique (« location efficiency ») - permet de réduire l’utilisation de l’automobile. L’étude souligne en fait
que les villes les plus efficaces ressemblent
aux villes de nos grand-parents, conçues
avant que l’automobile ne domine le zonage
et l’aménagement des systèmes de transport.
L’impact réel du mode de développement
urbain sur l’utilisation de l’automobile a été
longtemps remis en cause par les urbanistes eux-même, faute de preuves. Mais
les preuves deviennent de jour en jour plus
probantes. Ainsi, dans un lotissement urbain
bien conçu - c’est à dire un quartier densé-
ment peuplé, accessible au transport en
commun et bien aménagé pour les cyclistes
et les piétons - on utilise moins sa voiture ou
on s’en passe tout simplement. L’air qu’on
respire est moins pollué et les espaces verts
sont plus nombreux.
De plus, dans une ville comme Chicago par
exemple, si on économise en frais de transport, les banques nous considèrent sous un
jour meilleur. En effet, un programme novateur d’ « hypothèque préférentielle basée sur
l’efficacité géographique », le location efficient mortgage, a été mis en place dans
cette ville. Les banques qui participent à ce
programme intègrent dans le calcul du prêt
hypothécaire d’un acheteur les économies
en frais de transport estimées par un
emplacement géographique efficace. Ainsi,
un acheteur potentiel obtiendra un prêt plus
élevé ainsi que de meilleures conditions si
l’emplacement de sa nouvelle résidence lui
permettra de réduire ses déplacements en
automobile.
> Pour en savoir plus
http://www.nrdc.org/media/default.asp#0610smartgrowth
http://locationefficiency.com/
> Piles à hydrogène
Le monde se prépare pour un système économique à l'hydrogène
C’est à Montréal que s’est tenue des 10 au
13 juin derniers la 14e Conférence mondiale
de l’hydrogène énergétique, où se sont
présentés plus de 1000 acteurs du monde
de l’hydrogène. La conférence, organisée
par la Canadian Hydrogen Association, la
National Hydrogen Association des ÉtatsUnis et la International Association for
4
25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7
L’énergie en chiffres
Hydrogren Energy, a dévoilé plusieurs nou- iées telles que le gaz naturel, le méthanol ou
velles recherches mondiales sur l’hy- par électrolyse de l’eau et éliminer les émisdrogène, qui ont porté autant sur les sions polluantes au niveau de la pile.
avancées et les défis technologiques que Cependant, la production d’hydrogène - en
sur les enjeux politiques et réglementaires amont de la pile - n’est pas nécessairement
associés à la transition de nos sources d’é- un procédé sans pollution puisque cela
nergie conventionnelles vers les piles à dépend de la source. Par exemple, extraire
hydrogène. Plusieurs applications de la pile l’hydrogène par électrolyse de l’eau à l’aide
à hydrogène encore à l’étape expérimentale d’électricité de centrales thermiques générera des émissions
ont
aussi
été
de CO2. De même,
exposées lors de la
conférence, telles
extraire l’hydrogène
que la BMW à
directement
de
moteur
propulsé
l’essence
libère,
par hydrogène lisinon des polluants,
quide,
la
Ford
une quantité non
Focus FCV et les
négligeable de gaz
systèmes énergéà effet de serre.
tiques stationnaires
Selon un récent
source : www.bmwworld.com
de Stuart Energy.
rapport
de
la
Pembina Institute, sur une base de « cycle
Par ailleurs un rapport de Piles à com- de vie », les systèmes de piles à hydrogène
bustible Canada et de la Pricewaterhou- qui extraient l’hydrogène de l’électrolyse de
seCoopers, rendu public quelques jours l’eau à l’aide d’énergie renouvelable démonavant la conférence, indiquait que le Canada trent le meilleur potentiel pour minimiser les
devrait se doter d’une stratégie nationale impacts environnementaux et sociaux.
pour rester compétitif dans le monde de
l’hydrogène. Le rapport avance que ce Les piles à hydrogène pourraient représensecteur technologique pourrait générer une ter une révolution dans le monde de l’écroissance économique de 46MM$ par nergie puisqu’elles offrent un rendement et
année d’ici 2011 et créer plus de 140 000 une efficacité largement supérieures aux
emplois.
moteurs à combustion, ainsi que la
promesse d’une décentralisation de la proL’hydrogène peut provenir de sources var- duction d’électricité.
> Pour en savoir plus
http://www.hydrogen2002.com/indexf.html
http://www.fuelcellscanada.ca/french/press3.html
http://www.pembina.org/
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Kyoto aurait un impact positif sur la compétitivité canadienne
C’est lors des deux dernières semaines que
des consultations du gouvernement fédéral
se sont tenues sur les différentes options qui
s’offrent au Canada pour ratifier le Protocole
de Kyoto. Le Canada, qui maintient toujours
son objectif formel de ratifier le Protocole
d’ici la fin de l’année, fait face à des enjeux
importants lorsque sont considérées des
réductions de gaz à effet de serre (GES)
telles que celles exigées par le Protocole.
Les coûts économiques de ratifier Kyoto, et
notamment les impacts sur la compétitivité
de nos entreprises, sont au centre des
préoccupations.
Dans un rapport publié à l’aube des consultations, le Pembina Institute, basé en
Alberta, conclut que les préoccupations pour
la compétitivité ont été sur-estimées. En
effet, le rapport souligne plutôt cinq points
principaux qui donnent raison de croire que
Kyoto favoriserait la compétitivité des entreprises canadiennes.
http://www.centrehelios.org
Premièrement, une stratégie de réduction
de GES inciterait les entreprises à devenir
plus efficaces et donc plus compétitives sur
le marché international. Ensuite, en ce qui a
trait à l’équité, les gouvernements peuvent
développer des politiques flexibles qui éviteraient de favoriser certaines entreprises
aux dépens des autres, par exemple par l’utilisation de systèmes de permis échangeables, de quotas d’énergie renouvelable
et de normes d’efficacité des carburants.
Troisièmement, les entreprises qui augmentent leur efficacité et réduisent leurs
émissions de GES deviennent plus compétitives, comme le démontre le cas de la British
Petroleum qui a atteint son objectif
ambitieux de réduction de GES, et ce 10 ans
en avance.
Quatrièmement, des occasions d’affaires
importantes sont créées par le processus de
Kyoto. Les entreprises innovatrices telles
que la Vision Quest (éolien), Ballard (piles à
Production de l’additif MTBE
requise pour l’essence vendue
par Shell en Californie…
En 2001 :
~ 5 500 000 barils
En 2003 :
0 baril
> Tr a n s p o r ts
L'éthanol remplace peu à peu
le MTBE en Californie
Dans un effort pour éliminer l’utilisation de
l’oxyde de tert-butyle et de méthyle
(« MTBE ») dans l’essence, les plus
grosses pétrolières qui alimentent la
Californie font de plus en plus une transition vers l’éthanol, qui peut servir de substitut au MTBE. C’est la Shell Oil Products
qui a annoncé récemment qu’elle ferait
une transition complète vers l’éthanol d’ici
la fin de l’année.
La British Petroleum (BP), le plus important fournisseur d’essence de l’état, a déjà
annoncé le mois dernier sa transition vers
l’éthanol. La Phillips Petroleum quant à
elle mélange déjà plus de 80% de ses
essences avec de l’éthanol. Ensemble,
Shell, BP et Phillips détiennent 55% du
marché de l’essence dans cet état.
Le MTBE, une substance cancérigène
pour les animaux et une source de pollution des nappes phréatiques, est un additif qui augmente l’oxygénation du mélange
et permet une combustion plus propre.
L’élimination complète de son utilisation
est exigée pour le 31 décembre 2003. La
date avait été préalablement fixée pour la
fin de 2002, mais a été repoussée d’un an
par le Gouverneur qui prévoyait que l’offre
pour l’éthanol serait trop basse. Shell est
cependant confiant que la suffisance de
l’offre sera adéquate et entend respecter
son échéancier initial de remplacement du
MTBE par l’éthanol, tout comme la BP. Ils
devanceront ainsi d’un an la date buttoir
officielle d’élimination de l’additif.
> Pour en savoir plus
http://www.enn.com/news/wire-stories/2002/06/06132002/reu_47538.asp
http://www.ethanolrfa.org/pr020612.html
5
25 juin 2002 - vol. 1 - n° 7
«
En leurs mots
Ces petites turbines répondent aux besoins d’un important créneau du marché au
Canada, en offrant une source
d’électricité fiable, économique et
complémentaire aux coûteuses
génératrices diesel dans nos collectivités éloignées. En domestiquant
le vent, nous produirons une
énergie propre et renouvelable qui
peut contribuer à réduire jusqu’à
50% les émissions de gaz à effet
de serre associées aux génératrices diesel.
»
Joe McGuire,
Député fédéral de la circonscription
d’Egmont (Île-du-Prince-Édouard)
L’énergie en chiffres
Achat d’énergie éolienne
par IBM au Minnesota
et au Texas :
5,4 millions de kWh/an
Achat supplémentaire
d’énergie verte par Kinko :
4,2 millions de kWh/an
hydrogène) et Iogen (bioéthanol) sont des
chefs de file de l’industrie mais ne réalisent
pas leur plein potentiel tant que le Canada
hésite à ratifier Kyoto. Enfin, les marchés financiers récompensent les chefs de file de
l’environnement, ce qui augmente leur com-
pétitivité. Le dernier numéro d’EnjeuxÉNERGIE rapportait en effet que les leaders
environnementaux dans le secteur de la production électrique offraient des rendements
supérieurs à leurs actionnaires.
> Pour en savoir plus
http://www.pembina.org/
> Énergie éolienne
Le Canada mise sur le développement de petites éoliennes
Le Canada a lancé la semaine dernière la
phase d’essai et de mise au point de 2 petites turbines éoliennes au terrain d’essais éoliens de l’Atlantique, une installation nationale située à North Cape, à l’extrémité nord
de l’Île-du-Prince-Édouard.
La société Vergnet Canada, établie en
Ontario, procède actuellement à la construction de deux turbines expérimentales canadiennes (10 et 60 kW). Basés sur une technologie de la société française Vergnet S.A.,
ces modèles seront spécialement adaptés
grâce à des composantes canadiennes pour
pouvoir résister au rigoureux climat canadien, avec ses forts vents et ses températures allant de -40 à +40°C. Les petites turbines canadiennes seront de 15 à 20%
moins dispendieuses que les produits
étrangers équivalents et elles pourraient
remplir sur le marché mondial un créneau
dans le domaine des sources d’énergie pour
les endroits isolés ou les milieux agricoles.
Ces petites turbines veulent répondre aux
besoins d’un important créneau du marché
au Canada, en offrant une source d’électricité fiable, économique et complémentaire
aux coûteuses génératrices diesel dans nos
collectivités éloignées. Ceci pourrait se
traduire par une réduction de 50% des
émissions de gaz à effet de serre associées
aux génératrices diesel.
Le gouvernement du Canada contribue pour
plus d’un million de dollars à ce projet. On
retrouve également à North Cape un parc
d’éoliennes commerciales dont le gouvernement aide à en assurer la rentabilité grâce à
son engagement d’acheter pour 4,5M$ d’énergie éolienne sur dix ans.
De plus, Ressources naturelles Canada a
annoncé récemment les détails de l’engagement de 260 millions de dollars du gouvernement, prévu dans le budget de 2001, visant à exploiter l’énergie éolienne pour produire de l’électricité. Le programme Encouragement à la production d’énergie éolienne
vise à appuyer la production et le déploiement de l’énergie éolienne au Canada.
> Pour en savoir plus
http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200276f.htm
> Énergies vertes
De grandes corporations s'alimentent à l'énergie verte
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Prochaine parution
Mardi, 9 juillet 2002
http://www.centrehelios.org
Quatre grandes entreprises membres du
Green Power Market Development Group
ont annoncé récemment l’implantation de
leurs projets d’énergie verte, dans le cadre
de leurs engagements face à ce groupe qui
s’est fixé comme objectif de créer des
marchés corporatifs pour l’énergie verte.
Ainsi depuis janvier 2001, quatre importantes initiatives ont eu lieu. General Motors,
qui utilise déjà comme source d’énergie le
méthane issu de sites d’enfouissement de
déchets, s’est engagé à en acheter suffisamment pour produire 8 millions de kWh
supplémentaires dans ses installations du
Michigan. IBM a choisi d’acheter annuellement 5,4 millions de kWh d’énergie éolienne
au Minnesota et au Texas. Johnson & Johnson a installé des systèmes photovoltaïques
sur le toit de trois de ses usines, permettant
une production de 350 kW. Enfin, la Kinko
s’est engagée à augmenter ses achats d’énergie verte de 4,2 millions kWh par année,
provenant de l’énergie éolienne, de sites
d’enfouissement, de systèmes géothermiques et de petites centrales hydroélectriques. La compagnie entend également acheter des certificats verts ou «green tags».
Les membres du groupe incluent les quatre
entreprises mentionnées ci-haut ainsi que
Alcoa, Cargill Dow LLC, Delphi, DuPont,
Interface, et Pitney Bowes ; ensemble ces
compagnies comptent maintenant plus de
50 installations d’énergie verte dans 12
États américains. Le groupe est chapeauté
par le World Resources Institute et vise
l’achat de 1 000 MW d’énergie verte à prix
compétitif pour ses membres d’ici 2010.
> Pour en savoir plus
http://www.wri.org/wri/press/gp_purchase.html
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 8
-
9 juillet 2002
Sommaire
> Qualité de l’air
Un comité du Sénat étatsunien adopte un projet de loi sur les
centrales électriques
C’est par un vote serré de 10 à 9 qu’un
comité clé du Sénat des États-Unis a adopté un ambitieux projet de loi, le Clean Power
Act, visant des réductions importantes de
polluants atmosphériques et de CO2 provenant de centrales électriques, largement
alimentées au charbon dans ce pays.
droit » d’émettre de 10 à 100 fois plus de
NOx et de SO2 que les centrales modernes.
Ainsi, selon le projet de loi, toute centrale
devra se conformer aux nouvelles normes
d’ici la date la plus repoussée entre l’année
2013 et celle de son 40ème anniversaire de
mise en service.
La mesure, mise de l’avant par le Sénateur
indépendant James M. Jeffords, exigerait
que les centrales réduisent leurs émissions
de SO2 et de NOx de 75%, celles de mercure de 90% et celles de CO2 de 24%. Les
centrales électriques sont les plus importants émetteurs de ces gaz au pays et rejettent par année 6 millions de tonnes de NOx,
13 millions de tonnes de SO2, 2 milliards de
tonnes de CO2 et 52 tonnes de mercure.
Un système interne de permis d’émissions
échangeables est inclus dans les outils qui
serviront à atteindre les objectifs de réduction au moindre coût. Ainsi les installations
incapables de réduire suffisamment leurs
émissions pourront acheter des crédits de
celles qui auront dépassé leurs objectifs. Ce
système s’appliquerait au SO2, aux NOx et
au CO2, mais pas au mercure.
> Un comité du Sénat étatsunien adopte un
projet de loi sur les centrales électriques
1
> Énergies vertes et carburants propres au
menu pour le Japon
1
> EN PRIMEUR
Une loi sur les GES passe en Califormie 2
> New York veut réduire ses émissions de
GES de 10% sous les niveaux de 1990
3
> La Chine lance un système pilote de permis
d’émissions échangeables
3
> La Californie veut plus d’énergies
décentralisées
4
> Les actionnaires écologiques plus nombreux
au sein des grandes entreprises
4
Le projet de loi sera maintenant soumis au
vote du Sénat dans son ensemble (100
membres). Rappellons que le Sénateur Jeffords, Républicain durant plus de 20 ans, est
devenu Indépendant l’an dernier pour s’opposer à ce qu’il qualifie de prise de contrôle
du Parti par des extrémistes. Ce faisant, il a
donné le contrôle du Sénat aux Démocrates
– soit 50 contre 49, généralement plus favorables aux mesures environnementales.
>23 000 compteurs «en temps réel» réduiront
la demande de pointe en électricité
5
> Pour en savoir plus
http://www.senate.gov/~epw/maj_pr_062702b.htm
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A58538-2002Jun27.html
> États-Unis : augmentation de 8% des
investissements en efficacité énergétique
6
> L’« île du silicone » veut verdir son parc
énergétique
6
Les dispositions de cette mesure diffèrent
de celles de l’initiative Clear Skies de l’Administration Bush qui ne propose aucune
réduction de CO2 et des réductions plus faibles pour les polluants. De plus, le projet de
loi du Sénateur s’appliquerait aux vieilles
centrales électriques jusqu’à présent exemptées de toute réglementation ou initiative aux É.-U. Celles-ci ont actuellement « le
> Baisse « involontaire » des émissions aux
États-Unis
5
> Nouveau programme incitatif d’efficacité énergétique pour les entreprises québécoises
5
> Énergies vertes
Énergies vertes et carburants propres au menu pour le Japon
Le Japon se prépare à un avenir énergétique nettement différent du passé, misant
davantage sur les énergies vertes, l’efficacité énergétique et les biocarburants. Le pays
se propose notamment d’accroître la proportion des énergies « nouvelles » de 0,5% à
3,0% d’ici 2010 en adoptant de nouvelles
politiques qui incluent des subventions de
démarrage et des obligations d’achat pour
les services publics d’électricité. Les politiques du pays concernant les énergies nouvelles témoignent de son engagement
vigoureux envers le Protocole de Kyoto, qu’il
a signé le 31 mai dernier.
Ces nouvelles politiques suscitent par ailleurs des demandes d’un plus large éventail
d’équipements relatifs à la production de
base et à l’exportation de nouveaux combustibles (surtout l’hydrogène), la reformulation/l’électrolyse, l’entreposage et l’avitaillement en carburant, les composantes de
piles à combustible et l’appareillage de conversion du diesel au gaz naturel.
Les fabricants automobiles du Japon sont
considérés comme les moteurs du
développement et de la commercialisation
de nouvelles technologies énergétiques
L’énergie en chiffres
Réductions d’émissions de
centrales électriques selon le
Clean Power Act :
SO2 : 75 %
NOx : 75 %
CO2 : 24 %
Mercure : 90 %
(Suite en page 2)
http://www.centrehelios.org
1
9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8
En primeur
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
Revenu Québec. Tout don versé au Centre est
déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN
Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY
ADRESSE
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Patrick Henn au (514) 849-1460.
Ce projet a été rendu
possible grâce à une
contribution du Fonds
d'action québécois pour
le développement
durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec.
Une loi sans précédent sur les GES passe l’Assemblée
californienne
La Californie est bien reconnue pour ses
mesures progressistes en matière de protection de l’environnement, lesquelles ont
tendance, vu l’ampleur du marché de l’État
de 35 millions, à se répercuter sur le reste
du continent nord-américain. Elle s’est
encore une fois démarquée de ses compatriotes étatsuniens la semaine dernière
lorsque l’Assemblée législative a voté en
faveur d’un projet de loi visant explicitement
la réduction des gaz à effet de serre (GES)
provenant des véhicules routiers.
Le projet, rapporté dans Enjeux-ÉNERGIE
(vol.1 no4), est maintenant entre les mains
du Gouverneur Davis qui s’est dit favorable
en principe à ce projet de loi mais qui se
donne encore une semaine pour y penser.
Le Gouverneur, en pleine campagne électorale, fait face à une opposition farouche
de l’industrie automobile.
pour faire les changements technologiques
et modifications nécessaires pour être conformes à la nouvelle réglementation.
Ces « standards d’économie d’essence »
pour véhicules auraient vraisemblablement
comme conséquence de rendre plus chère
la fabrication de certains véhicules comme
les VSU qui consomment beaucoup d’essence, au grand désarroi des fabricants qui
considèrent la mesure proposée comme
une taxe sur les véhicules à plus forte consommation. Les VSU, mini-fourgonnettes et
camions légers comptent pour environ 47%
des ventes de véhicules pour passagers en
Californie, une proportion qui a triplé dans
les 30 dernières années.
La Californie pourrait donc connaître, avec
cette mesure, une transition sans précédent
vers des voitures plus économiques et plus
écologiques. À l’aube des élections californiennes, cette mesure devient d’ailleurs un
des enjeux politiques les plus débattus de
l’État, sinon du pays, attirant par ailleurs des
appuis inattendus de personnalités telles
que John McCain,
Sénateur républicain et
prétendant
à
la
Présidence.
Un telle loi, si elle est adoptée, serait la première de son genre aux États-Unis. Elle
consisterait en une réglementation qui exigerait que l’Agence de réglementation de la
qualité de l’air (CARB)
adopte les règles requises pour atteindre les
réductions « maximales
atteignables » en émisLe secteur des transsions de GES. Ces
ports compte pour près
réductions, notamment
des deux tiers des éde CO2 et de N2O, s’apmissions de GES totapliqueraient autant aux
les de l’État, malgré le
automobiles qu’aux caLe RAV4 EV - source : www.toyota.com
fait qu’il compte le plus
mions légers, la catéimportant parc de voigorie qui inclut les
véhicules sport utilitaires (VSU). La régle- tures électriques, hybrides (essence/piles)
mentation pourrait être finalisée d’ici la fin et voitures à faibles émissions aux Étatsde 2005, et serait en vigueur dès le premier Unis. La Californie est d’ailleurs le seul État
janvier 2006. Cependant, un amendement où les consommateurs ont accès à un VSU
au projet de loi allouerait plus de temps aux électrique, le RAV4 EV de Toyota.
fabricants de voitures, soit jusqu’en 2009,
> Pour en savoir plus
http://www.boston.com/dailynews/183/economy/Landmark_emissions_measure_putP.shtml
http://www.environmentaldefense.org/pressrelease.cfm?ContentID=2166
(Suite de la page 1)
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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dans le pays. Ces entreprises font de gros
investissements dans des projets de carburant de remplacement, de gaz naturel ou de
véhicules hybrides depuis de nombreuses
années et, de ce fait, prévoient commercialiser prochainement des voitures à piles à
hydrogène.
Le gouvernement japonais accélère le passage aux nouvelles technologies énergétiques renouvelables par le financement
direct et le soutien d’organisations privées et
publiques qui en font la promotion, telles que
l’Organization for the Promotion of Low
Emission Vehicles, la Japan Electric Vehicle
Association et le Fuel Cell Commercialization Committee of Japan.
Le Japon a des projets ambitieux de nouvelles installations pour les piles à
hydrogène qui pourront générer 2 200 MW
d’ici 2010. Il se propose aussi d’avoir
2
9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8
En leurs mots
50 000 voitures à piles à hydrogène et
jusqu’à 10 millions de véhicules peu polluants en circulation la même année. De plus,
le marché japonais des piles à hydrogène se
chiffrerait à des milliards de dollars, l’accent
étant mis sur les produits portables pour
remplacer des batteries au lithium. La première génération de piles à hydrogène pour
les ordinateurs portatifs arrivera sur le
marché l’an prochain.
> Pour en savoir plus
http://198.103.104.42/canadexport/docs/active/view-e.asp?did=2145
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
New York veut réduire ses émissions de GES de 10% sous les
niveaux de 1990
Le Bureau de la planification énergétique de
New York a lancé récemment le plan énergétique pour l’État qui vise à guider les décisions gouvernementales et les actions des
entreprises en matière d’énergie pour les
prochains quatre ans. Le plan recommande
entre autre que les gaz à effet de serre
(GES) soient réduits de 5% sous les niveaux de 1990 d’ici 2010 et de 10% sous les
niveaux de 1990 d’ici 2020.
Le plan contient cinq objectifs généraux qui
font appel à la fiabilité de l’approvisionnement, à la croissance et la compétitivité
des secteurs de la production d’énergie et
des transports, à la diversité des sources, à
la protection de l’environnement et à l’équité
et la protection des consommateurs. En plus
de l’objectif de réduction de GES, le plan
inclut une série de recommandations et de
stratégies à long terme, et notamment : augmenter la capacité d’approvisionnement en
gaz naturel ; réduire l’intensité énergétique
de l’économie (PJ/PNB) de 25% sous les
niveaux de 1990 d’ici 2010 ; et à plus long
terme, augmenter l’utilisation des énergies
renouvelables de 50% d’ici 2020.
L’objectif de réduction de GES de l’État de
New York s’apparente à l’objectif de Kyoto
qui avait été proposé pour l’ensemble des
Etats-Unis, soit de 7% sous les niveaux de
1990. Cet État s’ajoute à la Californie qui se
lancera vraisemblablement dans des réductions importantes de GES, notamment par
un projet de loi sur les véhicules (voir notre
article EN PRIMEUR). Les Etats-Unis se
sont retirés du Protocole mais voient ainsi
ses deux États les plus puissants emprunter
un chemin parallèle à Kyoto.
Le plan énergétique de 1998 avait recommandé une série d’initiatives dont le programme Energy $mart, qui a permis dans
les trois dernières années la construction de
deux turbines éoliennes et a facilité, grâce à
un incitatif financier, le remplacement de 20
000 climatiseurs d’air inefficaces.
> Pour en savoir plus
http://www.nyserda.org/press/2002/june19_02.html
... sur la mesure concernant
les GES en Californie :
«
[Cette] mesure [de réduction
de GES des véhicules] aidera
à protéger l'environnement de la
Ca-lifornie et, en fait, du monde
entier.
- Herb Wesson,
Président de l'Assemblée
législative de la Californie
«
»
C'est rien de moins qu'une
guerre aux automobilistes.
Comment les gens pourront-ils
trouver un emploi s'ils n'ont pas de
voitures ?
»
- Tony Strickland,
Membre de l'Assemblée législative
de Californie
«
Cette mesure illustre qu'il est
possible de s'attaquer aux
changements climatiques. C'est le
début d'une nouvelle ère de conception de véhicules qui ne détruiront pas la planète.
»
- David Hawkins,
Natural Resources Defence Council
> Qualité de l’air
La Chine lance un système pilote de permis d’émissions
échangeables
Le ministère de l’environnement chinois
lancera en 2003 un système pilote de permis d’émissions échangeables (PEE) qui
visera à réduire les émissions de SO2 des
entreprises polluantes de sept régions fortement industrialisées du pays.
Le ministère allouera des quotas d’émissions aux entreprises participantes qui devront soit réduire leur émissions pour atteindre la limite fixée, soit acheter des crédits
d’autres entreprises pour compenser leur
« manque à gagner ». Le système est considéré comme un outil de gestion des émissions intéressant en ce sens qu’il permettra
la réduction des émissions sans pour autant
nuire à la croissance économique. Si le sys-
tème fonctionne avec succès, la Chine
lancera un système PEE national ayant
comme objectif de réduire les émissions de
SO2 de 10% sous les niveaux de 2000.
Le SO2 contribue significativement à la création des pluies acides, problème environnemental important en Chine. Ce gaz, émis
principalement par les centrales au charbon
dans ce pays, cause aussi des dommages
aux édifices et contribue à la création de sulphates et de particules néfastes à la santé.
Le système pilote a été conçu en partenariat avec le groupe américain Environmental
Defence, partenaire également dans le
développement du système PEE pour le
SO2 aux États-Unis.
> Pour en savoir plus
http://www.co2e.com/News/story.asp?StoryID=642
http://www.centrehelios.org
L’énergie en chiffres
Nombre de voitures à piles à
hydrogène au Japon en 2010 :
50 000
Selon le plan énergétique
de New York…
… ajout d'énergie renouvelable
d'ici 2020 : + 50 %
… réductions de GES
(par rapport à 1990) :
d'ici 2010: 5 %
d'ici 2020 : 10 %
3
9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8
En leurs mots
«
Ce projet de loi [sur les centrales électriques] lance un
message clair à l'administration
[américaine] que le Sénat veut
s'attaquer à la pollution de l'air et
aux changements climatiques.
Chaque jour qui passe sans qu'il y
ait une telle mesure est un jour où
la santé de la population s'aggrave,
où les forêts sont endommagées et
où la planète entière se réchauffe.
- James M. Jeffords,
Membre du Sénat étatsunien
»
L’énergie en chiffres
Appui des actionnaires
en faveur de résolutions
sur les changements climatiques…
…
…
…
…
en
en
en
en
1999:5,6 %
2000:7,5 %
2001:9,3 %
2002:18,3 %
> Énergies décentralisées
La Californie veut plus d’énergies décentralisées
Après une intense crise énergétique et pour
faire suite à l’annulation ou le retardement
de la construction d’une vingtaine de centrales électriques, la California Energy Commission (CEC) vient d’approuver un plan
stratégique visant à promouvoir
le développement des énergies
décentralisées dans l’État.
en général installés chez ou près des consommateurs eux-mêmes. L’énergie produite
peut servir de supplément ou de source principale tout en diminuant les risques de surcharger le réseau, surtout lors des heures
de pointe. Ces systèmes, qui
font des consommateurs des
auto-producteurs et qui introduisent une force concurrentielle sans précédent au marché de l’électricité, évitent aussi
le besoin de construire de nouvelles lignes de distribution tout
aussi coûteuses que controversées.
Le plan détaillé dresse le portrait des enjeux énergétiques
importants de la Californie et
souligne l’importance de développer des systèmes décentralisés d’énergie pour assurer un
Source : www.nrel.com
approvisionnement fiable et écologique. Le plan comprend une série d’ob- Les énergies décentralisées incluent des
jectifs à court, moyen et long terme qui de- systèmes d’énergie verte (solaire-PV,
vront s’accomplir d’ici 2020. À court terme, petites éoliennes, etc.) des systèmes therceux-ci incluent la création d’un groupe de miques avantageux sur le plan environcoordination sur les énergies décentrali- nemental (piles à hydrogène et microtursées, l’élaboration de campagnes d’informa- bines au gaz, en raison des opportunités de
tion et le développement d’instruments et in- co- et trigénération efficaces), ainsi que des
citatifs économiques pour promouvoir ces technologies traditionnelles très polluantes
énergies. Le plan exige aussi que soit établi (génératrices au diesel). Le défi des poliun objectif quant à la part de toute nouvelle tiques en matière d’énergie décentralisée
production qui devra revenir aux énergies est donc non seulement de franchir les
obstacles de marché à leur commercialisadécentralisées d’ici 2020.
tion, mais aussi de cibler les systèmes
Les systèmes d’énergie décentralisée pro- offrant des bénéfices tant économiques
duisent de l’électricité à petite échelle et sont qu’écologiques.
> Pour en savoir plus
http://www.energy.ca.gov/reports/2002-06-12_700-02-002.PDF
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Les actionnaires écologiques plus nombreux au sein des
grandes entreprises
«
En leurs mots
ExxonMobil pourrait être en
danger, et ses actionnaires
aussi, si la politique changeait
soudainement et exigeait l'augmentation de l'utilisation de sources renouvelables. La compagnie
pourrait aussi faire face à des
poursuites judiciaires associées
aux émissions de GES, similaires
aux recours collectifs envers les
compagnies de tabac.
»
- Patrick McGurn,
Directeur des services corporatifs
à l'Institutional Shareholder
Services
http://www.centrehelios.org
Les actionnaires soucieux des répercussions des changements climatiques sur la
valeur boursière de leurs entreprises sont de
plus en plus nombreux et ce, au sein de
grandes corporations comme la ExxonMobil.
En effet, les propositions d’actionnaires
visant une intervention sur les changements
climatiques ont été appuyées plus fortement
cette année lors des assemblées annuelles
de cinq grandes corporations. Selon le Interfaith Center on Corporate Responsibility, qui
propose la plupart de ces résolutions, le
niveau d’appui est passé de 9,3% en 2001 à
18,3% des votes des actionnaires en 2002.
Ces niveaux étaient encore plus inférieurs
en 1999 et en 2000, soit 5,6% et 7,5% respectivement. La plupart des résolutions portant sur les changements climatiques ont
demandé des inventaires publics d’émissions de gaz à effet de serre et des propositions pour réduire ces émissions. Les actionnaires de quatre grandes entreprises étatsuniennes ont voté à 20% et même 30% en
faveur de résolutions semblables. Un vote
de 20% est normalement considéré comme
significatif pour l’entreprise et devrait la
pousser à agir, même si ce n’est pas un vote
majoritaire. Par exemple, une résolution
« changements climatiques » a obtenu près
de 30% des voix à l’assemblée d’American
Standard, un manufacturier important en climatisation et plomberie, qui a annoncé qu’il
rendra public ses émissions de GES dès l’an
prochain.
Par ailleurs, à la dernière assemblée de
ExxonMobil, une résolution demandant à la
corporation d’évaluer le potentiel d’investissement en énergies renouvelables a
obtenu plus de 20% des voix, le double de
l’année précédente. Ce 20% représente
environ 55MM$US en actions à la bourse.
De plus, le Institutional Shareholder
Services (ISS), un groupe qui représente
950 investisseurs institutionnels, a proposé
des recommandations en faveur de la résolution présentée à la ExxonMobil, un des
4
9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8
L’énergie en chiffres
plus grands producteurs de pétrole aux
États-Unis. L’entreprise s’oppose au
Protocole de Kyoto et a refusé d’investir
dans les énergies renouvelables. Selon ISS,
ces positions rendent l’entreprise et ses
actionnaires vulnérables face aux changements d’un système économique qui s’oriente tranquillement mais sûrement vers les
énergies renouvelables et autres mesures
visant la protection de l’environnement.
> Pour en savoir plus
http://www1.caller.com/ccct/national_world_news/article/
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Baisse « involontaire » des émissions aux États-Unis
Les États-Unis en ont certainement surpris
plus d’un lorsqu’ils ont récemment annoncé
que le pays a connu une baisse de 1,1% des
émissions de CO2 en 2001. Cette baisse
d’émissions est la première depuis 1991 ;
les émissions ont augmenté en moyenne de
1,2% chaque année entre 1992 et 2000.
Cependant, cette baisse n’a pas été occasionnée par des actions visant spécifiquement la réduction de CO2, mais plutôt par le
résultat d’une croissance économique ralentie et un hiver plus chaud. En effet, la croissance économique s’est chiffrée à 1,2% en
2001 contrairement à plus de 4% l’année
précédente, et l’hiver plus doux a réduit la
demande pour le chauffage.
Ceci ne signifie pas que les É.-U. n’agissent
pas sur les changements climatiques. En effet, selon un rapport récent du Pembina Institute et du World Wildlife Fund, les É.-U.
surprennent encore par leurs initiatives de
réduction d’émissions, malgré le retrait de
l’administration Bush du Protocole de Kyoto.
Le rapport, intitulé A Comparison of Current
Government Action on Climate Change in
the U.S. and Canada compare les mesures
prises par plusieurs États américains tels
que le New Jersey, New York et la Californie,
avec celles prises par cinq provinces canadiennes émettant le plus de GES. Le rapport
compare aussi les programmes fédéraux sur
les GES des deux pays.
Sur la plupart des points, les É.-U. surpassent le Canada. Par exemple, trois États ont
établi des objectifs de réduction des émissions de CO2 par les centrales électriques ;
le Canada n’a pris aucune mesure semblable. Les É.-U. ont de l’avance quant aux
politiques visant à accroître la part de l’énergie renouvelable : 13 États ont des normes réglementaires d’énergie renouvelable
qui exigent des compagnies d’électricité de
s’approvisionner en partie de sources propres telles que le vent. BC Hydro et HydroQuébec ont de modestes exigences pour
augmenter la part d’électricité venant de
sources renouvelables à faible impact, mais
l’Ontario et l’Alberta n’en ont pas.
De plus, l’appui du Canada au transport en
commun est très faible en comparaison de
celui des É.-U. Au Canada, l’investissement
de capitaux était légèrement inférieur à un
milliard de dollars canadiens en 2000, alors
qu’il a été dépensé plus de deux milliards de
dollars américains dans la seule région de la
ville de New York. Enfin, les règlements
fédéraux prescrivent la récupération des gaz
de décharges dans tous les grands sites
d’enfouissement des É.-. Au Canada, on ne
trouve cette exigence qu’en Ontario, et le
Québec suivra sous peu, alors qu’en
Colombie-Britannique elle ne s’applique
qu’aux nouveaux sites d’enfouissement.
> Pour en savoir plus
http://www.eia.doe.gov/neic/press/press195.html
http://www.pembina.org/newsitem.asp?newsid=39&section
> Efficacité énergétique
Nouveau programme incitatif d’efficacité énergétique pour les
entreprises québécoises
Les propriétaires de bâtiments commerciaux
pourront bientôt bénéficier davantage de la
conception éconergétique de leurs bâtiments. En effet, Ressources naturelles
Canada (RNCan) et Gaz Métropolitain ont
annoncé récemment la signature d’une
entente visant à offrir des incitatifs financiers
pour appuyer la conception éconergétique
des bâtiments nouveaux ou faisant l’objet de
rénovations d’envergure.
http://www.centrehelios.org
Avec cette entente, les propriétaires de bâtiments dont la source d’énergie principale est
le gaz naturel recevront de Gaz
Métropolitain un incitatif financier équivalant
à 12¢ du mètre cube de gaz naturel
économisé, jusqu’à concurrence de 10 000$
par bâtiment. Gaz Métropolitain est le
troisième distributeur de gaz naturel au
Canada et dessert plus de 160 000 clients.
Californie :
Coût projeté du programme de
compteurs en temps réel :
58 $US / kW économisé
Coût du programme
Demand Response :
250 $US / kW économisé
> Efficacité énergétique
Vingt-trois mille compteurs
« en temps réel » réduiront la
demande de pointe en électricité
La California Energy Commission (CEC) a
rendu public les résultats de son premier
programme d’encouragement à l’installation de compteurs en « temps réel ». À
date, les distributeurs d’électricité de l’État
ont installé plus de 23 000 compteurs
chez les clients qui ont une demande de
200 kW ou plus lors des périodes de
pointe, et ce à un coût de 35M$US pour la
CEC. Les compteurs en temps réel peuvent permettre aux consommateurs de
réduire leur facture d’électricité et surtout
d’éviter des crises d’énergie lors des périodes à forte demande.
Ces compteurs contiennent des composantes électroniques qui permettent la
lecture à distance par le fournisseur qui
peut ensuite acheminer l’information au
service de facturation. Les consommateurs munis de ces compteurs peuvent
s’informer facilement sur leur consommation et ainsi réagir en réduisant leur
demande, créant ainsi des économies et
évitant des pannes de courant.
La CEC estime dans son rapport que la
première année du programme (20012002) réduira la demande de pointe à un
coût relativement bas. En effet, le programme au coût total de 35M$US devrait
réduire la demande de pointe de 600 MW,
ce qui se traduit par un ratio de 58$US
pour chaque kW économisé. En comparaison, un autre programme d’efficacité
énergétique financé par la CEC, le
Demand Response Program, offre des
incitatifs aux clients de l’ordre de 250$US
par kW économisé.
>Pour en savoir plus
http://www.energy.ca.gov/reports/2002-06-27_400-02-004F.PDF
5
9 juillet 2002 - vol. 1 - n° 8
«
En leurs mots
Ce plan énergétique [de New
York] reconnaît les liens
intimes qui existent entre l'énergie, l'environnement et la croissance économique du monde d'aujourd'hui. Répondre à nos besoins
en énergie est un grand défi pour
nous puisque la plupart de notre
énergie est importée. Nous avons
un rôle crucial à jouer pour assurer
nos besoins futures en énergie, et
ce plan représente un cadre qui
nous permettra de faire ça de
façon raisonnable et équilibré.
- William M. Flynn,
Président du New York State
Energy Planning Board
»
L’énergie en chiffres
Incitatif versé par
Gaz Métropolitain/RNCan
pour réductions de gaz naturel :
0,12$ / m3 économisé
Cet incitatif s’ajoute à celui du Programme
d’encouragement pour les bâtiments commerciaux (PEBC) de RNCan, mis sur pied
en 1998, qui vise l’intégration de caractéristiques éconergétiques dans la conception
de nouveaux bâtiments commerciaux et
institutionnels. Les propriétaires de bâtiments peuvent recevoir un remboursement
jusqu’à concurrence de 60 000 $ par l’entremise de ce programme, équivalant à leurs
frais de conception ou à deux fois les
économies d’énergie réalisées, selon le
montant le moins élevé. Pour être admissibles au PEBC, les demandeurs doivent
montrer que l’efficacité énergétique du bâtiment proposé sera d’au moins 25% supérieure à celle des bâtiments construits
conformément aux exigences du Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments.
> Pour en savoir plus
http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/200281f.htm
http://cbip.nrcan.gc.ca/pebc.htm
> Efficacité énergétique
Un comité de la Chambre étatsunienne augmente de 8% les
investissements en efficacité énergétique
Le Département de l’énergie américain
(DOE) pourrait bénéficier l’an prochain
d’une augmentation de 8% dans son budget
pour l’efficacité énergétique, pour ainsi
passer de 913M$US à 985M$US. C’est du
moins ce que propose le sous-comité de la
Chambre des représentants chargé de l’attribution de ces crédits (House Interior
Appropriations Subcommittee).
Le sous-comité se fonde sur des résultats
de recherche éloquents : chaque dollar
investi en efficacité énergétique par le DOE
génère entre 4$ et 75$ de retombées économiques, sans compter les bénéfices environnementaux. Ces impacts positifs ont permis au sous-comité de tenir tête à l’administration Bush, qui avait plutôt proposé de
réduire de 11M$US ce même budget.
Les sommes supplémentaires bénéficieront
principalement à la recherche et au
déploiement des énergies décentralisées
(16M$US) telle que la cogénération, à l’é-
tanchéisation des logements de personnes
à faible revenu (20M$US) et aux programmes de recherche et développement
en énergie industrielle (11M$US).
Steven Nadel, Directeur du American
Council for an Energy Efficient Economy, se
réjouit de la proposition : « L’augmentation
proposée par le sous-comité, dans un contexte fiscal très dur, est un vote de confiance
quant au rôle de l’efficacité énergétique
dans la politique énergétique américaine ».
Il déplore toutefois que des budgets supplémentaires n’aient pas été affectés au
développement de standards pour les
appareils domestiques et à la recherche
dans le domaine du bâtiment, des secteurs
chroniquement sous-financés.
Reste maintenant à voir si la recommandation du sous-comité sera reprise intégralement dans le budget qui sera présenté à
l’automne… à suivre.
> Pour en savoir plus
http://www.aceee.org/press/0206doefunding.htm
Commentaires
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[email protected]
Merci.
Prochaine parution
Mardi 23 juillet 2002
http://www.centrehelios.org
> Énergies vertes
L’« île du silicone » veut verdir son parc énergétique
Le Premier Ministre de Taiwan Yu Shyi-kun
a annoncé que son gouvernement appuie
fortement le développement de nouvelles
sources d’énergie, et notamment d’énergies
vertes pour cadrer avec ses objectifs de protection de l’environnement. De nouvelles
politiques ont d’ailleurs été proposées pour
promouvoir un tel développement pour le
marché domestique et international.
Le gouvernement considère en effet que le
21ème siècle est le « siècle de l’énergie » et
que les énergies vertes telles que le solaire,
l’éolien, la bioénergie et les piles à
hydrogène seront bénéfiques pour le pays,
autant pour la consommation domestique
que pour les opportunités d’affaires internationales qui en découleront. Taiwan importe
présentement environ 95% de ses besoins
en énergie. Le Premier Ministre Yu inaugurait ce mois-ci l’Association taiwanaise du
développement de nouvelles énergies, qui
aura pour but de promouvoir la recherche et
le développement de nouvelles énergies et
de leurs applications commerciales.
> Pour en savoir plus
http://www.caddet-re.org/news/display.php?id=2109
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 9 -
Sommaire
> Énergies vertes
Un million de consommateurs d’énergie verte aux Pays-Bas
Après un an de transaction, le marché de
l’électricité verte néerlandais compte maintenant plus d’un million de consommateurs,
une augmentation de 100 000 par rapport au
nombre estimé il y a à peine deux mois.
La croissante rapide voire exponentielle a
été attribuée à d’importantes campagnes de
promotion des fournisseurs d’énergie, ainsi
que par l’entrée dans le marché de nouveaux fournisseurs qui offrent de l’électricité
verte parfois moins chère que l’électricité
conventionnelle. Il faut préciser que les
coûts relativement bas des énergies vertes
proviennent du fait qu’elles jouissent d’une
exemption de la taxe sur l’énergie de 6 cents
euros/kWh (9,4 ¢/kWh), les rendant ainsi
plus compétitives sur le marché.
Le marché de l’énergie verte des Pays-Bas,
libéralisé et appuyé par cet important incitatif
fiscal, a réussi à mettre ce pays en première
place devant les autres pays de l’Union
européenne. En effet, près de 15 % de tous
les foyers néerlandais s’alimentent volontairement, du moins en partie, par de l’énergie verte, alors que cette proportion n’est
que d’environ 1 % en Allemagne et en
Grande-Bretagne. Selon Greenprices.nl,
environ 4 % de la consommation totale
d’électricité aux Pays-Bas provient de
sources vertes.
> Pour en savoir plus
http://www.edie.net/gf.cfm?L=left_frame.html&R=http://www.edie.net/news/Archive/5714.cfm
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Onze procureurs généraux étatsuniens veulent des réductions
de gaz à effet de serre
Ce n’est évidemment pas la première fois
que le Président Bush reçoit du courrier sur
l’importance d’agir sur les changements climatiques, mais une lettre signée par non
moins de 11 procureurs généraux, dont ceux
de la Californie et de New York, n’est sûrement pas passée inaperçue la semaine
dernière. Ces procureurs sont d’avis que les
États-Unis se doivent d’agir et rapidement
sur les changements climatiques, en adoptant une politique nationale de réduction de
gaz à effet de serre (GES). Fait surprenant,
le procureur général de l’Alaska – ce même
État qui pousse pour l’ouverture à l’exploration pétrolière du refuge écologique sur
son territoire – est parmi les signataires.
Les procureurs ont rappelé dans leur lettre
au Président les importantes conclusions
d’un récent rapport de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis
(EPA), notamment que les changements climatiques sont une menace réelle et qu’ils
pourraient engendrer d’importants coûts
économiques, sociaux et environnementaux
pour le pays. Le rapport publié en mai
dernier souligne que la température
http://www.centrehelios.org
23 juillet 2002
moyenne a augmenté d’un degré lors du siècle dernier, et qu’à moins d’un effort significatif pour renverser la tendance, elle augmentera de cinq à neuf degrés dans les
prochains cents ans (voir notre article dans
le vol. 1, no 6). L’administration Bush, qui a
retiré le pays du Protocole de Kyoto, a rejeté
le rapport de l’EPA et propose une politique
plus laxiste visant seulement la réduction du
taux de croissance des émissions de GES.
Présentement, plusieurs États sont laissés à
eux-mêmes pour développer des mesures
sur les changements climatiques. Par exemple, la Californie est sur le point d’adopter
une loi sur les émissions de GES des
véhicules et New York voudrait réduire ses
émissions de GES de 5 % sous les niveaux
de 1990.
Les procureurs croient cependant qu’une
politique nationale de réduction de GES,
conséquente avec les résultats du rapport,
serait nécessaire pour le bien de l’environnement et de l’économie. Selon la lettre, agir
rapidement et avec une envergure nationale
> Un million de consommateurs d’énergie
verte aux Pays-Bas
1
> 11 procureurs généraux étatsuniens veulent
des réductions de gaz à effet de serre
1
> EN PRIMEUR
Stratégie énergétique verte pour le N.-B.
2
> L’allemagne doublera son parc d’énergie
verte d’ici 2010
3
> Un distributeur du Wisconsin s’engage à
offrir 5 % d’énergie renouvelable
3
> La digestion anaérobie chez les agriculteurs
du Wisconsin et du Vermont
4
> ExxonMobil éliminera à son tour le MTBE
en Californie
4
> Le Canada investit dans une technologie
d’énergie solaire à moindre coût
5
> La gestion de la demande permet à
New York d’éviter une crise
5
> Une région de la Chine veut 1000 MW
d’énergie éolienne
5
> Premiers petits pas pour l’énergie éolienne
en Saskatchewan et en Ontario
6
> BMW se lance dans la cogénération à base
de gaz de sites d’enfouissement
6
Dernière heure...
Davis persiste et signe !
Le Gouverneur Gray Davis a signé hier un
projet de loi sans précédent qui limitera
les émissions de gaz à effet de serre des
véhicules routiers de la Californie, malgré
l’opposition de l’industrie automobile.
Le Sénat et l’Assemblée californiens
avaient adoptés ce projet de loi et n’attendaient que cette dernière signature
pour que le tout soit officiel (voir le
dernier Enjeux-ÉNERGIE vol.1 no 8).
(Suite en page 3)
1
23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9
En primeur
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
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ISSN 1703-1451
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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Le Nouveau-Brunswick s’oriente vers une stratégie
énergétique verte
Le Comité de conception du marché de
l’électricité du Nouveau-Brunswick, mandaté pour concevoir les bases de l’ouverture
des marchés à la concurrence, vient de publier son rapport final. Le rapport donne une
série de recommandations pour faciliter notamment la restructuration des marchés de
l’électricité dans une perspective de protection de l’environnement, un élément clé de
la politique énergétique du NouveauBrunswick.
Concernant la stratégie sur l’efficacité énergétique et ses mécanismes de financement
adéquat, le comité recommande, entre
autres, que les programmes d’efficacité
énergétique bénéficient de financement
dédié et qu’un coordonnateur des programmes indépendant – c’est-à-dire non issu
d’un fournisseur — soit nommé.
Les distributeurs se verraient contraints
d’accepter dans ce programme de comptage inversé tous les producteurs décentralisés et cogénérateurs de 100 kW ou moins.
Le comité recommande de plus qu’un plafond représentant 1 % de la puissance totale par distributeur puisse provenir d’énergie
décentralisée. Il suggère aussi que des frais
de sortie réduits ou nuls soient imposés aux
projets de cogénération et qu’un programme d’« obligations échangeables de production cogénérée » soit mis en place.
Enfin, pour répondre à la proposition dans
la politique énergétique de développer un
plan d’action provincial sur les changements climatiques, le comité recommande
que soient développés deux mécanismes
qui faciliteront la réduction de gaz à effet de
serre, soit un système de permis d’émissions échangeables et l’établissement de
normes de performance.
La politique énergétique avait aussi identifié
les obligations échangeables d’énergie
verte (OEEV) comme une initiative intéresCette politique avance en fait que la restruc- sante pour la promotion de ces énergies.
turation des marchés peut contribuer à la Une OEEV exige d’une part qu’un pourprotection et à l’amélioration de l’environne- centage de la consommation annuelle
ment en utilisant une gamme de mécanis- d’électricité provienne d’énergies vertes et
mes et de mesures facilitant le développe- permet d’autre part aux détaillants
d’échanger entre eux les
ment de systèmes énergéLa restructuration des
surplus et déficits de certifitiques verts. Ceux-ci peuvent en effet permettre d’in- marchés peut contribuer cats. Dans son rapport le
comité est favorable à une
tégrer les externalités, noà la protection et à
telle initiative et recomtamment les dommages à
l’amélioration de l’envimande entre autres, que
l’environnement et à la sanronnement en utilisant
té humaine, afin d’intégrer une gamme de mécanis- des sources d’énergie verte
provenant d’autres juridicau marché les vrais coûts
mes facilitant le dévetions ayant un programme
des différents systèmes de
loppement de systèmes
OEEV soient également
production d’énergie. La
énergétiques verts
acceptables, et que les oblipolitique a identifié, entre
gations
puissent
être
autres, les compteurs inversés, les énergies décentralisées, les obliga- échangeables entre distributeurs de la
tions échangeables d’énergie verte province et d’autres provinces ou d’autres
(OEEV), l’efficacité énergétique et la tarifi- États ayant un programme OEEV.
cation verte comme des approches intéresLa tarification verte a aussi attiré l’attention
santes qui ont été analysées par le comité.
du comité qui souligne qu’une telle mesure
En ce qui a trait au comptage inversé et à la est intéressante dans la mesure où les
décentralisation, le comité voudrait que soit énergies vertes incluses ne sont pas déjà
facilitée la possibilité de produire de l’éner- créditées dans un programme OEEV. La
gie (renouvelable) décentralisée et que cet- définition d’une énergie « verte » doit de
te énergie puisse être raccordée au réseau plus se baser sur une définition largement
de distribution. Des compteurs inversés de- acceptée, telle que celle de Eco-Logo, le
vraient être installés pour comptabiliser la programme de certification écologique du
quantité d’énergie produite par la source in- gouvernement fédéral. La tarification verte
dividuelle et si cette quantité est supérieure offre aux consommateurs la possibilité de
à la quantité utilisée, le compteur tourne à financer la production d’énergie préférable
rebours et ainsi compense le consomma- sur le plan environnemental en payant un
tarif plus élevé pour leur électricité.
teur pour sa production d’énergie.
> Pour en savoir plus
http://www.nbmdc-ccmnb.ca/docs/Final-Report-2002.pdf
2
23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9
L’énergie en chiffres
(Suite de la page 1)
donnerait une certitude « réglementaire » à
l’industrie qui pourrait alors se tourner vers
des investissements dans les énergies
vertes et l’efficacité énergétique. Ils recommandent notamment que soit fixé un plafond
Part de l’énergie verte
en Allemagne…
… en 1999 : 6 %
… en 2002 : 8 %
… en 2010 : 20 %
d’émissions de GES des centrales thermiques et que des normes plus sévères de
consommation d’essence des voitures
soient implantées.
> Pour en savoir plus
http://www.zwire.com/site/news.cfm?newsid=4774028&BRD=1281&PAG=461&dept_id=7574&rfi=6
http://www.boston.com/dailyglobe2/199/nation/Letter_criticizes_Bush_on_warning+.shtml
Puissance éolienne
allemande actuelle :
10 000 MW
> Énergies vertes
L’allemagne doublera son parc d’énergie verte d’ici 2010
Le ministre de l’Énergie allemand Werner
Mueller a déclaré récemment que le pays
veut continuer ses avancées ambitieuses en
matière d’énergie verte, cette fois-ci en doublant l’importance de son parc d’ici 2010
pour qu’il représente 20 % de la production
totale d’électricité.
Le ministre s’est permis de lancer ce défi
alors qu’il dévoilait les résultats d’une étude
sur les impacts de la loi sur les énergies
vertes. Cette loi, en vigueur depuis avril
2000, aurait créé les incitatifs nécessaires
pour que la production et la consommation
d’énergie renouvelable représente 8 % cette
année. En effet, la production, qui était de 13
milliards de kWh en 2000, soit 6 % de la production totale, a augmenté à environ 18 mil-
liards de kWh en 2001 et devrait grimper à
21 milliards de kWh d’ici la fin de l’année.
La loi exige aux opérateurs de réseau d’acheter de l’énergie verte à un prix qui varie
selon la taille et l’âge de l’installation et la
source d’énergie. Les paiements faits aux
producteurs de ces énergies ont d’ailleurs
augmenté de 35 % en un an, soit de 1,1MM
d’euros (1,72MM $) en 2000 à 1,5MM d’euros (2,3MM $) en 2001.
L’ajout de 2650 MW de puissance éolienne
en 2001 aurait grandement contribué au
récent « boom » de l’énergie verte au pays.
L’Allemagne est d’ailleurs le leader mondial
en énergie éolienne avec ses 10 000 MW de
puissance installée.
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/16872/story.htm
http://www.planetark.org/avantgo/dailynewsstory.cfm?newsid=16814
> Énergies vertes
Un distributeur du Wisconsin s’engage volontairement à offrir
5 % d’énergie renouvelable
coalition qui regroupe des organisations
oeuvrant en énergie renouvelable. Celle-ci
participera à l’élaboration d’un plan d’action
qui examinera notamment l’utilisation
d’obligations échangeables d’é-nergie verte,
un programme de compteurs inversés, le
développement de mesures spécifiques
pour réduire l’impact tarifaire de
l’engagement, ainsi que des
Ce pourcentage
campagnes de promotion.
À titre comparatif, ce pourcentage de 5 % impliquerait au de 5 % impliquerait
Cet intérêt pour la promotion de
Québec la production d’environ
au Québec la
l’énergie verte chez la We
9 TWh d’électricité ou quelque
production
Energies provient du succès de
3500 MW d’énergie éolienne.
d‘environ 9 TWh
leur programme de tarification
d’électricité verte.
verte, Energy for Tomorrow, l’un
We Energies croit que l’énergie
des plus gros aux États-Unis.
verte est une option énergétique qui doit prendre une place de plus en Le programme offre à ses clients la possibilplus importante et dépensera 6MM $US ité d’appuyer la production d’é-nergie verte
annuellement pour les dix prochaines moyennant un tarif majoré pour les services
années en vue d’atteindre son objectif de 5 d’électricité.
%. La compagnie a également créé une
La We Energies du Wisconsin s’est
engagée récemment à ce qu’au moins 5 %
de ses ventes d’électricité proviennent de
sources d’énergie verte d’ici 2011. Cette
entreprise, qui dessert de l’électricité à plus
d’un million de clients et du gaz naturel à
environ 970 000 clients, est la première de
cet État à s’engager ainsi.
> Pour en savoir plus
http://www.corporate-ir.net/ireye/ir_site.zhtml?ticker=wec&script=410&layout=-6&item_id=313078
http://www.centrehelios.org
«
En leurs mots
Loin de proposer des solutions aux changements climati-ques, l’Administration [Bush]
a-dopte des politiques énergétiques qui augmentent les émissions de GES.
»
- Tiré d’une lettre au Président
Bush signé par 11 procureurs
généraux étatsuniens
«
En agissant maintenant sur
la réduction des émissions de
GES, l’Administration Bush pourrait
fournir une certitude réglementaire
à l’industrie, inciter à l’investissement dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique et
offrir un cadre de travail pour éviter les conséquences potentiellement désastreuses du réchauffement de la planète pour l’environnement, la santé publique et l’économie.
»
- Eliot Spitzer,
Procureur général de New York
L’énergie en chiffres
Puissance de six systèmes
de digestion anaérobie
au Wisconsin :
10 MW
3
23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9
L’énergie en chiffres
Engagement en énergie verte
de la We Energies
à l’horizon 2011 :
5%
Engagement financier
à cette fin :
~ 100 millions $Can
«
En leurs mots
Le cas des Pays-Bas est sûrement le plus réussi de toute
l’Europe. Les Pays-Bas sont parmi
les leaders en ce qui concerne la
croissance des énergies vertes.
Déjà près de 15 % de tous les foyers sont alimentés [au moins en
partie] par de l’énergie verte.
- Marlon Mintjes,
Greenprices.nl
»
> Digestion anaérobie
La digestion anaérobie de plus en plus prisée chez les
agriculteurs du Wisconsin et du Vermont
De nouveaux développements au Vermont
et au Wisconsin indiquent que la digestion
anaérobie est considérée comme un moyen
viable de fournir de l’électricité à partir de
sources décentralisées.
utiliseront cette technologie et généreront
une puissance de 10 MW.
Cette entente avec le secteur agricole est
une étape majeure pour la EPC qui s’est
engagée à fournir au réseau 15 MW d’électricité provenant de sources renouvelables
sur 15 ans. Ce projet de digestion anaérobie
représente donc deux tiers de la puissance
qui doit être générée
sous ce contrat.
La Environmental Power Corporation (EPC)
du Wisconsin vient d’annoncer qu’elle a
signé des ententes avec six entreprises agricoles pour bâtir des systèmes
de
digestion
anaérobie pour chacune
Les entreprises agricoles
d’elles. EPC produira
participantes auraient
cette électricité en utilirapidement conclut l’ensant les lisiers et fumiers
tente et semblent y voir
comme matière predes impacts positifs sur
mière. Le procédé de
leurs opérations. La prodigestion anaérobie perduction d’électricité via
met la récupération du
ce système permettra
biogaz (qui contient plus
Source : www.farmsanctuary.org
aux agriculteurs de faire
de 75 % de méthane)
tout en offrant un traitement qui amoindrit un profit tout en facilitant le respect des
considérablement le potentiel polluant des normes de pollution agricole promulguées
déchets animaux. La combustion du biogaz par l’Agence de protection de l’environpurifié permet la production d’électricité à un nement des États-Unis.
prix concurrentiel et réduit tant les odeurs
que les émissions de gaz à effet de serre Par ailleurs le Vermont a récemment
(GES) des installations d’élevage. Le projet démontré son intérêt pour ces mêmes sysfournira de l’électricité en période de pointe tèmes en modifiant sa loi sur le comptage
au réseau de la Wisconsin Public Service inversé. Cette loi permet maintenant aux
agriculteurs de brancher des systèmes de
Corporation d’ici 2003.
digestion anaérobie de 150 kW ou moins au
EPC a récemment reçu une licence exclu- réseau de distribution et ainsi voir leurs
sive pour une technologie hautement effi- compteurs « tourner à rebours » lorsque
cace dans sa production d’électricité à partir leurs installations produiront de l’électricité.
de méthane. Les six systèmes combinés
> Pour en savoir plus
http://www.environmentalpower.com/Press%20Releases/press%202002-07-11.htm
http://www.leg.state.vt.us/docs/2002/bills/passed/S-138.HTM
> Tr a n s p o r ts
L’énergie en chiffres
Taxes d’accise sur les carburants
aux États-Unis :
diesel : 24,4 ¢US/litre
essence : 18,4 ¢/l.
propane : 13,7 ¢/l.
mélange essence/éthanol : 13,1 ¢/l.
gaz naturel liquéfié : 12,0 ¢/l.
méthanol : 9,3 ¢/l.
http://www.centrehelios.org
ExxonMobil éliminera à son tour le MTBE en Californie
Après avoir vu ses plus importants compétiteurs opter pour une essence sans oxyde de
tert-butyle et de méthyle (« MTBE »), comme
le rapportait Enjeux-ÉNERGIE (vol.1, no 7),
la plus grosse pétrolière du monde
ExxonMobil a annoncé qu’elle aussi remplacera le MTBE pour l’éthanol dans ses
essences vendues en Californie, et ce d’ici
le début de l’année prochaine.
Selon le président du Renewable Fuels
Association, cette décision lance un message clair que les grandes raffineries veulent se débarasser du MTBE et de ses conséquences néfastes sur la qualité de l’eau et
de l’air. Avec ExxonMobil, c’est quatre des
cinq grandes pétrolières en opération en
Californie qui offriront sous peu une essence
à l’éthanol, créant une demande estimée de
deux milliards de litres pour cet additif. La
ChevronTexaco est la seule pétrolière de ce
groupe de cinq à ne pas avoir pris de décision officielle sur cette question.
Aux États-Unis les raffineries et les
vendeurs d’essence mélangée à 10 %
d’éthanol paient 5,3 cents US de moins de
taxe d’accise que ceux qui produisent et
vendent de l’essence conventionnelle.
> Pour en savoir plus
http://www.ethanolrfa.org/pr020711.html
http://www.ethanolrfa.org/pr020716.html
4
23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9
L’énergie en chiffres
> Énergie solaire
Le Canada investit dans une technologie d’énergie solaire
à moindre coût
Le gouvernement canadien a annoncé la feuilles d’aluminium peuvent prendre pressemaine dernière un investissement à rem- que n’importe quelle forme – et elle n’utilise
boursement conditionnel de près de 30M $ pas de métaux lourds ni de composés toprovenant de Partenariat technologique xiques.
Canada et du Fonds d’action pour le
changement climatique (FACC) dans un ATS travaillera à la mise au point de la technologie PV et d’un prototype de
projet
qui
permettra
à
chaîne de fabrication capable
Automation Tooling Systems
(ATS) de faire avancer la mise Spheral Solar utilise de produire 20 MW de produits
une fraction de la
solaires
par
année.
au point d’une technologie
unique de production d’énergie quantité de silicone L’investissement du gouvernesolaire-photovoltaïque (PV).
des piles PV conven- ment fédéral incite l’entreprise
à engager des dépenses suptionnelles.
plémentaires de 67M $ au titre
L’entreprise de Cambridge,
de la recherche-développeOntario, amor-cera l’étape
finale de la mise au point de la technologie à ment au Canada.
énergie solaire-PV, Spheral Solar, composée de milliers de minuscules sphères de Les investissements à risques partagés de
silicone liées dans une matrice de papier Partenariat technologique Canada sont des
d’aluminium souple. Cette technologie utilise contributions à remboursement conditionnel,
une fraction de la quantité de silicone des remboursement qui se fait en général sous
piles PV conventionnelles et la compagnie forme de redevances sur les ventes de l’enestime que son coût de fabrication pourrait treprise.
être 50 % moins cher.
… pour la ville de New York :
50 MW
… pour l’État de New York :
360 MW
Compensation offerte pour participer au programme :
40 $US / kW
> Énergie éolienne
Une région de la Chine veut
1000 MW d’énergie éolienne
De plus, la technologie Spheral Solar permet de produire des piles souples — les
> Pour en savoir plus
http://www.atsautomation.com/profile/news/2002/0207172.htm
http://biz.yahoo.com/rc/020717/manufacturing_ats_5.html
> Efficacité énergétique
La gestion de la demande permet à New York d’éviter une crise
Les grandes chaleurs de l’été représentent périodes de grande chaleur. Les participants
bien plus que de l’inconfort pour la popula- reçoivent une compensation de 40 $US pour
tion d’une grande ville comme New York. La chaque kW qu’ils couperont au besoin.
Typiquement, ceux-ci le font soit
forte demande pour la climatisapar des mesures de conservation des bâtiments lors des pérition d’énergie telles que dimiodes de pointe, généralement de
Les participants
nuer l’éclairage ou ajuster les
11h à 17h, peut engendrer des
deviennent
appareils non-essentiels, soit en
pannes de courant dues à l’incapacité du réseau de fournir toute l’équivalent d’une branchant leurs systèmes d’écentrale de
nergie alternatifs.
l’électricité demandée. Pour éviter
de telles crises, la ville s’est
négawatts de
Le programme pour la ville de
dotée, entre autres, d’un propointe.
New York vise à réduire la
gramme d’interruptibilité qui perdemande de pointe de 50 MW
met de réduire rapidement la
chaque année ; une plus large initiative s’édemande lors de ces heures de pointe.
tend au reste de l’État où la cible de réducLes participants à un programme d’interrupt- tion est de 360 MW.
ibilité sont des clients du réseau qui s’engagent à l’avance à réduire leur consommation
d’électricité lorsque demandé par le distributeur. Collectivement, ils deviennent ainsi
l’équivalent d’une centrale de négawatts de
pointe, pouvant ainsi en tout temps utiliser la
flexibilité ainsi acquise, notamment lors des
> Pour en savoir plus
http://www.nypa.gov/press/020703.htm
http://www.centrehelios.org
Réductions possibles avec le
programme d’interruptibilité…
Le bureau de la planification et la société
de recherche en énergie de la province
chinoise de Fuzhou vient de publier son
plan de développement pour les énergies
nouvelles et renouvelables qui inclut
notamment des objectifs de production
d’énergie éolienne pour les cinq à 15
prochaines années.
Le plan quinquennal pour 2001-2005 propose la construction de parcs éoliens
totalisant 200 MW de puissance, dont 100
à 150 MW devraient être en opération
pour la fin cette période. Les investissements sont estimés à 1,55MM de yuans
(290M $). Pendant les cinq années suivantes, soit de 2006 à 2010, la région chinoise devrait voir l’ajout de 800 MW de
puissance éolienne, dont 600 à 700 MW
prêts à alimenter la région pour 2010. Au
total, la puissance éolienne de cette
province devrait se chiffrer à 1000 MW en
2010. Un objectif identique a été annoncé
pour le Québec il y quelques semaines
par la ministre déléguée à l’Énergie, Rita
Dionne-Marsolais (voir notre article dans
l’édition du 25 juin – vol.1, no7).
> Pour en savoir plus
http ://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2313
5
23 juillet 2002 - vol. 1 - n° 9
«
En leurs mots
Dans le marché énergétique
d’aujourd’hui, les entreprises
sont à la recherche d’alternatives
peu coûteuses et écologiquement
viables. Les projets énergétiques à
partir de gaz d’enfouissement
offrent une occasion importante
pour les entreprises de mitiger les
risques tout en étant responsables
au plan de l’environnement et des
communautés locales.
- George Sakellaris,
P.-D.G. d’Amaresco
»
L’énergie en chiffres
Puissance du nouveau projet
éolien…
> Énergie éolienne
Premiers petits pas pour l’énergie éolienne en Saskatchewan
et en Ontario
Huron Wind de l’Ontario annoncait récemment le début officiel de la construction d’un
nouveau parc éolien près de Tiverton, tandis
que les partenaires du projet éolien de
Saskatchewan ouvraient
officiellement leur parc à
l’ouest de Regina, en
opération depuis le mois de
février. Ces deux projets
représentent une puissance éolienne de 20 MW.
ité pour ensuite la vendre principalement
aux immeubles du gouvernement fédéral.
Sunbridge a comme objectif à plus long
terme de fournir environ 6 % de la puissance
éolienne canadienne, ce qui
réduirait de 32 000 tonnes
les émissions de CO2 par
année.
Par ailleurs Huron Wind,
une société détenue à parts
égales par la Ontario Power
En Saskatchewan le projet
Generation
et
British
de 22M $ a été appuyé par
Energy, inaugurait dernièreun programme de financement le début des construcment des énergies vertes
tions du premier parc éolien
du gouvernement fédéral
commercial de l’Ontario.
de 12,4M $ sur dix ans. Les
C’est la Vestas, numéro un
partenaires du projet,
mondial de la production
Suncor et Enbridge, ont
d’éoliennes, qui a été
créé Sunbridge, vouée au
choisie pour construire un
développement des énerpremier parc de cinq éoligies vertes. Les 17 turbines
ennes géantes d’une puisSource : www.nrel.gov
installées et en opération
sance de 1,8 MW chacune.
depuis
quatre
mois
On estime que le parc sera
génèrent une puissance de 11 MW, assez en opération d’ici cinq mois et fournira assez
pour alimenter quelque 5000 foyers de la d‘électricité pour alimenter quelque 3000
province. La Saskpower achètera l’électric- foyers ontariens.
> Pour en savoir plus
http://www.saskpower.com/news/releases/2002/062702.html
http://www.opg.com/info/news/NewsJuly11_2002.asp
… en Saskatchewan : 11 MW
… en Ontario : 9 MW
> Cogénération
BMW se lance dans la cogénération à base de gaz de sites
d’enfouissement
Commentaires
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trouvé ce numéro ?
Envoyez-nous vos commentaires
et suggestions par courriel à
[email protected]
Merci.
Prochaine parution
Enjeux-ÉNERGIE sera de retour
dans quatre semaines, le
mardi 20 août 2002
http://www.centrehelios.org
BMW, Amaresco et Waste Management ont développements en production et achat
annoncé qu’ils entraient en partenariat pour d’énergie verte de General Motors (GM) qui
développer un projet de cogénération utili- ont été rapportés dans un précédent numéro
sant les gaz de sites d’enfouissement d’Enjeux-ÉNERGIE (vol.1, no7). General
comme carburant pour les installations de Motors achète du méthane de deux sites
BMW en Caroline du Sud.
d’enfouissement pour deux de
Le système
ses chaudières et achètera huit
C’est Amaresco qui assurera la devrait répondre millions de kWh d’électricité proà 20 % des
gestion globale du projet qui conduite au Michigan à partir de
siste en un système de captage
méthane capté d’autres sites
besoins en
des gaz du site d’enfouissement
d’enfouissement. L’entreprise fait
énergie de
de Palmetto, une pipeline de 15
partie du Green Power Market
l’usine.
km et un système de production
Development Group qui vise la
d’électricité en cogénération qui
production de 1 000 MW d’énalimentera l’usine de BMW en électricité et ergie verte d’ici 2010 pour les marchés coren eau chaude. Le système devrait répon- poratifs.
dre à 20 % des besoins en énergie de l’usine. Les travaux débutent ce mois-ci et
pourraient se terminer d’ici la fin de l’année.
Ce projet de BMW s’apparente aux récents
> Pour en savoir plus
http://www.energyinfosource.com/aoi/news-details.cfm?id=16232&FLink=&tf=1
http://gm.com/company/gmability/environment/gm_and_the_env/releases/green_061302.html
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 10
La FERC veut démanteler les obstacles aux énergies vertes
proposées depuis longtemps par le Centre
Hélios.
Mis à part ces dispositions, le reste du plan
serait considéré comme controversé et suscite beaucoup de commentaires des acteurs
en énergie. La FERC a d’ailleurs ouvert une
période de commentaires qui durera jusqu’à
la mi-octobre, et souhaite mettre en oeuvre
son plan de conception du marché d’ici deux
ans.
La FERC, l’agence états-unienne qui régie
le transport d’électricité et le marché de Dans le même ordre d’idée, la Bonneville
gros, reconnaît que les règles actuelles du Power Administration (BPA, couvrant le
marché sont discriminatoires pour les éner- réseau de transport des cinq États du nordgies intermittentes, telles que l’énergie éo- ouest états-unien) en Orégon a proposé
lienne. En effet, ces énergies font face récemment de réduire les mesures punitives
qui nuisent au développement
présentement à une série de
Les énergies interde l’énergie éolienne dans
règles conçues au départ pour
mittentes font face
cette partie du pays. En effet,
les énergies fossiles, et qui les
pénalisent pour des réalités qui présentement à une les producteurs d’énergie éolienne doivent présentement
sont hors de leur contrôle.
série de règles
payer une pénalité de 100$US
conçues au départ
pour chaque MWh qu’ils ne
C’est pourquoi le plan SMD de
pour les énergies
réussissent pas à livrer au
la FERC suggère une tarificafossiles.
réseau à l’heure prévue.
tion unique aux producteurs
d’énergie intermittente. Cette tarification Lorsque de l’énergie n’est pas livrée il peut
éliminerait les amendes associées à l’é- se créer un déséquilibre du système qui doit
nergie non-livrée, mettrait fin à la multiplica- être compensé par l’opérateur en achetant
tion des tarifs (pancaking) à laquelle font d’une source alternative. Ces achats sont
face les producteurs éoliens éloignés, établi- payés par le producteur fautif, en plus de la
rait des exigences de prévision de produc- pénalité.
tion plus réalistes pour les projets d’énergie
intermittente (semblables à celles adoptées Ce type de mesure est plutôt destiné aux
par la Californie (voir Enjeux-ÉNERGIE, vol. centrales thermiques afin de les inciter à
1 no 1), assurerait le fonctionnement de optimiser leur production ; il n’est pas possimarchés secondaires de transport (une ble pour un producteur d’énergie intermitsolution essentielle proposée par le Centre tente comme l’éolien de prévoir le patron
Hélios depuis 1999), et mettrait à la disposi- précis de sa production puisque les vents
tion de producteurs éoliens d’importantes sont hautement variables. L’incitatif étant
inapproprié pour ces producteurs, la pénalicapacités de transport sous-utilisées.
té n’a pour effet que de décourager le
En plus de s’attaquer aux principaux obsta- développement de l’éolien. La BPA propose
cles aux énergies intermittentes, la FERC donc que soit enlevée la pénalité sans pour
propose également une série de règles autant dispenser le producteur de payer le
visant à s’assurer que les efforts de gestion coût réel de l’énergie de remplacement.
de la demande puissent jouer pleinement Cette modification devra être approuvée par
leur rôle dans l’équilibre offre-demande. Ces la FERC, compte tenu de sa propre proposipropositions ressemblent elles aussi à celles tion dans ce sens.
> Pour en savoir plus
http://www.ferc.fed.us/Electric/RTO/Mrkt-Strct-comments/smd.htm
http://www.bpa.gov/Corporate/KC/home/nreleases/NewsRelease.cfm?ReleaseNo=318
http://www.centrehelios.org
20 août 2002
Sommaire
> Marchés de l’électricité
La Federal Energy Regulatory Commission
(FERC) des États-Unis a proposé récemment de nouvelles règles dans une ébauche
de « plan de conception des marchés »
(standard market design ou SMD), dans le
but de promouvoir un accès ouvert et transparent au marché de l’électricité pour tous
les producteurs et accroître les opportunités
pour les nouvelles technologies d’énergie
verte et de gestion de la demande.
-
> La FERC veut démanteler les obstacles aux
énergies vertes
1
> EN PRIMEUR
L’énergie au Sommet de Johannesbourg
2
> BC Hydro annonce les résultats de ses efforts
de conservation et de production « verte » 2
> Le Canada s’attaque au smog et au soufre du
carburant diesel
3
> Les motos et les bateaux seront moins
polluants aux États-Unis
4
> La Commission européenne veut plus de
cogénération
4
> La Prius de Toyota, première voiture éligible
à des déductions fiscales aux États-Unis
5
> Nouveaux programmes d’énergie verte aux
États-Unis
5
> BC Gas et Ressources naturelles Canada
font la promotion de l’économie d’énergie
5
> Des ententes d’achats d’énergie éolienne
sont conclues aux États-Unis et au Canada 6
> L’éthanol « efficace » prend de l’ampleur
aux États-Unis
6
L’énergie en chiffres
Part de l’énergie verte
dans le monde
souhaitée par le Comité sur le
climat et l’énergie du
Sommet de Johannesbourg :
…d’ici 2007 : 10 %
…d’ici 2002 : 25 %
1
20 août 2002 - vol. 1 - n° 10
En primeur
L’énergie au coeur des enjeux du Sommet de Johannesbourg
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
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- Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN
Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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Dans quelques jours se tiendra le Sommet
mondial sur le développement durable, une
rencontre des Nations Unies qui vise à faire
le point sur les dernières dix années qui ont
suivi le Sommet de Rio et à se fixer de nouveaux objectifs de développement durable
pour les années à venir. Le Sommet servira
de forum de discussion pour une gamme
d’enjeux environnementaux et sociaux,
donc celui de l’énergie.
Dans le cadre de cet enjeu le « Comité sur
l’énergie et le climat » se prépare à présenter plusieurs recommandations visant le développement durable du secteur de l’énergie, considéré comme un des plus importants en terme de pollution et d’intensité d’utilisation des ressources. Il recommande
que dix grands engagements soient pris afin d’assurer un développement durable de
ce secteur dans le monde entier, et notamment : le retrait des subsides qui favorisent
les énergies non durables
d’ici 2006, l’établissement
d’ici 2003 d’un fonds international pour financer les projets d’énergie verte alimentés
par une part des économies
de l’engagement précédant,
la création de systèmes d’énergie verte pour les deux
milliards de personnes les
plus démunies du monde
d’ici 2012, le développement
de mesures pour accroître l’efficacité
énergétique et l’augmentation à 10 % d’ici
2007 et 25 % d’ici 2012 de la part d’énergie
verte dans le monde.
Par ailleurs le Canada a présenté il y a deux
semaines aux Nations Unies le Rapport
national du Canada au Sommet mondial sur
le développement durable. Le Canada et le
développement durable décrit les mesures
prises par le Canada en matière de développement durable au cours des dix dernières années et souligne les défis qui demeurent ainsi que certains efforts déployés
actuellement pour les relever. Le rapport est
le produit d’un vaste processus de consultations auprès des Canadiens et des Canadiennes qui visait à cerner les principaux
enjeux sur lesquels le Canada se concentrerait au Sommet.
Concernant l’énergie, le rapport indique que
malgré l’adoption de mesures visant une amélioration de la qualité de l’air, le smog
persiste surtout sur les grandes villes du
pays, engendrant des problèmes de santé
et des décès prématurés. Les sources d’énergie ont un rôle important à jouer sur la
qualité de l’air et le rapport indique que mis
à part le Plan d’action 2000
sur les changements climatiques et la mesure incitative
pour la production éolienne,
le gouvernement doit « poursuivre ses efforts en vue d’intégrer les politiques énergétiques dans ses divers programmes permanents de
réduction de la pollution
atmosphérique dans certains
des secteurs les plus énergivores du pays ». Le secteur des transports
quant à lui sera aussi touché par des
mesures strictes, notamment par l’entremise du programme décennal de réduction de
la pollution par les véhicules et les carburants, annoncé récemment (cf l’article en
page 3).
> Pour en savoir plus
http://www.wssd-smdd.gc.ca/canada_at_wssd/canadian_perspective_e.pdf
http://www.energywssd.org/
> Industrie de l’énergie
BC Hydro annonce les résultats de ses efforts de conservation
et de production « verte »
La BC Hydro vient de publier son 4ème rapport traitant des performances environnementale, sociale et économique de l’entreprise et dans lequel elle annonce aussi des
mesures importantes pour l’avenir. Le rapport mentionne que le programme Power
Smart aurait permis de neutraliser quelques
1,4 millions de tonnes d’émissions de gaz à
effet de serre par des économies d’énergie
de près de 2700 GWh dans la dernière an-
née. Par ailleurs, le programme Resource
Smart qui vise l’efficacité énergétique interne de BC Hydro a permis d’économiser
578 GWh en 2001, alors que de nouveaux
projets en cours feront grimper ce chiffre à
quelque 1100 GWh prochainement. De plus,
l’initiative de restauration de l’esturgeon
blanc, en opération depuis trois ans, a permis le relâchement de 8000 esturgeons
juvéniles dans la rivière Columbia.
2
20 août 2002 - vol. 1 - n° 10
L’énergie en chiffres
Pour les années à venir, la BC Hydro vise de
nouveaux gains en efficacité énergétique de
l’ordre de 3500 GWh par an d’ici 2010 en
sus des efforts internes. Cet objectif représente des économies de 1,4 MM$ pour les
clients et équivaut à environ 8 % de la productibillité actuelle du système hydroélectrique de la BC Hydro. Il se compare à celui
d’Hydro-Québec, une entreprise environ
trois fois plus grande, qui ne vise actuellement que 700 GWh de nouveaux gains au
même horizon.
En se basant sur les succès réalisés à ce
jour, l’entreprise croit de plus qu’elle dépassera son objectif de répondre à 10 % de la
croissance prévue de la demande par des
sources « vertes » d’ici 2010. Dans l’année
fiscale 2002, 19 projets d’énergie verte ont
été signés et trois autres sont présentement
en pourparler. Sur ce plan, la politique
québécoise de 100 MW/an d’énergie éolienne, si elle devait se réaliser, est toutefois
plus ambitieuse.
Enfin, la BC Hydro aura mis en place d’ici
2003 des « plans d’utilisation d’eau » pour
chacune de ses stations hydroélectriques. Il
s’agit d’un processus lancé par le gouvernement provincial en 1996 pour revoir la gestion de la ressource hydraulique en fonction
des changements dans les valeurs du public
par rapport à l’environnement. Développés
dans des processus collaboratifs avec des
ONG et autres intéressés, les plans préciseront les conditions d’opération de chaque
barrage, avec l’objectif de réduire les impacts environnementaux de chacun. Bien
que cela comporte une réduction de la rentabilité, BC Hydro vise à obtenir le consentement du public pour l’utilisation de la
ressource.
On se rappellera que BC Hydro entend aussi développer la cogénération dans sa province avec pour objectif d’acheter 800 GWh
de ses clients (voir Enjeux-ÉNERGIE vol. 1,
no 6). L’entreprise a reçu 38 propositions à
cet égard et procédera à leur évaluation
dans les semaines qui suivent.
> Pour en savoir plus
http://www.bchydro.com/news/2002/aug/release3501.html
> Qualité de l’air
Le Canada s’attaque au smog et au soufre du carburant diesel
Après des chaleurs records et plusieurs
jours d’alerte de smog, un projet de réglementation est paru le 27 juillet dernier dans
la Gazette du Canada qui vise à faire déclarer les précurseurs au smog, soient les particules et l’ozone, comme étant toxiques aux
termes de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE 1999).
Le projet recommande que les précurseurs
des
matières
particulaires
de
10
micromètres ou moins (MP10) et de l’ozone
soient ajoutés à l’annexe 1, la liste des substances toxiques, de la LCPE 1999. Les
précurseurs des MP10 sont le dioxyde de
soufre, le monoxyde d’azote, le gaz ammoniac et les composés organiques volatils.
Les précurseurs de l’ozone sont le
monoxyde d’azote, le dioxyde d’azote, et les
composés organiques volatils. La publication dans la Gazette enclenche une période
de soixante jours pendant lesquels le public
peut soumettre ses observations.
Par cette proposition, le gouvernement du
Canada est en train de mettre en place l’appui légal pour pouvoir répondre à ses
engagements nationaux et internationaux en
matière d’air pur, comme les normes pancanadiennes pour les particules et l’ozone.
Cette initiative est l’étape la plus récente
franchie par le gouvernement du Canada
dans son plan sur l’air pur qui comprend
http://www.centrehelios.org
aussi des initiatives en coordination avec
l’industrie et visant les réductions d’émissions dans le cadre de sa plate-forme sur les
véhicules, les petits moteurs et les carburants ; des mesures industrielles et de contrôle de produits dans le cadre de son plan
intérimaire 2001 sur les particules et l’ozone
; ainsi que des mesures prises conjointement avec les provinces et les territoires
pour mettre en application les normes pancanadiennes sur les particules et l’ozone.
Par ailleurs le ministre de l’Environnement a
annoncé un nouveau règlement qui réduira
la teneur en soufre du carburant diesel routier à 15 parties par million (ppm) d’ici juin
2006, soit une réduction de 95 % par rapport
à la concentration actuelle de 500 ppm. Pour
l’essence, un règlement visant à réduire sa
teneur en soufre à 150 ppm est entré en
vigueur le 1er juillet 2002. Une réduction
supplémentaire prendra effet le 1er janvier
2005 pour amener cette teneur à un niveau
moyen de 30 ppm.
De plus, le ministère voudrait que d’autres
règlements soient mis en place pour régir
les moteurs à essence hors-route (tels que
ceux dans les souffleuses à neige, les tondeuses à gazon et les scies à chaîne), les
moteurs diesel hors-route comme ceux des
machines de la construction et de l’agriculture, ainsi que les moteurs hors-bord et les
moteurs des bateaux de plaisance. Les
Objectif d’économie d’énergie
auprès des clients
de la BC Hydro :
3500 GWh
Part que cela représente
par rapport à la production
hydroélectrique annuelle
de l’entreprise :
8%
«
En leurs mots
Les particules de 10 micromètres ou moins et l’ozone
entrant dans la composition du
smog ne sont pas étrangères à des
milliers de décès prématurés par
année à l’échelle du pays, à des
séjours plus nombreux à l’hôpital,
à des visites plus fréquentes chez
le médecin, ou à des milliers de
journées de travail ou d’école perdues. En recommandant de déclarer ces substances toxiques, nous
ferons le premier pas vers une
réduction réelle de leurs émissions,
et une amélioration de la qualité de
l’air que nous respirons.
»
- David Anderson,
Ministre de l’environnement du
Canada
L’énergie en chiffres
Teneur en soufre
du carburant diesel…
…en 2002 : 500 ppm
…en 2006 : 15 ppm
Teneur en soufre
de l’essence…
…en 2002 : 150 ppm
…en 2005 : 30 ppm
3
20 août 2002 - vol. 1 - n° 10
L’énergie en chiffres
Effets annuels du smog en Ontario
selon l’Ontario Medical Association :
États-Unis quant à eux viennent d’annoncer
un règlement pour les motocyclettes et les
> Pour en savoir plus
http://www.ec.gc.ca/press/2002/020802_n_f.htm
http://www.ec.gc.ca/press/2002/020731_n_f.htm
Décès : 1900
Admissions hospitalières : 9 800
Visites à l’urgence : 13 000
Journées de travail perdues :
47 000 000
Coûts associés aux frais médicaux
et aux jours de travail perdus :
1 200 000 000 $/an
«
En leurs mots
Cette nouvelle directive [sur
la cogénération] contribuerait
à limiter l’accroissement de la dépendance énergétique de l’Union
européenne vis-à-vis de l’extérieur
et les émissions nocives de gaz à
effet de serre. Elle compléterait la
directive sur les sources d’énergie
renouvelables et nos récentes propositions sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments et les biocarburants, en établissant un nouveau cadre réglementaire visant à
favoriser les économies d’énergie
et l’utilisation de sources d’énergie
nouvelles.
»
- Loyola de Palacio,
Vice Présidente chargée de l’Énergie et des Transports de la
Commission européenne
L’énergie en chiffres
Part de l’électricité produite par
cogénération dans l’UE en 1998 :
11 %
Gain énergétique minimal par la
cogénération dans l’UE :
10 %
http://www.centrehelios.org
bateaux (voir l’article suivant).
> Tr a n s p o r ts
Les motos et les bateaux seront moins polluants aux États-Unis
L’Agence de protection de l’environnement
étatsunien (EPA) vient de mettre des
normes d’émissions pour les motocyclettes
de route et les bateaux récréatifs sur la table
de discussion.
Les normes proposées réduiraient les émissions combinées d’hydrocarbures (HC) et
d’oxydes d’azote de 50 % de tous les types
de motos de route neuves à partir de l’année
2006. Une moto émet de 20 à 100 fois plus
d’émissions polluantes par kilomètre qu’une
voiture et aux États-Unis, ces motos de route comptent pour environ 12 % des émissions de HC et 3 % des émissions de mono-
xyde de carbone (CO) provenant de sources
mobiles, une catégorie qui inclut les voitures, les camions et les véhicules tout-terrain.
À partir de 2008, les bateaux de plaisance
devront réduire leurs émissions de HC de
80%, ce qui selon l’EPA devraient réduire les
niveaux d’ozone, de CO et de matières particulaires, polluants qui sont liés à certains
problèmes respiratoires et cardiaques et à
l’incidence de mortalité prématurée.
L’EPA tiendra des audiences publiques sur
ce projet de règlement à la mi-septembre.
> Pour en savoir plus
http://www.epa.gov/epahome/newsroom.htm
> Cogénération
La Commission européenne veut plus de cogénération
La Commission européenne a proposé récemment une directive sur la cogénération,
visant à économiser de l’énergie et à lutter
contre les changements climatiques. La
cogénération permet d’économiser au moins
10 % de combustible par rapport à la production séparée de chaleur et d’électricité.
La directive proposée inciterait les États
membres à promouvoir la cogénération en
adoptant une démarche de détermination
systématique et de réalisation progressive
du potentiel national. Les États membres
auraient l’obligation de notifier les progrès
accomplis vers la réalisation de ce potentiel
et les mesures prises à cet égard.
Pour supprimer les entraves actuelles à l’utilisation de la cogénération, les États membres seraient en outre invités à : garantir que
l’électricité produite par cogénération est
transportée et distribuée sur la base de
critères objectifs, transparents et non-discriminatoires ; faciliter l’accès au réseau
pour l’électricité produite par des installations de cogénération utilisant des sources
d’énergie renouvelables et des installations
d’une capacité inférieure à 1 MW(e) ; et faire
en sorte que la garantie d’origine de l’électricité produite par cogénération puisse être
délivrée sur demande par un ou plusieurs
organismes compétents.
La production d’électricité par cogénération
a représenté 11 % de la production totale
d’électricité de l’Union européenne (UE) en
1998 et a permis de réaliser des économies
d’énergie équivalentes à la consommation
brute annuelle de l’Autriche ou de la Grèce.
Le potentiel de la cogénération est cependant beaucoup plus important et des
économies d’énergie énormes pourraient
être faites si les techniques à haut rendement étaient plus répandues. Si, par exemple, la part de la cogénération dans la production d’électricité augmentait jusqu’à
atteindre 18 % de la fourniture totale d’électricité, des économies d’énergie de l’ordre
de 3 à 4 % de la consommation intérieure
brute totale de l’UE pourraient être
obtenues. Les réductions des émissions de
gaz à effet de serre qui en découleraient
pourraient s’élever à 65 millions de tonnes
de CO2/an, ce qui représenterait pleinement
20 % de la réduction totale des émissions de
GES requise de l’UE en vertu du Protocole
de Kyoto.
La proposition de directive sera transmise
prochainement au Conseil des ministres de
l’Union européenne et au Parlement
européen en vue de son adoption.
> Pour en savoir plus
http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1124|0|RAPID&lg=EN&display
4
20 août 2002 - vol. 1 - n° 10
L’énergie en chiffres
> Tr a n s p o r ts
La Prius, première voiture éligible à des déductions aux É.-U.
La Prius de Toyota, le premier véhicule
hybride à être mis sur le marché, est devenu
la semaine dernière la première voiture à se
qualifier pour le programme de déductions
fiscales mis de l'avant par le Internal
Revenue Service, le fisc états-unien. Les
acheteurs des modèles
2001, 2002 et 2003 de
cette voiture pourront
dorénavant demander
une déduction d'impôts
de 2000 $US dans leur
déclaration de revenus
de l'année d'achat.
qu'une nouvelle Prius, dessinée pour le
marché japonais mais également considérée pour le marché états-unien, sera encore
plus économique que la Prius présentement
sur le marché au Canada, et plus
économique que sa concurrente, la Civic
hybride de Honda. La Prius
actuelle
consomme
en
moyenne 4,6 l/100 km et la
nouvelle Prius consomme
environ 4 l/100 km, selon des
tests de carburants japonais.
Les voitures hybrides sont
dotées d'un moteur double, à
Source : www.toyota.ca
essence et à batterie, et sont
Cet incitatif fiscal sera
considérées comme les
sûrement applaudi par
les intéressés aux voitures hybrides, freinés voitures les plus écologiques sur le marché.
jusque là par le coût plus élevé de ces La Prius de Toyota, la Civic hybride et la
voitures, comparés aux voitures à moteurs Insight de Honda sont les trois modèles
conventionnels de même catégorie. De plus, présentement disponibles sur le marché.
Toyota a annoncé il y a deux semaines
> Pour en savoir plus
http://www.irs.gov/pub/irs-news/ir-02-93.pdf
http://www.evworld.com/databases/shownews.cfm?pageid=news090802-01
> Énergies vertes - efficacité énergétique
Nouveaux programmes d’énergie verte aux États-Unis
La Californie et le Wisconsin, ainsi que les
villes de Los Angeles et Portland ont lancé
récemment de nouveaux programmes
visant la promotion de l'efficacité énergétique et le développement de projets d'énergie verte.
Le California Power Authority (CPA), l'instance centrale mise sur pied lors de l'effondrement de l'expérimentation de déréglementation de l'État, a annoncé au mois de
juillet le Public Leadership Solutions for
Energy (PULSE), un programme qui offre
des prêts à taux préférentiels pour des institutions publiques qui améliorent leur efficacité énergétique ou qui investissent dans des
systèmes d'énergie verte à même leurs
installations. Les petits manufacturiers
intéressés par du financement préférentiel
sont aussi éligibles au programme. Dans la
grande ville de Los Angeles, le départe-ment
d'énergie offre des rabais allant jusqu'à 500
$US sur les achats d'appareils certifiés
ENERGY STAR et autres produits qui
économisent l'énergie. Le département a
également un fonds de 750 000 $US pour
co-financer le développement de nouvelles
technologies en efficacité énergétique.
financé en partie par les centrales thermiques de l'Orégon qui doivent légalement lui
verser des sommes pour compenser leurs
émissions de CO2, a débloqué 1M $US pour
améliorer l'efficacité énergétique de résidences et de commerces. C'est plus de 12 000
appartements et 40 commerces qui seront
visités dans les prochains cinq ans.
Enfin au Wisconsin, un programme sur les
énergies vertes offre une gamme d'incitatifs
au développement. Le programme offre un
remboursement en argent aux clients commerciaux, industriels, agricoles et résidentiels qui installeront des systèmes d'énergie
verte, ou qui voudront réparer ou rénover
leurs systèmes existants. Des prêts à taux
préférentiels de 1000 $US à 20 000 $US
sont aussi disponibles aux propriétaires de
résidences qui veulent investir dans des
systèmes d'énergie solaire, des systèmes
de chauffe-eau solaire et des turbines éoliennes. De plus, le Wisconsin offre une
gamme de subventions visant le développement d'énergies vertes, de la recherchedéveloppement aux campagnes de sensibilisation, en passant par le marketing.
De son côté le Climate Trust en Orégon,
> Pour en savoir plus
http://www.eren.doe.gov/news/
http://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2512
http://www.centrehelios.org
Consommation d’essence…
…de la nouvelle Prius de Toyota :
~ 4 l/100 km
… de la Insight de Honda :
3,6 l/100 km
Coût d’un aller Montréal-Ottawa
avec la nouvelle Prius : ~ 6 $
Déduction fiscale pour acheteurs
de la Prius (aux É-U) : ~ 3200 $
> Efficacité énergétique
BC Gas et Ressources
naturelles Canada offrent
des incitatifs pour promouvoir l’économie d’énergie
BC Gas et Ressources naturelles Canada
ont annoncé qu’ils offraient par l’entremise
du Great BC Gas Energy Savings Event
trois types d’incitatifs économiques pour
promouvoir l’efficacité énergétique en
Colombie-Britannique.
Les consommateurs peuvent bénéficier
d’un crédit de 300 $ sur leur compte de
BC Gas s’ils achètent et installent, entre le
1er août et le 30 novembre 2002, un
appareil de chauffage neuf au gaz naturel
qui répond aux critères d’efficacité ENERGY STAR, un symbole international d’efficacité énergétique.
L’an dernier, plus de 1400 clients se sont
prévalus des rabais sur ces appareils de
chauffage. Les rabais de cette année sont
deux fois plus élevés et les partenaires
espèrent pouvoir doubler le nombre de
clients qui décideront de se doter d’un
meilleur système de chauffage résidentiel.
Le Great BC Gas Energy Savings Event
englobe parallèlement les offres de 17
fabricants et fournisseurs, chacune équivalant à des économies d’au moins 150 $
sur la main-d’œuvre ou les matériaux connexes. Les abonnés résidentiels de BC
Gas peuvent aussi demander un crédit de
25 $ sur leur facture si, entre le 1er août et
le 30 novembre 2002, ils confient la mise
au point de leur chaudière à un entrepreneur accrédité.
> Pour en savoir plus
http://www.nrcan.gc.ca/css/imb/hqlib/2002bcf.htm
5
20 août 2002 - vol. 1 - n° 10
L’énergie en chiffres
Rabais maximal pour achat
d’appareils ENERGY STAR
à Los Angeles :
500 $US
«
En leurs mots
L’économie d’énergie améliore la qualité de vie. Elle réduit
notre utilisation d’énergie non
renouvelable et les émissions de
gaz à effet de serre, un important
facteur de changement climatique.
»
- Herb Dhaliwal,
Ministre des Ressources naturelles
du Canada
> Énergie éolienne
Des ententes d’achats d’énergie éolienne sont conclues aux
États-Unis et au Canada
La SaskEnergy et le gouvernement des
États-Unis ont annoncé récemment qu’ils
alimenteront certains de leurs bureaux à
l’énergie éolienne, des initiatives qui cadrent
avec leurs politiques d’achats écologiques.
Aux États-Unis, le bureau fédéral situé à
Binghampton dans l’État de New York a
annoncé qu’il est maintenant à 100 % alimenté par de l’énergie éolienne, représentant une consommation de 500 MWh par
année. Les autorités estiment que ces
achats d’énergie éolienne représentent une
réduction annuelle d’environ 350 tonnes de
CO2, une quantité équivalente à la plantation de 52 000 arbres par année. Notons que
ce bureau est bien le premier à être alimenté à 100 % en énergie éolienne, mais pas en
énergie verte. En effet, le bureau de
l’Agence de protection de l’environnement
situé à Richmond en Californie s’alimente
complètement à l’électricité produite à partir
de biogaz de sites d’enfouissement.
Au Canada, la SaskEnergy a annoncé
récemment qu’elle acheterait 714 MWh/an
d’énergie éolienne de la SaskPower pour
neuf centres de service à la clientèle, trois
édifices et une station de compression de
gaz naturel. Ces achats réduisent les émissions de gaz à effet de serre équivalant à
une centaine de voitures de classe
moyenne. Ces achats s’ajoutent à ceux de
l’Université de Régina qui est devenu le premier client commercial à acheter de l’énergie verte de la SaskPower. Celle-ci s’alimente présentement en énergie éolienne
via le parc de la Sunbridge (voir EnjeuxÉnergie, vol. 1, no 9). Un nouveau projet
éolien de la SaskPower nommé « Cypress »
ajoutera à la puissance éolienne de la
province à partir de septembre prochain.
> Pour en savoir plus
http://nuwnotes1.nu.com/apps/mediarelease/sepr.nsf/ae4a5e02027c8da2852566740065f15e/b707bd3d0d952f4a85256c14006c43c9?OpenDocument
http://www.saskpower.com/aboutus/news/2002.shtml#
L’énergie en chiffres
Bilan énergétique du pétrole :
- 26 %
Bilan énergétique de l’éthanol :
+ 34%
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Prochaine parution
mardi, 3 septembre 2002
http://www.centrehelios.org
> Tr a n s p o r ts
L’éthanol « efficace » prend de l’ampleur aux États-Unis
L’éthanol est un carburant qui a donc un
potentiel énergétique et économique important, en plus d’avoir la capacité de réduire de
façon significative les émissions de CO2.
Cependant, si le bilan
énergétique semble positif,
le bilan environnemental
n’est pas aussi facile à
déterminer. Mis à part les
réductions significatives en
CO2, les impacts sur la
qualité de l’air des émissions polluantes d’éthanol
ne sont pas clairement définis ; de plus, il est important
Source : www.nrel.gov
de mentionner que la proDans le cadre de cet enjeu
duction intensive de maïs
important pour le secteur agricole états- peut aussi engendrer de la pollution agricole
unien, le Département de l’agriculture de par l’utilisation de pesticides et de ferti(USDA) a publié au début du mois une mise lisants.
à jour d’un rapport de 1996 qui a étudié le
bilan énergétique de l’éthanol à base de La Chambre et le Sénat comptent finaliser
maïs. Cette mise à jour confirme les résul- les discussions sur l’éthanol d’ici la mi-septats obtenus six ans plus tôt : sur une base tembre.
de cycle de vie énergétique, l’éthanol est un
carburant efficace puisqu’il génère 34 %
plus d’énergie qu’il n’en consomme, sur le
cycle de vie, pour être produit.
Fort de sa capacité d’accroître tant la sécurité énergétique du pays que le recours aux
énergies renouvelables, l’éthanol figure au
premier rang des carburants de remplacement qui sont étudiés par
l’administration Bush. En
effet, la Chambre et le
Sénat négocient présentement un projet de loi qui
propose entre autre une
norme sur les carburants
renouvelables qui pourrait
faire tripler la production
d’éthanol dans ce pays d’ici
2010.
> Pour en savoir plus
http://www.usda.gov/news/releases/2002/08/0322.htm
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 11 - 4 septembre 2002
Sommaire
Sommet de Johannesburg
Aucune cible concrète sur l’énergie au Sommet
Bien que considéré par plusieurs comme un
enjeu majeur du Sommet de Johannesburg,
l’énergie semble n’avoir récolté qu’une
entente de principe qui a fait disparaître tous
les objectifs précis, sur la table de discussion depuis un certain temps.
Le Sommet mondial sur le développement
durable accueille depuis le 26 août dernier
et jusqu’au 4 septembre plus de 60 000 délégués de tous les coins de la planète pour
discuter d’une vaste gamme d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques.
Tout en parlant vaguement de l’importance
de développer des énergies plus propres et
abordables, le texte sur l’énergie, qui ne
couvre que deux pages sur 65, omet systématiquement tout objectif chiffré. Quant aux
importantes subventions dont profitent
présentement les énergies conventionnelles
telles le pétrole et le charbon, le texte invite
à les diminuer, mais seulement « lorsque
c’est approprié » et « en tenant compte des
conditions spécifiques » de chaque pays.
Enfin, miroitant la politique énergétique
américaine, le texte insiste à maintes reprises pour inclure explicitement les énergies
fossiles au même plan que l’efficacité
énergétique et les énergies nouvelles parmi
les solutions à apporter pour un développement durable du secteur.
Les parties en négociation avaient pourtant
devant eux des propositions concrètes la
semaine dernière. D’une part, le Brésil proposait une augmentation de la part mondiale
des énergies vertes – qui excluent les
grands projets hydroélectriques et certains
types de biomasse - à 10 % d’ici 2010. La
part mondiale d’énergie verte est de 2 %
actuellement. L’Union européenne optait
plutôt pour que la part des énergies renouvelables – avec hydroélectricité et biomasse
– compte pour 15 % de l’énergie mondiale,
ce qui n’aurait représenté qu’une augmentation de 1 % par rapport à aujourd’hui.
Plus d’information sur les enjeux énergétiques au Sommet aux pages 2 et 3.
> Pour en savoir plus
http://www.johannesburgsummit.org
http://www.johannesburgsummit.org/html/documents/summit_docs.html
> Énergies vertes
Obligation historique de 20 % d’énergie verte en Californie
Quelques semaines après que le Gouverneur de cet État de 30 millions d’habitants ait
signé une loi historique ciblant les émissions
de gaz à effet de serre des véhicules (cf vol.
1, no 8), le Sénat californien est revenu à la
charge en adoptant un projet de loi sur les
sources de production d’électricité.
Dans la nuit du 31 août, il a en effet adopté
une loi mettant sur pied une Obligation
échangeable d’énergie verte (OÉÉV, connu
en anglais sous le sigle RPS) applicable à
l’ensemble des distributeurs d’électricité de
l’État. L’OÉÉV – le plus important au pays –
obligerait chaque distributeur à augmenter
annuellement de 1 % la part d’énergie verte
dans son portefeuille global, jusqu’à atteindre 20 %. Le surcoût de production sera
couvert par les recettes d’un « prélèvement
http://www.centrehelios.org
> Aucune cible concrète sur l’énergie au
Sommet
1
> Obligation historique de 20 % d’énergie
verte en Californie
1
> EN PRIMEUR
Protocole de Kyoto : le Canada ratifiera !
2
> Des voitures brésiliennes rouleront à l’alcool 3
> Une révolution dans les transports urbains
3
> Ouverture des marchés et politiques d’énergie
verte font bon ménage aux États-Unis
4
> Crédits de taxe pour les énergies vertes en
vigueur au Michigan
4
> L’énergie solaire est populaire à Vienne
4
> L’énergie marémotrice prend de l’ampleur
au Royaume-Uni et au Canada
5
> New York de plus en plus « électrique »
5
> Automobilistes, arrêtez vos moteurs !
5
> Une gigantesque « tour solaire » alimenterait
200 000 foyers en Australie
6
> La Ontario Power Generation veut se
procurer du biocarburant
6
de bien public » sur les factures d’électricité.
Les projets d’énergie verte seront acceptés
mais pas les projets hydroélectriques. Par
contre, les mini-centrales hydroélectriques
(30 MW et moins) déjà en opération au
moment de la mise en vigueur de cette loi
pourront être comptabilisées dans le calcul
de la part totale de 20 %.
Selon le Union of Concerned Scientists
(UCS), il s’agit là d’un progrès législatif
d’une importance historique, d’autant plus
qu’il se fera sans harnacher des rivières.
Selon les projections de UCS, la loi fera
grimper la part d’énergie éolienne de 1,5 %
aujourd’hui à plus de 6 %, alors que la
géothermie, l’autre grand gagnant, verra sa
part doubler à plus de 10 %. (Suite en page 2)
L’énergie en chiffres
Production d’électricité verte
obligée en Californie :
~ 60 TWh/an
Production actuelle :
< 30 TWh/an
Investissement requis pour
combler la différence :
~ 15 500 000 000 $
1
4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11
En primeur
Sommet de Johannesburg
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
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Ce projet a été rendu
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le développement
durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec.
Protocole de Kyoto : le Canada ratifiera !
Le Canada sentait beaucoup de pression la
semaine dernière à Johannesburg alors
qu’il n’était toujours pas clair comment Jean
Chrétien allait aborder la question du
Protocole de Kyoto.
du Canada, veulent que le Premier ministre
ratifie le Protocole d’ici la fin de l’année et
ce, sans nécessairement obtenir les crédits
pour exportation d’énergie propre. Obtenir
ces crédits, qui proviendraient d’exportation
de gaz naturel et d’hydroélectricité, semblait
une condition-clé pour le gouvernement
fédéral, quoique jugée inacceptable par la
communauté internationale.
C’est lors d’une allocution bien attendue
donc que le Premier ministre sortant a
annoncé ce lundi qu’un plan de mise en
œuvre qui permettra d’atteindre les objectifs
du Protocole de Kyoto était en train de se La missive pro-Kyoto était accompagnée
finaliser, suite à d’abondantes consultations d’une courte analyse démontrant les raiqui ont été menées auprès des provinces et sons pour lesquelles le Canada devrait ratifier le Protocole. Celle-ci
des divers intervenants. Quand
souligne entre autre : que le
ces consultations seront terD’ici la fin de
Canada est le plus grand émetminées, d’ici la fin de l’année, le
l’année, le
teur de GES de sources huParlement du Canada sera
Parlement du
maines par capita au monde ;
appelé à voter sur la ratification.
Canada sera
appelé à voter sur que le Canada a déjà négocié
des compromis avec la commuÀ toute fin pratique, si la tenla ratification du
dance se maintient, ceci signifie Protocole de Kyoto nauté internationale qui permettraient de réduire nos émisque le Canada ratifiera le
sions de façon flexible et aborProtocole puisqu’une majorité
de députés libéraux, bloquistes, néo- da-ble ; que respecter Kyoto nous coûterait
démocrates et conservateurs sont favo- au plus 1,7 % du PIB étalé sur dix ans,
rables à ce que le Canada fasse sa part selon les plus récentes estimations; que
dans la lutte aux changements climatiques. des opportunités d’affaires importantes
En vertu du Protocole, le Canada devrait peuvent découler de la ratification, notamdiminuer ses émissions de gaz à effet de ment par le développement de technologies
serre (GES) de 6 % sous les niveaux de d’énergie verte qui nous donnerait une
avance dans les Amériques ; et que 31 %
1990 d’ici 2010.
de notre objectif est déjà atteint par les
Plusieurs attendaient de voir comment la crédits et les actions provenant de prorécente décision de M. Chrétien de ne pas grammes et politiques déjà en place.
se représenter aux prochaines élections
affecterait sa position sur cet enjeu consi- Le Protocole sera mis en force lorsque 55
déré prioritaire au Sommet. Il semble que le pays, représentant 55 % des émissions de
Premier ministre, à qui il reste moins de 18 GES des pays industrialisés, auront ratifié.
mois de mandat, voudrait faire de Kyoto son Alors que 90 pays sont déjà engagés, le
« héritage environnemental et social », à la manque à gagner est d’environ 18 % pour
grande satisfaction de plusieurs de ses remplir la deuxième condition, ce qui pourdéputés. En effet, 96 députés et 23 séna- rait être comblé par la Russie, qui compte
teurs libéraux fédéraux ont fait parvenir au pour 17 % des émissions, et le Canada, qui
Premier ministre lors du Caucus libéral à compte pour 3 % des émissions, ou tout
Chicoutimi une lettre stipulant leur appui autre pays représentant au moins 1 %. La
inconditionnel au Protocole. Les si- Russie a également annoncé son intention
gnataires, provenant de toutes les régions de ratifier l’accord d’ici la fin de l’année.
> Pour en savoir plus
http://www.johngodfrey.on.ca/pages/kyoto.htm
http://www.johannesburgsummit.org/
(Suite de la page 1)
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ISSN 1703-1451
Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
2
Toujours grâce à cette loi, la Californie produira à terme quelque 62 TWh d’électricité
verte. À titre comparatif, il s’agit d’environ 30
fois la production annuelle projetée de la
centrale hydroélectrique SM-3 ou 10 fois la
production de la future centrale thermique
de Suroît. À elle seule, la loi générera des
investissements additionnels en énergie
verte de l’ordre de 10MM $US.
Le projet de loi, formellement appuyé par les
grands distributeurs de l’État, a été adopté
au Sénat par un vote de 24 contre 11. Le
Gouverneur Davis Gray a déjà annoncé son
intention de le signer, dernière étape avant
qu’elle entre en vigueur.
> Pour en savoir plus
http://info.sen.ca.gov/pub/bill/sen/sb_1051-1100/sb_1078_bill_20020828_amended_asm.pdf
http://www.centrehelios.org
4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11
Sommet de Johannesburg
Des voitures brésiliennes rouleront à l’alcool
Le Sommet de Johannesburg sera le lieu de
rencontre privilégié pour l’Allemagne et le
Brésil qui ont annoncé qu’ils y conclueront
une entente sur la production d’automobiles
roulant à l’alcool combustible.
C’est sous l’égide du Protocole de Kyoto et
de son mécanisme pour le développement
propre que ces deux pays entreront en partenariat pour réduire les émissions de gaz à
effet de serre provenant des voitures. Le
projet inclut une production brésilienne de
100 000 voitures pouvant s’alimenter à l’alcool combustible et un programme d’exemption de taxe de vente de 1000 reales (521 $)
à l’achat du véhicule. L’incitatif cible surtout
les agences de location de voitures, les
compagnie de taxis et les gouvernements.
L’investissement de l’Allemagne dans ce
projet - lié non seulement à la production
des véhicules mais aussi au financement de
l’exemption fiscale totalisant 100 millions de
reales (52M $) - lui permettra de récolter des
crédits de carbone qui aideront l’Union européenne à atteindre son objectif de Kyoto.
Au Brésil, ce projet se traduit aussi par la
revitalisation du programme de production
d’alcool combustible qui a été établie dans
les années 70 pour réduire la dépendance
du pays face aux importations de pétrole. Le
programme a cependant perdu de son élan,
dû notamment à la baisse du prix de
l’essence et à l’incertitude des stocks d’alcool combustible. Les voitures à l’alcool
combustible, qui ont déjà représenté 90 %
des automobiles fabriquées au Brésil, ne
représentent qu’à peine 0,1 % des voitures
en circulation aujourd’hui. La production du
combustible, qui provient de la canne à
sucre, est largement appuyée par les cultivateurs brésiliens qui y voient une source de
revenus importante et un moyen de stabiliser les prix du sucre. On estime que le nouveau projet germano-brésilien créera une
demande de 430 millions de litres d’alcool
combustible sur dix ans, soit la durée de vie
moyenne d’un véhicule.
Le Brésil, l’hôte du Sommet de la Terre de
1992, et l’Allemagne, numéro un de l’énergie éolienne au monde, disent vouloir être
reconnus comme leaders en matière de développement durable avec ce projet. Ces
deux pays ont d’ailleurs poussé pour une
proposition au Sommet de Johannesburg
qui exigerait que la part d’ « énergie verte »
(une définition qui exclut les grands projets
hydroélectriques et le recours à certains types de biomasse) dans le monde représente
10 % de toute l’énergie produite d’ici 2010,
soit une augmentation de près de 8 % par
rapport à aujourd’hui.
> Pour en savoir plus
http://story.news.yahoo.com/news?tmpl=story2&u=/oneworld/20020823/wl_oneworld/1032_1030102356
«
En leurs mots
Nous sommes convaincus
que les changements climatiques seront l’enjeu majeur de
notre
génération,
que
nous
sommes rendus à l’heure de la
décision et que c’est l’obligation du
Parlement de protéger et améliorer
les intérêts présents et futurs de
notre pays.
»
- Extrait d’une lettre signée par
96 Députés et 23 Sénateurs
libéraux fédéraux
L’énergie en chiffres
Nombre de voitures à
l’alcool combustible produites
au Brésil avec le
projet allemand :
100 000
Part des voitures à l’alcool
combustible au Brésil :
0,1 %
Sommet de Johannesburg
Une révolution dans les transports urbains
Selon un nouveau livre publié par l’Agence
internationale de l’énergie (AIE), Bus systems for the Future, Achieving Sustainable
Transport Worldwide, ce sont les nouveaux
systèmes d’autobus apparaissant notamment en Amérique latine qui sont en voie de
révolutionner le transport urbain.
L’étude décrit des systèmes fonctionnant
avec succès en Amérique latine et compare
les systèmes d’autobus rapides aux autres
moyens de transport, souvent plus coûteux,
tels que les trains légers et les métros. Elle
analyse la prochaine génération d’autobus
qui utilisera les carburants propres comme
le biodiesel, le gaz naturel, les combinaisons
hybrides essence-électricité et les piles à
hydrogène. On y présente aussi des études
de cas sur le transport de six grandes villes
et sur les étapes par lesquelles chacune
d’elles est passée pour favoriser des systèmes de transport plus viables, dont le développement de systèmes d’autobus rapides.
Les systèmes d’autobus rapides fonctionhttp://www.centrehelios.org
nant actuellement dans une douzaine de
villes offriraient un service rapide, fiable et
efficace à un grand nombre d’usagers. Le
rapport souligne que des voies d’autobus
express, utilisant des véhicules à haute capacité et de nouvelles technologies comme
le repérage par GPS, peuvent transporter
dix fois plus de personnes que des voitures
sur une même route, tout en étant rentables.
L’étude comprend également un examen
des réductions potentielles d’émissions, des
économies de carburant et des impacts sur
le trafic que les systèmes d’autobus
améliorés peuvent apporter, parallèlement
aux options technologiques telles que
l’amélioration des autobus eux-mêmes.
Le transport est, à l’échelle mondiale, le
secteur consommateur d’énergie présentant
la croissance la plus rapide. L’augmentation
accélérée des populations et l’utilisation
accrue de véhicules ont provoqué
embouteillages et expansions urbaines,
En leurs mots
«
Cette loi fait de la Californie
le leader en matière de politiques sur les changements climatiques et l’énergie. La Californie
fait ce que le Président Bush
devrait être en train de faire : placer les États-Unis sur le chemin des
énergies propres.
»
- Jon Rainwater,
Directeur-général du League of
Conservation Voters
3
4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11
L’énergie en chiffres
Pourcentage des États américains
ayant des mécanismes d’appui aux
énergies vertes...
7 % des États
à marché monopolistique
77 % des États
à marché concurrentiel
«
En leurs mots
L’augmentation des prix de
l’énergie a pour effet secondaire d’encourager la conservation et les sources alternatives
d’énergie qui ont été jusqu’à maintenant considérées trop dispendieuses. Je ne pense pas que la
commercialisation de quelconque
forme d’énergie verte est inutile à
explorer.
»
- Michael Marvin,
Président du Business Council
for Sustainable Energy
même dans les agglomérations très pauvres, ainsi que des niveaux inacceptables
de gaz à effet de serre, de pollution de l’air,
de bruit et d’accidents.
> Pour en savoir plus
http://www.iea.org/public/studies/bus.htm
> Restructuration des marchés
Ouverture des marchés et politiques d’énergie verte font bon
ménage aux États-Unis
Une nouvelle étude publiée récemment par
le groupe Citizens for Pennsylvania’s Future
démontre que les États qui ont adopté un
marché concurrentiel en électricité offrent en
général des prix plus bas et des politiques
d’énergie verte plus élaborées.
L’étude intitulée Electricity Competition: The Story Behind the Headlines – A 50-State Report dresse le bilan des marchés de l’électricité de 50
États et trouvent que la restructuration – nonobstant l’échec californien – a été bénéfique pour le portefeuille des consommateurs
et pour l’environnement. D’une part, les prix
de l’électricité résidentiels ont diminué
depuis 1996 dans tous les États à l’étude (à
l’exception du Vermont et de Hawaii), mais
la diminution est plus marquée dans les
États où les marchés sont maintenant compétitifs depuis quelques années. En effet,
les prix ont chuté de 15,9 % dans ces États
alors qu’ils ont diminué de 11,6 % dans les
États à marché monopolistique.
D’autre part, 13 États ayant ouvert leurs
marchés ont adopté des mesures d’énergie
verte contre seulement deux États à marché
monopolistique. Ces mesures « vertes », qui
incluent des prélèvements pour financer le
développement des énergies vertes ainsi
que des obligations échangeables d’énergie
verte (RPS), seraient un moteur de développement important pour ce secteur en
croissance. Les États du Connecticut, du
Massachusetts et du New Jersey auraient
obtenu les plus hautes notes en matières de
politique d’énergie verte.
En général, la réécriture des règles entourant l’ouverture des marchés semble offrir
une occasion importante pour comprendre
les obstacles aux énergies vertes et adopter
des mécanismes réglementaires en conséquence.
> Pour en savoir plus
Http://www.pennfuture.org/news/news_index.html
> Fiscalité
Crédits de taxe pour les énergies vertes en vigueur au
Michigan
L’énergie en chiffres
Nombre de maisons à l’énergie
solaire à Vienne d’ici 2010 :
40 000
Superficie de panneaux solaires
installés chaque année en Autriche :
200 000 m2
Éteignez votre moteur si l’arrêt de
votre véhicule est de plus de :
10 secondes
Nombre de minutes de ralenti des
véhicules canadiens en hiver :
75 000 000 / jour
4
Le Michigan a mis en vigueur le 25 juillet une
loi sous laquelle il est possible d’obtenir un
crédit de taxe commercial non remboursable
pour la recherche, le développement ou la
production d’énergies vertes.
Les types d’énergie acceptés selon la loi
comprennent l’énergie marine (énergie des
vagues et marémotrice), les systèmes d’énergie verte (énergie éolienne, solaire, etc.),
les véhicules alternatifs (voiture électrique,
hybride, à l’hydrogène) et les carburants renouvelables. Les carburants renouvelables
incluent les mélanges biodiesel contenant
au moins 20 % de biodiesel et les carburants
produits à partir de biomasse, c’est-à-dire
provenant de végétaux, de résidus de végétaux, de déchets animaux, de déchets
municipaux et de sites d’enfouissement.
L’État du Michigan a également créé une
« zone industrielle en énergie alternative »
et les entreprises qui y sont établies peuvent
recevoir des exemptions basées sur la compensation payée aux employés qui travaillent au développement d’énergies vertes.
> Pour en savoir plus
Http://www.sustainableeconomy.org/tnu/vol.23/23.8.htm#1
http://www.michiganlegislature.org/documents/2001-2002/publicact/pdf/2002-PA-0531.pdf
> Énergie solaire
L’énergie solaire est populaire à Vienne
La ville de Vienne vient d’annoncer qu’elle a
mis en place un projet énergétique d’envergure destiné à promouvoir l’utilisation domestique de l’énergie solaire. Ce projet
dénommé Solar-net II au coût de 436 000
euros (667 000 $) est financé à 50 % par
l’Union européenne.
http://www.centrehelios.org
4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11
L’énergie en chiffres
Le projet est conduit conjointement avec la
Hongrie grâce à des coopérations entre entreprises, experts et institutions du secteur
de l’énergie solaire. L’objectif de la municipalité viennoise est que 40 000 habitations
s’alimentent à l’électricité solaire d’ici 2010.
Pour y arriver, des mesures importantes ont
été prises comme la participation financière
de la municipalité à l’installation de panneaux solaires pour couvrir 30 % du coût
total des travaux. En Autriche, 200 000 m2 de
panneaux solaires sont installés chaque
année, incluant 3000 m2 à Vienne seule-
ment. Il existe par ailleurs dans cette ville un
important potentiel associé au grand nombre
d’immeubles anciens qui seront prochainement rénovés et où les installations
solaires peuvent être mises en place à moindre coût lors de la rénovation.
“Solar-net II” fait partie du “KliP” (Klimaschutz Program), un programme de réduction des gaz à effet de serre (GES). En vertu
du Protocole de Kyoto, l’Autriche doit réduire
ses GES de 13 % sous les niveaux de 1990
d’ici 2010.
> Pour en savoir plus
http://www.adit.fr/adit_edition/index.html
Puissance du système
à énergie marémotrice
de Marine Current :
300 kW
> Tr a n s p o r ts
New York de plus en plus
« électrique »
> Énergie marémotrice
L’énergie marémotrice prend de l’ampleur au Royaume-Uni
et au Canada
L’énergie marémotrice n’est pas la plus connue des énergies vertes, mais le développement récent de quelques projets porte à
croire qu’il y a un intérêt croissant pour cette
technologie. Le premier projet pilote commercial au monde devrait voir le jour sur les
côtes du Royaume-Uni en octobre prochain.
(2,4M $) et 500 000 livres (1,2M $) respectivement dans ce projet. Pour le ministère,
ceci représente un peu plus de 4 % de son
budget annuel en énergie renouvelable.
Par ailleurs la Blue Energy basée en
Colombie-Britannique a annoncé qu’elle a
obtenu une entente de principe pour 20M $
L’énergie marémotrice est produite par le en capital d’une importante société de financaptage de l’énergie provenant du mouve- ce internationale afin de commercialiser sa
propre technologie. Présenment de l’eau lors des marées
tement, Blue Energy dévequi alimentent des turbines géloppe un projet de démonstranératrices d’électricité. Contion pré-commercial de 500
trairement à l’énergie produite
kW sur les côtes de la
par les vagues, le mouvement
Colombie-Britannique, qui vides marées est régulier et préserait entre autre à produire de
visible, permettant ainsi de
l’hydrogène par électrolyse
calculer avec plus d’exactitude
pour éventuellement alimenter
la quantité d’électricité prodes piles à hydrogène.
duite par une installation.
L’entreprise développe égalesource : www.marineturbines.com
ment un projet dans la Baie de
C’est un consortium de compagnies regroupées sous le nom de Marine San Francisco qui pourrait générer jusqu’à
Current Turbines qui bâtit présentement la 1170 MWh par jour, et un projet sur les côtes
turbine britannique de 300 kW dans le canal des Philippines qui consiste en une « clôture
Bristol. Le ministère britannique du Com- marémotrice » de 4 km qui récolterait l’énermerce et de l’Industrie et la Commission gie des marées pour produire de l’électricité.
européenne ont versé un millions de livres
> Pour en savoir plus
Http://www.iht.com/articles/68746.html
> Tr a n s p o r ts
Automobilistes, arrêtez vos moteurs !
En moyenne, l’automobiliste canadien laisse
tourner son moteur au ralenti de cinq à dix
minutes par jour, une source importante
d’émissions de CO2. C’est pour cette raison
que l’Institut canadien des produits pétroliers (ICPP) et le gouvernement du Canada
ont lancé une campagne de sensibilisation
de deux semaines à Mississauga pour rappeler aux automobilistes de couper le
moteur s’ils s’arrêtent plus de dix secondes.
http://www.centrehelios.org
Le premier message des partenaires de ce
projet est que les automobilistes épargneront essence et argent s’ils évitent de laisser
tourner leur moteur inutilement. De plus, les
périodes excessives de marche au ralenti
peuvent abîmer des éléments du moteur,
dont les cylindres, les bougies et le système
d’échappement. Le ralenti excessif peut
également contaminer l’huile du moteur.
Le New York Power Authority (NYPA) et le
Municipal Electric Utilities Association
(MEUA) de l’État ont annoncé la semaine
dernière qu’ils se rallieront pour promouvoir l’utilisation de voitures électriques
dans l’État.
Dans un premier temps, les partenaires
voudraient concentrer leurs efforts à démontrer qu’il est pratique de rouler à l’électricité, et comptent offrir des véhicules
promotionnels aux écoles et aux organismes communautaires afin qu’ils en fassent également la promotion. De plus, une
exposition de véhicules électriques a eu
lieu à la conférence annuelle de MEUA,
afin d’inaugurer la nouvelle initiative. Les
participants de la conférence ont pu
essayer la Th!nk City électrique de Ford,
la Prius hybride de Toyota, un Ranger
électrique de Ford et même un véhicule
utilitaire électrique de John Deere.
Les efforts de l’État de New York en matière de qualité de l’air ne s’arrêtent cependant pas là. L’État a adopté des normes
d’émissions pour les véhicules, ainsi que
des incitatifs fiscaux et du financement
disponibles aux sociétés de transport en
commun et aux agences gouvernementales afin qu’ils augmentent leurs flottes de
véhicules électriques et autres véhicules à
carburant alternatif. En 2001, le Gouverneur Pataki a émis un ordre exigeant
que tous les véhicules légers de l’État s’alimentent aux carburants alternatifs d’ici
2010, à l’exception des véhicules des forces de l’ordre et d’urgence. Cet été une loi
visant à majorer les incitatifs fiscaux pour
achats de véhicules hybrides a été approuvée par la législature, un incitatif qui
s’ajoute à celui déjà en vigueur à travers
les États-Unis pour la Prius exclusivement
(voir notre article à ce sujet, vol. 1, no 10).
> Pour en savoir plus
http://www.nypa.gov/press/020828b.htm
5
4 septembre 2002 - vol. 1 - n° 11
«
En leurs mots
Au premier abord, il peut
sembler étrange que des entreprises qui vendent de l’essence
donnent des conseils aux automobilistes sur la façon de réduire leur
consommation de carburant. Les
sociétés membres de l’ICPP préconisent l’utilisation efficace des carburants — et d’autres produits pétroliers — dans le cadre d’un vaste
programme de conservation de l’énergie. Ce programme fait le lien
entre la consommation, les dépenses découlant du transport personnel et la pollution de l’air.
- Alain Perez,
Président de l’ICPP
»
L’énergie en chiffres
Projet de tour solaire en Australie :
Hauteur de la tour : 1 km
Diamètre de sa base : 130 m
Diamètre des serres productrices
d’air chaud : 7 km
Puissance générée : 200 MW
Nombre de foyers alimentés :
200 000
Pour éliminer les périodes de ralenti inutiles,
il est recommandé de réduire à 30 secondes
la période de réchauffement du moteur et
d’arrêter le moteur quand le véhicule est à
l’arrêt plus de dix secondes. Il faut en effet
moins d’essence pour redémarrer le moteur
après un tel temps d’arrêt. En évitant la
marche au ralenti à peine cinq minutes par
jour, tous les jours de l’année, les automobilistes canadiens pourraient empêcher
l’émission de plus de 1 million de tonnes de
CO2 annuellement.
> Pour en savoir plus
http://www.ic.gc.ca/cmb/Welcomeic.nsf/ICPages/Salle-des-medias
> Énergies vertes
Une gigantesque « tour solaire » alimenterait 200 000 foyers
en Australie
Une idée de technologie d’énergie verte qui
a été discutée de temps à autre depuis
plusieurs années a refait surface en Australie récemment. En effet, le projet appelé
Solar Mission Project de EnviroMission, qui
produirait de l’électricité à partir d’air chaud,
deviendra probablement réalité si l’on en
croit les autorités fédérales qui viennent
d’approuver le projet.
lées à la base de la tour généreront une
puissance maximale de 200 MW.
Les agriculteurs de la région seront également servis puisque l’entreprise voudrait utiliser les serres à des fins de production agricole, mais souligne qu’il ne faudra pas s’aventurer trop près de la base de la tour, où
la température ambiante pourrait atteindre
les 60 degrés Celsius ! En
somme c’est une technologie qui semble idéale pour
les chaleurs intenses et
surtout les grands espaces
inexploités des régions désertiques de l’Australie.
Avis aux déserts du
Sahara.
La technologie derrière ce
projet consiste à produire
de l’air chaud à l’aide de
serres, qui est ensuite
aspiré par convection dans
une tour géante munie de
turbines
génératrices
d’électricité. Si la technologie ne semble pas très
Le projet gigantesque
impressionnante, la taille
source : www.enviromission.com
dans lequel le gouvernedu projet saura sûrement
épater le commun des producteurs d’én- ment investit 800M $ australiens (685M $)
ergie verte : les serres du projet australien alimenterait 200 000 foyers d’ici 2005, si les
formeront un cercle de non moins de 7 km travaux commencent comme prévu l’an
de diamètre et l’air chaud sera aspiré à une prochain. L’État de New South Wales, où se
vitesse de plus de 55 km/h par une tour de 1 situerait la tour, doit cependant conclure l’ékm de haut, soit deux fois la hauteur de la valuation environnementale avant d’approutour du CN à Toronto. Les 32 turbines instal- ver le projet.
> Pour en savoir plus
Http://www.evworld.com/databases/shownews.cfm?pageid=news200802-03
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Prochaine parution
Mardi 17 septembre 2002
6
> C a r b u r a n ts v e r ts
La Ontario Power Generation veut se procurer du biocarburant
La Ontario Power Generation (OPG) et DynaMotive Energy ont annoncé la semaine dernière qu’ils ont conclu une entente de prin-cipe pour le développement de projets d’énergie verte utilisant la technologie BioTherm.
BioTherm est un procédé de pyrolise
accélérée qui peut convertir la biomasse
végétale en carburant liquide. DynaMotive
entend utiliser cette technologie pour puiser
dans des ressources abondantes à faible
coût qui se retrouvent dans les déchets agricoles et forestiers, tels que les résidus de
bois, d’écorce, de canne à sucre et de paille.
La OPG, le plus important fournisseur d’énergie verte en Ontario, vend directement
cette énergie sous la marque Evergreen aux
détaillants et à ses clients industriels et commerciaux. Les sources d’énergie verte sont
actuellement l’éolien, les petits projets en
hydroélectricité, la biomasse et le solaire.
Les projets avec DynaMotive permettront à
la OPG d’élargir son portefeuillle d’énergie
verte, qui est de plus en plus en demande
sur le marché de l’électricité ontarien, ouvert
à la concurrence depuis le premier mai
dernier.
> Pour en savoir plus
http://www.opg.com/info/news/NewsAug27_2002.asp
http://www.centrehelios.org
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 12 - 17 septembre 2002
Sommaire
> Énergies renouvelables
La Régie de l’énergie britannique lance un appel à l’action pour
les énergies renouvelables
La régie de l’énergie du Royaume-Uni
(OFGEM) est intervenue la semaine dernière
auprès des réseaux de distribution afin de
les inciter à relever le défi de l’énergie renouvelable et ce, dans les plus brefs délais.
Faisant référence aux objectifs récents du
gouvernement d’augmenter la part de l’énergie renouvelable à 10 % d’ici 2010 et de faire grimper la puissance cogénérée à 10 000
MW pour la même année, OFGEM a souligné devant l’industrie que d’importants
changements associés à la production d’énergie et à l’opération des réseaux sont
imminents.
Pour atteindre les objectifs fixés, les Britanniques devront ajouter d’ici 2010 quelque
8000 MW d’énergie renouvelable, ce qui
représente environ 3000 nouvelles installations, et quelque 5000 MW en cogénération,
ou 1000 nouvelles installations. Selon
OFGEM il est également possible que plus
d’un million de petits projets de cogénération
domestique, de 1 à 5 kW chacun, voient le
jour dans cette même période. Cette explosion de petits projets pourrait représenter
une charge considérable pour un opérateur
de réseau. Il est estimé en effet qu’en 2010,
jusqu’à 300 petits cogénérateurs pourraient
demander de se brancher à chacune des
sous-stations d’un seul opérateur, alors
qu’aujourd’hui un opérateur compte environ
300 branchements pour son réseau entier.
Le Directeur général du régulateur national
a d’ailleurs prévenu les distributeurs du pays
de son intention de passer rapidement des
paroles aux actes. Il a notamment souligné
son intention de lier les prochaines demandes tarifaires aux efforts démontrés par les
distributeurs pour encourager le recours aux
énergies décentralisées.
> Pour en savoir plus
http://biz.yahoo.com/djus/020910/1044000392_1.html
> Restructuration des marchés
La législature californienne toujours favorable au comptage
inversé
Alors que plusieurs s’attendaient à de nouvelles dispositions limitatives sur le comptage inversé, le projet de loi AB 58, qui est
une révision de l’ancienne loi, demeure
favorable à ce concept qui permet à des particuliers de brancher leurs systèmes de production d’électricité au réseau. AB 58 a été
adopté par le Sénat et l’Assemblée le 30
août dernier.
Le projet de loi semble plaire particulièrement à l’industrie et aux adeptes de l’énergie
solaire photovoltaïque (PV) qui bénéficient
grandement des mesures prévues par la loi
présentement en vigueur. En effet, AB 58
garde inchangée la disposition qui permet à
des systèmes décentralisés (comme les
panneaux solaires) allant jusqu’à 1 MW en
puissance, de se connecter au réseau et de
voir leur compteur « tourner à rebours »
lorsque la production d’électricité excède la
consommation. Cette disposition était menacée par un amendement qui voulait réduire
la puissance maximale à 10 kW, soit la puissance maximale prévue par la loi à ses
débuts en 1995, mais qui a été augmentée à
1 MW en 2001. Cette augmentation en 2001
avait d’ailleurs fait augmenter par un facteur
de 10 les ventes de grands systèmes
solaire-PV.
D’autre part, AB 58 augmente de 0,1 % à 0,5
% la part totale de l’énergie de pointe pouvant provenir de systèmes décentralisés
munis de compteurs inversés. Il ordonne
également l’offre de rabais additionnels aux
logements à prix modique voulant installer
de tels systèmes.
> Régie de l’énergie britannique : appel à
l’action pour les énergies renouvelables
1
> La législature californienne toujours favorable
au comptage inversé
1
>
FOCUS
Transports : une nouvelle taxe de la CE
2
> Le Japon pourrait taxer le charbon
2
> Québec étudie le potentiel des « 2R »
sur les véhicules
3
> Les libéraux ontariens proposent un plan
énergétique ambitieux
3
> Le monopole d’électricité du Tennessee
réduit sa dette financière et écologique
4
> Inauguration en Californie du plus grand toit
solaire de la fonction publique
4
> L’énergie verte serait bénéfique pour la
région nord-ouest des États-Unis
5
> On respire mieux à New Delhi
5
> La Virginie de l’Ouest veut devenir un
leader de l’énergie verte
5
> General Motors introduit une nouvelle
voiture à l’hydrogène
6
> AEE et AQME : partenariat renouvellé
6
Dernière heure
20 % d’énergie verte en
Californie
Le Gouverneur Davis de la Californie a
signé en fin de semaine dernière un projet
de loi qui créera un système d’obligations
échangeables d’énergie verte (OÉÉV)
pour les distributeurs d’énergie de l’État.
L’OÉÉV exigera que chaque installation
achète à terme au moins 20 % de son
énergie de sources vertes.
Pour plus de renseignements, voir le numéro précédent d’Enjeux-ÉNERGIE.
(Suite en page 2)
http://www.centrehelios.org
1
17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12
Focus
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
Centre Hélios, une société indépendante de
recherches et d'expertise-conseil en énergie.
La Commission européenne propose une réforme écologique
de la taxation automobile
Toute bibliothèque ou organisme intéressé à
obtenir une version papier peut contacter
Patrick Henn au (514) 849-1460.
Dans l’optique de supprimer les entraves qu’un lien direct entre le niveau de taxation
fiscales à la libre circulation des véhicules et les émissions de CO2 de chaque voiture
dans l’Union européenne (UE) et de répon- neuve permet de réduire efficacement ces
dre en partie aux exigences de Kyoto, la émissions. Les dispositions proposées par
Commission européenne a
la Commission auraient un
Cette réforme
proposé la semaine dernière
impact important sur le rejet de
écologique de la taxa- CO2 puisqu’elles créeraient un
une réforme qui lierait la taxation des véhicules à leur tion automobile permet- incitatif pour réduire à la fois
utilisation plutôt qu’à leur trait à l’UE de répondre les achats de voitures à forte
acquisition.
consommation d’essence et
en partie à ses engagel’utilisation de la voiture. Une
Présentement, chaque État ments face au Protocole augmentation des taxes sur le
de Kyoto
membre percoit des taxes
carburant aurait aussi un
d’immatriculation différenimpact sur l’intensité de l’utilites, ce qui peut occasionner des distortions sation des voitures particulières.
dans le marché intérieur. Dans un effort
d’homogénéisation des régimes fiscaux liés L’objectif de la Commission européenne et
à l’automobile, la Commisdu Parlement européen est
« Nous devons faire en
sion recommande donc aux
de ramener le taux d’émispays membres de réduire sorte que les taxes sur sion de CO2 à 120 g/km d’ici
progressivement, voire d’a- les voitures soient plus 2005, ou 2010 au plus tard.
bolir leurs taxes d’immatricu- clairement axées sur la L’industrie automobile s’est
lation et de les compenser réalisation des objectifs déjà engagée, à cet effet, à
par une taxe annuelle de cirréduire ce taux à 140 g/km
environnementaux de la
culation et une taxe sur les
grâce à des améliorations
Communauté
carburants.
techniques. Restent donc
[européenne]. »
encore 20 g/km que la ComDe plus, la Commission
mission propose de combler
voudrait que les taxes de cirpar des incitations fiscales
- Frits Bolkestein
culation soient totalement ou
comme celles présentées ici.
Commissaire chargé
partiellement calculées sur la
de la fiscalité
base des émissions de CO2.
Cette réforme écologique de
Les taxes d’immatriculation (tant qu’elles la taxation automobile permettrait donc à
existent) devraient aussi être liées plus l’UE de répondre en partie à ses engagedirectement aux émissions de CO2. Une ments face au Protocole de Kyoto. Celle-ci
étude récente commandée par la s’est engagée à réduire ses GES de 8 %
Commission sur les véhicules démontre sous les niveaux de 1990 d’ici 2012.
Nous vous encourageons à nous faire parvenir tout
commentaire ou suggestion.
> Pour en savoir plus
http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1274|0|RAPID&lg=FR&display
http://europa.eu.int/comm/taxation_customs/taxation/car_taxes/co2_cars_study_25-02-2002.pdf
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures
économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les
producteurs et distributeurs d'énergie, parmi
d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à
statut charitable reconnu par Revenu Canada et
Revenu Québec. Tout don versé au Centre est
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- Parution toutes les deux semaines Coordination et rédaction : PATRICK HENN
Graphisme et distribution : SOPHIE GEFFROY
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ISSN 1703-1451
Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
http://www.centrehelios.org
(Suite de la page 1)
Cependant, le projet de loi n’est pas complètement à l’avantage des particuliers :
quelques distributeurs municipaux de l’État
ne sont pas tenus de participer au comptage
inversé pourvu qu’ils offrent à la place un
système de facturation inversée. Ce système utilise deux compteurs séparés pour le
même usager, soit un pour calculer sa con-
sommation et l’autre pour sa production.
Dans un système semblable, l’usager peut
recevoir un prix plus bas pour l’énergie qu’il
génère, en comparaison avec le prix reçu
avec un compteur inversé ; et il est possible
qu’il doive débourser pour acheter et
installer le second compteur. De plus, le projet de loi ne s’applique pas à Los Angeles.
> Pour en savoir plus
http://www.californiasolarcenter.org/legislation.html
> Fiscalité
Le Japon pourrait taxer le charbon
Le Japon, un des plus grands importateurs
de charbon au monde, explore présentement la possibilité d’imposer une taxe sur le
charbon pour encourager l’utilisation de
sources d’énergie moins polluantes.
2
17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12
L’énergie en chiffres
À la grande déception des trois plus grandes
multinationales du charbon qui ont vu chuter
leur valeur boursière, le ministère japonais
de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie a confirmé récemment qu’un projet de
taxe était bel et bien en discussion. Le prélèvement pourrait se faire aussi tôt qu’en avril
2003, quoique les aspects spécifiques du
projet ne sont pas dévoilés. Le ministère n’a
pas voulu s’avancer sur le taux envisagé de
cette taxe à caractère environnemental, et
dit devoir « débattre » davantage sur la
question des modalités et du niveau d’imposition qui pourrait se situer autant en amont
(tarif douanier) qu’en aval (taxe de vente)
de la chaîne de vente du charbon.
Selon un analyste de la BNP Paribas, la taxe
serait imposée sur le charbon thermique,
substituable par le gaz naturel moins polluant, mais pas sur le charbon cokéfiable, utilisé dans la production d’acier. Ce dernier serait plus difficilement substituable. Le Japon
génère de l’électricité à partir de charbon (18
%), d’énergie nucléaire (34 %), de gaz
naturel (26 %) et de pétrole (11 %).
Les titres des trois plus grandes multinationales du charbon qui exportent au Japon,
Xstrata, BHP Billinton et Rio Tinto, ont baissé respectivement de 3 %, 2,5 % et 1,4 % à
la suite de cette annonce.
Baisse de la valeur boursière de
Xtrata suite à l’annonce d’une taxe
japonaise sur le charbon :
3%
Part des émissions de GES
du Québec provenant
du secteur des transports :
40 %
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/17634/story.htm
> F i s c a l i t é - Tr a n s p o r ts
Québec étudie le potentiel des « 2R » sur les véhicules
Le Ministère des Transports du Québec, en
collaboration avec l’École des Hautes
études commerciales, dévoilait à La Presse
récemment qu’il étudiait la faisabilité d’un
programme de Redevance-Remise visant à
décourager l’achat de véhicules à forte consommation d’essence. La redevance-remise
est un instrument économique qui consiste à
exiger une redevance sur les grosses cylindrées très polluantes car grandes consommatrices de carburant et d’attribuer une
remise aux modèles à économie d’essence.
Ainsi les acheteurs de véhicules sport utilitaires pourraient payer jusqu’à quelques milliers de dollars de plus à l’achat, montants
qui serviraient en partie à financer les remises pour les acheteurs de petites voitures.
Les surplus de ces redevances permettraient de financer aussi le transport en commun et des réseaux de pistes cyclables.
Avant l’élection des libéraux, l’ancien gouvernement de la Colombie-Britannique avait
regardé en 2000 la possibilité d’instaurer un
programme semblable et suggérait une échelle de redevances et de remises basée
sur la consommation d’essence, qui allait de
– 4000$ à + 4000$. Les plus gros véhicules
utilitaires écopaient de la redevance maximale de 4000$ alors que les acheteurs de la
Insight de Honda, le modèle hybride qui affiche le meilleur rendement sur le marché actuel (environ 3,5 l/100km), recevaient la remise maximale du même montant. La province a renoncé à mettre en place le programme. Au Canada, seule la province de
l’Ontario a adopté une redevance-remise sur
les voitures.
Si cette mesure peut s’avérer efficace pour
limiter la circulation de grosses cylindrées et
diminuer ainsi les émissions de CO2, elle ne
peut se substituer à un financement massif
du transport en commun qui a le potentiel de
réduire de façon plus marquée les émissions de CO2 tout en réduisant la congestion
dans les grandes villes. Les transports sont
responsables pour 40 % des émissions de
gaz à effet de serre au Québec.
> Pour en savoir plus
http://www.cyberpresse.ca/reseau/actualites/0208/act_102080128194.html
> Politiques et plans
Les libéraux ontariens proposent un plan énergétique ambitieux
Le chef du parti libéral de l’Ontario Dalton
McGuinty a dévoilé la semaine dernière un
plan qui vise à améliorer la qualité de l’air
dans cette province qui a connu cet été 25
alertes au smog. Le smog est un terme qui
désigne ces « nuages de pollution », principalement composés d’ozone et de composés organiques volatils, qui ont des
impacts importants sur la santé humaine.
Digne d’une plate-forme électorale, le plan
http://www.centrehelios.org
libéral inclut cinq points qui s’attaquent
ambitieusement à la production et la consommation de l’énergie dans la province. En
effet, si les libéraux étaient élus (ils mènent
présentement dans les sondages), toutes
les centrales thermiques au charbon polluantes devraient fermer leurs portes d’ici
2007 pour laisser la place à la production
d’énergie renouvelable. Les fournisseurs
d’électricité devraient se conformer à un
système d’obligations échangeables d’éner-
«
En leurs mots
Nous faisons face à une période de changements sans
précédent. Les cibles gouvernementales pour l’énergie renouvelable et la cogénération représentent un changement majeur dans
les moyens de production et sur la
charge opérationnelle qu’auraient
à supporter les réseaux de distribution. Les enjeux soulevés par ce
défi doivent se retrouver à la tête
des agendas de la haute direction
de chacun des distributeurs.
»
- Callum McCarthy
UK Office of Gas and Electricity
Market Regulation (OFGEM)
L’énergie en chiffres
Part de l’énergie verte au
Royaume-Uni d’ici 2010 :
10 %
Ajout d’énergie verte nécessaire
d’ici 2010 au Royaume-Uni :
8000 MW ou ~3000 systèmes
Ajout de puissance cogénérée
d’ici 2010 au Royaume-Uni :
5000 MW ou ~1000 systèmes
3
17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12
L’énergie en chiffres
Nombre d’alertes au smog
cet été en Ontario :
25
Selon le plan énergétique des
libéraux ontariens :
Nombre de centrales au charbon
en 2007 : 0
gie verte (OÉEV) qui exigerait que 10 % de
leur électricité provienne de sources vertes
d’ici 2010. Les sources privilégiées seraient
l’éolien, le biogaz de sites d’enfouissement,
ainsi que certaines formes d’hydroélectricité.
Le plan inclut d’ailleurs l’ajout d’une
troisième turbine pour le projet hydroélectrique de Beck situé aux chutes Niagara. De
plus, 0,1 cent/kWh serait prélevé sur les factures d’électricité afin de financer le
développement d’énergies vertes. Enfin, le
plan libéral a comme objectif de couper de
non moins de 5 % la consommation d’électricité d’ici 2007.
En ce qui concerne les transports, les carburants vendus dans la province devront
contenir au moins 5 % d’éthanol d’ici 2007 et
Part de marché de l’énergie verte :
15 %
Réduction de la consommation
d’électricité : 5 %
Part de l’éthanol dans l’essence en
2010 : 10 %
Utilisation du transport
en commun : + 25 %
Prélèvement sur la facture
d’électricité pour l’énergie verte :
0,1 cents/kWh
Part de l’énergie
pouvant provenir de systèmes
décentralisés en Californie:
0,5 %
Puissance maximale
des systèmes décentralisés :
1 MW
Puissance du plus grand toit
solaire de la fonction
publique californienne :
470 kW
Superficie couverte par le toit :
5600 m2
http://www.centrehelios.org
10 % d’ici 2010 ; le diésel devra quant à lui
être mélangé à du biodiésel. Une taxe de
deux cents du litre sur l’essence sera versée
au transport en commun, ce qui représentera des fonds additionnels de 312M $ par
année.
Le clan McGuinty estime que ces mesures
permettront de réduire les émissions polluantes de 20 % en Ontario tout en réduisant
la congestion automobile dans les villes.
L’Association médicale de l’Ontario estime
que les polluants de l’air, notamment l’ozone
et les particules, sont responsables chaque
année de 1900 morts prématurées, 13 000
visites à l’urgence et 1,1MM $ en coûts au
système de santé et en productivité.
> Pour en savoir plus
http://www.ontarioliberal.com/2000/News/Releases/90902_cleanair.htm
> Qualité de l’air
Le monopole d’électricité du Tennessee réduit sa dette
financière et écologique
La Tennessee Valley Authority, la société
d’État fédérale responsable de l’électricité
au Tennessee, a annoncé la semaine
dernière que l’entreprise aura réduit sa dette
de 100M $US et aura investit un total de
430M $US dans la réduction d’émissions
polluantes d’ici la fin de la présente année
fiscale.
Dans l’année fiscale 2003 la qualité de l’air
devrait bénéficier d’un montant additionnel
de 528M $US, ce qui éleverait les dépenses
environnementales à presqu’un milliard de
dollars en deux ans. De plus, les prix de l’électricité ne seront pas augmentés en 2003,
une tendance qui se répète depuis cinq ans.
Selon le producteur, les résultats positifs de
l’année 2002 reflètent un engagement de
prendre des décisions d’affaires efficaces
afin d’investir dans la qualité de l’air et la
réduction du déficit. La compagnie compte
maintenant 11 systèmes anti-pollution de
réduction de NOx, 11 systèmes présentement en construction et six autres dans leur
phase de conception.
> Pour en savoir plus
http://www.tva.gov/news/releases/julydec02/cleanair.htm
> Énergie solaire-PV
Inauguration en Californie du plus grand toit solaire
de la fonction publique
duction De 11 000 tonnes de CO2 et 4000 kg
de NOx, soit l’équivalent de la plantation de
800 000 arbres, le retrait
de 4000 voitures de la
circulation ou l’économie
d’essence d’une auto
En seulement six semaisur plus de 80 millions
nes, Powerlight a consde kilomètres. Ces dontruit ce grand panneau
nées se basent sur une
solaire d’une superficie
durée de vie du toit
de 5600 m2 et d’une puissolaire de 25 ans et
comparent la production
sance de 470 kW. Le sysSource : www.powerlight.com
d’électricité par le solaire
tème fournira environ la
moitié de la demande en électricité de l’im- avec la production par des sources « conmeuble, réduisant ainsi le besoin d’acheter ventionnelles », un terme non-explicité par
de l’électricité de pointe qui peut s’avérer le Département mais qui fait probablement
coûteuse. Selon le Département des travaux référence aux centrales au charbon à la
publics de l’État, le toit solaire évitera la pro- marge du système.
Le gouvernement californien vient d’inaugurer à Sacramento le plus grand panneau solaire jamais installé sur un
toit d’un immeuble de la
fonction publique.
4
17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12
L’énergie en chiffres
La promotion par l’État de tels systèmes
alternatifs d’énergie fait partie du décret
adoptée par le Gouverneur Davis sur les
immeubles écologiques.
Ce toit de 470 kW figure au rang des plus
importants projets solaire-PV des ÉtatsUnis, avec celui situé sur le toit d’un pénitencier de Dublin, également en Californie,
qui couvre une superficie de plus d’un hectare pour fournir une puissance de 1,18 MW
(voir Enjeux-ÉNERGIE, vol 1, no 3).
Taux moyen d’émissions de CO2
des véhicules souhaité par la
Commission européenne :
120 g/km
> Pour en savoir plus
http://www.dgs.ca.gov/News/SolarElectric.htm
> Énergies vertes
> Politiques et plans
L’énergie verte serait bénéfique pour la région nord-ouest des
États-Unis
Un rapport du groupe RAND dévoilé la
semaine dernière a démontré que des augmentations d’énergie verte dans la région
nord-ouest des États-Unis réduiraient les
risques associés à la volatilité des prix sans
avoir d’impacts économiques majeurs.
L’étude intitulée « Generating Electric Power
in The Pacific Northwest: Implications of
Alternative Technologies » a étudié les impacts potentiels qu’aurait le remplacement
de 20 % de nouvelle énergie produite à partir de gaz naturel par une combinaison de
mesures d’efficacité énergétique et d’énergies éolienne et solaire. RAND conclut que
ce scénario aurait un impact négligeable sur
l’économie, en diminuant le PIB de cette
région de moins de 0,5 % sur 20 ans. L’impact serait évidemment plus prononcé sur
l’industrie du gaz naturel, mais les emplois
devraient augmenter dans le secteur éolien
déjà en croissance dans la région. De plus,
une baisse de la demande de gaz réduirait
son prix. Le groupe souligne également
qu’un tel scénario diminuerait les risques associés à la volatilité des prix du gaz naturel.
Somme toute, un investissement dans les
énergies vertes et l’efficacité énergétique
peut représenter des coûts plus élevés à
court terme, mais les bénéfices d’un portefeuille énergétique diversifié peut rapporter
gros par la suite.
La région du nord-ouest des États-Unis puise 82 % de son électricité des barrages mais
les ressources hydriques se font plus rares
et la part totale de l’hydroélectricité devrait
baisser à 64 % d’ici 2010. On prévoit une
percée du gaz naturel qui devrait représenter 22 % de l’électricité en 2010 et qui sait,
peut-être, une montée importante des énergies vertes.
> Pour en savoir plus
http://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2733
> Qualité de l’air
On respire mieux à New Delhi
Il y a de ça cinq ans seulement, la capitale
de l’Inde avait été identifié comme une des
villes les plus polluées du monde, mais des
efforts soutenus depuis quelques années
auraient dissipé les nuages de smog qui
affectaient de façon régulière les 13 millions
d’habitants de cette grande ville.
lui est la principale composante du smog,
affiche une moins bonne performance avec
une réduction de 6 %.
Ces améliorations significatives dans la
qualité de l’air seraient dues principalement
à la fermeture, forcée par les tribunaux en
1996, de plusieurs centaines d’usines de
Selon le Central Pollution Control Board, on textiles et de produits chimiques. En 1998, le
gouvernement continuait ses
respire mieux à New Delhi
maintenant, grâce à une réduc- Les nuages de smog efforts de nettoyage en élimise sont dissipés à
nant de la circulation les
tion de 25 % de la pollution
atmosphérique par rapport aux New Delhi et le lar- véhicules âgés de 15 ans ou
niveaux de 1995. Depuis l’an moiement des yeux plus, et en exigeant que tous
les véhicules servant aux transdernier seulement, la concentration ambiante de particules n’est que chose du ports en commun carburent au
passé
gaz naturel liquéfié.
est passée de 405 à 347 microgrammes par mètre cube, une
réduction de 15 %, et le dioxyde de soufre a New Delhi n’est peut-être pas aussi propre
chuté de 22 %, soit de 18 à 14 micro- que les grandes villes occidentales, mais
grammes ; mais le dioxyde d’azote, un pol- selon les autorités indiennes en matière de
luant qui entre dans la formation d’ozone qui qualité de l’air, les nuages de smog se sont
http://www.centrehelios.org
La Virginie de l’Ouest veut
devenir un leader de
l’énergie verte
Le Gouverneur de la Virginie de l’ouest
vient de dévoiler un nouveau plan d’action
sur l’énergie pour guider l’État vers un
avenir énergétique fiable et durable.
Bien que le rapport recommande l’exploitation massive de sources domestiques d’énergie fossile, il n’oublie pas
l’importance d’investir dans les technologies environnementales, l’énergie verte et
l’efficacité énergétique. Parmi les grands
objectifs de ce rapport se trouvent
« l’établissement de l’État comme un chef
de file dans les énergies non-conventionnelles et les technologies et produits
écologiques » ; et la « promotion de la
conservation et de l’efficacité énergétique
dans tous les secteurs ».
Pour ce faire, le groupe de travail recommande une série de mesures et d’actions.
En ce qui concerne la production d’énergie, il encourage le développement de l’énergie décentralisée, de l’énergie renouvelable, et la production d’hydrogène qui
pourra alimenter les piles à hydrogène
éventuellement utilisées dans bon nombre
de véhicules d’ici quelques années. Il est
recommandé d’évaluer dans la prochaine
année le potentiel des crédits de production et des compteurs inversés pour promouvoir ces sources d’énergie.
Le groupe de travail recommande aussi
que soit instauré un programme d’efficacité énergétique pour les édifices et les véhicules gouvernementaux. Selon l’échéancier proposé dans le rapport, l’État devra définir d’ici un à deux ans des politiques encourageant la conservation d’énergie dans la construction, la rénovation
et la consommation d’énergie des immeubles gouvernementaux. De plus, il devra d’ici un an évaluer la possibilité d’imposer des standards d’émissions pour sa
flotte de véhicules.
> Pour en savoir plus
http://www.wvgov.org/FullArticle.asp?index=538
5
17 septembre 2002 - vol. 1 - n° 12
«
En leurs mots
Nous essayons d’avancer
l’idée que l’investissement
dans la production d’électricité
devrait se faire à l’aide d’un portefeuille diversifié. Il n’est pas bon
d’investir dans seulement quelques
entreprises, et nous devrions
regarder à diversifier l’investissement dans les sources d’électricité.
Le nord-ouest des États-Unis peut
diversifier ses investissements en
énergie afin d’étaler les risques et
donner plus d’options pour la
région et son avenir.
- Mark Bernstein
Analyste du Groupe RAND
»
L’énergie en chiffres
Puissance du moteur à hydrogène
de la Hy-Wire de GM :
94 kW
Réduction des polluants de l’air
à New Delhi depuis 1995 :
25 %
Âge maximal des voitures
permis à New Delhi :
15 ans
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Prochaine parution
Mardi 1er octobre 2002
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dissipés largement, le larmoiement des yeux
lors d’une pause à un feu rouge n’est que
chose du passé, et il est possible de voir les
étoiles, la nuit.
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/17741/story.htm
> Tr a n s p o r ts
General Motors introduit une nouvelle voiture à l’hydrogène
La General Motors (GM) a annoncé récemment qu’elle dévoilera une nouvelle voiture à
l’hydrogène, la Hy-Wire, au salon automobile de Paris à la fin du mois. La Hy-Wire est
une version évoluée d’une précédente
voiture à l’hydrogène de GM, la AUTOnomy.
intégrées des manettes de frein et d’accélération. De plus, chacun des deux sièges
avant sont munis d’un volant, histoire de ne
pas faire de jaloux ou encore pour passer de
la France à l’Angleterre…
La voiture est équipée d’un système de piles
à hydrogène qui proLes intéressés des
duit 94 kW en continu.
technologies à l’hyLes réservoirs d’hydrogène devraient êdrogène,
pouvant
tre comblés par les
supporter une prescaractéristiques innosion de 5000 PSI, pervatrices de cette
mettent une autonovoiture. La HY-Wire,
mie de 100 km mais
une berline compacte
GM envisage d’augà quatre portes et
menter ce potentiel à
cinq passagers, pré10 000 PSI pour ainsi
sente un intérieur et
allonger les trajets.
un système de pilotasource : www.gm.com
ge hors du commun.
GM a pu retirer plusieurs éléments du chas- Selon GM il reste encore quelques défis à
sis, ajouter de la vitre jusqu’au plancher et a surmonter avant de commercialiser ce type
utilisé la partie avant comme espace libre vu de voiture, mais la compagnie envisage que
l’absence de moteur. La Hy-Wire se contrôle des modèles abordables, incluant la Hyuniquement à partir du volant, auquel sont Wire, seront sur le marché d’ici 2010.
> Pour en savoir plus
http://www.hfcletter.com/letter/September02/features.html
> Efficacité énergétique
L’Agence de l’efficacité énergétique et l’AQME renouvellent leur
partenariat
L’Agence de l’efficacité énergétique du Québec (AEE) et l’Association québécoise pour
la maîtrise de l’énergie (AQME) annoncent
qu’elles ont renouvelé leur entente de partenariat pour la prochaine année afin de mettre à profit leurs expertises respectives et
poursuivre leurs efforts de promotion pour
l’utilisation efficace de l’énergie. Au fil des
ans, les deux organismes ont accentué leur
collaboration en mettant en commun leurs
expertises diversifiées afin d’atteindre leurs
objectifs de sensibilisation pour une utilisation rationnelle et optimale de l’énergie.
A ce jour, l’analyse du potentiel d’économie
d’énergie démontre la rentabilité des mesures d’économie dans plusieurs secteurs
d’activités mais il reste aux entreprises, industries et municipalités à les appliquer concrètement. C’est à cette importante tâche de
sensibilisation que s’attaqueront les deux
organismes afin d’intégrer l’efficacité éner-
gétique aux habitudes de consommation
des Québécois au même titre que la récupération et le recyclage, par exemple, qui ont
connu des progrès considérables au
cours des quinze dernières années.
Les deux organismes s’entendent pour dire
que l’efficacité énergétique constitue un défi
très important pour le Québec et que tous
les utilisateurs d’énergie ont intérêt à réduire
leur consommation dans une perspective à
la fois économique et environnementale.
Fondée en 1985, l’AQME a pour objectif
principal de promouvoir le contrôle et la gestion efficace de toutes les formes d’énergie
en harmonie avec l’environnement. L’AEE a
pour mission, dans une perspective de
développement durable, d’assurer la promotion de l’efficacité énergétique pour toutes
les sources d’énergie, dans tous les
secteurs d’activités.
> Pour en savoir plus
http://communiques.gouv.qc.ca/gouvqc/communiques/GPQF/Septembre2002/30/c7646.html
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 13 - 1 er octobre 2002
Sommaire
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Les Canadiens se mobilisent
pendant que le plan Kyoto se finalise
Les jours passent et le Canada se rapproche de sa date limite pour prendre une décision formelle sur Kyoto. Quoiqu’un plan final
de mise oeuvre doivent être déposé bientôt
au Cabinet des ministres, certains éléments
de la stratégie fédérale se font déjà entendre
dans les coulisses. Pendant ce temps,
plusieurs se mobilisent sur la question et
espèrent influencer la population et les
décideurs d’ici le vote final en Chambre
prévu au plus tard pour décembre prochain.
Selon des informations préliminaires, un fait
saillant du plan est que le Canada compte
investir 5MM $ sur cinq ans dans des programmes incitatifs tels que ceux reliés aux
transports en commun. Ces montants
seraient aussi dépensés sous forme d’incitatifs à la population pour réduire sa consommation d’énergie et donc ses émissions
de CO2. Le gouvernement explore entre
autres la possibilité d’offrir des rabais de
1000 $ par résidence pour des rénovations
qui augmenteraient l’efficacité énergétique.
Sous le plan de Kyoto Canada on espère
que 20 % des foyers s’engageront dans un
tel programme de rénovation.
D’autre part le plan inclurait des mesures
pour inciter la transition à des carburants à
faibles émissions de CO2. Le gouvernement
voudrait en effet que la moitié de l’essence
au Canada contienne 10 % d’éthanol d’ici
2010 ; il considère également l’introduction
d’une exemption de taxe pour le biodiesel,
un carburant qui est produit à partir de
graisses végétales ou animales et qui peut
se mélanger au diesel ou encore le remplacer (voir vol. 1, no 1). Ces mesures incitatives seraient accompagnées de normes
visant à augmenter l’efficacité des nouveaux
véhicules légers de 25 %.
Par ailleurs plusieurs acteurs importants se
mobilisent autour de Kyoto dernièrement.
Alors que Ralph Klein annoncait récemment
> Les Canadiens se mobilisent pendant que le
plan Kyoto se finalise
1
une campagne publicitaire anti-Kyoto de
plus de 1M $, l’Association canadienne de
santé publique, l’Ontario College of Family
Physicians, la Direction de la santé publique
de Montréal-Centre et la Fondation David
Suzuki se sont réunis la semaine dernière
pour déposer une déclaration conjointe en
faveur de la ratification du Protocole.
Selon ces groupes, ratifier Kyoto est non
seulement un pas dans la bonne direction
pour lutter contre le réchauffement de la planète, mais aussi pour contrer les effets sur la
santé humaine de la pollution atmosphérique. Cependant, disent-ils, pour récolter
ces bénéfices à la santé, le Canada devra
faire un effort pour réduire domestiquement
ses émissions de GES, plutôt que d’avoir
recours à l’achat de permis qui proviendraient de pays avec des excédants de crédits de carbone. En effet, l’adoption de mesures pour réduire les GES au pays aurait
pour conséquence la réduction de co-polluants tels que ceux qui entrent dans la composition du smog. L’Ontario Medical Association estime que le smog cause 1900 morts
prématurées par année et occasionne 1M $
en coûts au système de santé. (Avis aux intéressés : les données pour le Québec pourront être développées grâce à des outils de
modélisation dont dispose le Centre Hélios).
L’objectif de Kyoto pour le Canada est de
réduire les émissions de GES de 6 % sous
les niveaux de 1990 d’ici 2012 (sans efforts).
Cela représente une réduction de 240 Mt
par année – soit 30 % – par rapport à notre
production de GES projetée en 2012.
Malgré l’ampleur du défi, les analyses détaillées du gouvernement fédéral démontrent
que les coûts associés à cet objectif représenteraient seulement entre 0 et 2 % de la
croissance du PIB d’ici 2012. En d’autres
mots, l’économie canadienne sans Kyoto
croîtrait de 31 % d’ici 2012, alors qu’avec le
Protocole elle croîtrait de 29 % à 31 %.
> Pour en savoir plus
http://www.davidsuzuki.org/Campaigns_and_Programs/Climate_Change/News_Releases/newsclimatechange09250202.asp
http://www.theglobeandmail.com/servlet/ArticleNews/PEstory/TGAM/20020923/UKYOTN/national/national/national_temp/4/4/8/
http://www.cbc.ca/stories/2002/09/19/kyoto_020919
http://www.globeandmail.ca/servlet/ArticleNews/front/RTGAM/20020918/wkyoto0918/Front/homeBN/breakingnews
http://www.centrehelios.org
> FOCUS
La Californie aurait-elle signé Kyoto en
cachette ?
2
> L’éolien en mer, clef de la stratégie
européenne de 60 000 MW
2
> Le Gouverneur de New York élargit l’accès
au comptage inversé
3
> L’Allemagne pourra réduire ses émissions
de CO2 de 80 % d’ici 2050
4
> L’Union Européenne finance la recherche
sur les autobus à piles à combustible
4
> Une première usine de traitement des eaux
s’alimentera à l’énergie solaire
5
> Une nano-puce pourrait augmenter de 75 %
l’efficacité des véhicules
5
> La Californie pourrait encore réduire sa facture
d’électricité de plusieurs milliards de dollars 6
> Le nord-ouest états-unien triple ses ventes
d’énergies vertes
6
> C’est mieux d’être plus petit en énergie
6
L’énergie en chiffres
L’effet Kyoto au Canada
[voir ci-contre]
Investissement fédéral attendu :
5MM $ sur 5 ans
Améliorations recherchées dans
l’efficacité des voitures : 25 %
Coût économique global prévu
d’ici 2012 : ~ 1%
Pertes d’emplois prévues selon le
Premier Ministre de l’Ontario : 0
1
1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13
Focus
La Californie aurait-elle signé Kyoto en cachette ?
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le
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recherches et d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et
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économiques favorisant le développement
durable et équilibré du secteur énergétique.
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ISSN 1703-1451
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Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
2
Bien que les États-Unis se soient retirés du
Protocole de Kyoto, le puissant État de la
Californie adopte tant de mesures sur, entre
autres, la réduction des gaz à effet de serre,
qu’on pourrait croire qu’il a lui-même procédé à sa ratification. Encore dernièrement,
le gouvernement a adopté de nouvelles
mesures sur l’énergie verte qui s’ajoutent à
la multiplicité d’initiatives rapportées dans
ce bulletin au cours des six derniers mois.
Ainsi le 24 septembre dernier, le Gouverneur de la Californie Gray Davis signait les
projets de loi AB 58 et AB 2228 (compteurs
à rebours) et les projets AB 1968 (rabais
d’achat pour énergies vertes) et SB 1976
(tarifs en temps réel). Ces signatures signifient leur ascension au statut de loi.
Concernant les compteurs à rebours, la signature d’AB 58 rend permanente la permission jusqu’ici temporaire accordée aux propriétaires de systèmes éoliens ou solaires
(inférieurs à un mégawatt chacun) de se
brancher au réseau d’électricité et faire
tourner leurs compteurs à rebours (voir EÉ,
vol. 1, no 12). L’AB 2228, quant à lui, étend
cette permission, pour une période initiale
de quatre ans aux systèmes fonctionnant
au biogaz, mesure que l’État de New York
vient aussi d’adopter (voir en page 3).
En vertu du projet de loi AB 1968, les rabais
présentement accordés à l’achat de systèmes d’énergie solaire, éolien et de piles à
hydrogène ne seront pas considéré comme
un revenu aux fins de l’impôt. Enfin, SB
1976 exige que la Commission de l’énergie
étudie la faisabilité d’implanter à travers la
Californie des tarifs d’électricité en temps
réel (TTR). Les taux des TTR – qui incitent
à une meilleure gestion de la demande –
peuvent fluctuer à des intervalles aussi
courts que cinq minutes, en fonction des
prix réels affichés à la bourse d’électricité.
Ces lois s’ajoutent à celle qui conduira à l’établissement des normes d’économie d’essence les plus sévères au pays pour les vé-
hicules routiers, y compris pour les véhicules sport utilitaires (voir vol. 1, no 8), de
même qu’à celle qui exige aux distributeurs
d’électricité d’augmenter à 20 % la part
d’énergie verte dans leurs portefeuilles
globaux (voir vol. 1, no 11). Toutes ces lois
réduiront les émissions de GES de l’État.
Par ailleurs, le plus important distributeur
municipal du pays, le Los Angeles Department of Water and Power (LADWP) vient
d’annoncer qu’il augmentait la limite des
paiements incitatifs applicables aux clients
qui installent des panneaux solaires. La limite maximale des paiements a doublé
pour les clients commerciaux et industriels,
soit de 1 à 2M $US par projet, alors que
celle s’appliquant aux clients résidentiels a
augmenté de 10 000 $US, c’est-à-dire jusqu’à 60 000 $US par système. Les paiements se font à hauteur de 4500 $US/kW
installé ou 6000 $US/kW lorsque les systèmes sont fabriqués à Los Angeles même.
Soulignons que la Southern California Gas
Company offre également un programme
incitatif, mais plus large puisqu’il vise principalement les systèmes d’énergie solaire,
éolienne et de piles à hydrogène alimentées au biogaz. Comme celui du LADWP,
ce programme rembourse 4500 $US/kW
jusqu’à concurrence de 50 % des coûts du
projet. De plus, les projets à hydrogène qui
s’alimentent au gaz naturel et qui
récupèrent la chaleur peuvent recevoir
2500 $US/kW jusqu’à concurrence de 40 %
des coûts, alors que les microturbines
opérant avec récupération de la chaleur
sont éligibles à des rabais de 1000 $US/kW
jusqu’à concurrence de 30 % des coûts.
Enfin, c’est à Los Angeles qu’on lançait récemment la plus grande flotte de véhicules
électriques aux États-Unis. La flotte de la
section locale du Service de poste fédéral
roulera dorénavant avec près de 400 véhicules électriques grâce à des incitatifs du
gouvernement et du LADWP, qui ont couvert près de 50 % des coûts des véhicules.
> Pour en savoir plus
http://www.governor.ca.gov/state/govsite/gov_homepage.jsp
http://www.ladwp.com/whatnew/dwpnews/091802.htm
http://www.ladwp.com/whatnew/dwpnews/091902.htm
http://www.socalgas.com/business/cash_for_you/self_generation.shtml
> Énergie éolienne
L’éolien en mer, clef de la stratégie européenne de 60 000 MW
L’éolien est prisé depuis un certain temps
par les Européens qui y voient une source
d’énergie à très faible impact sur l’environnement, tout en devenant de plus en plus
abordable et fiable. L’industrie de l’éolien
s’est d’ailleurs fixé comme objectif l’installation de 60 000 MW en Europe d’ici 2010.
Jadis impensable, cet objectif est aujourd’hui considéré comme réaliste grâce
http://www.centrehelios.org
1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13
L’énergie en chiffres
notamment aux efforts européens de
développement de l’éolien en mer.
Ainsi le Danemark a pris les devants et
finalise présentement la construction du plus
grand parc éolien en mer au monde, à plus
de 20 miles nautiques de ses côtes. D’ici
deux mois, ce projet de 80 turbines géantes
de 70 mètres de haut chacune générera 2 %
de toute la production électrique danoise,
soit assez pour alimenter 150 000 foyers.
L’Allemagne pourrait voler la vedette au Danemark d’ici quelques années si la douzaine
de compagnies déjà engagées vont de l’avant avec leurs projets éoliens en mer. Ces
projets totaliseraient 12 000 MW de puissance, dont une partie serait générée à plus de
60 km des côtes afin d’éviter de causer des
dommages aux parcs marins côtiers. La
première phase d’un projet pilote de 1000
MW au large de l’île de Borkum dans la mer
du nord vient d’ailleurs d’être autorisée. L’Allemagne est la plus grande puissance éolienne au monde avec ses 8750 MW installés.
Par ailleurs aux Pays-Bas, des investisseurs
privés développent présentement un parc de
60 grandes turbines au large de ses cô-tes.
En Irlande, un projet en mer de 500 MW a
été approuvé récemment et le Royaume-Uni
a déjà autorisé des projets totalisant 1500
MW de puissance éolienne en mer.
En plus des quelque 20 000 MW déjà instal-
lés sur le vieux continent, tous ces projets en
mer représentent une puissance de 20 000
MW supplémentaires et des investissements d’environ 20MM € (50MM $). Il faut
souligner de plus que ce ne sont que les
projets dans les mers du nord de l’Europe ;
s’ajoutent à ceux-ci tous les autres projets
en mer ainsi que les grands projets sur terre
de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Écosse et
de la France entre autres.
Selon la European Wind Energy Association
(EWEA), le développement de ces « mégaprojets » éoliens reflète l’intérêt grandissant
du monde financier pour ce type d’énergie.
Les analystes en investissement font de
plus en plus d’éloges envers le potentiel des
technologies de l’éolien, ce qui ne manque
pas de susciter l’intérêt des banques et des
investisseurs privés. En effet, les banques
prêtent de plus en plus à l’industrie éolienne
pour ses grands projets alors que de
grandes multinationales comme Shell et
General Electric (GE) veulent avoir une part
du gâteau. Shell a acheté récemment deux
parcs éoliens aux États-Unis et GE a profité
des difficultés de la firme Enron pour s’approprier sa filiale Enron Wind.
EWEA a publié un rapport récemment qui
estimait que l’énergie éolienne pourrait
représenter 12 % de la production d’électricité au monde si les incitatifs appropriés
étaient mis en place par la communauté
internationale (voir vol. 1, no 6).
> Pour en savoir plus
http://society.guardian.co.uk/societyguardian/
> Énergies décentralisées
Le Gouverneur de New York élargit l’accès
au comptage inversé
l’extraction du méthane par digestion
anaérobie pour produire de l’électricité permet à l’agriculteur de se conformer aux normes fédérale,
provinciale et locales sur l’épandage de purin et les
odeurs. De plus, le méthane
est un gaz à effet de serre
(GES) ayant un potentiel de
L’ancienne loi permettait
réchauffement équivalant à
les compteurs inversés
environ 21 fois celui du CO2.
pour l’énergie éolienne et
solaire mais pas le bioSon captage et son utilisation
Source : www.enetics.com/
gaz. Avec cette nouvelle
dans la production d’électriciloi, les agriculteurs munis de digesteurs té le transforme en CO2, réduisant de façon
anaérobie pourront produire de l’électricité à significative les émissions totales de GES
partir du méthane et la vendre au réseau de d’une installation agricole.
distribution en s’y raccordant directement.
Le producteur verra donc son compteur Avec la nouvelle loi en place, on estime que
tourner à rebours quand il produira plus l’ensemble des producteurs munis de systèd’électricité qu’il n’en consomme.
mes de production réduiront les GES de
plus de 40 000 tonnes par année, une quanEn plus de générer des revenus qui pour- tité équivalente aux émissions annuelles de
raient monter jusqu’à 6000 $ annuellement, 32 000 voitures.
Le Gouverneur George Pataki de l’État de
New York a adopté récemment de nouvelles
dispositions à sa loi sur le
comptage inversé pour y
inclure la production d’électricité à partir de biogaz de fermes d’élevage.
http://www.centrehelios.org
Nouvelles mesures californiennes
[voir page 2]
Rabais à l’achat de systèmes
énergétiques décentralisés :
Renouvelable
Solaire : 4500 $US/kW
Éolien : 4500 $US/kW
Biogaz : 4500 $US/kW
Gaz naturel en cogénération
Piles à hydrogène : 2500 $US/kW
Microturbines : 1000 $US/kW
«
En leurs mots
Encourager les agriculteurs à
produire leur propre électricité (à partir des déjections animales) en permettant le comptage
à rebours est une façon ingénieuse
d’aider les fermiers à mieux utiliser
les lisiers, à mieux répondre aux
normes environnementales, à minimiser les odeurs et à réduire leur
facture d’énergie. Les New-Yorkais
sont chanceux d’avoir un Gouverneur (Pataki) qui voit des occasions de ce genre qui amélioreront
à la fois l’environnement et le climat d’affaires pour tous.
»
- Nathan Rudgers
Ministre de l’Agriculture de l’État
de New-York
[Voir article en bas, ci-contre]
L’énergie en chiffres
L’éolien en Europe
[voir pages 2 et 3]
Projets d’éolien en mer planifiés en
Allemagne : 12 000 MW
Distance maximale des côtes :
60 km
Profondeur maximale de la mer au
point d’installation : 35 m
3
1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13
L’énergie en chiffres
Usine de traitement des eaux
usées à l’énergie solaire
[voir page 5]
Litres d’eaux usées traités
par l’électricité que produiront les
panneaux solaires à Oroville :
Cette nouvelle loi fait partie des mesures
comprises dans le plan énergétique de l’État
qui a été lancé l’été dernier. Ce plan compte
en effet des dispositions qui visent de façon
générale à accroître la production et la consommation d’énergies vertes et compte aussi un objectif de réduction des GES de 5 %
sous les niveaux de 1990 d’ici 2010 (voir EÉ,
vol. 1, no 8). Le plan recommande aussi le
développement des énergies décentralisées
et de la cogénération. En début d’année l’agence paragouvernementale NYSERDA a
versé 24M $US dans des projets de
cogénération par biogaz, produisant à la fois
électricité, chauffage de l’air, eau chaude et
séchage de compost.
> Pour en savoir plus
http://www.state.ny.us/governor/
> Plans et politiques
23 400 000 litres/jour
«
En leurs mots
Avant la guerre civile aux
États-Unis, les États du Sud
disaient qu’ils n’avaient pas les
moyens
d’abolir
l’esclavage.
Parfois, certaines choses doivent
être faites simplement parce
qu’elles sont justes.
»
- David Suzuki
Président de la Fondation Suzuki
[Voir article en page 1]
L’Allemagne pourra réduire ses émissions de CO2
de 80 % d’ici 2050
Le gouvernement de l’Allemagne a rendu
public récemment un rapport conjoint de
l’Institut Wuppertal et du Centre spatial allemand indiquant que le pays pourrait réduire
de 80 % ses émissions de CO2 par rapport
aux niveaux de 1990 d’ici 2050.
Cet objectif ambitieux nécessiterait des
efforts significatifs sur trois fronts. D’abord,
des gains en efficacité énergétique de l’ordre de 3 à 3,5 % par an au cours des 20 à
30 prochaines années, comparativement
aux gains annuels de 1,7 % réalisés au
cours de la dernière décennie. Ensuite, la
part de l’énergie renouvelable dans la production d’énergie primaire devra atteindre
12,5 % d’ici 2010 et 50 % d’ici 2050, soit des
objectifs déjà adoptés par le gouvernement
dans le cadre de sa stratégie de développement durable à long terme. Enfin, il faudra
doubler ou tripler le recours à la cogénération pour la production d’énergie.
Ce scénario à long terme a été publié à
quelques jours des élections législatives qui
ont porté au pouvoir la coalition regroupant
le SPD du Chancelier Gerhard Schröder et
les Verts du Ministre des Affaires étrangères
Joschka Fischer. Les mesures requises
pour atteindre ce scénario sont au premier
plan des négociations en cours entre les
deux partis, qui ont jusqu’au 17 octobre environ pour concrétiser leur partage du pouvoir. Soulignons que les Verts, qui ont battu
tous les records en faisant élire 55 députés
au Bundestag, deviennent troisième parti du
pays et embarquent dans ces négociations
avec une position de force sans précédent.
Selon les dernières informations résultant
des négociations en cours, il semble que les
Verts pourront gagner le transfert de la responsabilité des énergies vertes du Ministère
de l’Économie au Ministère de l’Environnement, un des trois ou quatre ministères
qui tomberont sous leur contrôle. De plus,
les deux parties négocient le destin des écotaxes présentement en vigueur et qui ont
joué un rôle clé dans la campagne électorale. Les Verts veulent augmenter ces taxes
– y compris sur l’énergie – dans le cadre de
la réforme écologique de la fiscalité entreprise au pays depuis plusieurs années, alors
que le SPD voudrait les limiter aux niveaux
actuels. Une porte de sortie possible sera le
maintien des niveaux actuels accompagné
d’un resserrement des exemptions dont
profitent plusieurs secteurs économiques.
> Pour en savoir plus
http://www.bmu.de/download/b_energienutzung_langfristszenarien.php
L’énergie en chiffres
> Hydrogène
Piles à hydrogène
[voir ci-contre]
Coût du projet CUTE :
~ 80M $
Financement du U.S. Department
of Energy à la recherche
sur les piles PEM avec son
programme FreedomCar :
~ 110M $
4
L’Union européenne finance la recherche sur les autobus à
piles à combustible
La Commission européenne a annoncé la
semaine dernière qu’elle continuera de
financer des projets de recherche visant la
promotion des piles à hydrogène dans les
transports publics en Europe.
Déjà en mars 2001, le projet islandais
ECTOS (Ecological City Transport System), lancé à Reykjavik, avait été financé à 40 % par
la Commission, soit à hauteur de 2,85M €
(4,4M $). ECTOS devait permettre d’étudier
les principaux problèmes que pose l’utilisa-
tion de l’hydrogène dans les transports : la
production d’hydrogène (notamment à partir
de sources d’énergie renouvelable), la sécurité du remplissage des réservoirs d’hydrogène dans les centres urbains et l’exploitation commerciale des nouveaux autobus dans les réseaux de transport public.
La Commission s’engage maintenant dans
un nouveau projet de démonstration des
autobus à piles à hydrogène intitulé CUTE
(Clean Urban Transport for Europe). Sa conhttp://www.centrehelios.org
1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13
L’énergie en chiffres
tribution s’élèvera à 18,5M € (28,5M $) sur rables à celles d’autobus à moteur diesel
un budget total de 52M € (80M $). À partir du classiques, avec une vitesse maximale de
deuxième trimestre 2003, 30 autobus utili- 80 km/h et une capacité de 70 passagers.
sant de l’hydrogène proDe l’autre côté de
duit et conditionné au
l’Atlantique, à Washingniveau local seront proton, le Département de
gressivement mis en circul’Énergie (DOE) se penlation – selon les mêmes
che aussi sur la question
conditions que les bus
et vient de lancer un
classiques - dans les neuf
appel
d’offres
pour
villes participantes que
financer, avec partage
sont Amsterdam, BarceloSource : www.nrel.gov
des coûts, des projets de
ne, Hambourg, Londres,
Luxembourg, Madrid, Porto, Stockholm et recherche sur les piles à hydrogène stationnaires et mobiles. Ces projets viseront le
Stuttgart.
développement technologique, les analyses
Les principaux objectifs de ce projet sont économiques et tout projet de démonstrad’une part, de démontrer que le transport tion ayant des avantages évidents sur le
par autobus sans émissions polluantes est plan énergétique et environnemental. Le
déjà possible aujourd’hui et d’autre part, DOE prévoit ainsi attribuer 7M $US en 2003
d’aider les agglomérations à mettre en place seulement et jusqu’à 70M $US (112M $) sur
des solutions pour améliorer la qualité de une période de cinq ans et ce, pour envi-ron
l’air et réduire les émissions de CO2. Les une quinzaine de projets sélectionnés.
performances de ces véhicules sont compa> Pour en savoir plus
http://www.energy.gov/HQPress/releases02/seppr/pr02193_v.htm
http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guestfr.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1341|0|RAPID&lg=FR&display=
> Tr a n s p o r ts
Une nano-puce pourrait augmenter de 75 %
l’efficacité des véhicules
Une nouvelle technologie de Power Chips a
été présentée la semaine dernière lors d’une
conférence sur la motopropulsion au Michigan, qui pourrait augmenter de 75 % l’efficacité de conversion de l’énergie de l’essence en énergie utilisable pour les voitures.
À l’aide de cette technologie qui utilise des
puces, les chercheurs de Power Chips veulent récupérer l’énergie perdue en chaleur
lors de la combustion de l’essence. Environ
15 % de l’énergie comprise dans l’essence
se rend à la propulsion même d’un véhicule,
et la plupart de l’énergie restante est perdue
en chaleur. Un moteur typique produit environ 100 kW de puissance qui se rend au
groupe motopropulsion, mais 68 kW se perd
en chaleur au niveau du radiateur et 136 kW
se perd au niveau de l’échappement. Les
puces Power Chips permettent de capter
une bonne partie de cette chaleur et de la
convertir en électricité, pour ainsi alimenter
les systèmes auxiliaires d’une voiture tels
que les phares et la radio. Fonctionnant au
maximum d’efficacité, les puces placées sur
le radiateur produiraient 9 kW, et celles accrochées au tuyau d’échappement, 68 kW,
pour un gain en efficacité de plus de 75 %.
Les puces, première des nanotechnologies
visant le secteur automobile, sont conçues
pour produire l’énergie à moins de 20 $/kW,
ce qui est compétitif avec les systèmes d’alternateurs que l’on retrouve dans les
voitures.
Ainsi en éliminant la nécessité au moteur de
fournir cette électricité aux systèmes, celuici peut se concentrer sur la propulsion du
véhicule. Par conséquent, les manufacturiers pourraient produire des autos plus légères et plus économiques sans sacrifier la
performance. Dans les voitures hybrides,
l’électricité produite par les puces pourrait
alimenter le moteur électrique et contribuer
directement à la propulsion.
Les puces Power Chips sont de minuscules
disques qui comprennent deux électrodes
séparées d’une fente de 20 nanomètres (1
nanomètre = 1 milliardième de mètre), à travers laquelle les électrons les plus chauds
(contenant le plus d’énergie) circulent – un
phénomène appelé thermotunneling – pour
produire de l’électricité. Selon ses créateurs,
les puces peuvent être utilisées dans une
variété d’utilisations et peuvent être adaptées à tous les systèmes énergétiques
générant une perte de chaleur et pas seulement ceux du secteur automobile.
> Pour en savoir plus
http://www.powerchips.gi/press/pr_020924.shtml
http://www.powerchips.gi/
http://www.centrehelios.org
Nano-puces pour véhicules
[voir ci-contre]
Efficacité énergétique actuelle
des moteurs (en amont du
groupe motopropulsion) :
33 %
Après intégration des nanopuces
récupératrices de chaleur :
58 %
> Énergie solaire-PV
Une première usine de traitement des eaux s’alimentera
à l’énergie solaire
La Californie continue d’impressionner les
acteurs en énergie verte avec l’annonce
cette fois-ci de la première usine de traitement des eaux des États-Unis à s’alimenter en énergie solaire photovoltaïque
(solaire-PV).
C’est en novembre que l’usine de traitement d’Oroville, qui traite près de cinq milliards de litres d’eau par année, puisera
80 % de son électricité dans ce système
solaire-PV de 520 kW. Les panneaux
seront installés par Sun Power et
Geothermal Energy sur une superficie de
1,2 hectares et seront inclinables, c’est-àdire qu’ils pourront s’orienter vers le soleil
selon la position optimale saisonnière.
L’usine de traitement vise à stabiliser ses
coûts en énergie avec le système d’énergie solaire qui sera indépendant du
réseau, et surtout à l’abri des fluctuations
et des augmentations dans les prix de
l’énergie
des
dernières
années.
L’entreprise a vu ses coûts de l’électricité
augmenter de plus de 40 % dans les deux
dernières années. Plutôt que de continuer
de passer cette facture salée aux
usagers, l’usine a préféré investir dans un
système alternatif et écologique qui stabilisera les prix et qui sera complètement
remboursé par des économies d’énergie
en quelques années.
> Pour en savoir plus
http://www.sunpowergeothermal.com/solarwastewater.html
5
1er octobre 2002 - vol. 1 - n° 13
«
En leurs mots
Nos recherches indiquent qu’il
existe encore des milliers de
mégawatts
d’économies
nonexploitées en Californie... Économiser de l’énergie par une meilleure efficacité constitue l’option la
plus rapide et la plus écologique
pour répondre à la croissance de la
demande, en plus d’offrir une stabilité des prix à peu de frais.
- Mike Rufo
Vice-Président, Xenergy
»
[Voir article ci-contre]
> Efficacité énergétique
La Californie pourrait encore réduire sa facture d’électricité
de plusieurs milliards de dollars
Malgré des efforts récents déjà impressionnants, un nouveau rapport de la firme de
consultants Xenergy avance que la Californie pourrait encore réduire sa facture d’électricité de plusieurs milliards de dollars.
L’étude intitulée California’s Secret Energy
Surplus: The Potential for Energy Efficiency estime que l’État pourrait économiser 3500 MW
de pointe et générer des économies nettes
de plus de 8MM $US sur les prochains dix
ans si elle ramenait le financement de l’efficacité énergétique à un niveau semblable à
celui observé en 1994, soit à l’aube de la
déréglementation depuis renversée. De
plus, en doublant le niveau actuel de
financement qui se chiffre à quelque 240M
$US par an, il pourrait économiser 3MM $US
supplémentaires.
L’étude a évalué le potentiel d’économie d’énergie de petits et grands consommateurs
d’électricité qui adopteraient dans les dix
prochaines années des mesures actuellement disponibles. Les économies potentielles représentent l’équivalent de la production d’environ 12 centrales thermiques
typiques. Selon les auteurs, la voie de l’efficacité est beaucoup plus économique que
l’ajout de puissance car elle réduit la facture
d’électricité des clients, tout en réduisant les
rejets d’émissions polluantes.
> Pour en savoir plus
http://ragtime.xenergy.com/xenhome.nsf/htmldocs/1_about?OpenDocument
http://www.ef.org
L’énergie en chiffres
Économies d’énergies en Californie
[voir ci-contre]
Investissements actuels en efficacité énergétique : ~ 240M $US/an
réduction de la demande de pointe
grâce aux efforts passés :
~ 10 000 MW
Réduction supplémentaire envisagée
3500 MW ou
8MM $US sur 10 ans
> Énergies vertes
Le nord-ouest états-unien triple ses ventes d’énergies vertes
Grâce à 23 distributeurs d’électricité qui offrent l’option d’acheter de l’énergie provenant de sources vertes, le Renewable Northwest Project rapportait dans un récent rapport que les États du nord-ouest ont acheté
trois fois plus d’énergie verte cette année
par rapport à l’an passé.
Selon ce rapport intitulé Powerful Choices,
les distributeurs « verts » se trouvent autant
en milieu rural qu’urbain et offrent l’opportunité à leurs clients d’acheter de l’énergie
provenant du vent, du soleil, du biogaz ou
de l’hydroélectricité certifiée à faible impact
sur l’environnement. Ces achats d’énergie
verte sont un signal important pour l’industrie qui est incité à construire plus de projets.
Pendant la dernière année, les consommateurs ont acheté l’équivalent de la production de 94 turbines éoliennes de 600 kW
chacune, une quantité qui reflète la nouveauté de ces offres. Par ailleurs, si les
achats d’énergie verte ont triplé, le nombre
de consommateurs qui ont acheté ces énergies a doublé dans la dernière année.
Le rapport indique aussi que de nouvelles
lois dans les États de Washington et de l’Oregon ont fait augmenter significativement le
nombre de programmes d’énergie verte. De
plus les ventes auraient grimpé grâce à des
campagnes de marketing plus aggressives
et la sensibilisation du public aux bénéfices
environnementaux de l’énergie verte.
Commentaires
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nouvelle importante
qui pourrait figurer
dans le bulletin ?
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tout communiqué de presse
ou document à
[email protected]
Prochaine parution
Mardi 15 octobre 2002
6
> Pour en savoir plus
http://www.rnp.org/htmls/pr_PwrChcs3.htm
> Restructuration des marchés
C’est mieux d’être plus petit en énergie
Le titre du nouvel ouvrage du Rocky Mountain Institute ne pourrait être plus clair : Small
is Profitable ou il est rentable d’être petit.
construction et l’opération des installations,
la qualité du service et aux coûts sociaux
évités.
Les auteurs ont étudié l’impact de la taille
des technologies de production d’électricité
sur leur valeur économique. Ils décrivent
pas moins de 207 facteurs relatifs à la taille
des technologies qui influencent leur valeur
et concluent que produire à petite échelle et
de façon décentralisée augmente jusqu’à
dix fois la valeur. Ces gains importants seraient liés à la planification des systèmes, la
Selon eux, l’industrie se base encore sur
des facteurs désuets comme les dépenses
associées à la production pour définir les
coûts de production, alors que ce sont les
coûts de transport, de distribution et d’entretien des réseaux qui sont les facteurs-clé.
Ainsi des technologies – tel que le solaire
photovoltaïque - autrefois considérées trop
dispendieuses deviendraient accessibles.
> Pour en savoir plus
http://www.smallisprofitable.org/
http://www.centrehelios.org
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 14 - 15 octobre 2002
Sommaire
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Le Parlement européen vote en faveur d’un système de permis
échangeables
Le Parlement européen a apporté son soutien à la Commission de l’environnement en
adoptant la semaine dernière un projet de
directive ambitieux visant l’établissement
d’un système pan-européen de permis
d’émissions échangeables (PEE) pour les
gaz à effet de serre (GES).
Les PEE sont considérés comme une solution à faible coût pour respecter les engagements de l’UE face au Protocole de Kyoto.
L’UE s’est engagée à réduire ses GES de 8%
sous les niveaux de 1990 d’ici 2012. Le système global prévu par la directive permettrait
de couvrir la moitié des émissions de gaz à
effet de serre (GES) des États membres
mais aussi des pays candidats et des pays
de l’espace économique européen. La directive devra être adoptée par les gouvernements des États membres avant de devenir
loi. Le système de PEE créerait un marché
d’émissions de GES au sein de l’UE en
introduisant des permis, alloués par les
États membres, autorisant les émissions
provenant des installations. On estime que
5000 entreprises seraient touchées par ce
système. La directive entrerait en vigueur en
deux étapes, avec une période d’essai allant
de 2005 à 2007. La seconde étape s’étendrait de 2008 à 2012.
Selon certains députés du Parlement, la
nécessité de mettre en place des PEE pour
l’ensemble de l’UE est justifiée par l’impact
négatif qu’aurait un système hétérogène sur
le marché intérieur. L’action commune serait
importante pour assurer un effet de levier
économique, qui pourrait permettre une
économie de 35 % sur les coûts associés à
l’engagement de Kyoto. On avançait même
dans un débat au Parlement que la preuve
d’un système de PEE fonctionnel et abordable pourrait encourager les États-Unis à
adhérer au Protocole…
> Les certificats d’attributs d’énergie verte
maintenant disponibles au Canada
1
> FOCUS
L’ouverture des marchés et l’énergie verte
vont de pair en Belgique
2
Par ailleurs la proposition de directive a été
adoptée avec un amendement important qui
élargit le champ d’application du système
afin d’inclure tous les GES et pas seulement
le CO2, ainsi que les industries chimiques et
de l’aluminium. De plus, les réductions d’émissions associées aux centrales thermiques et aux « puits » tels que les forêts ou
l’agriculture, sont spécifiquement exclues du
marché, au grand dam notamment des
Finlandais. Pour ce qui est de l’allocation
des permis d’émissions aux États membres,
les députés ont adopté un amendement
déposé par les Verts qui recommande une
méthode hybride : 15% des permis seraient
attribués par une vente aux enchères et le
pourcentage restant serait attribué gratuitement (système de « grandfathering » préconisé par la Commission). 100 % des
revenus des enchères seraient réinjectés
dans des projets environnementaux.
> Un fonds d’investissement public-privé pour
l’énergie verte est lancé en France
3
Avec ce vote, gagné par 381 contre 61, le
Parlement veut montrer l’exemple et conduire toutes les nations industrialisées à
combattre les changements climatiques en
établissant rapidement des systèmes de
PEE, avant l’entrée en vigueur, en 2008, du
système international de PEE tel que défini
dans le Protocole de Kyoto.
6
> Pour en savoir plus
http://www.europarl.eu.int/press/index_publi_fr.htm (débats)
> Marchés de l’énergie
Les certificats d’attributs d’énergie verte maintenant
disponibles au Canada
TerraChoice, l’entreprise canadienne responsable notamment du Programme de
Choix environnemental ÉcoLogoTM d’Environnement Canada, a annoncé récemhttp://www.centrehelios.org
> Le Parlement européen vote en faveur d’un
système de permis échangeables
1
ment le lancement d’un programme de certificats d’attributs d’énergie verte (CAEV), le
premier au pays.
> La Californie veut 600 000 nouveaux
véhicules au gaz naturel
3
> Une usine d’éoliennes pourrait voir le jour
à Rivière-du-Loup
4
> Surpasser Kyoto réduirait significativement
la facture d’énergie du Canada
4
> L’ontario accepte le rapport du Comité sur
les carburants de remplacement
5
>Ballard équipera 60 Mercedes de piles à
hydrogène
5
> L’Arizona augmentera sa puissance solaire
de 5 MW
5
> La tarification différenciée dans le temps
rapporte gros
Dernière heure
L'Allemagne visera à réduire
de 40 % ses GES
Les Verts et le SPD viennent de finaliser
leurs négociations sur les éléments environnementaux que défendra le nouveau
gouvernement allemand. Les résultats feront de ce pays le leader mondial incontestable en matière d’écologisation de l’énergie. Parmi les nombreux progrès substantiels figurera un engagement de
réduction des GES du pays de 40 % d’ici
2020. Tous les détails dans le prochain
numéro.
(Suite en page 2)
1
15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14
Focus
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre
Hélios, une société indépendante de recherches et
d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la
conception de stratégies, de politiques, d'approches
réglementaires et de mesures économiques favorisant
le développement durable et équilibré du secteur
énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les
organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios
est un organisme à statut charitable reconnu par
Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au
Centre est déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN
Conseils et révision : Philippe DUNSKY
Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY
ADRESSE
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Ce projet a été rendu
possible grâce à une
contribution du Fonds
d'action québécois pour
le développement
durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec.
L’ouverture des marchés et l’énergie verte vont de pair en
Belgique
La Belgique a réitéré récemment son engagement envers le Protocole de Kyoto en
annonçant la création d’un « fonds Kyoto »
alors que sa région wallonne profite de la
restructuration des marchés de l’électricité
pour promouvoir l’énergie verte.
En signant le Protocole de Kyoto, la Belgique s’est engagée à réduire ses émissions
de gaz à effet de serre (GES) de 7,5% sous
les niveaux de 1990 d’ici 2012. Le Protocole
prévoit, pour les pays industrialisés, des
obligations quantitatives de réduction des
émissions des six GES (CO2, NO2, HFC,
CH4, SF6 et PFC). Le gouvernement a ainsi
décidé de créer un fonds Kyoto avec un
budget annuel de 25M € (39M $). Ce montant sera utilisé pour soutenir de façon concrète la politique climatique fédérale dans
les années à venir afin de réduire efficacement les émissions de GES dans ce pays.
Par ailleurs en Wallonie, le ministre des
Transports et de l’Énergie a déclaré lors
d’une allocation au début du mois que la région profite de la nouvelle restructuration
des marchés de l’électricité pour promouvoir l’énergie verte et ainsi réduire les émissions de GES de ce secteur.
Cette allocution correspondait à l’entrée en
vigueur d’un programme d’obligations
échangeables d’énergie verte (OEEV, appelées « certificats verts » en Europe) considéré comme un élément fondamental du
décret sur la restructuration, adopté l’an
dernier. Les obligations vertes sont octroyées sur la base du taux d’économie de CO2
de l’installation. Actuellement, tout fournisseur de clients y compris de gestionnaires
de réseaux doit compter 3% d’OEEV. Ce
taux atteindra progressivement 7% en 2007
et en 2005 le gouvernement déterminera
les quotas ultérieurs. En cas de non-respect
des quotas, la pénalité est de 100 € (156 $)
et de 75 € pour la 1ère période par certificat
vert manquant. Un certificat vert correspond
à 1 MWh d’énergie verte.
Le décret permet aussi une ouverture progressive du marché de l’électricité afin de
ISSN 1703-1451
Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
http://www.centrehelios.org
Quant aux enjeux sociaux, le décret impose
des obligations de service public aux fournisseurs et gestionnaires de réseaux afin
de protéger ses clients. En cas de difficulté
de paiement, les clients résidentiels protégés (les personnes handicapées par exemple) reçoivent un compteur à budget installé à la charge du gestionnaire de réseau. En
outre, ce client pourra bénéficier de la fourniture minimale garantie et aucune coupure
ne pourra intervenir au cours de la période
hivernale. Tout client protégé pourra bénéficier du tarif social spécifique.
Pour appuyer cette législation et le programme d’OEEV, le gouvernement wallon
est prêt à accueillir des projets d’énergie
verte et a simplifié ses procédures d’obtention de permis. En effet, une vingtaine de
parcs éoliens qui abriteraient quelque 125
éoliennes de 1,5 à 2 MW chacune sont actuellement en considération, avec la perspective d’assurer 1,5 % de la production
d’électricité.
> Pour en savoir plus
http://daras.wallonie.be/communiques/021001_cwape.htm (communiqué)
http://deleuze.fgov.be/site/text/08102002fr.doc (communiqué)
© 2002 CENTRE HÉLIOS INC.
Tous droits réservés.
Citations en mentionnant la source.
permettre aux opérateurs du secteur de s’adapter. Actuellement les clients qui consomment plus de 20 GWh/an et par site peuvent
choisir leur fournisseur. Fin 2002, le seuil
sera abaissé à 10 GWh. Fait intéressant, les
consommateurs résidentiels peuvent aussi
être éligibles, mais uniquement s’ils
s’adressent à des fournisseurs verts, soit
ceux qui commercialisent au moins 50 %
d’électricité produite à partir de sources
renouvelables (vent, hydraulique ou biomasse). En outre, les producteurs d’électricité verte sont également éligibles pour
leur électricité d’appoint et de secours. De
plus, des obligations d’information et de
sensibilisation sont imposées aux acteurs
du secteur afin d’inciter les clients à réduire
leur consommation énergétique. De même
les tarifs de fourniture ne pourront être
régressifs (ce qui encourage la consommation) et pourront varier dans le temps afin de
réduire la demande de pointe. Enfin,
soulignons que des primes seront
octroyées pour encourager l’achat d’appareils peu énergivores.
(Suite de la page 1)
Les CAEV sont octroyés par l’entreprise à
des propriétaires de centrales de production
jugées vertes selon les nouvelles normes
d’ÉcologoTM développées pour Environnement Canada. Ces normes s’appliquent
aux projets d’électricité produite par le vent,
le soleil, la biomasse, les biogaz et les riviè-
res, les autres sources étant de facto inéligibles. Une série de critères très élaborés
pour chacune de ces sources potentiellement vertes est ensuite appliquée afin de
déterminer si le projet en question mérite de
se voir décerner le titre de projet vert et ainsi
recevoir les certificats qui l’accompagne.
2
15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14
L’énergie en chiffres
Soulignons que ces critères sont jugés par
plusieurs comme étant les plus élaborés au
monde, même si les modalités de vérification risquent d’être inadéquates.
les consommateurs du Canada pourront le
faire, ne serait-ce qu’en achetant l’attribut
vert ailleurs au pays et l’électricité conventionnelle de son distributeur monopolistique.
Les CAEV permettent de séparer deux produits marchands autrement inséparables, à
savoir l’électricité produite et ses attributs «
verts », soit ses avantages environnementaux. Ces attributs peuvent être vendus en
blocs de 100 kWh/mois aux consommateurs, à des prix qui seront déterminés par le
marché. L’avantage des certificats échangeables d’énergie verte par rapport à l’énergie verte certifiée est donc géographique. En effet, jusqu’ici seuls les consommateurs de l’Alberta et (depuis peu) de
l’Ontario pouvaient payer des primes pour
acheter l’énergie verte certifiée dans leurs
marchés déréglementés ; dorénavant, tous
De plus, en fonction du programme de
TerraChoice, les attributs verts – y compris
les réductions possibles d’émissions de gaz
à effet de serre (GES) – deviennent la propriété légale du consommateur, un transfert
qui prendra toute son importance prochainement lorsque le pays adoptera un régime de
permis d’émissions échangeables applicables aux grands émetteurs de GES.
Par ailleurs, l’entreprise Vision Quest
Windelectric a annoncé avoir été le premier
producteur canadien à se voir décerner des
CAEV et ce, pour l’énergie produite de ses
parcs éoliens.
> Pour en savoir plus
http://www.terrachoice.ca/trc_green_leaf_press_release.pdf (communiqué)
http://www.greenenergy.com/Media_Release_Sep_12_02.pdf (communiqué)
> Énergies vertes
Un fonds d’investissement public-privé pour l’énergie verte est
lancé en France
Une banque française et une banque italienne, CDC IXIS et Banca OPI, ont lancé dernièrement en France le fonds FIDEME, un
fonds d’investissement en association avec
l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (ADEME).
Ce fonds d’investissement nouveau genre
en France associe capitaux publics et privés
(respectivement 33 % et 67 %) pour financer
en quasi fonds propres des projets en
énergie verte et en valorisation des déchets.
La structuration retenue est une première en
France : elle permet à un établissement public, l’ADEME, d’investir dans un fonds avec
des investisseurs privés – après autorisation
de la Commission européenne au titre des
aides d’État. Conçu par les équipes d’ingénierie financière de CDC IXIS, ce montage vise à concilier les objectifs publics de développement durable et la rentabilité et la sé-
curité des investisseurs privés dans ce secteur en plein essor. Les besoins d’investissement pour les trois prochaines années,
sont en effet estimés à 850M € (1,3MM $)
dans les secteurs éligibles au FIDEME.
FIDEME offre ainsi aux investisseurs qualifiés un accès au secteur de l’énergie verte,
sécurisé par un partenariat public-privé.
FIDEME permet en outre aux pouvoirs publics de limiter leur consommation de crédits
publics et de bénéficier d’un effet de levier
pour le financement des projets d’énergies
vertes et d’environnement.
Cet effet de levier devrait permettre de
financer environ 300M € (470M $) d’investissement dans ces secteurs et ainsi répondre aux objectifs français de la directive
européenne en matière de production d’énergie renouvelable : 21% de l’électricité
produite en 2010 contre 15% aujourd’hui.
> Pour en savoir plus
http://www.ademe.fr/htdocs/actualite/Fideme.pdf (communiqué)
> Tr a n s p o r ts
La Californie veut 600 000 nouveaux véhicules au gaz naturel
Sous un nouveau partenariat baptisé California Natural Gas Vehicle Partnership, les
autorités californiennes en qualité de l’air, en
transports et en énergie se sont ralliées au
secteur privé pour augmenter la flotte des
véhicules au gaz naturel (VGN) d’ici 2012.
Soulignant l’importance de continuer le prohttp://www.centrehelios.org
grès en matière de qualité de l’air en Californie, le partenariat s’est fixé des objectifs
concrets à respecter dans trois, cinq et dix
ans afin de mettre en circulation en 2012 un
total de 619 000 VGN. L’État compte présentement 19 000 véhicules de ce genre. Plus
précisément, les membres du partenariat
prévoient une augmentation du nombre de
- Système de PEE de l’UE [Voir page 1]
Part des émissions de GES
touchée : 50 %
Réduction des coûts
de la ratification par l’approche
des PEE : 35 %
Nombre d’entreprises
impliquées : 5000
En leurs mots
- Certificats d’attributs d’énergie verte, Canada [Voir page 1]
«
La disponibilité de certificats
verts (les CAEV) offre une
occasion aux consommateurs
commerciaux, industriels et résidentiels des provinces […] ayant
un système électrique réglementé
de compenser la pollution générée
par leurs sources d’électricité conventionnelles.
- Fred Gallagher
Président de VisionQuest
Windelectric
»
L’énergie en chiffres
- FIDEME en France [Voir ci-contre]
Besoins d’investissement estimés
pour les énergies vertes et la
valorisation des déchets : 1,3MM $
Objectif d’énergie renouvelable
pour la France d’ici 2010 : 21 %
L’énergie en chiffres
- Belgique et Kyoto [Voir page 2]
Part d'énergie verte
exigée en Wallonie depuis
le 1er octobre 2002 : 3 %
Part d'énergie verte exigée
à l'horizon 2007 : 7 %
Pénalité pour
non-respect : 156 $/MWh
3
15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14
En leurs mots
- Surpasser Kyoto au Canada [Voir sur cette page]
«
Il n’y pas de doute que les
entreprises, les pays et les
communautés peuvent réduire
leurs émissions tout en demeurant
prospères. Ça se fait en réduisant
le gaspillage à toutes les étapes de
la production et de la commercialisation, et en utilisant les meilleures technologies disponibles. Ce
sont de bonnes décisions d’affaires
et c’est ce que l’on doit faire.
- Ray Anderson
Fondateur et Président de
Interface
»
L’énergie en chiffres
- Surpasser Kyoto au Canada [Voir sur cette page]
véhicules légers au gaz naturel de 16 000 à
516 000 et du nombre de véhicules lourds de
3000 à 103 000 d’ici 2012. Par ailleurs on estime que cet objectif est atteignable dans les
délais prescrits puisque la technologie et
certaines infrastructures existent déjà pour
le gaz naturel.
Si ces objectifs sont atteints, les VGN
représenteront environ 3 % du parc automobile californien dans dix ans, alors qu’ils
> Pour en savoir plus
http://www.cngvp.org/news_press_10_8.html (communiqué)
> FOCUS sur le QUÉBEC
Une usine d’éoliennes pourrait voir le jour à Rivière-du-Loup
Une nouvelle entreprise basée à Montréal,
AAER, a annoncé la semaine dernière
qu’elle projetait de construire une importante
usine d’assemblage d’éoliennes au Québec
suite à une entente avec le groupe chinois
Fujian YongFeng Science and Technology.
Ce projet de 49M $, une entreprise jusqu’à
aujourd’hui inconnue du secteur éolien, est
en développement depuis trois ans et prévoit la construction de 27 turbines de chacune 1,5 MW. Le contrat avec le groupe chinois inclut la possibilité de produire 66 turbines additionnelles, ce qui augmenterait la
facture à 120M $. De plus, un groupe étatsunien aurait également l’intention d’acquérir
120 éoliennes d’une valeur de 200M $.
Réduction de GES nécessaire pour
atteindre Kyoto (par rapport aux
niveaux actuels) : 18 %
Réduction possible
à l’horizon 2030 : 50 %
Économies générées par cette
réduction : 200MM $
Canadiens en faveur
de la ratification : 74 %
Québécois en faveur
de la ratification : 85 %
Canadiens pour la ratification
peu importe le coût : 57 %
Québécois pour la ratification
peu importe le coût : 71 %
AAER a trois secteurs en vue pour son usine, mais la région de Rivière-du-Loup serait
la plus attirante pour l’instant. C’est que l’usine doit être située près d’un accès routier
important et d’un port en eaux profondes
pour l’expédition des pièces de grandes
dimensions. Les hélices d’une éolienne de
1,5 MW peuvent atteindre les 80 mètres.
Le gouvernement fédéral a inclu dans le
Budget présenté à l’automne 2001 un crédit
pour la production d’énergie éolienne de 0,8
à 1,2 cent/kWh. De plus, le gouvernement
provincial a adopté en juin dernier le Plan
stratégique 2002-2006 d’Hydro-Québec qui
inclut une quote-part de 100 MW d’énergie
éolienne par année pendant dix ans.
> Pour en savoir plus
http://www.cmeq.org/nouvelles/nouvelles.asp?id_no=882 (article)
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Surpasser Kyoto réduirait significativement la facture
d’énergie du Canada
Un nouveau rapport de la Fondation David
Suzuki et du Réseau d’action face aux changements climatiques estime que des économies d’énergie de l’ordre de 200MM $
pourraient être générées si le Canada se
lançait dans une réduction ambitieuse de
ses gaz à effet de serre (GES).
Le rapport intitulé Kyoto and Beyond confronte certaines grandes entreprises qui pensent
que le Protocole de Kyoto coûtera trop cher
à l’économie canadienne. il estime que si le
Canada optait pour une réduction de 50 %
de GES d’ici 2030 (par rapport aux niveaux
actuels), il économiserait 200MM $ en frais
d’énergie. Cet objectif constituerait un prolongement de l’exigence du Protocole actuel, qui est de réduire de 18 % sous les
niveaux d’aujourd’hui (soit 6 % sous les niveaux de 1990) d’ici 2012.
L’approche préconisée pour récolter ces
gains se base sur des technologies et des
http://www.centrehelios.org
comptent pour une fraction de 1 % aujourd’hui. Les véhicules au gaz naturel émettent
moins de gaz à effet de serre et beaucoup
moins de NOx que ceux à l’essence ou au
diesel. Par exemple, remplacer le diesel par
le gaz naturel dans un véhicule lourd équivaut à retirer, en terme d’émissions de NOx,
325 voitures à essence de la circulation. On
estime que dans la dixième année du programme, les réductions d’émissions de Nox
résultantes seront de 6000 tonnes.
approches qui existent déjà : rénovation
écoénergétique des bâtiments, amélioration
de l’efficacité des véhicules, financement du
transport en commun, efficacité énergétique
des opérations industrielles, carburants de
remplacement (éthanol, gaz naturel, hydrogène), cogénération et utilisation d’énergies
alternatives comme l’éolien et la biomasse.
En fait, le rapport met surtout l’emphase sur
l’importance de l’efficacité énergétique et
souligne qu’elle est la plus importante
« source » de nouvelle énergie au Canada.
Entre 1975 et 1998, les gains en efficacité
ont libéré plus de nouvelle énergie que toutes les sources d’énergie mises ensemble.
Les économies liées aux maisons et aux appareils plus efficaces se sont élevées à
quelque 50MM $ pendant cette période.
Certaines entreprises qui reconnaissent les
bienfaits de l’efficacité énergétique ont déjà
développé des mesures pour réduire leur
4
15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14
L’énergie en chiffres
facture d’énergie et réduire ainsi leurs émissions de GES. L’entreprise Interface, le plus
grand fabriquant de tapis commerciaux avec
un chiffre d’affaires de 1,5MM $US, a économisé 185M $ depuis 1994 en réduisant sa
consommation de matières premières, d’énergie et d’eau et en produisant moins de
déchets. La British Petroleum quant à elle a
déjà atteint son objectif de réduction de GES
– qui est de 10 % sous les niveaux de 1990
(voir vol. 1, no 1). Les mesures d’efficacité
énergétique ont grandement contribué à ce
succès en permettant de plus des
économies de 650M $US.
Le Canada n’a toujours pas ratifié le
Protocole de Kyoto mais la Chambre devrait
voter sur la question d’ici la fin de l’année.
Un récent sondage a démontré que 74 %
des Canadiens sont en faveur de la ratification, mais qu’environ 78 % estiment que le
gouvernement doit étudier plus profondément les coûts qui y sont associés. Par
ailleurs 57 % des Canadiens, en hausse de
cinq points depuis juin dernier, sont en
faveur de la ratification même si cela
implique des coûts économiques importants
et un changement dans le style de vie.
> Pour en savoir plus
http://www.davidsuzuki.org/climate_change/kyoto/Kyoto&Beyond.asp (communiqué)
http://www.davidsuzuki.org/files/Kyoto_Beyond_LR.pdf (rapport)
http://www.ctv.ca/servlet/ArticleNews/story/CTVNews/1034014051181_29423251/?hub=Canada (article)
> Politiques et plans
Nombre actuel de VGN en
Californie : 19 000
Nombre de VGN ciblé
en 2012 : 619 000
Part du parc automobile
en 2012 : 3 %
Réduction annuelle de NOx
résultant de ce programme
en 2012 : ~ 6000 tonnes
> Hydrogène
L’Ontario accepte le rapport du Comité sur les carburants de
remplacement
Les ministres de l’environnement et de l’énergie ont annoncé la semaine dernière leur
intention de respecter une série de recommandations qui proviennent d’un rapport du
Comité sur les carburants de remplacement,
déposé cet été (voir vol. 1, no 6).
L’approche de l’Ontario sera orientée par les
huit thèmes que le gouvernement a notés
dans le rapport final du Comité : (1) faire en
sorte que le gouvernement fasse preuve de
leadership par ses propres achats ; (2) élaborer une stratégie sur les sources d’énergie de remplacement ; (3) encourager la production d’électricité avec des sources d’énergie renouvelable ; (4) réduire la dépendance aux centrales au charbon pour la production d’électricité ; (5) promouvoir l’efficacité énergétique et la conservation de l’énergie ; (6) promouvoir les biocarburants, l’hydrogène et autres carburants de remplacement alimentant les véhicules ; (7) appuyer
la technologie et l’innovation ; (8) sensibiliser le public et encourager sa participation.
En 2001, le gouvernement de l’Ontario avait
créé le Comité spécial des sources de carburants de remplacement composé de
représentants de tous les partis. Ce comité
avait pour tâche de trouver de nouveaux
moyens d’appuyer le développement et l’utilisation des sources de carburants de remplacement. Il avait notamment recommandé
la mise en œuvre d’un marché d’obligations
échangeables d’énergie verte.
Parmi les initiatives récentes sur les carburants de remplacement, le gouvernement
s’est engagé à exonérer les carburants biodiesel de la taxe sur les carburants de 14,3 ¢
le litre, à appliquer la remise de la taxe de
vente accordée aux automobiles à moteur
hybride-électrique, aux véhicules sport utilitaires et aux camions légers et à alimenter
les véhicules de son parc automobile avec
un mélange éthanol-essence. Le gouvernement continue par ailleurs d’acheter de nouveaux véhicules à moteur hybride.
Les mesures qui encouragent les carburants
de remplacement font également partie intégrante de la stratégie du gouvernement de
l’Ontario visant à assainir l’air, laquelle comprend des initiatives comme le programme
Air pur Ontario, les plafonds d’émission des
NOx et du SO2 imposés au secteur énergétique, et l’interdiction imposée à la centrale
électrique au charbon de Lakeview, à
Mississauga, d’avoir recours à cette ressource fossile dès avril 2005.
> Pour en savoir plus
http://www.ene.gov.on.ca/envision/news/2002/100101-fr.htm (communiqué)
> Énergie solaire-PV
L’Arizona augmentera sa puissance solaire de 5 MW
L’Arizona Public Service (APS) a annoncé
qu’elle mettra à profit le grand facteur d’ensoleillement de l’État pour générer 5 MW
d’électricité grâce à un nouveau projet d’éhttp://www.centrehelios.org
- Véhicules au gaz naturel [Voir page 3]
nergie solaire-photovoltaïque (PV) qui couvrira 20 hectares du désert près de Prescott.
Le projet, déjà entamé, pourra fournir 0,5 MW
Ballard équipera 60
Mercedes de piles à
hydrogène
Ballard Power Systems et DaimlerChrysler ont annoncé la semaine dernière la
sortie d’une Mercedes A-Class à l’hydrogène sur les marchés mondiaux en 2003.
Depuis la sortie de NECAR (New Electric
Car), voiture expérimentale qui a lancé
DaimlerChrysler dans l’ère hydrogène en
1994, la compagnie a développé une
vingtaine de prototypes à l’hydrogène.
Cependant, la F-Cell de Mercedes sera le
premier prototype à sortir des laboratoires. Elle sera produite à 60 exemplaires
et offerte comme démonstrateur pour la
clientèle européenne, asiatique et étatsunienne.
Cette sortie novatrice du producteur automobile est attribuable au nouveau moteur
de Ballard fonctionnant aux piles à
hydrogène. Cette nouvelle génération de
moteurs offre une puissance de 85 kW
dans une structure plus légère et moins
volumineuse. Il en résulte un gain d’énergie de 60 % comparativement aux moteurs de la génération précédente. De
plus, le coût de production du moteur
serait moins élevé.
En plus de propulser la nouvelle F-Cell,
ces piles se retrouveront d’ici 2003 dans
une trentaine d’autobus Citaro de DaimlerChrysler, prévu pour les flottes de
transport en commun de dix villes
européennes.
> Pour en savoir plus
http://www.ballard.com/pdfs/23%20DC%20F_Cell.PDF
(communiqué)
5
15 octobre 2002 - vol. 1 - n° 14
En leurs mots
«
- Belgique et Kyoto [Voir page 2]
La libéralisation du secteur
[de l’électricité], qui est une
manifestation de la mondialisation
en cours et que l’Europe a imposé
à ses États membres, pourra prendre place en Wallonie sans ses
effets les plus négatifs : augmentation des consommations, frein
aux énergies renouvelables, baisse
de l’emploi, fragilisation des plus
démunis.
- Francis Ghigny
Commission wallone pour
l’Énergie
»
L’énergie en chiffres
au réseau d’ici la fin du mois, et 1,5 MW d’ici
l’été 2003. APS compte élargir le complexe
solaire pour augmenter la puissance à 5
MW d’ici 2005-2006, ce qui ferait de ce projet un des plus gros du monde.
te peut provenir de systèmes de chauffageeau solaire, de climatisation à l’énergie solaire ou d’autres sources d’énergie verte telles que l’éolien, la biomasse et le méthane
de sites d’enfouissement. De plus, la régie
offre des crédits supplémentaires pour les
compagnies qui devanceront l’échéancier.
La régie des services publics de l’Arizona a
adopté en 2000 un programme d’obligations
échangeables d’énergie verte (OÉÉV) qui La régie prélève une charge à la facturation
crée des incitatifs au développement de pro- pour financer le programme d’OÉÉV mais
jets comme celui de Prescott. Le program- se réserve le droit d’imposer une surcharge
si les montants récoltés
me OÉÉV oblige tout
ne s’avèrent pas suffdistributeur depuis 2001
isants. La surcharge
à tenir un portefeuille
peut atteindre un maxid’énergie verte reprémum mensuel de 35
sentant au moins 0,2 %
cents US pour les clients
de toute l’électricité
résidentiels, 13 $US
vendue. Cette part doit
pour les clients commeraugmenter chaque anciaux et 39 $US pour les
née pour atteindre 1,1 %
grands
utilisateurs,
d’ici 2007. L’énergie
Source : www.aps.com
soient les compagnies
verte privilégiée dans
minières et les grandes
ce programme est le
solaire-PV, qui doit représenter 50 % du usines.
portefeuille d’énergie verte, alors que le res> Pour en savoir plus
http://www.solaraccess.com/news/story?storyid=2903 (article)
- Énergie solaire en Arizona [Voir page 5 et 6]
> Gestion de la demande
Puissance solaire ajoutée au
réseau d’ici 2005-2006 : 5 MW
Exigences sous le programme
d’OÉÉV en Arizona…
…en 2001 : 0,2 %
…en 2002 : 0,4 %
…en 2007 : 1,1 %
Part que doit représenter l’énergie
solaire-PV dans les OÉÉV : 50 %
Commentaires
Vous avez une
nouvelle importante
qui pourrait figurer
dans le bulletin ?
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tout communiqué de presse
ou document à
[email protected]
Prochaine parution
Mardi 29 octobre 2002
http://www.centrehelios.org
La tarification différenciée dans le temps rapporte gros
Plusieurs régions des États-Unis ont adopté
depuis quelques années des programmes
d'efficacité énergétique pour réduire la
demande de pointe en électricité et ainsi
réduire la charge sur les systèmes et éviter
des pannes de courant. La tarification différenciée dans le temps (TDT), en vigueur
dans plusieurs États, est un exemple de programme qui permet à la fois de réduire cette
demande de pointe et la facture d'électricité
des consommateurs.
Avec la TDT, le distributeur d'électricité offre
au client une tarification variable basée sur
la période à laquelle l'électricité est
demandée. Typiquement, ce plan est offert
sur une base volontaire et le client qui choisit
cette option paye plus cher pour l'électricité
qu'il consomme dans les périodes de pointe,
tout en payant un tarif réduit lors des périodes hors-pointe.
Pour certains types de consommateurs, un
plan TDT peut s'avérer très avantageux si la
consommation de pointe peut être réduite
ou encore transférée à une période horspointe. De plus, si le consommateur se dote
d'un système informatisé pour régler la consommation d'énergie, les économies peuvent être importantes.
C'est ce qui s'observe présentement en
Virginie où certains ménages se sont dotés
d'un système informatisé, le Energy Sentry,
et d'un plan TDT. Le système informatisé
peut contrôler 80 % de la demande d'électricité d'un foyer et régler les appareils pour
qu'ils fonctionnent principalement lors des
périodes hors-pointe. Une famille de la Virginie témoignait récemment que l'adoption
du plan TDT de son distributeur local jumelé
à l'achat de Energy Sentry leur avait permis
de réduire leur facture d'électricité mensuelle de 24 %, soit 56 $US pour leur résidence
de 3500 pieds carrés. Bien que le système
Energy Sentry leur ait coûté 1900 $US, ils ont
économisé en neuf ans plus de 6000 $US
en coûts d'électricité.
Pour les clients commerciaux, il serait
encore plus avantageux de s'inscrire à un
plan TDT puisque leur consommation est de
beaucoup plus élevée. L'Université Regent
en Virginie est un bon exemple de comment
une entreprise peut prendre avantage d'un
tel plan. Cet établissement a réussi à réduire
sa facture d'électricité associée à la climatisation en gelant littéralement de grandes
cuves d'eau pour faire de la glace pendant le
soir - lorsque les taux sont beaucoup mois
élevés, qui sert à refroidir l'air qui est distribué dans l'immeuble pendant le jour. Le
campus économise environ 900 000 $US
par année avec ce système de climatisation.
> Pour en savoir plus
http://www.energycentral.com/sections/newsroom/nr_article.cfm?id=3309915 (article)
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 15 - 29 octobre 2002
Sommaire
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
L’Allemagne poussera pour une réduction pan-européenne
de 30 % de GES
La lutte aux changements climatiques et
l’énergie verte recevront un coup de pouce
en Allemagne prochainement, grâce à une
réélection des Verts et du SPD formés en
coalition. Renforcés par un score électoral
record, les Verts demeurent à la tête du ministère de l’Environnement, du ministère de la
Protection des Consommateurs, de l’Agriculture et de l’Alimentation, et du ministère
des Affaires étrangères, mais obtiennent des
responsabilités et des engagements gouvernementaux plus importants.
Le premier point à l’ordre du jour environnemental du gouvernement allemand est
des plus ambitieux et consiste à convaincre
l’Union européenne (UE) — bien en voie
d’atteindre sa cible Kyoto de 8 % sous les
niveaux de 1990 d’ici 2012 – d’atteindre une
cible de -30 % d’ici 2020. Dans ce contexte
post-Kyoto, l’Allemagne devra réduire ses
GES de 40 % d’ici la même date.
Pour réaliser ces nouveaux objectifs ainsi
que d’autres objectifs associés à la qualité
de l’air, le gouvernement compte sur la promotion des énergies vertes (pour la première fois sous le contrôle des Verts) et la
réduction de l’utilisation de carburants fossiles. Une série de mesures fiscales sont en
vue, dont une taxe environnementale sur les
voitures, des crédits fiscaux pour les
véhicules au gaz naturel et une taxe sur les
carburants d’avions. De plus, les subsides à
l’industrie du charbon seront coupés de près
de 30 % d’ici 2005, à quelque 2,17MM €.
Les subventions pour l’énergie verte augmenteront à 230M € d’ici 2006.
Enfin, sous l’influence des Verts, le gouvernement allemand arrêtera de s’opposer à
la position de l’UE qui privilégie un système
obligatoire d’échange de droits d’émissions ;
l’Allemagne était jusqu’à maintenant en
faveur d’un système volontaire seulement.
Le Parlement européen a d’ailleurs voté en
faveur d’un système obligatoire il y a
quelques semaines (voir vol. 1, no 14).
> Pour en savoir plus
http://ens-news.com/ens/oct2002/2002-10-15-05.asp (article)
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Ce plan entrerait en vigueur dès que le gouvernement aurait ratifié le Protocole, ce qu’il
entend faire d’ici la fin de l’année. Tout d’abord, le gouvernement prévoit imposer une
taxe d’ici 2008 sur le CO2 émis par les carburants fossiles et les procédés industriels.
Le taux de taxe varierait en fonction du prix
des crédits de carbone sur le marché international, mais plafonnerait à 25 $ néozélandais (19 $) la tonne de CO2. Le gouver-
1
> Le Cabinet néo-zélandais approuve un plan
de mise en oeuvre de Kyoto
1
> FOCUS
Kyoto : les provinces veulent
un plan alternatif
2
> Le Canada se lance dans l’achat de crédits
domestiques de GES
3
> Les échanges mondiaux de CO2 auront
triplé en 2002
3
> Cinq acteurs états-uniens sont félicités pour
leur gestion de la demande de pointe
4
> Alcan continuera de réduire volontairement
ses GES
5
> Des toits verts à Toronto réduiront la
facture d’électricité
5
> Cinq organisations québécoises remportent
le prix EcoGESte 2002
5
> FPL Energy ajoutera 600 MW d’énergie
éolienne aux États-Unis
6
> Une petite ville de Pennsylvanie sera alimentée à l’éolien sans coût supplémentaire
6
Le Cabinet néo-zélandais approuve un plan de mise
en oeuvre de Kyoto
Le Cabinet du gouvernement néo-zélandais
vient d’approuver son plan de mise en
œuvre du Protocole de Kyoto qui inclut entre
autres un projet de taxe sur les émissions de
CO2 ainsi qu’une cible d’énergie renouvelable.
> L’Allemagne poussera pour une réduction
pan-européenne de 30 % de GES
nement se laisse cependant la possibilité de
substituer le projet de taxe par un système
d’échange de droits d’émissions international si un tel système est fonctionnel et que
les prix ne dépassent pas les 25 $NZ/tonne.
Selon les estimations du gouvernement, la
taxe se traduira par une augmentation des
prix du pétrole de 6 %, du diesel de 12 %, du
gaz et de l’électricité de 8-9%, et du charbon
de 19 %. Le gouvernement compte réinvestir les recettes dans des projets de réduction
des émissions de l’industrie et prévoit maintenir intact le fardeau fiscal sur les citoyens,
notamment par la réduction d’autres taxes
présentement imposées. Cette approche
environnementale en matière de fiscalité est
Dernière heure
25 M$ au Canada pour
encourager l’énergie verte
Au moment de clore ce bulletin, le gouvernement fédéral annonçait une nouvelle mesure visant à encourager les
entreprises d’électricité et les détaillants
(dans les marchés déréglementés) à promouvoir l’électricité provenant du vent, du
soleil et de la biomasse. Le financement
provient du budget de 500M $ accordé au
Plan d’action 2000 sur les changements
climatiques.
http://www.nrcan-rncan.gc.ca/media/newsreleases/2002/2002128b_f.htm
(Suite en page 2)
http://www.centrehelios.org
1
29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15
Focus
Kyoto : les provinces veulent un plan alternatif
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre
Hélios, une société indépendante de recherches et
d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la
conception de stratégies, de politiques, d'approches
réglementaires et de mesures économiques favorisant
le développement durable et équilibré du secteur
énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les
organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios
est un organisme à statut charitable reconnu par
Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au
Centre est déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN
Conseils et révision : Philippe DUNSKY
Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY
ADRESSE
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ISSN 1703-1451
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dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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Réunis hier pour discuter du plan « fédéral »
de mise œuvre de Kyoto à Halifax avec les
ministres Anderson (environnement) et
Dhaliwal (ressources naturelles), les ministres provinciaux et territoriaux de l’environnement et de l’énergie (excluant les
Territoires du Nord-Ouest) ont plutôt opté
pour une déclaration surprise sur l’heure du
midi, qui a énoncé en 12 points les bases
d’un plan alternatif « national » en matière
de changements climatiques.
Le « Plan provisoire sur les changements
climatiques » du Canada, dévoilé la
semaine dernière, ne semble pas avoir
impressionné les provinces, malgré l’effort
qui y fut mis pour clarifier les réductions qui
seront exigées de chacun des secteurs du
pays et des mesures proposées pour atteindre l’objectif Kyoto.
Le plan provisoire compte entre autres sur
les réductions de plusieurs secteurs
stratégiques et des consommateurs. Les
« gros émetteurs industriels », qui émettraient près de 50 % des émissions de GES
en 2010 sans Kyoto, devront réduire leurs
émissions d’au moins 95 Mt, soit 40 % de
l’écart entre la cible de Kyoto et la projection
des émissions sans Kyoto. Par ailleurs, on
demande aux 31 millions de Canadiens de
réduire leurs émissions d’une tonne chacun, une contribution totale de 31 Mt, soit
quelque 13 % de l’écart. Enfin, plusieurs
mesures sont suggérées pour combler ce
qui subsiste : efficacité énergétique des
véhicules et des municipalités, énergies
vertes, accréditation de puits de carbone,
achats par le gouvernement de droits d’émissions internationaux, etc. Soulignons
que le plan ne mentionne par le recours à
l’énergie nucléaire et ne considère les exportations pour énergie propre, auparavant
un cheval de bataille du gouvernement fédéral, qu’au rang des « options possibles »
de réduction pour combler un manque
éventuel à gagner. Enfin, mentionnons que
les mesures du plan devraient générer
quelque 160M $ par année en co-bénéfices
(soient des coûts de santé évités par la
réduction conséquente de polluants atmosphériques).
Les provinces et les territoires considèrent
que le plan « fédéral » ne représente pas
une approche satisfaisante pour réduire les
GES au Canada et souhaitent un plan alternatif « national », nuance subtile qui réfère
à la nécessité de respecter les spécificités
propres de chacune des provinces, notamment en ce qui a trait à leurs ressources
naturelles.
Concrètement, le plan alternatif semble
reprendre et mettre l’accent sur les éléments du plan fédéral qui réduiront au minimum le fardeau de chaque province. En
effet, les provinces et les territoires souhaitent une reconnaissance plus poussée de
l’hydroélectricité, des puits de carbone et
des exportations d’énergie propre. De plus,
l’entente suggère que l’allocation des droits
d’émissions, en prévision du système
d’échange, reconnaisse les réductions réalisées par les différents secteurs depuis
1990. Cette façon d’allouer les droits est
une des quatre options du fédéral, qui semblait favoriser jusqu’à récemment une allocation en fonction des émissions projetées
de 2010. Fait intéressant, la reconnaissance des réductions depuis 1990 défavoriserait le secteur pétrolier, mais l’Alberta
a néanmoins signé l’entente à Halifax.
Ainsi, le plan alternatif demande d’importantes révisions du plan fédéral ainsi que
des consultations publiques, ce qui aurait
vraisemblablement pour conséquence de
reporter la date de ratification du Canada et
plaire par conséquent à l’Alberta et
l’Ontario. Le ministre Anderson a accueilli
positivement les commentaires de ses collègues provinciaux et territoriaux, mais considère qu’il est « très peu probable » que la
date de ratification soit repoussée.
> Pour en savoir plus
http://www.climatechange.gc.ca/french/actions/what_are/pdf/plan_provisoire.pdf (plan)
http://www.scics.gc.ca/cinfo02/830767004_f.html (déclaration)
(Suite de la page 1)
communément appelée « écologisation de
la fiscalité » puisqu’elle applique des taxes
sur les biens et services ayant un impact
négatif sur l’environnement, tout en
réduisant les taxes sur les biens et services
« positifs », tel que le revenu d’emploi.
Par ailleurs le plan de mise oeuvre fixe une
cible de 163 pétajoules (PJ) pour les énergies renouvelables d’ici 2012 (équivalent à
peu près à 45 TWh/an d’électricité), soit une
augmentation de 30 PJ par rapport à l’année
2000. Bien que la majorité de ces gains concerneront la production d’électricité, la cible
prévoit une augmentation de 2 PJ provenant
de biocarburants pour les transports.
2
29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15
L’énergie en chiffres
La Nouvelle-Zélande ressemble beaucoup
au Canada puisque ses principaux partenaires et concurrents économiques ne seront
pas soumis aux objectifs de réduction du
Protocole, ce qui explique en partie l’opposition farouche de l’industrie exportatrice.
Néanmoins, le gouvernement ultra-conservateur de ce pays estime qu’une approche
équilibrée lui permettra d’atteindre ses objectifs tout en protégeant ses intérêts éco-
nomiques et en ouvrant la porte à de nouvelles occasions d’affaires.
La Nouvelle-Zélande est au quatrième rang
des plus importants émetteurs de CO2 per
capita au monde, derrière les États-Unis,
l’Australie et le Canada. En vertu du Protocole de Kyoto, la Nouvelle-Zélande s’est
engagée à réduire ses émissions de GES
aux niveaux de 1990 d’ici 2012.
> Pour en savoir plus
http://www.climatechange.govt.nz/whats_new/policy-govt-confirms.htm
(communiqué)http://www.eeca.govt.nz/Content/EW_renewables/RenewablesTargetFinal.pdf (rapport)
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Le Canada se lance dans l’achat de crédits domestiques
de GES
Environnement Canada et Ressources naturelles Canada ont annoncé une nouvelle initiative de lutte contre les changements climatiques, le « Projet pilote d’élimination et
de réduction des émissions et d’apprentissage » (PPEREA). Cette initiative de 15M $
s’inscrit dans le cadre du Plan d’action 2000,
une mesure qui, conjointement avec celles
du Budget 2001, visent à réduire les émissions de GES du Canada de 50 Mt.
Le PPEREA offre aux entreprises et organisations canadiennes un incitatif économique
pour qu’elles réduisent immédiatement leurs
émissions de gaz à effet de serre (GES)
dans le cadre de projets effectués dans des
secteurs d’importance stratégique.
Par l’entremise du PPEREA, le gouvernement achètera à prix fixe des réductions de
GES vérifiées et liées à des projets agréés
et autorisés. Le PPEREA accepte actuellement des soumissions pour la suppression
et la réduction des GES dans deux secteurs:
le captage et la combustion des gaz d’enfouissement, et le captage et l’entreposage
géologique du CO2. Le gouvernement
devrait pouvoir signer les premiers accords
d’achat cet hiver. Les rondes d’achat qui se
dérouleront ensuite au cours des 12 à 18
mois suivants se concentreront sur l’énergie
renouvelable et les puits biologiques.
Environ 5M $ seront alloués à la première
ronde pour l’achat de réductions d’émissions agréées qui s’effectuera par un
processus d’ « enchères inversées » par
lequel le gouvernement appelle et étudie les
soumissions, pour acheter les réductions
autorisées en commençant par la soumission au plus bas prix. Par exemple, un
soumissionnaire potentiel propose un projet
visant à réduire les émissions de GES de
100 000 tonnes entre 2003 et 2007 et
demande au PPEREA de payer 1 $/tonne.
Si la soumission est acceptée, le PPEREA
paiera au vendeur 100 000 $ au cours de la
période de cinq années.
L’initiative du PPEREA est également
conçue pour aider tant les ordres canadiens
de gouvernement que les organismes du
secteur privé à apprendre sur les élémentsclé des échanges de droits d’émissions.
- Position allemande sur la réduction de GES [Voir page 1 ]
Objectif de réduction de GES
pour l’UE (tel que proposé par
l’Allemagne) : 30 % d’ici 2020
Implication pour l’Allemagne :
40 % d’ici 2020
Subsides à l’industrie du charbon
allemand en 2005 : 2,17MM
Subsides aux énergies vertes
allemandes en 2006 : 230M
En leurs mots
- Achats de crédits par le Canada [Voir ci-contre ]
«
Les Canadiens et les Canadiennes ont acquis une réputation mondiale dans le domaine
des technologies de pointe. En incitant les provinces, les territoires
et les entreprises canadiennes à
contrer les changements climatiques, tout le monde y gagne : les
gaz à effet de serre sont réduits,
l’air est de meilleure qualité et les
Canadiens investissent dans le
processus. Nous engendrons ainsi
des bénéfices pour l’environnement, l’économie et la société.
»
- David Anderson
Ministre de l’Environnement du
Canada
> Pour en savoir plus
http://www.ec.gc.ca/perrl/shell_f.html (communiqué)
L’énergie en chiffres
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Les échanges mondiaux de CO2 auront triplé en 2002
La Banque mondiale a estimé récemment
que le marché des droits d’émissions a permis des transactions représentant trois fois
plus de CO2 cette année que l’année
dernière, soit 67 millions de tonnes (67 Mt).
Bien que le système d’échange de droits
d’émissions international (mécanisme officiel prévu par le Protocole de Kyoto) ne soit
pas encore en vigueur, plusieurs entreprises
proactives s’échangent déjà des crédits sur
un marché privé bel et bien existant. Selon
la Banque qui dévoilait une étude sur cette
http://www.centrehelios.org
question, les entreprises se préparent à entrer dans l’ère Kyoto et anticipent que le système d’échange de droits d’émissions sera
fortement convoité. Le système permettra
aux entreprises et gouvernements de
s’échanger des droits d’émissions de CO2.
Le marché actuel du carbone existe depuis
1996 et 200 millions de tonnes (200 Mt)
auraient été échangées depuis, à une valeur
de 500M $US. Soulignons que ces transactions se sont faites à des prix réduits, compte tenu des risques de non-mise en vigueur
- Marché du CO2 mondial [Voir ci-contre ]
Tonnes de CO2 échangées
sur le marché mondial...
...en 2002 : 67 000 000
...depuis 1996 : 200 000 000
Prix moyen de la tonne de CO2
1996-2002 : 2,50 $US
3
29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15
En leurs mots
«
du Protocole ou encore de règles nationales
qui ne reconnaîtraient pas rétroactivement
les réductions réalisées dans le passé.
- Prix EcoGESte 2002 [Voir page 5 ]
Dans le contexte de la ratification du protocole de Kyoto
par le Canada, mon collègue de
l’Environnement et moi-même encourageons les organisations à envisager dans leur planification stratégique un avenir où les avantages
compétitifs appartiendront à ceux
qui auront agi tôt en matière de
réduction des émissions de GES.
»
- Rita Dionne-Marsolais
Ministre déléguée à l’Énergie du
Québec
En leurs mots
- Plan Kyoto de la Nouvelle-Zélande [Voir page 1 ]
«
Avec l’adoption de ce plan de
mise œuvre, la NouvelleZélande est maintenant bien préparée pour respecter ses engagements en vertu du Procole de Kyoto
qui devrait entrer en vigueur l’an
prochain […]. Les secteurs industriels de Nouvelle-Zélande ont plus
de certitude maintenant quant à
l’avenir et pourront saisir les opportunités associées à la transition
vers une économie décarbonisée.
»
- Pete Hodgson
Ministre de l’Énergie, de la
Recherche, des Sciences et de la
Technologie de la Nouvelle-Zélande
L’énergie en chiffres
- Les toitures-jardins de Toronto [Voir page 5 ]
Réduction de la T° par l’aménagement de 6 % des toits : 1 à 2 °C
Économies d’énergie associées :
1M $ / an
Réduction de CO2 : ~ 2 Mt / an
Réduction de CO, SO2, PM10 :
30 tonnes / an
Réduction du smog : 5 à 10 %
http://www.centrehelios.org
De son côté la Banque mondiale espère que
les entreprises des pays industrialisés se
lanceront plus hardiment dans les échanges
de carbone avec les pays en développement. Elle a d’ailleurs élaboré un fonds pour
les échanges de carbone qui vise le développement de projets de réduction d’émissions dans le sud. Les partenaires qui investissent dans le fonds reçoivent ainsi des crédits pour les réductions d’émissions, dans le
cadre du Mécanisme pour un développement propre (MDP) prévu par le Protocole.
Jusqu’à aujourd’hui, le fonds a favorisé le
développement de 26 projets générant des
crédits de carbone d’une valeur moyenne de
3 à 4 $US/tonne. Ces projets incluent un
parc éolien au Costa Rica, un projet hydroélectrique au Chili et la reforestation de terre
agricoles abandonnées en Roumanie.
Cet espoir est partagé par ailleurs par deux
groupes de chercheurs en foresterie qui ont
dévoilé un rapport à la mi-octobre sur les
bénéfices de la participation des communautés rurales démunies du sud au marché
international du carbone, notamment par la
vente de crédits pour des projets de plantation d’arbres à base communautaire.
Présentement, le Protocole de Kyoto permet
la neutralisation d’émissions par l’achat de
crédits provenant de tels « puits de carbone », qui peuvent être créés par la plantation d’arbres ou la préservation de forêts.
Cependant, les investisseurs sont plutôt
attirés par la plantation d’arbres « industrielle » qui serait moins coûteuse et moins
risquée que la plantation d’arbres à base
communautaire. Le rapport démontre par
des exemples concrets que les projets communautaires peuvent générer des crédits de
carbone à des prix tout aussi compétitifs
pour les investisseurs en plus de générer
des bénéfices pour les populations locales.
Le rapport recommande que les règles du
marché du carbone devront s’ajuster pour
mettre tous les joueurs, incluant les communautés, sur le même pied d’égalité. Par
exemple, le Protocole de Kyoto n’accepte
pas les réductions d’émissions qui sont
générées par la restauration de forêts, alors
que ce type de projet est très prisé chez les
communautés démunies du sud. Le rapport
a été publié en prévision de la huitième
Conférence des Parties de la Conventioncadre sur les changements climatiques qui
se déroule depuis le 23 octobre et jusqu’au
premier novembre.
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/18244/story.htm (article)
http://www.futureharvest.org/news/carbontrading.shtml (communiqué)
> Efficacité énergétique
Cinq acteurs états-uniens sont félicités pour leur gestion de la
demande de pointe
Le Peak Load Management Alliance (PLMA) a
choisi récemment les entreprises et organismes gouvernementaux qui se sont démarqués dans la dernière année en gestion de
la demande de pointe.
Les pannes, coupures et fluctuations de prix
sont des enjeux importants depuis l’ouverture d’une bonne partie du marché de l’électricité états-unien ; c’est pourquoi le PLMA a
lancé un programme de reconnaissance de
l’excellence dans la gestion de la demande
de pointe, qui vise principalement à identifier les distributeurs et opérateurs de réseau
qui réussissent, par des programmes divers,
à faire baisser la demande de pointe.
Les gagnants de cette année incluent Alliant
Energy, Southern California Edison,
Connecticut Municipal Electric Cooperative,
PETCO, New York Power Authority (NYPA)
et New York State Energy Research and
Development Administration (NYSERDA).
Parmi les programmes gagnants se trouvaient le Demand Reduction Always Works!
(DRAW) du fournisseur municipal du Connecticut qui a réduit la demande par de simples activités d’éducation du public et la saine gestion. Alors que ce distributeur fournit
seulement 10 % de la demande de tout l’État, il a été responsable pour 35 % à 60 % de
toute la réduction de la demande. Par
ailleurs, le programme gagnant de NYPA a
permis quant à lui d’enrayer la nécessité d’ajouter 46 MW de puissance dans la ville de
New York, ce qui s’est traduit par des économies de plus de 5M $US, soit deux fois le
coût du programme. Ce programme s’ajoute
d’ailleurs à celui mené par NYSERDA de
concert avec l’opérateur de réseau de l’État
(NYISO). Leurs efforts coordonnés ont permis d’éviter le pire au cours de l’été passé
en réduisant de plus de 1000 MW les
besoins durant les heures de pointe.
Du côté des commerces privés, PETCO a
remporté la palme en défiant la croyance po-
4
29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15
L’énergie en chiffres
pulaire que gestion de pointe et entreprise
de vente au détail ne vont pas de pair. Cette
chaîne de magasins pour animaux a profité
d’incitatifs offerts par l’État de Californie pour
installer dans ses 130 succursales une tech-
nologie permettant de réduire la deman-de
de pointe sur commande. La compagnie a
économisé près de 65 000 $US par mois en
réduisant sa demande de 6 MW.
> Pour en savoir plus
http://www.peaklma.com/ (communiqué)
- Alimentation à l’éolien en Pennsylvanie [Voir page 6 ]
Achats annuels d’énergie éolienne
de la ville de Media :
~ 128 000 MWh
Coût additionnel associés
à ces achats : 0 $
> FOCUS sur le QUÉBEC
Alcan continuera de réduire volontairement ses GES
Le ministre de l’Environnement André Boisclair a signé récemment une entente volontaire de réduction de gaz à effet de serre
(GES) avec Alcan.
tion moyenne annuelle de 6,4 %. De nouvelles cibles de réduction de GES seront établies annuellement par l’entreprise et ce,
jusqu’à la fin de l’entente en 2007.
Cette entente couvre les établissements
d’Alcan au Québec, soit les usines Arvida,
Alma, Beauharnois, Laterrière, Shawinigan,
Vaudreuil et Grande-Baie, ainsi que les installations portuaires et d’énergie électrique.
L’entente couvre aussi la Compagnie de
chemin de fer Roberval-Saguenay, détenue
par une filiale de l’entreprise d’aluminium.
Mentionnons que le gouvernement du Québec et l’Association de l’Aluminium du Canada ont signé en janvier 2002 une entente-cadre de réduction volontaire de GES au Québec. L’entente signée il y deux semaines est
la deuxième à être conclue avec une entreprise du secteur, la première l’ayant été en
juin 2002, avec l’aluminerie Alcoa. Grâce à
la contribution de près de 500 000 tonnes
équivalent CO2 par année de ces deux alumineries, l’objectif de réduction que s’était
fixé l’Association de l’Aluminium du Canada,
soit 200 000 tonnes par année, a été largement dépassé.
Depuis 1999, la performance d’Alcan en matière de GES correspond à une réduction
moyenne d’environ 285 000 tonnes équivalent CO2 par année jusqu’à la fin de 2003.
Cela signifie, pour cette période, une réduc-
> Pour en savoir plus
http://www.menv.gouv.qc.ca/Infuseur/communique.asp?no=252 (communiqué)
> Efficacité énergétique
Des toits verts à Toronto réduiront la facture d’électricité
La Mairie de Toronto, le gouvernement
fédéral et des représentants de l’industrie se
sont réunis le neuf octobre pour dévoiler les
résultats d’une importante étude menée sur
les toits jardins par l’Institut de recherche en
construction (IRC) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC). On annonçait
en même temps le lancement d’un projet pilote
de deux toits verts.
Or l’étude démontre que l’aménagement
vert de seulement 6 % de la surface de toit
disponible (6,5 millions de m2) peut faire
baisser cette température de 1 à 2 °C. Dans
le cas d’une baisse de 1 °C seulement, il en
résuterait une économie d’énergie de l’ordre
de 1M $ par année grâce à la baisse de la
demande en électricité
pour la climatisation et
la réfrigération, ce qui
se traduirait par une
réduction des émissions
de gaz à effet de serre
de 2,18 tonnes, l’élimination directe de l’atmosphère de 30 tonnes
de polluants (CO, SO2,
PM10) et enfin une
réduction estimée de
l’incidence de formation
de smog d’environ 5 à
10 %.
Le concept de toituresjardins consiste à aménager des toits avec de
la végétation afin de
verdir les zones urbaines mais aussi de rendre les maisons plus
efficaces énergétiquement. En été, la température à Toronto est souvent de 4 à 10 °C plus
élevée que dans les collectivités rurales avoisiUne autre étude de
Vue en coupe d’un toit vert
Source : www.nrc.ca/irc/irccontentsf.html
nantes – phénomène
l’IRC démontre qu’un
appelé « îlot thermique
toit jardin de 70 m2 a
urbain » que connaissent d’autres grandes permis, au printemps et à l’été de 2001, de
villes comme Montréal et Paris.
réduire la chaleur totale qui pénétrait dans le
http://www.centrehelios.org
> FOCUS sur le QUÉBEC
Cinq organisations
québécoises remportent le
prix EcoGESte 2002
Quatre prix ÉcoGESte destinés à des
organisations québécoises qui se sont
démarquées par leur performance dans
la réduction de leurs émissions de gaz à
effet de serre (GES) ont été décernés lors
de la 13e édition de la Soirée Énergia
organisée par l’Association québécoise
pour la maîtrise de l’énergie (AQME).
ÉcoGESte est un programme de mesures
volontaires géré conjointement par les
ministères de l’Environnement et des
Ressources naturelles.
Le jury a retenu quatre lauréats parmi les
neuf finalistes en nomination cette année.
Le premier trophée a été remis, pour la
catégorie grande entreprise, à Bowater
produits forestiers du Canada en reconnaissance d’une réduction de 75 % de
ses émissions de GES à son usine de
Gatineau, malgré une augmentation de
45 % de sa production. Le second,
attribué à Produits chimiques Sterling
pour la catégorie PME, rendait hommage
au savoir-faire de cette entreprise qui, en
récupérant l’hydrogène de son procédé
de fabrication pour l’utiliser comme
source d’énergie, a réduit ses émissions
de GES de 95 %.
C’est le Cégep de Saint-Hyacinthe qui a
remporté le prix dans la catégorie gestion
des bâtiments. Cette institution s’est démarquée en réduisant ses émissions de
GES de 69 % depuis 1990, malgré l’augmentation de sa superficie de 57 % durant la même période. Finalement, un prix
a été accordé par le jury à la Société Gazmont qui, en récupérant et en réutilisant
le méthane d’un site d’enfouissement,
contribue à réduire annuellement les
émissions de GES du Québec de 1 Mt.
> Pour en savoir plus
http://www.mrn.gouv.qc.ca/presse/communiques-detail.jsp?id=1504
(Communiqué)
5
29 octobre 2002 - vol. 1 - n° 15
En leurs mots
- Les toitures-jardins de Toronto [Voir page 5 ]
«
Les toits verts peuvent aider
Toronto à gérer la croissance
démographique prévue en créant
des espaces verts accessibles sur
les toits existants. Les investissements et les incitatifs liés aux toits
verts vont aussi créer des emplois
tout en luttant contre la pollution
de l’air.
- Carl Ootes
Maire adjoint de Toronto
»
bâtiment durant le jour de plus de 85 % et
celle qui s’échappait du bâtiment la nuit
d’environ 70 %.
Fort de ces résultats intéressants, un nouveau partenariat public-privé a lancé un projet pilote de toitures-jardins à Toronto, d’une
durée de deux ans et au coût de 1M $. Le
projet associe l’IRC, Environnement
Canada, Green Roofs for Healthy Cities, la
ville de Toronto, le Toronto Atmospheric
Fund et le Programme de mesures précoces
en technologie (TEAM).
Deux toits verts ont donc été aménagés
dans le cadre du projet pilote : un premier de
230 m2 sur le toit de l’Hôtel-de-ville et un
deuxième de 460 m2 sur le toit du Eastview
Neighbourhood Community Centre, qui
servira de site de recherche. Les objectifs visent à contrôler et évaluer les propriétés
thermiques et les avantages environnementaux de ces toitures-jardins, et à établir un
modèle sur la capacité de ce type de toiture
à réduire effectivement l’effet d’îlot thermique urbain.
> Pour en savoir plus
http://www.cnrc.ca/corporate/francais/media/nouvelles/green02_f.html (Communiqué)
http://www.greenroofs.ca/grhcc/Press_conf.htm (Documents)
http://www.nrc.ca/irc/newsletter/v7no1/rooftop_f.html (Article)
> Énergie éolienne
FPL Energy ajoutera 600 MW d’énergie éolienne aux États-Unis
L’énergie en chiffres
- Projets éoliens de la FPL Energy [Voir ci-contre ]
Puissance éolienne ajoutée par
FPL en 2002-2003 : 600 MW
Puissance du prochain parc éolien
au Nouveau-Mexique : 204 MW
Nombre de turbines du parc
néo-mexicain : 136
FPL Energy, numéro un de la production éolienne aux États-Unis et filiale de l’ancien
monopole Florida Power and Light, a annoncé la semaine dernière qu’elle aura installé
quelque 600 MW additionnels d’énergie éolienne d’ici la fin de 2003 dans six États.
Le plus important projet de l’entreprise bientôt en activité sera situé au NouveauMexique et fournira 204 MW d’électricité au
réseau local grâce à un contrat avec le distributeur. Les 136 turbines d’environ 70
mètres de haut seront en opération au cours
de 2003 et la puissance générée pourra alimenter quelque 94 000 foyers néo-mexicains. Afin de récupérer le prix légèrement
plus élevé qu’il aura à payer, le distributeur
local PSNM prévoit demander aux régula-
teurs d’approuver un programme de tarification verte qui permettrait aux consommateurs intéressés de payer de légères primes
pour acheter une partie de la production de
ce parc éolien. Le reste de la production
sera vendu sur le marché de gros, intérieur
et extérieur à l’État.
Par ailleurs la FPL Energy complètera quatre
autres projets pour un total de 394 MW de
puissance éolienne ajoutée. 150 MW seront
installés en Californie et seront en opération
d’ici l’été 2003 ; deux parcs de 40 MW chacun alimenteront le Dakota du nord et du
sud pour la fin de 2003 ; et les parcs en Iowa
(98 MW) et en Virginie du nord (66 MW)
seront en opération d’ici la fin de 2002.
> Pour en savoir plus
http://www.fplenergy.com/news/2002/contents/02113.shtml (communiqué)
> Marchés d’énergie verte
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Prochaine parution
Mardi 12 novembre 2002
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Une petite ville de Pennsylvanie sera alimentée à l'éolien sans
coût supplémentaire
La Energy Cooperative a annoncé la semaine
dernière qu’elle a conclu une entente avec la
petite ville de Media en Pennsylvanie afin de
la fournir en énergie éolienne et ce, sans
coût supplémentaire pour la municipalité.
En transférant leurs comptes d’électricité à
la coopérative, les clients commerciaux
comme la ville de Media profitent d’un plus
grand pouvoir d’achat, ce qui leur permet
d’économiser sur leur facture d’électricité.
La coopérative investit ensuite ces
économies dans l’achat d’énergie éolienne.
Media, une ville de 5600 habitants, a annoncé mercredi dernier qu’elle achètera préci-
sément 128 111 kWh d’énergie éolienne par
année de la coopérative, assez pour combler 44 % des besoins de deux de ses immeubles importants. Pour ce faire, la ville a
transféré huit de ses comptes d’électricité à
la coopérative, ce qui lui a permis d’économiser sur sa facture d’électricité conventionnelle et ainsi libérer des revenus pour que la
coopérative achète de l’énergie éolienne.
Energy Cooperative est une institution sans
but lucratif accréditée comme fournisseur au
détail d’électricité par la régie des services
publics de la Pennsylvanie. Elle compte plus
de 6500 membres situés dans la partie sudest de l’État.
> Pour en savoir plus
http://www.theenergyco-op.com/ECAP-Media%20news%20release.htm (communiqué)
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 16 - 12 novembre 2002
Sommaire
> Énergies vertes
TransAlta achète des producteurs d’énergie verte
TransAlta, la plus grande société non réglementée de production d’électricité du Canada, vient de finaliser l’achat d’une entreprise
de production éolienne et d’une autre spécialisée dans la biomasse.
La société a aussi investi 700 000 $ dans
Greenbelt, une entreprise produisant des
systèmes de cogénération à partir de résidus de bois et qui compte installer deux nouveaux systèmes de 20 MW chacun.
Elle espère ainsi rencontrer son objectif à
long terme de produire 10 % d’électricité à
partir d’énergie verte. L’achat de VisionQuest WindElectric, transaction de 37M $
ajoute une puissance de 44 MW à TransAlta
grâce à 67 éoliennes en opération, assez
d’énergie pour alimenter quelque 10 000
foyers canadiens.
Basée en Alberta, TransAlta compte un actif
de plus de 7MM $ et une puissance installée
ou en construction de 9000 MW. Depuis
1990, elle a réduit ses émissions nettes de
CO2 de 18 % ou 5 Mt annuellement et ce,
malgré une hausse de production de 13 %.
Enfin, elle alimente son siège social entièrement à l’énergie éolienne depuis juillet 2001.
> Pour en savoir plus
> TransAlta achète des producteurs
d’énergie verte
1
> Propositions pour 2500 MW d'énergie
éolienne au Canada
1
> FOCUS
Kyoto : le Canada vers la ratification
2
> Les Pays-Bas pourraient modifier leur
régime d’appui aux énergies vertes
3
> La Norvège veut des centrales au gaz sans
émissions de GES
3
> 25M $ pour stimuler le marché d’énergie
verte au Canada
4
> Le Canada doit prendre le train pour se
rendre à Kyoto
4
> Doubler les énergies décentralisées pour
réduire les émissions
5
http://www.transalta.com/WEBSITE2001/TAWEBSITE.NSF/AllDoc/4A2D86DC178D2E4387256C5D005FB684?OpenDocument - [communiqué]
> Focus Québec
Propositions pour 2500 MW d'énergie éolienne au Canada
Qui sème le vent en récolte l'énergie. C'est
le principe qui sous-tend la prospection intensive de sites potentiels à laquelle se livrent depuis peu de nombreuses entreprises au Canada. Tous veulent prendre part
au Programme d'encouragement à la production d'énergie éolienne (EPÉÉ) annoncé
le printemps dernier par le gouvernement
fédéral. L'EPÉE, qui offrira un incitatif de l'ordre de 1¢ du kWh pour la production éolienne, s'appliquera aux 1000 premiers MW
installés au pays et ce, sur la base du premier à produire, premier servi. Un plafond de
300 MW par province est toutefois établi.
Or en l'espace de moins de six mois, 67 projets ont déjà été enregistrés pour un total de
2500 MW. Ils ne comprennent d'ailleurs pas
certains projets de taille plus importante tel
le projet en mer de 700 MW aux larges de la
Colombie-Britannique dans lequel est impliqué l'internationale ABB. L'envergure de l'intérêt exprimé ourrait d'ailleurs forcer une
remise en question du plafond de 1000 MW
appliqué présentement au programme.
Parmi ces 67 projets, 20 sont situés au Québec, pour un total de 548 MW. Ces projets qui ne sont pas tous au même stade de
développement - se situeraient surtout en
Gaspésie et impliqueraient autant des entreprises domestiques qu'étrangères. Soulignons, entre autres, les cas du groupe espagnol Guascor, qui propose quatre projets
totalisant 200 MW et le groupe québécois
3Ci, qui propose quatre parcs au Mont Miller
et au Mont Copper à Murdochville, totalisant
108 MW. Cette entreprise fut impliquée dans
le premier projet gaspésien du Nordais.
Par ailleurs, le projet pilote de trois éoliennes de type Jeumont (France), en voie de
réalisation à Rivière-au-Renard par le Groupement éolien québécois, un consortium
d'entreprises québécoises, fait lui aussi partie des projets enregistrés auprès de l'EPÉÉ.
Les activités de prospection en Gaspésie ne
s'arrêteront pas là, puisque Hydro-Québec
devra lancer prochainement les premiers
appels d'offres pour acheter au total 1000
MW d'énergie éolienne sur dix ans. Selon
nos informations, la stratégie retenue pourra
d'ailleurs comprendre un bloc important de
l'ordre de 800 MW qui serait réservé à un
seul producteur, à condition de maximiser le
contenu québécois. Tous les yeux au Québec sont tournés vers cet appel d'offres.
Si la Gaspésie possède clairement le meil-
> Barrages hydroélectriques indésirables : les
retirer ou les moderniser
5
> Éocycle lance son projet d’alternateurs de
courant pour éoliennes
5
> Toyota prévoit vendre 300 000 voitures
hybrides par année
6
> Des panneaux solaires sur la Lune ?
6
Dernière heure
Plan ontarien pour l’énergie verte
Faisant suite au rapport du Comité parlementaire sur les carburants de remplacement (vol.1, nos 6 et 14), le Premier
ministre ontarien Ernie Eves annoncera
demain une série de nouveaux incitatifs.
Le Plan contiendra notamment des mesures fiscales pour la production d’électricité verte et au gaz naturel, et pour
l’amélioration de l’efficacité énergétique
des ménages. Le Premier ministre annoncera aussi la nomination d’un « Commissaire à l’énergie alternative ».
Tous les détails dans le prochain numéro.
(Suite en bas de la page 2)
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1
12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16
Focus
Kyoto : le Canada se dirige vers la ratification
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre
Hélios, une société indépendante de recherches et
d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la
conception de stratégies, de politiques, d'approches
réglementaires et de mesures économiques favorisant
le développement durable et équilibré du secteur
énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les
organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios
est un organisme à statut charitable reconnu par
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- Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN
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tout commentaire ou suggestion.
Ce projet a été rendu
possible grâce à une
contribution du Fonds
d'action québécois pour
le développement
durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec.
Forts des derniers sondages et de l’appui
des parlementaires, les Libéraux fédéraux
vont soumettre le principe de la ratification
de Kyoto à la Chambre et au Sénat en
même temps et ce, sans attendre la fin de
la session parlementaire. C’est du moins ce
qu’a indiqué la leader gouvernementale au
Sénat Sharon Carstairs la semaine passée.
Cette annonce survient en même temps
qu’un nouveau sondage indiquant que l’appui pour Kyoto se maintient au Canada.
Selon le sondage d’Ipsos-Reid réalisé pour
le quotidien Globe and Mail et la chaine CTV,
la majorité des Canadiens appuie toujours
la ratification. 74 % des Canadiens sont en
effet favorables au Protocole, le même
nombre qu’il y a un mois. D’ailleurs, seulement 19 % s’y opposent totalement, en
baisse de 2 % depuis un mois. 70 % des
répondants croient de plus que Kyoto aura
un impact nul ou positif sur les emplois.
Ces résultats arrivent au moment où les députés et sénateurs libéraux ont commencé
à afficher leurs couleurs sur le sujet. À peine une semaine après la rencontre des ministres de l’énergie et de l’environnement à
Halifax, les Sénateurs libéraux ont tenu une
conférence de presse pour manifester leur
appui au Protocole de Kyoto.
Du côté de la Chambre, un sondage privé
mené la semaine dernière par l’Ottawa Citizen auprès de 82 députés libéraux fédéraux
d’arrière-banc révèle que 75 se disent en
faveur de la ratification, alors que sept n’ont
pas encore décidé et qu’un député s’y oppose. 48 députés libéraux d’arrière-banc
ainsi que les 37 membres du Cabinet gouvernemental n’ont pas pris part au sondage.
Avec l’appui du cabinet, des 35 membres
du caucus bloquiste et des 14 néo-démocrates du Parlement, les députés qui semblent être prêts à voter la ratification
s’élèvent maintenant à 161, soit une
majorité des 301 sièges. Il n’est pas encore
clair comment les 14 Conservateurs et les
48 Libéraux n’ayant pas participé au
sondage voteraient. Seule l’Alliance canadienne, avec ses 63 députés, s’est jusqu’ici
affichée résolument contre Kyoto.
Cet appui parlementaire en main, le Premier ministre et son Ministre de l’Environnement semblent donc prêts à procéder à la
ratification. David Anderson a d’ailleurs confirmé cette semaine l’intention du gouvernement de ratifier avant d’avoir arrêté les
détails du Plan de réduction, lequel indiquera notamment la répartition du fardeau
parmi les secteurs industriels. Selon la
sénatrice Carstairs, ce Plan pourrait être
finalisé d’ici le printemps 2003.
Par ailleurs le Canada et environ 170 pays
se sont réunis à Delhi lors de la 8ème Conférence des Parties qui se terminait le 1er novembre. Les participants se sont mis d’accord sur une déclaration qui revendique
entre autres le développement de projets
d’énergie moins polluante et renouvelable.
La conférence a aussi permis de finaliser
les dispositions du Mécanisme de développement propre permettant à celui-ci
d’approuver dès l’an prochain des projets
de réductions dans les pays hors de
l’Annexe 1. Par contre, les délégués de l’UE
se sont dits déçus des dispositions de la
déclaration en matière d’actions pour la 2ème
ronde de réductions de Kyoto, c’est-à-dire
post-2012. Pour cette période, la déclaration met l’accent sur l’adaptation plutôt que
sur des cibles de réductions plus
ambitieuses.
Le Canada par ailleurs se serait fait refuser
encore une fois les crédits pour exportation
d’énergie propre aux États-Unis et a abandonné l’idée de pousser cette question plus
loin. Cette mesure n’est d’ailleurs plus très
dominante dans le plan fédéral pour Kyoto
même si le Canada a longtemps voulu
compter sur cette mesure pour répondre
« facilement » à environ un quart des réductions totales de GES exigées du Canada.
> Pour en savoir plus
http://unfccc.int/press/prel2002/pressrel011102.pdf - [communiqué]
http://www.eceee.org/latest_news/2002/news20021105.lasso - [communiqué]
http://www.ctv.ca/servlet/ArticleNews/story/CTVNews/1036510700544_31919900/?hub=Canada - [article]
(Suite de la page 1)
© 2002 CENTRE HÉLIOS INC.
Tous droits réservés.
Citations en mentionnant la source.
ISSN 1703-1451
Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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leur potentiel éolien au Québec, la région de
la Basse Côte-Nord elle aussi pourrait bientôt chercher à développer son potentiel non
négligeable. C'est du moins ce qu'ont décidé
un ensemble d'acteurs politiques et économiques de la région réunis récemment en
congrès à Sept-Iles à la suite d'une présentation du directeur du Centre Hélios. Une
réunion devrait d'ailleurs avoir lieu prochainement afin d'élaborer un plan d'action et
désigner un porte-étendard du dossier.
> Pour en savoir plus
http://www.cyberpresse.ca/soleil/economie/0211/eco_202110156021.html - [article]
http://www.canren.gc.ca/app/filerepository/1E3F0F5D5D694485B64CC4B1A6905F93.pdf - [document]
2
12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16
L’énergie en chiffres
> Politiques et plans
- Incitatifs au Pays-Bas [Voir ci-contre]
Les Pays-Bas pourraient modifier leur régime
d’appui aux énergies vertes
Le nouveau gouvernement néerlandais de
centre-droite a soumis au Parlement un projet de loi visant à allouer 140M € (220M $) aux
producteurs domestiques d’énergie verte,
somme qui remplacerait en partie un resserrement de l’exemption de l’« écotaxe » de 6
¢€/kWh, accordée jusqu’ici aux consommateurs qui achetaient volontairement de producteurs verts. Une analyse récente avait
conclu que 200M € parmi les 450M € en
exemptions accordées jusqu’ici ont en fait
ser-vi l’achat auprès de projets d’énergie
verte déjà existants en Norvège et au
Danemark.
Le gouvernement a donc amorcé son intention de réduire de 50 % l’exemption octroyée
aux acheteurs d’énergie verte, soit de 6 ¢€ à
3 ¢€/kWh. En contrepartie, il accorderait des
incitatifs directs aux producteurs d’énergie
verte du pays. Ainsi, le projet de loi déposé
cette semaine prévoit que les 140M € seraient versés sous forme de crédits de production de 5 ¢€/kWh pour les installations
produisant de l’énergie à partir de l’éolien en
mer, de la biomasse avec une puissance
maximale de 50 MW, du solaire PV, des vagues et des marées. L’éolien sur terre et les
installations alimentées partiellement de bio-
masse recevraient quant à eux 2,4 ¢€/kWh,
alors que les projets de cogénération
recevraient temporairement 0,32 ¢€/kWh.
Le versement des incitatifs à la production
commencerait en 2003 et toutes les « nouvelles » installations en opération depuis
1996 seraient éligibles. La Commission
européenne, qui doit approuver la proposition pour que le projet soit mis en force,
aurait déjà indiqué son accord en principe.
La tâche risque toutefois d’être plus difficile
du côté du Parlement néerlandais qui, suivant la chute soudaine du gouvernement
centre-droite récemment porté au pouvoir,
doit faire l’objet de nouvelles élections
générales au mois de janvier. Au moment de
mettre sous presse, les principaux producteurs du pays ont indiqué leur opposition au
projet de loi qui, selon eux, empêcherait le
pays d’atteindre son objectif de répondre à
environ 10 % de la demande du pays par
des énergies vertes d’ici 2010.
Un sondage l’été dernier a indiqué qu’un million de Néerlandais auraient acheté de l’énergie verte depuis juillet 2001 pour alimenter leurs foyers (voir vol. 1, no 9).
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm?newsid=18470 - [article]
> Politiques et plans
La Norvège veut des centrales au gaz sans émissions de GES
Le gouvernement de la Norvège a affirmé
récemment qu’il voudrait profiter de la richesse du pays en gisements de gaz naturel
et a proposé d’investir dans des centrales au
gaz naturel au cours des prochaines années, à condition qu’elles soient presque
sans émissions atmosphériques de GES.
La Norvège est le troisième plus grand
exportateur de pétrole et exporte la totalité
de son importante production de gaz
naturel. Le pays dépend à 99 % de l’hydroélectricité pour s’alimenter en électricité.
Le Ministre de l’Énergie norvégien est
cependant intéressé à puiser dans la
ressource gazifère pour répondre à la croissance de la demande intérieure, à condition
d’adopter les technologies qui pourront éliminer ou injecter dans le sous-sol norvégien
la quasi-totalité des émissions de CO2
provenant des centrales. Selon les estimations du gouvernement, il en coûterait 2MM
de couronnes (350M $) pour construire une
centrale au gaz « normale » de 400 MW,
mais il en coûterait de 3 à 5MM de
couronnes de plus pour réduire jusqu’à 85 %
des émissions de CO2.
En vertu du Protocole de Kyoto qu’elle a ratifié en mai dernier, la Norvège s’est engagée
à réduire ses émissions de GES à 1 % audessus des niveaux de 1990, soit une
diminution d’environ 6 % par rapport aux
niveaux d’aujourd’hui. Une importante partie
des émissions provient des opérations d’extraction de pétrole et de gaz en mer, mais le
gouvernement compte réduire ces émissions en branchant les plateformes au réseau électrique sur terre, qui s’alimente
d’hydroélectricité. De plus le pays veut encourager le recours au gaz naturel pour ses
flottes d’autobus et de traversiers, substituant ainsi le pétrole. Il veut aussi développer
l’utilisation d’hydrogène pur et des sources
d’électricité verte, comme en témoigne un
nouveau projet expérimental d’énergie
marémotrice qui sera mis en opération d’ici
quelques semaines.
Total des incitatifs annuels
proposés pour l’énergie verte:
220M $
Crédit maximal pour production :
5 ¢ / kWh
En leurs mots
«
- Barrages indésirables [Voir page 5]
[L'entreprise d'électricité]
PGE laissera le Bassin Sandy
en héritage. Depuis plus de 90
ans, notre projet [hydroélectrique]
a bien servi nos clients, mais au
prix d'impacts environnementaux
significatifs. Lorsque nous quitterons le bassin, les rivières reprendront largement leur état du début
du siècle. Le saumon et la truite
steelhead sauvages sauteront les
rapides qu'ils n'ont pas traversées
pour la majeure partie du siècle,
alors qu'une des gorges les plus
majestueuses de l'Oregon sera ouverte au public. PGE croit fermement faire le bon choix.
»
- Peggy Fowler
Président directeur Général de
Portland GeneralElectric Co.
L’énergie en chiffres
- Énergie verte chez TransAlta [Voir page 1]
Objectif de production d'énergie
verte à TransAlta : 10 %
Réductions annuelles de GES
depuis 1990 : 5 Mt
Achat de VisionQuest (au total) :
50 000 000 $
> Pour en savoir plus
http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm?newsid=18430 - [article]
http://www.centrehelios.org
3
12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16
L’énergie en chiffres
- Programme d’énergie verte au Canada [Voir ci-contre ]
Montants alloués au PSM :
25 000 000 $
Nouvelle production annuelle
projetée d'énergie verte en 2010 :
3000-4000 GWh
Réduction associée de GES :
2 000 000 tonnes/an
En leurs mots
«
- Projet d’Éocycle [Voir page 5]
Une des caractéristiques principales des éoliennes est leur
faible vitesse de rotation. La technologie que nous développons permettra d'éviter les multiplicateurs
à engrenage à l'intérieur des éoliennes, ainsi que la maintenance et
l'usure qui les accompagnent.
»
- Maxime Dubois
Chef de la direction scientifique
d’Éocycle Technologies Inc.
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
25M $ pour stimuler le marché d’énergie verte au Canada
Le Canada a annoncé récemment des
investissements de 35M $ dans la lutte aux
changements climatiques via deux programmes de promotion d’énergie verte dont un
important programme de stimulation du
marché (PSM).
Le PSM est une initiative de 25M $ du Plan
d’action sur les changements climatiques
qui vise à stimuler le développement de nouveaux marchés pour les sources d’électricité
verte et à assurer que ces nouvelles sources
puissent concurrencer dans le marché de
l’électricité d’ici 2010. Le PSM offrira un
financement jusqu’au 31 mars 2006.
Dans le cadre de ce programme, les services publics, les commerçants d’électricité et
les détaillants doivent soumettre des propositions de projets visant à développer les
marchés et à promouvoir, auprès des clients
résidentiels et des petites entreprises, la
vente d’électricité produite à partir des nouvelles sources d’énergie verte comme l’énergie éolienne, l’énergie solaire et la biomasse. Le gouvernement fédéral offrira un
incitatif financier à court terme qui pourrait
atteindre jusqu’à 40 % des coûts admissibles d’un projet approuvé, pour une contribution maximale de 5M $ par bénéficiaire.
Le PSM s’ajoute à l’initiative d’achat d’électricité du gouvernement, qui vise aussi à
favoriser, en donnant l’exemple, le dévelop-
pement des marchés de consommation
d’électricité produite à partir de nouvelles
sources d’énergie verte. À cette fin, le gouvernement s’engage à combler ses besoins
en électricité auprès de ces sources et il a
déjà conclu des ententes pour l’achat d’énergie éolienne pour certaines installations
en Alberta, en Saskatchewan et à l’Île-duPrince-Édouard.
L’un des objectifs de ces programmes est
d’inciter les consommateurs à opter pour
l’énergie verte. Les sondages d’opinion montrent que dans une forte proportion, les consommateurs sont prêts à payer une surcharge pour consommer de l’énergie verte.
Une nouvelle production annuelle de l’ordre
de 3000 à 4000 GWh à partir d’énergie verte
pourrait être disponible sur le marché d’ici
2010, permettant de réduire les émissions
de GES d’environ 2 Mt par année.
Le gouvernement a aussi investit 10M $
dans des projets industriels qui permettront
de réduire les émissions de GES des
secteurs des minéraux et métaux. Ces projets préconisent le remplacement du ciment
portland par des ajouts cimentaires dans le
béton et le mortier et l’augmentation du recyclage des minéraux et des métaux ; ils visent
aussi à sensibiliser les constructeurs et les
ingénieurs aux avantages éconergétiques
des routes en béton.
> Pour en savoir plus
http://www.nrcan.gc.ca/media/newsreleases/2002/2002128b_f.htm - [communiqué]
> Tr a n s p o r ts
Le Canada doit prendre le train pour se rendre à Kyoto
L’énergie en chiffres
- Train pour Kyoto [Voir ci-contre]
Part des marchandises
transportées par train :
60 %
Nombre de passagers
du rail par année :
51 000 000
Part des GES du secteur
des transports associé
au système ferroviaire :
4%
http://www.centrehelios.org
À l’heure où le Canada définit son plan de
mise en œuvre de Kyoto et qu’un plan fédéral sur les transports est présentement en
discussion, le Canadian Pacific Rail (CPR)
demande que l’on considère l’amélioration
du système ferroviaire parmi les mesures
qui permettraient de réduire significativement les GES du secteur des transports.
Lors d’une allocution à la Chambre de Commerce la semaine dernière, le président du
CPR Robert Richie, a soutenu que le train
est le moyen le plus efficace pour transporter des passagers et des marchandises.
Il a souligné que le rail transporte annuellement 51 millions de passagers et 60 % des
biens qui transitent par voie terrestre, mais
ne produit que 4 % des GES du secteur des
transports. Pour M. Ritchie, il y a deux raisons principales à cette efficacité accrue : la
friction des roues d’acier sur les rails est de
beaucoup moins importante que la friction
des roues en caoutchouc sur les routes, et le
couplage de plusieurs wagons à une seule
locomotive réduit de façon importante la
consommation de carburant. En effet, un
train de 100 wagons transporte l’équivalent
de 280 camions lourds de marchandises et
un train pour passagers conventionnel équivaut à 1500 voitures individuelles.
Les transports sont le plus important émetteur au Canada de GES avec 27 % des émissions totales.
De plus, l’Association des chemins de fer du
Canada, qui regroupe 57 compagnies ferroviaires canadiennes, affirme que le transport par rail a réduit la consommation
d’essence du pays (par 1000 tonnes/km) de
1,9% par année depuis 1990 ; ces émissions de GES ont d’ailleurs été de 3,5 %
moins élevées en 2000 comparativement à
1990, alors que le rail transporte 30 % plus
de marchandise qu’auparavant. De plus, les
trains émettent le quart des émissions de
4
12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16
L’énergie en chiffres
GES produites par les autos urbaines par
kilomètre parcouru.
Le CPR espère que le prochain plan de
développement des transports du Canada,
qui devrait être annoncé prochainement,
reconnaîtra l’importance stratégique du rail
pour l’économie canadienne et pour l’environnement, notamment par les économies
de carburant et les réductions associées de
GES et de polluants atmosphériques.
> Pour en savoir plus
http://www8.cpr.ca/cms/English/News+and+Events/News+Archives/2002/default.htm - [communiqué]
- Énergies décentralisées [Voir sur cette page]
Part de l'objectif mondial de Kyoto
en doublant la part des énergies
décentralisées : 25 %
Part de l'énergie décentralisée
au Canada : 10 %
> Énergies décentralisées
Doubler les énergies décentralisées pour réduire les émissions
Le World Alliance for Decentralised Energy
(WADE) vient de publier un rapport qui souligne les nombreux avantages qui découleraient d’une augmentation significative de
la production d’énergie par des sources
décentralisées, notamment des réductions
de GES et des prix de l’énergie réduits.
Présentement, environ 7 % des besoins
d’électricité de la planète proviendraient de
sources décentralisées, une catégorie dans
laquelle WADE inclut principalement les systèmes de cogénération de tous types, mais
aussi l’énergie solaire PV, l’éolien à même le
site et la petite hydroélectricité. Au Canada,
les énergies décentralisées comptent pour
un peu plus de 10 % de l’énergie totale mais
c’est au Danemark que l’on dépend le plus
de ces énergies, avec 50 % des besoins
totaux.
Selon leur nouveau rapport intitulé World
Survey of Decentralised Energy 2002-2003,
augmenter à 16 % la part de la production
mondiale d’électricité provenant des sources
décentralisées contribuerait au quart des réductions totales de GES exigées en vertu du
Protocole de Kyoto. De plus, le rapport affirme qu’alimenter la croissance de la demande états-unienne d’électricité d’ici 2020
par des systèmes d’énergie décentralisée
réduiraient les coûts de 3 ¢US/kWh, principalement par la réduction de coûts reliés au
transport. Cette substitution à l’énergie décentralisée diminuerait également les émissions de CO2 de 45 %, comparativement à
une alimentation par un système central.
Les résultats du rapport se basent sur le fait
que les centrales thermiques classiques
gaspillent 70 % de leur énergie, alors que les
grandes centrales à cycle combiné en gaspillent au moins 50 % en tenant compte des
pertes en transport et distribution. En comparaison, la co- ou tri-génération, rendue
possible par la décentralisation des unités
de production, permet de réduire les pertes
à seulement 5 à 30 %, selon le projet.
Selon le WADE, l’énergie gaspillée par la
production d’électricité équivaut aujourd’hui
à la totalité de l’énergie consommée au
monde dans le secteur des transports.
> Pour en savoir plus
http://www.localpower.org/pages/WADE%20Survey%20final.pdf - [document]
> Hydroélectricité
Barrages hydroélectriques indésirables : les retirer
ou les moderniser
Que faire des barrages hydroélectriques désuets ou dommageables pour l’environnement est une question largement débattue
dans le secteur énergétique des ÉtatsUnis. Deux principaux choix s’offrent aux
décideurs : le retrait ou la modernisation.
En Oregon, c’est le retrait de deux barrages
qui a été jugé nécessaire par un groupe
composé de l’entreprise d’électricité et 21
autres organisations régionales, incluant
des départements d’État et des groupes de
conservation. La Portland General Electric
(PGE) a en effet signé une entente multipartite l’engageant à retirer deux de ses barrages d’une puissance de 22 MW dans le
http://www.centrehelios.org
bassin de Sandy d’ici 2009 et à léguer le territoire pour fin de conservation. Les 22 signataires espèrent pouvoir restaurer la population de saumons et de truites steelhead
dans les rivières affectées et ainsi offrir un
attrait pour les pêcheurs sportifs. Ils créeront
de plus un parc de conservation de 2000
hectares. La PGE n’a pas demandé le
renouvellement de son permis d’exploitation
de la rivière auprès du régulateur étatsunien, la FERC, puisqu’elle avait conclut
que le coût probable des efforts de protection et de restauration des ressources affectées par les barrages serait plus élevé que
les bénéfices de la production d’électricité.
> Focus Québec
Éocycle lance son projet
d’alternateurs de courant
pour éoliennes
La société Éocycle Technologies vient de
terminer une étape de recherche et développement qui a permis la démonstration
de son concept d’alternateur pour éoliennes de petite taille et qui devra se solder
bientôt par le financement requis pour
ouvrir une usine de fabrication d’alternateurs à attaque directe, en sol québécois.
Éocycle Technologies a jusqu’ici concentré ses efforts sur des alternateurs pour
éoliennes de petite puissance (25 kW)
mais veut se lancer rapidement dans le
développement d’alternateurs et convertisseurs de puissance pour éoliennes de
250 kW, 750 kW et 1,5 MW. Selon
Maxime Dubois, fondateur de la société
et chef de la direction scientifique, cette
étape a permis de démontrer qu’il était
possible de construire un alternateur à
attaque directe deux fois plus léger et de
diamètre deux fois plus petit qu’avec les
technologies conventionnelles d’alternateurs à aimants permanents. Une des
caractéristiques principales des éoliennes est leur faible vitesse de rotation.
La technologie permettrait d’éviter les
multiplicateurs à engrenage à l’intérieur
des éoliennes, ainsi que la maintenance
et l’usure qui les accompagnent.
Éocycle prévoit s’implanter en Gaspésie
dès 2003 et voudrait détrôner les systèmes à engrenage, qui occupent présentement 86% du marché mondial, grâce entre autres à des coûts inférieurs de fabrication. Le marché annuel mondial pour
l’alternateur et le convertisseur de puissance se chiffre actuellement à 1,8MM $
et devrait croître à 6,4MM $ en 2009. Si
tout va comme elle le souhaite, Éocycle
compte créer un centaine d’emplois « directs et indirects » d’ici 2008.
> Pour en savoir plus
http://www.eocycle.com/ - [communiqué]
5
12 novembre 2002 - vol. 1 - n° 16
En leurs mots
- Panneaux solaires sur la Lune [Voir en bas page]
«
Ces mêmes choses qui font
de la lune un endroit difficilement habitable – manque d'air,
d'eau et d'atmosphère – font d'elle
l'hôte idéal des matériaux qui
pourraient recevoir et diriger par
ondes les rayons du soleil.
- David Criswell
Physicien à l’Université
de Houston, Texas
»
En Caroline du Sud, les décideurs ont opté
pour la modernisation d’un barrage âgé de
48 ans, qui a notamment été remis en service récemment, après avoir reçu des travaux
signés Voith Siemens. L’entreprise a eu pour
mandat d’allonger l’espérance de vie et de
rendre la centrale plus écologique par l’utilisation de turbines aérateurs qui pompent de
l’oxygène dans l’eau. Cette oxygénation de
l’eau en aval du barrage permet de préserver l’habitat aquatique lorsque le taux d’oxygène est trop peu élevé. Voith Siemens offre
aussi des turbines plus inoffensives pour les
poissons, les permettant ainsi de traverser
les barrages avec des risques moins élevés.
L’entreprise a de plus affirmé que la « modernisation » des barrages existants par des
turbines plus performantes pourrait ajouter
de 20 à 30 GW de puissance additionnelle.
Soulignons par contre que ces gains sont
générés en partie par une amélioration de
l’efficacité des turbines, mais aussi par la
possibilité d’augmenter le débit d’eau
turbinée, ce qui peut avoir un impact significatif sur l’environnement.
> Pour en savoir plus
http://www.portlandgeneral.com/about_pge/news/sandy_land/press_release.asp - [communiqué]
> Tr a n s p o r ts
L’énergie en chiffres
- Voitures hybrides de Toyota [Voir ci-contre]
Objectif de production de voitures
hybrides d'ici 2005 : 300 000
Nombre de modèles
qui seront offerts : 10
Toyota prévoit vendre 300 000 voitures hybrides par année
Alors que le marché canadien ne compte
que deux modèles de voitures hybrides
(essence-électricité), la Prius de Toyota et la
Insight de Honda, voici que Toyota prévoit
une montée importante de l’intérêt pour ces
véhicules et vise à offrir dès 2005 quelques
centaines de milliers d’hybrides pour les
automobilistes du monde.
maine dernière qu’elle visait la production de
300 000 voitures hybrides par année d’ici
2005, et non la totalité de sa production de
véhicules d’ici 2012 comme certains médias
l’avaient indiqué. Le président a aussi confirmé que le moteur hybride sera installé sur
une dizaine de modèles, dont des véhicules
sport utilitaire et des mini-fourgonnettes.
En réaction à ce qui semblait être une mauvaise interprétation d’un énoncé du président de Toyota, la compagnie a clarifié la se-
Toyota aurait vendu plus de 100 000 copies
de la Prius, le modèle hybride le plus vendu
présentement dans le monde.
> Pour en savoir plus
http://www.evworld.com/databases/shownews.cfm?pageid=news021102-01 - [article]
L’énergie en chiffres
- Panneaux solaires sur la Lune [Voir page 6]
Intensité du soleil sur la Lune
versus sur la Terre : 10:1
Énergie solaire
qui atteint la Lune :
13 000 000 000 MW
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Prochaine parution
Mardi 26 novembre 2002
http://www.centrehelios.org
> Solaire PV
Des panneaux solaires sur la Lune ?
Le Congrès spatial mondial vient d’accueillir
une panoplie de chercheurs dont un physicien de l’Université de Houston
qui est ébloui par
le potentiel énergétique de la
Lune.
qu’une telle station se développe pendant le
siècle actuel, notamment grâce à des collègues du chercheur qui ont
développé
un
procédé robotisé
qui serait capable de construire
des panneaux
solaires sur la
Lune, à même
les
matériaux
qui se retrouvent
dans le sol lunaire, dont le silicium.
David Criswell
rêve d’une « station
d’énergie
solaire lunaire ».
Sur la Lune, le
Soleil brille 24
heures sur 24 à
une intensité 10
L’électricité profois plus forte
duite par les
qu’ici. Selon le
Source : www.spacer.com
p a n n e a u x
chercheur,
extraire 1 % des 13 000 TW d’énergie solaire solaire-photovoltaïques serait acheminée sur
qui frappent la Lune serait suffisant pour Terre sous forme de micro-ondes. Ces panrépondre à tous les besoins énergétiques neaux couvriraient environ 0,2 % de la surfuturs de l’humanité. De plus, il est possible face lunaire.
> Pour en savoir plus
http://www.houstonchronicle.com - [article]
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 17 - 26 novembre 2002
Sommaire
> Politiques et plans
L’Ontario annonce des mesures de son plan sur l’énergie verte
Le gouvernement ontarien a récemment
annoncé des détails de son plan d’énergie
verte, incluant notamment des mesures pour
la promotion de l’efficacité énergétique, les
biocarburants et la production d’énergie « propre », ainsi que la nomination d’un « commissaire à l’énergie alternative ».
D’une part le gouvernement veut montrer
l’exemple en modifiant le profil énergétique
de ses propres installations. Il propose ainsi
de réduire de 10 % la consommation d’énergie de ses opérations et d’augmenter à 20 %
la part d’électricité consommée par ses immeubles provenant de sources renouvelables. De plus, il se dit engagé à ce que les
nouveaux immeubles gouvernementaux et
institutionnels soient alimentés à 100 % par
de l’énergie « alternative ou propre », sans
toutefois préciser la portée de ces termes.
D’autre part le gouvernement proposera une
loi permettant aux entreprises industrielles
et commerciales qui adoptent des équipe-
ments à haute efficacité énergétique de les
déduire à 100 % dans leur déclaration de revenu de l’année d’acquisition. Le plan propose aussi un programme de crédits sur
l’impôt visant la conversion (partielle) à l’énergie solaire de 100 000 foyers ontariens
d’ici cinq ans. Afin d’encourager la production, le gouvernement promet de plus d’offrir
des congés d’impôts pour toute nouvelle installation, à l’exception des centrales nucléaires et au charbon. Enfin, le nouveau Commissaire à l’énergie alternative, le député
Steve Gilchrist, sera chargé de négocier avec
les nombreux distributeurs de l’électricité,
l’offre aux clients de compteurs qui permettraient au minimum une tarification différenciée dans le temps, sinon en temps réel.
Les mesures de ce plan énergétique visent
à réduire le fardeau qui pèse présentement
sur le système électrique ontarien. Depuis la
déréglementation du marché de l’électricité
en Ontario le 1er mai dernier, les prix de
l’électricité ont grimpé de 25 %.
> Pour en savoir plus
http://www.est.gov.on.ca/english/news/news_releases.cfm?news_id=8&body=yes - [communiqué]
> Énergie éolienne
> L’Ontario annonce des mesures de son
plan sur l’énergie verte
1
> L’Europe a atteint 20 000 MW d’énergie
éolienne
1
> FOCUS
Kyoto à la Chambre des communes
2
> La Colombie-Britannique aurait un potentiel
de 5000 MW d’énergie verte
3
> Les États-Unis devront rendre public et
réduire leurs niveaux d’ozone
3
> Le Département de l’énergie états-unien
dévoile son plan stratégique
3
> Investissements en efficacité énergétique :
des gains de 50MM $ pour le Canada
4
> La puissance solaire PV a augmenté de
900 % depuis 1992
5
> La filière québécoise de l’éolien sera située
dans la péninsule gaspésienne
5
> Newcastle : objectif « zéro GES »
5
> Une fondation canadienne verse 6,6M $
dans la lutte technologique aux GES
6
L’Europe a atteint 20 000 MW d’énergie éolienne
Fort d’un taux de croissance soutenu depuis
plusieurs années et atteignant les 40 % l’an
dernier, l’énergie éolienne a maintenant dépassé les 20 000 MW de puissance en
Europe, ce qui représente 74 % de la puissance éolienne mondiale.
C’est ce qu’a dévoilé l’Association européenne d’énergie éolienne dans une étude qui
a recensé l’information sur l’énergie éolienne de 21 pays. Comme toujours, l’Allemagne détient la plus importante puissance
installée avec 10 000 MW en date d’octobre
2002, suivi de l’Espagne avec ses 4000 MW.
L’Union européenne veut développer massivement l’énergie éolienne, le solaire PV et la
biomasse dans ses États membres et
souhaite augmenter la part des énergies re-
nouvelables dans la production d’électricité
à 22 %. L’éolien, en popularité toujours croissante grâce à ses coûts souvent avantageux
et son impact négligeable sur l’environnement, devrait compter pour une importante
part de la puissance ajoutée dans cette cible. En fait, l’Association prévoit aujourd’hui
que le continent européen sera l’hôte de
plus de 100 000 MW d’énergie éolienne d’ici
2010. Soulignons qu’historiquement, la puissance installée réelle a presque toujours
dépassé les prévisions de cette Association.
Sur le plan global, l’étude estime que d’ici
2010 le marché pour l’éolien pourrait représenter 130MM €, une valeur associée à une
puissance projetée de 230 000 MW. La puissance mondiale éolienne dépasse présentement les 25 000 MW.
> Pour en savoir plus
> Un début de commercialisation des voitures
à l’hydrogène aux Etats-Unis et au Japon
6
L’énergie en chiffres
- Énergie verte en Ontario [Voir sur cette page ]
Amélioration en efficacité
énergétique pour les
installations publiques : 10 %
Part d’énergie renouvelable
pour les immeubles
gouvernementaux : 20 %
Objectif de conversion à l’énergie
solaire PV : 100 000 foyers
http://www.ewea.org/doc/13-11-02%20European%20wind%20energy%20achieves%2040%25%20growth%20rate.pdf - [communiqué]
http://www.centrehelios.org
1
26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17
Focus
Kyoto : débuts des débats à la Chambre des communes
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre
Hélios, une société indépendante de recherches et
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Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la
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réglementaires et de mesures économiques favorisant
le développement durable et équilibré du secteur
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- Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN
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ISSN 1703-1451
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dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
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À peine trois semaines après la rencontre
des ministres de l’Énergie et de l’Environnement à Halifax, les ministres de l’Environnement et des Ressources naturelles ont
présenté une version nouvelle et plus complète de leur plan sur les changements climatiques à la Chambre des communes, en
vue de préparer l’Assemblée pour un vote
sur la ratification qui devrait avoir lieu prochainement. Le plan fait l’objet de débats
depuis lundi à la Chambre mais la rencontre fédérale-provinciale prévue pour vendredi a été annulée.
production, mais pas sur la quantité absolue de GES. Ainsi, une entreprise serait
conforme tant et aussi longtemps qu’elle
respecterait le facteur d’intensité qu’on lui
aura imposé, peu importe sa production.
Les facteurs d’intensité restent toutefois à
être déterminés.
Le fédéral a précisé que l’allocation des
permis reconnaîtra les actions précoces de
l’industrie et qu’il s’est dit prêt à se charger
de « manques à gagner » dans l’éventualité
où l’industrie n’atteindrait pas ses objectifs
de réduction. Il y aura également des dispositions spéciales offertes aux entreprises
qui ne seront pas en mesure de répondre à
leur objectif d’ici 2012.
Le plan — principalement une version plus
étoffée du plan provisoire dévoilé à la fin
d’octobre (voir vol. 1, no 15) — comprend
toutefois des dispositions qui visent à
répondre plus clairement aux préoccupa- Le gouvernement voudrait aussi favoriser
tions des provinces et de l’industrie. On se l’hydroélectricité par le développement de lignes de transmission
rappellera que les proest-ouest. Cette nouvelvinces et deux des trois
Les grands émetteurs
le disposition est en
territoires ont signé une
n’auront pas à assumer
quelque sorte un plan
déclaration conjointe à
alternatif aux crédits
la rencontre d’Halifax ;
plus que 55 Mt
pour exportation d’énercelle-ci demande, entre
de réduction de GES,
gie propre vers les
autres, que le plan du
même si les niveaux de
États-Unis que le CanaCanada respecte les difda voulait inclure dans
férences
régionales,
production devaient excéder
ses mesures de réducimpose un fardeau
les prévisions pour 2010
tion de GES, mais sans
équitable sur chacun
succès aux Nations
des secteurs industriels,
reconnaisse les mesures précoces de l’in- Unies. Ainsi, le plan préconise maintenant
dustrie et continue de pousser pour les le développement de l’hydroélectricité pour
le marché intérieur (concentré en Ontario)
crédits pour exportation d’énergie propre.
plutôt qu’états-unien, ce qui aura pour effet
Dans un premier temps, le plan fédéral ras- de générer des crédits pour la production
sure l’industrie en précisant que les grands hydroélectrique québécoise et manitobaine.
émetteurs, qui regroupent les secteurs des
combustibles fossiles, de l’électricité thermi- Concernant les énergies vertes, le plan deque, des mines et certains secteurs manu- meure clair sur l’intention du gouvernement
facturiers, n’auront pas à assumer plus que de cibler 10 % de toute la nouvelle produc55 Mt de réductions de GES, même si leurs tion d’énergie provenant du vent, du solaire
niveaux de production devaient excéder les PV et de la biomasse. Pour cela le gouverprévisions pour 2010 qui servent présente- nement prévoit étudier la possibilité d’augment de base à l’établissement de cet menter les crédits de production ou d’exiger
objectif. De plus, le plan indique que les dif- des OÉÉV (obligations échangeables d’énférents secteurs industriels pourront tenter ergie verte) des producteurs d’énergie.
de négocier individuellement des ententes
avec le fédéral pour fixer leurs niveaux de Le plan prévoit aussi que l’efficacité
réduction, tout en ayant accès, au besoin, à moyenne des flottes de véhicules légers
un système d’échange de droits d’émis- augmente de 25 %, et que le mélange
essence-éthanol (à 10 % d’éthanol) alisions domestique et/ou international.
mente 35 % des véhicules.
Une autre disposition favorable à l’industrie
est celle qui concerne l’allocation des droits Ailleurs dans le monde, le gouvernement de
dans le système d’échange. L’allocation la Nouvelle-Zélande a annoncé qu’il ratifiera
serait faite en fonction de « facteurs d’inten- le Protocole d’ici Noël. Les GES de la
sité » sectoriels (e.g. tonnes de CO2/$ de Nouvelle-Zélande comptent pour 0,2 % des
revenu), ce qui placerait un plafond sur le émissions totales des pays de l’Annexe 1.
ratio d’émissions de GES par quantité de
> Pour en savoir plus
http://www.climatechange.gc.ca/apercu/index.html - [plan]
2
26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17
L’énergie en chiffres
> Énergies vertes
La Colombie-Britannique aurait un potentiel de 5000 MW
d’énergie verte dont 1500 MW d’énergie marémotrice
La phase 2 du rapport sur l’énergie verte de
la BC Hydro, dévoilé au début du mois,
estime que le potentiel d’énergie verte pour
la province de l’ouest se chiffre à 5000 MW,
dont environ 1500 MW pourraient provenir
des marées.
Globalement, le rapport avance que l’énergie provenant du vent, de la biomasse, du
solaire, des marées, de la géothermie et de
la petite hydroélectricité verte pourrait ajouter une puissance de 5000 MW, soit un potentiel de production estimé à 18 000 GWh.
Dans une étude axée spécialement sur l’énergie marémotrice en Colombie-Britannique, on estime que plus de 1500 MW — un
potentiel de production de 2700 GWh en tenant compte d’un facteur d’utilisation conservateur de seulement 20 % — pourrait provenir des marées. Ces estimations sont ba-
sées sur des technologies existantes. Des
avancées technologiques, prévues à moyen
terme, pourraient faire grimper ce potentiel à
20 000 GWh, ce qui représenterait 40 % de
la production moyenne annuelle de la BC
Hydro. De plus, l’étude souligne que les
marées sont une source fiable et régulière
d’énergie. En effet, les marées peuvent être
prédites plusieurs années à l’avance et ont
un cycle journalier régulier.
- Énergies vertes en Colombie-Britannique [Voir ci-contre ]
Potentiel…
total :
5000 MW ou 18 000 GWh
d’énergie marémotrice :
1500 MW ou 2700 GWh
d’hydroélectricité (50 MW ou moins) :
2450 MW ou 10 700 GWh
L’énergie marémotrice, selon le rapport,
pourrait à l’avenir concurrencer les autres énergies vertes. Actuellement, une grande
installation (~ 800 MW) pourrait produire de
l’électricité pour 11 ¢/kWh alors qu’un petit
capteur de marées (~ 40 MW) coûterait environ 25 ¢/kWh. L’étude prétend de plus que les
avancées technologiques envisagées pourraient réduire ces coûts à 5 et 7 ¢/kWh pour
les grands et petits projets respectivement.
d’énergie éolienne :
730 MW ou 1600 GWh
d’énergie solaire PV :
11 MW ou 10 GWh
> Pour en savoir plus
http://eww.bchydro.bc.ca/rx_files/environment/environment3927.pdf - [rapport]
- Kyoto à la Chambre des Communes [Voir page 2]
> Qualité de l’air
Les États-Unis devront rendre public et réduire
leurs niveaux d’ozone
Environmental Defence, Sierra Club et sept
autres groupes qui poursuivaient l’Agence
de protection de l’environnement états-unien
(EPA) pour ne pas avoir mis en force ses
normes pour l’ozone troposphérique, viennent de conclure une entente à l’amiable
avec le département fédéral qui l’obligera à
faire état des niveaux d’ozone régionaux
dans l’air ambiant.
En 1997, l’EPA a établi une norme fédérale
exigeant une concentration maximale de
0,08 ppm d’ozone (basée sur la concentration maximale observée sur huit heures
dans une journée). Cependant, l’Agence n’a
pas procédé à la mise en force de son programme sur l’ozone car elle était aux prises
avec une poursuite de l’industrie qui considérait la norme trop stricte ; cette requête a
été rejetée par la Cour Suprême l’an passé.
Sous l’entente à l’amiable nouvellement
conclue avec les groupes, l’EPA devra maintenant reprendre le temps perdu et procéder
à une évaluation des concentrations
régionales d’ozone en vue de rendre public
les résultats d’ici avril 2004. Selon les
groupes qui ont intenté la poursuite, 38 États
seraient non-conformes à la norme.
Des concentrations trop importantes d’ozone troposphérique, un précurseur du
smog, peuvent causer la mort prématurée et
des problèmes respiratoires et cardiaques.
L’American Lung Association estime qu’environ la moitié de la population états-unienne
se situe dans des régions où la concentration d’ozone est assez grande pour provoquer des attaques d’asthme, des maux de
tête et de l’irritation des yeux et de la gorge.
> Pour en savoir plus
http://www.environmentaldefense.org/pressrelease.cfm?ContentID=2481 - [communiqué]
Le Département de l’énergie états-unien dévoile un plan
stratégique pour l’horizon 2020-2030
http://www.centrehelios.org
«
Il est temps de mettre le débat sur la ratification derrière
nous. Il est temps de relever nos
manches… et de sortir nos solutions novatrices [pour lutter contre
les changements climatiques].
- David Anderson
Ministre de l’Environnement
du Canada
»
L’énergie en chiffres
- Rapport 2001 des États-Unis [Voir ci-contre]
Part totale
des énergies renouvelables
aux États-Unis: 6 %
Puissance éolienne
totale : 4000 MW
> Politiques et plans
L'Office de l'efficacité énergétique et de l'énergie renouvelable des États-Unis a dévoilé son plan stratégique la semaine dernière,
qui inclut neuf grands objectifs pour l'horizon
En leurs mots
2020-2030, dont le développement de
véhicules plus efficaces et d'énergies renouvelables moins coûteuses.
Puissance éolienne ajoutée
en 2001 : 1700 MW
Production hydroélectrique en
2001 par rapport à 2000 : - 23 %
3
26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17
En leurs mots
- Énergie éolienne en Europe [Voir page 1]
«
Le succès observé en Europe
n’est qu’un début : d’ici huit
ans, la puissance éolienne mondiale installée pourrait être dix fois
plus grande que celle de l’Europe
aujourd’hui, si les politiques appropriées sont établies.
»
- Corin Millais
Directeur général de l’Assocation
européenne d’énergie éolienne
L’énergie en chiffres
Le premier objectif du plan stratégique de
l'Office est la réduction de la dépendance
envers les importations de pétrole, grâce au
développement de véhicules plus performants, de biocarburants et de piles à hydrogène. Les États-Unis importent plus de 50 %
de leur pétrole. D'ici 2020, l'Office voudrait
voir sur le marché des modèles deux fois
plus efficaces que ceux d'aujourd'hui, à un
coût supplémentaire qui pourrait être remboursé en moins de trois ans par la réduction de consommation de carburant. Il espère aussi que les véhicules à l’hydrogène
seront offerts à grande échelle d'ici 2030.
Les énergies renouvelables sont aussi
touchées par le plan, qui recommande l'investissement dans la recherche et
développement et les partenariats avec le
privé pour rendre ces énergies compétitives
sur le marché de l'électricité d'ici 2020.
Puissance installée actuelle
en Europe : 20 000 MW
D'autres objectifs incluent l'étanchéisation
de 1,25 millions de foyers par année pendant les prochains dix ans et l'alimentation
des immeubles gouvernementaux à 2,5 %
d'électricité provenant de nouvelles sources
d'énergie renouvelable.
Puissance projetée
en 2010 : 100 000 MW
Soulignons en contre-partie que l'an dernier,
l'Administration Bush a coupé quelques cen-
- Énergie éolienne en Europe [Voir page 1]
taines de millions de dollars dans son plan à
plus court terme (pour 2005-2010) en
matière d'efficacité énergétique et d'énergie
renouvelable, abandonnant ainsi des programmes de normes d'efficacité pour les
véhicules et les climatiseurs.
Par ailleurs le Département de l'énergie a
aussi présenté la semaine dernière son rapport annuel 2001 sur l'énergie renouvelable,
qui compile les données sur la production et
la consommation d'énergie éolienne, solaire, hydroélectrique et provenant de la biomasse. Le rapport indique que la production
d'énergie éolienne est en hausse et que la
puissance a dépassé les 4000 MW en 2001.
Rappelons que les États-Unis ont en effet
ajouté 1700 MW de puissance éolienne en
2001 (voir vol. 1, no 1). De plus, les ventes
de panneaux et de modules solaires PV ont
augmenté de 11 % par rapport à l'an 2000.
La puissance solaire du pays totalise maintenant 98 MW.
Malgré ces gains, la consommation totale
d'énergie renouvelable a légèrement diminué à environ 6 % en 2001, occasionné par
une baisse de 23 % de la production d'hydroélectricité dans le nord-ouest. Les
niveaux de précipitations ont été anormalement bas dans cette région l'an passé.
> Pour en savoir plus
http://www.eren.doe.gov/eere/pdfs/fy02_strategic_plan.pdf - [rapport]
http://www.eia.doe.gov/neic/press/press202.html - [communiqué]
Puissance installée actuelle
dans le monde : > 25 000 MW
Puissance potentielle
en 2010 : 230 000 MW
> Efficacité énergétique
Valeur du marché éolien
en 2010 : 130MM
Investissements en efficacité énergétique :
des gains de 50MM $ pour le Canada
En leurs mots
- Efficacité énergétique au Canada [Voir ci-contre]
«
Même si l’enjeu des changements climatiques n’existait
pas, notre économie serait toujours en train de se décarboniser.
Ainsi, nous devons accélérer le pas
et investir dans des technologies
et des infrastructures qui diminueront notre dépendance envers les
combustibles fossiles.
»
- Michael Singleton
Auteur du rapport The Benefits of
Energy Efficiency Investment
Le Canadian Energy Efficiency Alliance (CEEA) a
dévoilé récemment une étude-synthèse démontrant que l’investissement dans l’efficacité énergétique reste une option privilégiée
pour la lutte aux changements climatiques et
à la pollution de l’air, tout en générant des
bénéfices économiques importants.
Intitulée The Benefits of Energy Efficiency
Investment: Creating Jobs and Supporting
the Economy While Addressing Climate
Change, l’étude analyse plusieurs études de
cas et rapports et conclut que l’efficacité
énergétique est une solution gagnante, avec
ou sans l’enjeu du climat. En effet, les
économies générées par l’adoption de
mesures d’efficacité énergétique pourraient
être de l’ordre de 50MM $ au Canada. De
plus, une étude du Pembina Institute rapportée par le CEEA a démontré que chaque
million investi dans l’efficacité énergétique
crée 36 emplois, ce qui dépasserait largement la création d’emploi associée au
développement de nouvelles installations de
production électrique. L’efficacité énergétique est aussi associée dans le rapport à une
compétitivité accrue, à des prix de l’électricité réduits pour les consommateurs et à la
sécurité énergétique du pays.
Des exemples concrets d’institutions ou
d’entreprises bénéficiant de l’efficacité énergétique abondent dans ce sens. Mentionnons entre autres le fabricant de tapis Interface qui a réduit sa consommation d’énergie
de 50 % ; la compagnie Rexdale, une filiale
de Unilever Canada, qui économise 1M $
chaque année pour avoir mis en place un
programme de surveillance et de réduction
de sa consommation d’énergie ; et la ville de
Toronto qui a réduit ses émissions de GES
de 67 % sous les niveaux de 1990 grâce à
la valorisation énergétique des gaz de sites
d’enfouissement, à la rénovation écoénergétique d’édifices et à une flotte de véhicules
municipaux plus économiques.
> Pour en savoir plus
[rapport]
http://www.energyefficiency.org/eecentre/eecentre.nsf/f562d7e5f28f9da9852569b9004bb02b/3631977b49e0909985256c72006526d0?OpenDocument -
http://www.centrehelios.org
4
26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17
L’énergie en chiffres
> Énergie solaire PV
La puissance solaire PV a augmenté de 900 % depuis 1992
Selon l’Agence internationale de l’énergie
(AIE), l’énergie solaire PV dans le monde se
porte bien. Les dernières données compilées sur 20 pays indiquent que la puissance installée y totalise maintenant 982
MW, soit neuf fois plus qu’en 1992.
L’an dernier seulement, ces pays ont ajouté
257 MW de puissance solaire PV, représentant un taux de croissance de 35 %. Le Japon et l’Allemagne sont responsables pour
près de 80 % de cette croissance, avec leurs
ajouts respectifs de 112 MW et de 81 MW.
L’AIE indique de plus que les panneaux
solaires sont de plus en plus branchés aux
réseaux de distribution électriques, alors
que la tendance auparavant était aux systèmes indépendants. En effet, 29 % de l’énergie solaire était branchée à un réseau en
1992, alors que cette proportion est maintenant estimée à 68 %, dont la presque totalité provient de systèmes décentralisés.
Par ailleurs les coûts de production de systèmes solaires PV ont baissé en moyenne
de 4 % par année, en grande partie
attribuable à une hausse de la demande.
Selon les données de l’AIE, l’ins-tallation
d’un système solaire PV de 3 kW, intégré à
un immeuble et branché à un réseau, coûte
entre 6 et 12 $US par watt, bien que des
coûts inférieurs à 5 $US aient été observés
dans quelques pays dont le Danemark,
l’Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis.
> Focus Québec
La filière québécoise de l’éolien sera située dans
la péninsule gaspésienne
puisque selon la ministre, les considérations
économiques d'ordre régional occuperont
une place de choix dans le processus
d'achat.
La région gaspésienne a reçu à la fin octobre un appui de l'ordre de 450 000 $ de
Depuis plusieurs années, les Gaspésiens et Développement économique Canada, pour
la création du
les Madelinots ont
Te c h n o c e n t r e
identifié la filière
éolien Gaspésie,
éolienne comme
les
Îles.
Le
un de leurs créTechnocentre s'est
neaux en émerdonné pour misgence. Cette filièsion de développer
re
énergétique
la filière éolienne
verte pourrait en
en
agissant
effet contribuer à la
comme élément
relance économimoteur. Il entend
que de la péninsuégalement
conle gaspésienne en
tribuer à l'essor
générant
des
d'entreprises
et
emplois liés à la
Source : www.cldgaspesie.com
d'organismes liés
construction, à la
fabrication du matériel éolien et à la au secteur.
recherche et au développement techLa contribution de 450 000 $ s'échelonnera
nologique.
sur les trois prochaines années et sera verLa région gaspésienne détient déjà le plus sée à partir du volet Initiatives émergentes
grand parc d'éoliennes au Canada, en plus du Programme canadien d'appui à l'éconode produire la moitié de la capacité totale mie de la Gaspésie et des Îles-de-la-Maded'énergie éolienne au pays. De plus, l'obli- leine. Les sommes serviront à financer les
gation d'Hydro-Québec d'acheter 100 MW frais de fonctionnement de l'organisme pour
d'énergie éolienne par année pendant les exercer des activités dans les quatre axes
prochains dix ans risque de contribuer enco- d'intervention suivants : la promotion de l'ére plus à la filière éolienne dans cette région, nergie éolienne et de la région ; le soutien
http://www.centrehelios.org
Puissance totale installée
à ce jour : > 900 MW
Augmentation de la puissance
depuis 1992 : 900 %
Puissance ajoutée en 2001 :
~ 260 MW
Part de l’énergie solaire PV
branchée à un réseau
en 2001 : 68 %
Soulignons que l’étude exclut les systèmes
qui ont une puissance globale inférieure à
40 watts (calculatrices, montres, etc.)
> Pour en savoir plus
http://www.re-focus.net/ - [article]
http://www.oja-services.nl/iea-pvps/products/homeisr.htm - [rapport]
La ministre déléguée à l'Énergie, madame
Rita Dionne-Marsolais, voudrait créer une filière québécoise de l'éolien dans la péninsule gaspésienne, région qui regroupe la
Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine et la
MRC de Matane.
- Puissance solaire PV dans 20 pays [Voir ci-contre]
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Newcastle : objectif « zéro
GES »
La ville de Newcastle au Royaume-Uni,
autrefois connue pour sa pollution atmosphérique importante, a annoncé récemment qu’elle voulait devenir une ville écologique, sans émissions nettes de GES.
Comme le rapportait The Independant la
semaine dernière, la ville concocte
présentement un plan « zéro GES » qui
sera dévoilé dans sa totalité dès la fin du
mois. Il visera à faire de Newcastle une
des villes les plus propres de l’Europe.
La ville, qui rejette chaque année 1,8 Mt
de CO2, se verra transformée par ce plan
qui prévoit le développement de systèmes de production d’électricité à partir
des marées et des vagues, l’efficacité
énergétique des immeubles et le doublement de la capacité du système de métro.
La ville compte aussi transformer sa flotte
de véhicules pour rouler d’abord au gaz
de pétrole liquéfié, puis à partir de piles à
hydrogène.
En plus de ces mesures de réductions de
GES, le plan prévoit doubler la superficie
d’un parc national forestier avoisinant, la
Great North Forest qui s’étend présentement sur 2000 hectares, pour neutraliser
les GES qui continueront d’être émis par
la ville.
> Pour en savoir plus
http://www.re-focus.net/ - [article]
5
26 novembre 2002 - vol. 1 - n° 17
En leurs mots
«
au développement du savoir-faire éolien ; la
veille technologique et commerciale ; et le
soutien au développement des entreprises.
- 6,6M $ versés par TDDC [Voir ci-contre]
Il est important de reconnaître l’ampleur de la capacité
que le Canada possède pour répondre aux défis présentés par le changement du climat et l’assainissement de l’air. La commercialisation
de technologies liées au développement durable et leur inclusion dans
les pratiques et procédés d’affaires
permettront à nos entreprises de
devenir plus efficaces, productives
et meilleures pour l’environnement.
La plus grande durabilité de l’économie canadienne rehaussera notre
compétitivité sur le plan mondial
tout en améliorant la qualité de vie
des Canadiens.
»
- Vicky J. Sharpe
PDG de Technologie développement
durable Canada
L’énergie en chiffres
- Newcastle : objectif zéro GES [Voir page 5]
Émissions annuelles nettes
de GES de Newcastle :
1,8 Mt
Émissions annuelles
nettes projetées :
0 Mt
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Prochaine parution
Mardi 10 décembre 2002
http://www.centrehelios.org
Au total, le fédéral a investit 2,7M $ pour
appuyer l'émergence de l'industrie éolienne
en Gaspésie et aux Îles.
> Pour en savoir plus
http://www.mrn.gouv.qc.ca/presse/communiques-detail.jsp?id=1602 - [communiqué]
http://www.dec-ced.gc.ca/asp/SalleNouvelles/communiques.asp - [communiqué]
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Une fondation canadienne verse 6,6M $ dans la lutte
technologique aux GES
Technologies du développement durable
Canada (TDDC), une fondation canadienne
mise sur pied par le gouvernement fédéral, a
annoncé la semaine dernière qu’elle versait
un total de 6,6M $ à huit projets technologiques qui visent la réduction de GES.
Pour ce premier concours de financement
de la Fondation, les propositions ont porté
sur une variété de technologies, dont le
piégeage du carbone, la gestion des
déchets agricoles et l’utilisation de l‘énergie
dans le secteur de la construction et des
transports.
À titre d’exemples de projets retenus, mentionnons celui de Bio-Terre Systems de
Sherbrooke, un projet qui porte sur une
chaîne de transformation complète conçue
pour capter le méthane et en produire de
l’énergie à partir du fumier de porc, tout en
gérant de façon durable les nutriments
résultant de l’élevage intensif de porcs.
Mentionnons également le projet gagnant
du Conserval Group de Toronto qui accroîtra
l’effort de commercialisation d’une technologie solaire-passif qui capte la chaleur du
soleil frappant l’extérieur des édifices pour la
distribuer efficacement à l’intérieur.
On estime que la mise en œuvre des huit
projets retenus pourrait réduire les GES de
quelque 11,2 Mt pendant la première période couverte par le protocole de Kyoto, soit
de 2008 à 2012.
TDDC est une fondation de financement
chargée d’appuyer le développement, la
démonstration et la commercialisation rapides de solutions technologiques novatrices
portant sur les réductions de GES et sur
l’amélioration de la qualité de l’air.
> Pour en savoir plus
http://www.sdtc.ca/en/news/ts.htm - [communiqué]
> Hydrogène
Un début de commercialisation des voitures à l’hydrogène
aux Etats-Unis et au Japon
Les géants de l’automobile japonais Honda
et Toyota ont annoncé qu’ils débuteraient la
mise en marché de leurs voitures à l’hydrogène aux EtatsUnis et au Japon,
précisément le 2
décembre prochain.
majorité des automobilistes devront par contre attendre encore quelques années avant
que ces véhicules ne soient largement
disponibles,
dû
principalement aux
coûts élevés des
technologies associées à l’hydrogène (piles, production et approvisionnement).
Cette primeur dans
la commercialisation de ces véhicules alimentés aux
piles à hydrogène
débute par un modeste programme
de location de cinq
La FCX à l'hydrogène de Honda
FCX de Honda à la
source : world.honda.com
ville de Los Angeles
et quelques exemplaires de la FCHV de Zero Emission Vehicle)
Toyota à deux universités californiennes. La Resources Board.
En juillet dernier, la
FCX de Honda a
été la première
voiture à l’hydrogène à être certifiée « ZEV » (pour
par le California Air
> Pour en savoir plus
http://world.honda.com/news/2002/4021122.html - [communiqué]
http://www.toyota.co.jp/en/ci.html - [communiqué]
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 18 - 10 décembre 2002
Sommaire
> Politiques et plans
La Colombie-Britannique aura plus d’énergie verte
La Colombie-Britannique a récemment
dévoilé son Plan énergétique comprenant
une série de mesures intéressantes pour le
développement de l’énergie verte et de l’efficacité énergétique.
génèrent au moins le même niveau de rendement de ceux du côté de l’offre (lignes,
postes, etc).
Tout d’abord le Plan oblige BC Hydro et les
quelques autres distributeurs à s’engager à
s’approvisionner au moins à 50 % en énergie
verte pour répondre à tout accroissement de
la nouvelle demande de la province. En plus
des énergies vertes conventionnelles, l’accroissement de l’efficacité de la production
des centrales existantes et la cogénération
seront aussi comptabilisés dans le calcul du
50 %. Par ailleurs, soulignons que c’est la
BC Utilities Commission (BCUC, régie de
l’énergie de la province) qui aura le mandat
de s’assurer que la cible, volontaire en
principe, soit intégrée aux plans d’approvisionnements des entreprises d’électricité.
Cette nouvelle cible survient à peine
quelques années après que la BC Hydro ait
annoncé sa propre cible « ambitieuse » de
10 %, objectif qui fut rapidement dépassé.
Par ailleurs, le Plan annonce que la BC Hydro retournera sous la compétence pleine et
entière de la BCUC. Le Plan adopte aussi le
concept d’un contrat patrimonial octroyant la
production des centrales hydroélectriques
existantes aux consommateurs de la province à un prix fixe et inférieur aux prix du marché. Pour cela, la province s’est inspirée du
modèle québécois mais avec des différences importantes : le prix sera fixé par la
BCUC et non le gouvernement-propriétaire
et ce, sur la base des coûts et d’un rendement raisonnable déterminés après audiences publiques. De plus, le contrat aura un
terme initial de dix ans au lieu d’être indéterminé. Enfin, la nouvelle production requise – celle qui sera au moins à 50 % « verte »
– sera fournie exclusivement par le secteur
privé, le rôle de la BC Hydro étant limité à la
gestion des anciennes centrales, au transport, à la distribution et à la vente au détail.
Côté efficacité énergétique, la tarification
progressive (qui augmente le coût unitaire
de l’électricité selon la consommation) et la
tarification différenciée dans le temps seront
instaurées pour les clients industriels afin de
réduire la demande d’énergie totale et de
pointe. Le Plan annonce aussi une mise à
jour et un rehaussement des normes inscrites à la Loi provinciale sur l’efficacité énergétique. Enfin, la loi sur la BCUC sera amendée de sorte que les investissements des
distributeurs en efficacité énergétique
Enfin, le gouvernement compte réévaluer la
pertinence de construire la centrale au gaz
naturel sur l’île de Vancouver, depuis
longtemps considérée comme une option
privilégiée pour répondre en partie à la croissance de la demande. On se rappellera que
ll’ancien président de la BCUC, a évalué l’an
dernier que le potentiel de production
d’énergie verte à faible coût sur l’île pourrait
remplacer la production d’une centrale au
gaz, tout en évitant la production de GES et
de polluants de l’air.
> Pour en savoir plus
http://www.gov.bc.ca/em/popt/energyplan.htm - [rapport]
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
Les États-Unis pourraient être liés par Kyoto
Alors que la quasi-totalité des pays industrialisés – à l’exception notable des États-Unis
et de l’Australie - se préparent à décarboniser leurs économies sous le Protocole de
Kyoto, plusieurs nouvelles questions se posent sur les implications de ce traité international pour l’industrie, le commerce et les rehttp://www.centrehelios.org
lations internationales. C’est dans ce contexte que le United States Council on
International Business (USCIB) soulève la question importante des impacts des dispositions
de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC) sur un pays qui n’aurait pas ratifié le
Protocole…
(Suite en page 2)
> La Colombie-Britannique aura plus
d’énergie verte
1
> Les États-Unis pourraient être liés par Kyoto 1
> FOCUS
Kyoto : le Parlement du Canada dit oui!
2
> Un groupe de travail libéral recommande de
meilleurs systèmes de transport en commun 3
> Des négawatts et des mégawatts verts
pourraient alimenter l’ouest des Etats-Unis
3
> Les programmes de l’EPA enregistrent des
réductions de GES
4
> L’Inde abrite un potentiel de 25MM $US en
crédits de GES
4
> Les distributeurs du Nevada achèteront
plus de 200 MW d’énergie verte
5
> Nouveau projet d’électricité à partir de
biogaz en Californie
5
> Inauguration du premier parc éolien
de l’Ontario
5
> Un autobus à l’hydrogène desservira la ville
de Winnipeg
5
> Ballard : avancées dans les piles pour les
transports et les systèmes secondaires
6
Dernière heure
L’UE aura son marché du
CO2 dès 2005
Les ministres de l'Environnement des 15
pays membres de l'Union européenne ont
adopté lundi la proposition de la Commission de l'environnement sur l'établissement d'un système de permis échangeables qui couvrira environ 45 % des GES
provenant de plus de 4000 installations.
Cette décision finale sur la question confirme l'établissement du système.
Tous les détails dans le prochain numéro.
1
10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18
Focus
Kyoto : le Parlement du Canada dit oui!
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre
Hélios, une société indépendante de recherches et
d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la
conception de stratégies, de politiques, d'approches
réglementaires et de mesures économiques favorisant
le développement durable et équilibré du secteur
énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les
organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios
est un organisme à statut charitable reconnu par
Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au
Centre est déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN
Conseils et révision : Philippe DUNSKY
Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY
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Le processus vers l'adhésion officielle du
Canada au Protocole de Kyoto a fait un pas
important mardi alors que la Chambre des
communes a voté largement en faveur de la
ratification du Protocole, par un compte de
195 à 77.
gouvernement fédéral est devenu plus
«sensible» aux préoccupations de la
province et a dit qu'il attendait d'un éventuel
Premier ministre Paul Martin une approche
plus respectueuse des opportunités de
croissance économique, une référence au
développement des sables bitumineux.
Les résultats ne sont pas surprenants : plusieurs Libéraux - incluant l’aspirant au lea- Le Canada serait le 99ème pays à ratifier le
dership Paul Martin, ainsi que les Bloquis- Protocole, portant à 40 % la part des émites et Néo-démocrates s'ésions de GES des pays de
Jean Chrétien a
taient déjà prononcés en
l'Annexe 1 qui ont ratifié l’acmaintenant l'appui
faveur du Protocole et ont vocord. Cette part doit toutefois
té en conséquence. Seuls les
augmenter à 55 % pour que le
politique nécessaire
députés alliancistes et con- pour ratifier l'accord, Protocole soit mis en force, un
servateurs ont voté contre. tel que prévu, d'ici la écart que seul la Russie, qui
Quatorze députés libéraux ne
s'est engagé à
ratifier l'an
fin de l'année
se sont par ailleurs pas
prochain, pourra combler avec
présentés pour le vote.
ses 17 % supplémentaires.
Fort de ce vote de confiance, le Premier
ministre Jean Chrétien a maintenant l'appui
politique nécessaire pour ratifier l'accord, tel
que prévu, d'ici la fin de l'année.
Par ailleurs, le fédéral continue de rassurer
les acteurs récalcitrants sur l'éventuel Plan
de mise en œuvre. Comme le rapportait le
Globe and Mail lundi, le gouvernement
serait prêt à offrir de payer pour toute réduction qui excédera 15 $/tonne de carbone,
offrant ainsi une garantie quant aux coûts
maximaux que les grands émetteurs auraient à supporter. Par ailleurs, le Premier
ministre albertain Ralph Klein, jusque là un
opposant féroce à l'accord, a considérablement adouci sa position lundi lors d'un discours prononcé auprès d'investisseurs à
New York. Monsieur Klein a suggéré que le
Par ailleurs au Québec, le ministre de
l'Environnement André Boisclair a affirmé
sa volonté de faire adopter l'an prochain
une loi obligeant le Québec à réduire ses
propres émissions de GES de 6% sous les
niveaux de 1990. Cet objectif correspondrait pour le Québec à une réduction
de quelque 15 % par rapport aux niveaux
projetés de 2010, alors que le reste du
Canada devrait réduire de plus de 35 %. À
la demande du ministre, la Commission parlementaire des Transports et de
l'Environnement tiendra des audiences le
18 février prochain pour étudier divers
aspects de la mise en œuvre du Protocole,
y compris une éventuelle loi. Les organismes intéressés à présenter un mémoire
peuvent cliquer sur le lien ci-dessous pour
obtenir plus de renseignements.
> Pour en savoir plus
http://www.globeandmail.ca/servlet/ArticleNews/front/RTGAM/20021210/wgass1210a/Front/homeBN/breakingnews - [article]
http://www.assnat.qc.ca/fra/Publications/avcte01.html - [Commission]
Ce projet a été rendu
possible grâce à une
contribution du Fonds
d'action québécois pour
le développement
durable dont le partenaire financier est le gouvernement du Québec.
© 2002 CENTRE HÉLIOS INC.
Tous droits réservés.
Citations en mentionnant la source.
(Suite de la page 1)
L’USCIB se demande si la non-adhésion des
États-Unis au Protocole de Kyoto sera évaluée par l’OMC comme un avantage commercial indu, à cause de prix énergétiques
qui seraient jugés artificiellement bas. La
jurisprudence de l’OMC portent à croire que
l’organisation pourrait en effet permettre aux
pays signataires dont l’Europe et le Japon,
d’imposer des droits compensatoires sur
l’ensemble des exportations états-uniennes
dont la production serait relativement intensive en énergie.
ISSN 1703-1451
Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
http://www.centrehelios.org
De plus, en raison de la Convention de Vienne sur la Loi des traités, l’étude de l’USCIB
considère que les Etats-Unis devront possiblement se plier aux exigences du Protocole, puisqu’ils l’ont signé en 1997, sans toutefois l’avoir ratifié. Selon cette convention,
les pays signataires ont l’obligation de ne
pas adopter de pratiques qui pourraient faire
échec aux objectifs fondamentaux des traités, et ce, même s’ils refusent de les ratifier
par la suite.
L’USCIB, organisme de promotion du libreéchange international, comprend quelques
300 membres qui ont un chiffre d’affaires
combiné de plus de 3000MM $US.
> Pour en savoir plus
http://www.uscib.org/index.asp?documentID=2374 - [communiqué]
http://www.washtimes.com/op-ed/20021203-9502868.htm - [article]
2
10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18
L’énergie en chiffres
> Tr a n s p o r ts
Un groupe de travail libéral recommande de meilleurs
systèmes de transport en commun
Le Groupe de travail du Premier ministre sur
les questions urbaines a dévoilé récemment
son rapport final et demande au gouvernement de mettre en oeuvre une stratégie
urbaine pour le pays, et notamment un programme national de transports mettant l’accent sur les transports en commun.
Prenant les principes du développement durable pour critères de base, il recommande
le financement à long terme de réseaux de
transport public, de réseaux intégrés de
transport multimodals et de lignes de trains
rapides entre les grands centres urbains.
Plus précisément, le Groupe de travail suggère que le gouvernement développe une
série de programmes incitatifs : incitatifs fiscaux pour encourager le développement et
l’utilisation du transport en commun et pour
l’adoption de programmes de réduction de la
circulation par les entreprises ; modification
de la loi de l’impôt sur le revenu pour per-
mettre aux employeurs d’offrir à leurs employés des prestations de transport en commun ; programme de crédits pour favoriser
le développement d’un réseau de trains à
grande vitesse ; et traitement du stationnement « gratuit » comme un bien imposable
aux employés d’entreprises situées dans les
grands centres urbains bien desservis.
Le rapport souligne que la pollution de l’air,
la congestion des routes, les émissions de
GES et l’empiétement des banlieues sur les
zones rurales justifient l‘urgence d’agir. La
Chambre de commerce de Toronto, citée
dans le rapport, estime que dans la seule
région métropolitaine de Toronto, les embouteillages coûtent 2MM $ par an en pertes
de productivité. Pour sa part, l’Association
canadienne du transport urbain estime à
13,6MM $ les argents nécessaires pour répondre aux besoins en infrastructure de
transport urbain d’ici cinq ans, alors que les
budgets actuels n’en couvrent que la moitié.
- Groupe de travail sur les questions urbaines [Voir ci-contre ]
Investissements requis
pour les transports urbains :
13,6MM $
Investissements actuels :
6,8MM $
Coût des pertes de productivité
par les embouteillages à Toronto :
2MM $ / an
En leurs mots
«
- Kyoto : le Parlement dit oui! [Voir page 2]
> Efficacité énergétique
Des compagnies comme BP et
Shell ont réussi à rencontrer
leurs obligations sans qu'il ne leur
en coûte un sou. Je suis sûr que
les autres compagnies au Canada
peuvent faire de même. Les
Canadiens vont, j'en suis sûr, rencontrer sans difficulté les objectifs
de Kyoto pour l'an 2012.
Des négawatts et des mégawatts verts pourraient alimenter
l’ouest des Etats-Unis
- Jean Chrétien
Premier ministre du Canada
> Pour en savoir plus
http://www.liberal.parl.gc.ca/urb/BluePrint_French.pdf - [rapport]
Deux organisations de l’ouest des États-Unis
ont publié récemment des études démontrant que l’efficacité énergétique et les énergies vertes pourraient répondre à la totalité
des nouveaux besoins en électricité et
même remplacer une partir des centrales
conventionnelles existantes.
Au nord-ouest l’étude réalisée par le Tellus
Institute, intitulée Clean Electricity Options for
the Pacific Northwest, avance que des mesures d’efficacité énergétique et des projets
d’énergie verte à prix compétitifs pourraient
produire assez d’électricité pour dépasser
de loin les nouveaux besoins de la région,
qui devraient atteindre les 5300 MW d’ici
2020. D’une part, l’efficacité énergétique
pourrait réduire la nouvelle demande de
3000 MW moyens (MWm), alors que 9000
MWm supplémentaires pourraient être générés à prix abordables à partir du vent, de la
biomasse et de la géothermie. Selon les estimations de Tellus, ces quelques 12 000 MW
de négawatts et de mégawatts verts coûteraient environ 4 ¢US/kWh. La production à
partir de nouvelles centrales au gaz coûte
quant à elle entre 3,5 et 4 ¢US/kWh.
Par ailleurs dans le sud-ouest, le Southwest
Energy Efficiency Project a dévoilé récemhttp://www.centrehelios.org
ment une étude démontrant les gains potentiels de mesures d’efficacité énergétique.
L’étude intitulée The New Mother Lode: The
Potential for More Efficient Electricity Use in
the Southwest, présente un scénario « haute efficacité énergétique » qui, comparativement au scénario de base de la région, augmente graduellement l’efficacité des immeubles et des appareils. Selon ce scénario, la
région récolterait plusieurs bénéfices : une
réduction de 18 % de la demande d’électricité d’ici 2010 et de 33 % d’ici 2020 ; une réduction de la croissance de la demande annuelle moyenne de 2,2 %, soit une croissance de
seulement 0,4 % ; l’élimination du besoin d’ajouter l’équivalent de 34 nouvelles centrales
de taille moyenne (~ 500 MW chacune) sur
les 18 prochaines années ; une réduction de
la facture d’électricité des consommateurs
et des entreprises de 28MM $US de 2003 à
2020 ; et une réduction des émissions de
CO2 de 13 % d’ici 2010 et de 26 % d’ici 2020.
Le scénario se base sur l’adoption accélérée
d’appareils électroménagers, de climatiseurs, de systèmes d’éclairage, d’immeubles et de procédés industriels plus efficaces. Selon l’organisation, ces technologies
sont toutes disponibles actuellement sur le
marché mais sont sous-utilisées. L’étude re-
»
L’énergie en chiffres
- Négawatts et mégawatts verts aux États-Unis [Voir ci-contre]
Nouvelle puissance requise dans le
nord-ouest des É.-U. d’ici 2020 :
5300 MW
Réduction possible par
l’efficacité énergétique :
3000 MW
Ajouts possibles d’énergie
verte (à coûts concurrentiels) :
9000 MW
Coût de production des
12 000 négawatts et mégawatts :
~ 4 ¢US / kWh
Coût de production par des
centrales au gaz naturel :
3,5 – 4 ¢US / kWh
3
10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18
En leurs mots
- L’OMC, Kyoto et les États-Unis [Voir page 1]
«
Cet enjeu [dispositions sous
l’OMC pour les pays n’ayant
pas adhéré à Kyoto] a le potentiel
de chambarder gravement les règles du libre-échange international. Il y a un besoin criant pour
que les membres de l’OMC comprennent l’importance de l’intersection entre les ententes multilatérales en environnement, tel que
Kyoto, et les dispositions déjà
établies de l’OMC.
»
- Timothy Deal
Vice-président sénior de l’United
States Council for International
Business
L’énergie en chiffres
- Rapport annuel de l’EPA états-unien [Voir ci-contre]
Réductions d’émissions de GES
en 2001 : 38 Mt
Nombre de produits Energy Star
vendus : 150 000 000
Nombre de maisons
Energy Star vendues : 57 000
Économies d’électricité :
80 000 000 000 kWh
commande que les instances réglementaires et gouvernementales adoptent de nouvelles mesures pour promouvoir ces technologies, tels que des standards de performance, des crédits d’efficacité énergétique, un
prélèvement pour financer les programmes
d’encouragement et la réforme de la structure tarifaire pour encourager l’efficacité
énergétique chez les consommateurs.
> Pour en savoir plus
http://www.nwenergy.org/outreach/Tellus_Report.html - [rapport]
http://www.swenergy.org/nml/index.html - [rapport]
> Efficacité énergétique
Les programmes de l’EPA enregistrent des réductions de GES
Selon le dernier rapport annuel de l’Agence
de protection de l’environnement (EPA) des
États-Unis, la population participe activement à la lutte aux changements climatiques
en profitant entre autres des programmes
volontaires mis en place pour aider à la
réduction de GES.
Selon les résultats, les entreprises et la population auraient « réduit » les émissions de
GES de 38 Mt en 2001 (par rapport aux niveaux « sans effort ») par l’entremise des
programmes volontaires du gouvernement,
qui comprennent le populaire programme
Energy Star, le développement d’énergie
verte, le captage de biogaz et le développement de stratégies de réduction de GES à
long terme avec l’industrie.
Les États-Uniens ont acheté 150 millions de
produits certifiés Energy Star en 2001 ainsi
que 57 000 maisons. Dans le secteur de
l’électricité, ces efforts se sont traduits par
des économies de 80 TWh et 10 000 MW de
puissance au cours de la dernière année.
Les maisons efficaces ré-duisent la facture
d’électricité de leurs résidents de l’ordre de
15M $US par année.
De plus, l’administration Bush a annoncé sa
volonté de débloquer, dans le budget 2003,
4,5MM $US pour un programme de recherche
sur les changements climatiques. Les montants seraient utilisés pour réaliser des « recherches de base », développer des technologies, offrir des incitatifs fiscaux pour le développement d’énergie renouvelable et appuyer le transfert de technologies vers les
pays du sud. L’objectif serait de réduire le ratio GES/PIB de 18 % d’ici 2012, ce qui permettrait néanmoins une croissan-ce importante
des émissions absolues.
Malgré la faiblesse des objectifs formels,
ces montants sont non-négligeables pour un
pays qui refuse toujours de ratifier le Protocole de Kyoto sur des bases d’incertitude
scientifique. Certains sont portés à croire
que les États-Unis ne veulent pas trop perdre du terrain face à la majorité des pays qui
se sont engagés à la réduction de GES sous
le Protocole, alors que d’autres considèrent
que les implications légales de l’entrée en
vigueur prochaine du Protocole à l’échelle
internationale pourront s’avérer désastreuses pour les intérêts commerciaux du pays
(voir l’article en page 1 sur cette question).
> Pour en savoir plus
http://www.epa.gov/epahome/headline2_112102.htm - [rapport]
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
L’Inde abrite un potentiel de 25MM $US en crédits de GES
L’énergie en chiffres
- Crédits de GES en Inde [Voir ci-contre]
Marché potentiel
des crédits de GES en Inde :
25MM $US
Valeur estimée du marché du
carbone en 2010 :
100MM $US
http://www.centrehelios.org
Avec ses 15 millions d’hectares de terres
propices à la plantation d’arbres et une série
de projets domestiques en efficacité énergétique et en énergie verte, l’Inde pourrait
prendre une importante part du marché du
carbone dans les prochaines années, advenant la ratification du Protocole de Kyoto.
Le Protocole met à la disposition des pays
participants certains mécanismes officiels
pour faciliter l’atteinte de leurs objectifs
nationaux de réduction de GES. Par exemple, le mécanisme pour un développement
propre (MDP) permet à un pays industrialisé
– ou une entreprise privée - d’investir dans
des projets de réduction ou de neutralisation
de GES dans un pays du sud et ainsi générer des « réductions d’émission certifiées »
qui sont à toute fin pratique des crédits qui
peuvent être utilisés pour atteindre la cible
de réduction de CO2 du pays – ou de l’entreprise - ou encore être vendus sur le
marché du carbone.
Selon la Banque mondiale, les « puits de
carbone » que sont les forêts potentielles de
l’Inde attireront les investisseurs de pays
étrangers qui veulent générer des crédits de
réduction de CO2. Ces activités se traduiront
vraisemblablement par des retombées économiques intéressantes pour l’Inde qui recevra une partie des crédits de réduction en
tant que pays hôte. Des investisseurs indiens pourraient aussi investir dans la plantation d’arbres au pays et générer, tout
comme avec les projets d’efficacité énergétique et d’énergie verte, des crédits à vendre
sur le marché.
4
10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18
L’énergie en chiffres
Le nombre de transactions sur le marché du
carbone a triplé de 2001 à 2002 (voir vol 1,
no 15) et ce marché pourrait valoir
100MM $US d’ici 2010. Soulignons que ce
rapport ne tient pas compte de nouvelles
études qui remettent en question la capacité
de séquestration du carbone par les plantations d’arbres, surtout en milieu tropical.
> Pour en savoir plus
http://www.financialexpress.com/fe_full_story.php?content_id=22850 - [article]
> Énergies vertes
Les distributeurs du Nevada achèteront plus de 200 MW
d’énergie verte
Les détaillants d’électricité Nevada Power
Company et Pacific Power Company, qui alimentent la majeur partie de l’État, ont signé
cinq contrats d’achat avec des producteurs
d’énergie éolienne et géothermique, totalisant une puissance de 227 MW, en vue de
répondre en partie à leurs obligations
d’achat d’énergie verte imposées par l’État.
Les détaillants achèteront de l’énergie de
deux producteurs éoliens, comptant pour
environ la moitié des 227 MW, et de l’énergie géothermique de trois projets distincts
situés dans trois comtés.
Ces contrats représentent les premiers pas
pour ces détaillants qui doivent répondre
aux exigences du programme d’obligations
échangeables d’énergie verte (OÉÉV) de
l’État. Le programme exige que chaque
détaillant augmente la part de ses ventes
d’éner-gie provenant de sources vertes à 5
% dès l’an prochain, pour ensuite croître de
2 % tous les deux ans et enfin atteindre 15 %
en 2013. Cinq pour cent de toute l’énergie
verte doit d’ailleurs provenir de systèmes
d’éner-gie solaire ; le reste peut provenir du
vent, de la géothermie ou de la biomasse.
Avec ces contrats, les deux détaillants remplissent leurs obligations d’achats d’énergie
verte jusqu’en 2006, et devront donc en
acheter plus pour répondre aux exigences
de la période 2007-2013.
> Pour en savoir plus
http://www.sierrapacific.com/news/releases/1038297600.html - [communiqué]
http://www.puc.state.nv.us/news/2002/REC%20Program.pdf - [communiqué]
> Biogaz
Nouveau projet d’électricité à partir de biogaz en Californie
La compagnie Guépard Energy et un distributeur municipal d’électricité du sud de la Californie ont signé un contrat de vente pour 20
MW d’énergie à partir de biogaz de fermes
d’élevage intensif.
Les quatre installations de Guépard, d’une
puissance de 5 MW chacune, produiront de
l’électricité à partir d’un apport quotidien de
près de 200 kilos de rejets animaux provenant de quatre fermes intensives d’élevages
porcin et bovin. L‘énergie sera acheminée
au réseau de distribution local. De plus, les
installations produiront 500 chevaux-vapeur
pour le chauffage direct, ainsi que de l’engrais solide et liquide.
Selon les autorités locales, ces installations
règlent non seulement une partie du problème de contamination du milieu par les rejets
animaux, mais offrent aussi une énergie
abordable et fiable pour le développement
d’affaires dans la région.
Les projets réduiront notamment les émissions de composés organiques volatils
(VOC) de 100 000 tonnes nettes par année
sur le plan local, en plus des bénéfices environnementaux associés à la réduction de la
production requise des centrales conventionnelles de l’État.
> Pour en savoir plus
http://www.guepardei.com/pr01.htm - [communiqué]
> Hydrogène
Un autobus à l'hydrogène desservira la ville de Winnipeg
Le gouvernement du Canada, Hydrogenics
Corporation et d'autres partenaires ont
annoncé la semaine dernière un nouveau
projet qui visera à mettre sur les routes de
Winnipeg un autobus à pile à hydrogène.
http://www.centrehelios.org
Ce projet de 8M $ sur environ deux ans et
demi est centré sur le développement d'un
autobus muni d'une nouvelle technologie
hybride à pile à hydrogène. Il s'agira du premier autobus électrique hybride à pile à
hydrogène à utiliser des ultracondensateurs
- Projet biogaz en Californie [Voir article sur cette page]
Puissance électrique
du projet de biogaz Guépard :
20 MW
Chevaux-vapeur
générés pour le chauffage :
500
Rejets animaux traités :
200 kilos / jour
Réduction locale nette de VOC :
100 000 tonnes / an
> Énergie éolienne
Inauguration du premier
parc éolien de l’Ontario
Six mois après le début des constructions, Huron Wind, Ontario Power
Generation et British Energy inauguraient
récemment le premier parc éolien commercial de l’Ontario, situé aux abords du
Lac Huron.
Tel que rapporté dans un article d’EnjeuxÉNERGIE (vol. 1, no 9), publié au moment
du début des constructions, le parc comprend cinq grandes éoliennes d’une puissance de 1,8 MW chacune, provenant de
la compagnie danoise Vestas. En supposant un facteur d’utilisation de 30 %, ce
parc produira environ 24 GWh par année,
assez pour alimenter quelques 3000
foyers ontariens.
L’énergie éolienne fait partie des sources
privilégiées d’énergie verte pour le gouvernement ontarien qui dévoilait récemment une série de mesures en énergie
(voir vol. 1, no 17). Le gouvernement
voudrait augmenter à 20 % la part d’électricité consommée par ses immeubles
provenant de sources renouvelables.
L’industrie éolienne canadienne viserait
quant à elle 10 000 MW d’énergie
éolienne d’ici 2010, ce qui représenterait
alors environ 10 % de la puissance mondiale, selon les dernières prévisions.
> Pour en savoir plus
http://www.opg.com/info/news/NewsNov29_2002.asp - [communiqué]
5
10 décembre 2002 - vol. 1 - n° 18
En leurs mots
«
- Parc éolien en Ontario [Voir page 5]
En tant que députée locale,
je peux dire que [ce nouveau
projet] est très bon pour la région.
Ce parc éolien, qui est situé sur un
champ qui sera bientôt rendu à
l’agriculture, démontre la compatibilité entre l’agriculture et la production d’énergie éolienne.
- Helen Johns
Ministre de l’Agriculture de
l’Ontario
»
L’énergie en chiffres
- Parc éolien en Ontario [Voir page 5]
Puissance du parc : 9 MW
Objectif de puissance éolienne
de l’industrie canadienne en 2010 :
10 000 MW
Avis aux lecteurs
NOUVEAU!
Le premier Cahier de l’énergie
paraîtra le mercredi 18 décembre.
Allez sur http://www.centrehelios.org
(section Publications)
Si vous n’êtes pas déjà
abonné aux Cahiers:
http://www.centrehelios.org/fr/index1.html
Prochaine parution
En raison du temps des Fêtes, le
prochain numéro paraîtra le
vendredi, 20 décembre 2002
http://www.centrehelios.org
dans le système de freinage régénératif.
Avec ce dernier, le moteur récupère l'énergie du freinage pour recharger les ultracondensateurs. Cette énergie sert quand il y a
une grande demande de puissance, comme
à l'accélération de l'autobus.
Les ultracondensateurs utilisés comme dispositif de stockage de l'énergie et comme
source d'énergie de pointe amélioreront l'efficacité énergétique de l'autobus de
Winnipeg, qui sera offert par New Flyer. La
conception de l'autobus intégrera donc le
tout récent module de pile à hydrogène de
Hydrogenics, les ultracondensateurs de
stockage d'énergie électrique de Maxwell
Technologies, ainsi que les réservoirs de
stockage d'hydrogène de Dynetek et les
technologies de régulation d'ISE Research
pour la gestion de l'énergie et l'intégration
des systèmes.
La première phase du projet qui se déroule
jusqu'en mars 2004 sera consacrée au
développement de l'autobus ; celui-ci devrait
ainsi être en circulation à Winnipeg lors de la
deuxième phase du projet, soit à partir d'avril
2004. Si l'essai est concluant, le moteur
électrique hybride à pile à hydrogène devrait
arriver sur le marché d'ici quatre ou cinq
ans.
> Pour en savoir plus
http://www.nrcan.gc.ca/media/newsreleases/2002/2002142_f.htm - [communiqué]
> Hydrogène
Ballard continue ses avancées dans les piles pour les
transports et les systèmes secondaires
La compagnie canadienne Ballard, un chef
de file mondial des piles à hydrogène, signait la semaine dernière une entente avec
Honda et inaugurait, en collaboration avec
Coleman, la commercialisation d’un système
de production d’électricité secondaire à l’hydrogène.
Dans un premier temps, Ballard a conclu une
entente de marché avec Honda pour fournir
32 piles à hydrogène Mark 902 pour équiper
autant de copies du modèle FCX du groupe
automobile, qui devraient être livrées aux
marchés états-uniens et
japonais pendant les trois
prochaines années. Cette
entente coïncidait avec la
livraison aux États-Unis de
cinq FCX de Honda, munies
des mêmes piles à hydrogène (voir vol. 1, no 17).
Praxair. De plus, un rabais du manufacturier
de 1000 $US, financé en partie par le
California Air Resources Board, est offert
aux 50 premiers acheteurs du système. Une
version commerciale/résidentielle de AirGen
est en développement et utilisera de plus
petites bonbonnes d’hydrogène, insérables
dans la génératrice.
Soulignons que Ballard a coupé quelques
400 emplois la semaine dernière, dans le
contexte d’un plan de restructuration qui
vise la rentabilité commerciale d’ici 2007.
À part Ballard, le Canada
peut compter sur une
présence non négligeable
dans le domaine des piles à
hydrogène. En effet, l'ontarienne Stuart Energy, qui
fabrique des postes d'avitaillement en hydrogène
destinées à remplacer les
C’est aussi Ballard qui fourunités à essence, vient
nit la pile à hydrogène pour
d'être choisie par Toyota
une génératrice nouveau
pour desservir sa propre
genre signée Coleman, inle AirGen 150
flotte de véhicules à ses
troduite sur le marché calisource : www.airgen.com
bureaux du sud de la
fornien
la
semaine
dernière. Tout comme les génératrices con- Californie. Les postes Stuart produisent à
ventionnelles, la AirGen de Coleman peut partir de l'électrolyse de l'eau quelque 24 kg
servir de système portable d’électricité ou de d'hydrogène par jour. Soulignons enfin que
système de secours lors de pannes de le Québec bénéficie de la présence de la
courant. Présentement offert exclusivement filiale canadienne de H Power, située à
aux clients industriels, le système AirGen, Montréal et responsable du développement
d’une puissance maximale de 1000 W, car- des piles à hydrogène pour le secteur résibure à l’hydrogène stocké dans des bon- dentiel.
bonnes à haute pression, fournies par
> Pour en savoir plus
http://www.ballard.com/pdfs/28%20Honda.PDF - [communiqué]
http://www.ballard.com/pdfs/29%20Coleman.PDF - [communiqué]
6
Solutions, innovations, transformations
Une publication du Centre Hélios Vol. 1, N° 19 - 20 décembre 2002
Sommaire
> Nouvelles du Centre Hélios
Le Centre Hélios lance deux nouvelles séries de publications
Le jour même où le Canada ratifiait formellement le Protocole de Kyoto, le Centre Hélios
lançait officiellement mardi ce bulletin et une
nouvelle série de publications thématiques,
les Cahiers de l’énergie, en compagnie du
ministre délégué à
l’Environnement et à
l’Eau,
monsieur
Jean-François
Simard, et de la
Directrice générale
du Fonds d’action
québécois pour le
développement
durable (FAQDD),
madame
AndréeLise Méthot.
Lors de son allocution, le ministre Simard a
mentionné l’importance de ces produits pour
la population québécoise et les acteurs du
domaine énergétique. Des représentants
des monopoles d’électricité et de gaz naturel, des organismes
environnementaux,
des
producteurs privés
d’électricité, des
groupes de consommateurs et des
ministères
concernés se sont
joints
aussi
à
l’événement.
Au lancement du Centre Hélios. De gauche à droite : Philip Raphals,
Le Centre Hélios
Geffroy, le ministre d’État à l’Environnement et à l’EAu Jeanpour sa part se dit
Ces deux séries de Sophie
François Simard, Andrée-Lise Méthot (FAQDD), Philippe Dunsky,
très heureux du
publications visent à Thérèse Gaudry et Patrick Henn.
succès hâtif de ses
offrir à l’ensemble
des acteurs du milieu et au public en général produits d’information spécialisés, auxquels
de l’information de pointe sur les enjeux liant plus de 2500 entreprises, organismes,
l’énergie et l’environnement. Elles sont députés, municipalités et individus du
Québec et de plusieurs autres pays sont
disponibles gratuitement par internet.
déjà abonnés.
Alors qu’Enjeux-ÉNERGIE en est à sa 19ème
parution, le Centre lançait lors de l’événe- Ces deux séries de publications ont été renment le Cahier intitulé Quel avenir énergé- dues possibles grâce à un appui financier du
tique? Comprendre la transition en cours FAQDD et du gouvernement du Québec.
pour mieux préparer l’avenir, premier d’une Soulignons qu’il est possible de s’abonner
série de cahiers d’analyse qui toucheront les sans frais aux deux publications et de les
grands enjeux et les solutions pouvant être consulter sur le site internet du Centre
Hélios (http://www.centrehelios.org).
apportées aux débats sur l’énergie.
> Focus Québec
Le 1000 MW éolien au Québec n'est plus que formalité
Le gouvernement du Québec a publié la
semaine dernière le règlement qui
engagerait légalement la Régie de l'énergie
à obliger Hydro-Québec à lancer, au plus
tard le 1er avril 2003, des appels d'offres pour
l'achat de 1000 MW d'énergie éolienne sur
les prochains dix ans.
Les appels d'offres se feront en deux blocs.
Le premier vise l'installation de 100 MW dès
2004 et d'un autre 100 MW dès 2005. Ce
bloc pourra être réparti entre plusieurs prohttp://www.centrehelios.org
moteurs qui seront sélectionnés principalement sur la base du prix. Le deuxième bloc,
appelé « bloc lié à l'implantation d'installations de fabrication et d'assemblage d'éoliennes et de leurs composantes », vise un
seul contrat pour l'installation de 800 MW toujours à raison de 100 MW par année - de
2006 à 2013. À la différence du premier, les
soumissions pour ce 2ème bloc seront évaluées notamment en fonction des retombées
industrielles qu'elles procureraient à la
région de la Gaspésie.
> Le Centre Hélios lance 2 nouvelles séries de
publications sur l’énergie et l’environnement 1
> Le 1000 MW éolien au Québec
n'est plus que formalité
1
> FOCUS
Le Canada a ratifié le Protocole de Kyoto
2
> L’Union européenne aura son système
d’échange de GES
3
> De nouveaux projets éoliens sont annoncés
aux États-Unis et aux Pays-Bas
3
> L’Arizona développe un deuxième « mégaprojet » solaire
4
> Les pays de l’ALENA harmonisent leurs
normes d’efficacité énergétique
4
En leurs mots
«
- Lancement du Centre Hélios [Voir sur cette page]
Par le transfert de connaissances, d'approches et de
pratiques, les publications du Centre Hélios permettent d'approfondir notre savoir à l'égard des enjeux environnementaux et, plus
particulièrement, des enjeux énergétiques et atmosphériques […].
En tant que groupe d'expertiseconseil en énergie, le Centre Hélios est en fait un formateur de formateurs de par ses activités et ses
publications spécialisées.
- Jean-François Simard
Ministre délégué à
l’Environnement et à l'Eau du
Québec
»
(Suite en page 2)
1
20 décembre 2002 - vol. 1 - n° 19
Focus
Le Canada devient le 100ème pays du Protocole de Kyoto
« Une expertise en énergie au service de l’avenir »
Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre
Hélios, une société indépendante de recherches et
d'expertise-conseil en énergie.
Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la
conception de stratégies, de politiques, d'approches
réglementaires et de mesures économiques favorisant
le développement durable et équilibré du secteur
énergétique.
Les clients du Centre incluent les gouvernements, les
organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios
est un organisme à statut charitable reconnu par
Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au
Centre est déductible pour fins d'impôts.
- Parution toutes les deux semaines Rédacteur en chef : Patrick HENN
Conseils et révision : Philippe DUNSKY
Production, soutien à la rédaction : Sophie GEFFROY
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Nous vous encourageons à nous faire parvenir
tout commentaire ou suggestion.
C’est maintenant officiel, le Canada a ratifié
le Protocole de Kyoto. Ce lundi, le Premier
ministre Jean Chrétien a tenu sa promesse
faite au Sommet de Johannesburg en
apposant sa signature au document de ratification, un véritable
« cadeau des Fêtes » à
tous ceux qui y voient une
occasion unique d’accélérer les efforts en vue d’un
système
énergétique
viable.
Le ministre de l’Environnement David Anderson s’est
ensuite rendu aux Nations
Unies à New York mardi
pour officialiser l’adhésion
du Canada à cet accord international des plus débattus. Dans la foulée, le ministre a déclaré qu’il croyait
que la participation du
Canada pourrait faire
changer d’avis l’administration Bush qui a retiré
son pays du Protocole l’année dernière.
Maintenant que le débat sur la ratification
est terminé, le Canada doit maintenant se
pencher sur la finalisation des détails de
son plan de mise en œuvre, en ce qui a trait
notamment au système d’échange de droits
d’émissions international
(ÉDÉI) (voir vol. 1, no 18).
Le gouvernement doit
également se pencher sur
le rôle des énergies vertes
dans l’atteinte des cibles de
réduction de l’industrie, et
notamment l’allocation de
crédits pour ces énergies
non-émettrices de GES qui
pourraient compenser les
émissions des grands
secteurs industriels.
Par ailleurs l’Organisation
météorologique mondiale
(OMM) des Nations Unies a
annoncé cette semaine que
2002 a été la deuxième
année la plus chaude des
140 dernières années, soit
depuis qu’il existe des
Thermomètre de Kyoto: nombre de
relevés. Les données dépays ayant ratifié et part des émissions montrent que la tempéracouverte. Source : unfccc.int
Le Canada est le 100ème
ture moyenne à la surface
du globe a été de 14,5
pays à ratifier le Protocole,
portant à 43,7 % la part des émissions de degrés Celsius en 2002, comparativement à
GES des pays de l’Annexe 1 qui ont ratifié 14,42 degrés en 2001. L’année la plus
l’accord. Cette part doit toutefois augmenter chaude enregistrée était 1998 (14,57
à 55 % pour que le Protocole soit mis en degrés). De plus, les dix années les plus
force, un écart que seule la Russie, qui s’est chaudes ont toutes été observées depuis
engagée à ratifier l’an prochain, pourra 1987, un signe important pour l’OMM du
réchauffement planétaire.
combler avec ses 17 % supplémentaires.
> Pour en savoir plus
http://webapps.dfait-maeci.gc.ca/minpub/Publication.asp?FileSpec=/Min_Pub_Docs/105790.htm&Language=F - [communiqué]
http://unfccc.int/press/prel2002/pressrel181202.pdf - [communiqué]
(Suite en page 2)
Ce projet a été rendu
possible grâce à une
contribution du Fonds
d'action québécois pour
le développement
durable et son partenaire
financier le gouvernement du Québec.
© 2002 CENTRE HÉLIOS INC.
Tous droits réservés.
Citations en mentionnant la source.
ISSN 1703-1451
Le Centre Hélios fait tous les efforts pour assurer l'exactitude de l'information publiée dans ce bulletin.
Toutefois, il ne peut être tenu responsable des erreurs
ou omissions involontaires. Les opinions exprimées
dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles
du Centre.
http://www.centrehelios.org
Soulignons par ailleurs que c'est HydroQuébec Distribution, soit l'entité réglementée de la société d'État, qui achètera l'é-nergie et non HQ Production, comme il avait été
prévu au départ. Ce transfert de responsabilités permettra assurément une plus grande
transparence et un suivi plus rigoureux.
De plus, la publication formelle du règlement
pour 1000 MW éolien vient peu après que le
gouvernement ait abandonné la filière des
petites centrales hydroélectriques ; les 36
sites retenus au départ devaient produire
quelque 400 MW en puissance. De plus, le
gouvernement semble également s'orienter
vers l'abandon de la centrale de Suroît, la
première centrale de type TAGCC (turbine à
gaz à cycle combiné) proposée au Québec,
qui devait produire quelque 800 MW.
Mentionnons enfin qu'Hydro-Québec - à la
suite de l'appel d'offres tenu au printemps
dernier - annonçait cette semaine l'échec
des négociations avec les promoteurs d'une
deuxième centrale TAGCC. L'entreprise
d'État se tourne maintenant vers le deuxième dans sa liste, soit une centrale dite de
« cogénération » proposée par la société
TransCanada Energy Ltée. Après vérification toutefois, la centrale serait plutôt une
centrale TAGCC produisant par ailleurs une
petite quantité de vapeur pour deux usines
de Bécancour. L'efficacité énergétique globale du projet - environ 57 % - est en effet
comparable à celle d'une TAGCC avancée
sans cogénération.
> Pour en savoir plus
http://www.hydroquebec.com/4d_includes/surveiller/PcFr2002-168.htm - [communiqué]
http://www.cmeq.org/nouvelles/nouvelles.asp?id_no=974 - [article]
2
20 décembre 2002 - vol. 1 - n° 19
L’énergie en chiffres
> C h a n g e m e n ts c l i m a t i q u e s
L’Union européenne aura son système d’échange de GES
Les ministres de l’Environnement des 15
pays membres de l’Union européenne (UE)
ont adopté la semaine dernière la proposition de la Commission européenne de l’environnement qui recommandait l’établissement d’un système d’échange de droits
d’émissions pour répondre en partie aux exigences de Kyoto pour l’UE.
La Commission, qui considère ce mécanisme comme très efficace pour réduire les
GES de façon économique, estime que les
coûts pour répondre à Kyoto seront réduits
de 35 % avec un tel système pan-européen.
L’UE désire tout d’abord que le système soit
appliqué pour la période 2005-2007, donc
avant la période 2008-2012 du système international d’échange prévu par le Protocole, et ce, pour les secteurs de l’électricité et
du chauffage, de l’acier, du ciment, du verre
et des pâtes et papiers. Exceptionnellement,
la Commission pourrait accepter qu’une entreprise ne participe pas pendant cette période « volontaire » de 2005-2007, mais uniquement pour des raisons valables et à condition de respecter les mêmes obligations de
réduction que les entreprises participantes.
Selon la proposition adoptée, aucune
exception ne sera permise à partir de 2008.
Le système pan-européen, qui couvrira 46 %
des émissions de CO2 des 15 pays membres de l’UE et 4000 à 5000 installations,
sera agrandi pour accueillir les entreprises
des pays qui se rajouteront à l’UE d’ici 2012.
Éventuellement, la Commission ajoutera les
autres GES au système. La Commission a
choisi d’allouer les permis gratuitement pour
la première période d’échanges. Lors de la
deuxième période (2008-2012), les États
membres pourront, s’ils le veulent, vendre
jusqu’à 10 % des permis aux enchères. La
Commission a également fixé des taux de
pénalité sévères pour les entreprises fautives, soit 40 € (~ 60$) par tonne de CO2
excédentaire pour la période 2005-2007 et
100 €/tonne par après. En comparaison,
rappelons que le gouvernement du Canada
a indiqué qu’il était prêt à fixer un plafond de
15 $/tonne sur le coût de réduction du CO2
pour les entreprises, et qu’il payerait pour
toute réduction au-dessus de ce plafond.
L’UE, qui s’est engagée à réduire ses GES
de 8 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2010,
dit vouloir se préparer à l’éventuel système
d’échange de droits d’émission international
prévu sous le Protocole de Kyoto pour 2008.
> Pour en savoir plus
http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1832|0|RAPID&lg=EN&display - [communiqué]
> Énergie éolienne
De nouveaux projets éoliens sont annoncés aux États-Unis et
aux Pays-Bas
Les États de New York et du Minnesota, et
les Pays-Bas prévoient augmenter leur puissance éolienne avec trois nouveaux projets.
D’une part, la New York Power Authority
(NYPA) a annoncé la semaine dernière
qu’elle débutait formellement ses démarches pour augmenter la puissance éolienne
de l’État avec un appel d’offres. Elle voudrait
augmenter cette puissance de 50 MW en
choisissant des offres dès le début de 2003
pour des projets qui pourraient produire de
l’électricité d’ici janvier 2005.
Cet appel fait partie des mesures du New
York State Energy Research and Development
Authority (NYSERDA) pour promouvoir l’éolien. Ce dernier a versé plus de 17M $US en
appui au développement de cinq parcs
éoliens d’une puissance totale de 315 MW.
Ailleurs aux États-Unis, General Electric Wind
Energy a annoncé récemment la vente de 34
turbines pour un parc éolien de 50 MW au
Minnesota. De 1,5 MW chacune, elles seront
http://www.centrehelios.org
- Système d’échange de GES de l’UE [Voir ci-contre]
Part des émissions couverte
par le système : 46 %
Nombre projeté d’installations
participantes : 4000-5000
Pénalité pour non-respect
de la cible de réduction :
100
/ tonne de CO2
En leurs mots
- Kyoto : adhésion du Canada au Protocole [Voir page 2]
«
Ceci est un grand jour pour la
planète, pour le Canada et
pour le monde. Je suis fier,
aujourd’hui, de représenter la voix
du peuple canadien qui veut participer à cet effort mondial qui vise
un enjeu clairement mondial.
»
- David Anderson
Ministre de l’Environnement du
Canada
en opération dès l’automne 2003 et produiront assez d’énergie pour alimenter quelque
20 000 foyers. L’acheteur des turbines, la
Pacificorp Power Marketing, compte installer
2000 MW d’énergie éolienne d’ici 2009.
La GE Wind Energy connaît aussi du succès
en Espagne avec son prototype de turbine
éolienne de 3,6 MW, qui produit de l’électricité pour le réseau local du sud-est du pays
depuis septembre dernier. Cette turbine est
conçue spécialement pour l’utilisation en
mer où la vitesse du vent est de beaucoup
plus élevée. Le prototype est actuellement
installé sur terre, dans une région où les vitesses du vent s’apparentent à celles observées en mer. Si les résultats sont concluants, l’entreprise voudrait mettre l’appareil sur le marché d’ici 2004.
En Europe, les multinationales British Petroleum (BP) et Chevron Texaco viennent d’annoncer la mise en opération de leur parc
éolien de 22,5 MW aux Pays-Bas. Le projet
de 23M $ compte neuf turbines signées
En leurs mots
«
- 1000 MW éolien au Québec [Voir page 1]
Le couple éolien-hydraulique
permet une intégration plus
harmonieuse de sources d'énergie
aux caractéristiques différentes.
Le Québec peut maintenant bâtir
sur ses acquis en développant les
énergies de demain.
- Philippe Dunsky
Directeur du Centre Hélios
»
3
20 décembre 2002 - vol. 1 - n° 19
L’énergie en chiffres
- Méga-projets solaires PV en Arizona [Voir ci-contre]
Puissance projetée
de l’installation de Prescott :
5 MW
Puissance projetée
de l’installation de Tucson :
4 MW
Puissance de la plus grande
installation au monde (Italie) :
3,3 MW
Erratum
Une erreur s'est glissée dans le
dernier numéro. On devait lire,
dans la section « l'énergie en
chiffres » sur le rapport annuel de
l'EPA (p. 4), que les économies
d'électricité totalisaient
80 000 000 000 kWh,
ou 80 TWh.
Avis aux lecteurs
En cette fin d'année nous tenons
à vous remercier pour votre appui
et vous mentionner que le bulletin
est maintenant envoyé à
plus de 2500 abonnés
dans le monde!
Toute l'équipe du Centre Hélios
vous souhaite
Joyeuses
oyeuses Fêtes
et bonne année !
Nous serons de retour
le 14 janvier 2003
avec une édition spéciale sur
les meilleurs moments
en énergie de l'année 2002
Nordex de 2,5 MW chacune, fournissant de
l’électricité au réseau national. Les promoteurs estiment que le projet évitera l’émission de 20 000 tonnes de CO2 par année.
Enfin au Canada soulignons que la première
turbine éolienne à être installée à même un
centre-ville canadien est maintenant en
opération à Toronto. L’éolienne Lagerway
d’une puissance de 750 kW produira environ
1800 MWh d’électricité par année
(voir vol. 1, no 2).
> Pour en savoir plus
http://www.nypa.gov/press/021209a.htm - [communiqué]
http://www.gepower.com/dhtml/corporate/en_us/aboutgeps/new_pre_rea.jsp - [communiqué]
http://www.bp.com/centres/press/p_r_detail.asp?id=946 - [communiqué]
> Énergie solaire PV
L’Arizona développe un deuxième « méga-projet » solaire
Un fournisseur d’électricité de l’Arizona a
annoncé la semaine dernière la mise en
opération d’une installation solaire PV de
2,4 MW près de Tucson et prévoit continuer
l’expansion du système à 4 MW d’ici 2004.
Ce « méga-projet » — considérant que les
panneaux sont typiquement mesurés en
kilowatts — s’ajoute à celui d’un autre fournisseur de l’État qui se situe dans le désert
près de Prescott et qui compte augmenter
sa puissance solaire PV à 5 MW d’ici 20052006 (voir vol. 1, no 14).
Le projet de Tucson affiche présentement
une puissance de 2,4 MW qui provient de
22 000 panneaux solaires PV, alors que l’installation de Prescott a une puissance
actuelle de 0,5 MW. Si la tendance se maintient, ces deux systèmes devanceront la
plus grande installation solaire PV au
monde, d’une puissance de 3,3 MW, qu se
situe en Italie.
Soulignons que la régie des services publics
de l’Arizona a adopté en 2000 un programme d’obligations échangeables d’énergie verte (OÉÉV) qui crée des incitatifs au
développement de projets comme ceux de
Tucson et de Prescott. Le programme OÉÉV
exige à tout distributeur depuis 2001 de tenir
un portefeuille d’énergie verte représentant
au moins 0,2 % de toute l’électricité vendue.
Cette part doit augmenter chaque année
pour atteindre 1,1 % d’ici 2007. En l’occurrence très bas, ce taux constitue en fait un
défi unique en ce que le solaire-PV doit
représenter 50 % du portefeuille d’énergie
verte jusqu’en 2003 et 60 % à partir de
2004. Le reste peut provenir de chauffeseau solaires, de climatisation à l’énergie
solaire ou d’autres sources d’énergie verte
telles que l’éolien, la biomasse et le
méthane de sites d’enfouissement. De plus,
la régie offre des crédits supplémentaires
pour l’installation précoce de systèmes d’énergie verte.
> Pour en savoir plus
http://www.tucsonelectric.com/Company/News/PressReleases/ReleaseTemplate.asp?idRec=177 - [communiqué]
> Efficacité énergétique
Les pays de l’ALENA harmonisent leurs normes d’efficacité
Le Canada, le Mexique et les États-Unis ont
présenté mardi le rapport intitulé Normes
d’efficacité énergétique et étiquetage en
Amérique du Nord qui souligne entre autres
l’adoption récente par le Mexique de nouvelles normes d’efficacité énergétique qui
s’harmonisent avec celles du Canada et des
États-Unis.
Ainsi les trois pays seront dotés, d’ici la fin
du premier trimestre 2003, d’exigences minimales et de procédures d’essai harmonisées en ce qui a trait au rendement
énergétique des réfrigérateurs, des congélateurs, des moteurs électriques et des climatiseurs individuels. Selon les gouvernements
impliqués, cette harmonisation renforcerait
le marché nord-américain des produits à
haut rendement énergétique.
Le rapport fait également le point sur les progrès du Groupe de travail nord-américain
sur l’énergie (GTNAE) dans le domaine de
l’efficacité énergétique. Il explique pourquoi
les programmes de normes et d’étiquetage
sont des outils efficaces pour atteindre les
objectifs d’efficacité énergétique et décrit les
différents processus et contextes institutionnels entourant les programmes dans chacun
des pays ainsi que les points communs et
les différences de ces programmes.
Au Sommet des Amériques tenu à Québec
en avril 2001, les chefs d’État des trois pays
de l’ALÉNA se sont engagés à intensifier le
commerce de l’énergie entre les trois pays
et à renforcer le marché nord-américain de
l’énergie. C’est pour faire suite à cette volonté que les trois pays ont créé le GTNAE.
> Pour en savoir plus
http://oee.rncan.gc.ca/efficaciteenergetiqueAN - [rapport]
http://www.centrehelios.org
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