Afrique du Sud : une communauté libanaise plus présente que jamais

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Afrique du Sud : une communauté libanaise plus présente que jamais
Les Libanais dans le monde
lundi 19 juillet 2010
Chekri Ghanem,
l’homme qui a su
réunir la diaspora
PRINCETON, de Andrew ARSAN
Chekri Ghanem (18611929), journaliste et écrivain,
auteur de plusieurs recueils
de poésie, notamment d’un
roman, Daad, qui parut en
1909, et de pièces de théâtre,
dont Antar, qui eut un vif succès lors de sa mise en scène en
1910 à l’Odéon de Paris, est
connu aujourd’hui, dans les
cercles restreints des amateurs de belles-lettres, comme
l’un des pères fondateurs de la
littérature libanaise d’expression française. Mais Ghanem
fut, plus qu’un simple homme
de lettres, un homme politique d’une grande ambition
et d’un amour indéfectible
pour la patrie qu’il a quittée
si jeune. Lui-même émigré,
il comprit tôt le poids politique de la diaspora libanaise,
sachant aussi bien réunir et
canaliser ses espoirs que faire
pression sur les hauts fonctionnaires, hommes d’État
et journalistes français qu’il
considérait comme ses amis
afin de garantir les libertés et
privilèges du Mont-Liban,
cette province ottomane au
statut tout particulier.
Chekri Ghanem, issu d’une
famille maronite originaire
du village de Lehfed, dans les
hauteurs de Jbeil, naît à Beyrouth en 1861, au lendemain
des troubles sanglants qui secouent la montagne libanaise.
Éduqué, comme ses frères
aînés Jean et Khalil avant
lui, et comme d’ailleurs tant
d’autres fils de la bourgeoisie
chrétienne, au collège lazariste Notre-Dame de Antoura, il
quitte bien jeune son pays natal, fuyant le Liban à dix-huit
ans après s’être disputé avec
un soldat turc qu’il trouva, au
hasard d’un chemin, malmenant une jeune fille. Que cette
histoire soit vraie ou, comme
tant d’autres anecdotes que
raconta à propos de sa propre
vie ce fabulateur, éperdument
amoureux de la montagne
de ses aïeux, une fable a une
importance surtout symbolique, Chekri Ghanem voyage
un temps à travers la Méditerranée et l’Europe, visitant
l’Égypte, l’Italie, l’Autriche et
la France, avant de débarquer
en 1881 en Tunisie.
Il y passera plusieurs années, après avoir obtenu un
poste de fonctionnaire-interprète dans l’administration de
ce pays nouvellement placé
sous protectorat français,
grâce à l’intervention de son
Chekri Ghanem.
frère Khalil. Celui-ci, après
une brève mais brillante carrière parlementaire à l’Assemblée ottomane, a fui
l’empire lorsque celle-ci fut
abrogée sur ordre de l’empereur Abdul-Hamid, prenant
refuge à Paris où, rédacteur
au Journal des Débats, il fréquente, comme son frère cadet le fera quelques années
plus tard, les grands de la
politique et des lettres. Il aura
une influence prépondérante
sur la pensée politique et le
parcours de Chekri, qui partage son amour de la liberté
et du Liban, mais aussi son
patriotisme ottoman – ce
patriotisme à la vie dure qui
ne succombera qu’aux dérives et exactions du Comité
de l’Union et du Progrès qui
prend le pouvoir à Istanbul
en 1908.
En 1895, Chekri Ghanem
s’établit enfin en France, cette terre qu’il a si longtemps
aimée de loin. S’embarquant
dans une carrière de journaliste, il connaît un succès rapide. Puis, en août 1908, à
la suite de la révolution des
Jeunes-Turcs, que l’écrivain
considère tout d’abord comme une source d’espoir pour
les provinces arabes après
l’obscurantisme de l’ère hamidienne, il fonde avec son
ami damascène, Georges
Samné, la Société des amis de
l’Orient, afin de promouvoir
les relations entre la France
et l’Empire ottoman, et de
diffuser des informations sur
le Proche-Orient, à travers le
bulletin de la société, la Correspondance d’Orient. Contrairement à Samné, intéressé
plus largement par l’activité
française dans le bassin méditerranéen, et plus proche
des maîtres à penser de la
politique étrangère française,
Chekri Ghanem se penche
plus particulièrement sur les
affaires libanaises.
C’est ainsi que sa passion
pour le Liban le mène à créer
en 1912, avec son collègue et
compatriote Khairallah Khairallah, le Comité libanais de
Paris. Celui-ci lutte pour la
réforme du statut organique réglementant le district
du Mont-Liban, joignant
ses efforts à ceux des comités établis par des grandes
figures de la presse libanaise
d’outre-mer, comme Naoum
Moukarzel et Asad Bishara
à New York et São Paulo,
les grands pôles de la diaspora libanaise d’avant-guerre.
Comme Moukarzel, Bishara,
ou encore les frères Ammoun
au Caire, Ghanem vise une
plus grande autonomie administrative pour le Liban.
C’est un homme à la vision
globale, mais qui comprend
bien l’importance du style
de diplomatie pratiqué dans
les chancelleries européennes de la Belle Époque, où
se confondent amitié et intrigue : il est prêt, tout en menant une campagne à l’échelle
du monde, à œuvrer de près
avec les hauts fonctionnaires
du Quai d’Orsay. Cette ambition et ces talents se manifesteront une fois de plus durant
la Grande Guerre, lorsque
Ghanem et Samné entrent
en lice du côté français, coordonnant les efforts de la diaspora libano-syrienne à travers
le Comité central syrien, que
les deux hommes créent avec
le soutien du Quai d’Orsay en
1916. Cette organisation, qui
deviendra un point de ralliement pour les émigrés de Dakar et Conakry, Montréal et
Manchester, Sydney et New
York, Santiago du Chili et
São Paulo, est non seulement
un bel exemple d’un engagement politique mondialisé
avant la lettre, mais aussi l’incarnation de cette diaspora,
éparpillée à travers le monde,
mais partageant un même
dévouement féroce au pays
natal.
Chekri Ghanem meurt en
1929, dans la villa qu’il fit
construire à Antibes et qu’il
nomma La Libanaise – finissant ses jours, comme l’a
presque dit ce poète anglais
de la Grande Guerre, dans un
petit coin d’un pays étranger
qui appartiendra toujours au
Liban.
Activités RJLiban
Beach-party et
rencontres RJLiban
à Tyr les 6, 7 et 8 août
Comme de coutume, les
rencontres RJLiban se dérouleront cette année à Tyr
du 6 au 8 août, avec la beachparty traditionnelle le samedi
7 août à l’auberge al-Fanar
(possibilité de transport aller-retour le jour même).
Pour vos réservations : [email protected].
Journées économiques
et culturelles
Liban-Bretagne
à Vannes les 24,
25 et 26 septembre
Le programme de voyage
est déjà établi par Bruno
Bodart, directeur de l’Office
du tourisme de Vannes et
du golfe du Morbihan, pour
les hommes d’affaires et les
touristes libanais souhaitant
découvrir durant trois jours
la région de Vannes en Bretagne. La journée du vendredi
24 septembre sera consacrée
aux perspectives d’échanges
économiques entre les sociétés libanaises et bretonnes,
avec des exemples concrets
basés sur l’expérience des interlocuteurs, dont des représentants de la Mission économique française au Liban et
de la Chambre de commerce
franco-libanaise de Paris. La
journée du samedi 25 septembre sera consacrée à la
présentation au grand public
du Liban culturel et touristique, en présence notamment
de l’ingénieur-historien Camille Busson qui parlera de
l’influence des marins phéniciens dans cette région. Une
tournée en bateau dans le
golfe du Morbihan clôturera
ces journées le dimanche 26
septembre. Pour plus d’informations, écrire à : bretagne@
rjliban.com.
Premier colloque
médical libano-mexicain
à l’USEK les 7 et 8
octobre
À l’initiative des médecins
Georges Hayek, directeur de
l’hôpital Hayek à Sin-el-Fil et
président de l’Amistad libanomexicana, et Kamal Kallab,
doyen de la faculté de médecine de l’Université Saint-Esprit
à Kaslik (USEK), le premier
colloque médical libano-mexicain se tiendra les jeudi 7 et
vendredi 8 octobre à l’USEK
sous le patronage des Drs Armando Ahued, ministre de la
Santé de Mexico DF, et Anuar
Neme, président de l’association al-Hakim au Centro Libanès de Mexico. Le ministre
Ahued, originaire de Hasroun
au Liban-Nord, était devenu
en avril 2009 un héros national
pour avoir pu enrayer l’épidémie de la grippe porcine en
lançant une grande campagne
de vaccination, insistant auprès
du président Felipe Calderon
pour interdire tout rassemblement dans cette mégalopole
durant 15 jours. De nombreux
médecins de l’association mexicaine al-Hakim prendront part
à ce colloque polyvalent auquel
les médecins des pays d’Amérique latine ayant des origines
libanaises sont conviés. L’association RJLiban, qui a participé
à l’élaboration de ce programme lors de son dernier voyage
à Mexico en février dernier
en compagnie des médecins
Hayek et Kallab, s’occupera de
l’accueil à partir du 5 octobre
à Jounieh et de l’organisation
sur place ainsi que des journées touristiques postcongrès
qui se poursuivront jusqu’au
12 octobre. Les personnes
intéressées pourront obtenir
plus d’informations sur le site
www.rjliban.com ou s’inscrire
à l’adresse suivante : alhakim@
rjliban.com.
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Afrique du Sud : une communauté
libanaise plus présente que jamais
Reportage Le Mondial de football 2010 aura été l’occasion de partir à la découverte de
nouveaux horizons où, comme partout ailleurs, les Libanais ne sont jamais absents.
La communauté libanaise d’Afrique du Sud est ainsi estimée à 50 000 personnes, dans
un pays marqué par une forte présence hollandaise, anglaise et indienne.
« Cet événement sportif de
haut niveau a non seulement
permis de redorer l’image
du pays, qui a souffert de
l’apartheid et dont les habitants des quartiers riches de
Johannesburg sont soumis
régulièrement à des attaques
meurtrières de la part de bandes incontrôlées, mais il a démontré qu’un déploiement en
force de la police peut décourager les délinquants et créer
un nouvel esprit de convivialité que nous espérons durable », explique Patrick Ayoub,
un ingénieur franco-libanais
installé là-bas avec sa famille.
Les mois de juin et de juillet
2010 resteront gravés dans la
mémoire de millions de SudAfricains pour avoir apporté
une véritable bouffée d’espoir
à l’un des pays pourtant les
plus riches d’Afrique, qui a attiré un nombre impressionant
de touristes venus soutenir les
équipes de football de leurs
pays. Là aussi, les Libanais
étaient présents, comme l’a
démontré un drapeau frappé
du cèdre visible par tous les
spectateurs du grand stade
Soccer City lors du match de
quart de finale Uruguay-Ghana, le 2 juillet.
Et si vous demandez au
fond de la brousse à des Zoulous travaillant dans des réserves naturelles où se trouve
le Liban, ils vous répondront
instantanément : « Dans la
Bible. »
Notre-Dame des Cèdres
à Johannesburg
Patrick Ayoub, originaire
de Cana au Liban-Sud, et
son épouse Nayla Achkar résident dans une villa à Sandton, Johannesburg, avec leurs
enfants Nicolas, Alexandra et
Paul, qui étudient à l’École
française. Ils sont venus de
Paris il y a dix ans pour des
raisons professionnelles, Patrick travaillant comme chef
exécutif de la société WSSA
spécialisée dans le traitement
des eaux et filiale du groupe
Suez. Pour Nayla, ingénieur
informatique de formation
qui a vécu 15 années avec ses
parents en Éthiopie, c’est un
bonheur de se retrouver de
nouveau en Afrique, un « vrai
retour aux sources ». Ils participent souvent aux réceptions
organisées par l’ambassadeur
du Liban à Pretoria, Michel
Katra, et se souviennent avec
nostalgie de la soirée d’adieu
donnée l’année dernière par
l’ambassadeur de France, Denis Pietton, et son épouse,
quittant l’Afrique du Sud
pour le Liban.
Ils nous ont conduits le
dimanche à Notre-Dame
des Cèdres, l’une des deux
paroisses maronites de Johannesburg, où une surprise
nous attendait : une réplique
de Notre-Dame du Liban de
Harissa, de taille plus petite,
pour laquelle les nombreux
Africains de souche se rendant à la messe, ainsi que les
Libanais d’origine, prient avec
ferveur. Plus de trois cents
personnes participaient à l’office religieux célébré en anglais, arabe et syriaque, par le
prêtre maronite, accompagné
d’une belle chorale avec guitare et orgue. Pour l’occasion,
l’église était décorée, en plus
des images de saints, des drapeaux des pays participant à la
Coupe du Monde, aux côtés
de ceux d’Afrique du Sud et
du Liban.
Notre-Dame des Cèdres, réplique de Notre-Dame du Liban, trônant à côté de l’église maronite de
Johannesburg.
La visite du musée
de l’Apartheid
Notre chauffeur de taxi ne
franchira jamais la porte du
musée de l’Apartheid qui regorge de visiteurs. « Ce qui
s’est passé envers les Noirs est
une honte que je ne peux supporter », dit-il. La ruée vers
le diamant en 1867, puis vers
l’or en 1886, la mise en place
de l’apartheid dans les années
1950 et la révolution pacifique
de Nelson Mandela au début des années 1990 sont les
grandes dates qui ont marqué
l’histoire de l’Afrique du Sud,
où de grands pays colonisateurs comme la Hollande et
l’Angleterre se sont affrontés
avec force pour le contrôle de
l’économie.
Deux heures de visite permettent de comprendre le
fonctionnement de tout un
système discriminatoire difficile à imaginer, et qui,
heureusement, n’existe plus
aujourd’hui que dans de rares pays. Des photos et des
citations de l’ancien président Mandela sont exposées
dans tous les coins du musée,
décryptant le processus de
l’apartheid. Elles sont aménagées de façon à attirer continuellement l’attention.
La danse des Zoulous dans le parc Ushaka Marine à Durban.
Durban et Cape Town,
grandes destinations
touristiques
Le Mondial 2010 aura permis de renforcer les structures
touristiques du pays avec de
nouveaux aménagements urbains et sportifs touchant principalement les grandes villes,
comme Durban, ouverte sur
l’océan Indien avec une plage
de sable de vingt kilomètres
de long et de superbes parcs
aquatiques, et Cape Town,
face au pôle Sud et ses paysages
époustouflants. Si l’on ajoute à
cela une population aimable et
accueillante à la mixité surprenante, et les safaris impressionnants que de nombreux voyagistes proposent aux visiteurs,
l’Afrique du Sud est un pays
qui vaut vraiment le détour.
Naji FARAH
Nayla, Patrick, Paul et Alexandra Ayoub dans leur maison à
Johannesburg.
L’annuaire des amis du
Liban sur RJLiban.com
Se retrouver entre professionnels de tous pays, membres d’une même famille ou
originaires d’un même village
au Liban, c’est aujourd’hui
possible grâce à l’Annuaire des
amis du Liban. L’inscription y
est gratuite et permet d’établir
les premiers contacts directement sur RJLiban.com.
Prédictions pour
l’Espagne au Mondial
2010
On le savait ! Depuis le 7
avril jusqu’à la victoire, l’association RJLiban a organisé
à Beyrouth, tous les mercredis, au Venue à Gemmayzé,
en collaboration avec l’équipe
de ce restaurant, des soirées
inoubliables sur le thème
« Viva España ». Y ont participé régulièrement l’ambassadeur d’Espagne, Juan Carlos
Gafo, et des membres de la
communauté espagnole au
Liban, sous oublier les gens
de passage comme les touristes français et de nombreux
autres amis férus de musique
et de danse espagnoles, entraînés par des chanteurs, danseurs et guitaristes flamencos
professionnels et amateurs.
Une ambiance de fête durant
trois mois, se faisant l’écho
des dernières célébrations en
Afrique du Sud auxquelles des
membres du comité directeur
de RJLiban ont pris part, à
l’issue des matches EspagneParaguay (1-0) – quart de
finale du 3 juillet à Johannesburg – et Espagne-Allemagne
(1-0) – demi-finale du 7 juillet
à Durban. Avec le couronnement par la victoire finale de
l’Espagne face à la Hollande
par 1 but à 0 le dimanche 11
juillet, l’ambassadeur d’Espagne a donné une grande soirée
dans sa résidence.
Le magnifique stade flambant neuf de Durban, en forme de bateau à voile.
Au musée de l’Apartheid à Johannesburg, lieu de souvenir autour de l’action de
Nelson Mandela.
Alfredo Sfeir-Younis propose
une nouvelle approche de la politique
Rencontre Fils d’Alberto Sfeir, premier ambassadeur du Chili au Liban, et d’Inès Younis,
Alfredo Sfeir-Younis est né à Santiago en 1947. Il est économiste et leader spirituel.
Alfredo Sfeir a assumé très tôt
une brillante carrière professionnelle à l’étranger et s’est
joint à la Banque mondiale à
Washington en 1976 comme
premier économiste de l’environnement, avant d’entrer
à l’Organisation mondiale du
commerce. Parmi ses chevaux
de bataille figurent l’éradication de la pauvreté, le soutien
aux femmes maltraitées, aux
jeunes et aux personnes du
troisième âge, la protection
des peuples indigènes, le développement du commerce
international, de l’irrigation
face à la désertification, de la
biodiversité, de la culture et
de la spiritualité. Il a reçu de
nombreux prix internationaux
dont ceux d’Ambassadeur de la
paix (2001 et 2006), de Guérisseur mondial et de Messager
de la paix (2002), de Conseiller
suprême du Forum spirituel
bouddhiste (2004), ainsi que le
prix de la Paix et de la Tolérance (2002 et 2003).
Prêtre maya depuis 17 ans,
d’inspiration chrétienne et
bouddhiste, Alfredo Sfeir a
étudié toutes les tendances religieuses et spirituelles et, pour
l’exemple, a traité au Vatican
de la « Théologie catholique au
XXIe siècle » devant une assistance nombreuse de religieux,
avant de diriger (en 2003) la
conduction des cendres du
Bouddha au Chili. Ce brillant
économiste prône le salut du
monde par son unité face à la
discrimination, « la pire des
maladies car l’exclusion ne
nous mènera nulle part ».
À propos des élections présidentielles,
« construction
du destin collectif de tout un
pays », il estime qu’un candidat
à la présidence de la République devrait être « le récepteur
de ce que le Chili veut, et non
pas le promoteur de ce que son
parti politique ou lui espèrent
pour le Chili ». Il propose ainsi
une émission de pointe à la
radio et à la télévision, intitulée « À l’écoute du Chili »,
pour pouvoir définir un programme gouvernemental basé
sur l’écoute des gens, qui sera
complété par un dialogue national intitulé « Chili 2020 »,
portant sur les réalisations souhaitées par les Chiliens pour
les dix années à venir.
Soucieux des problèmes sociaux que connaît le Chili avec
ses 17 millions d’habitants,
Alfredo Sfeir déplore le fait
que ses compatriotes soient les
plus grands consommateurs de
tranquillisants en Amérique
latine, et explique la violence
par le fait qu’« il n’y a pas un
ballon d’oxygène ou un espace
de paix où se réfugier, tant
que la justice est déficitaire ».
Concernant l’environnement,
il déplore la contamination de
la rivière Itata et l’assèchement
de ses affluents, demandant
l’extension des plantations
de nouvelles forêts de pins et
d’eucalyptus.
L’économiste propose enfin
« de nouvelles formes de communication et de consensus
collectifs, ainsi que l’ouverture
d’espaces concrets afin que nos
grands hommes d’affaires, de
vision individuelle et collective, participent au jeu collectif », et déclare pour terminer :
« J’ai une mission à accomplir
dans ce monde et je sais exactement ce que je dois faire
avant de partir. Je ne perdrai
pas de temps, noyé à prêcher
Alfredo Sfeir, un leader
économique et spirituel chilien
d’origine libanaise.
sans convaincre personne. »
(Entretien publié dans la
revue al-Damir, en 2010, à
Santiago du Chili (traduction
de l`espagnol par Roberto
Khatlab)
Propos recueillis par Carmen
SCHMITT YOMA
Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban E-mail : [email protected] – www.rjliban.com