Tribune, 23/12/6

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Tribune, 23/12/6
Réconciliation : L'Algérie, le Maroc et le Pérou confrontent leurs expériences
(Tribune, 23/12/6)
(Monday, 25 December 2006) - Contributed by Webmaster - Last Updated ()
Réconciliation nationale : l'Algérie, le Maroc et le Pérou confrontent leurs expériencesLa Tribune (Algérie), 23/12/6Par
Samir Ould AliTrois pays à avoir choisi la réconciliation nationale pour «touner la page des atrocités», l'Algérie, le Maro
et le Pérou, se sont rencontrés la semaine dernière à Rabat pour confronter leurs expériences et, à travers leurs
représentants, débattre des aspects légaux des processus de réconciliation nationale. Car, si le concept de réconciliatio
nationale et ses objectifs sont sensiblement communs, les processus de mise en application sont aussi différents que le
sont les pays concernés dans leurs spécificités historiques et sociologiques.
Douze Algériens ont ainsi pris part à l'atelier d'experts que Freedom House a organisé la semaine dernière en
collaboration avec le Conseil consultatif des droits de l'Homme au Maroc et l'Institut arabe des droits de l'Homme dont le
siège se trouve en Tunisie. Les représentants «non officiels» de l'Algérie sont en majorité des membres des Ligues de
défense des droits de l'Homme (LADH et LADDH), de différentes associations (Fadhma N'Soumeur, association de
disparus ), de juristes indépendants et d'enseignants universitaires.
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Le Maroc a été représenté par Chaouqui Benyoub, ancien condamné qui a longtemps séjourné dans le tristement
célèbre pénitencier de Tazmamart, et l'un des principaux artisans du processus de réconciliation au Maroc. En outre,
des visites à différentes institutions étatiques (comme le ministère de la Justice, le Conseil consultatif des droits de
l'Homme, la Haute Autorité de communication audiovisuelle ) ont été organisées afin de permettre aux officiels de
dresser aux participants un tableau sur l'expérience de la réconciliation nationale au royaume chérifien. Côté sudaméricain, c'est le Péruvien Alejandro Silva Reina, expert en justice transitionnelle, qui s'est chargé de décrire le
processus de réconciliation nationale dans son pays, son taux d'avancement, ses bienfaits et ses tares.
Au Maroc, la réconciliation nationale a vu le jour en janvier 2004, lorsque les autorités ont mis en place l'Instance équité
et réconciliation (IER) dont la mission consiste à «apporter un règlement global à la question des violations des droits de
l'Homme commises depuis 1956». Il est également attendu de cette instance la formulation de recommandations pour,
tout à la fois, éviter que ces violations se répètent, remédier à leurs effets et restaurer la confiance en la loi. Jusqu'ici,
l'identification des victimes des «années de plomb» et leur indemnisation sont en cours mais des Etats et organisations
des droits de l'Homme divergent sur leur nombre.
Le Pérou, lui, a lancé sa politique de réconciliation trois ans plus tôt, en juillet 2001, par l'installation de la Commission de
la vérité et de la réconciliation. Les objectifs généraux ciblés sont notamment l'étude de la genèse de la violence s
l'éclaircissement des faits de violence terroriste et de violation des droits de l'Homme, l'établissement des responsabilités
et l'élaboration de propositions sur les réparations, la réconciliation et la prévention d'un nouveau cycle de violences.
Selon Alejandro Silva Reina, au 31 mai 2002, la systématisation des sources d'information a atteint 50% et 8 000
témoignages ont été recueillis au niveau national.
Tout en louant la réconciliation nationale (malgré un certain nombre de travers dans ses processus d'application),
comme seul moyen de parvenir à exorciser les démons des tragédies qui ont secoué les trois pays (milliers de morts,
différentes violations des droits de l'Homme, traumatismes ), les participants ont insisté sur la nécessité de miser sur la
formation autour des droits de l'Homme. «Former les gens aux droits de l'Homme, c'est se prémunir d'un fatal retour en
arrière», souligne l'un des participants algériens.
Freedom House devrait très prochainement établir un rapport sur la rencontre qui s'est tenue du 14 au 18 décembre
derniers et dont le grand absent est certainement l'Afrique du Sud.
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