Le Raspoutine

Transcription

Le Raspoutine
58, rue de Bassano/101, Champs-Élysées
Le Raspoutine
En 1947, le cabaret du Drap d’Or ouvre ses
portes à l’arrière de l’ancien Élysée-Palace.
Le décorateur est le célèbre Henri Rigal, à
qui l’on devait l’étonnant cadre de Shéhé­
razade (orthographe spéciale adoptée par
l’enseigne) ouvert vingt ans auparavant sur
les pentes de Montmartre.
Le Drap d’Or est un cabaret français qui
engage un orchestre tzigane auquel par­
ticipent notamment Basil Cordoban et
Vlasti Krikava. Le mélange entre artistes
tziganes, russes et français caractérise le
cabaret russe parisien au départ. De 1947
à 1950, le violoniste, également trompet­
tiste-saxophoniste-clarinettiste, Noël Chi­
boust est le chef d’orchestre attitré. Ici débu­
tera Dalida en 1955, à son arrivée à Paris, et
se produiront les Human Cuban Boys, mais
aussi maints artistes de Saint Germain-desPrés. Car si la dernière période de succès du
cabaret russe est due à des artistes venus
d’établissements situés aux abords des
Champs-Élysées, les années
précédentes ont fait voyager
ceux qui passaient le même
soir sur les deux rives de la
Seine.
Le successeur
du Drap d’Or
Le 7 avril 1965, Hélène Mar­
tini, reprenant la société du
Drap d’Or, change le nom
de l’enseigne et le remplace
Les danseuses du Drap d’Or en 1956.
© Rue des Archives/AGIP
par Le Raspoutine, qui continue d’occu­
per les trois niveaux, le rez-de-chaussée
et deux sous-sols. Hélène de Cressac, née
en Pologne et mariée à Nachat Martini,
propriétaire de cabarets et
veuve en 1960 à trente-cinq
ans, est une sorte d’impéra­
trice de la nuit. Son empire
s’étend, pour ne citer que
quel­­ques établissements, des
Folies Bergère aux BouffesParisiens, en passant par le
Sphinx et Shéhérazade.
Elle confie à son ami, le pein­
Le décorateur Erté, pseudotre Romain de Tirtoff, dit
nyme de Romain de Tirtoff, en
Erté, alors septuagénaire,
1970. © Bernard Lipnitzki / Roger-Viollet
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