forum du groupe surveillance
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Posidonia COMPTE-RENDU DES SUJETS TRAITÉS DANS LE FORUM DU GROUPE SURVEILLANCE Projet Interreg IIIB «POSIDONIA» Avril 2005 - Avril 2007 INDEX 1. INTRODUCTION ......................................................................................1 2. LES THÈMES DU FORUM ...........................................................................4 3. LISTE DES PARAMÈTRES D’ÉTUDE DE POSIDONIA OCEANICA........................5 3.1. PROBLÈMES ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉS PENDANT LA RÉDACTION DU TABLEAU ......................................................................................................9 3.2. 4. PARAMÈTRES TRAITÉS SUR LE FORUM ............................................... 10 3.2.1. Biomasse foliaire ....................................................................... 10 3.2.2. Recouvrement........................................................................... 11 3.2.3. Densité des faisceaux................................................................. 12 3.2.4. Épiphytes ................................................................................. 13 3.2.5. Paramètres phénologiques .......................................................... 13 3.2.6. Limite de profondeur.................................................................. 15 3.2.7. Indice de conservation ............................................................... 15 3.2.8. Paramètres lépidochronologiques ................................................. 16 3.2.9. Accroissement des feuilles .......................................................... 17 3.2.10. Pourcentage des rhizomes plagiotropes / orthotropes ..................... 18 3.2.11. Pourcentage de portion brune...................................................... 19 3.2.12. Carrés permanents et transects permanents.................................. 19 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................... 21 1. INTRODUCTION Les herbiers submergés de Posidonia oceanica constituent l’un des plus importants, des plus étudiés et des plus représentatifs peuplements du plan infralittoral de la Méditerranée. Espèce endémique de cette mer, la Posidonie revêt un rôle de premier ordre au niveau écologique puisqu’elle contribue à l’oxygénation de l’eau, à la consolidation des fonds marins, à la protection des côtes, à la production et à l’exportation de grandes quantités de matières végétales. De plus, elle constitue un lieu de refuge, de reproduction et de ponte pour de nombreuses espèces animales et végétales. Son exceptionnelle sensibilité aux perturbations d’origine naturelle ou humaine en fait également un parfait indicateur biologique pour déterminer la qualité des eaux marines côtières. C’est face à la nécessité d’étudier et de contrôler l’un des écosystèmes les plus stables et productifs de la mer Méditerranée, que s’insère le projet Interreg IIIB MEDOC Posidonie dont le principal objectif est «la mise en cohérence, le développement, l’harmonisation et la validation de méthodes d’évaluation de la qualité du milieu littoral par le suivi de l’herbier de Posidonia oceanica». C’est autour de ce projet que trois régions de la Méditerranée: la région PACA (France), l’Italie et la Catalogne se sont réunies et se sont confrontées, aussi bien sur le terrain que lors de tables rondes. Trois groupes de travail aux différents objectifs ont été créés: Groupe de travail Cartographie: confrontation des diverses méthodes pour effectuer les relevées pour la cartographie et pour la représentation cartographique des herbiers; Groupe de travail Surveillance: élaboration d’une meilleure stratégie de surveillance; Groupe de travail Bio-indicateurs: détermination et sélection des substances bioindicatrices les plus caractéristiques. L’idée d’un forum destiné à l’échange des expériences techniques sur la Posidonia est née durant la réunion du groupe «surveillance» (sous la coordination de l’ARPAL) qui s’est déroulée à Gênes au mois d’octobre 2005. Le plan du projet n’a pas prévu d’action sur le terrain pour ce groupe de travail et tous les partenaires ont proposé au groupe de recueillir et de réunir l’ensemble des 1 expériences, des commentaires et des idées relatifs aux paramètres d’étude de la Posidonia. Un forum à consulter à l’adresse suivante http://www.olpa.info/public/ a ainsi été créé: grâce à l’envoi de leurs commentaires et à l’introduction de nouveaux sujets de discussion, les partenaires ont pu confronter les différents critères d’utilisation et d’évaluation des paramètres (fig.1). Figura 1 – Exemple de masquée écran de le site du forum Le principal objectif du forum n’a pas été de définir la qualité et le nombre de paramètres à utiliser pour un programme de «surveillance», mais plutôt celui de fournir une possibilité de confrontation; à travers l’échange d’expériences, le lecteur peut connaître les différentes approches utilisées par les différentes écoles pour 2 évaluer et utiliser chaque paramètre d’enquête et en évaluer les problèmes et les difficultés d’application. Contrairement à une confrontation directe lors d’une réunion, l’échange d’idées à travers un site Internet est certainement plus limité aussi bien d’un point de vue technique (accès au forum grâce à un mot de passe) que d’un point de vue logistique, puisque la création et l’élaboration de nouveaux sujets de discussion à proposer sur le forum ainsi que l’analyse des commentaires proposés par les autres partenaires réclament temps et travail. Malgré les limites citées ci-dessus, tous les partenaires du projet ont participé à la discussion en ligne; au cours de l’année d’activité, les différents auteurs des différentes régions ont proposé de nouveaux sujets, ont échangé et confronté leurs opinions et leurs expériences (fig.2). © IFREMER Figure 2 – Réunion de travail organisée à Gênes en 21/22 juin 2006 3 2. LES THÈMES DU FORUM Les thèmes initialement proposés sur le forum sont regroupés dans les trois catégories suivantes: «Liste des paramètres d’étude de la Posidonia», (proposé par Peirano – ENEA). Il s’agit d’un tableau de synthèse où sont énumérés les principaux paramètres d’étude et leurs critères d’évaluation. Comparaison entre les définitions de «surveillance» et «bio monitorisation» (proposé par Romero - Université de Barcelone). Les différences ont été exposées pendant la réunion à Gênes en octobre 2005; les partenaires semblaient plutôt d’accord sur les définitions proposées. Toutefois, sur le forum, la priorité a ensuite été donnée à d’autres thèmes et à d’autres sujets. «Key to the coastal management of Posidonia oceanica meadows», (proposé par Peirano – ENEA). Il s’agit d’un document très pratique ayant pour finalité de fournir des indications sur la gestion pour projeter un plan de «surveillance» d’un herbier de Posidonie au moyen de diverses méthodes. Parmi les sujets énumérés ci-dessus, la liste des paramètres d’étude a été considérée comme étant la plus intéressante, et c’est pour cette raison qu’elle a davantage été traitée et discutée. Tous les commentaires relatifs à la liste et qui ont résulté du forum sont donc présentés ci-dessous. 4 3. LISTE DES PARAMÈTRES D’ÉTUDE DE POSIDONIA OCEANICA Le tableau, objet de la discussion, a été créé par Peirano (ENEA) suite au forum. Dans ce tableau sont énumérés tous les paramètres qui peuvent être utilisés lors d’une étude de monitorisation de la Posidonia; huit différents critères d’évaluation ont été proposés pour ces critères. Le tableau est reporté rempli à la suite afin de donner un exemple. Variabilité saisonnièr e ++ Échantillonn age répétitifs Échantillonn age destructif Relation avec la dégradation Redondance Temps de travail (en plongé) Temps de travail (laboratoire) diagnostic - +++ ? +++ Long Long - +++ - -/+ - ++ +++ ? No ou peu - Long Long Long Long - - - +++ No ou peu - Long Long - - - - Oui No - Long Court No No +++ + - - - Oui - Long No +++ - - - Oui +++ Long No + Index des Épiphytes (%) Biomasse des Épiphytes Recouvrement Epiphyte leaf cover (%) +++ -/+ ++ Oui ++ Moyen Long + +++ -/+ ++ Oui ++ Moyen Long + +++ -/+ ++ Oui ++ Moyen Long + Broutage des poissons Broutage des isopod Broutage des oursin Broutage total +++ -/+ ++ No - Moyen Long - + ++ ++ -/+ -/+ -/+ ++ ++ ++ No No No +++ Long Long Long - Indice foliaire Coefficient A Portion marron/verte Longueur maximum de feuilles Longueur moyenne de feuilles Longueur moyenne de la portion marron Nombre de feuilles par faisceau Largeur de feuilles Standing crop de feuilles +++ +++ +++ +++ -/+ -/+ -/+ -/+ ++ ++ ++ ++ No ou peu No ou peu No ou peu No ou peu +++ +++ + Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Moyen Long Long Long Long + + - +++ -/+ ++ No ou peu ++ Moyen Long - +++ -/+ ++ No ou peu ++ Moyen Long - +++ -/+ ++ No ou peu + Moyen Long - + +++ -/+ -/+ ++ ++ No ou peu No ou peu +++ Moyen Moyen Long Long - Rapport de biomasse ci-dessus/au-dessous biomasse foliaire Biomasse de rhizome Biomasse de racine recouvrement Présence de Cymodocea Densité des faisceaux Densité des faisceaux globale 5 Surface foliaire Longueur moyenne de feuilles adultes Longueur moyenne de feuilles intermédiaires Longueur moyenne de feuilles juvéniles Nombre moyenne de feuilles adultes Nombre moyenne de feuilles intermédiaires Nombre moyenne de feuilles juvéniles +++ +++ -/+ -/+ ++ ++ No ou peu No ou peu +++ ++ Moyen Moyen Long Long +++ - +++ -/+ ++ No ou peu ++ Moyen Long - +++ -/+ ++ No ou peu ++ Moyen Long - +++ -/+ ++ No ou peu ++ Moyen Long - +++ -/+ ++ No ou peu ++ Moyen Long - +++ -/+ ++ No ou peu ++ Moyen Long - Indice de conservation Limite de profondeur Distance entre le sédiment (ortho) Distance entre le sédiment (plagio) Compaticité de la matte Indice de substitution ( ?) Posidonia oceanica présence - - - Oui /no ++ Long No + - - - Oui No ou peu - Short Moyen No No +++ + - - - No ou peu ++ Moyen No - - - ? No - ? No - - - ++ ++ Peu Peu +++ Moyen Moyen Long Long + - - - ++ No ou peu - Moyen Long - - - ++ Peu - Moyen Long + - - ++ Peu ++ Moyen Long + - - +++ No ou peu - Long Long - - - +++ ++ No ou peu No ou peu +++ +++ Long Medium Long Long - Accroissement de feuilles Taux de formation des feuilles +++ +++ ++ No ou peu + Long Long - +++ +++ ++ No ou peu ++ Long Long - Charge des epiphites Rapport des rhizomes plagio/orto Fréquence de necrosis de feuilles (%) Les carrés permanents Transects permanents Cartographie +++ - +++ - ++ - Probablement Oui - Moyen Long Long Moyen + +++ ++ ++ ++ Oui -/+ Moyen Long + - - - Oui + Long No +++ - - - Oui + Long No ++ - - - Oui + Long Long + Production foliaire Production des rhizomes Production des racines Accroissement des rhizomes Nombre de feuilles pour an fleuraison pour unité de surface fleuraison pour an intervalle plastochrone Tableau 1 – Tableau créé par Peirano (ENEA) suite au forum. 6 Les critères d’évaluation des paramètres employés dans la tableau 1 sont les suivantes: • Variabilité de la profondeur: elle n’est pas incluse dans le tableau car tous les descripteurs énumérés dans la liste (et tous les autres descripteurs liés à l’écosystème Posidonia) montrent une importante variabilité bathymétrique. Cette variabilité doit cependant être prise en considération lorsque l’on interprète les données ou lorsque l’on décrit la stratégie d’échantillonnage; • Variabilité saisonnière: elle est exprimée au moyen d’une échelle qui va de « - » (nulle) à «+++» (très élevée). En règle générale et, pour éviter des résultats erronés, on tend à choisir des variables avec un caractère saisonnier bas ou nul ; cependant, de nombreux descripteurs valables possèdent une variabilité saisonnière plutôt élevée. Il faut, dans tous les cas, être attentif lorsque l’on utilise ces variables : ou l’on exécute l’échantillonnage le même mois, ou l’on décide d’effectuer un échantillonnage saisonnier, mais, de cette manière, les coûts augmentent. Dans ce cas-là, nous avons mis en évidence la colonne «échantillonnage répétitif» avec «-/+». • Échantillonnage répétitifs: il est exprimé au moyen de l’échelle indiquée ci-dessus et se rapporte à la nécessité d’effectuer plus d’un échantillonnage par an afin d’obtenir une valeur correcte du descripteur. Généralement, les descripteurs qui réclament un seul échantillonnage sont préférables. • Échantillonnage destructif: il est exprimé au moyen de l’échelle indiquée ci-dessus et se rapporte à la nécessité, pour un descripteur en particulier, de recueillir des échantillons directement à partir de la plante vivante. Les échantillonnages nondestructifs sont préférables. Ce genre d’échantillonnage est critique pour les projets à long terme, les échantillonnages effectués dans les zones marines protégées ou dans les herbiers peu étendus et déjà abîmés etc. • Relation avec la dégradation : elle se réfère à la relation affirmée et sans équivoque entre l’accroissement (ou la diminution) de la valeur d’un descripteur et la dégradation de l’herbier. Il faut noter que cette dégradation peut être due à l’aggravation de la qualité de l’eau, mais à d’autres causes également (comme par exemple la pêche à la traîne, des déséquilibres sédimentaires…). Plus la relation est précise, meilleur est le descripteur. • Redondance: on se réfère à la redondance d’une donnée descriptrice par rapport à d’autres données du même groupe ou de groupes différent ; lorsque deux ou 7 plusieurs descripteurs sont très redondants, il est assigné au meilleur (le plus clair et le plus simple) une redondance zéro, alors qu’il est assigné aux autres une redondance qui s’étend d’intermédiaire (+) à très élevée (+++). • Temps de travail (en plongée et en laboratoire) : il se réfère à l’effort nécessaire pour mesurer une donnée descriptrice. • Diagnostic : descripteur adapté ; cette conclusion se base sur la considération synthétique des aspects décrits précédemment, de « - » (pauvre) à « +++ » (excellent). 8 3.1. PROBLÈMES ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉS PENDANT LA RÉDACTION DU TABLEAU Dans un premier temps, on a pensé pouvoir arriver à une version du tableau reconnue par tous les partenaires, et ce, afin de proposer son utilisation aux administrateurs de la gestion (les communes, les régions, les autorités locales, par exemple). Cependant, la « méthode forum » s’est révélée peu efficace pour aboutir à une interprétation unanime après un premier échange d’opinion, car les partenaires n’étaient pas d’accord sur de nombreux points. Les problèmes rencontrés et illustrés par les différents auteurs lors de la rédaction du tableau sont divers: Il serait opportun de spécifier les objectifs à atteindre grâce à la rédaction du tableau, c’est-à-dire s’il doit être exhaustif et complet ou pratique et synthétique. Dans le premier cas, en effet, il faudrait ajouter de nouveaux paramètres, alors que dans le second cas, il faudrait éliminer ceux qui sont peu utilisés par la plupart des auteurs; L’expression « temps de travail » représente un autre point critique : doit-on comprendre le temps employé ou la ressource utilisée ? S’il l’on entend la ressource utilisée, alors toutes les activités effectuées en plongée réclament d’importants temps de travail, puisqu’il faut considérer en plus du coût total de la recherche, la sécurité du plongeur ainsi que ses capacités et son expérience. Certains partenaires ont ainsi proposé d’utiliser l’expression «temps de travail» seulement dans le cas où l’on voudrait indiquer le temps employé pour un certain travail ; «effort de travail» serait par contre utilisé pour indiquer le concept de ressource utilisée. D’autres partenaires retiennent que représenter le paramètre financier avec la seule expression «temps de travail» soit un peu réducteur; il serait donc plus opportun d’établir deux colonnes différentes : une colonne «prix de travail» et une colonne «temps de travail»; Certains partenaires, dans l’évaluation du tableau, ont compris que le « diagnostic final » se rapportait à la conclusion synthétique du paramètre, obtenue par la somme de toutes les conclusions positives (les « + » dans le tableau). D’autres, au contraire, ont associé le « diagnostic final » à l’utilité du paramètre en fonction de sa finalité. Dans ce dernier cas, il faudrait alors garder en considération les buts dans lesquels on souhaite utiliser ce paramètre en particulier. Par exemple: si l’on 9 voulait analyser l’extension de la superficie d’un herbier, tous les paramètres relatifs aux épiphytes seraient insignifiants et par conséquent, le diagnostic des paramètres serait négatif, mais si l’on voulait analyser l’apport de nutriments dans une zone précise à différentes périodes de l’année, tous les paramètres liés aux épiphyte seraient plus que signifiants; Il s’est ensuite parlé de l’utilité, dans l’évaluation de chacun des paramètres, d’insérer ou non l’aspect de la méthode à appliquer pour déterminer la mesure, et surtout de la nécessité ou non que les différentes écoles d’étude utilisent les mêmes méthodes (s’accorder, par exemple, sur la taille du carré à utiliser pour calculer la densité des faisceaux, ou bien encore s’accorder sur le nombre de relevés à effectuer pour obtenir une mesure la plus exacte possible). Bien que l’exigence de partager des méthodes univoques soit reconnue par tous, chaque école de pensée tend à garder les méthodes qu’elle utilisait auparavant, car ce sont des méthodes qu’elle connaît bien et qui habituellement sont déjà le fruit d’un bon choix d’évaluation. Cet argument s’est donc révélé trop complexe et, malheureusement, ingérable par le biais d’un instrument comme le forum. Il serait donc peut-être nécessaire d’organiser des réunions pour chaque typologie de paramètre. 3.2. PARAMÈTRES TRAITÉS SUR LE FORUM Parmi tous les paramètres énumérés dans le tableau, seulement certains d’entre eux ont été objet de discussion de la part des différents partenaires. Ils sont reportés cidessous. 3.2.1. Biomasse foliaire N° de partenaires étant intervenus: 2 (J. Romero - Univ. Barcelone, A. Peirano ENEA). La biomasse représente le poids de matière vivante à un moment et sur une surface donnés (Buia et al., 2003). Sa valeur est généralement exprimée en poids de matière déshydratée par unité de surface (g/m2 ou kg/ha). Dans de nombreuses études, on évalue la biomasse des feuilles de posidonie et sa variation sur un an : les feuilles, 10 une fois séparées des faisceaux, sont soumises à un lavage dans de l’eau distillée pour éliminer le sel marin résiduel, séchées à 70°C pendant 24 heures, puis elles sont pesées. La biomasse foliaire est cependant un paramètre peu important puisqu’il est indirectement lié à deux paramètres phénologiques, la «longueur moyenne des feuilles» et le «nombre de feuilles par faisceaux», qui sont plus fréquemment et plus facilement mesurés lors d’une étude de monitorisation d’herbiers de posidonie. Dans l’ensemble, la biomasse foliaire résulte donc être un paramètre plutôt redondant. 3.2.2. Recouvrement N° de partenaires étant intervenus: 4 (J. Romero - Univ. Barcelone, G. Cadiou - GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL, C. Pergent – Univ. Corse). Le recouvrement est l’estimation du pourcentage de la surface du fond recouvert par la posidonie vivante. Il peut être déterminé au moyen d’un relevé direct ou indirect. Dans le premier cas, l’évaluation peut être effectuée grâce à l’estimation visuelle de deux plongeurs, ou bien, grâce à l’utilisation de carrés subdivisés en sous carrés ; le relevé indirect prévoit, quant à lui, l’évaluation du recouvrement à travers l’analyse de photographies. Tous les partenaires retiennent que la relation recouvrement-dégradation est très controversée et problématique, car la mesure du recouvrement est liée au point d’observation. Si, par exemple, nous effectuions une estimation du recouvrement en correspondance avec la limite supérieure, nous obtiendrions une mesure qui serait particulièrement influencée par les conditions typiques de la zone littorale (hydrodynamisme, impacts de nature humaine, turbidité...). Si, par contre, nous effectuions une estimation du recouvrement en correspondance avec la limite inférieure, nous aurions une mesure davantage liée aux conditions générales de l’herbier De plus, selon certains partenaires, le recouvrement est un paramètre qui dépend peu de la saison durant laquelle s’effectue la mesure. 11 3.2.3. Densité des faisceaux N° de partenaires étant intervenus: 4 (J. Romero - Univ. Barcelone, A. Peirano – ENEA, G. Cadiou - GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL). La densité d’un herbier de Posidonia oceanica est le nombre de faisceaux de feuilles par unité de surface. La mesure s’effectue grâce au décompte direct des faisceaux de feuilles par un plongeur, à l’intérieur d’un carré métallique disposé sur le fond (fig.3/4). Le décompte est répété plusieurs fois, puis l’on effectue la moyenne des valeurs ainsi obtenues qui sont extrapolées au mètre carré. La densité des faisceaux est un paramètre indépendant de la période pendant laquelle s’effectue la mesure, comme cela est confirmé dans la littérature (Giraud, 1977). Toutefois, suite à certaines interventions sur le forum, il est ressorti que la densité des faisceaux peut également être considérée comme étant sujette aux variations saisonnières. Dans l’ensemble, cependant, les partenaires sont d’accord pour dire qu’il s’agit d’un des paramètres essentiels et indispensables pour évaluer l’état de santé d’un herbier de Posidonia oceanica. © ARPAL © ARPAL Figure 3/4 – Activité d’èchantillonage en plongée sur les herbiers de Posidonie et mesure de la densité avec un carré métallique 12 3.2.4. Épiphytes N° de partenaires étant intervenus : 5 (J. Romero - Univ. Barcelone, A. Peirano – ENEA, G. Cadiou – GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL, C. Pergent - Univ. Corse). Les longs limbes foliaires qui caractérisent la posidonie sont un excellent substrat pour de nombreux organismes sessiles, aussi bien animaux que végétaux, qui constituent une communauté épiphyte bien structurée (Cinelli et al., 1995). Une étude structurée de cette manière permet d’interpréter les conditions générales dans lesquelles se trouve l’herbier de posidonies et surtout le stress environnemental auquel il est soumis. Dans le cadre d’une étude sur la communauté épiphyte, les paramètres généralement relevés sont l’estimation du recouvrement, exprimé en pourcentage, des différentes espèces présentes sur les feuilles et la biomasse des épiphytes, qui a un cycle saisonnier et constitue un excellent indicateur de la qualité de l’eau. Suite aux diverses discussions sur le forum, il est apparu que le « temps de travail » en laboratoire peut être long dans certains cas et moyen dans d’autres cas. Tout cela dépend certainement de la typologie de la méthode employée pour l’étude de la communauté épiphyte : relever le recouvrement en subdivisant la feuille en secteur est certainement plus rapide que de le relever pour chaque cm sur toute la longueur de la feuille (Scardi et al., 1986) ; de plus, une étude de ce genre réclame au plongeur un certain niveau de connaissance et d’expérience, puisqu’il s’agit de reconnaître les diverses espèces animales et végétales présentes sur les limbes des feuilles. Ces deux facteurs sont donc à prendre en considération si l’on veut évaluer le temps employé. En dernier lieu, il ressort du forum, comme cela a déjà été souligné précédemment, qu’il est important de toujours prendre en considération le but du monitorage et ce, afin de donner une évaluation globale correcte du paramètre. 3.2.5. Paramètres phénologiques N° de partenaires étant intervenus : 5 (J. Romero - Univ. Barcelone, A. Peirano – ENEA, G. Cadiou – GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL, C. Pergent - Univ. Corse). 13 La phénologie est l’étude des paramètres foliaires sujets aux phénomènes de périodicité. Elle se base sur la mesure d’une série de paramètres qui peuvent décrire de manière synthétique l’état de vitalité d’un herbier (Pergent et al., 1995). Certains paramètre sont facilement déterminés en laboratoire grâce à la mesure directe au moyen de règles (longueur des feuilles, largeur des feuilles, longueur de la portion brune, longueur de la portion blanche…) ; d’autres sont extrapolés sur la base de ceux mesurés en laboratoire (LAI, coefficient « A », nombre moyen de feuilles par faisceau…). Les paramètres phénologiques dont il s’est principalement parlé sur le forum sont les suivants: • Indice foliaire (LAI), longueur moyenne foliaire, longueur foliaire maximum, nombre de feuilles par faisceau, longueur moyenne des feuilles adultes, intermédiaires et juvéniles, nombre moyen de feuilles adultes, intermédiaires et jeunes: pour l’ensemble de ces paramètres, les partenaires ne sont pas d’accord sur le «temps de travail» employé en laboratoire et en plongée ; de plus, selon certains auteurs, ces paramètres sont liés à la dégradation de l’herbier. Dans tous les cas, les quatre premiers paramètres énumérés ci-dessus sont les plus utiles et indispensables. Toutefois, l’expérience de certains auteurs leur suggère la substitution de l’indice foliaire (LAI), paramètre trop intégré, par la superficie foliaire, plus explicite • Coefficient «A», portion de la portion brune/verte, longueur moyenne de la portion brune : les plus grandes discordances mises en lumière par le forum sont relatives au «temps de travail», qui résulte différent pour chaque partenaire. En revanche, toutes les personnes étant intervenues sont d’accord sur la non-relation de ces paramètres avec la dégradation de l’herbier, puisqu’ils dépendent surtout du facteur «âge de la feuille», mais également de n’importe quel autre type de stress (par exemple, un degré d’hydrodynamisme élevé, un taux de broutage important…). • Largeur de la feuille : selon certains partenaires, c’est un paramètre redondant car il est déjà compris dans le calcul du LAI et de la superficie foliaire. 14 3.2.6. Limite de profondeur N° de partenaires étant intervenu : 3 (J. Romero- Univ. Barcelone, G. Cadiou – GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL). La limite de la profondeur, un des descripteurs les plus utilisés (Pergent et al., 2005), représente la profondeur à laquelle s’étend l’herbier. La limite supérieure indique le début de l’herbier en partant du littoral, alors que la limite inférieure indique le point où prend fin l’herbier. Il existe différentes méthodes pour relever la profondeur de ces limites: avec un échosondeur (de manière approximative) ou au moyen de plusieurs mesures bathymétriques effectuées avec un bathymètre et effectuées à quelques dizaines de mètres les unes des autres. Elles doivent être assez nombreuses, afin de pouvoir en faire une estimation moyenne. Pour vérifier, au contraire, la dynamique des limites (progression/régression), on a recourt à la technique du balisage : positionnement de « corps-morts » (balise) à proximité de la limite inférieure ou de la limite supérieure, ou bien autrement au positionnement acoustique. Les plus importantes discussions qui ont dérivé du forum se réfèrent, une fois encore, au temps de travail utilisé en plongée pour effectuer un balisage. Lorsque l’on pose pour la première fois des balises, le temps de travail est bien évidemment important, mais les contrôles effectués les années successives réclameront moins de temps. Par contre, la mise en place de poteaux photographiques, le relevé des photos et la mesure de la distance des balises réclament davantage de temps. Le facteur «temps de travail» dépend donc, encore une fois, de la typologie du travail à effectuer. En outre, les partenaires sont d’accord pour définir la limite de profondeur comme un paramètre lié à la dégradation de l’herbier, même s’il est influencé par d’autres facteurs comme la luminosité ou la sédimentation. 3.2.7. Indice de conservation N° de partenaires étant intervenu: 3 (J. Romero- Univ. Barcelone, G. Cadiou – GIS Posidonie, C. Pergent - Univ. Corse). L’indice de conservation (CI) représente la surface de « matte morte » par rapport à la surface de posidonie vivante dans un secteur donné: 15 CI= L/(L+D) Où L est la surface de posidonie vivante et D la surface de «matte morte». Cet indice, décrit pour la première fois par Moreno et al. (2001) a été proposé comme indicateur des perturbations d’origine humaine (Montefalcone et al., 2006). Comme l’ont pourtant fait remarquer plusieurs partenaires, c’est un indice encore peut utilisé par la plupart des auteurs et sa corrélation avec la dégradation de l’herbier est plutôt controversée et délicate, puisque la présence de « matte morte » dans un herbier peut également être d’origine naturelle ; de plus, sa détermination est assez compliquée et réclame beaucoup de temps. Globalement, l’indice de conservation est considéré par certains comme un paramètre redondant dans le cas où l’on posséderait déjà la mesure de recouvrement, puisqu’ils estiment tous les deux la surface du fond recouverte de posidonie vivante. 3.2.8. Paramètres lépidochronologiques N° de partenaires étant intervenus: 5 (J. Romero - Univ. Barcelone, A. Peirano – ENEA, Cadiou – GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL, C. Pergent - Univ. Corse). La lépidochronologie est une technique d’étude grâce à laquelle il est possible de suivre l’évolution de l’environnement sur de longues périodes. Elle s’effectue à travers l’analyse en laboratoire des cycles d’épaisseur des écailles, les bases foliaires qui restent fixées aux rhizomes (Pergent et al., 1995). Les plus importantes discussions du forum ont eu de nouveau pour thème le facteur temps. Les partenaires retiennent difficile estimer le temps, bref ou long, employé en plongée pour la récolte des faisceaux foliaires destinés à l’analyse lépidochronologique, puisque le temps employé dépend beaucoup du type de recherche effectué : la récolte de rhizomes vieux de dix ans réclame davantage de temps que celle de rhizomes vieux de trois ou quatre ans. Les partenaires proposent plus particulièrement pour les paramètres exposés cidessous, les commentaires suivants: • Production des feuilles: c’est un paramètre calculé sur la base de ceux mesurés en laboratoire. Certains auteurs retiennent que l’échantillonnage soit destructif, d’autres pensent, au contraire, croient que si l’on effectue l’étude de la phénologie 16 et de la lépidochronologie sur le même faisceau, on réduira le nombre de faisceaux échantillons et par conséquent, l’échantillonnage serait moins destructif. De plus, les partenaires ne sont pas d’accord sur la corrélation du paramètre avec la dégradation de l’herbier, puisque la production foliaire est principalement soumise à l’influence de paramètres sédentaires qui ne sont pas nécessairement liés aux conditions générales de l’environnement. • Accroissement des rhizomes: la croissance horizontale des rhizomes plagiotropes caractérise la phase d’expansion d’un herbier, lui permettant ainsi de solidement s’ancrer au substrat; la croissance verticale des rhizomes orthotropes, par contre, contraste l’ensablement progressif dû à la continuelle sédimentation. L’accroissement des rhizomes est donc un paramètre davantage lié au taux de sédimentation qu’à la dégradation ou au stress éventuel auquel est soumise la plante ; il ne faut toutefois pas oublier que la sédimentation peut indirectement être provoquée par la dégradation de l’herbier. • Production des rhizomes, nombre de feuilles par an : ces deux paramètres sont calculés sur la base de ceux obtenus par les mesures lépidochronologiques en laboratoire. Les partenaires ne sont pas d’accord sur le temps employé en plongée. En effet, certains affirment qu’il est important, d’autres qu’il est moyen. Il est probable, puisque les deux paramètres cités sont des mesures élaborées, que le temps employé en plongée se réfère à la récolte des faisceaux foliaires destinés à l’analyse en laboratoire ; le paramètre temps donc, comme cela a été plusieurs fois souligné, dépend du type de recherche effectué et par conséquent du nombre de faisceaux à récolter. Une autre discussion issue du forum se rapporte à la relation avec la dégradation : étant donné la corrélation entre les paramètres « nombre de feuilles par an » et «nombre de feuilles par faisceau», si l’un des deux paramètres subit une des influences de la dégradation, cette dernière conditionnera également l’autre paramètre. 3.2.9. Accroissement des feuilles N° de partenaire étant intervenus: 2 (G. Cadiou – GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL). 17 L’accroissement des feuilles peut être estimé grâce au marquage des feuilles, par exemple au moyen d’un trou dans les faisceaux, ou bien encore au moyen du poinçonnement d’une portion latérale des feuilles (Buia et al., 2003). Le déplacement du signe au fil du temps correspond à l’accroissement de la feuille. Dans ce cas également, la discussion sur le forum s’est concentrée sur le temps nécessaire en plongée et en laboratoire pour l’obtention des résultats et, dans ce cas également, tout dépend de la technique employée et surtout du type de recherche que l’on veut effectuer : étudier l’accroissement des feuilles d’une vingtaine de faisceaux dans trois herbiers différents nécessitera sûrement plus de temps, aussi bien en plongée qu’en laboratoire, qu’étudier l’accroissement d’une dizaine de faisceaux dans un seul herbier. 3.2.10. Pourcentage des rhizomes plagiotropes / orthotropes N° de partenaires étant intervenus: 2 (G. Cadiou – GIS Posidonie, M. Civitella – OLPA/ARPAL). Le paramètre suivant correspond au rapport entre la quantité de rhizomes à croissance horizontale par rapport à la quantité de rhizomes à croissance verticale présents dans un herbier ; ce paramètre est directement relevé en plongée par un plongeur. Les valeurs hautes du rapport indiquent un bon état de santé puisqu’elles représentent la tendance de l’herbier à coloniser les substrats à proximité ; cependant la présence élevée de rhizomes plagiotropes peut également être la réaction de l’herbier face à un stress quelconque, comme par exemple les ancrages (Boudouresque et al., 2006). Les valeurs basses du rapport indiquent, par contre, une tendance de l’herbier de posidonies à contraster une sédimentation excessive. Certains partenaires, en effet, retiennent que le paramètre est davantage lié à la sédimentation plutôt qu’à la dégradation de l’herbier, mais, comme dans le cas de la croissance des rhizomes, la sédimentation peut également être indirectement provoquée par la dégradation. 18 © ARPAL © ARPAL Figure 5/6 – Détails du rhizome de la posidonie 3.2.11. Pourcentage de portion brune N° de partenaires étant intervenus: 2 (J. Romero - Univ. Barcelone, G. Cadiou – GIS Posidonie). Le paramètre suivant représente le rapport, exprimé en pourcentage, entre la longueur de portion brune et la longueur totale de la feuille. Selon l’avis de certains partenaires, ce paramètre n’est pas un bon indicateur de l’état de vitalité de la Posidonia, puisqu’il dépend en grande partie du facteur « âge de la feuille », un facteur naturel, mais également de la présence de n’importe quel type de stress et/ou facteur humain. D’autres opinions ont eu pour objet le temps employé en laboratoire considéré important par certains, court par d’autres. 3.2.12. Carrés permanents et transects permanents N° de partenaires étant intervenus : 2 (J. Romero - Univ. Barcelone, G. Cadiou – GIS Posidonie). 19 Ce sont deux techniques de cartographie biocénotique qui permettent de suivre les variations au cours du temps des peuplements benthiques au moyen de l’utilisation des paramètres de posidonie pour évaluer les modifications en cours dans l’environnement (Augier et al., 1985; Boudouresque et al., 2006). Les carrés permanents sont constitués de « corps-morts » semblables à ceux employés lors du balisage et peuvent généralement former un carré de 100 m2, alors que les transects permanents, toujours constitués de «corps-morts» herbier sont disposés perpendiculairement aux deux extrémités de l’herbier ou perpendiculairement aux isobathes. Une fois encore, le temps employé en plongée et en laboratoire a été le principal objet de discussion sur le forum: la mise en route des deux systèmes cartographiques réclame un temps de travail long selon certains, court selon d’autres. 20 4. BIBLIOGRAPHIE AUGIER H. (1986). L’herbier à Posidonia oceanica, son importance pour le littoral méditerranéen, sa valeur comme indicateur biologique de l’état de santé de la mer, son utilisation dans la surveillance du milieu, les bilans écologiques et les études d’impact. Vie Marine, 7 : 85-113. BOUDOURESQUE C.F., BERNARD G., BONHOMME P., CHARBONNEL E., DIVIACCO G., MEINESZ A., PERGENT G., PERGENT-MARTINI C., RUITTON S., TUNESI L. (2006). Préservation et conservation des herbiers à Posidonia oceanica. Ramoge pub.: 1102. BUIA M.C., M.C. GAMBI, M. DAPPIANO (2003). I sistemi a fanerogame marine. Biologia Marina Mediterranea, 10: 145-198. CINELLI F., E. FRESI, C. LORENZI, A. MUCEDOLA (1995). La Posidonia oceanica. Un contributo per la salvaguardia del principale ecosistema marino del Mediterraneo. Rivista Marittima: 1-271. GIRAUD G. (1977). Contribution à la description et à la phénologie quantitative des herbiers à Posidonia oceanica (L.) Delile. Thèse Doctorat 3° cycle, Univ. AixMarseille II, France: 1-150. 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