La chasse aux bisons Les Métis étaient des chasseurs de bisons
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La chasse aux bisons Les Métis étaient des chasseurs de bisons
La chasse aux bisons Les Métis étaient des chasseurs de bisons par excellence qui chassaient avec une précision militaire. Toutefois, les premiers groupes de chasseurs de bisons métis n’étaient pas très bien organisés. C’était des petites familles étendues qui chassaient pour leur propre subsistance. Ce n’est qu’en 1816 que les chasses sont devenues plus organisées à cause de la demande accrue de viande, de pemmican et de peaux. Entre les années 1820 et 1840, le nombre de participants métis aux chasses a augmenté petit à petit. Par exemple en 1820, il y avait cinq cent quarante Métis qui chassaient, en 1840 il y avait mille deux cent dix chasseurs et en 1860 deux milles deux cent quatre-vingt dix. Au cours d’une chasse en 1840, mille six cent trente hommes, femmes et enfants s’occupèrent de mille deux cent dix charrettes, de plus de quatre cents chevaux et de cinq cents chiens. Pendant la chasse les femmes et les enfants faisaient sécher la viande et faisaient du pemmican. Les prêtres accompagnaient souvent les Métis pendant les chasses; ils célébraient la messe avant le lever du drapeau pour commencer la journée de chasse. Dans les années 1820 à 1850, les Premières nations et les Métis se sont souvent battus pour le contrôle des zones de chasse aux bisons. La présence accrue des Métis sur les terrains de chasse aux bisons, dans ce qui est aujourd’hui le Dakota du Nord, le Manitoba et la Saskatchewan, les mettaient en conflit avec les Nakotas (Les Sioux) et les Siksikas (les PiedsNoirs) qui comptaient aussi sur les bisons pour survivre. Par exemple, en juin 1851, les Métis et les Nakotas se sont battus à Grand Coteau pour les terres où il y avait beaucoup de bisons, dans ce qui est aujourd’hui le Dakota du Nord. Les chasses aux bisons du début et du milieu du dix-neuvième siècle influencèrent l’organisation militaire des Métis. La chasse s’organisait en groupes d’une dizaine d’hommes avec un capitaine de chasse élu pour commander chaque unité. Sur les dix capitaines élus, on choisissait le chef de la chasse qui était le grand chef. Gabriel Dumont a été chef de la chasse des années 1860 jusqu'à la fin au milieu des années 1870. Les capitaines choisissaient dix soldats qui les aidaient à maintenir l’ordre et la discipline. La discipline se faisait selon les Lois de la chasse. Vu la plus grande participation à la chasse, ces règles étaient nécessaires pour préserver les réserves de bisons et pour la survie des groupes. Chaque jour, on nommait aussi dix guides pour guider le camp. Le guide de jour était aussi en charge du drapeau du camp. Quand il était hissé le matin, le drapeau signalait la levée du camp et, dans les trente minutes qui suivaient, le camp était en route. Si quelqu’un était malade ou si des animaux s’égaraient, on prévenait le guide qui arrêtait alors le camp jusqu'à ce qu’il soit prêt à repartir. Le drapeau n’était pas baissé avant qu’il soit temps de préparer le camp le soir. Quand le drapeau était levé, le guide était en charge de la chasse et quand il était baissé, les capitaines et leurs soldats étaient en charge. À la fin de la journée les capitaines et les Aînés se réunissaient pour discuter de la manière dont la chasse s’était déroulée et pour planifier la journée du lendemain. La chasse aux bisons de 1840 Le premier jour de la chasse, le 15 juin 1840, les chasseurs métis et leurs familles parcoururent trente-deux kilomètres. La journée commença à six heures du matin avec des petites pauses pour reposer les animaux et elle se termina à dix-huit heures. Après ça, les Métis firent en moyenne vingtquatre kilomètres par jour. Les capitaines et les soldats disposaient les charrettes de la rivière Rouge en cercle défensif, installaient le camp et postaient des sentinelles pour surveiller les Dakotas quand ils étaient sur des terrains contestés de chasse aux bisons. Environ quatre cents chasseurs métis virent leurs premiers troupeaux en territoire américain après dix-neuf jours de voyage. Ils attendirent alors l’ordre de commencer la chasse. Se servant d’une longue-vue pour observer les bisons et le terrain, le capitaine Wilkie donnait ses ordres. À huit heures du matin, ils commencèrent, d’abord au petit trot, puis au galop et ensuite au grand galop. Les bisons étaient à 2,4 kilomètres de distance et, quand les Métis furent à quatre ou cinq cents yards commencèrent à courir. (352 à 457 mètres), les bisons Peu de temps après les Métis se retrouvèrent au milieu du troupeau. Avant de tirer sur les bisons, les chasseurs métis tenaient leurs plombs dans la bouche, mettaient de la poudre dans leurs fusils et crachaient la balle dans la bouche du canon avant de tasser la poudre en tapant la culasse de leurs fusils sur leurs selles. Tout ça se faisait alors que les chasseurs étaient en plein galop! À la fin de la journée, 1 375 bisons avaient été tués. Les meilleurs chasseurs en tuaient dix à douze, les autres deux ou trois. Les bisons morts étaient alors traités rapidement. Les chasseurs dépeçaient les bisons tandis que les femmes arrivaient avec les charrettes de la rivière Rouge. Les femmes prenaient alors la relève et préparaient le pemmican, la viande séchée et elles nettoyaient les peaux. La chasse dura deux mois et deux jours et, le 17 août 1840, l’expédition retourna à la rivière Rouge avec cinq cents tonnes de viande séchée et de pemmican. Les nombreux usages du bison Pour commencer le processus de boucherie, on mettait le bison sur les genoux et le ventre. La peau était découpée au milieu du dos et enlevée. Le processus de boucherie produisait seize coupes qui étaient: 1. Les dépouilles – la chair le long des côtes de l’épaule à la croupe 2. les filets – le muscle nerveux qui relie les omoplates à l’arrière-train 3. les bricoles – les bandes de graisse descendant de l’épaule aux bas du cou 4. les petits filets du cou – les petits muscles nerveux qui se trouvent près des extrémités des filets 5. le dessus de croupe – les parties juste au-dessus des flancs 6. les épaules 7. les dessous d’épaules – les couches de chair entre les côtes et les épaules 8. le pis – la couche grasse sous le ventre et le long des flancs, y compris la vessie 9. le ventre – la bande musclée de chair qui soutient les intestins et qui va sous le ventre d’un côté à l’autre des côtes 10. la panse – l’estomac qui était considéré comme un mets délicat 11. la grosse bosse – un morceau délicieux composé de plusieurs os fins venant des vertèbres thoraciques 12. le gras ou suif – le suif de l’intérieur de la carcasse 13. les plat de côtes – les côtelettes 14. la brochette – la viande recouvrant l’estomac 15. la croupe 16. la langue En plus de fournir des coupes de viande, les Métis utilisaient le bison pour d’autres usages. Les os étaient brisés pour en extraire la moelle épinière qui servait pour frire. Une fois le bison dépecé, les Métis ramenaient la viande aux charrettes et la découpaient en pavés ou en bandes, ils la suspendaient pendant deux ou trois jours, puis ils la roulaient ou faisaient du pemmican avec. Ils utilisaient les peaux tannées et la babiche pour faire des cordes, des fils, des vêtements, de la literie, des tentes pour les charrettes et des couvertures de tipi. Ce qui restait était laissé aux loups et aux coyotes. L’extinction quasi totale des bisons des plaines Vers la fin du dix-neuvième siècle les bisons des plaines ou bisons des prairies (Bison bison bison) comme on les appelait, ont été presque exterminés. D’un territoire qui, à l’origine, allait des Territoires du Nord- Ouest de nos jours jusqu’au golfe du Mexique et dans le fin fond du Midwest américain actuel, ces animaux ont été trop chassés au point de n’exister que dans quelques zones minuscules et isolées. En 1864, par exemple, au moins un million de bisons avaient déjà été abattus. Le paysage des prairies se retrouva d’abord jonché de carcasses pourrissantes et ensuite de vastes tas d’os blanchis au soleil. surnommée Regina, la capitale de la Saskatchewan, fut «Pile O’ Bones» (pile d’os) à cause des grands dépôts d’os de bisons sur le site. Le résultat de ce massacre fut la destruction de l’économie de subsistance de toutes les nations autochtones des Prairies, y compris celle des Métis. Pourquoi est-ce que ce massacre a eu lieu? Il y a eu plusieurs raisons pour cette extinction quasi-totale par l’homme. 1. L’intérieur de l’Amérique du Nord s’ouvrait à l’agriculture et aux colonies de grands ranchs. Les bisons itinérants nuisaient à l’établissement de homesteads et de ranchs et concurrençaient le bétail pour l’herbe des prairies qui était rare. Au fur et à mesure que des céréales ont été plantées, les herbes naturelles des prairies – principale source de nourriture des bisons – ont disparu. 2. La construction de la voie ferrée dans les terres de pâturage des bisons. Les trains amenèrent aussi des chasseurs pratiquant la chasse sportive qui tiraient sur des milliers de bisons à partir des trains en mouvement. Les trains offraient aussi un moyen de transporter les peaux de bison, qui étaient utilisées pour faire des courroies de machines industrielles dans le Canada central et l’est des États-Unis, en dehors de la région. 3. Une chasse excessive et massive – pour l’alimentation et les peaux – par les chasseurs non autochtones et autochtones a aussi laissé des traces. 4. La politique du gouvernement américain – les bisons ont été chassés systématiquement pour enlever approvisionnement en nourriture. aux Amérindiens leur Ce geste avait pour but de forcer les Amérindiens à vivre dans des réserves. Références: Ross, Alexander. 1972. The Red River Settlement. Edmonton: Hurtig Publishers, Pelletier, Joanne. The Buffalo Hunt. Regina: Gabriel Dumont Institute, 1985. Young, Patrick et Darren Préfontaine. «Bison http://www.metismuseum.ca/resource.php/00716, 2003. Hunting».