1 Problème: dans les nuages
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1 Problème: dans les nuages
Université Paris 7 - Denis Diderot 2013-2014 TD 1 : Ordres de grandeurs et dimensions 1 Problème: dans les nuages 1. La pluie (a) Les gouttes de pluie sont millimétriques. Une mesure simple consiste à mettre de la farine dans un moule à tarte et à exposer la chose à la pluie. On récupère les grumeaux, que l’on pèse puis que l’on sèche, puis que l’on pèse. On expliquera plus tard pourquoi les gouttes ne sont pas majoritairement sub-millimétriques. Elles ne sont pas centimétriques car alors elles se gonflent, forment un film qui se déstabilise pour faire... des gouttelettes millimétriques. Voir "Shape and instability of freefalling liquid globules", EPL, 80, 34005 (2007). Leur vitesse de chute est de l’ordre du mètre par seconde. (b) Cette hauteur est indépendante de la surface du bocal. Les petites pluie d’automne ne déposent que quelques millimètres d’eau par jour. Les orages d’été donnent plusieurs dizaines de millimètres d’eau. Les girolles ne poussent que lorsque plus de 20 mm d’eau sont tombés dans un temps ne permettant pas l’infiltration profonde. Quand aux cèpes, il faudrait qu’il pleuve un peu plus: on les attend encore. (c) Paris fait grossièrement 10 km par 10 km, ce qui nous donne: 10 mm * 10 km * 10 km = 106 m3 109 L. Rmq: on laissera systématiquement les unités au numérateur et dénominateur dans les applications numériques. (d) Cela donne grossièrement 106 m3 {109 m3 1015 gouttes. Rmq: la même. 2. (a) rρs M L3 (b) kg m3 (c) En partant du fait qu’un litre d’eau pèse 1 kg, on trouve ρe 1000 kg m3 (d) On effectue une pesée d’un volume connu de liquide, en utilisant de la verrerie avec un col très fin permettant d’ajuster le volume. On atteint des précision de quelques pour mille, ce faisant. (e) Ah ben non. 3. On souhaite trouver l’ordre de grandeur de la masse volumique ρa de l’air à partir de considérations sur l’atmosphère terrestre. Dans un fluide de masse volumique constante ρ (ce qui n’est pas le cas de l’air), la pression à une altitude z est donnée par P P0 ρgz, où z est l’altitude, g 9.81 ms2 l’accélération de la pesanteur et P0 la pression à l’altitude z 0 qui est pris au niveau du sol. (a) rP s rρsrg srz s M L3 LT 2 L M L1 T 2 Université Paris 7 - Denis Diderot 2013-2014 (b) 1 Pa 1kg m2 s2 et aussi 1 Pa 1N m2 1J m3 . Une pression est une force par unité de surface ou une énergie par unité de volume. (c) De l’isobare de référence P0 105 Pa 1015hPa, on déduit habilement que OpP q 103 hPa (d) H 10000 m, ce qui est nettement au dessus des nuages de convection (500 m en zone côtière, l’été ou en zone continentale, en période peu chaude; plusieurs kilomètres les jours chauds de l’été, au coeur des continents.). Rmq: on fera observer par la fenêtre l’éventuelle présence de nuage et la hauteur à laquelle monte le panache de l’usine d’incinération d’Ivry. A leur latitude de croisière, l’air est stratifié de manière stable (d’où l’absence de nuages convectifs), ce qui assure l’absence de turbulence atmosphérique. Les avions doivent, pour se déplacer, avoir une force de portance qui contrebalance la gravité. Elle va comme la masse volumique de l’air fois la vitesse de l’avion au carré. La puissance dissipée (et donc le kérosène) va comme la masse volumique de l’air fois la vitesse de l’avion au cube. Monter conduit donc à pouvoir aller plus vite, mais cela se paye. 10000 km est donc un compromis entre vitesse et consommation. (e) La hauteur H doit convenir. (f) z P0{prhogq (g) Dans le cas de l’atmosphère réelle où l’air a une masse volumique variable, cette relation reste valable localement (la dérivée dP {dz vaut ρg). Si l’on dessine un profil typique de décroissance de la masse volumique avec l’altitude, on choisirait probablement de dresser la tangente du profil au sol pour estimer la hauteur caractéristique (c’est ce qu’on fait pour une exponentielle, par exemple). Cette construction donne exactement z P0 {prho0 g q. (h) Opρa q P0 {pgH q 105 Pa{p10 ms2 104 mq 1 kg m3 . On tombe à 20 pourcents de la valeur tabulée. (i) Parce que notre corps est en moyenne moins dense que l’eau. (j) Les gouttes sont composées d’eau, qui est plus dense que l’air. 4. (a) f mg 4{3πR3ρeg. (b) Les gouttes ne sont pointues que si elles coulent sur un substrat solide (une vitre ou une joue par exemple). Rmq: faire l’expérience sur un morceau de plastique (film transparent par ex). Dans l’air les petites gouttes sont rondes, du fait de la tension de surface. (c) rf s rmg s M LT 2 (d) 1N 1kg m s2 . 5. La force de frottement f de la goutte d’eau dans l’air s’écrit f vitesse de chute par rapport à l’air et η la viscosité de l’air. (a) rη s rf {pRuqs M LT 2 {pLLT 1 M L 1 T 1 Page 2 6πηRu, où u est sa Université Paris 7 - Denis Diderot 2013-2014 1.8 105 Pa s. mg u8 6πηR 2ρ 9ηR g . (b) η (c) e 2 kgm p10 mq 10ms 104 ms1. 210 91.8 10 kgm s Goutte millimétrique: u8 102 ms1 . Parachutiste: u8 108 ms1 . Il y a un problème: c’est la vitesse de la lumière. 100 (d) Goutte micrométrique: u8 (e) (f) 3 3 6 5 2 1 2 1 microns par seconde pour la goutte micrométrique, c’est raisonnable, le mètre par seconde pour un dixième de millimètre aussi. Mais pour la goutte micrométrique, on a déjà deux ordres de grandeur de trop, et pour le parachutiste, six ordres de grandeur. En réalité, l’écoulement autour d’un corps devient turbulent lorsque ρa Ru{η devient grand devant 1 et la force de frottement augmente alors beaucoup plus vite avec la vitesse (comme u2 ). 6. Conclusion (a) Le ciel est bleu (et polarisé) tandis que les nuages sont blancs (surtout vers les bords). Par contre, on ne voit pas d’arc-en-ciel avec les nuages... Cela suggère une composition avec des gouttes plus grandes que les longueurs d’onde optique, mais plus petite que celles nécessaire à avoir l’approximation géométrique. Bref, autour du micron. (b) Les vitesses ascensionnelles sont à priori du même ordre que les vitesses horizontales dans l’atmosphère: de 1 à 10 ms1 . L’ascension du cumulo-nimbus suggère une montée d’ordre kilométrique en une dizaine de minutes, ce qui confirme l’ordre de grandeur. (c) Parce que la vitesse de chute des gouttes micrométrique est très faible devant la vitesse d’ascension de l’air chaud et humide. (d) Une grosse goutte tombe plus vite qu’une petite goutte et la rattrape donc, coalesce, formant une goutte plus grosse qui va encore plus vite, rattrape d’autres petites gouttes. On a là une croissance par coalescence dont on peut dire qu’il a le sens de la justice sociale: les gros deviennent plus gros. Rmq: il faut souligner impérativement que ceci n’est pas vrai pour des petites vitesses de chute, où les frottements dans l’air peuvent être négligés, la vitesse ne dépend alors pas de la masse. (e) Pour que les gouttes forment une pluie, il faut donc qu’elles soient assez grosses pour échapper aux courants ascendants. Les processus d’atomisation et de coalescence conduisent à une distribution de gouttes au sol, encore controversée. (f) Ceci ne résout pas tout. Comment les gouttes se forment-elle, ab initio? (problème du germe de nucléation, en général des cristaux de glace ou des cochonneries) Pourquoi le bas des nuages est-il plat, mais pas le dessus? (le bas est l’isotherme de passage au point de rosée). Pourquoi n’y a t’il de nuage que dans les ascendances? etc. Page 3