Antoinette Fierz-Cagianut : «Ensemble, on peut faire beaucoup»
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Antoinette Fierz-Cagianut : «Ensemble, on peut faire beaucoup»
connaissez-vous… Antoinette Fierz-Cagianut : «Ensemble, on peut faire beaucoup» Depuis cinq ans, Antoinette Fierz-Cagianut est commandant du SHOMS, le service hospitalier de l’Ordre de Malte en Suisse. Il fête cette année ses quarante ans. Ses membres témoignent de leur foi chrétienne et se mettent au service des plus pauvres. ................................................................................................................................................................ Qu’est-ce que le SHOMS ? Cet organisme, fondé par des catholiques et des protestants, a été lancé par des membres de l’Ordre de Malte. Il en est la branche caritative et est ouvert à tous les chrétiens, ce dont nous sommes fiers. L’idée était, au moment de sa création, de mettre en pratique la mission de l’Ordre « Obsequium Pauperum et Tuitio Fidei ». C’est-à-dire rendre service à son prochain, accompagner des malades et des handicapés, soutenir des démunis, sans distinction d’origine ou de confession. Aujourd’hui, le SHOMS compte près de 900 membres, actifs et sympathisants ainsi que de nombreux bénévoles, répartis en 14 sections. Comment avez-vous fait connaissance du SHOMS et de l’Ordre de Malte ? Pour ce qui est de l’Ordre de Malte, je me souviens en avoir entendu parler par ma mère. Elle nous rappelait que s’engager est un devoir pour prendre soin des personnes dans le besoin. Pour le service hospitalier, c’est mon mari qui me l’a fait découvrir. Il en a été l’un des fondateurs en 1974. Nous avons fait notre premier pèlerinage ensemble en 1979 à Rome. Le pape Jean-Paul II venait d’être élu et nous avions droit à sa première audience sur la place Saint-Pierre. Il est venu nous serrer la main et a discuté avec la sœur lituanienne dont je m’occupais. C’est là que j’ai pris le virus. Depuis, j’ai effectué 25 pèlerinages comme membre, chef de section et commandant. Au sein du SHOMS, mon rôle est actuellement celui du chef d’orchestre qui ne peut rien faire sans musiciens. Si le SHOMS est aussi fort dans ses actions caritatives, c’est parce que nous travaillons ensemble. Pèlerinage à Lourdes Chaque année, malades et bénévoles se retrouvent à Lourdes pour le pèlerinage international de l’Ordre de Malte. Un moment exceptionnel où se côtoient foi, espérance et charité au service des malades. Qui sont les pauvres en Suisse ? Traditionnellement, pour l’Ordre de Malte, ce sont les malades, les blessés, les handicapés, les personnes âgées et les victimes de catastrophes. Mais cela change car nous avons des réfugiés, des enfants qui traînent dans les rues, des sans domicile fixe que nous devons intégrer. Le grand maître de l’Ordre de Malte nous encourage beaucoup à nous occuper de ces délaissés. Et il y a de nouveaux maux, telle la démence sénile, que nous ne connaissions pas avant. Qu’est-ce qui motive votre engagement ? Je pense devoir, de par ma tradition familiale, protéger les plus démunis. Membre d’une communauté, je veux y apporter quelque chose. Le bien commun est important et j’aime y exercer des responsabilités. Depuis la fin des années septante, je suis bénévole dans différentes organisations, notamment ici à Dietlikon. Ainsi, j’ai été conseillère communale. Je dois cet engagement politique à Jean Tinguely. En 1989, l’artiste fribourgeois est venu prononcer le discours du 1er août. Il s’est étonné et a reproché au Conseil communal de ne pas compter de femmes. Actuellement, je fais partie du Conseil de paroisse. D’où vient votre foi ? De mes parents, j’ai reçu une profonde foi catholique, convaincue mais indépendante. Déjà avant le Concile Vatican II, mes parents nous ont rendus attentifs à la responsabilité personnelle. Je n’ai pas ressenti de ce fait – contrairement à beaucoup d’autres, éduqués de manière plus stricte –, le Concile comme une délivrance. Nous le vivions déjà. Mon père a fait son collège chez les bénédictins d’Engelberg, dans le canton d’Obwald. Il a reçu une grande et profonde formation religieuse qu’il nous a transmise. Nous habitions à Berne dans une maison où logeaient également des Jésuites. Donc, nous avons eu beaucoup d’échanges et de discussions. Et je suis très reconnaissante d’avoir grandi dans une région protestante car ainsi, je sais MCC Cahier romand de V I VA N T E S ............................................................................................................................................................ Biographie express ............................................. 1945 : naissance à Berne 1979 : entrée au SHOMS 2005 : master en management pour organisations à buts non lucratifs Dès 2009 : commandant du SHOMS Dès 2010 : conseillère paroissiale ce que je fais du point de vue religieux. Le catholicisme me nourrit mais si le hasard avait voulu que je tombe dans une famille protestante, je serais tout aussi fervente et convaincue. Quelle est votre espérance ? Je souhaite une société sachant prendre ses propres responsabilités et donner des coups de main quand c’est nécessaire. Mais c’est un rêve parce que la réalité est différente. Toutefois, il y a des moments de grâce, des petits paradis sur terre. C’est ce que je vis au SHOMS. J’ai beaucoup reçu de mes parents et, lors de leurs décès, j’ai ressenti une énorme gratitude à leur égard. Je dois maintenant transmettre, notamment à mes petitsenfants, ce qui m’est cher, dont ma foi. Propos recueillis par Marie-Claude Cudry Liens : www.shoms.ch www.libanonprojekt.de .............................................................................................................................................................................. Cahier romand de Paroisses Vivantes, Saint-Augustin SA, décembre 2014 I