Café et contamination par l`ochratoxine A
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Café et contamination par l`ochratoxine A
QUALITÉ Café et contamination par l’ochratoxine A Résumé La prévention des risques de contamination du café par les ochratoxines (Ota) est un enjeu majeur pour l’ensemble des opérateurs de la filière. La mise en place d’une norme aura des conséquences importantes pour les pays producteurs : perte de parts de marché pour certains pays, baisse des prix aux producteurs, consommation de café contaminé. La nouvelle législation sanitaire doit être accompagnée d’aides à l’adoption de mesures de prévention. Un projet, financé par le Cfc et dirigé par la Fao, doit définir ces mesures de prévention en prenant en compte les aspects socio-économiques. La multitude des facteurs contribuant aux conditions de toxicogenèse des moisissures rend ces mesures de prévention difficiles à définir et surtout à faire appliquer. Duris D., Guyot B. Cirad-cp, TA 80 / PS3, 34398 Montpellier Cedex 5, France Abstract Preventing coffee contamination by ochratoxin A (OTA) is a major issue for all the stakeholders in the commodity chain. The introduction of a standard will have major consequences for producing countries: a loss of market share for some, a fall in the price paid to producers, and domestic consumption of contaminated coffee. Any new health legislation needs to be backed up by steps to support the adoption of preventive measures. A CFC-funded project headed by the FAO is due to draw up a list of preventive measures, taking account of socio-economic aspects. The multitude of factors that contribute to mould toxin development makes such measures difficult to define, and above all to enforce. Resumen La prevención de los riesgos de contaminación del café por las ocratoxinas (Ota) es un reto importante para el conjunto de los operadores del sector. El establecimiento de una norma tendrá consecuencias importantes para los países productores: pérdida de partes de mercado para algunos países, baja de los precios a nivel de los productores, consumo de café contaminado. La nueva legislación sanitaria debe incluir ayudas para la adopción de medidas de prevención. Un proyecto, financiado por el Cfc y dirigido por la Fao, debe definir esas medidas de prevención tomando en cuenta los aspectos socio-económicos. La gran cantidad de factores que contribuyen a las condiciones de toxicogénesis del moho dificultan la definición y sobre todo la aplicación de esas medidas de prevención. L a prévention des risques de contamination des produits alimentaires par les bactéries, les pesticides, les produits chimiques, les mycotoxines, etc. constitue un enjeu majeur pour l’ensemble des opérateurs des filières de l’agroalimentaire. Les cas d’intoxication ont de tout temps défrayé la chronique et peuvent avoir des conséquences économiques très graves. Avec l’évolution de la société, le consommateur et le citoyen demandent à être protégés de mieux en mieux contre ces risques. Tandis que l’agro-industrie et la grande distribution prennent des mesures strictes pour garantir l’innocuité des aliments, les pouvoirs publics mettent également en place des normes de plus en plus sévères pour prévenir au mieux les risques sanitaires. Parmi la multitude de produits contaminants connus à ce jour, les aflatoxines, fumosines, trichotécènes, zéaralénones et ochratoxines, qui appartiennent au groupe des mycotoxines, sont responsables de pathologies humaines extrêmement graves. L’ochratoxine A, ou Ota, produite par les champignons des genres Aspergillus et Penicillium (Frisvad,1995) est reconnue comme responsable de certaines pathologies rénales chez le porc (Krogh, 1976) et est soupçonnée d’être à l’origine de quelques néphropathies humaines (Plestina, 1996 ; Mantle, 1998). Chez le rat, les propriétés carcinogènes et immunotoxiques de l’Ota ont été démontrées. Outre l’absorption directe, du fait de sa période biologique longue, l’Ota demeure dans le circuit sanguin et contamine la viande des animaux en ayant absorbé, tout comme elle Mai 2002 peut contaminer le lait maternel (Creppy, 1991). Ochratoxine et santé humaine On connaît assez peu les conditions de contamination par les champignons responsables de la production d’Ota, celles de leur prolifération, ainsi que les conditions de production d’Ota par ces champignons (Frisvad, 1995). Cependant, il est admis qu’un séchage mal conduit et insuffisant, un stockage sans précautions sont des facteurs aggravants. Les teneurs en Ota dans les produits agricoles sont extrêmement variables et peuvent aller de 0 à plusieurs dizaines de microgrammes par kilo (Walker, 1999). En 1994, la Commission européenne demande à un groupe de scientifiques d’évaluer les quantités d’ochratoxine A ingérées avec le régime alimentaire moyen des Européens. Les avis divergent fortement selon les pays et les commissions d’évaluation. Pour l’Union européenne, la dose quotidienne tolérable doit être inférieure à 5 ng/kg de poids corporel (2,1 µg/semaine pour une personne de 60 kg), au Canada, elle est estimée entre 1,5 et 5,7 ng/kg (0,63 à 2,394 µg/semaine), et le Comité mixte d’experts Fao/Oms propose 100 ng/kg/semaine (6,0 µg/semaine). Café et ochratoxine Six millions de tonnes de café sont produites annuellement par des producteurs dont 90% exploitent des caféières de 0,1 à 5 ha, dans Plantations, recherche, développement 17 18 QUALITÉ 70 pays. Cette production contribue à générer, selon les cours mondiaux, 6,5 à 15 milliards de dollars par an dont 45 à 60 % reviennent directement aux exploitants, le reste étant réparti entre les différents opérateurs des filières nationales. L’argent du café est bien souvent la principale sinon l’unique ressource monétaire de ces familles d’agriculteurs et la principale source de devises de nombreux pays. Environ 80 % du café est exporté vers les pays industrialisés. Toutefois, une partie de ce café repart vers les pays producteurs sous forme de café soluble ou torréfié. En revanche, les pays producteurs consomment directement les cafés de second choix non exportables. Une étude de l’Isic (Institute for Scientific Information on Coffee), conduite en liaison avec l’Ico (International Coffee Organisation) a montré que l’application d’une norme fixant la teneur maximale en Ota dans les cafés verts importés aura des répercussions importantes. Le seuil envisagé de 8 ppb dans le café vert risque d’éliminer des circuits commerciaux un tonnage de café équivalent à la moitié de la production de l’Indonésie ou à la production totale de la Côte d’Ivoire ou de l’Ouganda en Afrique, ou bien du Salvador et du Costa Rica réunis pour l’Amérique centrale. Les conséquences d’une normalisation vont toucher les pays producteurs avec un certain nombre de risques. Ainsi, des pertes de parts de marché sont prévisibles. Les risques de pertes de parts de marché liés à l’Ota sont répartis selon les continents. Des normes concernant les céréales, les produits céréaliers et les fruits secs ont été établies en janvier 2001. Pour le café et les autres produits agricoles, elles sont en discussion et devraient être applicables à partir de janvier 2002. Pour le café, les différences semblent refléter une disparité selon les espèces cultivées, Arabica ou Robusta. Les grandes régions productrices où les risques sont les plus faibles sont à dominante d’Arabica. En fait, les risques sont liés au mode de traitement de postrécolte. En effet, l’Arabica est surtout traité par voie humide alors que le Robusta est traité par voie sèche. Ceci explique les risques élevés pour l’Afrique de l’Est (par exemple en Ethiopie) où l’Arabica est surtout traité par voie sèche. Un baisse des prix au producteur est aussi à craindre. A défaut de pouvoir contrôler le café à l’achat aux producteurs, les traitants et commerçants pourraient minimiser les risques en achetant le café à un prix le plus bas possible. Aujourd’hui, on ne connaît rien Recherche et caféiculture sur la répartition géographique des risques de contamination que ce soit au niveau du pays, de la région, du village, ou de la plantation. En achetant à bas prix et en mélangeant ensuite différentes origines, le commerçant ou l’exportateur minimise le risque de voir les lots de café refusés à l’entrée de l’Europe. De plus, le risque de voir consommer du café contaminé dans les pays producteurs et dans les pays sans réglementation n’est pas négligeable. Par ailleurs, dans les pays industrialisés, l’industrie du café s’inquiète pour ses approvisionnements mais aussi d’une éventuelle désaffection des consommateurs vis-à-vis du café. Enfin, il y a un risque non négligeable de voir augmenter le prix du café au niveau de la distribution, augmentation qui pourrait également entraîner une baisse de la consommation. volumes. Un problème méthodologique d’échantillonnage pour avoir la meilleure représentativité possible se pose donc. En revanche, au cours de la torréfaction, puis du broyage et de l’empaquetage, les cafés sont homogénéisés, ce qui rend l’échantillonnage plus représentatif. Bien que la molécule d’Ota soit stable, il est admis qu’environ 40 à 80 % des Ota sont détruites au cours de la torréfaction. Mais ces données sont contestées. En revanche, le procédé de torréfaction a certainement une influence sur la teneur finale en ochratoxine. L’Ota étant soluble dans l’eau, on retrouve la fraction non dégradée au cours de la torréfaction en quasi-totalité dans la tasse (Viani, 1996). Les difficultés pour établir des normes La prévention des risques de développement des moisissures et des champignons toxinogènes La Communauté européenne prévoit de fixer une norme pour le café torréfié. Cette norme serait de 3 microgrammes par kilo de café torréfié. Les experts de la santé humaine ont des positions divergentes sur les quantités quotidiennes d’Ota qui peuvent être ingérées sans risques. A ceci s’ajoute les statistiques de consommation individuelle qui varient de 2 kg pour l’Irlande à plus de 11 kg par habitant et par an pour la Finlande. Il est évident qu’une norme européenne moyenne apparaîtra excessive en Irlande et insuffisante en Scandinavie. Le régime alimentaire des européens est également à prendre en compte du fait de la présence possible d’Ota dans d’autres produits agricoles, céréales et produits dérivés, vin, légumes secs, fruits secs, etc. (Walker, 1999). Globalement, le café est considéré comme un élément mineur dans l’ingestion quotidienne d’Ota : de 1 à 10 % selon les pays, en moyenne 5 à 6 %. Cette donnée est à comparer avec la part des céréales, de 40 à 55 %. Une norme pour le café torréfié oblige de facto à contrôler également le café vert, puisqu’en principe le mélange de lots contaminés à des lots sains sera interdit. Quelques grains fortement contaminés au sein de graines saines suffisent pour rendre positif un échantillon. Comme la contamination à l’intérieur d’un lot est très hétérogène, un contrôle systématique des lots importés nécessitera d’échantillonner de grands Grâce aux études préliminaires, il a été possible de définir un niveau de risque de contamination en fonction des traitements du café et d’établir une charte de bonnes pratiques. Toutefois, il existe un risque minimum résiduel, évalué à 2 % du café commercialisé, même si cette charte de bonnes pratiques est strictement appliquée. Ceci correspond à environ 120 000 tonnes de café, soit 120 à 300 millions de dollars US. Ces recommandations sont donc probablement insuffisantes. Cependant, les connaissances scientifiques sur le développement des champignons toxinogènes et les conditions de formation de l’Ota sont très limitées. A l’inverse des Fusarium, responsables de la production de trichotécènes qui ont des effets pathogènes sur les céréales, il n’a jamais été démontré à ce jour que les genres Aspergillus et Penicillium pouvaient affecter la production de café. Les facteurs environnementaux et les variables biologiques favorables ou non au développement de ces champignons ne sont pas clairement identifiés. En outre, le café est produit par une multitude de petits producteurs dont les revenus, et bien souvent les connaissances techniques, sont faibles. L’environnement socioéconomique dans lequel ils évoluent constitue un frein puissant à l’adoption des innovations techniques. Les opérateurs des filières nationales exercent souvent des pressions énormes et sont peu favorables à une amélioration générale de la qualité des cafés, d’autant que la plupart des producteurs sont QUALITÉ isolés face à une profession en aval plus ou moins organisée. Enfin, les risques divers liés à la mise en place d’une législation sanitaire obligent à prendre des mesures d’accompagnement pour aider les pays producteurs à adopter des mesures de prévention, même si on estime qu’ils ont une forte capacité de réaction pour évoluer spontanément et rapidement. La question de la prévention des contaminations par l’Ota est un problème mondial et aucun pays producteur n’est épargné. L’Organisation internationale du café qui regroupe la presque totalité des pays producteurs et consommateurs de café a lancé, avec l’appui de l’industrie européenne du café (Isic) un projet de prévention (Enhancement of coffee quality through prevention of mould formation) dans lequel la recherche en mycologie a une part relativement importante bien que les principales activités concernent la formation et la vulgarisation. La Fao est chargée d’en assurer l’exécution. La prise en compte des aspects socio-économiques est également essentielle pour comprendre le comportement des producteurs et aussi pour analyser la structure des filières nationales. Ce projet, d’une durée de quatre ans, doit se dérouler dans les six pays pro- ducteurs — Brésil, Colombie, Côte d’Ivoire, Inde, Indonésie, Ouganda — qui comptent le plus dans la production mondiale, même si le Vietnam n’est pas inclus. Ces pays produisent ensemble environ 3,4 millions de tonnes, 57 % de la production mondiale dont près de 2,1 millions de tonnes d’Arabica. Le Fonds commun des produits de base finance la moitié des 5,6 millions du budget estimé pour réaliser ce projet. Deux institutions européennes de recherche y participent : l’université du Surrey, pour les questions relevant du domaine de la mycologie, et le Cirad, qui conduit également quelques études mycologiques, pour tous les aspects techniques et socio-économiques concernant la production, en raison de sa connaissance des filières et de son expérience en formation et en vulgarisation. Le projet a démarré au début de 2001 et la première année de travail doit permettre de comprendre les mécanismes de développement des champignons impliqués dans la contamination et les conditions de production d’ochratoxine. Parallèlement, des enquêtes faites dans chacun des pays participants doivent fournir un ensemble d’informations tech- niques, sociales et économiques destinées, d’une part à comprendre le comportement des agriculteurs, d’autre part à établir un code de bonne conduite basé sur une approche Haccp (Hazard Analysis Critical Control Point). Conclusion La multitude des facteurs contribuant à la prolifération des champignons et à la production des mycotoxines rend les mesures de prévention difficiles à définir et surtout à faire appliquer. Il est probable que la mise en place d’une norme aura des répercussions fortes dans le comportement des opérateurs des filières nationales, répercussions au moins aussi importantes que celles qui ont suivi la libéralisation des filières. Le comportement traditionnel des producteurs devra évoluer, les opérateurs des filières, nationaux et internationaux, seront plus ou moins contraints de prendre en compte le coût supplémentaire des efforts que devront faire, d’une part les producteurs pour améliorer la qualité des cafés, d’autre part les commerçants et usiniers pour ne pas risquer d’altérer le café au cours de la transformation, du stockage et du transport. Bibliographie / References CREPPY E.E., DIRHEIMER G., 1991. Toxicité de l’ochratoxine A, une mycotoxine contaminant les aliments de l’homme et de l’animal. Cah. Nutr. Diét. 26 (5) : 342-348. FRISVAD J., 1995. In : Stored grain ecosystems, D.Jayas, N. White et W. Muir éd., New York, Etats-Unis, Marcel Dekker, p 251-288. KROGH P., 1976. Epidemiology of mycotoxic porcine nephropathy. Nord. Vetmed. 28 : 452-458. MANTLE P.G., MILJKOVIC A., UDUPA V., DOBROTA M., 1998. Does apoptosis cause renal atrophy in Balkan endemic nephropathy ? Lancet 352 : 1118-1119. PLESTINA R., 1996. Nephrotoxicity of ochratoxin A. Food Addit. Contam. 13 (suppl.) : 49-50. VIANI R., 1996. Fate of ochratoxine a (Ota) during processing of coffee. Food Addit. Contam. 13 (suppl.) : 29-33. WALKER M.R., 1999. Mycotoxines présentant un intérêt croissant : les ochratoxines. Troisième conférence internationale mixte Fao/Oms/Pnud sur les mycotoxines, Tunis, Tunisie, 3-6 mars 1999, 23 p. Mai 2002 Plantations, recherche, développement 19 20 QUALITY Coffee and contamination by ochratoxin A Duris D., Guyot B. 1 CIRAD-CP, TA 80 / PS3, 34398 Montpellier Cedex 5, France P reventing food product contamination by bacteria, pesticides, chemicals, mycotoxins, etc is a major challenge for all those involved in agrifoods commodity chains. Cases of poisoning have always received considerable publicity, and can have very serious economic consequences. As society develops, consumers and the general public are increasingly demanding better protection against such risks. While agribusiness and the major supermarket chains now take drastic steps to guarantee food safety, the authorities are also introducing increasingly strict standards to prevent health risks as effectively as possible. Of the multitude of known contaminants, aflatoxins, fumonisins, trichotecenes, zearalenones and ochratoxins, which are all mycotoxins, cause very serious ailments in humans. Ochratoxin A, or OTA, which is produced by fungi of the genera Aspergillus and Penicillium (Frisvad,1995), is known to cause kidney problems in pigs (Krogh, 1976) and is suspected of being behind certain types of nephropathy in humans (Plestina, 1996; Mantle, 1998). The carcinogenic and immunotoxic properties of OTA have also been demonstrated in rats. In addition to direct absorption, given its long biological cycle, OTA remains in the blood and contaminates the meat of animals that have consumed it, and can also contaminate mother’s milk (Creppy, 1991). Ochratoxin and human health Relatively little is known about the conditions governing contamination by the fungi that cause OTA, their proliferation and the conditions under which they produce OTA (Frisvad, 1995). However, it is generally accepted that poorly controlled, insufficient drying and storage without sufficient precautions are contributing factors. OTA contents in agricultural products are very variable, ranging from 0 to several dozen microgrammes per kilo (Walker, 1999). In 1994, the European Commission asked a group of scientists to evaluate the amounts of ochratoxin A consumed in the average European diet. Their conclusions differed widely depending on the country and the evaluating commission involved. For the European Union, the acceptable daily dose should be below 5 ng/kg of Research and coffee growing body weight (2.1 µg/week for a person weighing 60 kg), in Canada the figure is between 1.5 and 5.7 ng/kg (0.63 to 2.394 µg/week), while the FAO/WHO CODEX committee recommends 100 ng/kg/week (6 µg/week). Coffee and ochratoxin Six million tonnes of coffee are produced annually in 70 countries worldwide, and 90% of producers have plantings of 0.1 to 5 ha. Depending on world prices, this generates between 6.5 and 15 billion dollars a year, 45 to 60% of which go directly to growers, with the rest being split between the different players in the national commodity chains. Coffee is often the main, if not the only, source of monetary income for rural families, and the main source of foreign currency for many countries. Around 80% of the coffee produced is exported to industrialized countries, with some being returned to producing countries in the form of instant or roasted coffee. However, producing countries also consume substandard coffees that are unsuitable for export. A study by ISIC (Institute for Scientific Information on Coffee), in conjunction with ICO (International Coffee Organization) showed that introducing a standard setting the maximum acceptable OTA content in imported green coffees would have significant consequences. The planned threshold of 8 ppb in green coffee would exclude from the market a volume of coffee equivalent to half the output from Indonesia or the total amount produced in Côte d’Ivoire or Uganda in Africa, or El Salvador and Costa Rica combined in Central America. The consequences of such a standard would include a certain number of risks for producing countries. For instance, they are likely to lose some of their market share, although the risks of loss due to OTA vary from one continent to another. Standards for cereals, cereal products and dried fruits were laid down in January 2001. They are currently being discussed for coffee and other agricultural products, and should be applicable as of January 2002. For coffee, the differences seem to reflect variations depending on the species grown: Arabica or Robusta. The main producing countries, where the risks are lowest, mainly grow Arabica. In fact, the risks are linked to the postharvest processing techniques used. Arabica is primarily processed via the wet method, while the dry method is used for Robusta. This accounts for the high risks in East Africa (for instance Ethiopia), where Arabica is mainly processed using the dry method. There is also a risk of a drop in the price paid to producers. If they are unable to control coffee quality when they buy it from producers, processors and traders may choose to minimize the risks by buying it as cheaply as possible. Nothing is known as yet about the geographical distribution of the risk of contamination in terms of countries, regions, villages or plantations. By buying coffee cheaply and mixing different origins, traders and exporters will minimize the risk of seeing their coffee rejected on its arrival in Europe. There is also a significant risk of contaminated coffee being consumed in producing countries or countries without legislation. Moreover, in industrialized countries, the coffee industry is concerned about supplies, and also about a possible move away from coffee on the part of consumers. Lastly, there is also a significant risk of a rise in coffee retail prices, which could in turn lead to a drop in consumption. The difficulties of drawing up standards The European Community is planning to set a standard for roasted coffee, which will probably be 3 µg per kilo. Human health experts differ in their views on the amount of OTA that can safely be absorbed daily. This factor is compounded by the figures for per capita annual consumption, which ranges from 2 kg in Ireland to over 11 kg in Finland. It is obvious that an average European standard will seem excessive in Ireland and inadequate in Scandinavia. The usual diet of Europeans should also be taken into account, since there may be OTA in other agricultural products such as cereals and by-products, wine, pulses, dried fruits, etc (Walker, 1999). Generally speaking, coffee is considered to be a minor factor in overall daily OTA consumption: QUALITY from 1 to 10% depending on the country, and 5 to 6% on average. This compares with 40 to 55% for cereals. A standard for roasted coffee would mean controlling green coffee too, since in theory, mixing contaminated lots with healthy lots would be banned. A few severely contaminated beans in an otherwise healthy lot are enough to make a sample positive. As contamination within a lot is highly heterogeneous, systematic controls of imported lots would mean taking large samples, which poses the problem of the best sampling method to ensure representative samples. However, during roasting, grinding and packing, coffees are homogenized, which makes samples more representative. Although the OTA molecule is stable, it is assumed that 40 to 80% of the OTA in coffee is destroyed during roasting. There is some debate about these figures, but the roasting process can at least be assumed to have some effect on final ochratoxin content. As OTA is water-soluble, almost all the fraction not broken down during roasting is found in the cup (Viani, 1996). Preventing mould and toxigenic fungus development Based on the results of preliminary studies, it has been possible to define the degree of risk of contamination depending on coffee processing techniques, and draw up a code of good conduct. However, there is a residual minimum risk, estimated at 2% of the coffee marketed worldwide, even if the code were to be strictly applied. This corresponds to some 120 000 tonnes of coffee, ie 120 to 300 million dollars. These recommendations are therefore probably insufficient. However, there is very little scientific information on how toxigenic fungi develop and the conditions for OTA formation. Unlike Fusarium, which causes the formation of trichotecenes that have pathogenic effects on cereals, it has never yet been proved that the genera Aspergillus and Penicillium affect coffee production. The environmental factors and biological variables that favour or hinder fungus development have not yet been clearly identified. Moreover, coffee is produced by a multitude of smallholders, whose incomes are low and whose technical skills are often poor. Their socio-economic environment is a major obstacle to the adoption of technical innovations. Operators in national commodity chains often exert considerable pressure on them and are not generally in favour of an overall increase in coffee quality, particularly as most producers work in isolation in the face of relatively organized downstream operators. Lastly, the various risks linked to the introduction of health legislation would also mean introducing support measures to help producing countries implement preventive measures, even though they are generally considered highly capable of adapting both spontaneously and rapidly. The issue of preventing contamination by OTA is a worldwide one, and no producing country has been spared. The International Coffee Organization, which includes almost all the coffee producing and consuming countries, has launched a project supported by the European coffee industry (ISIC), Enhancement of Coffee Quality Through Prevention of Mould Formation, in which mycological research plays a relatively important role, even though the main components are training and extension. The FAO is in charge of its implementation. It is also essential to take account of socio-economic aspects if we are to understand producer behaviour and analyse the structure of national commodity chains. The project, which is due to run for four years, will concern the six producing countries—Brazil, Colombia, Côte d’Ivoire, India, Indonesia and Uganda—that dominate world production, although Vietnam is not included. Altogether, these countries produce around 3.4 million tonnes, 57% of world output, including almost 2.1 million tonnes of Arabica. The Common Fund for Commodities is funding half of the estimated 5.6 million-dollar budget for the project. Two European research organizations are involved: the University of Surrey, for mycological aspects, and CIRAD, which will also be looking at some mycological aspects, and also all the technical and socio-economic aspects of production, given its knowledge of the commodity chain and its experience of training and extension. The project began in early 2001 and the first year’s work should enable an understanding of the mechanisms of the development of those fungi involved in contamination and the conditions for ochratoxin production. At the same time, surveys in each of the participating countries should provide a range of technical, social and economic information for use in explaining farmer behaviour and establishing a code of good conduct based on an HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) approach. tional commodity chains will be more or less forced to allow for the extra cost of the efforts that will have to be made on the part of producers, to improve coffee quality, and traders and processors, to prevent coffee deterioration during processing, storage and transport. Conclusion The multitude of factors that contribute to fungus proliferation and mycotoxin production makes it difficult to define and above all enforce preventive measures. It is likely that the introduction of a standard will have a significant impact on the behaviour of those involved in national commodity chains, and that impact will probably be at least as great as that of commodity chain liberalization. Producers will have to change their habits, and those involved in both national and interna- Mai 2002 Plantations, recherche, développement 21