Egzo – Artiste plasticien revalorisateur Electronic music producer

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Egzo – Artiste plasticien revalorisateur Electronic music producer
Egzo
Artiste plasticien revalorisateur
Electronic music producer
Ensuite, grâce à un QR code placé
a l’intérieur de chaque «box», un
«beat» unique (musique instrumentale) est téléchargeable via l’application «QR code scanner» disponible
sur votre Smartphone.
Pourquoi le paquet de cigarettes ?
«Je me base sur la philosophie hip
hop qui consiste à transformer les
énergies négatives en positives.
«
M
a musique
est
une
combinaisons
d ’ e m prunts et
d’arrangements
de sons
multiples soigneusement sélectionnés au gré de mes émotions et de mes
intuitions créatives.
Mon art prend forme par le biais d’une
technique qui consiste à récupérer et
à marier plusieurs sources musicales
(sampling) ou échantillons afin de recréer mon propre univers. Le résultat
est un style qui fusionne le moderne
et le traditionnel a travers des influences urbaines (hip-hop, électro,
jazz, classique, world) par le pouvoir
des rythmes et des sons.
La musique est pour moi l’expression
sonore de sentiments, de liberté,
d’intensité de couleurs, de lignes, de
courbes, de variations en représentations abstraites ».
C’est la raison qui a amené Eric Charles
J’ai donc adopté comme support principal, le paquet de cigarettes pour
son format sympathique de poche et
surtout car c’est l’emballage le plus
connoté négativement dans notre
société de consommation. Une manière de contribuer a un monde avec
moins de déchets tout en élevant
les standards visuels des objets de
consommation de la vie courante qui
nous entourent, et rendre ludique leur
réutilisation».
alias Egzo du beat-making (composition musicale sur boite a rythme) à un
travail pictural a travers la peinture et
le collage en intégrant ces compositions afin de faire vivre son art dans
sa totalité et partager sa vision.
Le concept xobeatbox est né
«En somme, J’ai transposé ma démarche artistique du son à l’image.
J’utilise des emballages de produits
de consommation, principalement le
paquet de cigarettes que j’habille de
couleurs, de formes et de matière».
Comme si une multitude de sons hétéroclites s’étaient métamorphosés,
combinées harmonieusement afin de
venir donner un rythme visuel propre
a chacune des boites. Celles-ci deviennent des tableaux miniatures en
3D dans un format de poche.
L’ensemble forme un répertoire tel
une discothèque ou chacune des « xobeatbox » raconte sa propre histoire
de part son unicité visuelle et sonore.
Cette approche synesthesique de l’art
a somme toute permis a Egzo de revisiter l’idée de la boite a musique en
liant l’artisanat d’art et le digital, en
passant par le recyclage… le développement «artistique» durable. Réutiliser un emballage mortifère a une fin
revivifiante, car c’est a mon sens le
but de l’art.
EGZO
Les boites «xo[beat]box»: peintures musicales, musiques picturales
Jacopo Veneziani (Université Paris1 Panthéon-Sorbonne)
Dans son ouvrage Regards sur le passé (1912-1922), le peintre Wassily Kandinsky (1866-1944) affirme que c’est
en écoutant l’opéra Lohengrin du compositeur allemand Richard Wagner qu’il a vu danser devant lui les lignes et
les couleurs pour la première fois, en ayant la révélation de l’abstraction. Lié par une forte amitié au compositeur
Arnold Schonberg, Kandinsky constate une parenté étroite entre l’oeuvre musicale de ce dernier et ses propres
tableaux, en comprennant, au tout début du XXè siècle, jusqu’à quel point la musique peut aider la peinture à
avoir son propre langage.
Quelques décennies plus tard, c’est le peintre hollandais Piet Mondrian (1872-1944) qui poursuit ses réflexions
«musico-picturales» du père de l’abstraction. Arrivé à New-york en 1940 pour fuir la guerre qui éclatait en Europe, Mondrian matérialise en effet dans ses dernieres toiles les symphonies et les rythmes soutenus des salles
de bal de la métropole américaine, comme nous le témoigne la composition de son oeuvre Broadway Boogie
Woogie (1942-1943), véritable mise en forme d’une composition musicale abstraite.
C’est dans la lignée des réflexions sur le rapport intime et etroit entre art et musique que s’inscrit le travail de Eric
Charles alias EGZO, dont l’oeuvre picturalea comme point de départ l’univers de la musique. Si Mondrian peignait au rythme du Boogie woogie, ce sont les sonorités hip hop qui inspirent le processus créatif de cet artiste
parisien qui a grandit aux Antilles.
Pour EGZO, au départ, «tout est musique». C’est d’ailleurs elle la premiere à surgir dans l’imagination de l’artiste. Toutefois, rapidement les notes laissent la place aux lignes et aux couleurs materialisant sur la toile les
mouvements rythmiques et sonores qui étaient restés jusque la a l’intérieur de l’artiste. L’impression musicale
et l’improvisation picturale aboutissent enfin dans la composition des boites «xo[beat]box». Après avoir pris en
photo ses propres toiles, ou celles d’artistes faisant partie de son entourage mais aussi bien de son imaginaire,
tels que Kandinsky, Picasso, Keith Haring ou Jean michel Basquiat , EGZO transpose ces dernières, à travers la
technique mixte du collage, incluant la peinture et le dessin des paquets de cigarettes vides, donnés par des
amis ou retrouvés dans la rue.
Ces objets de consommation banals, symboles d’un des plus grands vices de la société contemporaine, sont
ainsi détournés par l’artiste qui, en suivant une démarche pop, prive les paquets de leur fonction d’origine, en
donnant à ces derniers un statut esthétique. C’est en ouvrant les boites «xo[beat]box» , véritables peintures
tridimensionnelles, qu’on arrive à mieux cerner la véritable nature de l’oeuvre d’EGZO, ainsi que son caractère
circulaire et cyclique. En effet, à l’intérieur, le spectateur trouvera un code (QR) qui, après avoir été scanné et
lu par l’application spécifique, permettra d’écouter directement sur son propre téléphone portable un «beat»
ou rythme musical composé par l’artiste lui-meme, à l’origine du processus de création de la «box» ou boite en
question.
Dans l’oeuvre «a spirale» d’EGZO, la musique est donc, aussi bien le point de départ que celui d’arrivée du spectateur, lequel chemin a comme étape intermédiaire la peinture, avec sa matière, ses lignes, ses courbes et ses
couleurs. Inspirées par la le rythme et la texture de la musique, les boites «xo[beat]box» sont à la fois une «peinture musicale» interrogeant la tradition de la peinture bidimensionnelle, et les portails d’accès à la réalité virtuelle de la musique digitale crée par l’artiste.
Evocation de l’ «oeuvre d’art totale», théorisée à plusieurs reprises au XXè siècle, les «xo[beat]box» participent à
la démolition du «mur» évoqué par Kandinsky dans son Point et ligne sur plan (1926): «il n’y a que peu d’années
que la encore on commencait à démolir un mur. Ce mur séparait jusqu’alors deux domaines de l’art: la peinture
et la musique.»
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