Nouveau règlement de comtpes à Marseille
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Nouveau règlement de comtpes à Marseille
Nouveau règlement de comptes à Marseille Il venait de sortir d’un rendez-vous dans un bar de la cité des Flamants, samedi soir, avenue Georges-Braque à Marseille, lorsqu’une voiture a surgi. Rachid Bekhis, 30 ans, n’a pas eu le temps d’esquisser le moindre geste de fuite. Il a été fusillé sur place par les occupants de cette voiture qui ont mitraillé la victime, laissant dernière eux une vingtaine de projectiles de gros calibre. Un règlement de comptes de plus dans la cité phocéenne ensanglantée depuis plus de trois ans par une impitoyable guerre des territoires, où chaque truand défend bec et ongles la moindre cage d’escalier, devenue un lieu de deal. Ancien trafiquant, déjà condamné pour des affaires d’escroquerie, Rachid Bekhis appartenait « à la voyoucratie locale sans pour autant être un vrai caïd », résume un policier. « Tous aspirent à jouer un cran au-dessus de leur niveau », ajoute-t-il. Mais, samedi soir, Rachid Bekhis a allongé la liste des victimes de règlements de comptes. Quatre hommes cagoulés dans une Audi noire ont pris en tenaille la victime, qui était sortie de détention au cours de l’été. Touché à la tête et au thorax, l’homme a été retrouvé agonisant par les secours. Hier, les proches de la victime s’étaient donné rendez-vous dans le quartier Saint-Jérôme, où vit sa mère. Ce meurtre prend aussi des allures de « baptême du feu » pour Alain Gardère, le nouveau préfet délégué à la sécurité à Marseille, dont la mission est d’endiguer cette escalade de violence dans une ville minée par tous les trafics et où 26 agressions graves ont lieu chaque jour. Sans être l’un des points les plus sensibles de Marseille, la cité des Flamants est devenue un lieu de rendez-vous et d’échange du trafic de stupéfiants. Une activité dominée par les cités rivales toutes proches de Font-Vert ou de la Busserine. Fin avril, le parrain de Font-Vert, Saïd Tir, 59 ans, était abattu au volant de sa voiture alors qu’il avait sur la cuisse une arme chargée. Au mois de mai, deux truands lyonnais, Sabrie Khemaicia, 33 ans, et Oussamni Kari, 24 ans, qui avaient affiché leurs ambitions sur Marseille, ont eux aussi été exécutés au pistoletmitrailleur en plein centre de Marseille. Depuis plusieurs mois, le syndicat de police Alliance fustige « l’irruption des méthodes du grand banditisme au cœur de Marseille ». « Malgré une espérance de vie de plus en plus courte, les truands ne reculent devant rien », constate David-Olivier Reverdy, le responsable local du syndicat. « La police se doit d’agir en amont et ne plus compter les coups », ajoute M. Reverdy. Allusion au manque de moyens récurrent de certains services de la police judiciaire. […]