Rapport 2014

Transcription

Rapport 2014
Rapport
2014
Verein für
Krebsforschung
Arlesheim
Suisse
Lukas Klinik
Institut Hiscia
Association pour l’étude et la ­thérapeutique du cancer
Donations
Les objectifs de l’Association pour l’étude
et la thérapeutique du cancer sont:
Suisse
– l’étude approfondie de la maladie
–la poursuite des travaux de mise au point
du médicament indiqué par Rudolf Steiner
–le perfectionnement des méthodes
de traitement
–la formation de médecins à ces méthodes.
Le médicament porte le nom d’Iscador.
Il est fabriqué à partir de différents types
de gui (Viscum album).
L’Association pour l’étude et la thérapeutique
du cancer ne poursuit aucun but lucratif.
En l’exemptant du paiement des impôts,
les autorités officielles ont reconnu son carac­tère idéaliste.
L’autorité qui a le droit de regard est la
Streicher & Brotschin Revision und Unternehmensberatung AG, Bâle.
Le comité directeur de l’Association pour
l’étude et la thérapeutique du cancer:
Iwer Helwig
Michael Lorenz
Michael Werner
Chaque auteur est personnellement responsable
du contenu de sa contribution.
Rédaction: Corina M. Caminada / Hartmut Ramm
Edition: Christoph Jäggy
Impression: Kooperative Dürnau
© VfK 2014
Images:
J. Buess (4, 7, 15, 22, 25, 32/33); R. Delon-Asnard (12);
J. Fritz (46 bas); B. Hauler (17); A. Heertsch (54);
T. Jeger (24); B. Kohlhase (41); L. Meneses (49, 50, 51);
H. Ramm (28, 29 bas, 45, 46haut); J. Sanz-Cardona (53);
K. Urech (29); C. von Dach (11).
Traduction: Monique Chevalley, CH-Bâle
Verein für Krebsforschung
Kirschweg 9, CH-4144 Arlesheim
Téléphone +41 61 706 72 72
Fax +41 61 706 72 00
Courriel: [email protected]
Internet: www.vfk.ch
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Bâle no 40-4988-9 ou
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Arlesheim,
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France
Les donateurs français peuvent nous faire
parvenir leurs dons de la manière suivante:
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Bâle no 40-4988-9,
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Une carte de remerciement est envoyée
à chaque donateur par l’Association pour
l’étude et la thérapeutique du cancer à
Arlesheim.
Pour toute commande supplémentaire
du rapport annuel, changement
d’adresse, etc. veuillez contacter:
Verein für Krebsforschung
A l’att. de Madame
Milena Wyss
Kirschweg 9,
CH-4144 Arlesheim
[email protected]
Rapport 2014
1
Table des matières
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Iwer Helwig: Editorial
6
Iwer Helwig: Appel à vos dons
7
Bernd Himstedt: De profonds changements à la Lukas Klinik
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Pedro Mösch/Hartmut Ramm: Passage de témoin à la Lukas Klinik
12
Raymonde Delon-Asnard: La Lukas Klinik – un cadeau!
17 Barbara Hauler: D'abord survivre puis trouver son chemin de vie
22
Toni Jeger: Le point de vue de l' architecte
27 Konrad Urech: Recherche et développement à l'Institut Hiscia
36
Michael Werner: Quel avenir pour les recherches cliniques?
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Stephan Baumgartner/Konrad Urech: Le congrès sur le cancer 2013 à Arlesheim
43
Hartmut Ramm: Des soucis avec le gui de l'orme
48
Lucero Meneses: «Chaque jour est un bon jour pour recommencer»
52
Michele Sanz: AnthroHealth
54
Andreas Heertsch: Christine Brodmann à la retraite?
56
Nous félicitons
57
Renatus Ziegler: Les études cliniques publiées sur l'Iscador
58Bibliographie
2
3
Éditorial
Chères lectrices, chers lecteurs,
V
ous avez sous les yeux le nouveau rapport annuel de l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer. Un
rapport 2014 qui retrace une année 2013 des
plus turbulentes. Nous vivons actuellement de
grands changements dont nous n'avions pas
idée lors de la sortie du dernier numéro.
Au printemps 2013, le conseil d'administration de la clinique Ita Wegman et le comité de l'Association se réunissaient pour
un échange d'idées sur le thème «comment
renforçons-nous et assurons-nous la médecine anthroposophique et en particulier la
thérapie anthroposophique contre le cancer
à Arlesheim?» Lors d'autres rencontres, qui
ont eu lieu dans une atmosphère ouverte et
confiante, nous avons émis l'idée de fusionner les deux cliniques Ita Wegman
et Lukas pour assurer un avenir solide en commun. Le 27 novembre 2013,
après avoir examiné longuement les avantages et les désavantages, la décision
a été prise d'inclure la Lukas Klinik dans la clinique Ita Wegman. Un point
important de cette décision a été que les deux maisons seraient abritées sous
le même toit au nom de «Klinik Arlesheim SA», le service oncologique complet sous la marque Lukas Klinik et les autres offres médicales sous la marque
Ita Wegman Klinik.
28 janvier 2014, un contrat a été signé pour la reprise par l'Association pour
la recherche sur le cancer de toutes les responsabilités pour le médicament
Iscador. En plus de ses activités de recherche, l'Association reprend l'entière
production de l'Iscador, du gui à la mise en ampoules - avec leur moulage, de
la commercialisation au marketing en passant par l'image de marque. Weleda
a vendu à l'Association tous les droits sur le médicament, sa marque et ses autorisations de mise sur le marché. Vous trouverez plus de détails sur le sujet
dans l'article de Michael Werner.
A côté de ces changements élémentaires cruciaux, d'autre moments forts sont
à signaler dans la biographie de notre association. Il y a le passage de témoin
à la fonction de médecin-chef de Michael Lorenz à Bernd Himstedt-Kämpfer
le 14 juin 2013, les festivités pour les 50 ans de la Lukas Klinik et le centenaire
de la naissance de Rita Leroi le 11 septembre avec le vernissage du livre de
Silke Helwig. Fin avril, les travaux de la maison Hiscia se sont terminés avec
la mise en fonction de la nouvelle installation de remplissage des ampoules.
Vous trouverez aussi dans ce rapport un article détaillé sur le sujet.
Avec ce bouquet varié d'informations, nous aimerions vous faire prendre part,
où que vous soyez dans le monde à ce qui se passe ici à Arlesheim à l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer. D'autres tâches importantes nous attendent ; des études cliniques sur différentes indications doivent
être terminées et nous avons besoin de votre aide, sous forme de pensées positives ou d'une donation à notre association à but non lucratif pour la poursuite de nos recherches. C'est urgent.
Je vous remercie d'avance pour votre soutien bienveillant.
Avec le soutien de conseillers juridiques externes, nous avons élaboré ensemble le contrat de remise qui a été signé le 12 décembre 2013 dans la maison Baldur de l'Association pour la recherche sur le cancer. Le 1er avril 2014
est le premier jour officiel de travail en commun dans la Clinique Arlesheim
SA. Les patientes et les patients seront désormais pris en charge par une équipe
thérapeutique disposant d'une grande expérience sous les toits des maisons
Lukas et Wegman.
J'aimerais encore à cette place remercier toutes nos collaboratrices et tous nos
collaborateurs. Merci à ceux qui poursuivent à l'avenir dans la Clinique Arlesheim, merci à ceux qui ont travaillé durant des années à la Lukas Klinik et qui
ont aidé à la façonner mais qui n'ont pu trouver une place dans la nouvelle
structure mais dans un autre emploi. Et merci à toutes les collaboratrices et
collaborateurs de la Hiscia et de la maison Widar, qui soutiennent avec nous
les nouveaux défis pour produire à l'avenir le médicament Iscador.
La boucle est ainsi bouclée. Le modèle de la Lukas Klinik, en tant que clinique-école et de recherche continue de vivre. Après plus de 50 ans de développement indépendant, le chemin se poursuit en commun sur la voie de la
médecine anthroposophique élargie. Vous en lirez plus sur le sujet dans l'article de Bernd Himstedt-Kämpfer.
Cordialement
Iwer Helwig
Membre du comité de l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer
L'année 2013 a aussi été marquée par la résiliation du contrat de coopération
avec l'entreprise Weleda. Les négociations qui ont suivi ont été difficiles et ont
démontré qu'une coopération future avec l'Association n'était plus possible.
Cette collaboration qui a duré plusieurs décennies se terminera le 31 janvier
2015. Ce fait met notre association face à d'intéressants nouveaux défis. Le
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5
Appel à vos dons
De profonds changements à la Lukas Klinik
D
2013 – L’année des jubilés
epuis des années, nous vous informons dans ce rapport annuel sur le large
éventail des recherches qui sont faites par notre association. Un spectre
qui va de la recherche de base sur la botanique du gui jusqu'aux études cliniques randomisées contrôlées. Comment le changement du climat va-t-il influencer la croissance du gui et dans quelle mesure la récolte en sera-t-elle
affectée? Nos recherches tentent de répondre à ces questions tout comme à
prouver l'avantage signifiant du traitement à l'Iscador pour améliorer et rallonger la durée de la vie pour les patients. Un autre domaine important à l'avenir
sera de prouver scientifiquement l'utilité de la combinaison entre la chimiothérapie et la thérapie au gui. Malgré les études qui démontrent explicitement
les effets du gui, les milieux spécialisés attendent de nous une étude prospective randomisée.
A côté du travail qu'il exige, cet engagement dans la recherche pour la thérapie au gui représente une énorme charge financière, surtout depuis la prise
en charge de l'entière responsabilité pour l'Iscador. Nous aimerions à cette
occasion vous demander à nouveau un soutien pour les efforts que nous faisons pour l'approfondissement et la diffusion de la thérapie au gui anthroposophique.
Nous vous appelons à faire un don pour la recherche clinique avec l'Iscador
et nous vous remercions d'avance pour votre généreux soutien financier. Tous
les dons qui arrivent suite à cet appel par le biais du bulletin de versement cijoint seront directement investis dans la recherche.
Avec mes cordiaux remerciements
Iwer Helwig
Membre du comité de l'Association pour la recherche et la thérapeutique cancer
L
'année 2013 a apporté un lot de trois
jubilés et anniversaires ronds: les 50
ans de l'ouverture de la Lukas Klinik, les
100 ans de Rita Leroi et les 25 ans de sa
mort. La Lukas Klinik en a profité pour se
pencher sur les impulsions qui ont amené
à la création de la Lukas Klinik et rendre
hommage à Rita Leroi.
Le point de départ de la Lukas Klinik est
né de la volonté d'établir un département
indépendant à l'Institut clinique thérapeutique d'Arlesheim (plus tard clinique Ita
Wegman) pour la thérapie au gui contre
le cancer développée par Ita Wegman.
Alexandre Leroi, inspiré par Rudolf Steiner et qui avait collaboré avec Ita Wegman, a rencontré une forte résistance avec cette idée au sein de l'Institut. Cela
a conduit à de fortes altercations entre les personnes impliquées. La mise en
place d'un tel service n'était donc pas possible dans le cadre de l'Institut clinique thérapeutique. Avec une énergie à toute épreuve, Rita et Alexandre Leroi
ont rassemblé l'argent nécessaire pour acquérir un terrain afin d'y construire
leur propre clinique. Le but était d'établir une clinique-école pour la thérapie au gui et l'oncologie anthroposophique dans laquelle les patients puissent
être soignés, la thérapie contre le cancer se perfectionner et de là, être diffusée dans le monde.
Déjà dans les premières années de préparation, Rita Leroi se profilait aux côtés de son mari comme alliée pour la thérapie contre le cancer. Grâce à elle,
de nombreuses femmes souffrant d'un cancer et soignées à la clinique gynécologique de Bâle ont pu bénéficier d'une thérapie additionnelle à l'Iscador
entre 1955 et 1966. Elle y faisait des visites régulières et concrétisait ainsi sa
conviction que les méthodes de la médecine conventionnelle et celles qui tenaient compte de la conception anthroposophique de l'être humain étaient
complémentaires.
Rita Leroi renonça à son cabinet bâlois pour reprendre en septembre 1963 la
direction de la Lukas Klinik. Dans son discours d'inauguration qui portait le
titre «Luc, le médecin», elle fit un lien entre la spiritualité et le travail à la clinique. Elle y défendais une médecine chrétienne qui se concentre entièrement
sur les besoins du patient et un constant perfectionnement de l'approche thérapeutique.
6
7
Lors des 25 ans de sa mort, le 8 septembre 2013, nous avons invité des personnes qui avaient connu professionnellement Rita Leroi pour témoigner. Il en
est ressorti le portrait d'une femme médecin qui s'est engagée avec toute sa
force pour le bien des patientes et des patients, tout en œuvrant sans relâche
pour mieux connaître la maladie du cancer et ses médicaments.
Elle s'engagea d'autre part aussi dans l'enseignement pour les jeunes médecins.
Des étudiants et des médecins du monde entier se sont formés à la médecine
anthroposophique et la thérapie au gui dans le cadre des séminaires de la Lukas Klinik. Les récits de certains collègues témoignent à quel point cette expérience et la collaboration avec Rita Leroi les a marqué durant toute leur vie
professionnelle. L'actuel programme de formation international IPMT (International Postgraduate Medical Training) de la division médicale remonte aux
séminaires de la Lukas Klinik.
La troisième activité de Rita Leroi a été son engagement dans le développement de la thérapie au gui. Après la mort de son mari Alexandre Leroi, elle a
repris en parallèle avec la clinique, la direction de la Hiscia en tant que responsable de la recherche et du développement de l'Iscador. Cette synergie
entre son travail à la clinique, l'enseignement et la recherche ont permis l'établissement d'une clinique d'oncologie moderne avec à sa tête une directrice
fort respectée.
Son souhait profond de faire connaître l'Iscador à travers le monde a conduit
Rita Leroi en Amérique, en Nouvelle-Zélande, au Japon, en Inde et en Afrique
du Sud pour ne nommer que quelques-uns de ses voyages. Elle avait cette capacité de convaincre les médecins non-anthroposophes en Suisse et à l'étranger de la thérapie à l'Iscador mais aussi de mettre le médicament à portée de
malades du cancer qui n'avaient pas la possibilité de trouver un médecin anthroposophe.
Le 11 septembre 2013, Silke Helwig a présenté au public son livre sur Rita Leroi «Es geht um mein Leben» (Il s'agit de ma vie) à l'occasion du centenaire
de notre pionnière. Ce livre illustré, des documents trouvés dans notre bibliothèque et des témoignages d'anciens employés évoquent une riche facette de
notre histoire. En le lisant, j'ai retenu trois approches qu'elle nous a transmises:
l'attention chaleureuse aux patients et la transmission de cette chaleur dans
la relation avec les employés ; la recherche constante d'améliorer nos compétences professionnelles; un positionnement confiant et déterminé dans le milieu médical avec nos convictions.
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De nouvelles chances pour l'oncologie
Depuis le 1er avril 2014, la Lukas Klinik est intégrée en tant que service spécialisé
d'oncologie dans la «Clinique Arlesheim SA». Un nouveau chapitre qui amène de
grands changements: la Lukas Klinik n'existe plus en tant que prestataire de soins
indépendant mais devient un service spécialisé dans une clinique de médecine
interne et générale, de soins psychosomatiques et psychiatriques et d'oncologie.
Les patients de l'oncologie peuvent ainsi bénéficier de contrôles cardiologiques
et pneumologiques dans le même établissement. Les maux psychiques qui découlent de la maladie du cancer peuvent aussi être traités en collaboration avec
nos collègues des soins psychosomatiques. Un tomographe est disponible dans
la maison et des diagnostics radiologiques et scanographiques peuvent aussi être
faits sur place. Le service d'urgence est ouvert 365 jours par an et permet aux patients de s'adresser pour tous les problèmes à la Clinique Arlesheim 24h sur 24h.
Mais le service d'oncologie a aussi grandi: nous travaillons désormais dans quatre
domaines. Le service d'oncologie de la Maison Wegman est à disposition pour des
patients qui ont besoin de soins 24h sur 24h. La Maison Lukas fonctionne comme
une grande clinique de jour qui propose plus de 10'000 consultations ambulatoires par année. Dans l'ancienne Markthalle (halle de marché) de Bâle, se trouve
aussi un service ambulatoire Ita Wegman où deux collègues proposent des soins
oncologiques, tout près de la gare et de l'hôpital universitaire.
Ainsi entourée, l'oncologie anthroposophique a toutes les chances de poursuivre
son développement. Notre équipe comprend des médecins qui ont une longue
expérience avec la thérapie au gui et qui peuvent prescrire différentes préparations au gui qu'ils connaissent bien. Selon le patient et le stade de sa maladie,
nous prescrivons le gui sous la forme sous-cutanée bien connue dans une dilution homéopathique ou en thérapie à haute dose. De plus, nous avons élargi nos
compétences dans la chimiothérapie en engageant du personnel de soins expérimenté dans le suivi oncologique et palliatif. Et nous travaillons avec le grand trésor de thérapeutes gagnés avec cette grande clinique élargie : physiothérapeutes,
eurythmistes, art-thérapeutes, musicothérapeutes, logopédistes, psycho-oncologue
et biographes. Ainsi nous pouvons désormais offrir aux patients dans notre grande
maison des soins interdisciplinaires dans de multiples branches.
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Passage de témoin à la Lukas Klinik
La chaleur va rester au centre de notre travail: la chaleur que le gui peut procurer
au patient et le processus de chaleur qui peut être engendré par les médicaments.
La chaleur apportée par les gestes des soignants et par leurs traitements et celle
apportée par les processus thérapeutiques ainsi que par l'alimentation sous une
autre forme mais toujours avec le même but: lutter contre le cancer avec l'arme
de la chaleur. La chaleur doit aussi se manifester dans les rencontres humaines
entre les thérapeutes, les patients et les proches, dans la façon d'être ensemble.
De même que le travail à l'interne, les mandats des deux entités se complètent
bien dans la nouvelle Clinique Arlesheim. Nous pouvons désormais offrir aux personnes malades du cancer aussi bien une perspective à long terme qu'un traitement continu. Nous pouvons soutenir les personnes selon leurs besoins : dès le
moment du diagnostic, durant la phase aiguë, durant les thérapies intensives et
lourdes, pour la convalescence et la réadaptation, pour un suivi médical et aussi
si besoin dans des situations palliatives.
Grâce à notre propre département de recherche dans la clinique, nous pouvons
faire revivre le mandat initial de la Lukas Klinik, soit de développer l'oncologie anthroposophique. Des coopérations avec d'autres institutions oncologiques et avec
l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer vont être établies.
La clinique élargie va nous permettre à plus long terme d'offrir une formation variée à des médecins-assistants et d'enthousiasmer ainsi des collègues dès le début
de leur carrière pour la médecine anthroposophique.
Au final, il est plus aisé pour nous de nous approcher de partenaires potentiels externes dans le milieu de la santé avec le message clair d'un prestataire unique de
médecine anthroposophique dans la région.
Je vois ainsi de nouvelles chances de concrétiser les buts premiers de la Lukas Klinik, soit l'enseignement, les soins aux patients et la recherche dans cette nouvelle
grande maison ouverte et reliée au monde qu'est la Clinique Arlesheim.
Bernd Himstedt-Kämpfer
jusqu'au 31.3.2014 Médecin-chef à la Lukas Klinik
depuis 1.4.2014 Directeur du service d'oncologie à la Clinique Arlesheim
L
e 14 juin 2013 a été un moment particulier à la Lukas Klinik: après cinq ans
au poste de médecin-chef, Michael Lorenz
passait le témoin lors d'une petite fête à
Bernd Himstedt. Michael Lorenz est entré
en 1976 comme jeune médecin à la Lukas Klinik et il s'est engagé corps et âme
dans le traitement des personnes malades
du cancer. En 2006, il a été appelé dans le
comité de l'Association pour la recherche
sur le cancer et lorsqu'en 2008, il a été prié
de reprendre la responsabilité de clinique
en tant que médecin-chef, il s'est mis à la
tâche avec beaucoup de compétences et
d'engagement dans une période difficile.
A côté de ses compétences dans les thérapies à l'Iscador, sa modestie et son humour ont été précieux pour préparer la Lukas Klinik a entrer dans une nouvelle ère. Ce passage de témoin s'est
fait dans une ambiance «organique et harmonieuse» comme l'a
relevé Silke Helwig dans le discour qu'elle a tenu en tant que
consoeur médecin. Elle a aussi souhaité cordialement la bienvenue à Bernd Himstedt qui dirige la clinique depuis début 2013.
Michael Lorenz a témoigné lui-même de ces années où il avait la responsabilité de la clinique.
Il a témoigné ouvertement devant les personnes
présentes à cette fête, sa gratitude d'avoir trouvé
après de longues recherches un successeur en
la personnne de Bernd Himstedt qui est venu
au moment idéal, comme un cadeau du destin. Bernd Himstedt a fait un résumé de son parcours professionnel qui l'a amené jusqu'à Arlesheim début 2013. Il a aussi donné aux employés
comme aux hôtes de ce passage de témoins festif,
l'impression que la nouvelle direction de la Lukas Klinik était prête pour affronter les nouveaux
défis et devoirs du temps avec énergie et la plus
grande attention.
Pedro Moesch / Hartmut Ramm
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11
La Lukas Klinik – un cadeau!
D
epuis fin 2011, je souhaitais écrire un témoignage sur
mes séjours de deux fois trois semaines, à la Lukas Klinik. Celui de
Mme Paulitsch, paru dans le bulletin «hiver 2012» de l’APMA (Association de Patients de la Médecine
Anthroposophique à Paris), m’a
rappelé que je devais me mettre
à sa rédaction.
En 2008, on découvre que je
suis atteinte de la maladie de
Waldenström, une affection du
sang qui entraîne son épaississement. A ce jour elle est classée maladie orpheline. Donc on
m’envoie en cancérologie, où on
me propose une chimio. Peu convaincue, je cours de médecins en spécialistes,
j’écume les praticiens de ma région, réputés pour leurs approches alternatives…
Mais toujours la même rengaine: «Faites une chimio!». Le temps passe, c’est de
pire en pire, je suis de plus en plus malade: en fait personne ne sait me proposer un traitement.
Epuisée, désespérée, la maladie atteignant des sommets, je m’écroule physiquement au printemps 2010. Le pronostic vital n’est pas très bon. J’accepte à contrecoeur une chimio orale. Mais le résultat n’est guère probant, et mes globules
rouges descendent au point qu’on veut me faire une transfusion d’urgence. Je refuse. Plutôt mourir de mon fait, si c’est mon heure, que par des traitements que je
ne cautionne pas, et qui plus est, sont contraires à l’amélioration de ma maladie.
A ce moment-là je reçois une aide inespérée de quelqu’un qui me portera littéralement physiquement et qui m’évitera la mort, mais qui ne peut me guérir.
Tout de même, cela me permet de chercher encore des solutions.
Au moment de Noël 2010, ma mère, faisant du tri, ouvre machinalement une
ancienne revue de l’APMA et tombe sur une page qui parle de la Lukas Klinik.
Elle se précipite pour me dire: «Tu peux peut-être y aller, tu pourrais guérir …».
Mais voilà, comment y aller, où se renseigner, etc.? Pas facile quand on est mal
en point de se prendre en charge! Comme je ne sais que faire – la Suisse, c’est
loin – je tente encore un ou deux traitements alternatifs en France.
Je dois préciser que je connaissais le traitement au Viscum Album (Iscador). Je
l’avais demandé à plusieurs reprises à des médecins susceptibles de le prescrire,
mais non, «on ne peut pas en France, faites une chimio».
12
Alors en Mars 2011, je commence à chercher des infos. Eh oui, on peut aller
se faire soigner en Suisse. Et oui, c’est pris en charge par la CPAM (Caisse primaire de maladie assurance). Alors de démarches en angoisses, d’espoir en moments de rage, je finis par obtenir fin juin mon E112, le papier qui permettait à
l’époque de faire prendre en charge par la Sécu l’hospitalisation à l’étranger et
les frais de transport pour y aller.
Ce discours est un peu long, mais il explique la situation qui est celle de beaucoup d'entre nous.
Déjà le contact, ou plutôt les contacts, avec la clinique, par téléphone ou par
mail, m’avaient remontés le moral. Gentillesse, disponibilité, patience… je
n’étais pas habituée à cela dans les structures françaises. La documentation,
envoyée pour les médecins qui seraient intéressés, les infos pour mon séjour,
c’était une bouffée d’oxygène, c’était HUMAIN. J’avais la sensation d’avoir enfin à faire avec des gens capables de penser, capables d’avoir des sentiments,
des gens normaux, en somme.
Donc, munie de tous les documents nécessaires, je pars vers Arlesheim, à la fois
pleine d’espoir, émue, et un peu stressée.
L’accueil à la Lukas Klinik, poli, délicat, respectueux du patient, plein d’attention, mérite en lui-même qu’on en parle. Loin de l’ambiance glauque et morbide
des services de cancérologie «de chez nous», je découvre des locaux soignés,
un décor harmonieux, des personnels affables, une jolie chambre, un bouquet
de fleur qui m’attend… Je sens monter les larmes aux yeux. Alors c’était vrai!
Oui, un lieu où on peut se sentir bien quand on va mal, ça existe.
Les repas, dans un magnifique décor, délicieux, vous permettent de découvrir
une cuisine originale et variée. Terrible pour moi qui ne sais pas résister! J’ai pris
des kilos, mais bon …
Avec étonnement et ravissement, j’ai rencontré l’équipe soignante: Sourire, disponibilité, écoute. Incroyable, je n’avais pas vécu cela depuis … quand, déjà?
Un médecin qui prend le temps, chaque matin, de parler, de faire le point. Une
équipe, qui réfléchit à ce qui sera le mieux pour vous, du personnel infirmier,
d’une douceur et d’une patience inimaginable. Du personnel de salle, toujours
là si besoin. Des thérapeutes compétents, agréables, des activités qui redonnent
le goût de vivre …
Alors au bout de deux semaines, j’ai craqué! Je ne pouvais pas revenir chez moi,
retrouver la lutte pour trouver un médecin, un traitement, une thérapie etc. Etre
encore seule, avec mes souffrances – physiques et morales – devoir me débrouiller alors que j’étais vidée de mon énergie, c’était insupportable. Je venais de
vivre une période vraiment heureuse, porteuse d’espoir, il n’y avait plus qu’une
semaine. En France on m’aurait dit: «Allez, Madame, ne geignez pas, y a pire
que vous. Et nous, on n’a pas que ça à faire». Là, on m’a pris dans les bras, on
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m’a consolé, on m’a proposé de rester une 4ième semaine aux frais de la fondation. Devant mon désarroi, on m’a soutenue moralement (finalement je n’ai
pas eu besoin de rester plus que les 3 semaines prévues).
En novembre 2011, je suis retournée, avec joie. Retrouver ce lieu, les personnes qui y travaillent, savoir qu’on m’aidera à améliorer encore ma santé,
avoir confiance, pouvoir se reposer moralement: un cadeau unique.
Grâce à ces séjours, j’ai retrouvé ma gaité, j’ai repris confiance en moi, ma santé
s’est franchement améliorée, j’ai recommencé à faire des projets, et à les réaliser. Je ne suis pas encore guérie. Peut-être retournerai-je, je ne sais pas. Quoi
qu’il en soit, je souhaite à tous ceux qui le peuvent d’y passer quelques temps.
Le ressourcement sera bénéfique, car il y a la Lukas Klinik, mais aussi l’environnement, qui contribuent à la remise en forme.
La «tendresse de la clinique rose»
Novembre 2013: Je retourne à la Lukas Klinik. Avec joie, et beaucoup d’attentes.
Mais, contrairement aux deux fois précédentes, je ne pourrai rester que 3 semaines! Un peu déçue tout de même, je me dis que je vais profiter au maximum de mes 7 jours helvètes. Avec émotion, je dirais même affection, je retrouve la clinique, ses rythmes, et surtout les personnes qui y travaillent.
Je ressens un sentiment de sécurité, de confiance, de chaleur. Moi qui suis venue deux ans et demi plus tôt, avec un grand froid intérieur, un sentiment d’angoisse et de solitude … j’ai l’impression de sourire avec le corps.
Je n’ai pas beaucoup évoqué les activités thérapeutiques : eurythmie, art-thérapie, art de la parole, travail sur sa biographie, massages etc.sont des atouts certains pour notre mieux-être. C’est ce qui manque en médecine dite conventionnelle: on morcelle le patient, on lui injecte des produits que personne ne connaît
vraiment, et … qu’il se débrouille. Il va mal? Ça passera (ou il passera!).
Du coup, à mon retour (je devrais dire «à mes retours») pour mon entourage le
constat était éloquent: «Elle est vivante!» «Elle va mieux!» «Alors ça marche!»
«Comment avez-vous fait?» «Moi aussi je voudrais car je me sens tellement mal ici
… ah bon alors, ce ne sont pas des charlatans!» De fil en aiguille je me suis retrouvée en train de transmettre des informations, aider des candidats au départ, etc …
Certains membres du corps médical ont apprécié l’amélioration de mon état en
toute bonne foi. D’autres ont grincé des dents, dépités de voir que la Lukas Klinik avait réussi là où ils avaient échoué …
C’était mon témoignage, et mon remerciement, à l’équipe de la Lukas Klinik,
mais aussi à l’APMA.
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D'abord survivre puis trouver son chemin de vie
J’ai même envie de rire par moment, car je suis retournée une fois à l’hôpital en France, «pour voir». L’ambiance glauque, la mauvaise lumière, les regards tristes, la rapidité et presque l’anonymat des consultations, m’avaient
à nouveau épouvantée. Pas de relation vraiment humaine. Comment être en
confiance dans cet environnement? Comment espérer guérir?
Mais là, à la Lukas Klinik, à nouveau, je retrouve cette qualité d’écoute des
soignants, ce dialogue, ce respect de la personne: la «tendresse de la clinique
rose».
Cette fois-ci, ce n’est pas une amélioration physique que je constate. C’est une
libération psychologique. Un travail étonnant s’est fait en douceur, presque à
mon insu. Je suis contente. J’ai envie de sautiller comme une petite fille (non,
je ne le fais pas … à 60 ans, une forte dame qui sautille dans la rue … ça fait
désordre).
Après avoir échangé avec des personnes ayant eu l’opportunité d’être accueillies à la clinique, je me suis rendue compte que la qualité du soin, et la relation avec les soignants, n’étaient pas perçus de la même manière par tout le
monde. Nous avons la chance d’être pris en compte, écoutés, respectés. Alors
il faut aussi «donner du grain à moudre» aux thérapeutes, participer, dire les
choses, exister, en un mot. Les thérapies demandent un investissement personnel si l’on veut obtenir quelque résultat. Ne pas tout attendre des autres et de
l’extérieur. Il s’agit de donner du sens à ce qui nous est proposé, avec l’aide
des médecins et autres intervenants, et avec l’aide de ce qui nous donne Vie.
Raymonde Delon-Asnard
Q
uand j'y repense, la Lukas Klinik représente pour moi un refuge, le port
où j'ai pu retrouver mon équilibre psychique et corporel après la maladie du cancer. Neuf mois auparavant, on détectait chez moi un cancer du
sein. Un diagnostic qui m'accablait en tant que femme de 42 ans professionnellement active avec trois enfants de 14, 12 et 2 ans et demi. Mon mari était
en train de se réorienter professionnellement dans une autre ville et ne rentrait que le week-end. C'est à ce moment-là que j'ai palpé mes seins et que j'y
ai senti une petite boule. Au même moment mon papa mourrait d'un cancer
foudroyant après trois mois de soins à la maison par ma mère et moi. Son enterrement a eu lieu une semaine avant que j'aie mon rendez-vous chez la gynécologue. Lors du choix de la pierre tombale, avec ma mère, il m'est venu à
l'esprit que je pouvais aussi mourir bientôt.
Ensuite tout est allé très vite. Quelques jours après la mammographie décisive,
j'avais une consultation à l'hôpital, rapidement suivie par l'opération de la tumeur. Comme un ganglion était cancéreux, il a été vite clair que je devais subir une chimiothérapie, suivie d'une radiothérapie et d'une hormonothérapie.
J'étais, tout comme ma famille et mes amis, sous le choc. Est-ce que j'allais
mourir du cancer, comme mon père après trois mois de maladie? Je me suis
efforcée de fonctionner à nouveau le plus rapidement possible, de ne pas trop
accabler les miens et de prendre sur moi mes peurs, mon deuil de tous ce que
je perdais suite à la maladie. Mon plus grand souci c'était les enfants. Combien de temps allais-je encore être là pour eux? Seront-ils traumatisés par ma
maladie? Le fait que ma vie pouvait s'arrêter a longtemps jeté une ombre sur
toutes les autres urgences et souffrances. J'avais le sentiment de me déplacer
constamment au bord du gouffre. Ce qui m'aidait le plus à ce moment-là, était
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le soutien de ma famille et de mes amis, mais aussi l'autorisation intérieure
de prendre du temps pour moi, pour me redresser, entrer en contact avec mes
sentiments, pour visualiser et réfléchir à ce qui était le plus important dans
ma vie. L'accompagnement par un médecin anthroposophe qui m'a prescrit
divers médicaments naturels, m'a aussi donné le sentiment de faire tout mon
possible pour guérir.
Sur le conseil d'une collègue également atteinte d'un cancer du sein, je me
suis décidée assez vite après les thérapies planifiées de la médecine allopathique de m'annoncer pour un séjour à la Lukas Klinik à Arlesheim pour commencer une thérapie de soutien au gui.
Mes premiers jours à la Lukas Klinik m'ont rappelée, à cause notamment de
la prise quatre fois par jour de la température, les atmosphères du roman «La
montagne magique» de Thomas Mann – ceci en excluant ses aspects décadents.
Je veux dire par là que dans la clinique, je sentais qu'on s'occupait vraiment
de mon bien-être en tant qu'être complet, avec mes besoins corporels, psychiques et spirituels. L'accent mis sur l'alternance entre le calme et le rythme,
avec des thérapies comme le massage rythmique et les compresses sur le foie
pendant la pause de midi, la cuisine végétarienne soigneusement préparée,
l'eurythmie curative, tout comme l'accompagnement par la doctoresse Helwig,
le travail biographique avec Madame Charton et le modelage avec Madame
Heiligtag. La cordialité et l'attention de tous les employés, des soins infirmiers
à ceux des thérapies en passant par les médecins ont été extrêmement bienfaisants pour moi. Le soir, des exposés nous ont donné de l'élan pour la suite et
les petits concerts nous ont apporté de la joie et de la détente. Mais aussi les
promenades à travers Arlesheim, le repos dans le beau parc de la clinique, la
vue depuis ma chambre sur les grands vieux arbres du jardin m'ont permis de
me sentir à l'aise et de me détendre complètement.
Ce que j'attendais le plus de mon séjour à la clinique était de sortir du profond sentiment d'épuisement que je ressentais depuis des années, de retrouver ma vitalité, de soigner différents maux et de retrouver la confiance et la
perception de mon corps que j'avais perdues. Au-delà de cela, je voulais calmer l'angoisse de ma perte de féminité due au cancer, assimiler et accepter la
maladie et trouver l'accès à des parties refoulées de moi. J'espérais renforcer
mon système immunitaire avec la thérapie au gui, de façon à endiguer à long
terme le déploiement éventuel d'autres cellules cancéreuses.
Durant les dialogues avec Madame Helwig et Madame Charton, il m'est apparu à quel point j'avais vécu sans reprendre mon souffle depuis la fin de ma
scolarité et comment je m'étais fixée sur une priorité d'autonomie. Durant les
traitements somatiques, je m'étais concentrée pour tenir bon afin d'être présente le plus longtemps possible pour mes enfants. Alors qu'en réalité, je me
sentais dépendante plus que jamais de l'aide d'autrui. Cela a été d'autant plus
important pour moi de sentir à quel point on prenait soin de moi à la clinique,
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avec une gentillesse qui m'a permis de me relâcher complètement. Cela s'est
exprimé en particulier lors des massages rythmiques: j'ai été très touchée que
la jeune thérapeute enveloppe les parties de mon corps qu'elle n'était pas
en train de masser avec des linges chauds afin que je n'aies pas froid. Cela a
contribué à ce que je me sente à nouveau bien dans mon corps.
Dans les thérapies créatives et les entretiens psycho-thérapeutiques, la question centrale a été de savoir si je voulais utiliser mon séjour ici pour travailler
à ma guérison ou mettre en place de nouvelles structures pragmatiques, que
je pourrais utiliser comme «béquilles» pour surmonter mon quotidien avec
les enfants et au niveau professionnel. A part cela, je n'avais pas encore eu le
temps de faire le deuil de mon père. Et où devais-je placer dans mon for intérieur, cette envie de vivre d'une part et de l'autre part cette envie de mourir
qui m'effleurait parfois? Il s'agissait d'un côté de prendre congé et de l'autre
de me réorienter.
Je le lis dans tes mots
dans l'histoire des gestes
avec lesquelles tes mains s'arrondissaient
autour du devenir, circonscrites, chaudes et sages
Tu exprimais la vie avec force
et la mort avec douceur
et tu répétais sans cesse: Être
Rainer Maria Rilke
Les thérapies les plus diverses dont j'ai bénéficié se sont complétées pour me
soutenir. Le modelage avec la terre m'a procuré beaucoup de plaisir. J'y ai
ressenti le touché en touchant - en lien avec le vécu précoce de l'enfant qui
touche le monde en se touchant lui-même -, les frontières entre le dedans et
le dehors, entre le soi et l'autre, cela tout en sondant ma propre créativité. En
me laissant guider par mes mains, j'ai ressenti à quel point j'avais besoin d'être
protégée et encadrée. J'ai fabriqué un grand bol dans lequel gisait un être nu.
Avec le temps, j'ai appris à «converser» avec la terre et à découvrir comment
mes idées et mes impulsions pouvaient s'exprimer dans un processus créatif
avec le modelage d'animaux puissants comme des ours et des taureaux.
Dans le travail biographique avec Madame Charton, le fait de pouvoir mettre
sur papier ma biographie intérieure et extérieure m'a ouvert de nouveaux horizons sur ma vie passée. J'avais beaucoup plus de souvenirs, et des souvenirs
beaucoup plus différenciés que je pensais. J'ai aussi pu me plonger dans le
monde des sentiments de la petite fille que j'avais été. J'ai été choquée de voir
que, très tôt, je m'étais déjà résignée mais j'ai découvert aussi des ressources
et des forces intérieures qui m'ont aidée à m'en sortir.
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Bitte
Wir werden eingetaucht
und mit den Wassern der Sintflut gewaschen,
wir werden durchnässt
bis auf die Herzhaut.
Der Wunsch nach der Landschaft
diesseits der Tränengrenze
taugt nicht,
der Wunsch, den Blütenfrühling zu halten,
der Wunsch, verschont zu bleiben,
taugt nicht.
Es taugt die Bitte,
dass bei Sonnenaufgang die Taube
den Zweig vom Ölbaum bringe.
Dass die Frucht so bunt wie die Blüte sei,
dass noch die Blätter der Rose am Boden
eine leuchtende Krone bilden.
L'adieu à l'espace protégé de la clinique a été difficile pour moi. Ainsi j'ai
trouvé utile et encourageant d'avoir la possibilité d'avoir des rendez-vous de
médecins ambulatoires et de pouvoir retourner à la Lukas Klinik pour poursuivre la thérapie à l'Iscador, avec un suivi compétent. Les entretiens avec
Madame Helwig m'ont toujours donnés des impulsions essentielles pour me
confronter de façon approfondie avec la maladie et pour redessiner ma vie.
En m'injectant moi-même l'Iscador à un rythme défini par Madame Helwig,
j'avais le sentiment de renforcer mon organisme. Ainsi avec les années, je pouvais me remettre des thérapies lourdes du début de ma maladie – en particulier la chimio- et la radiothérapie – et mon espoir de retrouver la santé à long
terme grandissait.
Entre-temps la distance est assez grande, pour que je puisse ordonner mon cancer du sein, il y a de cela quatorze ans, comme un chapitre de mon histoire,
un point sur ma ligne de vie, tout comme les naissances de nos enfants sont
des points de repères importants. Je peux aussi faire la paix avec cette césure:
aujourd'hui je vais bien.
Das ist der Sinn von allem,
was einst war,
dass es nicht bleibt,
mit seiner ganzen Schwere,
dass es zu unserm Wesen
wiederkehre, in uns verwoben,
tief und wunderbar.
Vergangenheiten sind
Dir eingepflanzt,
um sich aus dir,
wie Gärten zu erheben.
Und dass wir aus der Flut,
dass wir aus der Löwengrube und dem feurigen Ofen
immer versehrter und immer heiler
stets von neuem
zu uns selbst
entlassen werden.
Hilde Domin
A travers les entretiens avec Madame Helwig, j'ai pu me rendre compte que
mon cancer du sein était aussi le début d'une crise existentielle générale,
comme un passage dans une nouvelle phase de vie où les thèmes spirituels
devenaient prioritaires. Il s'agissait de comprendre quelle était l'essence que
je tirais de tout ce que j'avais vécu jusque-là et ce que j'avais gagné comme
expérience avec mon histoire personnelle, avec ma famille et dans mon métier et quelle impulsion personnelle particulière, je voulais donner au monde.
J'espérais que ma maladie soit la pointe de la lame, le carrefour qui pouvait
me servir à recommencer une nouvelle vie. Une vie dans laquelle j'aurais plus
d'espace pour moi-même, afin que mes côtés tendres, qui correspondaient à
l'enfant en moi et que j'avais jusqu'à présent dissimulés, puissent croître et se
déployer et renforcer ce qui me lie à la vie.
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Rainer Maria Rilke
Barbara Hauler
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Le point de vue de l' architecte
Agrandissement de l'Institut Hiscia à Arlesheim
(octobre 2011– avril 2013)
L
'institut Hiscia est composé de plusieurs bâtiments et d'une annexe construite dans les années cinquante. Ils sont disposés en fer à cheval
autour d'une cour qui s'ouvre au sud. Ainsi, ils entourent, mais protègent aussi, un chêne à l'entrée
de l'institut. Cet arbre héberge sur ses branches le
précieux gui du chêne. Ce gui et bien d'autres font
l'objet des recherches scientifiques que poursuit
l'institut Hiscia pour le développement du médicament Iscador.
Le bâtiment qui a fait l'objet d'un agrandissement
se trouve au sud-ouest. Cette partie débordait déjà
un peu par sa forme par rapport aux anciens bâtiments d'en face. A côté d'un toit en pente (local des machines 2) et d'un toit en croupe (microbiologie), la construction centrale était dotée d'un
toit plat. Le tout était encore flanqué d'un garage à
plein pied avec un toit à une pente.
Lorsque l'agrandissement des locaux de production est devenu une nécessité,
il restait encore dans cette aile un petit espace disponible qui aurait pu être
utilisé à condition de le réhausser d'un étage. L'espace à disposition était limité par de nombreuses contraintes.
La production du médicament Iscador est soumise à des règles de production
très strictes, définies en particulier par Swissmedic et les règles GPM (Good
Manufacturing Practices). Uniquement pour le remplissage du médicament
dans des ampoules, il faut un espace climatisé dans lequel l'air est changé (au
20e de son volume) toutes les heures. Le local technique nécessaire pour cette
climatisation est trois fois plus grand que le local de remplissage des ampoules
lui-même! De ce fait, la nouvelle construction pour la production a été planifiée par l'entreprise de Reinach Nimeg SA, spécialisée dans les rénovations et
constructions pharmaceutiques.
Le classement par les autorités de notre entreprise dans la production pharmaceutique a entraîné d'autres exigences comme par exemple l'emplacement
de l'installation d'aération.
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La production du médicament contre le cancer Iscador se fait selon des indications précises de Rudolf Steiner. Il a développé lui-même une machine spéciale pour l'institut Hiscia. Pour produire l'Iscador, le jus d'hiver du gui est
mélangé au jus d'été dans une rotative où tourne un disque en titane de 1m
de diamètre à raison de 10'000 tours à la minute. Par ce processus à grande
vitesse, des forces particulières sont générées dans le jus, qu'on appelle aussi
le «jus vital originel».
Pour des raisons de sécurité, cette rotative aux puissantes forces mécaniques
est installée au sous-sol. Le médicament est ensuite rempli au rez-de-chaussée dans des ampoules, processus qui demande une grande propreté et stérilité. L'air lui-même doit être complètement stérile lors du remplissage. Et c'est
ainsi que le «jus vital originel» entre en contact avec de l'air «mort». Raison
pour laquelle les plans extérieurs du bâtiment ont été fortement influencés et
inspirés par les exigences de la production à l'intérieur.
Le défi de cette transformation pour les planificateurs n'était pas seulement
d'être en règle et de construire un bâtiment propre, mais aussi de développer
une forme extérieure qui exprime ce qui se passe à l'intérieur. Dans l'idéal, une
architecture qui soutient le processus qui se déroule à l'intérieur.
Avec une telle exigence, l'architecte se trouve devant un page blanche. Une
telle forme ne peut pas être réfléchie: elle peut tout au plus être un cadeau
venu du monde spirituel. Dans ses exposés, Rudolf Steiner parle de «voies
vers un nouveau style de construction» (GA 286) et poursuit: «dans une telle
phase, il faut pouvoir oublier un instant tout ce qu'on a appris (…), disposer
tout ce qui agit (…), se concentrer, et observer ce qui se passe (...)». Il compare cet acte créatif avec le chaos qui se produit dans le placenta au moment
de la procréation, un moment où le cosmos peut rayonner de toutes ses forces
sans être dérangé.
«Le vivant se forme à travers le vivant du germe.» (Theosophie GA 9, page 35)
ou encore tiré des «Voies vers un nouveau style de construction»: «Le bâti devient humain».
Pour initier le processus d'une construction, il faut être conscient que le maître
d'oeuvre donne l'impulsion, un principe masculin, et que les architectes
donnent eux une impulsion féminine de procréation. De la relation entre ses
deux partenaires naît une construction, telle la naissance d'un enfant. J'en profite ici en tant qu'architecte de remercier du fond du coeur le maître d'oeuvre
pour la profonde confiance qu'il nous a donné. À aucun moment, elle n'a eu
une mauvaise influence sur la naissance du «bébé».
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Façade de nord-est
Façade du sud
Façade du sud-ouest
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Recherche et développement à l'Institut Hiscia
«Pas moi, mais la construction en moi» ... pourrait-on paraphraser l'apôtre
Paul. Des mots qui sont dans ce cas non seulement bienfaisants mais qui encouragent et soutiennent. Nous avons travaillé en suivant le plus fidèlement
possible cette parabole et voilà ce qui en est issu. Voyez les plans et les photos, ils parlent plus que les mots.
La nouvelle pommade au gui Viscum album, extractum resinosum
Nous avons exploité au mieux l'espace en fondant les deux étages en un seul
avec l'ajout d'un pignon ce qui nous a permis d'y installer toute la technique
dans un espace minimal. Encore mieux: les faîtes des différents toits se sont
formés en une croix avec un petit carré au milieu.
«La substance gluante du gui» – un projet de recherche de l'Institut Hiscia
Avec un peu d'imagination, cette croix fait penser à une éolienne ou à une
rotation. Cela rappelle la rotation qui se produit dans la machine au rez-dechaussée pour la production de l'Iscador mais aussi le changement d'air qui
se fait au premier étage dans le local où sont remplies les ampoules. Et cela
dans une forme symbolique sur les toits qui chapeautent ces processus qui se
déroulent eux à l'intérieur.
On ne peut pas prouver quantitativement que cette forme soit une aide adéquate pour la production du médicament Iscador. Mais dans l'immédiat, nous
nous réjouissons que l'Institut Hiscia puisse grâce à cet agrandissement continuer à produire ce médicament à une plus grande échelle et ainsi soutenir un
plus grand nombre de personnes dans le traitement de leur maladie.
Toni Jeger Architecte
Deux regards se croisent dans le travail qui se fait au centre de recherche Hiscia de l'Association pour la recherche sur le cancer à Arlesheim. Le regard sur
le gui en tant que plante avec les mystères de sa vie naturelle et un regard sur
la personne malade du cancer, au service duquel la plante apporte ses propriétés médicamenteuses. Le processus pharmaceutique et les effets qui se produisent entre la plante et l'homme sont le thème des recherches de l'institut.
Elles sont structurées selon la thématique de la botanique, de la pharmaceutique, de la pharmacologie et de la recherche clinique. Un large spectre qui
permet de répondre à des questions sur une base scientifique et anthroposophique, toujours au service du patient.
La grande expérience avec le gui et la production de l'Iscador pour son utilisation clinique dont dispose l'Association résulte d'une longue tradition inspirée
dès le départ par Rudolf Steiner et Ita Wegman. La collaboration avec Ita Wegman a permis à Rudolf Steiner, le 2 avril 1920, de donner un premier cours de
médecine sur la thérapie au gui à l'issue duquel il a pu donner de nombreuses
indications sur la façon de traiter les patients atteints du cancer. Une des informations capitale était l'utilisation de la substance collante du gui pour la
production du médicament contre le cancer.
La première préparation au gui a été produite à Zurich puis développée dans
le laboratoire de recherche de la clinique anthroposophique de Stuttgart. On
avait compris que la substance collante correspondait à la viscine, traditionnellement isolée de la baie pour en faire de la colle pour attraper les oiseaux.
Par concéquence, dans les années 20, on produisait aussi à Stuttgart des extraits d'éther de gui. L'insolubilité dans l'eau de cet extrait liposoluble empêchait toutefois la production d'une préparation à injecter. Depuis lors, la plupart des préparations à base de gui commercialisées ne contiennent qu'exclusivement la partie hydrosoluble du gui.
La transformation de cette «substance collante» est depuis de nombreuses
années un sujet de recherche de l'Institut Hiscia. Le développement d'une
émulsion parentérale qui peut s'appliquer est sur le long chemin d'un examen
préclinique, avant qu'elle ne puisse être utilisée pour être injectée. Le développement d'une pommade à la viscine a toutefois abouti à une préparation
magistrale qui est utilisée en thérapie. Plus de détails à la suite.
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De la recherche botanique: l'importance de «substance collante» dans la vie du gui
On connaissait peu de choses jusqu'à présent sur la présence et l'importance
de la «substance collante» dans la plante du gui. En 1833, Macaire lui a donné
le nom de «viscine», terme que nous allons garder pour la suite. Cette substance cachée apparaît lors du concassage et de l'extraction de la partie verte
du gui s'attachant aux fibres et aux appareils. Lorsqu'on rassemble ces petits
grumeaux, ils collent encore plus. On comprend pourquoi elle a été utilisée
depuis l'Antiquité et jusqu'au 19e siècle comme colle à oiseaux. Au contact de
l'air, la viscine prend une consistance osseuse et on l'associe de ce fait à une
résine. Lors de son analyse, nous avons d'ailleurs pu prouver qu'elle contenait de la résine (4).
La viscine a une signification particulière dans la baie du gui. C'est en elle que
réside le secret de sa couleur blanche. Une multitude de petites gouttes parfaitement sphériques se tapissent dans la glu des baies et diffusent la lumière
pour lui donner son aspect laiteux et trouble (1).
Un autre secret de la viscine s'est dévoilé
lors d'une analyse microscopique des baies.
Lorsqu'on les déchirent et qu'on les broient,
ces gouttes sont déchirées dans l'écoulement
de la mucosité par des fils gluants et glissants. Elles s'ordonnent ensuite comme des
perles, en rangées, le long de la fibre de cellulose de la mucosité. Elles ressemblent ainsi
aux toiles d'araignées qui sont recouvertes
de gouttes collantes utilisées pour attraper
les proies. Le gui utilise les fils de colle attachés à ses graines pour se tenir à l'écorce de
son arbre hôte (1). Lorsque la graine de gui
est amenée par un oiseau sur une branche,
elle se fixe grâce à sa colle qui ensuite va sécher. Avec la prochaine pluie, la substance
muqueuse qui est constituée principalement
de polysaccharides sera lavée et il ne restera
que la viscine insoluble. Les petites gouttes
de viscine se rassemblent en une fine peau
transparente qui entoure la graine. Cette enveloppe n'est pas seulement une protection
mais elle constitue le lien vital qui relie le
gui à l'écorce de l'arbre. Toutes les espèces
de gui que nous avons étudiées jusqu'à présent dans le monde ou qui sont décrites dans
la littérature possèdent de telles enveloppes
autour de leur graine. Tout le règne du gui
sur terre semble attaché à cette substance
collante. L'être du gui, qui comme un étranger est livré sans défense dans l'adversité de
cette terre, trouve dans ce manteau de résine une protection contre le vent et les intempéries. La viscine démontre ainsi qu'elle
est un constituant central de la force reconstituante du gui.
Goutte de glu sur une toile d'araignée
(à gauche) et à des fils de colle gluante (à droite)
Du laboratoire pharmacologique: résultats
précliniques
La viscine issue du gui peut freiner la croissance de tumeurs cultivées, en déclenchant
une «mort cellulaire programmée» (apoptose). (2,4). Cette découverte a été faite au
début de nos analyses pharmacologiques.
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Graines de gui
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Alors que nous recherchions le principe déclencheur de l’apoptose, nous sommes
tombés sur au moins neuf sortes de triterpènes (4,5,6). Dans la littérature, les triterpènes sont décrits avec des effets intéressants et des plus divers: anti tumoraux,
antiviraux, anti ulcéreux, antalgiques, guérissant les plaies etc. (3). Avec les indications de Rudolf Steiner, ces résultats pharmacologiques nous ont amenés à
transformer la viscine en pommade pour des traitements topiques de carcinomes
de la peau. Les recherches pharmacologiques expérimentales qui ont suivi ont pu
s'appuyer sur des observations de traitements chez des patients (voir ci-dessous).
La guérison accélérée de plaies a été observée sur des patients individuels ainsi
que lors de test expérimentaux de soins de plaies (stimulation du mouvement de
fibroblastes, 9). Des effets immunologiques appréciables ont été découverts dans
les leucocytes in vitro du sang des participants à l'examen: la viscine a activé de
façon significative les cellules T, a stimulé les monocytes et élevé notablement leur
viabilité en comparaison du contrôle des cellules non traitées (indications sur l'induction d'une différenciation en macrophages, 8). Les effets anti tumoraux, immunomodulateurs et guérissants les plaies sont trois domaines étroitement liés qui ont
été touchés par ses résultats. Nous essayons par ces essais de favoriser une meilleure compréhension des effets pharmacologiques de la viscine.
Du laboratoire pharmaceutique: développement de la pommade Viscum album,
extractum resinosum
Les triterpènes que nous avons trouvé en masse dans la viscine du gui ont d'intéressantes propriétés pharmacologiques (voir ci-dessus). Les indications de Rudolf
Steiner sur l'effet anti-tumoral de la viscine prennent une nouvelle actualité avec la
connaissance de ces effets. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'utiliser les triterpènes comme substance principale pour le développement de cette
nouvelle pommade.
D'abord nous avons évalué l'extraction de la substance active liposoluble du gui.
L'isolement mécanique de la viscine a été rejetée par manque de rendement, mais
aussi parce que son extraction avec du chloroforme, un solvant idéal, était toxicologiquement douteuse, tout comme l'extraction des triterpènes avec de la benzine,
moins délicate, mais qui amenait de mauvais rendement. Finalement, nous avons
choisi une méthode qui utilise l'effet dégraissant de l'acide carbonique liquide: l'extraction par CO2. Les conditions ont été tellement favorables qu'un très large éventail
de substances liposolubles typiques de la composition du gui ont été répertoriées.
Cet extrait complet liposoluble du gui est utilisé comme substance active dans une
base de pommade. Nous utilisons une base de crème de Weleda composée d'huile
de sésame, de cire d'abeille, d'un peu de graisse de laine et d'émulgateurs naturels.
Cette pommade est disponible pour l'instant comme préparation magistrale sous le
nom de «Viscum album, lipophiler Extrakt 5% ou 10%, Unguentum» à la pharmacie de la Lukas Klinik. Les premiers pas pour l'obtention d'une autorisation pour la
commercialisation sont en cours.
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De la recherche clinique: observations de l'usage de la pommade Viscum album,
extractum resinosum
Le cancer de la peau avec carcinome basocellulaire (non mélanome) est le plus
courant dans le monde. Le nombre total de cas a augmenté de façon dramatique ces dernières décennies. Cela s'explique par des facteurs environnementaux mais aussi de l'âge croissant de la population. Il existe différentes thérapies pour son traitement qui ont du succès comme l'ablation chirurgicale du
tissu cancéreux, la thérapie photodynamique, le traitement par le froid ou le
déclenchement d'une forte réaction immunologique. Toutes ces méthodes établies ont toutefois leurs limites par exemple lors de récidive de la maladie ou
lors de localisations délicates. Un besoin existe quant à des options de thérapies complémentaires. Raison pour laquelle nous avons testé la nouvelle pommade à la viscine pour l'indication du cancer cutané.
Nous avons fait des observations avec l'utilisation magistrale de la pommade
sur des patients avec carcinome basocellulaire, carcinome spinocellulaire ou
kératose solaire. Tous les patients documentés ont donné leur accord pour la
thérapie de Viscum album, extractum resinosum. Il s’agissait principalement de
patients de la Lukas Klinik. Une efficacité étonnante s'est révélée déjà lors des
premières applications. Nous vous donnons ici les premiers résultats provisoires d'une étude de cas rétrospective autorisée par la commission d'étique.
Un carcinome spinocellulaire opéré, en récidive de Morbus Bowen a pu être
entièrement guéri. Une autre personne avec un carcinome spinocellulaire sur
le visage a fait le traitement de Viscum album, extractum resinosum durant le
temps d'attente jusqu'à l'opération de la lésion; durant ces quelques semaines
la surface à opérer s'est réduite de moitié.
Le cancer de la peau avec la plus grande prévalence est le carcinome basocellulaire. Les retours de plus de dix patients ont démontré que l'application de
Viscum album, extractum resinosum a entraîné des guérisons et des rémissions
partielles pour cette indication. La durée de traitement nécessaire était de 1 à
4,5 mois (7). Enfin, nous avons aussi eu des retours de patients atteints de kératose solaire après une thérapie de Viscum album, extractum resinosum. Elle
est considérée comme une étape qui peut muter en carcinome spinocellulaire. Des guérisons et des améliorations notables ont été notées auprès de la
majorité des patients. La dernière observation du phénomène de la thérapie
de Viscum album, extractum resinosum a été faite lors du traitement, non pas
d'un cancer cutané, mais de métastases de la peau dans un cas de cancer du
sein. Les douleurs locales qui apparaissent souvent lors de cette maladie ont
pu être nettement diminuées voir éliminées. Dans ce cas, la pommade Viscum
album, extractum resinosum a pu contribuer à l'amélioration de la qualité de
vie de la patiente.
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32
33
Il faut faire remarquer que ces premières observations sur le succès de la thérapie de Viscum album, extractum resinosum lors de ces indications ne permettent
pas de tirer des conclusions définitives sur le taux de malades guéries. Mais
elles démontrent pour la première fois l'effet anti-tumoral de cette mystérieuse
substance du gui recommandée par Rudolf Steiner pour la thérapie du cancer.
Konrad Urech
Biologiste resposable de la recherche et du développement
Publications de l'Institut Hiscia sur le thème «La viscine, substance gluante
du gui»
1) Urech K (2002) Polarität von Leim und Schleim in der Mistel. [Polarité de la colle et de la mucosité dans le gui.]
Merkurstab 55 (1): 22–28
2)
6) Scher J, Urech K, Becker H (2006) Triterpene in der Mistel Viscum album L. [Triterpènes dans le gui Viscum album L.] Mistilteinn (7): 16–29
7)
Kunz C, Heiligtag HR, Hintze A, Urech K (2013) Topische Behand
lung des Basalzellkarzinoms mit Viscum album, lipophiler Extrakt 10%, Unguentum – Eine Fallserie-Studie. [Traitement topique du car
cinome basocellulaire avec Viscum album, extrait lipophile 10%, Unguentum – Une étude de séries de cas.] In: Die Mistel in der Tumor
therapie 3 – Aktueller Stand der Forschung und klinische Anwendung (Hrsg.: Scheer R et al) S. 315–322
8)
Weissenstein U, Toffol-Schmidt U, Baumgartner S, Urech K (2013) Die Wirkung eines lipophilen Mistelextraktes auf humane immunkompetente Zellen in vitro. [L'effet d'un extrait lipophile du gui sur l'incompétence immunologique des cellules in vitro.] In: Die Mistel in der Tumortherapie 3 – Aktueller Stand der Forschung und klinische An
wendung (Hrsg: Scheer R et al), S. 125–136
9) Kuonen R, Weissenstein U, Urech K, Kunz M, Hostanska K, Estko M, Heusser P, Baumgartner S (2013) Effects of lipophilic extract of Viscum album L. and oleanolic acid on migratory activity of NIH/3T3
fibroblasts and on HaCat keratinocytes. Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, 7 pp, doi: 10.1155/2013/718105.
Urech K, Hostanska K, Scher J, Giannattasio M, Becker H (2003) Antiproliferative activity of lipoid fractions from Viscum album L. on leukemia cells. Proceedings 3rd International Symposium on Natural Drugs, Naples, 2–4 October 2003: 79–81
3) Urech K (2003) Viscin – Verstecktes pharmakologisches Potential der
Mistel (Viscum album L.). [Le potentiel pharmacologique caché de la viscine (Viscum album L.)] Mistilteinn (4): 16–29
(4) Urech K, Scher J-M, Hostanska K, Becker H. (2005) Apoptosis inducing activity of viscin, a lipophilic extract from Viscum album L. Journal of Pharmacy and Pharmacology 57: 101–109
5)
34
Urech K, Scher J-M, Hostanska K, Becker H (2005) Triterpene der Mistel (Viscum album) in der «leimartigen Substanz» Viscin und ihre antiproliferative Wirkung. [Les triterpènes dans le gui (Viscum album) dans la substance visqueuse de la viscine et ses effets antiprolifératifs.] In: Fortschritte in der Misteltherapie. Aktueller Stand der Forschung und klinische Anwendung. Scheer R, Bauer R, Becker H, Fintelmann V, Kem-
per F, Schilcher H. (Hrsg) Essen: KVC Verlag, S. 133–144
35
A l'époque, les possibilités de développement thérapeutique pour les traitements au gui dans l'art de la médecine
anthroposophique se résumaient aux observations des patients auxquels ces médecins avaient prescrit une thérapie
à l'Iscador. Des médecins qui se rencontraient chaque année au congrès sur le cancer à Arlesheim où ils pouvaient
échanger pour approfondir et optimiser les thérapies.
Ce n'est que lors de la fondation en 1963 de la Lukas Klinik en tant que centre
d'oncologie anthroposophique que des recherches cliniques dignes de ce nom
ont pu être réalisées et suivies. Jusqu'à aujourd'hui, elles ont conduit à un
grand nombres d'études publiées dans des revues spécialisées qui démontrent
de façon impressionnante les effets et l'efficacité de la thérapie à l'Iscador.
Actuellement, le point culminant des ces recherches est la publication dans le
European Journal of Cancer d'une étude clinique avec l'IscadorQu auprès de
patients atteints d'un carcinome aigu du pancréas. Il a été déjà longuement
question de cette étude ces dernières années dans notre Rapport annuel. La durée de vie des patients était en moyenne deux fois plus longue dans le groupe
Iscador que dans le groupe avec un traitement standard. Déjà après 2-3 mois
de thérapie, on pouvait noter un net avantage pour les premiers.
Si l'on compare le succès et les faiblesses actuelles des thérapies conventionnelles du cancer, on est impressionné de voir l'amélioration de la qualité de
vie des patients traités à l'Iscador. Les graphiques de ces résultats n'avaient
pas trouvé le chemin jusqu'à l'impression du dernier Rapport annuel, les voici
dans celui-ci!
Überlebenswahrscheinlichkeit [%]
epuis sa création en 1935, l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer s'est donné
comme but de faire connaître et de diffuser dans le monde
la thérapie au gui pour le traitement des carcinomes selon
les préceptes de Rudolf Steiner et Ita Wegman, ceci afin
d'en faire profiter le plus grand nombre de malades. Dans
les premières années, l'accent a été mis sur l'organisation
de congrès et de conférences pour les intéressés mais surtout pour les médecins d'orientation anthroposophique.
Iscador® Qu
Kontrolle
Monate
Survie générale. Le graphique montre la prolongation étonnante de la durée de vie des
patients Iscador par rapport au groupe de contrôle.
Iscador® Qu
Differenz zum Ausgangswert [%]
D
Kontrolle
1
2
3
4
5
6
7
Visite
Etat de santé général et qualité de vie. Durant l'étude, on constate de nettes améliorations de la qualité de vie dans le groupe Iscador, alors qu'elle se détériore dans le
groupe de contrôle.
Veränderung im Körpergewicht [%]
Quel avenir pour les recherches cliniques?
1
2
3
4
5
6
7
Visite
Poids du corps. Un exemple convaincant de l'amélioration de la condition physique
des patients Iscador est la reprise de poids qui d'ordinaire tend à diminuer chez les patients atteints de carcinomes du pancreas; cela se voit clairement dans l'évolution du
poids du groupe de contrôle.
36
37
La prochaine étape est une étude prospective randomisée en Bulgarie et en
Pologne avec des patients atteints d'un carcinome du pancréas qui suivent des
thérapies standard (par ex. Gemcitabine) et dont la moitié peuvent être traités
en plus avec l'Iscador. La comparaison devrait démontrer qu'un traitement à
l'Iscador qui se fait en combinaison avec une chimiothérapie peut apporter un
prolongement de la durée de vie et une amélioration de sa qualité.
Cette étude va se faire en Bulgarie et en Pologne. Dans ces pays, la thérapie
au gui avec l'Iscador n'est pratiquement pas connue, ce qui permet de trouver
plus facilement des patients pour des études randomisée qu'en Allemagne ou
en Suisse où les thérapies à l'Iscador sont plus connues et demandées.
Parallèlement, l'Association pour la recherche et la thérapie du cancer poursuit
une recherche épidémiologique prospective en Allemagne et en Autriche pour
démontrer les atouts pratiques d'une thérapie à l'Iscador lors de carcinome du
pancréas et du colon. Une analyse pharmaco-économique est aussi en préparation pour démontrer le rapport qualité-prix des préparations au gui dont nous
attendons qu'elle donne une meilleure acceptation de notre produit.
Mais tout cela coûte beaucoup d'argent et contraint l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer à de gros investissements, à côté de
plus petits projets de recherche dans la botanique, la pharmaceutique et le
milieu pré-clinique de l'Iscador. Cela a toujours été possible et le sera à l'avenir grâce aux généreuses donations des amis du notre association ainsi qu'aux
redevances pour la licence de vente des préparations à l'Iscador par l'entreprise Weleda.
A ce propos, notre association se trouve face à des changements cruciaux et
un défi de taille. Le contrat de coopération qui existe depuis des décennies
entre l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer et Weleda
a été résilié au début 2013 et prendra fin en janvier 2015. Dans les négociations entre les deux parties, les attentes de part et d'autre ont démontré trop
de divergences pour permettre une collaboration future.
Si l'on regarde l'histoire de la collaboration entre l'Association pour la recherche et la thérapeutique du cancer et l'entreprise Weleda, on constate que
de toutes nouvelles perspectives ont été engendrées dès 1949, avec la mise en
place puis l'extension de l'Institut Hiscia à Arlesheim par Alexandre Leroi. La
transformation et l'extraction de la plante de gui tout comme la qualité de son
affinage technique pour la préparation de l'Iscador selon le procédé de mélange entre les jus d'été et d'hiver ébauchés par Rudolf Steiner a été la tâche
principale de l'Institut qui a pris aussi la responsabilité pour le développement
pharmaceutique et clinique de l'Iscador.
38
Depuis 1949, les concentrés d'Iscador produit à l'Institut Hiscia – sauf pour
la Suisse – ont été transformés en médicaments et livrés dans le monde entier
dans les pharmacies exclusivement par Weleda. Pour la Suisse, les ampoules
d'Iscador ont été produite à la Hiscia et livrées à Weleda pour l'emballage et
la distribution.
La résiliation de la collaboration avec l'entreprise Weleda signifie que l'Association va reprendre dès 2015 les activités de Weleda, soit principalement la
production et la distribution du médicament. Dans un premier temps, les autorisations de mises sur le marché des préparations au gui et les droits pour la
marque Iscador ont été rachetés par l'Association de la Weleda. Comme l'Institut pour la recherche et la thérapeutique du cancer est d'utilité publique et
en raison des avantages fiscaux qui en découlent, deux sociétés anonymes Iscador SA ont été constituées en Suisse et en Allemagne pour s'occuper des activités opérationnelles de l'Association.
La mise en ampoules de l'Iscador pour les besoins de tout le marché est heureusement déjà assurée depuis la transformation de la Hiscia en 2012. La confection des ampoules pour le produit fini tout comme le stockage et l'expédition
se feront encore jusque dans le courant de 2014 dans la maison Widar à Arlesheim, ce qui nous permettra, nous en sommes convaincus, d'assurer à l'avenir l'approvisionnement en médicaments pour les patients soignés à l'Iscador.
Nous espérons que nous pourrons compter sur tous les amis de l'Association
pour la recherche du cancer dans cette période riche en événements, pleine
de changements et de nouveautés mais aussi de surprises et d'impondérables.
Les bons résultats de la recherche clinique ces dernières années nous motivent
et nous engagent à poursuivre notre chemin selon l'objectif donné par Rudolf
Steiner et Ita Wegman, soit faire connaître la thérapie au gui pour le traitement des carcinomes et en faire profiter un maximum de malades du cancer.
Michael Werner
Direction de l'Institut Hiscia
39
Le congrès sur le cancer 2013 à Arlesheim
La renaissance de l'échange entre médecins sur le
thème de la thérapie anthroposophique du cancer
L
'Institut Hiscia a été fondé il y a 65 ans par le docteur Alexandre Leroi dans
le but d'activer la recherche et le développement de la thérapie au gui contre
le cancer conçue par Rudolf Steiner. Dès le départ, une collaboration intense
s'était établie avec des médecins du mouvement de la médecine anthroposophique à travers le monde. Chaque année, les médecins se retrouvaient en septembre dans la maison des thérapies de la clinique Ita Wegman pour échanger
leurs expériences sur la thérapie au gui et les sciences de l'esprit. Ce congrès
très fréquenté s'est déroulé toutes les années de 1949 à 1987, d'abord sous la direction d'Alexandre Leroi puis après sa mort, par la doctoresse Rita Leroi. Suite
au décès surprenant de cette dernière en 1988, le congrès s'est déroulé encore
cinq fois à Arlesheim. Après quatre décennies de rencontres, l'environnement de
la thérapie anthroposophique du cancer avait bien changé et il a été décidé en
1992 de déléguer le congrès à la section médicale du Goetheanum à Dornach.
Malgré son ouverture à tous les producteurs de préparations au gui et aux thérapeutes, la participation a diminué et la dernière édition du congrès s'est tenue
à Dornach en 2002. Durant les dix années qui ont suivi, les médecins ont démontré un intérêt toujours plus insistant pour retrouver un échange clinique direct afin d'approfondir la compréhension du gui et du cancer. Ce besoin a motivé la doctoresse Danielle Lemann ainsi que les collaborateurs de la Hiscia,
Stephan Baumgartner et Konrad Urech, à réorganiser un congrès sur le cancer à
Arlesheim. Les 15 et 16 juin 2013, plus de 90 participants se sont ainsi retrouvés comme autrefois à la maison des thérapies de la clinique Ita Wegman, faisant revivre avec succès le congrès du cancer par des interventions engagées.
Dans son exposé d'ouverture, Hartmut Ramm a évoqué les origines de la thérapie au gui et son développement par Rudolf Steiner et Ita Wegman ainsi que sur
les qualités du gui et sa transformation pharmaceutique qui procurent au médicament Iscador ses effets curatifs. Dans la première partie du congrès, Daniel
Galun de la First Surgical Clinic de Belgrade a démontré les effets étonnants de
la thérapie au gui contre le carcinome du pancréas en présentant une étude de
traitement randomisée réalisée avec 220 patients gravement atteints. Les patients
traités à l'Iscador n'ont pas seulement vécu plus longtemps mais ils ont surtout
démontré une étonnante amélioration de la qualité de leur vie. Ces résultats
viennent corroborer ceux de l'analyse rétrospective des données de la Lukas Klinik présentés par Heinrich et Gabriele Schaefermeyer.
40
Une démonstration pharmaceutique a permis aux participants de se rendre
compte par eux-même d'une des facettes méconnue du gui et d'une de ses
substances longtemps négligée: la «colle aux oiseaux». Rudolf Steiner avait déjà
conseillé cette glu du gui contre les tumeurs. Des résultats pré-cliniques et une
première observation d'utilisation clinique d'une nouvelle pommade à base de
cette colle ont démontrés de nets effets anti-tumoraux sur des basaliomes, des
carcinomes spinocellulaires et d'autres indications (Konrad Urech, Cliff Kunz
et Ulrike Weissenstein).
Un autre thème du congrès a été le fréquent manque de chaleur de l'organisme
lors de cancers. Roman Huber, Maurice Orange, Alexander Hintze und Henning
Schramm ont évoqué la réaction de fièvre que provoque le gui et Michael Decker a présenté les bons résultats de la thérapie par l'hyperthermie. Le besoin de
recherches sur ces nouvelles utilisations prometteuses s'est fait sentir.
La partie réservée au thème des échanges d'expériences cliniques sur la médecine palliative anthroposophique et le gui a été passionnante à suivre. Les témoignages ont montré à quel point cette thérapie qui demande un fort engagement personnel s'est établie comme complément à la médecine classique dans
des lieux les plus divers en Suisse (Hannes Graf: Integrative Medizin Ospidal
Scuol; Bernd Himstedt-Kämpfer: Lukas Klinik; Cliff Kunz: Ita Wegman Ambulatorium Basel; Stefan Obrist: Service palliatif de l'hôpital universitaire de Zurich; Marc Schläppi: Centre pour la médecine intégrative de l'hôpital cantonal
de Saint-Gall).
41
Des soucis avec le gui de l'orme
Le domaine artistique, inséparable de la médecine anthroposophique, a accompagné les participants tout au long du congrès. Le «Quartett Aria 13» (Aurelia
Delin, Regula Utzinger, Iris Jacobeit et Alice Hasler) nous a conduit à travers trois
représentations musicales, du baroque avec ses règles strictes à l'époque romantique des sentiments exprimés jusqu'à notre époque où le Moi est tout puissant
par une improvisation dodécaphonique. L'art s'est aussi exprimé par la représentation jubilatoire de la légende de Prométhée par Samuel Aebi. Les exercices
d'eurythmie curative de Erdmuthe Worel et Annette Strumm nous ont permis de
ressentir les effets thérapeutiques artistiques.
L'année 2013 a aussi été marquante pour la thérapie anthroposophique du cancer en Suisse dans un sens plus large par de nombreux événements: les 50 ans
de la Lukas Klinik, les 25 ans de la mort de la doctoresse Rita Leroi et le centenaire de sa naissance, la fonction de médecin-chef de Lukas Klinik qui a passé
de Michael Lorenz à Bernd Himstedt-Kämpfer et finalement la décision à la fin
de l'année d'inclure la Lukas Klinik dans la clinique Ita Wegman pour lui permettre un nouveau développement. Tout cela s'est greffé sur le centenaire de la
pose de la première pierre du Goetheanum à Dornach. Nous en déduisons qu'il
était de bonne augure en cette année 2013 de reconduire la tradition du congrès
sur le cancer d'Arlesheim.
L
e médicament Iscador à base de gui de l'orme a été introduit dans l'assortiment à la fin de l'année 1952. Deux employés de l'Institut Hiscia avaient
découvert à ce moment-là les premiers ormes porteurs. Le gui de deux buissons a suffi pour que les médecins lié à l'Institut puissent tester cette nouvelle
préparation et produire l'Iscador U (1). Quelques temps après, de nouveaux
ormes porteurs de gui ont été découverts en France. Ils ont permis la production d'Iscador à base de gui de l'orme pour la thérapie des tumeurs, en particulier celles du poumon et cela durant plus de soixante ans.
Selon le dernier rapport de l'OMS, le cancer du poumon sera le plus courant
à l'avenir. Une publication médicale revelait le grand potentiel de l'Iscador U
mais aussi le fait que le gui de l'orme et ses effets aient été fortement sous-estimés ces dernières décennies (2). Une constatation frappante qui a d'autant
plus de poids au vu de la maladie qui touchent les ormes depuis quelques années, et qui met en péril l'approvisionnement de ce gui spécifique.
Développement du peuplement des ormes
Pour le comité d'organisation:
Konrad Urech et Stephan Baumgartner
Il y a quelques années, l’approvisionnement en gui
de l'orme était assurée et semblait l'être à long terme.
Les trois premières décennies après la fondation de
l'Institut, les employés d'Hiscia ont fait des voyages
de recherche en France qui ont permis de répertorier
soixante ormes porteurs dans la nature. Durant ces
années, le besoin de gui des ormes a peu augmenté
et il y avait plus de gui à disposition que de demande
pour la production de l'Iscador U (c Hg).
Mais cette situation confortable pour l'approvisionnement s'est détériorée lors de l'apparition dans les
années 70 de la graphiose, cette maladie appelée
aussi la maladie hollandaise de l'orme qui a décimé
de nombreux vieux arbres porteurs de gui. Raison
pour laquelle des descendants de ces rares ormes
français ont été transplantés en Suisse et cultivés avec
succès sur nos terrains naturels. Comme ces jeunes
arbres cultivés n'étaient pas touchés par la graphiose,
ils ont pu généré déjà en 1985 les premiers bouquets
du précieux gui de l'orme, grâce aux soins intensifs
de Gianfranco Grazi et Markus Scheibler.
La cueillette du gui de l'orme dans l'histoire
(Couverture de la version anglaise du Rapport
annuel de 1957)
42
43
Aujourd'hui, la culture préventive du gui de l'orme par l'Institut se révèle être
une bénédiction. Les peuplements sauvages de gui de l'orme se sont en effets
dramatiquement réduits suite à la mort des arbres malades. En 2002, nous devions constater que notre dernier orme sauvage porteur en France se mourrait.
En été 2007, les ormes que nous avions plantés sur nos terrains naturels en
Suisse étaient trentenaires et montraient les premiers signes de graphiose. Les
jeunes feuilles de leur couronne commençaient à sécher et peu après des rameaux et des branches entières. La maladie se transmet par un champignon qui
s'infiltre dans les veines de l'arbre et le dessèche. Transmis par un bostryche
infecté qui creuse l'écorce jusqu'à l'aubier, le champignon peut se déployer
ensuite de la couronne aux racines de l'arbre (3).
Malgré des mesures d'hygiène immédiates, comme l'incinération des branches
et des arbres morts, nous ne sommes pas parvenus à endiguer la maladie. Entre
temps, une nouvelle vague de graphiose s'est étendue sur l'Europe. L'été 2003,
très chaud et sec en lien avec les fluctuations actuelles du climat pourraient
en être la cause (4). L'orme est un arbre particulièrement sensible sur ce plan.
Il fleurit déjà en février et ses réserves d'eau ont été particulièrement touchées
par les humeurs de la météo de ces dernières années (janvier doux et gel en
février). Et si un printemps sec s'ensuit, le développement des feuilles est réduit et l'arbre entre dans une spirale négative. Sa vitalité baisse et sa prédisposition aux maladies augmente.
Ormes porteurs de gui morts
Historiquement, la mort actuelle des ormes correspond à une troisième vague
de la maladie. En 1920 déjà, une grande partie des peuplements européens
sont tombés des suites de ce champignon amené d'Asie. Une deuxième vague
de la maladie s'est déployée dans les années 70 et il est à prévoir que l'actuelle
va décimer les derniers peuplements de vieux ormes d'Europe.
Protéger les vieux ormes et veiller au développement des jeunes arbres
Selon les estimations que nous faisons régulièrement sur les peuplements, nous
pouvons en déduire que l’approvisionnement en gui de l'orme pourrait être en
principe assuré si la demande n'augmente pas. La situation pourrait toutefois
vite changer si les ormes de nos plantations étaient atteints par la graphiose.
Pour cette raison, nous avons mis en place une stratégie afin de pouvoir garantir l’approvisionnement du gui de l'orme de façon durable en développant le
peuplement de nos jeunes ormes. Il nous semble en effet que ce sont surtout
les vieux arbres qui sont atteints par la maladie. Leurs gros troncs sont plus attractifs pour les bostryches qui viennent y déposer leurs œufs que les troncs
minces des jeunes ormes.
En raison d'infections latentes non visibles dans les racines, nous ne pouvons
plus nous appuyer comme dans les années 70 sur la culture de boutures des
racines. A la place, nous cueillons en mai les graines d'ormes qui sont sélectionnés parmi les arbres porteurs âgés de quatre à six ans et nous les plantons
44
Un des derniers vieux ormes à gui en hiver
ensuite dans des lieux naturels propices. De cette façon, nous assurons le peuplement de ces nouveaux ormes qui permettra la cueillette du gui dans 12 à
15 ans ce qui suffira à l'approvisionnement pour l'Iscador.
Pour compléter, nous avons aussi planté des ormes cultivés dans le commerce,
qui démontrent une grande résistance à la graphiose (5). Mais nous ne savons
pas encore si ces arbres résistants accueilleront du gui sur leur branche.
Entre temps, il s'agit de maintenir aussi longtemps que possible les peuplements existants d'ormes porteurs de gui. Pour y contribuer, nous avons à disposition des traitements hygiéniques et prophylactiques, mais pas de traitements curatifs. Pour la prévention, nous pouvons stimuler la vitalité des arbres
encore sains avec les préparations bio-dynamiques que nous avons développées avec l'ingénieur forestier Thomas Link et le chercheur de préparations Jürgen Fritz. La diffusion autour des arbres d'une préparation à base de silice de
corne peut renforcer la vitalité des ormes par le sol. En automne nous aspergeons aussi les couronnes des arbres avant que les feuilles ne tombent avec la
même préparation ce qui les renforcent dans leur maturité automnale et stimule leurs forces formantes.
45
Les qualités spécifiques du compost de gui, que
nous préparons depuis de nombreuses années
avec les restes de la cueillette ainsi que le compost bio-dynamique est aussi utilisé pour renforcer
et harmoniser le peuplement de nos ormes.
Veiller au grain, veiller sur le gui
Un bonus inattendu de ces traitements est que le
compost à base de gui des ormes est préparé depuis
trois ans à base de gui dont les arbres hôtes sont
cultivés de façon bio-dynamiques. Jürgen Fritz a
utilisé la méthode de cristallisation sensible sur des
échantillons d'Iscador à base de gui des ormes. Ces
analyses ont démontrés que le gui des arbres traités de façon bio-dynamique avaient un effet marquant sur le médicament. Bien que nos mesures
ont pour but principal de renforcer la santé des
ormes, il nous importe aussi d'observer ses effets
sur l'Iscador.
Les pins, les pommiers, les sapins et les chênes sauvages sur lesquels nous
cueillons du gui pour les différentes sortes d'Iscador ne peuvent pas, en raison de leur situation éloignée, être traités régulièrement avec des préparations
bio-dynamiques. Le gui des ormes, qui est désormais uniquement cueillis sur
des arbres qui sont sous la houlette de l'Institut Hiscia, offre une occasion
unique de faire de la recherche pour l'amélioration de la qualité de l'Iscador.
Si les mesures se révèlent efficaces, nous aurons la possibilité d'utiliser les traitements bio-dynamiques sur les autres arbres porteurs de gui qui entre temps
ont poussés sur nos terrains. La graphiose de l'orme ne nous met pas seulement au défi de protéger les peuplements encore existants, mais nous encourage pour une culture et une production du gui pour l'Iscador qui se fasse de
plus en plus sous la bonne garde de l'homme.
Hartmut Ramm Département de recherche botanique
Littérature en allemand:
Traitement avec une préparation à base silice de
corne
(1) Leroi A (1952) Ulmus campestris. Mitteilungsblatt d. VfK, Heft V,
Sept 1952: 272
(2) Wilkens J, Mandera R (2012) Die Ulmenmistel. Merkurstab Heft 5:
432–447
(3) Nierhaus-Wunderwald D, Engesser R (2003) Ulmenwelke – Biologie,
Vorbeugung und Gegenmassnahmen. Merkblatt für die Praxis 20,
2. Aufl.; WSL Birmensdorf
(4) Berger M (2009) Ulmensterben trifft auch die Bienen. Schweizerische
Bienenzeitung Heft 7: 10–11
(5) Smalley EB, Guries RP (1995) Zuchtarbeit an Ulmen – Mit dem Ziel
der Resistenz gegenüber der Ulmenkrankheit (übersetzt durch C. Eisele).
Stadt und Grün, Teil 1: Heft 4/95: 258–263; Teil 2: Heft 5/95: 349–357
Ces images d'Iscador du gui des ormes faites avec la méthode de cristallisation sensible montrent celui préparé avec
un gui cueilli sur des arbres avec moins de traitement (à gauche) et plus de traitement bio-dynamique (à droite).
46
47
«Chaque jour est un bon jour pour recommencer»
Formation anthroposophique et thérapie au gui au Mexique
N
ous avons commencé il y a trente ans notre travail pour diffuser et pratiquer l'anthroposophie au Mexique. Cette tâche a commencé avec le Dr.
Antonio Meneses qui traitait des patients aussi avec de l'Iscador. A côté de ses
activités de médecin et en collaboration avec sa femme et ses filles, il a mis en
place des groupes d'étude pour l'anthroposophie et des groupes de travail pour
les patients souffrant du cancer. Le but de ce dernier groupe était de stimuler
les patients à être actifs dans leur propre processus de guérison. Avec le temps,
des proches et des amis des patients, ainsi que la famille Meneses se sont joint
à ces groupes de travail.
Quelques années plus tard, en 2003, sous l'impulsion de la famille Meneses
et d'autres personnes convaincues par la force de l'anthroposophie et ses méthodes de traitements médicaux, il s'est créé l'Institut mexicain pour l'immunologie générale et oncologique (IMIGIO, A.C). Cet institut se voue à la diffusion
de la science anthroposophique dans la formation continue des professionnels
de la santé, afin qu'ils apprennent les qualités de la relation humaine dans le
traitement de leurs patients et qu'ils prennent conscience de l'importance qu'elle
peut avoir dans le processus de guérison des patients et d'eux même. L'institut
offre aussi des cours publics et des séminaires dans le même but.
En février 2006 nous avons ouvert à Tequisquiapan Querétaro, la clinique-maison Paracelsus. La clinique offrait une prise en charge anthroposophique complète pour 25 patients stationnaires, avec traitement médical à l'Iscador et des
thérapies anthroposophiques d'art, de psychothérapie, de musique, d'eurythmie, de physiothérapie et d'alimentation. Malheureusement nous avons été victime de fraude et nous avons du avec grand regret fermer la clinique en octobre
2007. Malgré ce facheux événement, nous n'avons pas abandonné notre travail.
Nous offrons encore à Guadalajara une prise en charge ambulatoire complète
pour des patients qui viennent nous trouver de tous les coins du Mexique, mais
aussi d'Amérique du sud et du nord.
Ces groupes d'étude sont répartis dans toute la république mexicaine grâce à
l'initiative de patients et de diplômés de notre institut IMIGIO A.C.
Dans notre inébranlable foi en notre travail, nous avons fondé les éditions
«Hypokrates de Mexico» et nous animons une émission de radio qui s'intitule
«Antroposofia y Vida: un tiempo para reconocerte y renacer». Nos éditions ont
non seulement le but de faire connaître nos initiatives mais à travers des publications propres et d'autres éditeurs (livres, journaux) à divulguer l'anthroposophie et les connaissances globales de l'être humain. Le programme radio offre
aux auditeurs divers thèmes liés à l'anthroposophie et à la manière de l'intégrer
dans sa vie afin de sentir un changement pour le bien-être du corps et de l'esprit.
Ce désir d'entraide et de diffuser l'anthroposophie a encore grandi et a conduit
en 2011 à la création d'une fondation anthroposophique dont le but est d'apporter une aide médicale et thérapeutique à des personnes qui souffrent de graves
maladies, en majorité du cancer. Cette fondation a pris le même nom que le
groupe d'étude: «C-Nacer: unité des coeurs qui changent la couleur de notre
vie». Elle poursuit aussi le but de stimuler les patients à se guérir activement par
eux-mêmes et d'aider à prévenir les maladies par des cours et des séminaires.
Durant ces 30 ans de travail, nous avons nagé contre le courant, ce qui n'est
pas facile, et rencontrés de nombreux obstacles et difficultés. Mais la satisfaction de voir un patient se remettre et gagner en qualité de vie, de voir son sourire lors des adieux, ont chaque fois donné à nos coeurs la force de continuer.
Nous avons aussi trouvé de nombreuses soeurs et frères de coeur au Mexique
et dans le monde entier qui nous ont formé et aidé afin de poursuivre notre travail dans notre pays.
A côté de ce travail, nous suivons aussi des groupes d'études pour les patients
sous le nom de C-Nacer ce qui est une altération pour cancer, et «nacer» qui
veut dire naître en espagnol. Déjà la formulation de «se-nacer!», évoque la possibilité de renaître si l'on surmonte la maladie.
48
C-Nacer est une altération pour
cancer, et «nacer» qui veut dire
naître en espagnol. Déjà la formulation de «se-nacer!», évoque
la possibilité de renaître si l'on
surmonte la maladie.
49
La tâche et la mission que chacun a à accomplir n'est pas toujours facile, mais
l'amour et la volonté de les réaliser nous maintient debout. Je partage volontiers
avec vous pour terminer ce que nous disons toujours à la fin de notre émission
de radio: «Chaque jour est un bon jour pour recommencer».
Avec mes cordiales salutations du Mexique
Lucero Meneses
Thérapeute artistique
e-mail: [email protected]
www.imigio.org
50
51
AnthroHealth
Soutien à la médecine préventive intégrative et promotion de la médecine anthroposophique en Amérique du nord
M
algré les douleurs et les peurs liées à la maladie, les patients atteints du
cancer sont souvent les premiers à s'exprimer avec reconnaissance sur
cette expérience dont ils peuvent tirer une force de transformation pour leur
vie. Il y a plus de trente ans, j'étais moi-même une des ces patientes. Je m'étais
rendue en Suisse à la Lukas Klinik où j'avais encore été reçue et soignée par sa
fondatrice, la doctoresse Rita Leroi. Dans mon activité ultérieure de directrice
du département médical de l'entreprise Weleda en Amérique du nord, cette expérience m'a permis de conseiller à bon escient un grand nombre de patients
et de médecins sur la thérapie au gui. J'ai aussi été témoin des succès et des
difficultés de cette thérapie naturelle dans un monde où les méthodes établies
de traitement du cancer se résument en trois mots: brûler, couper, empoisonner.
Lors de mes visites régulières à Arlesheim, j'ai eu la possibilité de voir le développement de la Lukas Klinik. L'année des festivités de son cinquantenaire,
un tournant s'est produit : la Lukas Klinik a fusionné avec la clinique Ita Wegman. Une nouvelle voie commune à une époque où tout évolue très rapidement. Il est à souhaiter que cette étape soit aussi une sorte de renaissance dans
la vie de la Lukas Klinik. Et qu'elle puisse continuer à dispenser dans le même
lieu au plus grand nombre possible de patients, ses traitements intégratifs efficaces contre le cancer.
Les changements secouent et provoquent, mais ils donnent aussi la force de se
lancer de nouveaux défis. Qu'ils soient touchés par la maladie du cancer ou
par un autre coup du sort, de plus en plus de gens sont motivés à gérer euxmême leur santé. Cela grâce aussi à l'accès simplifié à l'information et à la liberté de choix de notre époque. Aux Etats-Unis, il n'est pas rare que les patients demandent à leur médecin un traitement particulier, même s'il n'est pas
disponible de suite ou reconnu dans le pays.
Même si l'initiative AnthroHealth en est encore à ses débuts, son lancement a déjà suscité de l'enthousiasme dans différents milieux. L'association américaine pour la médecine et les thérapies anthroposophiques
AAMTA (Association for Anthroposophic
Medicine & Therapies in America) a pris AnthroHealth en son sein et l'a intégré dans le
large éventail de ses offres. Les deux comités d'organisation, de l'association des médecins anthroposophes PAAM (Physicians’
Association for Anthroposophic Medicine)
d'une part et de l'AAMTA d'autre part, saluent chaleureusement cette initiative et y
voient un pas important dans la promotion
de la médecine anthroposophique auprès
d'un large public.
Que vous viviez en Amérique ou que vous
ayez des connaissances qui y vivent, aidez-nous à faire connaître cette association
afin qu'elle puisse être accessible au plus
grand nombre.
Michele Sanz
[email protected]
Dans ce contexte, l'association AnthroHealth, pour les patients et les amis
des thérapies et de la médecine anthroposophique, arrive à point. Cette plateforme offre à ses membres un accès libre à des informations pratiques sur des
questions de santé et de choix des thérapies. Un autre objectif est de mettre en
contact les personnes intéressées par la médecine anthroposophique avec la
communauté des praticiens dans le domaine de la santé intégrative.
«Mistletoe imagination» de Jorge Sanz-Cardona, NY
52
53
Christine Brodmann à la retraite?
V
erein für Krebsforschig! – – ?» C'est ainsi, avec la voix
qui chante et monte vers la fin puis une pause pleine
d'espoir, qu'a résonné durant plus de trois décennies la
«prima voce» de l'Institut Hiscia. Cette voix, c'est celle
de notre réceptionniste Christine Brodmann qui répondait ainsi à tous les appels externes, et cela avec une inimitable amabilité. Parfois je me tenais derrière son bureau,
à la réception, et nous discutions à voix basse de nos soucis. Le téléphone sonnait, elle voyait le numéro – elle en
connaissait beaucoup par cœur – et elle faisait ses commentaires. C'est égal, car de toutes façons, celle ou celui
au bout du fil, se sentait salué de la plus amicale des façons. Avec sa voix de soprano, elle donnait avec entrain
le renseignement désiré ou transmettait l'appel avec un
joyeux «Einen Moment bitte – ich verbinde Sie …» (Un instant s'il vous plaît –, je vous la passe). Quand le matin j'ai
du parfois m'annoncer malade, sa voix compréhensive et
chaleureuse au téléphone constituait déjà le premier pas
vers la guérison. Ceux qui appelaient et qui restaient silencieux au bout du fil n'étaient pas des gens qui s'étaient
trompés de numéro mais bien des fans, qui voulaient juste entendre sa voix.
Si tous les réceptionnistes ressemblaient à Christine Brodmann, le monde serait tellement plus hospitalier! Désormais, notre réception est vacante. Cela
est du à l'agrandissement nécessaire de la Hiscia. Pour suivre les règlements,
nous avons du transformer toute la réception. Et cela fait un vide. L'entrée qui
heureusement reste accueillante, manque d'âme. Parfois, des gens restent devant la porte qui n'est pas fermée à clé et ne comprennent pas qu'ils peuvent
simplement entrer.
Dans ses temps libres, Christine photographie avec talent les paysages et les
gens. Lors des sorties d'entreprise, elle documentait savamment l'ambiance de
la journée en photographiant les visages. Mais sa position était clairement derrière l'objectif. Si par malheur, on essayait de la prendre en photo, elle partait
en courant. Lorsque j'ai du prendre une photo d'elle pour un précédent rapport annuel, je me sentais comme un paparazzo. Elle ne voulait pas de photo
d'elle. Mais cette fois Christine, tu devras supporter une photo de toi!
Et si vous croyez, chères lectrices et lecteurs, que j'ai pris cette photo „dans
son dos“ alors qu'elle vaquait à ses occupations de retraitée, vous vous trompez. Car Christine Brodmann interrompt justement sa retraite pour quelques
jours et travaille actuellement chez nous comme remplaçante. Comme quoi
elle est vraiment irremplaçable.
Andreas Heertsch
Des gens discrets
Des amitiés discrètes
Des mots simples
Des signes simples
Couvrent
Oui, chère Christine, tu nous manques! Mais pas seulement comme réceptionniste. Responsable du matériel, elle s'occupait aussi de diverses banques de
données. Et, elle démontrait une autre qualité: on pouvait lui faire totalement
confiance. Une donnée qui avait passé sous ses yeux pouvait être reprise sans
aucune hésitation. Et elle parvenait à être totalement fiable sans aucune arrogance. Au contraire: l'intensité de ses sentiments était pour moi un exemple.
Je pouvais apprendre d'elle, comment ressentir de l'enthousiasme et de la passion – parfois aussi de la consternation. Tonnerre!
Les bavardages bruyants
Les actions bruyantes
Survivent
La vie éphémère
Les grandes promesses
Les gestes vides
Christine
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Nous félicitons
Les études cliniques publiées sur
l'Iscador
01.01. 2014 Bernadette Orlandi
Pharmacie de la Lukas Klinik
20 ans
10.09. 2014 Konrad Urech
Recherche Hiscia
35 ans
01.11. 2014 Philip Nelson
Production à la Hiscia
30 ans
Nous remercions les jubilaires pour leur fidélité durant ces nombreuses années.
L
a documentation de toutes les publications sur les études cliniques avec le
médicament Iscador a été actualisée en août 2013 (Edition 6). Elle contient
les plus importantes études actuelles sur le carcinome du pancreas en Serbie
avec de très bons résultats (N° 3.1.3.1, 3.2.3.3, 5.3.2.3).
Le but de cette documentation est encore et toujours le recensement complet
de toutes les références publiées sur les expériences et les études cliniques
avec l'Iscador sur les thèmes de l'immunologie, de la réparation de l'ADN, de
la qualité de la vie et de la douleur, des rémissions de tumeurs, de la durée de
vie, de la sécurité, des contrôles systématiques, des méta-analyses et de la description de cas individuels. Des résumés de travaux choisis donnent un aperçu
des effets pharmacologiques et cliniques de l'Iscador.
66 expériences et études d'observations avec l'Iscador ainsi que 13 contrôles
et 2 meta-analyses de ces études y sont disponibles depuis la moitié de l'année 2013. D'autres études sont encore en cours ou planifiées. La version la
plus actuelle de la documentation est disponible sur internet.
En tenant compte de leur différentes qualités, l'évaluation des études cliniques
avec l'Iscador démontre un avantage certain des traitements à l'Iscador pour réduire les effets secondaires des thérapies conventionnelles et des symptômes de
la maladie, tout comme pour la prolongation de la durée et de la qualité de vie.
Renatus Ziegler
Recherche clinique et assurance qualité
Reférences
Ziegler R, Urech K (2013) Documentation des essais cliniques et des études
d'observations avec l'Iscador. Arlesheim: Association pour la recherche et la
thérapeutique du cancer (Edition 6, état août 2013, en anglais et allemand)
Site internet: www.vfk.ch/forschung/klinische_forschung/dokumentation
56
57
Bibliographie sur l'Iscador et la thérapie au gui
DVD
Informations générales sur la thérapie au gui
Directives
Directives pour le traitement avec Iscador dans la thérapie du cancer,
1999. Ed.: Weleda Arlesheim. Edition pour la CH française
Alimentation
Guides/Prospectus
Webseiten
Institut Hiscia, Arlesheim
www.lukasklinik.ch
Lukas Klinik, Arlesheim
www.wegmanklinik.ch
Clinique Ita Wegman, Arlesheim
www.klinik-arlesheim.ch
Clinique Arlesheim
www.paracelsus-spital.ch
Clinique Paracelsus, Richterswil
www.vaoas.ch
Association suisse des médecins anthroposophiques
www.apma.fr
Association de patients de la
médecine anthroposophique
Das Kochbuch – Rezepte aus der Küche der Lukas Klinik, nouvelle édition
2006, baag Arlesheim (CHF 28.– / € 20.–), en allemand, anglais et italien
www.mistel-therapie.de
Banque de données complète
sur les thérapies au gui
S. Helwig: Indication pour une alimentation saine. Edité par: Lukas Klinik Arlesheim, 1998
www.swisscancer.ch
Ligue suisse contre le cancer
www.leben-wie-zuvor.ch
Association suisse pour les
femmes après le cancer du sein
www.patientenkompetenz.ch
Information pour s'aider soimême en Suisse
Iscador in cancer therapy. Recommendations for treatment, 2013. Ed.:
Weleda Schwäbisch Gmünd (D). Edition internationale
Documentation
Lukas Klinik – Living with cancer / Iscador – Cancer therapy with
mistletoe. Basel: FilmFormat Mathias Hefel, 2011 (en allemand et
anglais)
www.vfk.ch
Richtlinien für die Iscadorbehandlung in der Malignom-Therapie, 2005.
Ed.: ­Weleda Schwäbisch Gmünd (D). Edition pour la CH
Rapport annuel
Iscador-Mistletoe therapy. From the mistletoe plant to the anti-cancer medication Iscador. Treatment with Iscador mistletoe – the first
steps (en allemand et anglais). Depuis 2010 nous pouvons offrir une
version aux sous-titres français.
Verein für Krebsforschung, Arlesheim, dès 1994 (aussi en allemand et
anglais)
Iscador – Science-based information, 2010. Disquette inclue: Documentation of published clinical studies with Iscador (K. Urech und R. Ziegler). Ed.: Weleda Schwäbisch Gmünd (D) (aussi en allemand)
Misteltherapie bei Krebs - Erstinformation für Patienten. Ed.: Weleda
Schwäbisch Gmünd, 2013
Traitement du cancer et traitement complémentaire au gui. Un guide
pour les patients et leurs proches. Ed.: Verein für Krebsforschung Arlesheim, 2004
www.stiftung-patientenkompe- ... et en Allemagne
tenz.org
Instructions pour l'injection de l'Iscador. Prospectus informatif. Ed.: Verein für Krebsforschung Arlesheim, 2004
www.weleda.de/Arzneimittel/In- Weleda à propos du gui et du
tegrative-Krebstherapie
cancer
Eine Chance mehr bei Brustkrebs – die Krankheit ganzheitlich behandeln.
Ed.: Weleda Schwäbisch Gmünd, 2006
www.krebsgesellschaft.de
Association allemande du cancer
www.betacare.de
Liste des organisation d'entraide
par soi-même
www.stiftungpath.de
La plus grande banque de tumeurs pour la recherche
Eine Chance mehr bei Prostatakrebs – die Krankheit ganzheitlich behandeln. Ed.: Weleda Schwäbisch Gmünd, 2007
Eine Chance mehr bei Darmkrebs – die Krankheit ganzheitlich behandeln. Ed.: Weleda Schwäbisch Gmünd, 2009
www.cancernet.nci.nih.gov
Insitut national du cancer aux USA
A. Overstolz: Iscador – Mistletoe preparations in anthroposophically
extended cancer treatment.Verlag für GanzheitsMedizin, 89 p., 2003
www.nccam.nih.gov
A. Overstolz: Le gui et le traitement du cancer. Possibilités de thérapie
adjuvante à l’instar d’Iscador. Tirés à part fournis par Schweiz. Zschr.
GanzheitsMedizin 10 (7/8), 352–356, 1998 (aussi en allemand, anglais
et italien)
Département pour la médecine
complémentaire des autorités
de la santé américaine
www.aamta.org
Association pour la médecine
anthroposophique en Amérique
du nord
A. Overstolz: Il vischio nella terapia dei tumori. L’Iscador: un trattamento
adiuvante non aggressivo. Tirés à part fournis par Schweiz. Zschr. Verlag
für GanzheitsMedizin 10 (7/8), 352–356, 1998
58
59
Littérature scientifique sur le Viscum album (le gui blanc)
et la thérapie au gui
Jung HY, Kim Y H, Kim The Korean mistletoe (Viscum album coloratum) extract has an antiobI B, Jeong JS et al.
esity effect and protects against hepatic steatosis in mice with high-fat
diet-induced obesity. Evidence-Based Complementary and Alternative
Medicine 2013, pp. 9. doi:10.1155/2013/168207
Accès à la littérature scientifique sur le site de l'Institut Hiscia
Klingbeil MFG, Xavier
FCA, Sardinha LR, Severino P et al.
L'Institut Hiscia et l'Association pour la recherche et la thérapie du cancer à Arlesheim diposent de
la plus grande collection de publications scientifiques sur le thème Viscum album, (le gui blanc). Elle
est constamment enrichie avec les nouveaux travaux qui sont publiés. Vous trouverez toute cette littérature sur le site de l'Institut Hiscia (www.vfk.ch) sous «Informationen». Vous y trouverez notamment:
1.
2.
3.
une liste de toutes les publications avec les résultats cliniques de l'Iscador
une liste des publications selon les spécialisations
une fonction pour la recherche de publications dans tout le fichier de littérature («Literatursuche» d'après l'auteur, l'année ou des mots-clés)
Cytotoxic effects of mistletoe (Viscum album L.) in head and neck squamous cell carcinoma cell lines. Oncology Reports 30 (5): 2316–2322
Effects of lipophilic extract of Viscum album L. and oleanolic acid on
Kuonen R, Weissenstein U, Urech K, Kunz migratory activity of NIH/3T3 fibroblasts and on HaCat keratinocytes.
M et al.
Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, 7 pp, doi:
10.1155/2013/718105
Maletzki C, Linnebacher M, Savai R, Hobohm U
Mistletoe lectin has a shiga toxin-like structure and should be combined
with other Toll-like receptor ligands in cancer therapy. Cancer Immunology and Immunotherapy 62 (8): 1283–1292
Nhiem N X, Kiem P V, Diarylheptanoids and flavonoids from Viscum album inhibit LPS-stimuMinh C V, Kim N et al. lated production of pro-inflammatory cytokines in bone marrow-derived
dendritic dells. Journal of Natural Products 76: 495–502
Nouvelles publications scientifiques en 2013
Stan RL, Hangan AC,
Dican L, Sevastre B
et al.
Botanique du gui
Weissenstein U, Toffol- Die Wirkung eines lipophilen Mistelextraktes auf humane immunkomSchmidt U, Baumgart- petente Zellen in vitro. In: Die Mistel in der Tumortherapie 3 – Aktuelner S, Urech K
ler Stand der Forschung und klinische Anwendung (Hrsg.: Scheer R et
al.) S. 125–136
Amer B, Juvik J, Francis
GW, Fossen T
Novel GHB-derived natural products from European mistletoe (Viscum
album). Pharmaceutical Biology 51 (8): 981–986
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Conradt O, Heusser P,
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Assessment of shape changes of mistletoe berries: a new software approach to automatize the parameterization of path curve shaped contours. PLOS ONE 8 (4): e60522: 1–9
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Zaubermistel – goldener Zweig. Futurum Verlag, Basel
Sangüesa-Barreda G, Linares JC, Camarero JJ
Drought and mistletoe reduce growth and water-use efficiency of Scots
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Jäggy C, Ramm H,
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Heusser P, Weissenstein U, Andres A C,
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In vitro investigation into the potential of a mistletoe extract to alleviate
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Krebs besser verstehen. Ein Ratgeber aus der Sicht der anthroposophisch erweiterten Medizin. aethera im Verlag Freies Geistesleben &
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