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+ Models PATBIO 2607 1–9 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com 1 Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx http://france.elsevier.com/direct/PATBIO/ 2 Revue générale Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux F 3 4 OO Treatment of venous thromboembolic disease in cancer patients 56 D. Farge-Bancel a,*, L. Florea a, L. Bosquet b, P. Debourdeau c a 12 13 14 15 16 Résumé RR E CT ED La maladie thromboembolique veineuse (MTEV), définie par l’existence d’une thrombose veineuse profonde (TVP) et/ou d’une embolie pulmonaire (EP), survient chez 4 à 20 % des patients atteints de cancer et constitue une des principales causes de décès chez ces patients. Sa survenue chez le patient atteint de cancer pose des problèmes thérapeutiques quotidiens dominés par le risque accru d’accidents hémorragiques graves et d’échecs thérapeutiques. L’analyse des données scientifiques actuelles de la littérature permet aujourd’hui de reconsidérer les schémas thérapeutiques curatifs classiques pour la prise en charge de la MTEV chez le patient atteint de cancer. Ainsi, à la lueur des essais cliniques disponibles pour le traitement curatif actuel de la MTEV chez le patient cancéreux, l’utilisation des héparines de bas poids moléculaires (HBPM) seules et administrées au long cours pendant au moins trois à six mois, peuvent être recommandée en première intention, tout en conservant l’héparine non fractionnée (HNF) avec relais précoce par antivitamines K (AVK) pendant au moins trois mois en cas de contre-indications aux HBPM ou d’autres options (filtre cave) en cas de contre-indication aux HBPM. Le traitement préventif de la MTEV chez le patient cancéreux repose sur les pratiques établies à partir de l’analyse des données issues des sous-groupes de patients cancéreux inclus dans les différents essais thérapeutiques à visée prophylaxique en milieu médical et fera l’objet de recherches cliniques spécifiques dans les années à venir. # 2008 Publié par Elsevier Masson SAS. Abstract Venous thromboembolism (VTE) disease, as defined by the occurence of deep venous thrombosis or pulmonary embolism, occurs among 4 to 20% of patients with cancer and is a leading cause of death among these patients. Use of classical anticoagulation to treat VTE in a cancer patient is associated with a higher risk of major bleeding and of VTE recurrence as compared to noncancer patients. Updated comprehensive and systematic review of current data from the medical literature allows to reconsider the classical approach used for anticoagulant treatment in cancer patients and to implement adapted recommendations. In 2008, the use of daily subcutaneous low-molecular-weight heparin (LMWH) for at least three to six months is recommended as first line therapy to treat VTE disease in cancer patients. If LMWH are contra-indicated (renal insuffisiency), other therapeutic appraoches are warranted, such as use of unfractionated heparin (UFH) with early introduction of anti-vitamin K for at least three months or venous cava filter in case of absolute contra-indications to anticoagulation. VTE prophylaxis in cancer patients relies on the same therapeutic approaches as currently used for noncancer patients at high risk of VTE. The definition of more specific approach for patients with cancer is considered at higher risks, will be the subject of many clinical trials in the forthcoming years. # 2008 Publié par Elsevier Masson SAS. CO 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 Reçu le 10 décembre 2007 ; accepté le 11 février 2008 UN 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 Service de médecine interne et pathologie vasculaire, base moléculaires de l’homéostasie cutanée, Inserm U67, hôpital Saint-Louis, 10, avenue Claude-Vellefaux, 75010 Paris, France b Service de médecine interne oncologique, hôpital Desgenettes, 108, boulevard Pinel, 69003 Lyon, France c Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, 101, rue de Tolbiac, 75654 Paris cedex, France PR 7 8 9 10 11 45 46 Mots clés : Cancer ; Maladie thromboembolique veineuse ; Embolie pulmaonire ; Antivitamines K ; Héparine de bas poids moélculaires ; Héparine non fractionnée ; Examen doppler veineux 47 48 Keywords: Cancer; Venous thromboembolism; Pulmonary embolism; Anti-vitamin K; Low-molecular weight-heparins; Unfractionated heparin; Doppler ultrasound 49 50 50 * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Farge-Bancel). 0369-8114/$ – see front matter # 2008 Publié par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 Pour citer cet article : Farge-Bancel D, et al., Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux, Pathologie Biologie (2008), doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 + Models PATBIO 2607 1–9 2 D. Farge-Bancel et al. / Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx 50 106 1. Introduction 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 OO 59 PR 58 ED 57 CT 56 RR E 55 CO 53 54 La maladie thromboembolique veineuse (MTEV), définie par la survenue d’une thrombose veineuse profonde (TVP) et/ ou d’une embolie pulmonaire (EP), survient en moyenne chez 4 à 20 % des patients atteints de cancer et constitue une des principales causes de décès chez ces patients (un patient atteint de cancer hospitalisé sur sept) [1]. L’apparition d’une MTEV dépend en partie du type de néoplasie sous-jacente (type histologique et stade du cancer) [2] avec un risque plus élevé chez les patients porteurs d’adénocarcinomes mucosécrétants du tube digestif, des cancers pancréatique, pulmonaire ou ovarien, de leucémie aiguë promyélocytaire ou de syndrome myéloprolifératif [1,3,4]. Globalement, l’incidence de la MTEV est multipliée par quatre à six chez le patient atteint de cancer par rapport au reste de la population et la présence d’un cancer est un facteur de risque indépendant de survenue de MTEV [5,6]. L’existence d’une MTEV au cours du cancer constitue un facteur pronostique indépendant et à pathologie néoplasique égale, les patients atteints de cancer et de TVP et/ou d’EP ont une survie globale diminuée [7]. La survenue d’une MTEV chez le patient atteint de cancer pose des problèmes thérapeutiques quotidiens dominés par le risque accru d’accidents hémorragiques graves et d’échecs thérapeutiques. À ce jour, il n’existe pas en France de recommandations thérapeutiques spécifiques pour la prise en charge de la MTEV chez le patient atteint de cancer. Les principes des traitements appliqués jusqu’alors en France sont donc dérivés des dernières recommandations nord-américaines [8–10] et s’inspirent aussi des recommandations officielles publiées par l’Italian Association of Medical Oncology (AIOM) [11]. Les bases du traitement curatif classique reposent, comme pour toute maladie thromboembolique veineuse, sur l’introduction d’une héparinothérapie, soit une héparine non fractionnée (HNF), soit de bas poids moléculaire rapidement relayée par les antivitamines K (AVK) à demi-vie longue type warfarine [12]. La néoplasie en cours d’évolution et les traitements antitumoraux rendent les patients particulièrement sujet aux récidives thromboemboliques. Plus récemment, des essais thérapeutiques prospectifs ont montré l’efficacité de l’utilisation des héparines de bas poids moléculaires (HBPM) à visée curative au long cours (trois à six mois) dans la prévention de la récidive de MTEV chez les patients atteints de cancer sans augmentation du risque hémorragique. La durée totale du traitement curatif (phase d’attaque et traitement d’entretien), habituellement de trois à six mois, est encore insuffisamment codifiée dans notre pays [2]. Les recommandations récentes des collèges d’experts nord-américains [10] et aussi italien [13], basées sur des méthodologies variables, soulignent l’importance d’un traitement prolongé pendant six mois par héparine de bas poids moléculaires et vont conduire les autres pays européens à modifier leur pratique. En France, les années 2006 et 2007 ont permis à deux groupes de travail, l’un sous l’égide des standards, options et recommandations (SOR) et l’autre de l’HAS avec des objectifs similaires, mais des méthodologies différentes, d’élaborer des recommandations pour la pratique clinique au niveau national UN 52 F 51 français à partir d’une revue exhaustive des données de la littérature. Ainsi, dans le cadre du programme SOR en cancérologie, initié par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) depuis1993 et réalisé en partenariat avec le secteur public, le secteur privé, les fédérations professionnelles, les Sociétés savantes et l’ institut national du cancer, ont été « élaborées des recommandations pour la prise en charge de la maladie thromboembolique veineuse chez les cancéreux » afin d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients. La méthode d’élaboration et d’actualisation des SOR repose sur l’analyse critique des meilleures données scientifiques disponibles et le jugement argumenté des experts au sein d’un groupe de travail pluridisciplinaire représentatif des modes d’exercices et des disciplines concernées par la prise en charge des patients atteints de cancer. Cette méthode dite « mixte » combine le niveau de preuve scientifique et l’accord d’experts. Le rapport intégral, en cours de révision par des experts indépendants, permettra en 2008 de définir deux niveaux de gradation pour les recommendations : les standards et les options. Les recommandations sont établies à partir de l’analyse critique des données actuelles de la science avec un certain niveau de preuve, et du jugement argumenté des experts en cancérologie. Une option correspond à plusieurs attitudes cliniques reconnues comme appropriées par les experts et peut avoir la préférence des experts. Ces recommandations officiellement publiées, sous l’égide des SOR, permettront d’uniformiser les pratiques pour le traitement curatif de la MTEV chez le patient cancéreux à partir d’un niveau de preuve solide. Les données concernant les bénéfices éventuels d’une thrombophylaxie spécifique chez le patient atteint de cancer font encore partie du domaine des études de recherche clinique en cours et nécessiteront plusieurs années avant de permettre d’établir des recommandations. 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 2. Les risques du traitement Quel que soit le type de traitement utilisé, les patients cancéreux sont à haut risque de complications hémorragiques et de récidives sous traitement bien conduit, comme cela sera abordé au chapitre surveillance du traitement. Les hémorragies majeures sont définies dans un article publié par Levine et Hirsh en 2004 [12] : 140 141 142 143 144 145 146 148 147 diminution du taux d’hémoglobine de plus de 20 g/L ; topographie intracrânienne, rétropéritonéale ou intraoculaire, nécessité d’une intervention chirurgicale, de l’arrêt du traitement ou d’une hospitalisation ; nécessité de transfusions sanguines de plus de deux unités de globulaires. 148 150 149 149 151 150 152 151 154 153 152 155 153 156 154 157 Les hémorragies qui ne remplissent pas ces critères sont considérées comme des hémorragies mineures. Différents paramètres doivent être pris en compte pour évaluer le risque hémorragique : 155 158 159 160 162 161 l’indice de performance de l’OMS ; l’histoire de saignement récent ; Pour citer cet article : Farge-Bancel D, et al., Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux, Pathologie Biologie (2008), doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 163 + Models PATBIO 2607 1–9 D. Farge-Bancel et al. / Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx 3 167 166 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 185 186 187 188 189 190 191 En analyse multivariée, l’existence d’une pathologie cancéreuse apparaît comme un facteur de risque indépendant d’hémorragie (sous héparine non fractionnée ou danaparoid avec relais précoce par le Coumadine1 au même titre que la surface corporelle dans l’étude de Wester et al. [14] et sous traitement par warfarine dans l’étude rétrospective de Gitter et al. [15]. De plus, la lésion tumorale elle-même peut être à l’origine d’hémorragie gastro-intestinale, pulmonaire ou cérébrale. Les facteurs de coagulation peuvent aussi être anormaux (hypoprotéinémie, insuffisance hépatique, malnutrition, coagulopathie de consommation et la chimiothérapie), par le biais de l’hypoplasie médullaire, peuvent aggraver ces anomalies. Parallèlement au risque hémorragique, l’efficacité de l’anticoagulation sous AVK n’est pas clairement établie chez les patients cancéreux et la majorité des échecs du traitement survient sous antivitamines K. En pratique, on peut distinguer le traitement curatif et le traitement préventif. 3. Le traitement curatif 192 195 196 197 198 3.1. Héparines non fractionnées avec un relais précoce par antivitamine K 199 203 204 205 206 207 208 209 210 211 212 213 214 215 216 217 218 219 220 221 CO 201 202 Trois études rétrospectives [16–18] et le bras témoins HNF plus AVK d’une étude randomisée multicentrique [19] permettent d’analyser un schéma thérapeutique utilisant l’administration de warfarine (AVK) au long cours après un traitement curatif par héparine non fractionnée. Les trois études les plus anciennes présentent des biais d’inclusion et d’exclusion liés à leur caractère rétrospectif. Les études de Chan et Woodruff [17] et de Debourdeau et al. [18] ne présentent pas de groupe témoins, ce qui rend difficile l’interprétation des données, puisque le traitement anticoagulant, tout comme la population, peuvent être responsables des résultats obtenus. Dans l’étude de Calligaro et al., qui remonte à 20 ans, la définition des critères de jugement (récidive de MTEV, hémorragie ou définition de la thrombopénie induite par héparine) n’est pas précisée [16]. Les causes de mortalité ne sont pas non plus rapportées dans ces études. Malgré leurs limites, ces études rétrospectives rapportent des taux de complications élevés avec 25 à 30 % de récidives et des taux de complications hémorragiques majeures qui varient de 15 à 30 % en moyenne sur des séries de 23 à 71 patients. L’analyse univariée réalisée dans l’étude de Debourdeau et al. [18] n’a mis en évidence aucun facteur lié à l’apparition d’une récidive de MTEVou d’une hémorragie sévère sous traitement. Les taux UN 200 237 Comme dans le reste de la population non cancéreuse, l’utilisation des HBPM dans le traitement curatif de la MTEV a permis des progrès significatifs dans la prise en charge de la MTEV. Néanmoins, il n’existe aujourd’hui aucun essai randomisé spécifique évaluant l’efficacité des HBPM dans le traitement d’attaque de la maladie thromboembolique veineuse spécifiquement chez les patients atteints de cancer. En l’absence de littérature de « haut niveau de preuve » (métaanalyse ou essais randomisés) spécifique des patients atteints de cancer pour l’évaluation des HBPM en traitement initial avec relais précoce par AVK, différentes sources de données peuvent être utilisées. Les résultats rapportés dans la population générale par les méta-analyses non spécifiques de la population cancéreuse permettant d’établir une synthèse de la littérature sur ce thème [20–26] sont en faveur de l’utilisation des HBPM par rapport aux HNF pour le traitement initial des évènements thromboemboliques veineux. Dans cette population générale, l’incidence des évènements hémorragiques majeurs et du taux de récidive est significativement diminuée (cinq des huit métaanalyses) sous HBPM par rapport à l’HNF. Néanmoins, ces différentes méta-analyses ne précisent pas toujours la proportion de patients atteints de cancer et présentent rarement une analyse en sous-groupes, ce qui limite donc la portée des conclusions extrapolées pour cette population spécifique. Seule la méta-analyse de Hettiarachi comporte une analyse d’efficacité pour le sous-groupe des patients atteints de cancer et montre que les HBPM sont associées à une baisse du taux de récidive de MTEV [22]. Cette même équipe a effectué une année plus tard une nouvelle méta-analyse à partir des données individuelles des études ayant inclus des patients atteints de cancer : sur 629 patients atteints d’un cancer, les patients traités par HBPM ont eu un taux de mortalité significativement diminué par rapport aux patients traités par HNF (15 % versus 22 % ; OR = 0,61 [IC 95 : 0,40–0,93]) [27]. Ce gain de survie a été retrouvé par certaines analyses en sous-groupe avec une diminution du risque relatif de décès de 64 % en faveur des patients traités par les HBPM dans la méta-analyse de Lensing [20], une réduction de 50 % des décès à 90 jours dans le groupe CT 194 Plusieurs études ont montré que le traitement anticoagulant classique, basé sur une héparinothérapie initiale suivie d’une antivitamine K, est à la fois moins efficace et moins bien toléré chez les patients atteints de cancer qu’en l’absence de pathologie tumorale sous-jacente. RR E 193 3.2. Héparines de bas poids moléculaire avec relais précoce par antivitamine K F 173 174 223 OO 172 de complications hémorragiques majeures rapportés dans les études de Calligaro et al. (30,4 %) et de Chan et Woodruff (35 %) ont été relativement élevés par rapport au taux de 13 % observé dans l’étude de Debourdeau et al. Dans l’étude de Chan, l’incidence élevée des surdosages en AVK chez les patients avec des épisodes hémorragiques (67 %) souligne l’importance d’une surveillance étroite des patients sous HNF ou AVK [17]. Le bras témoins de l’essai prospectif Lite montre 10 % de récidives et 7 % de complications hémorragiques majeures à trois mois. Ces schémas thérapeutiques déjà anciens, associés à un taux élevé de complications, sont aujourd’hui réservés aux situations où il existe des contreindications relatives ou absolues à l’utilisation d’HBPM en traitement initial. PR 171 170 222 le traumatisme récent ou chirurgie ; le nombre de plaquettes ; l’administration d’une chimiothérapie concomitante. ED 169 168 Pour citer cet article : Farge-Bancel D, et al., Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux, Pathologie Biologie (2008), doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 224 225 226 227 228 229 230 231 232 233 234 235 236 238 239 240 241 242 243 244 245 246 247 248 249 250 251 252 253 254 255 256 257 258 259 260 261 262 263 264 265 266 267 268 269 270 271 272 273 274 275 276 + Models PATBIO 2607 1–9 4 D. Farge-Bancel et al. / Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx 277 287 288 289 290 291 292 293 294 295 296 297 298 299 300 301 302 303 304 305 306 307 308 309 310 311 312 313 314 315 316 317 318 319 320 321 322 323 324 325 326 327 328 329 330 331 332 333 F 286 OO 285 PR 284 ED 283 rapporté un taux de récidive de 1,5 % par mois de traitement et un taux de complications hémorragiques de 0,4 % par mois de traitement [30]. L’étude de Prandoni et al. a montré 16,6 % de récidive sur la durée totale du suivi avec 11 % d’hémorragies [32]. Dans l’étude de Vucić et al., l’analyse comparative à six mois révèle que les INR sont significativement plus élevés chez les patients pour lesquels la TVP a été résorbée (médiane de 2,4 [1,4–3]) par rapport aux patients qui n’ont pas eu de TVP résorbée (médiane de 1,8 [1,1–3,9] ; p = 0,015). L’impact du taux d’INR sur les complications hémorragiques reste à préciser. Les complications hémorragiques n’ont pas été plus fréquentes dans l’étude de Prandoni et al. en cas d’INR supérieur à trois chez les patients atteints de cancer (38 % hémorragie) par rapport aux patients sans cancer (24 % d’hémorragie) [32] et Palareti et al. n’ont pas retrouvé une augmentation significative des complications hémorragiques en fonction du taux d’INR chez les patients atteints de cancer [31]. Le bras témoins utilisant (HBPM plus relais précoce par AVK) des études prospectives montre 6 à 16,9 % de récidives et 2,9 à 16 % de complications hémorragiques majeures sous un tel schéma thérapeutique. Ainsi, l’essai Canthanox a rapporté un taux de récidive de MTEV de 6 % et un taux de complications hémorragiques majeures à trois mois de 16 % [IC 95 : 8,6–26,3] [34]. L’essai Clot a montré un taux de récidive plus élevé (16,9 %) et un taux de complications hémorragiques majeures de 4 % sous AVK [35]. L’essai Oncenox, le plus récent, n’a inclus que 34 patients dans le bras témoins et les taux de récidive et de complications hémorragiques majeures ont été, respectivement de 6,7 et 4 % [36]. Compte tenu de la fréquence des récidives et du taux de complications hémorragiques observés sous traitement par HBPM avec relais précoce par AVK, d’autres schémas thérapeutiques utilisant les HBPM au long cours ont été proposés. CT 281 282 RR E 280 CO 279 334 de patients traités par les HBPM (14 %) par rapport au groupe de patients traité par les HNF (28 %) dans l’étude de Siragusa et al. [21] et une diminution de 43 % du risque relatif de décès en faveur de patients traités par les HBPM rapportée par Gould et al. [28]. D’autres études spécifiques de la population cancéreuse peuvent également être retenues : l’une rétrospective [29], quatre études prospectives [30–33], dont trois avaient pour objectif principal de comparer les résultats obtenus pour les patients atteints de cancer par rapport aux patients sans cancer [30–32] et trois études randomisées multicentriques qui présentaient un bras témoins HBPM plus AVK [34–36]. L’étude rétrospective de Hutten et al. [29] s’est focalisée sur l’effet de l’INR et du cancer sur l’incidence des récidives de MTEV et des hémorragies majeures chez 264 patients atteints de cancer, à partir des données de deux essais randomisés [37,38]. Cette analyse rétrospective conduite à partir des données de deux essais randomisés ayant comparé HNF plus AVK et HBPM plus AVK, explique la forte proportion de patients initialement traités par HNF. Bien que les données utilisées aient été collectées de manière prospective, l’hypothèse a été formulée rétrospectivement, les critères d’exclusion ne sont pas précisés et la répartition selon le type de cancer n’est pas mentionnée. Tous ces éléments limitent la robustesse du résultat avancé, notamment pour la comparaison cancer versus non cancer [29]. Malgré ces limites, dans la population cancéreuse, les récidives ont été nettement plus fréquentes par rapport à la population non cancéreuse et se sont produites essentiellement avec des INR inférieurs à deux (54 récidives par 100 patients par an dans cette situation contre une moyenne à 27). Les complications hémorragiques avec des INR inférieurs à deux se sont produites plus fréquemment chez les patients atteints de cancer (2,7 %) par comparaison aux patients sans cancer (0,5 %) [29]. Les taux de récidive de TVP et/ou EP rapportés dans les sept études prospectives, qui ont porté sur des séries de 31 à 338 patients atteints de cancer [30–33], (dont trois bras témoins d’essais randomisés [34–36]), sont variables et pas toujours comparables du fait de l’hétérogénéité des critères utilisés. Certaines limites méthodologiques doivent être prises en compte : ainsi, l’étude de Prandoni et al. a inclus des patients suivis pendant plus de dix ans, limitant ainsi la portée des conclusions compte tenu de l’évolution des traitements intervenus sur cette période. Par ailleurs, 67 % des patients ont eu un traitement initial par HNF et la durée du traitement a été inférieure à six mois pour 44 % des patients [32]. Sur les 95 patients inclus dans l’étude de Palareti et al., 11 ont eu une TVP avant le diagnostic de cancer, ce qui fausse potentiellement la fraction de récidive observée [31]. Dans l’étude de Vucić et al., l’épisode de TVP aiguë a conduit à la détection d’un cancer occulte au moment de l’initiation de la prophylaxie secondaire par AVK chez 11 des 31 patients inclus [33]. Malgré ces limites, les résultats rapportés dans la population « cancer » sont cohérents et montrent un risque augmenté de récidives (2 à 16,9 % selon les études) et de complications hémorragiques majeures (2,7 à 16 %) chez les patients atteints de cancer par rapport aux patients sans cancer. Ainsi, l’étude de Bona et al. a UN 278 3.3. Évaluation des héparines de bas poids moléculaire au long cours 335 336 337 338 339 340 341 342 343 344 345 346 347 348 349 350 Q1351 352 353 354 355 356 357 358 359 360 361 362 363 364 365 366 367 368 369 370 371 Les résultats de l’utilisation des HBPM au long cours peuvent être évaluées à partir des résultats de deux métaanalyses [39,40] et de quatre essais randomisés spécifiques de patients atteints de cancer comparant HBPM plus AVK versus HBPM seule pendant trois à six mois dans le traitement curatif au long cours [19,34–36]. Par ailleurs, deux études prospectives non randomisées [41,42] ont porté sur la tolérance des HBPM au long cours. La méta-analyse d’Ioro et al. ne comporte qu’une étude spécifique sur la MTEVau cours du cancer et ses conclusions ne peuvent de ce fait que s’appliquer à la population générale [40]. La méta-analyse de Ferretti et al., qui a inclus à la fois des études avec des patients atteints de cancer et sans cancer, souligne que le bénéfice obtenu avec les HBPM au long cours est dû aux quatre études spécifiques de la MTEV associée au cancer [39]. Au total, les données de la littérature rapportées pour les patients atteints de cancer par trois des quatre essais randomisés Pour citer cet article : Farge-Bancel D, et al., Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux, Pathologie Biologie (2008), doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 372 373 374 375 376 377 378 379 380 381 382 383 384 385 386 387 388 + Models PATBIO 2607 1–9 D. Farge-Bancel et al. / Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx 5 389 399 400 401 402 403 404 405 406 407 408 409 410 411 412 413 414 415 416 417 418 419 420 421 422 423 424 425 426 427 428 429 430 431 432 433 434 435 436 437 438 439 440 441 442 443 444 445 3.4. Place des fibrinolytiques dans le traitement de la MTEV 496 F 398 OO 397 PR 396 447 ED 395 témoins de l’essai Lite peut être controversé ; d’une part, l’association HNF plus AVK n’est pas le traitement de référence pour le traitement des TVP et d’autre part, cette association a été démontrée d’efficacité inférieure à l’association HBPM plus AVK dans la population générale [19]. Enfin, la différence entre les deux bras de traitement n’apparaît qu’au douzième mois. Deux des quatre essais randomisés identifiés montrent un bénéfice des HBPM à long terme concernant le taux de récidive de MTEV [35,19]. Les deux autres essais n’ont pas montré de différence significative entre les deux bras [34,36]. En revanche, aucun des quatre essais randomisés n’a mis en évidence un effet statistiquement significatif sur le taux de complications hémorragiques. Ces quatre essais randomisés ont été inclus dans une méta-analyse publiée en 2006 par Ferretti et al., qui a porté sur 2907 patients inclus dans 11 essais randomisés [39]. L’analyse en sous-groupe sur les patients atteints de cancer a porté sur 1115 patients et a montré une différence statistiquement significative dans le bras HBPM seule pour les récidives de MTEV (RR = 0,52 [IC 95 : 0,359– 0,769]). Hull et al. ont publié une actualisation de la métaanalyse de Ferretti et al. avec les données complètes de l’essai Lite [19]. Ces résultats confirment ceux de Ferretti et al., à savoir un bénéfice en faveur des HBPM seules sur le taux de récidive de MTEV (RR = 0,5 [IC 95 : 0,35–0,72]). En revanche, aucune différence significative n’a été mise en évidence concernant le taux des complications hémorragiques (RR = 0,80 [IC 95 : 0,61–1,05]). Deux études prospectives publiées par Noble et al. en 2005 et en 2006, qui ont porté, respectivement sur 28 et 40 patients, rapportent les résultats d’entretiens semi-directifs de 30 minutes conduits auprès des patients atteints de cancer pour évaluer l’acceptabilité à long terme des traitements par HBPM. Ces deux études suggèrent que les HBPM ont un impact positif sur la qualité de vie des patients hospitalisés atteints d’un cancer avancé et recevant des soins palliatifs et que les HBPM ont une acceptabilité supérieure aux anticoagulants oraux. Néanmoins, dans ces études, l’acceptabilité du traitement n’a pas été basée uniquement sur le rapport bénéfice/risque, mais également sur la notion de banalité de l’injection par rapport à la qualité de vie des patients, en comparaison avec la « lourdeur » des adaptations de dose liées à l’administration des antivitamines K. Cependant, d’une part, la définition des critères de tolérance est subjective et non argumentée et, d’autre part, le biais de sélection des patients est important. En effet, pour la plupart, ces patients n’ont reçu aucun traitement antitumoral, ont fait des séjours prolongés dans des unités de soins palliatifs et présentaient des contreindications à l’utilisation des AVK [41,42]. CT 393 394 RR E 392 CO 391 446 de bonne qualité et les méta-analyses sont cohérentes. Par comparaison aux HBPM avec un relais précoce AVK, les HBPM seules administrées au long cours (trois à six mois) chez les patients cancéreux atteints de MTEV sont associées à une diminution (statistiquement significative) de 50 % des taux de récidive, sans augmentation du risque hémorragique ni d’effet sur le taux de mortalité. Dans les quatre études randomisées, l’HBPM était administrée une fois par jour. L’essai Canthanox a évalué l’enoxaparine administrée à la dose de 150 UI/kg une fois par jour pendant trois mois chez 67 patients, comparée à la warfarine chez 71 patients [34]. Le critère de jugement principal était la combinaison des récidives et des hémorragies majeures pendant les trois mois de traitement. Le critère de jugement principal utilisé pour l’essai Canthanox était un critère combiné (taux de récidive et complications hémorragiques) pour lequel aucune différence significative n’a pu être mise en évidence [34]. Dans cet essai, l’analyse du temps écoulé jusqu’à l’évènement (récidive de MTEV ou hémorragie majeure) en utilisant le test du log rank a cependant révélé une différence significative en faveur des patients traités par l’enoxaparine ( p = 0,04). Au vu des résultats obtenus, il est légitime de supposer que cette différence aurait pu être significative sur le critère combiné de jugement si l’essai n’avait pas été interrompu prématurément en raison d’une période d’inclusion jugée trop longue. L’essai Clot a évalué la dalteparine administrée à posologie curative pendant un mois (200 UI/kg une fois par jour) suivie de 150 UI/kg une fois par jour pendant cinq mois chez 336 patients, les 336 patients du groupe témoins recevant de la warfarine avec un objectif d’INR de 2,5 [35]. Le critère de jugement principal était la récidive thromboembolique symptomatique confirmée objectivement pendant les six mois de traitement. L’essai Oncenox a évalué deux posologies d’enoxaparine : 1,5 mg/kg une fois par jour et 1 mg/kg une fois par jour pendant six mois comparés à la warfarine chez 102 malades [36]. Le critère principal de jugement de cette étude était la faisabilité ; l’efficacité était jugée sur la fréquence des récidives thromboemboliques et des extensions symptomatiques de thrombose pendant la période thérapeutique. Néanmoins, l’objectif principal de l’essai Oncenox [36] était l’étude de la compliance au traitement, limitant ainsi, la fiabilité des résultats présentés sur les autres critères de jugement. De plus, cette étude présente principalement des statistiques descriptives, difficilement interprétables, en raison de la méthode insuffisamment décrite et la méthode de confirmation des récidives de thrombose (critère de jugement secondaire) n’est pas précisée. L’objectif en termes de nombre de patients inclus n’a pas été atteint et les types de cancer concernés ne sont pas mentionnés. Dans l’essai Lite, la tinzaparine était employée à posologie curative habituelle (175 UI/kg une fois par jour) pendant trois mois chez 100 patients qui étaient comparés à 100 patients recevant de la warfarine [19]. Le critère de jugement principal était constitué par les récidives thromboemboliques symptomatiques évaluées à la fin des trois mois de la période thérapeutique et 12 mois après le début du traitement. Le bras UN 390 448 449 450 451 452 453 454 455 456 457 458 459 460 461 462 463 464 465 466 467 468 469 470 471 472 473 474 475 476 477 478 479 480 481 482 483 484 485 486 487 488 489 490 491 492 493 494 495 497 Cinq essais randomisés portant sur de petites séries de patients ont évalué l’efficacité d’un traitement par fibrinolytique (activateur tissulaire du plasminogène ou urokinase) suivi par héparine chez 57 patients atteints d’un cancer et d’une Pour citer cet article : Farge-Bancel D, et al., Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux, Pathologie Biologie (2008), doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 498 499 500 + Models PATBIO 2607 1–9 6 D. Farge-Bancel et al. / Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx 501 505 506 507 508 509 510 511 512 513 514 515 516 517 518 519 F 504 3.5. Cas particulier des tumeurs cérébrales 526 527 528 529 530 531 532 533 534 535 536 537 538 539 540 541 542 543 544 545 546 547 548 549 550 551 552 553 554 555 la dalteparine à la posologie de 200 UI/kg une fois par jour pendant un mois suivie d’une posologie de 150 UI/kg une fois par jour ; la tinzaparine à la posologie de 175 UI/kg une fois par jour ; l’ enoxaparine à la posologie de 150 UI/kg une fois par jour. CT 525 RR E 524 CO 523 Le taux de thromboses veineuses profondes symptomatiques est de 20 à 30 % chez les patients atteints d’un gliome, forme de tumeur cérébrale primitive la plus fréquente [44–48]. Les patients avec des tumeurs cérébrales sont des patients à haut risque de MTEV à tous les stades de leur prise en charge. La prise en compte des risques hémorragiques intracrâniens est la cause principale de la réticence des médecins à l’utilisation des anticoagulants [49]. La réduction de l’incidence des évènements thromboemboliques chez les patients atteints d’une tumeur cérébrale représente un véritable défi clinique [50]. Les résultats rapportés par ces études montrent que le traitement anticoagulant curatif des TVP ou des EP chez des patients atteints d’une tumeur cérébrale primitive est associé à des taux de récidives de 0 à 12 % et que le taux d’hémorragie intracérébrale est de 0 à 17 %. Une étude prospective non randomisée [51] et trois études rétrospectives [52–54] portant sur des populations étudiées très hétérogènes permettent d’analyser les résultats du traitement anticoagulant chez ces patients. Les séries ont varié de 11 à 51 patients et les patients concernés étaient, pour certaines études, porteurs de tumeurs cérébrales primitives uniquement [51,52], de métastases cérébrales [54] ou de tumeurs cérébrales primitives ou secondaires [53]. Les traitements ont également varié d’une étude à l’autre (traitement anticoagulant ou filtre cave). Au total, les traitements anticoagulants ont concerné 91 patients inclus dans quatre études [51–54]. Les taux de récidive sous traitement et de complications hémorragiques majeures ont varié, respectivement de 0 à 12 % et de 0 à 17,4 % selon les études. L’étude de Schmidt et De Angelis, publiée en 2002, a évalué un traitement par la tinzaparine (HBPM) en traitement initial et à long terme [51], alors que les autres études publiées entre 1990 et 1994 ont concerné des traitements par héparine non fractionnée et antivitamines K [52–54]. L’étude prospective de Schmidt et De Angelis, a rapporté deux cas de thrombopénies modérées pendant le traitement à long terme, qui ont nécessité de réduire les doses de tinzaparine à 75 IU/kg UN 522 ED 520 521 par jour au lieu des 100 IU administrés initialement dans le cadre de la prophylaxie secondaire [51]. Aucune étude, à l’exception de celle de Schiff et al. n’a rapporté d’hémorragies intracrâniennes liées aux anticoagulants (trois cas, soit 7 %) [54]. Deux études rétrospectives ont évalué l’efficacité de la pose d’un filtre cave pour le traitement curatif d’une MTEV chez 42 patients atteints d’une tumeur cérébrale (primitive ou secondaire) dans l’étude de Levin et al. et chez dix patients porteurs de métastases cérébrales (tumeur primitive non cérébrale) dans l’étude de Schiff et De Angelis [53,54]. Les taux de complications rapportés par ces deux études sont élevés avec près de 40 % de récidives de MTEV dans les deux séries et environ 7 % de complications liées à la pose de filtre dans l’étude de Levin et al. Aucune corrélation n’a été observée entre le type de tumeur cérébrale (primaire ou secondaire), le type de filtre ou l’année de pose du filtre et le taux de complications [53]. Ainsi, le traitement curatif de la MTEV chez le patient cancéreux a évolué progressivement depuis dix ans et en 2008, l’utilisation d’une héparine de bas poids moléculaire au long cours pendant trois à six mois en relais du traitement initial apparaît comme le meilleur traitement à proposer chez ces patients. Dans cette indication, les HBPM ont été évaluées avec des schémas posologies spécifiques, qu’il s’agisse de : OO 503 556 embolie pulmonaire avérée et l’ensemble des résultats est repris dans une étude rétrospective [43]. L’évaluation par angiographie et scintigraphie pulmonaire a révélé une régression du caillot après thrombolyse pour 77 et 72 % des patients, respectivement. Le taux de récidive a été de 6 % dans les 14 jours qui ont suivi le traitement et les complications hémorragiques majeures dans les 72 heures ont concerné 12 % des patients. L’analyse a posteriori des bras actifs (fibrinolytiques) des cinq études randomisées prises en compte suggère donc que la thrombolyse est possible chez les patients cancéreux avec 6 % de taux de récidive et 12 % de complications hémorragiques majeures. Néanmoins, la population étudiée est très spécifique et ne concerne que des patients ayant une embolie pulmonaire. De plus, l’évaluation par scintigraphie et par angiographie de la régression de l’embolie pulmonaire n’est pas un critère formellement démontré comme étant corrélé à la clinique, ce qui limite donc la pertinence du critère de jugement principal utilisé dans l’étude. PR 502 Au-delà de cette période, la poursuite du traitement anticoagulant, bien que souvent nécessaire, ne peut répondre à des données basées sur l’analyse de la littérature. L’attitude pratique dépend donc de l’expertise du clinicien en attendant les résultats des études prospectives. En cas de thrombopénie survenant au décours d’une chimiothérapie, le traitement par HBPM doit être interrompu si le chiffre de plaquettes est inférieur à 30 000 G/L. 557 558 559 560 561 562 563 564 565 566 567 568 569 570 571 572 573 574 575 576 577 578 579 580 581 583 582 583 584 584 585 585 587 586 586 589 588 587 590 588 591 589 592 593 594 595 596 597 598 599 4. Traitement préventif 600 Il existe encore peu de données dans la littérature évaluant l’intérêt d’une thromboprophylaxie primaire systématique des maladies thromboemboliques veineuses en cas de néoplasie. Différentes questions peuvent être soulevées. 601 602 4.1. La prophylaxie de la MTEV chez le patient cancéreux hospitalisé 605 603 604 606 Au vu de la fréquence observée de la MTEV chez les patients cancéreux, il est licite, à l’instar de nos collègues américains, de considérer les patients cancéreux comme des candidats à la prophylaxie de la MTEV en l’absence de facteurs de risque d’hémorragies ou de contre-indication à l’anticoagulation. Depuis 2004 [9], la prophylaxie de la MTEV en Pour citer cet article : Farge-Bancel D, et al., Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux, Pathologie Biologie (2008), doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 607 608 609 610 611 + Models PATBIO 2607 1–9 D. Farge-Bancel et al. / Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx 7 612 616 617 618 619 620 621 622 623 624 625 626 627 659 4.3. La prophylaxie de la MTEV chez le patient cancéreux opéré en chirurgie 670 4.2. La prophylaxie de la MTEV chez le patient cancéreux ambulatoire traité par chimiothérapie La fréquence élevée des thromboses veineuses postopératoires au décours de la chirurgie pour cancer (41 % comparée à 26 % au décours d’interventions de chirurgie générale en l’absence de toute prévention [58]) permet de considérer les interventions chirurgicales chez les patientes porteuses d’une néoplasie comme une situation à haut risque thrombotique. Cela concerne non seulement le traitement chirurgical de la tumeur elle-même, mais aussi les autres interventions effectuées chez un patient cancéreux. Les études de thromboprophylaxie, utilisant l’héparine non fractionnée, ont donné des résultats contradictoires. Au mieux, l’héparine non fractionnée à faible dose (5000 UI deux fois par jour) réduit de moitié la fréquence des thromboses veineuses profondes postopératoires chez les patients cancéreux [59]. Les héparines de bas poids moléculaire semblent donner des résultats plus satisfaisants et apparemment dose-dépendants, même si leur efficacité n’est pas aussi importante que dans des populations non carcinologiques. Berqvist et al. [60] ont observé une fréquence de thromboses veineuses profondes de 15 % sous 2500 UI par jour de dalteparine et de 8,5 % sous 5000 UI par jour chez 2070 patients opéras, dont 63 % opérés pour cancer. Tous les patients cancéreux doivent être considérés comme à haut risque de MTEV et traités par thromboprophylaxie à fortes doses soit par HNF, soit par HBPM. Il en est de même en cas de laparotomie, laparoscopie ou thoracotomie durant plus de 30 minutes, sauf en cas de haut risque hémorragique ou de chirurgie. Ces données peuvent être résumées dans le tableau ci dessous (Tableau 1). En conclusion, le traitement curatif de la MTEV chez le patient cancéreux repose en première intention sur les HBPM seules, administrées au long cours pendant au moins trois à six mois en l’absence ce de contre-indications. En cas de contreindications aux HBPM (insuffisance rénale, âge, etc.), F 615 warfarine et observé une augmentation de la survie dans le groupe recevant de la warfarine [56]. Dans une autre étude ouverte contrôlée, multicentrique, menée par Lebeau et al. en 1994, chez des patients traités par chimiothérapie pour K bronchique anaplasique à petites cellules et séparés en deux groupes (n = 277) existe une amélioration significative de la survie médiane dans le groupe traité en prophylaxie par HNF en sous-cutanée 500 UI/kg adaptée (371 jours) versus le groupe témoins (271 jours) [57]. Ces questions doivent être affirmées ou non et sont l’objet de nombreux essais thérapeutiques en cours. OO 614 658 milieu médical est recommandée avec un haut niveau de preuve chez les patients à risque de MTEV et s’effectue soit par HNF en trois injections par jour, soit par HBM. Aussi des recommandations américaines récentes concernant la prophylaxie de la MTEV chez le patient atteint de cancer [10] sont fondées sur les données de la littérature qui ont conduit aux recommandations de prophylaxie de la MTEV établies chez les patients non cancéreux hospitalisés, notamment chez les sujets âgés, infectés, neutropéniques ou immobilisés ( prophylaxis in medical patients with enoxaparin [Medenox] ; prospective evaluation of dalteparin efficacy for prevention in immobilized patients [Prevent] ; arixtra for thromboembolism prevention in a medical indications study [Artemis]) et ce malgré le faible nombre de patients cancéreux inclus dans cette étude. PR 613 634 635 636 637 638 639 640 641 642 643 644 645 646 647 648 649 650 651 652 653 654 655 656 657 658 CT 633 RR E 632 CO 630 631 La prophylaxie systématique chez ces patients n’a pas lieu d’être recommandée. En revanche, les patients traités par thalidomide ou lenalidomide avec une chimiothérapie ou de la dexamethasone sont à haut risque de thrombose et justifient, à l’instar des recommandations américaines récentes [10], une prophylaxie ambulatoire soit par antivitamines K à petites doses, soit par HBPM. Ces recommendations nord-américaines sont construites à partir des observations de prophylaxie en chirurgie orthopédique et deux essais au cours du cancer du sein et ne reposent pas aujourd’hui sur des essais randomisés. Ainsi, Levine et al. [55], dans une étude prospective, randomisée, à double insu contre placebo, ont démontré l’efficacité de petites doses de warfarine en prévention de la maladie thromboembolique veineuse chez des patientes atteintes de cancer du sein stade IV en cours de chimiothérapie. La posologie de warfarine utilisée était de 1 mg/j pendant six semaines ajustée ensuite pour obtenir un INR entre 1,3 et 1,9 jusqu’à une semaine après la fin de la chimiothérapie. La fréquence des évènements thromboemboliques était diminuée de 85 % ( p = 0,03) dans le groupe traité, sans augmentation des accidents hémorragiques, mais n’a pas eu d’influence sur les médianes de survie (450 jours environ dans les deux groupes). Ces résultats méritent d’être confirmés par des études portantes sur d’autres populations de patients cancéreux et l’analyse de l’effet bénéfique éventuel de la thromboprophylaxie de la MTEV sur la survie des patients cancéreux traités sera l’objet des études des dix ans à venir. En effet, dans une étude prospective randomisée datant de 20 ans, Zacharski et al. ont traité des patients atteints de carcinome à petites cellules du poumon soit par chimiothérapie seule, soit par chimiothérapie associée à la UN 629 ED 628 Tableau 1 Prévention de la maladie thromboembolique veineuse chez le patient cancéreux En périopératoire de chirurgie lourde Immobilisation prolongée en dehors de la chirurgie Cancer du sein stade IV en cours de chimiothérapie Patient porteur d’un cathéter central pendant la période de chimiothérapie Héparine de bas poids moléculaire type prévention « orthopédique » Héparine non fractionnée 5000 unités/kg par 8 h ou héparine de bas poids moléculaire 1750 à 2500 unités anti-Xa par 24 h Warfarine pour un INR entre 103 et 1,9 Warfarine 1 mg/j (ou dalteparine 2500 UI/j si la Coumadine1 est inefficace, mais posant le problème de coût potentiel) Pour citer cet article : Farge-Bancel D, et al., Traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez le cancéreux, Pathologie Biologie (2008), doi:10.1016/j.patbio.2008.02.007 660 661 662 663 664 665 666 667 668 669 671 672 673 674 675 676 677 678 679 680 681 682 683 684 685 686 687 688 689 690 691 692 693 694 695 696 697 698 699 700 701 702 703 704 + Models PATBIO 2607 1–9 8 D. Farge-Bancel et al. / Pathologie Biologie xxx (2008) xxx–xxx 704 l’utilisation d’HNF avec relais précoce (possible dès le premier 706 jour) par AVK au moins trois mois sera envisagé. Si le 707 traitement anticoagulant est contre-indiqué, il faut envisager la 708 mise en place d’un filtre cave transitoire ou définitif. Le 709 traitement préventif de la MTEV chez le patient cancéreux 710 repose sur des pratiques établies à partir des patients traités à 711 visée prophylaxique en milieu médical. Il convient d’encou712 rager l’inclusion des patients cancéreux dans des essais 713 thérapeutiques de prophylaxie pour mieux analyser le bénéfice 714 potentiel de la prophylaxie de la MTEV sur la survie globale 715Q2 des patients cancéreux. CO OO ED RR E CT [1] Chew HK, Wun T, Harvey D, Zhou H, White RH. Incidence of venous thromboembolism and its effect on survival among patients with common cancers. Arch Intern Med 2006;166(4):458–64. [2] Sauve C, Boffa MC, Meyer G, Farge-Bancel D. 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