« Je reviendrai »
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« Je reviendrai »
24 Région Sur le vif Aurélie Filippetti, (photo au centre) ministre de la Culture, élue de Moselle, accompagnait le président lors de ce déplacement à Florange. Photos : A MARCHI François Hollande à Florange Réactions FO : Selon Walter Broccoli, « La discussion a été franche et directe… L’idée d’une plate forme publique de recherche, ce n’est pas trop mal. Mais le compte n’y est pas. On a perdu plus de 600 emplois et il est venu ici avec quelques dizai nes d’emploi seulement ». CFDT : « Nous n’oublierons pas la trahison de novembre (N.D.L.R. : la non nationalisa tion) Mais il faut maintenant regarder vers l’avenir », selon Édouard Martin. CGT : « Concernant les sala riés, on n’a rien à se mettre sous la dent » estime Lionel Burriello. CGC : « La réunion a été franche et respectueuse ». Rossinot : « Hollande a fait du Sarko : dialogue avec les sociopro mais pas les forces vives ». Montebourg. Aucun minis tre, sauf Aurélie Filippetti, régionale de l’étape, pour accompagner Hollande. Absence remarquée : celle de Montebourg, officiellement à Bruxelles. Hollande : « J’ai dit à Arnaud, c’est mieux que j’y aille seul pour justifier mes choix, les yeux dans les yeux ». Retour. PierreRené Lemas, aujourd’hui secrétaire général de l’Élysée, arborait un large sourire, « content », d’être revenu en Lorraine, dont il fut le préfet de Région pendant un an, avant d’être éjecté par Sarkozy. Roms : « Je n’ai pas voca tion à commenter les déclara « Je reviendrai » Le président de la République a affirmé hier à Florange « croire en l’avenir de la sidérurgie en Lorraine alors que repart le marché de l’acier ». S Walter Broccoli, FO : « Le compte n’y est pas ». tions des uns et des autres », a répondu François Hollande suite aux propos de Valls puis de Duflot. Il a jugé « impossi ble l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen ». LIS : le projet Low impact steel, pour faire de l’acier en émettant moins de CO2 se feratil à Florange ? Rien n’est moins sûr. Evoqué hier mais pas confirmé. Pacte Lorraine. Hollande a fait le service aprèsvente du contrat signé à Matignon entre Ayrault et Masseret. Mais symboliquement, Florange remportait largement la pal me. Écran : de nombreux parle mentaires ont vivement regretté de n’avoir pu accéder au salon de la préfecture de Région où se tenait la table ronde avec les patrons. ur la trentaine d’élus, parlementaires et élus locaux qui attendent au petit matin l’arrivée de Fran çois Hollande aux « grands bureaux » d’Arcelor Mittal à Florange, seuls deux se sont munis d’un imperméable. Tous les autres, costume cra vate, bravent la pluie fine qui s’abat sur le nord de la Lorrai ne. Comme pour donner corps à la légende selon laquelle il pleut à chaque déplacement présidentiel. Le ciel plombé finira par lais ser place à un ciel ensoleillé parsemé de nuages. Le retour à Florange s’annonçait à haut risque. La loi dite « Florange » en cours d’examen à l’Assem blée sur la reprise d’un site rentable fermé par son pro priétaire qualifiée d’édulcorée par les syndicats, les hauts fourneaux définitivement éteints, rien ne prédisposait Florange à accueillir les bras ouverts le président qui avait promis de revenir après ses promesses de candidat expri mées le 24 février 2012 devant des syndicalistes sidérurgistes remontés. « Ce fut direct, franc » L’heure de rencontre pro grammée avec la direction d’ArcelorMittal qui avait délé gué cinq membres de son état major Europe, puis les syndi cats, s’est tout de même transformée en pratiquement trois heures d’entretien à huis clos. « Ce fut direct, franc », commenta François Hollande, « nous nous sommes expli qués vertement et ferme ment », confirma l’emblémati que leader de la CFDT, Édouard Martin. À l’issue de la matinée, le président explique qu’il vou lait revenir pour « justifier ses choix pris dans l’intérêt de Flo range, les yeux dans les yeux. Pas de plan social, pas de licenciements, des préretrai tes et des reclassements ». Il évoque la création dès 2014 d’une plateforme publique de recherche sidérurgique (20 à 50 M€ mobilisés). Car il « croit en l’avenir de la sidérurgie en Lorraine alors que repart le marché de l’acier ». Florange compte encore 2.500 salariés, dans la filière froide (automo bile et emballage), qui « a retrouvé ses capacités d’avant crise », selon la directrice de l’établissement, Anita Bon nard. Une filière « dont la question de la pérennité ne se pose pas », assurent tant Hol lande que son entourage. Le président surprend son auditoire quand il annonce qu’il « reviendra chaque année à Florange pour vérifier et apprécier les engagements pris, y compris par Mittal ». « Il a posé un acte qui va dans le bon sens avec le centre de recherche », estime Édouard Fidèle à une promesse de campagne, François Hollande est revenu à Florange. Martin. La CGT reste critique, FO dubitative. Florange ne sera pas le nouveau Solutré : « Je ne viendrai pas y passer le weekend », réagira Hollande, interrogé lors de la visite du site de Pompey, au nord de Nancy, exemple de reconver sion postsidérurgique réus sie. « Mais c’est devenu un symbole. À l’heure où la défiance grandit visàvis des politiques, et sur laquelle cher che à prospérer le Front natio nal, il est important de redon ner de l’espoir et d’être présent. Les derniers chiffres du chômage sont encoura geants, il n’y aura d’inversion de la courbe que sur plusieurs mois, l’objectif est à notre por tée, il ne sera pas atteint sans les entreprises ». Le message présidentiel a été passé à deux reprises aux patrons de PME, lors d’une table ronde avec une quinzai ne d’entre eux en préfecture d e Région, et lors de la visite de Crown Bevcan, leader de la boîte de boisson, à Pompey. L’occasion pour les chefs d’entreprise de rappeler leurs difficultés pour recruter, leurs attentes en matière de simpli fication administrative, de soutien à l’investissement. Message reçu cinq sur cinq leur a assuré le président qui attend aussi des grands grou pes qu’ils donnent un coup de main aux PME, notamment à l’export. Loin d’être encore gagné. Philippe RIVET Pompey : un exemple national M Et une photo pour Édouard Martin, leader de la CFDT. En aparté Clous : Toujours vert Jacques Chérèque, malgré ses 85 printemps fêtés le 9 septembre. Le directeur de Crown lui expliquait hier qu’il aurait deux minutes de présentation devant le président : « 25 ans de reconversion en deux minu tes ? Mes clous. Je prendrai le temps qu’il faut Monsieur ! ». Prédiction : de Christian Eckert rapporteur du budget à l’Assemblée : « François Hollande est brillant, s’il parvient à changer les choses, à réformer dans les six mois qui viennent, il est imbattable ». Hommage : Michel Dinet président du CG 54 : « Chérèque travaillait avec les grosses boites et les PME, Paris et le Val de Lorraine. En même temps. Il a fait de l’intercommunal indus triel, en offrant un espoir aux gens, un cap ». Macarons : JeanYves Le Déaut et Chaynesse Khirouni, col lègues PS à l’Assemblée, se sont occupés du ‘’4 heures’’ du président, en lui conseillant les macarons nancéiens des célè bres Sœurs. Appréciés. Du coup, JeanYves Le Déaut lui a proposé de revenir en 2014. Après l’industrie à CustinesPom pey, le sud rural, chez Dominique Potier et Michel Dinet ? ême avec des bou chons d’oreilles, obli gatoires pour tout le monde chez Crown Bevcan, François Hollande n’a pas été sourd, hier aprèsmidi, à la réussite du bassin de Pompey. Balayés par la déconfiture de la sidérurgie, l’aciérie, la fierté de ses métallos, leurs larmes de désespoir, n’étaient plus qu’une immense friche en 1986. « Il y a vingtcinq ans, c’était un sinistre industriel. Des hommes, parmi lesquels Jacques Chérèque, préfet, ministre, à qui la République est reconnaissante, car il a en quelque sorte inventé la reconversion, se sont mobili sés pour s’en sortir » explique François Hollande, devant les 180 salariés de Crown Bevcan. Ironie de l’histoire industrielle, le spécialiste de la canette boisson, livrée tout imprimée à ses clients, prête au remplis sage, a réussi à imposer l’alu minium, dans cette Lorraine du sud au cœur trempé com me l’acier. Diversification Mécanique, chaudronnerie industrielle, plasturgie médi cale, papier toilette, équipe ment de maintien à domicile, laquage de métaux : le parc Eiffel Énergie regorge de sym boles, de petits patrons de PME qui ont démarré en pépi nière, puis grandi à l’ombre de grands groupes. Tour à tour, partenaires, clients des uns et des autres, partageant cette recette que le chef de l’État a faite sienne : « Contrairement à Florange, ici il n’y avait plus rien. Mais subsistait une volonté de s’en sortir, audelà des clivages politiques. Oui, Pompey est un exemple natio nal de restructuration territo riale réussie. Ici 5 000 emplois ont été créés, alors qu’il y en avait 4 000. L’histoire de l’industrie, c’est l’histoire des restructurations, des renais sances. Pas d’emplois sans entreprises. Qui aurait pu dire, que d’anciens sidérurgistes, feraient de l’économie médi cale ? ». Pour Étienne Malher, chef d’entreprise qui fabrique des tubes et valves en plasti ques pour la chirurgie, l’analo gie avec l’arbre s’impose : « Une PME c’est un bonsaï, mignon, tout le monde l’aime. Mais à force de trop lui couper les branches, ils ne poussent pas. Le sac à dos des entrepre neurs est chargé de pierres, il faudrait le soulager ». Les arbres qui poussent Le patron de la CGPME 54 est applaudi par ses collègues entrepreneurs, mais François Hollande profite de la méta phore, qu’il file sans arrogan ce : « Il faut y croire, il y a des A Pompey, François Hollande a salué le rôle majeur de Jacques Chérèque. arbres qui montent jusqu’au ciel. Le rôle des syndicats c’est de défendre les salariés. Celui de l’État est d’accompagner le développement pour trouver capitaux, investissements, technologies. Ici on a fait la preuve qu’un salarié licencié pouvait donner une suite à sa carrière ». Le discours, qui n’a pas été préparé, fait mouche, comme la conférence de pres se improvisée, sans langue de bois. Comme les dizaines de photos avec les salariés, smartphones en main, aux quelles François Hollande et Aurélie Filippetti se sont prê tés longuement, affolant les « body guard » du Groupe de sécurité de la Présidence de la République. Protéger un prési dent, qui veut rester libre de ses mouvements, n’est pas toujours une sinécure. Pascal SALCIARINI SERVICE ABONNEMENTS Tél. 03.83.59.08.08 ABONNEZ-VOUS PAR E-MAIL : [email protected] TARIFS ABONNEMENTS Du lundi au dimanche 1 an.............................................394 € Du lundi au samedi 1 an........................................297,80 € Dimanche seul 1 an..........................................96,20 € Prélèvements mensuels : Semaine et dimanche...................31 € Semaine...................................24,80 € Dimanche...................................7,80 € 40, quai des Bons-Enfants 88026 EPINAL cedex Tél. 03.29.82.98.00 ISSN 1959-5972 C.C.P. 745 28 L NANCY Certains journaux peuvent comporter un encart publicitaire. Reproduction, même partielle, rigoureusement interdite, sauf accords spéciaux. R.C.S. EPINAL B 305 850 752 S.A. au capital de 732 000 € N° de commission paritaire : 0216 C 86298 vendredi 27 septembre 2013 Directeur de la publication : Pierre WICKER Numéro vert abonnement : Principal actionnaire : L’EST REPUBLICAIN Imprimerie ER Houdemont 0800.432.343 La Liberté de l’Est L’Est Républicain