le rapport apoa1/apob a la meilleure valeur predictive du risque

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le rapport apoa1/apob a la meilleure valeur predictive du risque
LE RAPPORT APOA1/APOB A LA MEILLEURE VALEUR PREDICTIVE DU RISQUE CARDIO-VASCULAIRE
L’exploration des anomalies lipidiques dans notre pays se base sur les référentiels de
l’AFSSAPS et met au premier plan le LDL-Cholesterol comme facteur de risque prédictif
principal de maladie cardio-vasculaire. Les dosages d’apolipoprotéines A1 et B sont donc
beaucoup moins prescrits.
Or, dans un article récent certains experts remettent en cause cette stratégie. Ils s’appuient
notamment sur les résultats d’un vaste essai mené en 2 temps dans 52 pays. Les résultats
publiés en 2004 de l’étude Interheart comparant 12461 patients atteints d’infarctus du myocarde
à 14637 sujets témoins appariés pour l’âge et le sexe avaient montré que 9 facteurs de risque
modifiables étaient impliqués dans les maladies coronaires, dont le rapport apo B/A1. Ils ont
récemment été complétés (9345 dosages sanguins de coronariens vs 12120 sujets contrôles)
afin de dégager une hiérarchie dans les facteurs de risque biologique. Les résultats montrent
qu’avec un odds ratio de 1,59 (IC95% : 1,53 – 1,64) la probabilité de risque de survenue
d’infarctus du myocarde (IDM) s’élève beaucoup plus rapidement avec le niveau du rapport apo
A1/B que pour celui du rapport choléstérol total/HDL-CT. Ce ratio apoA1/B était le facteur de
risque le plus important identifié dans cette étude et intervenait pour 54% du risque globalement
attribuable au sein de la population (contre 32% pour le rapport CT/HDL-CT et 37% pour le
rapport LDL-CT/HDL-CT). Cette plus forte valeur prédictive est indépendante de l’origine
éthnique et du sexe mais elle se révèle être plus nette chez les sujets « jeunes » (hommes
L’importance de cette étude en terme d’effectif renforce la fiabilité de ces résultats, d’autant plus
qu’ils sont confirmés par d’autres études (Amoris, montrant en plus l’intérêt de ce rapport pour
le risque d’AVC). Si l’on comprend mal pourquoi l’étude des apolipoprotéines donne des
résultats plus informatifs que le dosage direct du choléstérol et de ses fractions, ces données
doivent faire réfléchir les autorités sanitaires afin de modifier éventuellement les politiques de
dépistage et de prévention.
Lancet 2008 Jul 19 ; 372 (9634) : 185-6
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