Les trucs de prestidigitation illustrés

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Les trucs de prestidigitation illustrés
LUC
M ÉGRET
N" 1
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LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION X*
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IL L U S T R É S
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Brochure N°
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comprenant :
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1. L’Art de se décorer.
2. L’Apparition
cartes.
m ystérieuse d’un jeu ¿2
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*
3. Le m erveilleux tour de cartes.
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4. La divination de l’as,
*
5. La lecture à travers les corps opaques.
^
6. Le valet deviné.
7. La prévision m erveilleuse.
8. La carte devinée.
9. La dame devinée.
X
2
SO C IÉ T É D E LA G A ÎTÉ FR A N Ç A ISE
L’ART DE SE DÉCORER
.le suis certain que, parm i mes lecteurs, il en est plusieurs qui o n t désiré
être décorés, qui l’ont élé, et qui le m érite n t. A ujourd’hui, on décore beau­
coup. C’est u n fait. On décore les prestid ig itateu rs, —com m e to u t le m onde.
S’il s’en tro u v e qui, m algré les dém arches généralem ent nécessaires, n ’ont
pu o b ten ir le m oindre b o u t de ru b a n , qui les em pêche, je me le dem ande,
de se décorer eux-m êm es ? U n geste et, im m édiatem ent, vous avez, a
v o tre boutonnière, un superbe ru b an rouge, — ou d ’une a u tre couleur.
Mais faut-il savoir fairs le geste qu’il convient. Vous pouvez to u t aussi bien,
av o ir ainsi la croix ou la m édaille. ( J ’allais écrire la croix e t la bannière).
E n ce qui concerne l’o b ten tio n d ’une bannière, nous y reviendrons plus
tard , si le tem p s le p erm et. P a r l’expression * si le tem ps le p erm et », Je
veux dire » si je dispose d ’un tem ps assez long. » Vous concevez p arfa item en t
que, p o u r av o ir la bannière, c’est un peu plus difficile que pour avoir ce
m odeste ru b an que bien des gens p o rte n t avec un orgueil visible.
N ul besoin de faire an tich am b re dans un m inistère. P oint d ’a tte n te s
im p atien tes, ex asp éran tes, languissantes. In u tile d ’av o ir recours a u piston
e t m ême, à la b ag u ette m agique. Un geste, je l’ai d it, — e t je précise :
celui qui consiste à ten d re la m ain. E t c’est fait. Vous êtes décoré, p a r une
m ain, qui n ’est p as la v ô tre ; une m ain invisible.
Explication. — C ette décoration est atta c h é e d ’avance à la boutonnière
à l’aide d ’u n fil noir, élastique. Vous placez la décoration sous l ’aisselle
gauche, l’a u tre ex trém ité d u fil é ta n t épinglée à la boutonnière. (L ’épingle
est noire de préférence, e t le v êtem en t aussi). Le geste d o it ê tre très rapide,
a lin que l’on n e puisse se ren d re com pte com m ent il se fait que vous pouvez
6 5 , R U E D U FA U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
S
être décoré aussi rap id em en t. F a ite s u n to u r sur vous -même, si vous voulez,
e t levez légèrem ent le b ras gauche sous lequel est em prisonné la décoration.
E n v e rtu de l’élasticité d u fil, celle-ci v ie n t se p laq u er su r le revers de v o tre
h ab it.
E tr e arriv é à ce degré de sim plification dans l’a r t d ’o b ten ir un e déco­
ratio n am o in d rit, allez-vous dire, le m érite q u ’il y a à la d em ander sur tous
les to n s e t à faire p reu v e d ’u n e longue patience. L ’a r t de la faire ap p a ra ître
m ystérieusem ent m érite bien, lui-m êm e, ce tte décoration.
Vous pouvez, si b o n vous sem blé, décorer vous-m êm e quelques sp e cta­
teurs p a r u n m oyen analogue. Vous form ez u n e boucle à l’ex trém ité de
l’élastiq u e e t, d an s celle-ci, vous insérez un p e tit p a q u e t de rubans.
A y an t m o n tré de to u te s façons u n p e tit foulard, vous l’étendez d ev a n t
vous r u m o m en t où lev an t le b ras, vous libérez le p e tit p a q u e t de rubans.
Vous faites sem b lan t de so rtir les décorations d u foulard, après les avoir
sorties d e la boucle de l ’élastique noir. Ëpinglez-les sur quelques vestes et
corsages, e t to u t le m onde sera content.
L’APPARITION MYSTÉRIEUSE
DU JEU DE CARTES
Effet. — B ras nu s, m ains vides, vous m ontrez de to u tes façons un foulard
ou u n e feuille d e p ap ier. Vous pouvez m êm e p résen ter celle-ci, p a r tra n sp a ­
rence, à la flam m e d ’une bougie. P lia n t le foulard —■ou la feuille de papier —
et y plongeant la m ain, vous en sortez au ssitô t u n jeu de cartes que vous
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SO C IÉ T É D E LA. Û A ÎTÉ FRA N Ç A ISE
b a tte z e t éparpillez sur la ta b le afin d e m o n tre r q u 'il est ordinaire. Bien
ex écu té, ce to u r est très éto n n an t.
E xplication. — Ceignez u n jeu de cartes d ’un fil noir auquel vous en
atta c h e z u n a u tre , assez1long, se te rm in a n t en boucle. Placez le jeu de cartes
sous l’aisselle gauche e t insérez l’index de la m ain dro ite d an s la boucle.
Vous m ontrez ainsi u n io u lard no ir ou une feuille de journal. P ro fita n t de
ce q u ’elle est ten d u e d e v a n t vous, dans le sens de la h a u te u r, vous levez
légèrem ent le b ras gauche e t le jeu de cartes v ien t pendre d errière. Vous
pliez alors, en doux, la feuille de pap ier — ou le foulard — e t, en vous em ­
p a ra n t d u jeu , vous rom pez le fil qui le ceint.
Le jeu de cartes p e u t encore se tro u v er dans l’in térieu r de la veste. Au
lieu d ’un fil, on em ploiera, pour réunir les cartes, une pince à linge à ressort.
Ce d ern ier subterfuge p erm et de lever h ard im en t les b ras, de les écarter
d u co rp s... Il est v ra i que le prem ier p erm et de p o rter une v este peu échancrée, de la bien b o u to n n er e t de la m o n trer bien appliquée sur le corps, afin
de p ro u v er que vous n ’y avez rien caché à l’intérieur.
LE MERVEILLEUX TOUR DE CARTES
E ffet. — P ré se n ta n t u n jeu de cartes étalées, vous en faites choisir une
p a r cinq ou six sp ectateu rs différents. Les cartes sont b a ttu es, puis jetées dans
u n sac e t brassées consciencieusem ent. M algré cela, vous sortez les cartes
choisies les y eu x bandés, l’une après l ’a u tre . Vous pouvez m êler les cartes
d an s le sac e n tre ch aq u e ap p aritio n . Vous pouvez aussi faire nom m er les
cartes p a r les sp e ctateu rs qui les o n t tirées e t les so rtir du sac sans vous
tro m p er. Le sac, le b an d eau e t les cartes ne so n t p as tru q u és. Vous opérez
b ra s nu s, sans com père e t il n ’y a p a s d ’éGhange. L ’expérience p e u t être
a u ssitô t recom m encée.
E xplication. — Qu’il m e suffise de vous confier q u ’il s’a g it sim plem ent,
p o u r réaliser ce p restige d ’un an n eau de caoutchouc com m e ceux em s
ployés d an s le com m erce. Cet an n eau é ta n t inséré dans l ’index e t le m édiude la m ain d ro ite, vous présentez le jeu étalé. Il dissim ule la m oitié de vos
doigts, donc l’élastique q ui ne dépasse pas la prem ière phalange. L orsque
les sp ectateu rs o n t tiré chacun u n e carte, vous prenez le jeu d an s la m ain
d ro ite , ce q u i vous p erm et de dissim uler avec plus d ’aisance la bague élas^tiq u e , secret de l’expérience. Vous ram assez les cartes avec la m ain gauche,
rnis, les p re n a n t av ec la m ain droite, vous les étalez en éventail, verticaem ent, la face d u c£ té d u public, bien en ten d u , e t bien éloignées de vous,
afin q u ’on ne puisse supposer que vous jetez u n coup d ’œ il au x dites cartes.
Ceci a p o u r b u t de p ro u v er au x assista n ts que ce sont bien leurs cartes,
que vous n ’avez rien échangé, ni escam oté. Ceci vous p erm et aussi, en
referm an t l’év en tail, d e glisser l’anneau dans ce p e tit p a q u e t, — u n ou deu^
cen tim ètres seulem ent. U n p e tit bonim ent n ’est pas superflu £ ce m om ent
et si vous craignez que l ’on entende le b ru it de l’élastique s’ap p liq u an t
su r les cartes, vous les faites craquer en les faisan t défiler rapidem ent sous
l’ongle d u pouce gauçhp, l’index se tro u v a n t sous le p a q u e t de cartes,
Vous posez ensuite su r le jeu les cartes choisies e t unies p a r u n lien que je
p ’oserais com parer à celui du m ariage, — car, contrairem ent à l’avis 46
çertains époux, ce lien n ’a pas o upe certaine élasticité ». k es liens de lu
fidélité n e sau raien t être com parés à qpe bague de caoutchouc, m ais p lu tô t
à une bague d ’or,
une alliance, Comme qqoj la p restid ig itatio n e t la
m orale fo n t bon m énage.
Mais cessons ces considérations, plus ou m oins m atrim oniales, p o u r en
revenir à nos m outons, c’est-à-dire a p x cartes qui, com m e ces an im au x
d ’un to u c h a n t sym bole, se suivront docilem ent, sans qu e rien a u tre que
l’in te n tio n de l’o p érateu r les séparent.
T o u t en p o u rsu iv an t v o tre bonim ent, qui p o u rra s’inspirer de celui que
je viens de vous faire, vous b a tte z le jeu, sans tro p insister, e t faites glisser
les cartes d an s le sac que vous venez de donner à exam iner. A ce m om ent,
on vous b an d e les yeux.
— N e craignez p as de serrer l dites-vous*.,
Î
6 5 , R U E D U FA U BO U R G S A IN T -D E N IS , PA R IS
5
Vous ”mêlez consciencieusem ent lps cartes dans le sac — une véritable
salade — e t... le reste coule de source.
Un bon procédé consiste, après la production de lrune des cartes choisies,
de ten ir le p aq u e t e n tre le pouce, le ¡lac e t l’index de la m ain gauche, ce sac
é ta n t s^isi p a r le h a u t. E n p lp ngeant la m ain droite dans le sac, vous cueil­
lez l’une des sacs choisies, l’en traînez ju sq u ’a u fond sans la lâcher e t, après
avo ir ag ité le co n ten u d u sac, vous sortez trio m p h alem e n t la carte.
Afift de reco n n aître, p a r u n sim ple co n tact, la face ou le verso des cartes,
il vous suffira de nouer un p e tit m orceau de fil a u to u r de l’élastique — ou
de n ouer l’élastique môme. L a p a rtie ainsi 'préparée se tro u v e ra du côte
ta ro t. Vous ne craindrez donc pas de m ontrer le dos des cartes, ce q ui serait
d ’un effet voisin d u d ésastre... — E n prestid ig itatio n , il est perm is d ’exagérer.
LA DIVINATION DE L’AS
E ffet. — D ’un jeu de p iq u et, vous retirez les q u a tre as e t les rem ettez
à un sp e ctateu r quelconque en le p ria n t d ’en choisir uji e t de le m o n trer à
to u t le m onde, m ais sans rien dire. P our rem îre l’expérience plps n iy s é ­
rieuse, vous priez le sp e ctateu r de glisser c e t as dans une enveloppe e t 4 e
-As j.
cœ ur
A s d.
carreau -
A s j.
jpicjue
A s J'
trèfle.
la cach eter. A peine avez-vous pris l’enveloppe p o u r la re m e ttre à v o tre
sujet télép ath iq u e afin q u ’ap p liq u a n t ce tte dernière su r son fro n t il puisse
m ieux d ev in er ce q u ’elle renferm e, que le su je t en question nom m a sans
hésitation l’as qui se tro u v e d ans l’enveloppe.
E xplication. — S ur 1$ ta b le se tro u v e un p a q u e t d ’enveloppes ordinaires
ceint d ’une b an d e de p ap ier. Le sp e ctateu r choisit p a r exem ple l ’as de cœur.
Du p a q u e t vous retirez une enveloppe que vous lui rem ettez e t vous placez
SO C IÉTÉ P B L A GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
la b an d e d e p ap ier d an s le h a u t du p a q u e t d ’enveloppes. Si c’e s î Tas de
carreau, vous placerez la ban d e de p ap ier à la p a rtie inférieure d u p aq u e t
d ’enveloppes. P o u r l’as de pique, elle dem eurera a u m ilieu, où elle é ta it
a u d é b u t d u to u r. Si c’est l’as de trèfle qui est choisi, vous retirez la bande
de p apier. Ces gestes n e doivent p as être ap p aren ts. Il ne fa u t p as agir,
non plus av ec dissim ulation, m ais de la façon la plus naturelle. L e su b te r­
fuge passe p arfa item en t inaperçu d u public.
Il est b o n d e précéder ou suivre ce tte expérience de quelques-unes du
m êm e genre. Il v a u t m ieux, aussi opérer assez loin d u public.
LECTURE A TRAVERS LES CORPS OPAQUES
Le Roi deviné
E ffet. — A y an t e x tra it les q u a tre rois d ’un je u préalablem ent m êlé,
vous en faites choisir u n p a r u n sp e ctateu r quelconque e t vous priez ce der­
n ier de l ’insérer d an s une enveloppe que vous lui rem ettez à c e t effet.
1?0idc
^icjue
L 'enveloppe est ensuite m ise sur la ta b le e t le su je t, qui se tro u v a it dans la
pièce voisifie, en tre e t annonce sans hésiter, quel roi se tro u v e dans
l’enveloppe.
0 5 , RUE O U
V A U B O U K O E A I N T - D E N I S . P A R IS
LA DAME DEVINÉE
Effet. — A y an t e x tra it les q u a tre dam es d ’un jeu préalablem ent m êle,
vous en faites choisir u n e p a r u n sp e ctateu r quelconque. L a ca rte est ensuite
posée su r la ta b le — dos en dessus bien entendu. Le su je t, qui se tro u v a it
dans la pièce voisine, e n tre e t annonce sans hésiter le nom de la dam e.
Comme vous pouvez le co n stater aisém ent, ces deux to u rs, qui so n t la
sim plicité m êm e, o n t une grande analogie. C’est pour v arier que l’on m o t 1a
--- roi dans u n e enveloppe, e t que la dam e, elle, se co n ten te de to u rn e r le dos.
Le tru c de ces d eu x p e tits to u rs est donc à p eu près le m êm e.
L a disposition de l ’enveloppe ou de la carte, sur la tab le, renseigne im mé­
d iatem en t le su jet. Le p e tit tab leau ci-dessus vous renseignera de suite
sur le subterfuge.
R ecto — longueur. — R oi de cœ ur
»
— largeur.
—
»
carreau
Verso — longueur. —
»
trèfle
»
— largeur.
—
»
pique
L ongueur
D am e de cœ ur
Incliné v ers la droite.
—
»
carreau
L argeur.
—
»
trèfle
Incliné vers la gauche.
»
pique
E n e n tra n t, le su je t v o it im m édiatem ent d e quelle façon l'env loppe ou
la carte se présen te à ses yeux.
Si l’enveloppe est placée dans le sens de la largeur e t que l’expérim en­
ta te u r l’a retournée, la p a rtie collée é ta n t visible, l’a u tre contre le tapigp
c’est que dans l’enveloppe se tro u v e le roi de pique...
8
S O C IÉ T É
OU
LA
O A -lT É
fH A N Ç A -ÏS S
E n ce qui concerne le§ dames,, si c ’est la dap^p de trèfle q ui a été choisie,
le p résen tateu r m et la ca rte de m anière q u ’elle ¿’offre dans le sens de là
largpur, oq si vous aim ez piieux daps le sens de Iq. hauteur, avi su je t qui rentre.
Qp'plyiSj il l’a placé obliquerneriU l’in clin an t vers la gauche du sujet.
Comme je vous l’ai d it, ces expériences de divination dem andent à être
exécutées de m anièrp à form er un ensemble. Elles doivent se succéder rap i­
d em ent. L ’a ttr a it n e réside pas, à v rai dire, en une seule divination, lecture
m ystérieuse ou pseudo — transm ission de pensée, m ais en plusieurs de ces
p roductions, réunies de m anière à co n stitu er u n « num éro ».
LE VALET DEVINÉ
E ffet. — A y an t b a ttu consciencieusem ent un jep de cartes, l’opérateur en
e x tra it les q u a tre valets q u ’il dispose dos en dessus e i en une rangée sur
un p lateau ordinaire. Il contrarie plusieurs fois leur ordre en les faisant
alisser sur le p lateau l’un à la place de l’a u tre, ce, à l’aido de l'inde*. D e cette
laçon, personne n e p eu t plus savoir le rang q u ’occupent ces cartes. É car­
ta n t d eu x valets, l’o p érateur dem ande à un sp e ctateu r quelconque :
— Quels v alets choisissez-vous ? Ceux de d ro ite ou de gauche ?
— Ceux de gauche.
*L’o p érateu r insère ces derniers dans le jeu.
— R este d eu x valets. Lequel prenez-vous ? L e prem ier ou le deuxièm e ?
— L e deuxièm e.
Vous enlevez l ’a u tre . L e su je t qui a les y e u x bandés e t qui se trouvait
d an s la pièce ypjsine, en tre e t nom m e le valet q ui reste sur le plateau.
L ’p pérateu r p ren d le v a le t e t le m ontre a u public, p ro u v an t ainsi que le
su jet n e s’est pas trom pé.
6 5 , BINES EtfB BA UBDURG S A IN T -D B N lS ,
PA RIS
9
Explication. — O pérateur e t su jet savent d'av an ce le nom du v alet qui
restera. Ce sera, si vous le voulez bien, le v a le t de cœ ur, c’est-à-dire le tro i­
sième dans la rangée. P eu im porte l’ordre des au tres cartes. I/o p é ra te u r
con trarie plusieurs fois Tordre des valets, m ais il ne perd p as de v u e celui
de cœ ur q^e, finalem ent, il plaice com m e ai* d éb u t, c’est-à-dire
troisièm e.
E c a rta n t deux valets, il dem ande au sp ectateu r :
— Quels valets choisissez-vous ? Ceux de d ro ite ou de gauçlje.
— Ceux de gauche.
L ’o p érateu r p ren d les deux v alets q ui sont à sa gauche e t les insère 4ans
le jeu. Si la personne d it : « Ceux de droite », y o p érateu r p re n d les
deux v alets qui so n t à la dro ite du sp e ctateu r e t les insère dans le jeu- R este
donc, to u jo urs su r le p lateau , le v alet de cœ ur qui est le p rem ier, à gaj.jche
de l’o p érateu r, e t u n v a le t quelconque.
— R este deux valets. Lequel prènez-vous? Le prem ier ou le deuxièm e ?
— Le deuxièm e.
— Rien, faites-vous, vous m e laissez donc le prem ier.
E t vous enlevez le quelconque v a le t que vous insérez dans le jeu.
Si la personne d it : « Le prem ier», vous procédez de m êm e en d isa n t ;
o Rien. E nlevons l’au tre. »
Il est bon de b abiller u n peu. Le quiproquo passea lors com plètem ent in a ­
perçu,
LA PRÉVISION MERVEILLEUSE
E ffet. — L ’o p érateu r m o n tre un chapeau vide, ainsi que q u a tre petit*
10
SO C IÉ T É D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
carrés d e bristol. Chacun d ’eu x p o rte en gros caractères le nom des cartes
ci-dessous :
^
S ept
H u it
N euf
D ix
de
de
de
de
pique
carreau
trèfle
cœ ur
L ’inscription sept de pique e t neuf de trèfle sera en caractères noirs, l'in s­
cription h uit de carreau e t d ix de cœur sera tracée en rouge.
Le sujet, qui d o it être en scène p e n d a n t to u te la durée de l’expérience,
m êle les q u a tre carrés d e bristol, en p ren d deux e t les dépose dans le chapeau.
L ’o p érateu r e x tr a it alors d ’un jeu de cartes b a ttu préalablem ent les cartes
suivantes : sept de pique, h uit de carreau, neuf de trèfle, d ix de cœur. Il les dispo­
se l ’une à côté de l ’a u tre , e n u n e rangée e t face en dessus, sur u n p lateau
o rdinaire, sans p rép aratio n . Il prie u n sp e ctateu r quelconque de choisir
l ’une des q u a tre cartes en la no m m an t. U n second sp ectateu r est in v ité à
nom m er une a u tre c a rte , n ’im porte laquelle bien en ten d u , sauf celle d éjà
choisie.
L e su je t plonge la m ain dans le couvre-chef e t en re tire les deux carrés de
b risto l, sur lesquels est in sc rit le nom des deux cartes choisies chacune p a r un
sp ectateu r différent.
Explication. — Q u atre carrés de b ristol absolum ent sem blables à ceux que
m o n tre l’o p érateu r, so n t disposés sous le reb o rd in térie u r du chapeau, h a u t
d e form e, ro n d , m ou ou paille. E v id em m en t, ils occupent l’ordre dans lequel
sero n t placées, sur le p la te a u , les cartes correspondantes.
L e su je t dépose dans la coiffure deux carrés quelconques. Les deux cartes
a y a n t été nom m ées chacune p a r ü n spe ctateu r, le su jet retire, de sa cachette,
les d eu x m orceaux d e b ristol sur lesquels figure le nom des cartes qui corres­
p o n d en t à celles choisies. B ien en ten d u , il évite d,e m ontrer l’in térieu r du ch a ­
p eau . T outefois, s’il est assez habile, il p e u t glisser, en tre le rebord intérieur
e t les paro is d u chapeau, les deux carrés de b risto l, p ris a u hasard parm i les
q u atre. Il les m e ttra l’u n sur l’a u tre e t ce n ’est qu’ainsi que, p o u r plus de
facilité, il les insérera sous le reb o rd in térie u r d u chapeau, en les enfon­
ç a n t bien.
LA CARTE DEVINÉE
E nfin , voici la c a rte devinée, u n e c a rte choisie, p a r un sp e ctateu r quelcon­
que. C’e s t encore u n su je t qui la nom m era. On sim ulera u n e transmission
dépensée. Ce to u r, bien ex écuté, est éto n n an t.
Effet. — L e p ré se n ta te u r fait tire r u n e ca rte quelconque, p a r u n sp e cta­
te u r non çom père. N otez q u ’il ne s’ag it p as de carte forcée. Le p résen tateu r
m o n tre la carte à to u t le m onde e t la glisse dans le jeu ; on prie le sp ectateu r
qui l’a tiré e de l’insérer lui-m êm e dans le jeu. Le sujet, qui a les yeux bandés
e t qui se tro u v e d an s la pièce voisine, en tre e t annonce sans erreur la carte
choisie.
Explication. — L e b an d eau du su je t est très serré, ce qui p erm et de voir
en dessous. D ’ailleurs, le sujet, qui n ’a pas les m ains attach ées, p e u t lever
son b an d eau . Il le baissera ensuite. Le su je t possède u n e liste des tren te-d eu x
cartes d u jeu, d an s l’ordre q u ’elles occupent, lorsque le p ré se n ta te u r en
donne à tire r une. A ch aque carte, correspond u n m ot, ou deux ou trois,
parfois une p h rase, m ais très courte. Ce ta b le a u sera établi com m e ci-dessous :
E n tre z I
7 car.
As tr .
V oyons ?
V enez 1
9 tr.
7 cœ ur.
C’est fait.
A llons I
D am e p.
9 car.
Ça y est !
8 car.
M onsieur (M m® ou
Val. cœ ur.
L a ca rte !
M118).
As. p.
Allons, en trez 1
10 car.
V ite !
D am e tr.
Voyons, entrez !
ip .
A tte n tio n !
10 cœ ur.
E n tre z v ite !
R o i cœ u r 1
D épêchez-vous 1
V ite, en trez 1
7 p.
6 5 , B U E D U FAUBOURG S A IN T -D E N IS , PARIS
Val. car.
8 tr.
10 p.
Dam e cœur.
Dame car.
8 p.
As cœur.
10 tr.
Roi p.
E n trez donc !
E n tre z sans frapper.
E n tre z , m onsieur !
(M me ou Ml,e).
M onsieur (M me ou
Mu‘), en trez !
D onnez-vous la peine
V oulez-vous...
N om m ez la ca rte !
La ca rte choisie !
La ca rte tirée 1
Val. tr.
As. car.
Val. p.
7 tr.
R oi car.
9 cœ ur
8 cœur.
R oi tr.
11
Allons ! V ite !
A ccourez !
N e sortez pas !
(A u public).C ’est d e ­
viné.
, (A u public) J1 (ou
elle a deviné.
Vous pouvez e n tre r.
(A n public) Il (ou
elle) ne pourra pus.
E u rê k a l
Tout ceci a été In scrit sur u n m orceau de bristol. L orsque la ca rte choisie
n été rem ise dans le jeu, le p résen tateu r prononce, en se to u rn a n t vers la
porte de la pièce oü se tro u v e le su je t, le ou les m ots correspondants à lu
carte en question. Le su je t recherche rap id em en t, dans la liste le nom de la
carte qui se tro u v e en regard d u ou des m ots prononcés à très h a u te e t
•u rto u t intelligible v o ix p a r le p résen tateu r.
T O U T CE Q U E L’ON PEUT FAIRE
Avec des Cartes à Jouer
par l’auteur des 100 Trucs de Prestidigitation illustrés
T itre p réten tieu x ? N on pas. Ce \o lu m e contient, v raim ent, to u t ce
que l’on peut faire avec des cartes à jouer. Il sem ble que, pour exposer
tout ce que l'on peut faire avec des caries à jouer, uni* collection, un ensem ble
d e brochures ou de livres, ou un seul, m ais gros com m e un dictionnaire,
so it nécessaire. Nos lecteurs se ren d ro n t facilem ent com pte que, pour qui
sait condenser, on p eu t, en une cen tain e de pages au m axim um , parler
fo rt bien et d ’une façon com plète de Tout ce que l'on peut faire avec des cartes
à jouer : c’est-à-dire : ap p aritio n s, disparitions, tran sfo rm atio n s, dis ¡na­
tions, passe-passe, — escam otages, m étam orphoses, m anipulation, chas­
sés-croisés e t voyages, etc...
Ala is il est alors nécessaire d'employer des cartes truquées, car ceîles-ci ne
p e rm etten t pas, généralem ent, d ’exécuter un seul to u r, m ais plusieurs.
Le nouvel ouvrage, que nous présentons au public, ap p ren d , à qui est
un peu a d ro it, à confectionner soi-m êm e cartes e t jeux tru q u és. Il ap p ren d
aussi à se servir très avantageusem ent et à tire r le m eilleur p arti possible
des diverses cartes truquées vendues p a r la Société de la Gaîté Française.
Ce volum e, agréablem ent et clairem ent illustré p a r l’a u te u r m êm e — un
as du crayon, de la p lum e, et de la b ag u ette m agique — est un com plém ent
a u x cartes vendues p ar la Gutté F rançaise e t d o n t nous relatons les effets
su rp ren an ts d an s n o tre catalogue. N ’hésitez pas à faire l’acquisition de ce
volum e. Tout ce que Von peut faire avec des cartes à jouer est un to u r... de
force ; des systèm es de jeu x e t cartes tru q u és d o n n an t lieu à de m ultiples
expériences, e t cela en un volum e peu encom brant, p ra tiq u e , e t d ’un p rix
ab o rd ab le, n ’a jam ais été fait. De plus, grâce à cet ouvrage, le lecteuro p érateu r p o u rra executer des prestiges q u ’il est im possible de p ro d u ire
avec des cartes ord in aires ; — ce qui ne l’em pêchera p as de faire la p lu ­
p a rt des to u rs de d iv in atio n , ap p aritio n s, d isparitions e t passe-passe que
l'on p e u t ex écu ter — parfois ap rès un long ap p ren tissag e—- avec des c a rte s
a jo u er o rdinaires.
L 'E d ite u r.
Cet ouvrage est en p rép aratio n e t engageons nos clients à se faire Inscrire
dès m a in te n a n t p o u r un exem plaire.
6226. Etam pes, Imprimerie ‘ L a Semeuse
— 1930.
LUC
M ÊGRET
N° 2
LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
t
ILLUSTRÉS
de
la
S o c ié t é
de
de
la
G a ît é
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
t
lt
Brochure N° 2
comprenant :
1. La coupe de Circé.
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X
|
2. L’Aquarium miraculeux.
|
|
3. Le bocal du magicien “ M ennlato”.
|
X 4. Le verre enchanté.
j
* 5. Le voyage de l’eau.
|
6. Filtration de l’eau à travers d’un plateau, j
|
7, Le miracle de Neptune.
|
2
SO C IÉ T É D E LA GA lTÉ FR ANÇAISE
LA COUPE DE CIRCÉ
Effet. — L’illusionniste présente une coupe vide, coupe m erveilleuse
s’il en est, jadis en or, puis en bronze, enfin en cristal tran sp aren t, e t qui,
a u com m andem ent, p o u rrait redevenir or ou bronze, sans perdre sa forme
élancée e t ses capricieux ornem ents.
Il prend une poignée de riz e t la verse dans la coupe. A l’aide d ’une feuille
de papier fort e t de deux épingles, il confectionne, sous les yeux des assis­
ta n ts, un cylindre avec lequel il recouvre la coupe posée sur un léger gué­
ridon, à dessus m ince. P longeant dans la coupe sa m ain m ontrée vide, il
so it une poignée de haricots. Il laisse to m b er en pluie les haricots clans la
coupe e t, m o n tra n t sa m ain des deux côtés, il la plonge encore dans le m ysté­
rieux récipient e t en re tire une poignée d e pièces d ’or. 11 laisse tom ber les
rondelles de ce vil m étal dans la coupe, — toujours dissim ulée par le cylindre
de p apier. Les sp ectateurs so n t persuadés que le riz a été changé en haricots
e t les haricots en or. L’illusionniste agite sa baguette dans la coupe e t, re ti­
ra n t le cylindre m o n tré vide, la coupe contient riz, haricots, or, mélangés.
S’em p aran t d u cylindre de papier m ontré à nouveau sans p rép aratio n ,
l’o p érateu r en recouvre la coupe au-dessus de laquelle il agite un éventail.
E t voici que s’envolent m ain ten an t une m u ltitu d e de confetti. E n le v an t le
cylindre, la coupe est vide.
L’AQUARIUM MIRACULEUX
Effet. — T en an t à deux m ains un aquarium rectangulaire, vide, en tière­
m ent en verre tran sp aren t, le m agicien en présente au public les q u a tre côtés
e t le pose su r u n guéridon à dessus m ince, sans tapis. Il m ontre ensuite une
sorte de boîte rectangulaire, sans fond ni couvercle, en carton très m ince, et
en recouvre l’aq u arium (ou encore il dissim ule celui-ci avec un p e tit p a ra ­
vent posé sur le guéridon). Il lève le couvercle du verre de l’aquarium , verse
de l’eau claire contenue dans un pichet égalem ent en verre e t ferm e le cou­
vercle. E n lev an t l’é tu i — ou le p ara v e n t — une douzaine de poissons rouges
évoluent dans l’aquarium .
LE BOCAL DU MAGICIEN MENNLATO
Effet. — Sur une planche reposant su r deux dossiers de chaises est placé
un bocal vide, en v erre tra n sp a re n t. A l’aide d ’une feuille de papier fort et
d e deux épingles, le magicien confectionne un cylindre avec lequel il recouvre
le bocal. P longeant dans ce dernier ses m ains m ontrées vides, il retire du
bocal un grand foulard. Le d ép lian t, il tom be de celui-ci confetti et cartes à
jouer. R e tiran t le cylindre, le m agicien m ontre le bocal vide. Le recouvrant
à nouveau d u cylindre, il retire une guirlande e t des images. E n lev an t le
cylindre, des ileurs se tro u v en t dans le bocal. Le m agicien retourne com ­
p lètem ent Je récipient p o u r parsem er le sol de vces Heurs — qui peuvent
être n aturelles, m ais qui o n t p aru d ’une façon vraim ent surnaturelle.
6 5 , R U E D U FA U BO U R G S A IN T -D E N IS , PA R IS
S
LE VERRE ENCHANTÉ
E ffet. — L e p restid ig itateu r m o n tre un verre à boire, vide e t tra n sp a re n t,
posé bien en vue sur u n guéridon. Il m o n tre aussi un p e tit foulard assez sin­
gulier : dessus est rep résen té u n cad ran avec les heures et d eu x aiguilles. H
recouvre le v erre avec le fo u lard q u ’il re tire au ssitô t. U ne m ontre e t sa chaîne
sont dans le verre. L e p re stid ig itateu r re tire la m ontre, qui p e u t être rem ise
à l’exam en, ain si q u e le v erre e t le foulard.
o o o
Ces q u a tre expériences rep o sen t su r un m êm e tru c . II n ’y a guère q u e la
présentation qui diffère.
Explication de la Coupe de Circé
L’o p érateu r d ev ra se p ro cu rer une coupe en cristal, ou, à d é fa u t,u n ... com­
potier d e v e rre q u ’il p o u rra p résen ter com m e une coupe en cristal. E n
prestid ig itatio n il est perm is d e m en tir. Ce cristal — ou ce verre — devra être
a facettes. L ’o p érateu r dev ra égalem ent ach eter, s’il n ’en possède d é jà , une
boîte de g au fre ttes, d e p e tits b eu rres ou de to u t a u tre chose. L ’essentiel est
<iu elle soit en u n m étal très b rillan t. L a p lu p a rt des b o îtes de gaufrettes
repondent à ce besoin. L eu r m étal est, de plus, m ince, souple, facile à découper
avec des ciseaux. N ous les recom m andons aussi, car en plus la to u r rem ar­
quable que vous pouvez exécuter — j ’allais écrire jouer — elles vous donnent
une friandise que vous pouvez offrir à v o tre public à la fin de la séance.
Découpez donc, d an s une b o îte de gaufrettes d o n t vous aurez re tiré le
4
S O C lM
D B LA G A ÎTÉ FR A N Ç A IS«
con ten u , une cloison qui devra e n trer trè s exactem ent dans la coupe e t la
diviser en d eu x p arties égales. Les facettes du récipient em pêchent de voir,
d e loin c e tte cloison-m iroir, su rto u t si l’éclairage est de côté. Si la cloison
e st éclairée d errière, elle est un peu som bre e t p e u t être rem arquée. Si elle
est éclairée d ev an t, il est possible q u ’elle brille tro p e t la coupe ne sem ble pas
offrir u n asp ect norm al. A défaut du m orceau de boîte de g au fre ttes ou de
p e tits b eurres, u n e p laq u e d e nickel ou un m iroir, b rillan t des deux côtés»
rem p liro n t le m êm e rôle sinon un rôle supérieur.
D ’u n cô té d e la cloison, disposez u n e poignée de haricots, une poignée de
pièces d ’or e t u n e poignée de confetti. L a coupe est posée su r un guéridon,
sa p a rtie rem plie d u côté du fond de la scène e t, p a r conséquent, invisible
grâce a u relend-m iroir.
Vous répandez une poignée de riz dans le com partim ent se tro u v a n t vers
le public, et recouvrez le récipient d ’un cylindre de pap ier que vous venez
d e confectionner. P longeant la m ain dans la p a rtie se tro u v a n t du côté du
fond de la scène, vous prenez les haricots et les répandez sur le riz. Vous vous
saisissez en su ite de la poignée de pièces d ’o r ,— en l’espèce jetons dorés —•
q u e vous faites to m b er en cascade sur le riz e t les haricots. R iz, haricots,
pièces d ’or so n t m êlés à l’aide de la b ag u ette m agique. Avec la m ain gauche
vous enlevez alors le cylindre e t élevez la coupe, afin que chacun en voit
b ien le contenu. Sans la poser sur le guéridon, vous la recouvrez du cylindre
e t en pro fitez p o u r faire faire volte-face à la coupe que, to ujours recou­
v e rte , vous posez su r le guéridon. A g itan t un éventail, lés confetti s’envolent.
L orsqu’il n ’en reste plus, vous enlevez le cylindre e t... la coup» est vide.
C ette expérience est d ’un effet réellem ent m agique et, ainsi que vous voyez,
elle est facile à ex écu ter, ce qui ne g âte rien.
Explication de l’Aquarium Miraculeux
L à encore, le b rilla n t du fer-blanc* du nickel ou d ’un m iroir jouent le p re­
m ier rôle. D ans le bas de l’aq u ariu m se trouve u n e boîte rectangulaire, en
6 5 , R U B m j FÀ U BO U R O S A ÏN T -M S N IS , P A R IS
5
nickel, d e q u a tre centim ètres de h a u te u r, rem plie de poissons rouges. Le verre
de l’aquarium est à facettes, to u t au to u r du récipient e t à une h a u teu r de cinq
centim ètres. Il n ’y a au cu n e raison pour que l’aq u ariu m ne p o rte à sa p artie
supérieure une rangée sem blable. La public ne p e u t donc dire : « P ourquoi,
seul, le bas de l’aq u ariu m est-il orné ? »
A peine l’eau est-elle versée que les poissons, bien entendu, se répandent
dans le récipient: Ils se tro u v aien t, d ’avance, dans la boîte rectangulaire,
laquelle é ta it rem plie d ’eau.
Explication du Bocal du Magicien Mennlato
C’est tou jo u rs le m êm e principe. U ne cloison brillante — m ais que l’on
ne d oit pas voir briller — se tro u ve dans le récipient. Cette cloison, qui pourra
être u n m iroir, devra p ouvoir être m ise et enlevée facilem ent. D errière, est
collée une im age e t, d ’au tres images, de m êm e grandeur, sont disposées ver­
ticalem ent. U n foulard dans lequel se tro u v e un jeu de cartes e t des confetti,
des fleurs, u n e guiriaikta» so n t entassés dans le co m p artim en t se tro u v a n t
côté décor.
De loin, le bocal m agique sem ble donc v id e e t l’on ne p e u t supposer q u ’il
est divisé en d eu x p arties, l’une réellem ent vide, l ’a u tre pleine.
L a m anière d ’opérer a p p a ra ît n e tte m e n t. Vous retirez d ’a b o rd le foulard
e t le saisissant p a r d eu x angles, vous l’agitez com m e un tap is duquel on v eu t
faire so rtir la poussière. Au lieu d e poussière, ce so n t des confetti q u i s’échap­
p en t. C’est plus p ro p re e t plus gracieux.
L orsque vous retirez les im ages, n ’oubliez pas de retourner la cloison.
0
SO C IÉ T É D B LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
Les sp ectateu rs s’im ag in en t q u e c’est sim plem ent une im age que vous
avez retiré d u bocal. Vous prenez, en m êm e tem p s, les a u tre s im ages e t vous
les étalez e n év en tail, com m e des cartes à jouer.
Explication du Verre Enchanté
A facettes e t, de préférence à bords v erticau x , une cloison brillante, en
m étal e t dressée v erticalem ent, p erm et d ’exécuter ce joli to u r. Vous avez
d é jà com pris que la m o n tre se tro u v e d u côté décor e t que, dissim ulé p a r le
refend, elle e s t invisible de l’aim able société.
L a cloison e s t retirée d an s le foulard. C’est dire q u ’elle est indépendante
d u récipient. Si vous donnez le foulard à exam iner à ce m om ent, gardez la
p laq u e de m étal d an s v o tre m ain. N ul n ’est besoin de la donner à exam iner.
Il n ’est p as indispensable de posséder u n foulard sur lequel figure un
cadran d ’horloge. Mais il est alors d ’un bon effet de tra c e r au-dessus du verre
reco u v ert d u foulard u n cercle e t des aiguilles. C ette figure cabalistique
se fera avec la b ag u ette m agique.
6 5 , R U E D U FAUBO URG SA IN T -D E N IS , PA R IS
7
VOYAGE DE L’EAU
Effet. — Sans conduits, sans canalisations, à trav ers l’espace, invisiblem ent
e t de la façon la plus naturelle. N ’est-ce pas m erveilleux ? Voici, en subs­
tance, com m ent s’opère le phénom ène.
Sur un guéridon à dro ite, u n chapeau h a u t de form e, ouv ertu re en h a u t,
et, à côté une tim bale vide. A gauche, sur un guéridon, u n e bouteille vide.
Le p restid ig itateu r p ren d la tim bale, la m ontre, la reto u rn e... Oui, elle
est vide, vous pouvez m ’en croire. Il la dépose près du chapeau. Il s’em pare
de la bouteille, la reto u rn e, y plonge sa b ag u ette m agique. J e vous assure que
cette bouteille est vide. L ’illusionniste s’em pare alors d ’une carafe d ’eau e t
em plit la tim b ale. P u is, il verse le contenu de la tim b ale dans la bouteille
et il dépose la tim b ale d an s le chapeau.
— Oh! Mesdames e t m essieurs, le p e tit voyage de l’élém ent liquide versé
de la tim b ale dans la bouteille n ’a p as encore eu lieu, croyez-m oi. P o u r cela
il me fau t plonger une seringue, dans la bouteille puis dans la tim b ale... Celleci est tou jo u rs vide.
Il p ren d alors la tim b ale, l’élève e t la rem et dans le chapeau.
— Quoi ? Vous n e croyez pas q u ’elle e s t vide ? P ourquoi ? P arce que je
na vous en ai pas m o n tré l ’intérieur. E h bien ! J e vais vous m o n trer crue la
bouteille est pleine.
Il s’em pare de la bouteille, m ais celle-ci est en verre de couleur som bre.
On ne p e u t donc voir si elle est vide ou pleine. L ’o pérateur la retourne alors,
L’eau ne t o « b e p as, p reu v e que la bouteille est, en ellet, vide. E to n n em en t
général.
8
SO C IÉ T É D B LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
—
Alors la tim b ale est pleine î prononce l’a rtiste en re tira n t celle-ci du
chapeau.
R e to u rn a n t la tim b ale, les spectateurs co n staten t que celle-ci est pleine
d ’eau.
Voici m a in te n a n t u n e a u tre m anière de présenter l’expérience... Mais
c e tte fois, le titre VOYAG E D E L ’E A U n e sa u rait guère convenir. Disons
p lu tô t F IL T R A T IO N D E L ’E A U .
FILTRATION DE L’EAU
A TRAVERS UN CHAPEAU
E ffet. — ...A trav ers un p lateau sans p rép aratio n , un p lateau qui ne res­
sem ble en rien à u n filtre, u n p lateau opaque, solide, non perforé. L a façon
d e procéder est analogue à celle d u Voyage de l’eau. On disposera égalem ent
d 'u n chapeau de form e h a u te e t d ’une tim b ale qui sera déposée dans le cha-
peau. Bien en ten d u , la tim b ale est v id e ou, du m oins m ontrée telle e t m ise
ainsi dans le couvre-chef. Celui-ci est ensuite recouvert d u p la te a u qui p e u t
ê tre donné à exam iner. S ur un guéridon à dessus étro it se tro u v e une feuille
d e p a p ie r fo rt. Vous la m ontrez des deux côtés e t vous la roulez en un cylindre
Que vous ceignez a u m ilieu à l ’aide d ’un anneau de caoutchouc, te l qu e ceux
6 5 , R U E D U FAUBO URG S A IN T -D E N IS , PA RIS
employés dans le com m erce. Vous posez verticalem en t le tu b e de papier
sur le p lateau e t, a y a n t em pli d ’eau un verre à boire, vous versez lentem ent
cette eau d an s le tu b e. Vous enlevez celui-ci, ainsi que le p lateau e t, du cha­
peau vous retirez la tim b ale qui est pleine d 'eau .
Voici encore une expérience, basée sur de sem blables principes, m ais d un
plus bel effet. J e v eu x p arler d u M iracle de Neptune.
LE MIRACLE DE NEPTUNE
Effet. — L e m agicien p résente des deux côtés une feuille de pap ier blanc
à dessin e t la pose su r u n é tro it guéridon, à droite. Il m ontre ensuite une
tim bale v ide, ordinaire, e t la dépose dans un chapeau h a u t de form e se tro u ­
van t à gauche, sur u n léger guéridon. Il em plit d ’eau un verre à boire e t le
pose près du chapeau.
—
Ju sq u ’ici, fait-il rem arquer, rien d'anorm al n ’a eu lieu. La tim bale,
comme vous voyez est to u jo u rs dans le ch ap eau ... (111a prend e t la m o n tre)...
La feuille de p a p ier... (il la désigne du d oigt)... offre toujours le ntfeme aspect.
Le phénom ène ne se pro d u ira que lorsque j ’aurai versé le contenu du v erre...
Ou ? D ans la tim b ale ? Ce serait tro p n a tu re l... D ans ce chapeau ? Ce ne
serait pas assez ex trao rd in aire...
Il roule alors la feuille de p apier et, afin que le cylindre qu’il form e ainsi
ne puisse se défaire, il le ceint au milieu avec un anneau de caoutchouc tel que
ceux em ployés dans le com m erce. Puis, sans hésitation aucune, il verse le
contenu d u verre dans le rouleau de papier. Or, à la vive stupéfaction du
public, l’eau au lieu de s’écouler p a r l’extrém ité inférieure, p a ra ît suspendue.
Le m agicien reto u rn e com plètem ent le cylindre : l’eau ne tombe toujours
pas. Il le to u rn e e t le reto u rn e ainsi, à plusieurs reprises : l’eau a disparu.
Alors, du cylindre il retire des algues e t au tre s plantes m arines, feuil­
les, fleurs, m ulticolores, qui s’étalen t, serpentent, se m êlent en un îlot bruis­
sant, — to u t cela absolum ent sec. Après quoi il ouvre la feuille de papier, la
déploie... E lle est vide.
L’o p érateu r m et dans le chapeau les végétaux, si m ystérieusem ent a p ­
parus e t retire la tim b ale q u i est pleine d ’eau. C ette eau est versée dans le
verre. P ré sen tan t l’in térieu r d u couvre-chef, les plantes m arines o n t disparu.
Si l’eau à trav ers l’air qui circule dans un tu b e , a été changée en plantes
auqatiques, ces m êm es p lan tes ne p eu v en t s’évanouir que pour faire ren aître
l’eau. S’accom plit b ras nus, m ains vides, éloignées d u corps.
Préparation, et explication du M iracle de N eptune. — Le chapeau est a dou­
ble fond, — p e u t-ê tre vous en êtes-vous d o u té ? Mais ce n ’est là q u ’un détail
secondaire, la d isp a ritio n des plantes m arines n ’é ta n t pas le p o in t le plus
extraordinaire de l’expérience.
G énéralem ent, le double fond, su rto u t dans un chapeau, se rt à l’ap p aritio n
d’objets. Le n ô tre opérera une disparition. Ce fond escam oteur sera un ovale
en bristol des dim ensions de l’in térie u r de la coiffure. D ressé verticalem ent
il form era une cloison d ’un côté de laquelle vous placerez, côte à côte, deux
tim bales m inces, en alum inium , d ’une ressem blance frap p a n te , m ais l’une
pouvant e n trer aisém ent dans l’autre.
A une distan ce d ’environ un centim ètre du b ord, versez de l’eau dans la
moins grande tim b ale et, sur un guéridon élevé, placez le chapeau a u sujet
duquel vous n ’insisterez pas lorsque vous présenterez l’expérience.
Procurez-vous une p e tite boîte cylindrique, en m étal léger e t entassez
dedans une grosse éponge.
*
Découpez dans des papiers de soie de diverses couleurs, feuilles, fleurs,
étoiles, leur d o n n an t l’ap parence de p lan tes e t collez-les to u t a u to u r de la
petite boîte, de m anière q u ’elle en soit entièrem ent recouverte. Des p apiers
sem blables, une p aire de ciseaux, un peu d ’habileté e t vous obtenez sans tro p
10
SO C IÉ T É D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
de dim cu lté, des algues,., fantaisistes, des algues de m agie, des p lan tes de
rêve. L a p lu p a rt de leurs feuilles ne seront d ’ailleurs que de simples serpentins.
N ul n e vous em pêchera, — d u m oins je suis disposé à le croire — d ’a jo u ter,
à ces v ég étau x deux ou trois rouleaux de véritables serpentins. E t si vous
croyez b on d e les orner de quelques fleurettes* au x p étales frém issants,
T eilet d u to u r n ’en sera nullem ent am oindri. Complétez avec des fleurs,
plus grandes, au x pétales filiformes. Avec des papiers coloriés a u h asard,
plus capricieusem ent, parcourus de m éandres à l’aide de ciseaux fins,
vous obtiendrez des découpages in a tte n d u s, des ru b an s ajourés. Confection­
nez p a r ce m oyen des fleurs que vous plierez ensuite soigneusem ent. Sorties
délicatem en t d u tu b e que vous form erez d ev an t le public, o n les verra s’al­
longer, e t s’épanouir.
Roulez, pliez, en tassez to u t cela sans le détériorer, reduisez-le à sa plus
sim ple expression. A l’ex trém ité du p aq u et ainsi obtenu ajoutez la petite
b o îte à éponge. Les ru b an s, les feuilles les plus larges, serviront à envelopper
le to u t. L ’ensem ble dev ra offrir une m asse cylindrique qui, côté décor, repo­
sera ho rizo n talem en t su r deux pointes enfoncées dans l ’épaisseur d ’un
deuxièm e guéridon élevé, à franges e t à dessus étro it.
Présentation. — A y an t m o n tré de toutes façons une feuille de papier à
dessin u n peu plus grande que le p aq u et dissim ulé p a r l'épaisseur e t les fran­
ges d u guéridon, vous la posez à p la t sur ce dernier. A yant d éjà été roulée,
c e tte feuille te n d à rep ren dre son aspect cylindrique. Ceci ne n uira en rien à
l'expérience — a u co n traire. C’est côté « concave » que vous la poserez sur
le guéridon. L 'u n des bords, courbe, reposera sur le p aq u et cylindrique,
l'a u tre bo rd se tro u v a n t bien entendu cô té public e t fo rm an t, sur la frange
d u guéridon, une courbe légère.
6 5 , R U E DU FAUBOURG SA IN T -D E N IS, PA R IS
11
... Lorsque vous dites : « La tim bale, comme vous voyez, est toujo urs dans
le chapeau..,» vous prenez la m oins grande, pour la m ontrer, la sortant
à demi du couvre-chef. E n la replongeant dans celui-ci vous la glissez dans
la tim bale vide.
Ainsi s’explique la m ystérieuse réapparition de l’eau.
Insérez m ain ten an t dans l’index l’anneau élastique qui, to u t à l’heure,
vous servira à ceindre le rouleau de papier.
Prenez la feuille de papier p a r le bord q u i se trouve côté décor, le pouce
é tan t dessous. Il est facile de s’em parer, en m êm e tem ps, du paquet d ’algues
et Heurs m arines que vous roulez dans la feuille de la façon la plus naturelle.
Il s’a g it, cette fois, d ’escam oter l’eau ; au x végétaux m arins s’ajoute
l’éponge qui sau ra absorber le contenu du verre. Verser lentem ent. F aites un
court bonim ent, en a tte n d a n t que l’eau a it bien pénétré dans l ’éponge.
C’est fait. R etournez délibérém ent le tube. P as une goutte ne doit tom ber.
Suit la naissance m iraculeuse que je vous ai contée...
E nlever dans ces serpentins e t découpage flottants, la p e tite boîte maquillée
ne présente aucune difficulté. E ntassez ces papiers dans le com partim ent
libre du chapeau. Achevez de sortir du cylindre quelques au tres papiers.
Ajoutez-les à ceux que vous venez de m e ttre dans le couvre-chef. P our m ieux
opérer « la tran sfo rm atio n m agique » faites m ine de m anipuler ces papiers,
E n réalité, vous les recouvrez com plètem ent de la paroi de bristol, ce qui se
fait en un clin d ’œ il en la ra b a tta n t. Quelques coups de b ag u ette à l’intérieur
de la coiffure, po u r m ieux enfoncer le double fond... et sans vous d ép artir
du natu rel qui au ra accom pagné l’exécution de ce joli to u r depuis ¿on début,
vous sortez la tim bale d ont vous versez le contenu dans le verre.
Laissez-moi conclure que, si vous avez bien su vous y prendre, vous aurez
v raim ent étonné v o tre public.
Explication du Voyage de l’Eau
Vous avez déjà com pris, chers lecteurs, q u ’une éponge se trouve dans la
bouteille. J e n ’insisterai donc pas. Q uant à l’apparition de l’eau dans la
tim bale m ontrée vide et déposée ensuite dans le chapeau, elle s’opère exac­
tem ent comme dans Le miracle de Neptune. Il suffit d ’avoir deux tim bales
identiques, l ’une e n tra n t dans l ’autre.
Explication de la Filtration de l’Eau
à travers un plateau
U ne éponge est cousue à un angle de la feuille de pap ier fort. On em ploiera
pour ce d u fil de môme couleur que le papier. Posée à p la t sur le guéridon,
le côté tru q u é de la feuille est dessous, vers le décor e t se trouve m asqué aux
yeux du public p a r l’épaisseur du guéridon à franges.
Vous prenez la feuille p a r les deux angles placés côté décor e t, dans la
main vous tenez l’éponge que vous com primez. Vous présentez rapidem ent
la feuille des deux côtés; après quoi,vous la roulez.
Versez l’eau très lentem ent. N e rem plissez pas le verre e t les tim bales.
6 5 , H U E D U FA UBO UR G SA IN T -D K N IS , PA RIS
UN VOLUME INDISPENSABIE A TOUT LE MONDE
LA TR IBÜ N E POPULAIRE
OU
l’Art de parler aisément en Public
p a r le professeur Ch. M A RION,
lau réat d u M inistère de l'in s tru c tio n PubliqueA
R é u n is s a n t
1° L 'a rt de réciter u n monologue de n'im porte quel genre (comique, drama­
tique, poétique, etc.).
2° La manière de jouer les pièces de Société et de les mettre en scène.
3° lS a rt d'im proviser un discours, de répondre à une interpellation, en un
m ot de causer en public avec autorité.
P r ix ........................................................................................ 5 /r.
Voici u n ouvrage d estiné à rendre les plus grands services à tous ceux
q ue leurs fo n d io n s, leur tem p éram en t, leurs goûts, am ènent à prendre la
paro le en quelque circonstance que ce soit.
Il co n tien t en effet les règles et les préceptes les plus sûrs de l’a rt ora­
to ire , présentés vous une form e claire, précise, à la portée de toutes les
intelligences. Avec cette méthode, il su ffit de savoir lire pour être orateur.
L'ouvrage sera certainement apprécié dans toutes les classes de la société,
m ais plus particulièrement dans celles où l’instruction est peu répandue, et
où on se figure bien à tort qu'il faut être un savant extraordinaire pour pro­
noncer le plus petit discours.
Il sera b ien tô t dans to u tes les m ains, car, ainsi qu’on l’a d it avec raison,
pour le peuple, s a v o ir p a r l e r e s t p r e s q u e u n e v e rtu .
Combien de braves gens n ’osent-ils pas exprim er leurs idées dev an t un
au d ito ire , même restrein t, p a r crain te d ’être critiqués ou de faire rire p a r
leur inexpérience ? Kt p o u rta n t ils o n t des idées, parfois excellentes, qui
ne tro u v en t pas leur application, fau te d ’un peu de c e tte science si néces­
saire, si p ratiq u e, et en somme si facile à acquérir grâce à l’ouvrage que
nous leur présentons.
La T r ib u n e p o p u la ir e sera d ’un précieux concours p o u r beaucoup
d 'é l u s d e n o s m u n ic ip a lité s qui puiseront dans ses pages la m anière d ’éla­
borer une alloculion, de répondre à la controverse, de m ener à bonne fin
une discussion, etc., etc.
Les présidents des sociétés, les directeurs de cercles, de p atro n ag es, e tc ...
y tro u v ero n t de précieux renseignem ents sur la m anière de faire des con­
férences au x jeunes gens.
Ces derniers à leur to u r verro n t dans la T r ib u n e p o p u la ir e un g u id e
u tile, u n m anuel in téressan t qui les aid era de bonne heure à affronter,
p a r la parole im provisée, un public nom breux. D les m e ttra à m êm e de
réciter, d an s les règles de l’a r t, des monologues en tous genres, e t de jouer
"convenablem ent n ’im porte quelle pièce de th é â tre .
La T r ib u n e p o p u la ir e co n stitu e donc, en résum é, un M anuel pratique,
d ’un format com m ode, que vo u d ro n t posséder tous ceux qui p a rle n t, réciten t,
lise n t ou déclam ent en public.
p r ix
....................................................................................
6226. Etam pes, Imprimerie '* L a Semeuse ’’. — 1930.
e fr.
LUC M É G R E T
N° 3
l LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
î
IL L U S T R É S
de
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S o c ié t é
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P A R IS
G a ît é
F r a n ç a is e
( X e)
— 0 -----
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|
Brochure N° 3
comprenant :
t
+
| 1. Le prestidigitateur masqué,
t 2. Le tambourin des fées.
t
3. La reine du sabbat.
4. L’évadé.
t
5. Le sac de Lucifer.
6. A travers l’impossible.
SO C IÉ T É D E LA G A ITÉ FR A N Ç A ISE
2
Les Trucs de Prestidigitation
ILLUSTRÉS
com prenant S e ize Brochures
Chaque ..........
Cinq au choix
2 .5 0
11 fr.
Les d ix ..........
La collection.
2 0 fr.
3 0 fr.
Brochure 1. — C om prenant î L*art de se décorer. — L’apparition m ys­
térieuse d ’un jeu de caries. — I.e m erveilleux toi^r de caries. — La d iv in a­
tion d e l’as. — La lecture à travers les corps opaques. — La dam e devinée.
— Le v alet deviné. — La pr évision merveilleuse. — La carte devin.»«».
Brochure 2. — Com prend : La Coupe de Circé. — L ’aq u ariu m m iraculeux.
— Le bocal d u m agicien « M ennlato ». — L e verre enchanté. — L e voyage
de l’eau. — F iltra tio n de l’eau à trav ers un p lateau . — L e m iracle de
N ep tu n e.
Brochure 3. — Le p restid ig itateu r m asqué. — Le tam bourin des fées.
— La reine d i S ab b at. — L ’évadé. — Le sac de Lucifer. — A trav ers l’im ­
possible.
Brochure 4. — Les coups de b ag u ette m agique. — L ’adhérence des corps.
— Le voyage invisible et évaporation m agique. — C onfetti d ’Arlequin.
— Les bols et les assiettes m agiques. — Le carnaval magique.
Brochure 5. — Les rois en voyage. — S tupéfiant chassé-croisé des dam es
e t des valets. — S atanas. — La fête m ystérieuse.
Brochure 6. — E scam otage d ’une bougie (3 tours différents). — L a bougie
Changée en pièce d ’or. — Double escam otage d ’une pile de pièces d ’or.
— P asse-passe d e l’or e t de la bougie.
Brochure 7. — N aissance des papillons (2 effets). — L es papillons à la
Chandelle. — L ’œ uf a u x papillons. — Le para pluie aéroplane.
Brochure 8. — Bleu ou rouge. — B lanc e t noir. — Inexplicable te in tu re
d ’un foulard dans un ve re d ’eau. — Inexplicable te in tu re d ’une pelote de
laine d an s la m ain. — Inexplicable te in tu re d ’une pelote de laine dans un
fthnivau. — V«*rt e t rouge ou rouse e t v ert.
P o u r les brochures suivantes, voir Catalogue général qui vous sera adressé
contre la som m e de 2 jrancs.
6 5 , HU E D U FAUBO URG S A IN T -D E N IS , PA RIS
3
LE PRESTIDIGITATEUR MASQUÉ
— Entrée en scène —
Effet. — Le p restid ig itateu r s’avance, m asqué de noir (loup) e t coiffé d ’un
chapeau h a u t de form e. Il enlève celui-ci e t le public en v o it l’intérieur vide.
Il le fait to u rn o y er e n tre ses doigts, m o n tra n t ainsi toutes les faces du couvrechef.
,
—
Mesdames e t m essieurs, com m ence-t-il, j ’ai toujours pour habitude,
lorsque je me présen te en public, de p o rter un m asque craignant, d ’être recon­
nu par certaines personnes que j ’ai déjà trom pé plus d ’une fois... Car, — bien
gentil, d ’ailleurs, de m a p a rt, d e vous en prévenir, — je suis trom peur à
l’extrêm e. D e plus, c e tte façon de m e présenter réussit toujours. U n p e tit
frisson passe dans le dos des personnes im pressionnables. J ’aim e produire
cet effet. E nfin , je dois a jo u te r que le m asque est, pour m oi, un o b jet de
coquetterie, to u t com m e c e tte crav ate blanche, ces m anchettes, ce tte ileur à
la boutonnière.
« C ependant, d e m êm e que je retirerai ces m anchettes p o u r opérer, je re­
tire égalem ent ce m asq u e... (Il re tire son m asque e t le je tte dans le chapeau
q u’il tien t de m anière que le public en voie l’intérieur. P uis :)
« Voilà qui va dissiper vos craintes. Vous m e preniez pour quelque m al­
faiteur, je parierais. (Il v a poser son chapeau sur la tab le, m ais, soudain il
en exam ine l’in térieu r e t re tire u n m asque rouge.) B izarre. J e ne croyais
avoir ap p o rté q u ’un m asque. (Il le m et sur ses yeux, le je tte à nouveau
8 0 C IÉ T É DB LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
dan s ie ch ap eau , so rt de ce dernier un a loup «vert », puis un jaune, un blanc,
un violet, un noir e t blanc, un rouge et jaune, un bleu et v ert, un quadrillé
un ta c h e té ... Successivem ent, il m et ces m asques sur ses veux et dans le
chapeau, en prononçant les paroles suivantes :)
—
N o n ... J e les ai ap p o rté to u s... Mais je n ’ai pas pour h ab itu d e de les
m e ttre d an s le chapeau. Q uelqu’un les au ra placé là. C ependant, il m e sem ble
q u ’il n ’y a v a it rien dans le chapeau, to u t à l ’heure. E t p o u rta n t ! P o u rta n t,
il y a v a it ces m asques, puisque je les y tro u v e ... Moi q ui posais p o u r le
personnage m ystérieux, énigm atique, pour un ty p e dans le genre d ’Arsène
L upin ! J ’ai tro u v é mon m aître. J ’ai trouvé, sans le tro u v er, c a r je ne sais
où il est e t qui c’est. P ourvu q u ’il ne se plaise pas à me faire ra te r m es expé
riences ! (Il fait to urn o y er son chapeau en tre ses doigts. Il est de nouveau
vide. Tous les m asques o nt disparu.)
Accessoires. — U n m asque noir des deux côtés, en bristol, m uni d ’un
élastique a tta c h é a u x deux extrém ités,—ce, afin que le m asque puisse dem eu­
rer sur les yeux sans crain te de tom ber.
Une dizaine de m asques, de môme forme, égalem ent en bristol m ais
d'une couleur d ’un côté, d'une autre de l’a u tre côté.
U n chapeau h a u t de form e d o n t l’intérieur est m uni d ’une étoile souple
e t soliue, s’ap p liq u an t exactem ent sur les parois de la coiffure e t s’élevant
à peu prés à m i-h auteur. C ette étoffe p e u t être cou s sue à un fond qui recou­
v rira celui du couvre-chef.
Les m asque§.sont dissim ulés en tre l’étofïe verticale e t les parois du ch a­
peau. Poiir les so rtir de leur cach e tte, on ra b a t l’étoffe to u t a u to u r. Les
m asques so n t ainsi faciles à p ren d re e t le public ne peut croire q u ’ils étaien t
appliqués co n tre les parois a u chapeau.
Bien en ten d u , ne m ontrez q u ’un côté des m asques, ce qui fait croire a u x
sp ectateu rs q u ’il y a plus de m asques... qu’il n ’y en a en réalité.
Com m ent les replacer ? T o u t a u to u r à peu prés, à la place q u ’ils occupaient
a v a n t que vous ra b a ttie z l’étoiTe s’ap p liq u an t sur les parois de la coiffure.
F aire le sim ulacre de déposer au hasard. R elever p restem en t les bords.
A u besoin agitez la b ag u e tte m agique dans le couvre-chef, com m e pour faire
une salade de m asques. Ceci vous aidera à relever l ’étoffe. Quelques to u rs
d e b ag u ette co n tre la paroi intérieure, pour que l’étoffe s'applique bien...
M ontrez en su ite l’in térieu r du chapeau. Vous avez fa it disp a raître les m as­
ques av ec v o tre b aguette.
LE TAMBOURIN DES FÉES
La sim plicité des m oyens em ployés, la sobriété do la présen tatio n , fa it
d e c e tte expérience u n p e tit num éro très m ystérieux.
S ur u n guéridon léger, à dessus m ince, sans tap is, est posé un chan­
delier avec une bougie allum ée, une feuille de p ap ier de soie, deux an n eau x
m inces, bois, m étal ou carto n , de dix-neuf centim ètres environ de diam ètre
e t de q u a tre centim ètres de largeur, l ’un e n tra n t dans l ’a u tre avec u n fro t­
tem en t doux.
P as d ’au tres accessoires.
Le p restid ig itateu r agira m anches relevées, m ains éloignées du corps
e t m ontrées des d eux côtés à n ’im porte quel m om ent de l ’expérience.
E ffet. — P re n an t les an n eau x e t les élevant, il les fait passer l ’ijn dans
l’a u tre , an n o n çan t q u ’il v a confectionner un tam bourin.
Il pose sur le guéridon, l’anneau le moins grand q u ’il recouvre de la leuille
de pap ier de soie, puis, sur celle-ci, il pose l’a u tre anneau. A pp u y an t dessus, la
feuille d e p ap ier se tro u v e insérée e n tre les deux cerceaux e t tendue, ce qui
offre l’asp ect d ’u n tam b o u rin . Le m agicien le pren d en tre le pouce e t l’index,
le m o n tre des d eu x côtés, de to u tes façons, le faisan t passer d ’une m ain dans
l’a u tre , po u r m o n trer successivem ent l’une e t l’a u tre m ain des deux côtés,
doig ts écartés.
E n fin , a y a n t une dernière fois m ontré le tam b o u rin vide, il le présente
OS. n u o
d u
»A unouno
«a
in t
-o
e n is
,
p a r ís
8
par transparence à la flamme de la bougie. L ’élolgnant soudain de celle-ci
¡1 le crève au ssitô t d ’u n coup brusque de l’index e t, im m édiatem ent, il en
sort u n grand foulard.
Après quoi il m ontre encore le tam bourin des deux côtés. P uis il annonce
qu’il v a recom m encer l’expérience en la m odifiant un peu.
Séparant les an n eau x , il enlève la feuille déchirée e t, saisissant une deuxiè­
me feuille de p apier de soie, il confectionne de nouveau un tam b ourin en
l’insérant en tre les épaisseurs des deux cerceaux. D e même, il m ontre le
tam bourin vide, puis le présente à la flamme de la bougie ; on v o it delle-ci
briller à trav ers le p ap ier fin. L ’illusionniste fa it m ouvoir le tam b o u rin de
m anière que pas u n p o in t de celui-ci ne dem eure dans l’om bre un seul in stan t.
É teignant la bougie, il perfore le papier d ’un coup sec de l’index e t, im m édia­
tem ent, il sort du tam b o u rin un interm inable serpentin au x vives couleurs.
J ’a ttire l’a tte n tio n du lecteu r sur le m ot immédiatement. A peine lu bougie estelle éteinte, — c ’est-à-dire à peine le tam b o u rin vient-il d ’être m ontré vide,
clair, lum ineux, vierge, — que le p restid ig itateu r en sort un long serpentin
que, d ’un m ouvem ent d e ro ta tio n , il enroule a u to u r de sa b ag u e tte m agique
Le tam b o u rin roule à te rre e t chacun p e u t v o ir que, to u jo u rs, il n ’oftre
rien d ’anorm al.
Ni passes, ni fau x gestes, ni m anipulation aucune : la sim plicité et le n a tu ­
rel.
Explication. — Le foulard est entassé d an s une p o c h e tte p o u v a n t se dissi­
muler aisém ent d an s la m ain. E lle est obtenue à l’aide d ’un carto n arrondi,
mince e t résistan t, dans le h a u t duquel e s t fixé u n an n eau de fil de fer éga­
lem ent m ince e t résistan t. U n m orceau de soie noire est cousu a u to u r d u fil
de fer e t au b o rd d u m orceau de carton.
tr­
i a foulard est enfoncé en accordéon, un angle dép assan t légèrem ent,
de m anière que l’o p érateu r puisse se saisir aisém ent de ce foulard a u m om ent
6
SO C IÉTÉ D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
o p p o rtu n . Il convient que l’étofTe de la p ochette soit u n peu bo u llan te, le
foulard n on roulé et d ’un tissu m ince, souple, élastique.
La p o ch ette ainsi chargée est atta c h é e à l’anneau le m oins grand, à l ’aide
d ’u n iil noir. Au d éb u t du to u r elle est sur le guéridon, côté décor, la largeur
de l’an n eau la m asq u an t au public.
On com prend qu*il soit facile de m ontrer ces an n eau x et ensuite le tam b o u ­
rin , de m anière q u ’ils n ’oiïrent rien d ’anorm al. L a p o ch ette sera dissim ulée
soit dans une m ain soit dans l ’a u tre , e t si elle n ’est dissim ulée p a r aucune
m ain, elle le sera p a r le tam b o u rin lui-même.
Lorsque ce dernier est constitué, l’illusionniste le présente verticalem ent,
la p o ch ette p e n d a n t derrière ou reposant sur la largeur de l’anneau.
P re n an t le tam b o u rin avec l’a u tre m ain, il saisit la pochette. C’est là q u ’il
p e u t l’offrir des d eu x côtés, p a r transparence, à la ilam m e de la bougie.
A peine 'éloigné de la bougie, il lâche la pochette qui vient pendre derrière
le tam b o u rin q u ’il incline légèrem ent vers le public, afin que la pochette
s’a p p liq u a n t sur le p ap ier de soie, il puisse, avec plus de facilité, saisir le fou­
lard.
L ’o p érateu r ro m p t le fil ; la pochette dem eure dans le creux de sa m ain ou
est em p o rté d an s le foulard.
U n serp en tin ro u lé soigneusem ent est caché dans le pied creux du chande­
lier. U n tu b e d e p ap ier fort, d ’une longueur de deux centim ètres, est collé au
cen tre d u rouleau d e serpentins. Le diam ètre de ce tu b e est exactem ent
celui de l’index.
Le p restid ig itateu r déplacera le chandelier q ui l’em barrasse dans la confec­
tion nouvelle d u tam bourin. Il abandonne alors, sur le guéridon, le serpentin
rcu lé q ui, sera caché a u public p a r la largeur d u tam bourin.
A chevant de confectionner avec soin le tam b o u rin , l’a rtiste in tro d u it
l’index d an s le tu b e cen tral du rouleau de serpentins.
L ev an t le tam b o u rin e t le te n a n t verticalem ent, l ’index e t son rouleau
de serpentins se tro u v e derrière. Au m om ent de le présenter à la flamme,
il écarte l’ind ex , de m anière que le rouleau soit presque perpendiculaire à
la p aro i d u tam b o u rin . Il n ’oflre ainsi q u ’une légère épaisseur e t l’on p eu t
d éjà le m o n trer p ar transparence, m ais non entièrem ent e t d ’u n souple
m ouvem ent d e ro tatio n .
Alors, bien q u ’éloignant le plus possible l’index d u tam bourin, le presti­
d ig ita te u r replie l’ex trém ité de cet index, le rouleau é ta n t donc parallèle
a u tam bourin. C’est en tre la paroi fragile de celui-ci e t le rouleau m êm e que se
tro u v e ra la flam me de la bougie. O n p e u t, c e tte fois, sans h ésitatio n , offrir
to u te l’étendue d u p apier fin à la flamme.
Soufflant su r la bougie, l ’illusionniste rapproche l ’index du pap ier de soie.
E n le crev an t a u m ilieu, il s’em pare en le dissim ulant, du p e tit tu b e auquel
est collé l ’ex trém ité d u serpentin.
Il est bon d ’incliner légèrem ent le tam b o u rin côté public p e n d a n t la pro­
d u ctio n m ulticolore e t bru issan te de ce serpentin.
LA REINE DU SABAT
E ffe t. — U ne trin g le reposant horizontalem ent su r un p a ra v e n t perm ettra à
un rid eau de circuler à l’aide d ’anneaux. On p e u t encore em ployer un b ald a­
q u in o u une trin g le circulaire, fixée à u n poteau ou suspendue à des clmînes,
fils de fer ou cordes p o rta n t, à leur extrém ité, anneau ou crochet. L a construc­
tio n est exam inée in térieurem ent e t extérieurem ent p a r des personnes a p p a r­
te n a n t a u public.
D ans une illusion de ce genre, d e u x ... acteu rs sont nécessaires : l’un la
p résen te, l’au tre est la p artie énigm atique même. G énéralem ent, le rôle de...
p a tie n t est confié à une personne du sexe fém inin — jeune fille ou femme.
U n e jeune fille (ou une fem m e... jeune) se fait a tta c h e r les m ains derrière
65,
H U E D U F A U B O U R G S A IM T -D E N IS , P A R IS
'•7
le dos p ar une personne de la société. La jeu n e... fille s’asseoit su r une chaise
— des plus ordinaires — e t est ligotée à ce tte chaise à l’aide d e trois cordes.
Les liens p eu v en t être exam inés p a r le public.
Le p résen tateu r pose, su r les genoux d u su je t une ardoise e t un m orceau
de craie. Il ferm e le rid eau e t, l’o u v ran t, un grand p o in t d ’interrogation
ou to u te a u tre inscription se trouve sur l’ardoise, le su jet étanj: toujours
attaché, bras, jam bes e t poignets. Divers objets b ru y an ts e t instrum ents
de m usique seront ensuite posés successivem ent sur les genoux du sujet
et, le rideau tiré , on en ten d ra ces instrum ents fonctionner. Ce sera un charivari
assourdissant. Plusieurs in stru m ents fonctionneront m êm e ensem ble. On
entendra la crécelle e t le tam b o u r de basque, des grelots e t un tam -ta m , le
sifflet, la tro m p e tte, le bigophone au x si doux accords. On en ten d ra m êm e
d’autres b ru its qui seront ceux d ’o bjets voltigeant par-dessus la frêle cons­
truction e t to m b an t su r le sol. E n u n m o t la jeune cap tiv e sera mêlée à u n
xtintam arre quasi infernal. Le rid eau tiré de tem ps à a u tre, on la verra to u ­
jours assise et ligotée, cependant que sur son visage se lira la quiétude.
Des personnes de la société p eu v en t se ten ir à droite e t à gauche de la
construction, re n d a n t to u te la durée des phénom ènes.
Explication. — U n com père — ou m êm e le p résen tateu r — a tta c h e ra les
poignets du su je t d errière le dos à l’aide d ’une corde peu grosse e t peu
longue. U n to u r com plet à chaque poignet, les extrém ités de la corde é ta n t
nouées solidem ent, suffira largem ent a u su je t pour se libérer. E n effet, un
tour com plet, à chaque poignet, équivaut à deux poignets passés dans une
corde d o n t les ex trém ités so n t nouées, la corde é ta n t ensuite croisée de
manière à form er u n 8.
La jeune personne dégagera ses m ains en décroisant les poignets. L a double
boucle ceignant ceux-ci ne sera plus q u ’une boucle une fois plus grande.
La corde p eu t dem eurer dans l’un ou l’a u tre poignet ; m ais com me généra­
lement on se sert de la m ain droite e t q u ’une seule m ain p e u t être suffisante
dans la réalisation des phénom ènes d o n t je viens de vous donner un ap erçu,
le sujet gardera au poignet gauche la corde nouée.
— Mais me dites-vous, d ’au tre s liens sont là pour paralyser ses m ouvem ents.
Laissez-moi d ’ab o rd vous confie*’ que, lorsque l’on a tta c h e le jeune su je t
S O C IÉ T É
PB
LA
G A ÎT É
F T tA N Ç A ïS E
à la chaise, 11 observe une légère d istan ce en tre son dos e t le dossier. t)ès que
le rid eau est ferm é, le su je t recule, ce q ui donne une certaine élasticité à
la corde e n to u ra n t seulem ent la poitrine e t le b ras, l*avant-bras p o u v an t
suffisam m ent se m ouvoir p o u r p e rm e ttre à la jeune cap tiv e de saisir les
o b jets posés sur ses genoux. U ne a u tre ca rte sera m ise, en guise de ceinture,
u n e troisièm e réu n ira les pieds dans u n e boucle e t sera, de m êm e que les
a u tre s, nouée d errière la chaise.
L e procédé du lien en 8 perm et d ’exécuter diverses expériences. E n voici
un e, q u i ne m anquera p as d ’étonner le public.
? L*ÉVADÉ ?
E ffet. — L e p résen tateu r, de c e tte illusion, ou un com père assis parm i
le p ublic, a tta c h e les poignets du su je t derrière le dos. Le su jet est ensuite
a tta c h é à u n p o teau , soit p a r le p résen tateu r, soit p a r u n e ou plusieurs p er­
sonne» — non com pères — a p p a rte n a n t a u public. L ’opération se fait ax-ec
plusieurs cordes. L ’une a tta c h e le cou, une a u tre ceint la taille d u sujet
6 5 , R U E D U FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , PA R IS
9
adossé a u poteau, une troisièm e lui atta c h e les jarrets. U n rideau dissim ule
un court in sta n t, le ligoté. L orsque celui-ci a p p a ra ît de nouveau a u public,
il est com plètem ent débarrassé de ses liens. Les cordes, dénouées, sont à terre.
Explication. — Vous avez com pris que le sujet, d o n t les poignets sont unis
par un lien en 8, décroise ceux-ci e t défait ses liens. On em ploiera des cordes
assez grosses, afin que le p a tie n t éprouve moins de difficulté à dénouer les
cordes. Les lifns p euvent encore être coupés. Les cordes ne devront donc pas
êtrs très grosses. Le sujet, a sur lui, des ciseaux à bouts ronds — pour évite/
de se blesser.
L E S A C D E L U C IF E R
Effet. — Le p restid ig itateu r se glisse dans un sac e t prie son servant de
fermer solidem ent celui-ci p a r le h a u t avec une corde. Le serv an t place un
paravent d ev an t le sac e t, peu après lorsqu’il l’enlève, le p restid ig itateu r n 'e st
plus dans le sac qui est cependant to u jo u rs ficelé p a r le h a u t e t n e port6
aucune ouverture.
C’èst la m anière la plu s sim ple de présen ter le to u r... E n voici une a u tre ,
d ’un plus grand effet.
10
SO C IÉTÉ D E LA GA ÎTÉ FRANÇAISE
A TRAVERS L’IMPOSSIBLE
E ffet. — U n aid e se tro u v e sur la scène... On lui a tta c h e les m ains au dos
à l’aid e d ’une corde. Il se glisse ensuite dans u n sac que le p restid ig itateu r
ferm e solidem ent avec une corde. Il m et un p a ra v e n t d ev an t le sac. Puis,
à d ro ite ou à gauche, il s’avance derrière le p arav en t, com m e s’il allait
sim plem ent passer, en faire le to u r. Mais, a u lieu du p restid ig itateu r, c’est
l’aid e qui a p p a ra ît à l’a u tre ex trém ité d u p arav en t. Il est libre de to u te
e n tra v e ... Ses poignets ne sont plus attach és ! Il sem ble que le prestidigitateur
a été changé en son a id e ... Cela, le tem ps de passer derrière le p ara v e n t, en
m arc h a n t d ’un pas régulier, ni len t, ni rapide.
L ’aid e déplace le p arav en t. Le sac a p p a ra ît to ujours ligoté p a r le haut.
Il y a qu elq u ’u n dedans. L ’aid e ouvre le sac, duquel le p restid ig itateu r so rt,
les poignets liés derrière lui.
Explication du Sac de Lucifer
Le fond d u sac s’ouvre. Il est m im i à l’in térieu r de boutons à pression.
L e sac é ta n t éten d u sur la scène, le p restid ig itateu r s’y glisse, la tê te la pre­
m ière e t com m ence à déboutonner le fond de ce sac, tandis que le serv an t
ap p ro ch e le p a ra v e n t. A peine caché p a r ce dernier, le p restid ig itateu r sort
d u sac q u ’il referm e en a p p u y a n t su r les boutons à pression, invisibles de
loin, m ais visibles de près, é ta n t d ’un no ir qui brille su r le fond du sac.
(Ce dernier est égalem ent noir).
6 5 , R U E DU FAUBO URG S A IN T -D E N IS , PA RIS
11
Explication de «A travers l’impossible»
C’est le même principe. Le sac s’ouvre com plètem ent, en bas. — et sc
referme. Il sera en étoffe noire et m ince e t les boutons à pression seront
assez larges et d ’un noir brillant. A ce tru c s’ajo u te celui des liens
8. (Voir
à ce su jet, La reine du Sabbat et L ’E vadé). L ’aide p eu t donc se libérer in s ta n ta ­
ném ent de ses liens. Il déboutonne le sac e t en sort, sans le referm er. Près de
celui-ci, il abandonne la corde, toujours nouée, qui a servi à lui a tta c h e r les
poignets. Le p restid ig itateu r s’em pare de cette corde, entre dans le sac par
son fond o uvert et referm e celui-ci. P uis p assan t le poignet dans la corde,
il m et ce poignet derrière son dos, puis l’a u tre poignet, q u ’il passe égalem ent
dans la corde. Il croise ensuite ses poignets.
Après quelque apprentissage, on p arv ien t à exécuter ce tte illusion avec
l a
p
l a
. t é
. ___________________________________________
Sans la danse, l'individu est incomplet ei n'arrivera
jam ais à briller dans le monde.
Méthode nouvelle de Danse et d Education
TENUE,
MAINTIEN
ET
SAVOIR-VIVRE
in d is p e n s a b le a u j e u n e h o m m e , à l a je u n e fille d e b o n n e s o c ié té
permettant d'apprendre seul en quelques soirées
toutes les Danses, les Quadrilles et les Pas les plus N ouveaux
par
Eugène
GIRAUDET,
O.
I. i)
p résid en t de l’A ssociation Internationale de danse
Beau volum e illustré d e 875 g rav u re s.................................................... 1 2 f r .
Ce volum e co ntient to u t ce qui est nécessaire à l’étude de la D anse. Les
personnes qui su iv ro n t son enseignem ent, de l'avis des connaisseurs à qui
nous avons com m uniqué ce trav ail sont garanties d ’un plein succès si elles
désirent ap p ren d re à danser seules, sans avoir recours à un professeur :
elles ne tarderont point à être appréciées et recherchées dans les bals, soirée
et matinées.
Non seulem ent ce sera de p arfa its danseurs, m ais ils o n t en m ains — le
plus complet guide d'Education, de tenue, de m aintien, de protocole usuel
et de parfait savoir-vivre p o u r to u tes les circonstances de la vie qui a it été
publié — s’ap p liq u an t aussi bien a u x jeunes gens des deux sexes q u ’au x
personnes d ’un certain âge qui graduellem ent les p répare à devenir gra­
cieux,, élégants, bien élevés e t évoluant avec aisance et distinction dans le
monde.
Indispensable a u x jeunes filles et aux gens voulant être exactem ent ren­
seignés sur la bienséance, le savoir-vivre, l’a r t de bien se ten ir a u bal et en
société, l'art de bien danser avec la faculté d'apprendre seul toutes les danses,
les quadrilles, et les jeux modernes se pratiquant actuellement dans toutes les
sociétés.
Kn plus des danses classiques : polka, polka piquée, polka russe, polka
des bébés, berline, polka m azurka, m azurka des sourires, scottisch, valse à
deux temps, que to u t le m onde d o it connaître, nous y trouvons la dém onstralio n avec des illu stratio n s pour chaque m ouvem ent et chaque position
des danses nouvelles les plus répandues : boston américain, le Two-step
(ou pas de deux), le pas-de-quatre, le skating (ou pas des patineurs), la Réjane,
le Tango, tous les quadrilles, quadrille français, quadrille croisé, quadrille
am éricain (polo), quadrille des V ariétés parisiennes, F ox-T rott, S h im m y ,
Skake sleeping, Love, etc... L ’ouvrage est term in é p a r un « G uide com plet
et p ratiq u e d u cotillon » d o n n a n t un grand nom bre de nouvelles figures
des salons parisiens (chaque saison mis à jour).
Les 5540 personnes qui o n t suivi les cours « G iraudet » p e n d a n t la saison
dernière, so n t u n e p reu v e suffisante qui dispense de tous com m entaires :
aux jeunes com m e au x vieux, a u x raides com m e a u x souples, a u x lourds
et aux m aigres com m e a u x légers, nous garantissons le succès. Ils acquièr^ront l’aisance, la grâce et l’agilité si recherchée des heureux de ce m onde.
12
SO C IÉ T É D E LA GA lTÉ FR A N Ç A ISE
COM M E
LEVER
DE
R ID E A U
Pour faire patienter Ie public dans un entr’acte trop long
R I E N N E V A U T l’apparition du Magicien
qui donne le sourire à tout l'auditoire
S ur la d em an d e d e n o tre clientèle des patronages e t des sociétés am icales
d o n n a n t d es rep ré sen tatio n s nous avons é té am enés à créer des « B o ite s
d e t o u r s d e p h y s iq u e a m u s a n te » qui ont un véritable succès.
d 'e s t p a r m illiers que nous expédions chaque année de ces boîtes ré c ré a ­
tives.
Tous nos clien ts tie n n e n t à s'en m u n ir afin de p a re r à un accident de
Fcène, à u n r e ta rd d ’un a rtis te , ou à u n e difficulté d ’u n arran g em en t dè
décors qui fo n t si m au v ais effet auprès d ’un public qui a tte n d ...
Com bien n o m breux aussi sont les jeunes gens qui sont d an s l ’impossi­
b ilité d e c h a n te r e t d e jo u er la com édie et qui sont heureux de se produire
com m e « P hysicien ». Nos to u rs de physique sont à la portée d e to u t le
m onde, lo rsqu'on co n n aît le tru c.
1136/1
1136/2
K«36/3
1136/4
C o ffre t bois décoré com prenant un assortim ent
d iv e rs...........................................................................• ____
C o ffre t bois décoré co m p ren an t u n asso rtim e n t
d iv e rs....................................................................................
C o ffre t bois décoré co m p ren an t u n asso rtim e n t
d iv ers.....................................................................................
C o ffre t bois décoré co m p ren an t u n asso rtim e n t
divers
6226. Etam pes, Imprimerie “ L a Semeuse **.— 1930.
de 15
P rix
de 21
P rix
d e 27
P rix
d e 32
P rix
articles
2 6 fr.
articles
4 0 fr.
articles
6 0 fr.
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8 0 fr.
t
„
LUC M ÉG R E T
N°
4-
|
|
LES TRUCS DE PRESTIDIGÏTATION j
ILLUSTRÉS
de
la
S o c ié t é
de
de
la
G a ît é
î
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
----- S -----
Brochure N° T - comprenant
î
t
♦ 1. Les coups de baguette magique.
I
| 2. L’Adhérence des corps.
|
|
i
|
3. Le voyage invisible et évaporation ma- |
gique de l’eau.
X
| 4. Confetti d’Arlequin.
$
|
X
*
5. Les bols et les assiettes magiques.
I
:
I
!
.................... ....................I
t 6. Le carnaval magique.
X
S O C IÉTÉ D E LA GAÎTÉ FR ANÇAISE
LES COUPS DE BAGUETTE MAGIQUE
E ffet. — C/est ici que l’o p érateu r prouve que sa b ag u ette est vraim ent
m agique. Voici com m ent :
'
II em pli de p etit blé une boîte cylindrique m ontrée vide. Il prend une
pincée de son co ntenu et la laisse retom ber en pluie dans la boîte sur laquelle
il pose un p e tit p lateau mince, non préparé. Il reto u rn e boîte e t p la te a u .
11 em p lit d e son, d e la môme façon, un v e rre à boire ordinaire e t le recouvre
I
d ’u n p e tit cylindre égalem ent sans p rép aratio n . Il m ontre ensuite un sac
«le p- ap- ier, v id e, y dépose
un grand foulard v e rt et tord le h a u t du-sac.. E
Enfin
n fin
il roule une feuille d e papier à dessin m ontrée de to u tes façons e t la ceint
d*un an n eau d e caoutchouc. Ces objets sont co n stam m en t en pleine vue
du public.
l Tn coup de b ag u ette sur chacun d ’eux e t t
1° Le blé s’est changé en confetti.
2° Le son eh pièces d ’or.
3° Le foulard est rouge.
4 ° Du rouleau d e p ap ier, l’illusionniste.retire q u a n tité d ’éventails.
6 5 , R U E D U FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , PA RIS
3
«I
- Préparation et exécution. — Em plissez de confetti une boite cylindrique
et enfoncez dedans p a rtie creuse en dessus, une sorte de cône de papier recou­
vert de confetti sem blables. Le cône d o it e n trer aisém ent dans la boîte
et en sortir de lui-m êm e si vous retournez celle-ci. L a m eilleure façon d ’y
coller des confetti est de le badigeonner de colle e t de le rouler dans les
confetti ju sq u ’à ce q u ’il en soit recouvert.
Remplissez de blé le cône et placez la boîte deboi’t, dans une a u tre , beau­
coup plus grande, plus h au te su rto u t, — carton a chapeau p a r exemple.
Versez du blé dans ce carton ju squ’à ce que la boîte en soit com plètem ent
recouverte. Vous m ontrez a u public le carton co n ten an t du blé, puis une
boîte sem blable à celle qui s’y tro u ve cachée, m ais vide. E n la plongeant dans
le carton vous l’échangez. Vous égalisez le blé, vous en prenez une pincée
que vous laissez retom ber, vous recouvrez d ’un p lateau ou d ’une assiette
et vous retournez b rusquem ent le to u t et le posez sur la table.
Au lieu de blé, on p eu t em ployer avoine, riz, m illet, sciure de bois ou con­
fetti d’une a u tre couleur.
Confectionnez m ain ten an t un cylindre en papier fo rt, badigeonnez-le
de colle et roulez-le dans le son. Ce cylindre épousera exactem ent l’intérieur
des parois d ’un verre. (Parfois de préférence verticales.) M ettez le cylindre
dans un verre e t rem plissez-le de pièces d ’or — en carton. Posez sur le verre
un rond de m ica ou celluloïd, de m êm e diam ètre, ou, à défaut, un rond de
papier sur chaque côté duquel vous aurez collé du son. Cachez le verre
ainsi préparé dans une boîte co n ten an t du son. Vous présentez un verre
semblable, vide e t l’échangez en le plongeant dans la boîte. E n égalisant le
son avec le doigt, le ro n d qui recouvre le verre tom be secrètem ent dans la
boîte. Le cylindre avec lequel vous recouvrez le verre est un peu plus h a u t
que ce dernier. E n le re tira n t, vous retirez dedans le cylindre couvert de son.
Mettez un foulard rouge dans un sac de papier, te l que cèux employés
dans le commerce. Collez, bords seulem ent, dans celui-ci, un sac sem blable.
Un foulard de m êm e dim ension m ais de couleur différente y a y a n t été déposé,
vous fermez le sac en to rd a n t le h a u t, vous le crevez d ’un coup de poing
et saisissant le foulard en tre le pouce e t l’index, vous le sortez.
Confectionnez enfin u n cylindre en pap ier à dessin (une seule épaisseuij.
Emplissez-le d ’éventails ou au tres objets, bien entassés e t posez-le, horizon­
talem ent derrière le tap is de v o tre tab le, sur deux crochets de fil de fer. Si
vous possédez une tab le p lian te, comm e celles q u ’em ploient les dessinateurs,
il sera facile d ’y a d a p te r deux fils de fer en form e d ’S. U ne courbe reposera
sur la barre supérieure.
®
Les crochets p eu v en t être m unis de pointes que vous enfoncez dans des
trous p ratiqués à l’avance à la table. Le rouleau de papier sera presque
au mêm ■niveau que le dessus de la ta b le et touchera bien entendu a u tap is
A yant m ontré la feuille de p ap ier à dessin des deux côtés, a u d éb u t de l’ex­
périence, vous la placez de m anière que l ’un des bords recouvre com plète­
ment le rouleau, d ’ailleurs m oins grand que les côtés de cette feuille. C’est
vous dire q u ’elle sera presque aussi grande, sinon plus, que v o tre tab le. E n
saisissant la feuille p o u r en form er u n cylindre, il est facile de s’em parer du
rouleau au x éventails e t le rouler dedans. Vous le ceignez ensuite avec un an ­
neau de caoutchouc que vous aviez glissé dans v o tre index.
L’ADHÉRENCE DES CORPS
Effet. — Vous m o n trez u n grand couteau et ap p liq u an t la m ain droite
dessus, les doigts jo in ts, vous le soulevez. Vous écartez les doigts e t le couteau
no tom be pas. Le p re n a n t dans la m ain gauche, vous le placez su r l’intérieur
de la m ain dro ite, o u v erte horizontalem ent ; puis lentem ent d ’abord, ra p i­
dement ensuite, vous reto u rn ez cette m ain e t le couteau y dem eure fixé.
Vous répétez la m êm e expérience avec la m ain gauche. Le couteau dem eure
tout aussi bien fixé sur le revers de la m ain. Vous pouvez le donner à exam iner.
4_________ SO C IÉ T É
D E L A GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
L ’experience est faite aussi avec une b ag u ette qui adhère à v o tre m ain,
d ’u n côté ou de l’a u tre , horizontalem ent ou verticalem ent e t môme au doigt.
A ppliq u an t v o tre m ain sur un p e tit guéridon, vous le soulevez égalem ent.
Explication. — P renez un fil noir, très solide, m esurant au m oins cinquante
cen tim ètres. Form ez une boucle à chaque extrém ité. Passez une boucle
dans le bouton de v o tre gilet e t l ’a u tre dans v o tre index. Vous présentez
alors, de to u tes façons, un couteau de cuisine ou de tab le, à m anche noir
et « vous l ’enveloppez de iluide m agnétique », ce qui vous p erm et d ’y glisser
la boucle. L o rsn u ’elle se tro u v e à peu près au m ilieu du couteau, il suffit,
ce co u teau é ta n t posé à p la t, d ’y appliquer la m ain de manière que le fil
passe soit entre Vindex et le m édius, soit entre le médius et Vannulaire et se
trouve tenduy p o u r que le couteau adhère.
On p e u t com biner to u te s sortes de positions. Il suffit to ujours que le fil
passe e n tre d eu x doigts e t soit tendu.
Vous te n a n t face au public, vous pouvez p résen ter le couteau ad h éren t
v erticalem en t à la m ain, les bras é ta n t te n d u . Vous retirez secrètem ent le
fil e t pouvez do n n er le couteau à exam iner.
Vous pouvez aussi vous présen ter le fil é ta n t déjà passé dans le couteau.
Vous m o n trez celui-ci, vous le posez sur la ta b le , retroussez vos m anches
e t ap p liq u ez la m ain sur le couteau que vous soulevez.
— E t la b a g u e tte ? C’est sans doute le m êm e procédé ?
Si vous voulez. Mais le su iv an t est préférable. L a b a g u e tte est posée, bien
en v u e su r la tab le. U n anneau de fil noir est passé dedans, à une distance
d ’environ un oU deux centim ètres de l’une des extrém ités. Vous saisissez la
b a g u e tte d u b o u t des doigts, p a r cette ex trém ité , e t vous introduisez l’index
65,
R U E D U F A U B O U R G S A Ï N T - D E N I S , P A R IS
S
dans la boucle. Le d iam ètre de celle-ci est légèrem ent plus grand que celui
de la bag u ette e t de v o tre doigt. Il est facile, en m agnétisant la b ag u ette p a r
frottem ent opéré to u r à to u r avec la m ain droite et la m ain gauche, d ’am ener
le fil au milieu. L e reste se conçoit. Avec un peu d ’habileté, vous pouvez
changer la boucle de doigt, de m ain, re tire r la b aguette, puis la glisser dans
cette boucle, ou glisser la boucle dans la b aguette. Vous donnez alors celleci à exam iner en cours d ’opération ou m ontrez v otre m ain, la boucle se tro u ­
vant à ce m om ent dans la bag u ette. E n vous d éplaçant, ce qui vous perm et
parfois de vous dissim uler sans que personne ne songe que vous agissez
avec dissim ulation, ces changem ents s’opèrent avec plus de facilité. Agissez
cependant avec le plus grand n atu rel.
La boucle p eu t aussi être passée dans l’index au m om ent où vous vous pré­
sentez avec la b ag u ette. L ’expérience s’en tro u v e facilitée.
Enfin, a v a n t l’expérience, une boucle en form e de 8, en fil très fin, tel que
ceux em ployés dans la confection des fleurs artificielles, p e u t être passée
dans la bag u ette. E lle sera de m êm e diam ètre et ne glissera q u ’à l’aide des
doigts. La b ag u ette ainsi préparée est posée sur la tab le. L ’a u tre boucle est
verticale. C’est la façon la plus facile d ’exécuter ce to u r. C’est p eu t-être la
moins intrigante.
Ces fils so n t invisibles de loin, su rto u t si la b ag u ette est noire et su rto u t
si vous êtes en h a b it noir. Nous vous conseillons d ’ailleurs d ’opérer devant
un fond no ir, lorsque vous présentez des expériences se r a tta c h a n t a u spi­
ritisme (ou au pseudo-spitirism e).
Le guéridon n ’offre rien d ’anorm al. Vous pouvez le m o n trer de to u tes
façons e t y passer u n cerceau. V otre m ain n ’ofïre égalem ent rien d ’anorm al.
Mais l’annulaire p o rte une bague. Ckest elle qui vous p e rm e ttra de soulever
le guéridon, a u cen tre duquel est enfoncé une pointe d o n t la tê te ronde et
plate est légèrem ent inclinée. On applique la m ain sur le guéridon et on insère
la bague dans l’espace étro it qui se trouve en tre la tê te de la pointe et le
dessus du guéridon e t qui est invisible m êm e d ’assez près.
Il est facile de confectionner soi-même un guéridon pour cette expérience.
Vous enfoncez dans u n m orceau de bois découpé une tig e cylindrique de
quarante-cinq centim ètres de h a u teu r environ et clouez un ro n d de carton
mince m ais très solide. Un tel guéridon ne p a ra ît pas tru q u é.
Vous pouvez p a r ce m oyen, faire ad hérer à v o tre m ain divers objes :
boîte, cu v ette, canne. Il suffit que la bague puisse s’accrocher après l’objet.
LE VOYAGE INVISIBLE et
ÉVAPORATION MAGIQUE DE L’EAU
Effet. — L ’o p érateu r verse des boutons sur un p e tit p la te a u non tru q u é
et de l’eau dans une tim b ale vide. P re n a n t les boutons, il annonce q u ’il
va les je te r dans le récipient sans q ü ’il en tom be un seul à côté e t qii’iï
va les retirer absolum ent secs de la tim bale. P our rendre l’expérience plus
m ystérieuse, il recouvre la tim bale d ’un cylindre sans p réparation. La
tim bale é ta n t invisible de l’o p érateur comme du public, la difficulté p a ra ît
accrue.
Le p restid ig itateu r ag ite les boutons, les fait glisser d ’une m ain dans l’autre,
les lance... m ais ils se sont volatilisés, o nt disparu im m édiatem ent sans que
l’on puisse savoir où ils se tro u v en t. Le p restid ig itateu r retire le cylindre.
A la vive stupéfaction de l ’assistance, l’eau a com plètem ent disparu e t
les boutons, ab solum ent secs, o n t passé dans la tim bale.
S’exécute b ras nus, comme to u tes les expériences de ce recueil. On p eu t
employer u n v erre a u lieu d ’une tim bale.
Explication. — Procurez-vous une tim bale en alum inium , à bord itiince.
non arrondi e t une tim b ale en alum inium plus h au te d ’un dem i-centim ètre
environ ou à bo rd arrondi. Elle devra en trer sans difficulté dans l ’au tre.
6
SO C IÉTÉ D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
Confectionnez u n cylindre en papier fo rt, un peu plus h a u t que les tim bales
e t e n tra n t dans celles-ci avec un très léger fro ttem en t. M ettez quinze à v in g t
b outo n s, en os ou en m étal, dans la grande tim b ale e t placez l’a u tre dedans.
Passez u n nom bre égal de boutons sem blables dans un solide fil noir m uni
d ’une épingle. Enfoncez l ’épingle sous v otre bras droit. M ettez les boutons
enfilés dans la poche droite de v o tre hab it. E t exécutez un a u tre to u r, celui
que nous dévoilons actuellem ent en sera plus v ite préparé. Versez ensuite
len tem en t, de l ’eau dans la tim bale m ontrée vide. (Un peu plus de la m oitié
Le public ne se ren d pas com pte de la q u a n tité versée e t est p lu tô t disposé
à croire que vous avez rem pli la timbale'*. Recouvrez avec le cylindre.
Allez m a in te n a n t chercher dans la coulisse une boîte dans laquelle se tro u v en t
des b o u to n s séparés, sem blables au x a u tre s... e t les boutons enfilés, sortis de
v o tre poche. Vous retournez la boîte sur un p e tit p lateau noir. Les boutons
n e d ev ro n t donc pas être noirs. Vous les prenez e t les versez d ’une m ain dans
l’a u tre , au-dessus d u p lateau , faisant to m b er les boutons non enfilés. O uvrant
la m ain dro ite, de laquelle vous allez les lancer dans la tim bale, vous les m on­
tre z encore, sans insister. Les a g ita n t, on les entend tin te r. Vous vous tenez
alors de profil e t regardez a tte n tiv e m e n t la tim bale. T ira n t sur le fil, en agi­
ta n t les boutons, ceux-ci se réunissent, se to u c h a n t tous. B alancez lente­
m en t v o tre b ras d ro it, dans l’a ttitu d e de quelqu’un qui vise e t q ui v a lancer
quelque chose, le tro n c e t les jam bes dem eu ran t toutefois im m obiles et le
corps é ta n t d ro it. Soudain, ou v ran t la m ain, p o u r la referm er au ssitô t, les
b o u tons s’en échappent e t p en d en t sous v o tre b ras, un peu au-dessous de
l’o u v ertu re de la poche. (La longueur du fil d o it donc être calculée.) Balancez
encore v o tre b ras d eux fois et, o u v ran t la m ain avec grâce, dans le geste de
lancer son contenu, les boutons sem blent devoir disparu dans l’espace.
— Tiens 1faites-vous I Où sont-ils ? ...
6 5 , R U E D U FAUROURG SA IN T -D E N IS . PA RIS
7
F aire m ine de les chercher dans les poches, ce qui vous perm et d ’em pocher
les boutons eftiilés.
— C’est curieux, ajoutez-vous. J ’a i dû faire un geste de plus e t je me suis
trompé de formule. J ’ai tro p prolongé l’expérience. Les boutons se sont vola­
tilisés. A moins q u e...
Approchez-vous de la tim bale, regardez dedans d ’un a ir étonné. R etirez
le cylindre e t dedans la tim bale intérieure. Vous la posez sur la tab le sous
le couvert d u cylindre, e t versez les boutons sur le plateau.
On com prend que le rebord de la tim bale intérieure p erm ette de la retirer
dans le cylindre. On comprend, aussi, q u ’à défaut d ’un rebord, elle doit être
plus haute. Ceci passe inaperçu du public. Il est cependant préférable, lorsque
vous apportez la tim b ale double de la ten ir p a r le h a u t, de mêm e lorsque vous
y versez de l’eau. E t vous la recouvrez au ssitô t du cylindre. On com prend
de même que le cylindre doit épouser les bords de la tim bale. E n le re tira n t,
avec la m ain droite, non seulem ent vous retirez la tim bale intérieure, m ais,
de celle-ci vous retirez, avec la m ain gauche, la tim bale contenant les boutons.
Cette finale d oit être exécutée prestem ent.
L ’expérience p o u rrait être faite avec un verre, à condition, bien entendu
qu’un au tre puisse e n trer dedans, ou m ieux, une tim bale en celluloïd ; à
condition aussi que les boutons soient dissimulés p a r un filet argenté ou blanc,
tracé à l’in térieu r d u plus grand récipient qui devra être à facettes.
E n to u t cas, ceci est u n to u r de scène. Nous ne vous conseillons p as do
l’exécuter près du public. Son effet est surprenant.
CONFETTI D’ARLEQUIN
Effet. — L ’opérateur s’avance avec un' grand jplateau rectangulaire sur
lequel sont posés deux bols recouverts d ’un p e tit p lateau noir, à lilets rouge
et or, ou d ’une assiette ordinaire. Il m et le p lateau sur une planche reposant
sur le dossier de deux chaises. Il m ontre les plateau x et les bols vides, puis une
boîte contenant des confetti jaunes et une boîte contenant des confetti
bleus. Il em plit u n bol de confetti jaunes et l’au tre de confetti bleus. Il
les recouvre chacun d ’un p lateau e t les évente. E n le v an t les p lateaux, le
bol qui contenait des confetti jaunes co n ten t des confetti bleus e t le bol
qui contenait des confetti bleus contient des confetti jaunes.
L’opérateur m ontre ensuite deux foulards non préparés, l’un jaune, l’au tre
bleu. Il recouvre le bol au x confetti devenus jaunes avec le foulard bleu et
le bol aux confetti m ain ten an t bleus avec le foulard jaune. Il pose un p lateau
sur chaque bol qu’il évente l ’un après l’autre. E nlevant foulards e t p lateaux,
les deux bols contiennent des confetti verts. L ’opérateur prend dans chacun
d’eux une poignée de confetti qu’il laisse tom ber en pluie. P longeant à n o u ­
veau sa m ain dans l’u n des bo:s il en retire encore une poignée de confetti
qu’il frotte, tandis que, de l ’a u tre m ain, il agite l’éventail. Au lieu de co n fetti
verts, ce sont des confetti jaunes qui s’échappent de ses doigts. Saisissant
dans l’au tre bol, une poignée de confetti, il les froisse égalem ent en tre ses
doigts desquels s’envolent des confetti bleus, blancs, rouges...
Voici m ain ten an t une expérience, non m oins jolie qui repose sur des
trucs analogues à ceux des Confetti d’Arlequin, quoique d ’effets différents.
SO C IÉTÉ D E LA GA ÎTÉ FR ANÇAISE
LES BOLS ET LES ASSIETTES MAGIQUES
E ffet. — L ’o p érateu r s’avance vers le public avec un p lateau rectangulaire
su r lequel so n t disposées tro is assiettes e t, dans chacune d ’elles, u n bol.
L ’o p érateu r m et une planche sur deux dossiers de chaises e t m o n tre une
grande boîte co n ten an t du blé. P uis il fait rem arquer que les bols e t les as­
siettes sont vides. Il place une assie tte à une ex trém ité d^ la planche e t pose
dessus l ’un des bols reto u rn é. Il em plit les deux au tres de blé, les recouvre
d ’un m ouchoir non p rép aré e t d ’une assiette. Quelques passes... L ’opérateu r
enlève m ouchoirs e t assiettes. Il pose ces dernières l’une sur l ’a u tre , ouver­
tu re co n tre o u v ertu re.
Le blé a d isp aru des deux bols. L ’un co n tien t de la farine que le m agicien
verse d an s u n sac de p apier ; l’a u tre contient du la it qui est versé d an s un
p ich et en verre. S ép arant les deux assiettes apposées, de la fum ée s’élève de
chacune d ’elles. E n le v an t le troisièm e bol, un gâteau se tro u v e dans l’assiette
q u ’il reco u v rait.
Ainsi se term in e ce to u r, ra p p e la n t certains effets m erveilleux p ro d u its
av ec dtes choses Usuelles e t q ui so n t dépeints d an s des fables e t contes
o rien tau x , jap o n ais e t chinois.
Explication des Confetti d’Arlequin
Le fond de chaque p lateau est de m êm e diam ètre que l’o u verture des bols#
On découpera, dans d u bristol, deux rondelles de ce diam ètre. On collera,
sur u n cô té de l’une, des confetti d ’un beau jau n e d ’or, su r u n côté de l’a u tr e
des co n fetti d ’u n bleu som bre. L ’a u tre face des bristols sera te in té e à l’encre
de Chine. (Couleur des plateau x .)
Les rondelles seront placées dans les p lateau x , le côté noir, seul, é ta n t
v isib le... d e l ’opérateur.
A près av o ir copieusem ent m ouillé une forte poignée de confetti jaunes,
vdus la pressez fortem ent dans v o tre m ain, de m anière à en exprim er l’eau
e t vous en form ez une b o u lette sur laquelle vous entrecroisez e t nouez des
fils noirs. L orsque cette boulette est bien sèche, vous la dissim ulez dans un
bol rem pli de confetti d ’un v e rt clair, que vous recouvrez d ’une rondelle
d e bristol d ’un d iam ètre légèrem ent inférieur à celui du bol. Sur cette rondelle
vous collez des confetti jaunes. Vous cachez ce bol dans la boîte rem plie
d e couleur jaune.
Vous répétez la m êm e opération avec une poignée de confetti bleus, de
co n fetti blancs e t de confetti rouges. L ’a u tre bol, co n ten an t aussi des con­
fe tti v erts, sera reco u v ert d ’une rondelle sur laquelle vous aurez collé des
co n fetti bleus e t qui sera, de m êm e, m unie d ’une p a tte en étoffe, m ais
évid em m en t de couleur bleue.
E n p lo n g ean t d an s les boîtes les bols m ontrés vides, vous les échangez
contre les bois au x confetti verts. Les te n a n t de m anière que la p a tte soit de
v o tie côté, vous m ontrez sans tro p d ’o stentation, le contenu des bols et
vous les posez su r u n p lateau rectangulaire. E n les recouvrant avec les pli te a u x noirs reto u rn és, vous m aintenez la rondelle de ceux-ci avec l’index a l n
q u ’elle n e to m b e pas.
Les foulards d oivent recouvrir entièrem ent les bols. Soulevant légèrem ent
d ’une m ain, les p lateau x , e t les inclinant non m oins légèrem ent vers le public,
vous saisissez à la fin, en tre le pouce et l’index, la p e tite p a tte inclinée de
v o tre côté, la rondelle supérieure et le foulard. T ira n t p restem en t ce dernier
vers vous, vous escam otez ainsi les deux bristols. Ils dem eurent dans le
foulard que vous posez derrière, sur une chaise.
6 5 , R U E D U FA U BO U R G S A IN T -D E N IS , PA R IS
a
Vous recouvrez de nouveau les bols avec le plateau, p o u r u n court m om ent
e t les éventez avec grâce. Lorsque vous plongez les doigts d an s les confetti
m ain ten an t v erts po u r les laisser retom ber en pluie, vous retrouv ez aisém ent
les boulettes cachées dans ceux-ci e t que vous avez d ’ailleurs placé de m a­
nière à vous en em parer sans hésitation. P longeant ensuite la m ain déli­
bérém ent, vous retirez en même tem ps que les boulettes quel< ues confetti
verts que vous laissez retom ber involontairement. P étrissa n t les boulettes
et les désagrégeant, vous éparpillez dans l’air les confetti qui ne doivent
s'échapper d e vos doigts q u ’en p e tite q u a n tité , tandis que l'a u tre m ain
ag ite l’éventail. Le fil n oir tom be sans que le public s'en aperçoive.
Les p lateau x p eu v en t être rem placés p ar des assiettes. Les rondelles de bris^
toi, que l'o n placera d an s ces assiettes, devront, bien entendu, être blanches
d ’un côté. On p o u rra les cerner d ’un tr a it de crayon bleu e t tracer égalem ent
au crayon b leu, u n cercle de même diam ètre. Sur le fond et les bords de
l'assiette, on ajo u tera de sobres enjolivures a u crayon rouge.
Explication des Bols et des Assiettes magiques
E X PL IC A T IO N D E S BOLS E T L E S A SSIE TT E S AM GIQUES
D e m êm e que dans Confetti d ’Arlequin les bols sont échangés dans la
boîte et les rondelles entraînées dans les m ouchoirs.
1 0 _____ _ _________
SO C IÉTÉ D E LA GAÎTÉ FRA N Ç A ISE
#§
.
D ans l’une des assiettes, vous laissez tom ber av a n t la p résentation du to u r,
quelques g outtes d 'acid e chlorhydrique e t vous enduisez d ’alcali l’intérieur
de l’a u tre assiette. L a com binaison de ces deux produits donne naissance à
u n e épaisse fumée.
L a production du g âteau est d ’une enfantine sim plicité. D ans le bol se
tro u v e u n e so rte d e calo tte blanche d o n t l'ex térieu r offre l’aspect d ’un gâ­
te a u . E n reco u v ran t l’assiette du bol retourné, vous m aintenez c e tte calo tte
avec l’ind ex et le m édius, afin q u ’elle ne tom be pas. E n re tira n t le bol elle
d em eure d an s l’assiette.
CARNAVAL MAGIQUE
E ffet. — Le m agicien présente u x r t o n à chapeau vide et, successivem ent,
il dépose dedans des serpentins e t un costum e com plet de carn av al :
p an ta lo n , veste, crav ate, m asque, perruque, coiiïure. Il recouvre le carto n
d e son couvercle e t, s’em p aran t d ’un éventail ru tila n t, il évente le carton.
R e tira n t le couvercle, les serpentins, ainsi que le costum e com plet de carnaval
o n t to ta le m e n t d isparu. T o u t cela a été changé en confetti. E n eiïet, m o n tra n t
l’in térie u r d u carto n à chapeau, le public constate, à sa vive surprise, q u ’il est
rem pli de co n fetti. R e to u rn a n t le carto n à chapeau, un m onticule de con­
fe tti a p p a ra ît e t il en glisse de tous côtés. C’est une m asse énorm e. T)n n ’a u ­
r a it jam ais p u croire que le carton en contenait a u ta n t. Il y en a m êm e plus
q u ’il ne p e u t en contenir.
E xplication. — Le carto n à chapeau est savam m ent tru q u é . A l’in térie u r
se tro u v e une so rte d e cône de pap ier résistan t. Ce cône épouse la paroi du
(> 5, H r j ?
nu
I - A l 'B ü t K G
S A IN T - D E N I S ,
P A R IS
11
carton qui est de forme ronde. E xtérieurem ent, il a été badigeonné-de colle
et'rouîé dans des confetti rouges. A a n t cette opération, on l’aura recouvert
extérieurem ent de papier lin, de couleur rouge. Des confetti rouges sontentassés d e m anière à bien rem plir la partie se tro u v a n t entre le% parois el le
fond du carton à chapeau et les parois extérieures du cône. Un rond de carton
mince est placé hori ontalem ent dans le cône. Il est destiné à m asquer la
concavité de celui-ci. On p eu t donc m ontrer l’intérieur du carton à çhape;iu.
De loin, il offre un aspect norm al. Cet intérieur du carton sera m ontré sans
insister. Intérieurem ent e t extérieurem ent, le carton à chapeau est orné de
bandes parallèles, verticales ou horizontales, et de couleur vive. Le couvercle
du carton est pareillem ent orné. A l’intérieur se trouve un rond de carton
mince, de môme diam ètre. D ’un côté, celui qu© l’on m ontre a u public pour
faire croire que le couvercle, comm e la boîte, n ’offrent rien d ’anorm al,
le rond de carton est orné de bandes de couleur vive. L ’a u tre côté a été badi­
geonné de colle, puis recouvert de confetti rouges. Au d éb u t de l’expé­
rience, le couvercle est placé à côté du carton. Le dessus de ce couvercle
est sur la table. Le double fond du couvercle est de môme diam ètre, moins
un ou deux m illim ètres. Les confetti ne seront pas tous collés à plat. Il en
est qui, à m oitié côîlés, offriront une surface non unie. D eux épaisseurs do
confetti, les uns entièrem ent collés, les au tres à dem i, est nécessaire pour
offrir un asp ect norm al.
Dans le carton m agique, le magicien entasse diverses choses de peu de
poids et d ev an t se réduire de m anière à occuper le moins de place possible.
Le costum e séra donc très léger. L evant la rondelle de carton qui se trouve
à l’intérieur du récipient, i’illusionniste entasse d ’abord les serpentins,
puis la coiffure, la perruque, le m asque et, s’il.le peut, une partie du cos-
SO CIÉTÉ D E LA GAÎTÉ PU ANÇAÎSR
tunie. Il recouvre du rond .de carton, qui est absolum ent indépendant du
récipient. Il en tasse ch suite ce qui reste.
i
11
s'einparo alors d u couvercle e t le tie n t pc.nce eu de>stis. h*s d«»igt a p ­
pliqués co n tre le double fond ou, si vous préfej'ez, le double dessus. 11 m ontre
le couvercle des detrx côtés e t le m et su r la boîte. Le fond recouvert dé confetti
repose alors su r l ’entassem ent des accessoires carnavalesques. Ceux-ci
d o iv en t donc p résenter une surface assez régulière e t horizoatalc. R e tira n t
le couvercle, le carton p a ra ît rem pli de confetti.
P o u r plus d ’effet e t pour ne pas encom brer la table qu’il serait long de
d éb arrasser ensuite pour les expériences suivante«:, le m agicien"recouvre le
carto n d ’un p lateau . Il retourne et p lateau et carton. Le cône a p p a ra ît
alo s, recouvert de confetti collés e t de confetti non collés qui s'éparpillent.
M asque e t costum e de C arnaval o n t disparu.
6226. Etampes, Imprimerie * La Semeuse
1930.
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LUG MÉGRET
N° 5
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de
la
S o c ié té
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G a ît é
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
Brochure N° S
; 1. Les rois en voyage.
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comprenant
♦
2. Stupéfiant chassé-croisé des dames et des |
valets.
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♦
♦ 3. Satanas.
;
♦ 4. La fête mystérieuse.
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1X
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PR ÉFA CE
Nous avons unerché à réu n ir en ce m odeste ouvrage, des expériences se
rap p ro ch an t le plus possible, q u a n t à l'effet, de ceux décrits dans les contes
de fées. C 'est donc p o u r m ieux dire l'effet magique que nous avons su rto u t
recherché. Mais,— oh ! il y a un m ais, qui n ’a, du reste, rien qui puisse inquié­
ter le lecteur, — nous avons voulu que to u tes ces expériences* soient à la
po rtée de to u t lé m om ie. Ceci ne gâte rien. Vous en convenez, n 'est-ce pas ?
J e suis heureux d e le constater. N ous avons rem placé certaines m anipula­
tions difficiles p a r des subterfuges très simples qui ne dem andent que peu
d ’habileté. N ous avons, dans prçsque to u t l’ouvrage, supprim é la d ex térité,
pour la rem placer p a r quelque tru q u ag e facile. N ous avons égalem ent su p ­
prim é l’app areil, parfois com pliqué, p a r un a u tre appareil, sim ple, facile à
confectionner ou à se procurer. Nous avons ainsi voulu que vous puissiez
réellem ent ém erveiller vos spectateurs. P o u r obtenir le m axim um d ’effet avec
le m inim um d e m oyens, une scène est souvent nécessaire. C’est donc su r une
scène, m ais non truquée que to u tes les expériences que nous offrons, gagnent
à être présentées. La distance, — quan d elle n ’est pas exagérée ! — accro ît la
b eau té de certaines expériences de p restidigitation. Nos lecteurs-opérateurs
ne lard ero n t pas h s’en rendre com pte. Certes, to u t le m onde n 'a pas une
scène à sa disposition. Mais il est facile avec rideaux, parav en ts e t tapis
d ’en im proviser une.
Donc, voici la m agie à la portée de tous les esprits e t de to u te s les m ains.
Des en fan ts, m êm e, p o u rro n t réaliser quelques-unes des p etites m erveilles
décrites en cet ouvrage que nous pourrions p arer de différents titre s , v raim en t
en ra p p o rt avec les tours variés qui le com posent : L 'Illusionniste amateur,
Les belles expériences de M agie Blanche, L 'A r t de dissim uler, Mystères et
Secrets.
i
Ju s q u ’ici, disons-le franchem ent, ce ne sont guère que de p e tits to u rs qu,
o n t été dévoilés a u grand public. Ces to u rs finissent p a r être trè s connus
car on tro u v e les mêmes dans la p lu p a rt des recueils de p restid ig itatio n qui
•s’ad ressen t a u x am ateu rs. Ici, rien de tel. Tous les jours sont nouv eau x ou
présentés de telle façon que leur effet est nouveau. L a m ajeure p a rtie de ces
to u rs reposent d ’ailleurs sur des procédés personnels. N ous avons aussi voulu
q u e l’orig in alité n e soit pas absente. Au m ystère, nous avons jo in t la rian te
fan taisie, l’hum our, n ’a y a n t q u ’une préten tio n : am user. D ans cet ensemble,
on tro u v era aisém ent la m atière d ’une ou plusieurs séances, très variées,
com plètes, qui feront passer l’am a te u r p o u r u n véritable a rtiste prestidigi­
ta te u r, po u r u n illusionniste habile, pour u n sorcier, pour u n m agicien. E t les
spectacles m y stérieu x auxquels donnent lieu les nom breux tru cs qui défi­
le n t d a n s n o tre recueil seront d 'a b o rd am usants, ensuite am u san ts, e t enfin
am u san ts.
N ous avons expliqué dos to u rs de cartes. Mais com m e il en existe des q u an ­
tité s e t que beaucoup sont trè s connus, nous n 'av o n s puisé nulle p a r t que dans
n o tre cerveau. N ous vous révélons égalem ent des tru c s d e d iv in atio n , de
pseudo-transm ission de pensée, ca r ce genre de récréation o b tie n t to u jo u rs
du succès, su rto u t si le su je t « hy p n o tiq u e » ou t m agnétique » a p p a rtie n t au
sexe aim able et s’il est, lui-m êm e, d ’aspect aim able e t séduisant.
S ’insp iran t de la m agie dans ce q u ’elle offre de particulièrem ent enchanteur.
— à condition que ceci ne so rte pas du dom aine des choses possibles — nous
m etto n s l’am a te u r en m esure d ’exécuter u n e longue perform ance de prestiges.
Nous lui dem andons bien, po u r certains to u rs, de l’ingéniosité e t quelque h ab i­
leté dans l’a r t de construire, de confectionner, m ais ingéniosité e t habileté
65, RUE DU
FA U BO U RG
S A IN T -D E N IS , P A R IS
sont toujours lim ités, en n o tre ouvrage. C ette lim ite ne dépasse jam ais celle
de Monsieur Tout-le-M onde ou, si nous craignons d ’exagérer un peu, de
Monsieur Presque-Tous ou de M onsieur N ’im porte-qui-ayant-du-goût.
y Puisant nos effets dans le dom aine sans issue de l’occultism e nous présen­
tons quelques m anifestations pseudo-spirites. L ’expérim entateur sem blera
alors com m ander les esprits, les puissances invisibles qui, selon les cabalistes,
habitent les q u atre élém ents. N ous nous inspirons donc, égalem ent, du m a­
gnétisme, du fakirism e, plu s que de la m agie blanche proprem ent d ite et nous
devons produire des phénom ènes qui, sans posséder le chatoiem ent de l’a r t
exclusivement en ch an teu r d e la magie précitée, n ’en sont pas m oins c a p ti­
vants. F ranchissant h ard im en t le seuil des sciences m audites, nous ne
craignons pas d ’évoquer Lucifuge, e t, ce, sans grandiloquence aucune m ais
avec la nuance sarcastique p ro p re au P rince des T énèbres lui-m ême.
Nous écartons toutefois la chim ie, considérant les expériences d o n t elle
est la base, comme d ’une réussite moins certaine, d ’un effet m oins magique,
et parce que la p lu p art de ces expériences dem andent des ingrédients p a r­
fois coûteux e t q u ’il n ’est p as toujours aisé de se procurer.
Rem ontant à ra n tiq u e Magie N aturelle — pratiques des m ages d o n t parle
l’Ecriture S ainte e t arcanes sym boliques de 1*E gypte — le co n ju rateu r
opère enfin avec ces deux élém ents que nous pourrions dire contraires :
l’eau et le feu. N ous expliquons donc des naissances, des évaporations, des
filtrations, des voyages d ’eau, ainsi que l’a r t de « jouer avec^le feu » sans
crainte de provoquer des incendies, car to u t, en ce recueil, est sans danger.
Nous mettons donc ainsi le lecteur en m esure de se servir d ’objets usuels : ver­
res, bols, assiettes, e tc ... p o u r la réalisation de divers p e tits m iracles. E nfin,
dévoiler un tru c est p o u r nous p rétex te à vous instruire sur plusieurs expé­
riences reposant su r led it tru c e t p résen tan t parfois des effets dissem blables.
Nous vous conseillons d ’av o ir un aide qui, dans la coulisse, disposera à
votre portée e t a u fu r e t à m esure des besoins, les élém ents de chaque expé­
rience. S’il s’ag it d ’o b jets peu volum ineux, ils d ev ro n t être mis sur un p lateau
ou un guéridon qui ne sera u n iquem ent chargé que des accessoires propres à
chaque illusion. Le to u r fait, l ’aide enlève les accessoires afin de ne p as en­
combrer la scène e t la p a rtie des coulisses où doivent se tro u v er déjà les élé­
ments de l’expérience que vous allez m ain ten an t exécuter. P arfois, c’est en
scène même que l’aide, qui devra être a u ta n t que possible, une personne jeune
apportera les accessoires. &
Commencez to u jo u rs p a r un to u r très énigm atique, — m ais jam ais p a r
un grand to u r, jam ais p a r u n e illusion à im p o rtan te m ise en scène. P ar
contre, term inez p a r u n g ran d truc.
Sur ce, chers lecteu rs, bon courage e t vif succès. Voici des tru cs e t encore
des trucs, des ruses, des subterfuges, des trom pe-l’œ il, des quiproquos, des
détours, des m éan d res... L orsque vous serez arriv é à la dernière page, vous
vous trouverez av o ir parco u ru u n lab y rin th e e t je suis ce rta in qu e vous ne
vous y perdrez pas. Lisez, voyez, choisissez, opérez...
Nous avons essayé d ç donner un aspect aim able a u t fiel réalité » com me
dit X avier P riv as. C ette « réalité » décevante est to u t l’a r t de créer de l’il­
lusion. Mais si le lecteu r en voit continuellem ent la présence, le spectateur,
lui, ne v erra que le « miel illusion », comm e d it encore X av ier P rivas.
Voici des tru cs e t des tru cs, de la m agie, d u prestige, du m ensonge doré,
de la trom perie m iro itan te, de la poudre a u x yeux. N ous n e doutons pas
qu’après av o ir étu d ié les to u rs de c e t ouvrage a u cours duquel le frac noir
et le costume oriental se succèdent en d ’explicatifs dessins, vous ne puissiez
• faire rêver les yeux o u v erts » to u t com me les illusionnistes, e t prestidigi­
tateurs de nos foires e t de nos m usic-halls. Toutefois, chercher à les a ttein d re
serait p réten lieu x . Iis connaissent des secrets que nous ne révélerons pas
ici, ils o n t une m aîtrise acquise p a r un laborieux tra v a il e t, souvent, ce qui
ne peut s’o b ten ir : le don qui, à lui seul, fait des m iracles, des m erveilles
dans tous les dom aines de l’A rt.
...L ’illusionniste est l’O iseau de P arad is, oo, si vous préférez, — Dulbul
al Sgak I — le m agicien ailé d u pays de K afl, l’oiseau lointain des M ille et
une N uits.
Luc M ÉGRET.
*
_____________________ S O C I É T É
DE
LA
G A tT É
F R A N Ç A IS E
LES ROIS EN VOYAGE
E ffet. — D 'u n jeu préalablem ent b a ttu , l’opérateur re tire le roi de cœur
q u ’il m et su r la ta b le e t recouvre d ’un foulard sans p rép aratio n . Soudain,
s’ad ressan t a u public :
—
Quoi ? fait-il. Vous croyez que le roi de cœ ur n ’est plus sous le foulard ?
S o ulevant celui-ci, il prend la carte, m ais... c’est le roi de trètle qui se
tro u v e sous le foulard. Le roi de cœ ur a disparu. L ’o pérateur cherche alors
d an s le jeu. Il se p o u rra it que le roi de cœ ur se soit tran sp o rté là. E n effet, le
voici ! L ’o p érateur le m ontre au public et l’insère d an s une enveloppe q u ’il
ap p u ie co n tre u n o b jet de la mise en scène, chandelier ou chapeau, qui se
tro u v e sur u n guéridon. Il plonge la m ain sous le foulard pour en retirer le
roi d e trèfle. M ais... il constate que c ’est le roi de cœ ur ! Où est m ain ten an t
le roi d e trèfle ? L ’o p érateu r fa it défiler to u te s les cartes du jeu d ev an t les
yeux du public. Le roi de trèfle s’est absenté de celui-ci. L ’o p érateu r ouvre
l'enveloppe q u ’il a cacheté, e t en retire le roi de trèfle.
A v an t de vous révéler le secret de ce p e tit to u r, je vais vous relater l’effet
d ’u n a u tre :
65, RUE DU
FA UBOURG
S A IN T -D E N IS , P A R IS
5
STUPÉFIANT CHASSÉ-CROISÉ DES DAMES
ET DES VALETS
Effet. — L 'o p érateu r retire d ’un jeu la dam e de pique qu’il m et sur la
table, dos en dessus. Il en retire aussi la dam e de carreau qu’il m et un peu
plus loin, sur la table, dos en dessus. Il p ren d le v a le t de pique et le v a le t de
carreau q u ’il glisse dans un enveloppe, laquelle est ensuite cachetée e t dressée
bien en vue du public, contre u n o b jet quelconque de la m ise en scène, chan­
delier, chapeau, coupe... L ’o p érateur annonce alo.cs qu’il va faire passer,
dans l’enveloppe, la dam e de pique et la dam e de carreau q u i, toujours sur
la table m o n tren t leu r dos au public. Le valet de pique e t le v a le t de carreau
qui sont dans l’enveloppe p ren d ro n t, sur la ta b le , la place des dam es. P our
cola, po in t n ’est besoin de toucher à l’enveloppe e t a u x deux cartes q ui sont
sur la table. U n co u ran t m agnétique établi avec la b ag u ette m agique suffit à
opérer le phénom ène. L ’o p érateur, se te n a n t au m ilieu de la scène, f a it donc
aller e t venir sa b ag u ette de l’enveloppe au x d eu x cartes e t des deux cartes
à l’enveloppe. Il ouvre c e tte dernière à l ’aide d ’un coupe-papier e t en retire
la dam e de pique e t la dam e de carreau. P re n a n t les deux cartes q u i sont sur
la table e t auxquelles il n ’a pas touché depuis q u ’il les a posé là, dos en dessus
et qui, pas un seul in sta n t n ’o n t été dissim ulées, il les m ontre au D ublic.
Ces cartes rep résen ten t le valet de pique e t le v alet de cœ ur.
S O C IÉ T É
DE
LA
G A ÎT É
F R A N Ç A IS E
Explication des Rois en Voyage
Au dos d 'u n roi de cœ ur hors d ’usage collez u n roi de trèfle q ui ne p eu t
plus vous servir. Vous au rez ainsi une double ca rte ou p lu tô t une ca rte à
double face qui p ou rra vous être de quelque utilité . Vous ne m ontrez to u t
d ’ab o rd que le côté rep ré sen tan t le roi de cœ ur e t vous m ettez ce dernier sur
la tab le. Vous le recouvrez ensuite d ’un foulard. L orsqu’il vous p la ît de chan­
ger ce roi de cœ ur en roi de trèfle, vous soulevez le foulard avec la m ain
gauche e t, en p lo ngeant la m ain droite, vous retournez le roi de cœ u r q u i, de
ce fait d ev ien t in stan tan é m e n t roi de trèfle. Il est bon d ’avoir du cœ ur, m ais
il est bien aussi d ’avoir du trèfle, c’est-à-dire de l’arg en t — ca r le trèfle est
signe d 'a rg e n t, en cartom ancie.
D ans le jeu se tro u v e un roi de cœ ur non tru q u é , e t dans l’enveloppe
qui est double aussi, comm e la carte que vous venez de retourner, vous avez
inséré u n roi de trèfle sans p réparation. L ’enveloppe dans laquelle il se tro u v e
est cachetée. Au dos de celle-ci est collée une enveloppe sem blable, m ais
vide et non cachetée. C 'est dans c e tte dernière que vous glissez, face a u
public, le roi d e cœ ur ex tra it du jeu. Vous cachetez ensuite l’enveloppe e t
vous l’ap p u y ez bien en vue, contre un o b jet de la mise en scène. Mais vous
la retournez. Le côté du roi de trèfle est donc du côté du public.
L e reste se passe de com m entaires.
Explication du Stupéfiant Chassé-Croisé
des Dames et des Valets
L à encore d eu x enveloppes sem blables, e t collées dos à dos sont indis­
pensables. D an s l’une, cachetée, se tro u v e n t deux cartes : la dam e de pique
e t la d am e de carreau. L ’a u tre , ouverte, est vide.
U ne dam e de p ique e t une dam e de carreau se tro u v en t dans le jeu. Le dos
d e ces dam es est noir. (On au ra badigeonné le verso de ces cartes avec de
l ’encre d e Chine où on l'a u ra recouvert de pap ier noir). D errière la dam e de
p iq u e est placé le v a le t de p ique et, derrière la dam e de cœ ur le v alet de cœ ur.
Au lieu d e p ren dre une seule carte, vous en prenez deux. Vous cachez le
v a le t avec la dam e et, su r la table, vous posez ces deux cartes l’une su r l’autre.
D ans le jeu se tro u v e un a u tre v alet de pique e t u n a u tre v a le t de cœ ur.
Vous em prisonnerez ces v alels dans la p artie de la double enveloppe ju s­
q u ’ici visible d u public. Vous cachetez e t dressez l'enveloppe en évidence,
en la re to u rn a n t secrètem ent.
L e ta p is d e la ta b le est noir. P re n an t seulem ent les valets d o n t chacun
p e u t v oir le dos, vous les çnontrez a u public stupéfait. Les dam es re ste n t sur
la ta b le . E lles so n t invisibles, grâce a u ta r o t qui est de m êm e te in te que le
tap is.
Ces cartes p eu v ent être disposées sur un p lateau noir.
Ces expériences dem andent à être exécutées assez loin des spectateurs.
SATANAS
Effet. — L ’o p érateu r m ontre do toutes façons une feuille de papier d 'a p p a ­
ren ce to u t à fait ordinaire, par exem ple une dem i-feuille de journal. Il m ontre
au ssi u n g ran d cadre m ince en bois. A l’aide de punaises, il fixe la dem ifeuille su r le cadre auquel est a tta c h é un ruban ou un cordon p e rm e tta n t
d e le suspendre. L ’opérateu r suspend donc le cadre, a u m ilieu de la scène, à
u n e corde v erticale ou horizontale. Il le m ontre des deux côtés, puis il
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
1
annonce : « M esdames e t M essieurs, si vous le voulez bien, je vais vous faire
app araître le D iab le... oui le D iable, le Souverain des E nfers, le roi des b a n ­
dits, l’in v en teu r de la Guerre, de la Vie chère e t la Crise des Logem ents.
Je le ferai p a ra ître dans le cadre, — n ’ayez pas p eu r — dans ce cadre, parfai­
tem en t... Sur cette feuille...
Ne craignez rien , il ne s’agira pas du D iable en chair, en os e t en flamme,
mais p lu tô t de son im age, de son p o rtra it, R assurez-vous... l ’expérience est
sans danger. »
L ’opérateur allum e une cigarette e t, s’ap p ro ch an t du cadre suspendu,
il lance une forte bouffée de fum ée sur la feuille tendue. Puis il s’éloigne.
Lorsque la fum ée est dissipée, on v o it se dessiner, su r la feuille, un étrange
profil. C’est, d ’ab o rd u n p e tit tr a it n o irâtre, qui s'allonge, se courbe, décrit
des m éandres, c’est dans le papier une ligne qui le ronge, comm e s’il é tait
attaq u é p ar u n corrosif. S atan a p p a ra ît ainsi, progressivem ent et c’est le feu
qui fait son p o rtrait. On d irait q u ’un crayon invisible, m ais à la pointe
incandescente, le tra c e sur le papier. L ’opérateur prend le cadre e t m ontre,
des deux côtés cet original p o rtrait. Le papier a été perforé de m anière à
former u n profil cornu e t très découpé, qui est celui du Diable lui-m êm e,
inventeur de la G uerre, de la Vie Chère, du Cubisme, du Jazz-B and et de
certaines danses à la m ode...
Explication. — C ette curieuse expérience est d ’une exécution facile. On
emploiera p o u r faire ap p araître Sa M ajesté Cornue, un papier non collé,
p ar exem ple une feuille de journal, comm e j ’ai eu l’honneur de vous le dire en
vous re la ta n t l’elTet cabalistique de ce to u r à la portée de tous. Vous ferez
dissoudre d u salp être dans une p e tite bouteille rem plie d ’eau. L a dissolution
a
S O C IÉ T É
DE
LA. G A Î T É
F R A N Ç A IS E
e »
4 o it être très forte. Le salp être est u n p ro d u it à la portée des bourses les
plu s m odestes. U n q u a rt coûte cin q u an te centim es e t avec un dem i-quart
vous pouvez faire beaucoup d ’expériences, du genre de celle que je vous
d étaille.
Avec u n m orceau de bois, trem p é dans la solution de salpêtre, vous tr a ­
cerez le profil d u D iable sur la feuille de papier. Si vous n ’avez pas de dis­
positions po u r le dessin, vous copierez celui qui illustre cet article. Mais bien
en ten d u , il ne fau d ra p as to u t copier. Vous copierez seulem ent le profil de
S atan . Le dessin p e u t être tracé d ’avance a u crayon, et cela très légèrem ent.
A ttendez que v o tre com position soit sèche e t à l’aide du m orceau de bois,
passez u n e deuxièm e couche de salpêtre, atten d ez aussi q u ’elle soit sèche
p o u r p résen ter le phénom ène.
D e loin et m êm e d ’assez près, ce tra v a il est invisible, su rto u t pour les
personnes non prévenues. E n vous ap p ro ch an t du ta b le a u encore vierge e t
sur lequel L ucifer rican era to u t à l’heure, vous approchez de celui-ci, la ciga­
r e tte destinée à p ro d uire la fumée q ui accom pagne to u jo u rs to u te app aritio n
diabolique. Vous lancez, avec la bouche, un gros nuage de fum ée de m anière
à m asquer ta n t bien que m al la p a rtie où le D iable se dessinera. E n vous
liv ra n t à c e tte o p ération facile, vous appliquez secrètem ent l’extrém ité
incandescente de la cigarette sur la p a rtie recouverte de salpêtre, qui doit
être le p o in t d e d é p a r t de la ligne de feu. Vous aurez, au crayon, figuré
u n p o in t percep tib le de vous seul, sur c e tte p a rtie qui se tro u v e en bas e t à
gauche.
G râce a u salp être, vous pouvez faire ap p a ra ître a u tre chose que le D iable,
le p o rtra it d ’une dam e, un chiffre, une date, des initiales, un nom , etc...
Le dessin p e u t se form er dans l’obscurité, ce qui est d ’un excellent effet.
LA FÊTE MYSTÉRIEUSE
Voici une expérience de m agie q ui offre quelque im portance com m e vous
allez voir. E lle sera l’apothéose d ’une séance de p restidigitation. E lle sera
m êm e de quelque In té rê t présentée seule un jour de fête, 14 Ju illet, B aptêm e,
M ariage, A n n iv ersaire... E lle dem ande à être exécutée sur une scène, loin
d u public. Q uoique à grand effet, e t assez longue à prép arer, elle n ’est pas
plus com pliquée que bien des expériences... faciles.
E ffet. — L e m agicien m ontre une p e tite caisse décorée su r to u tes ses faces
de p ein tu res vivef». Il présente d ’ailleurs ces faces e t frappe sur chacune
d ’elles avec la b a g u e tte m agique. Il m esure la caisse intérieurem ent e t ex té­
rieu rem en t, égalem ent avec la b a g u e tte m agique, car bien en ten d u , il est
to u jo u rs des personnes disposées à croire q u ’une caisse ou une boîte servant
à un p re stid ig itateu r pour faire des to u rs est pourvue d ’un double fond.
Le progrès n ’a p u faire d isp a raître c e tte idée.
Donc non c o n te n t de m o n trer l ’in térie u r de la p e tite caisse, n o tre m agicien
la m esure, p lu tô t tro is fois q u 'u n e e t l’on co n state clairem ent q u ’intérieur,
com m e ex térieu r so n t ex actem en t de la mêm e h a u te u r. A yant m is la caissette
su r u n guéridon, sans tap is ou sur une planche reposant sur deux dossiers
de chaises le m agicien retrousse ses m anches, plonge les bras dans le récipient
e t en re tire des Heurs q u ’il d istribue. Il en dispose d ’au tres p o u r o rn er la
scène. E m p ru n ta n t un chapeau (le feu tre rond ou m ou, il m ontre sa m ain
dro ite, des d eu x côtés, la plonge dans la coiffure e t, de celle-ci il sort im m édia­
tem en t une g ran d e guirlande q u ’il suspend en tre deux poteaux s’élevant
a u fond de la scène.
« M esdames, M essieurs, d it-il, une fête to u te entière se trouve dans ce tte
caisse. Qui le cro irait ? Oh ! U ne p e tite fête ! Mais qui p e u t g ran d ir, quoique
n ’é ta n t p a s espagnole. »
Ce d isa n t, il e x tra it une écharpe tricolore d o n t il se ceint.
M o n tran t la caisse v id e :
—
L a fête '•om me vous voyez, s’est interrom pue. Mais elle v a continuer
de plus belle. »
Il so rt alors de nouvelles fleurs q u ’il dispose dans des vases fixés a u x
p o teau x auxquels il a accroché la guirlande qui se tro u v a it dans le couvre-
6 5 , RUE D û
FA U BO U RG
S A IN T -D ^ N IS , PA RIS
9.
m
chef d u sp ectateu r. Il sort aussi plusieurs lam pions allum és. II les éteint
au ssitô t, n o n p arce q u ’une fête sans lum ière est plus m ystérieuse, m ais parce
q u ’ils so n t destinés à com pléter la guirlande de feuilles e t de fleurs et que
celle-ci n ’est pas assurée co n tre l’incendie. De la caissette a u x vives couleurs,
le m agicien p ro d u it u n in term in ab le serpentin que, d ’un m ouvem ent de ro ta ­
tio n , il enroule a u to u r d e sa b ag u ette. Il s’éloigne et le serpentin qui sort
continuellem ent fait défiler les to n s les plus variés. C’est to u t d ’abord du
bleu, pu is du blanc, puis d u rouge, et c ’est encore d u bleu suivi de blanc
auquel succède le rouge. D eux ou trois fois encore bleu, blanc, rouge, puis
vert, jau n e, e tc ... A la fin, le serpentin est argenté, puis doré. A ce m om ent
su rvient u n aid e, qui a u ta n t q u e possible sera une personne jeune e t gracieuse
— garçonnet ou fillette. T an dis que la fête se déploie, l’aide p are la scène du
serpentin m ulticolore. Le m agicien re tire de la caisse m ystérieuse des bande­
roles q u ’jl lance trè s h a u t e t q ui reto m b en t dans le public. D e chacune de ces
banderoles s’échappe une pluie de confetti.
« Ces so n t des fusées, fait rem arq u e r le^magicien.
Lorsque, lancées avec force, ces banderoles se so n t entièrem ent déroulées,
toujours une pluie de co n fetti to u s rouges, bleus, v e rts ou jaunes ou m ul­
ticolores, en jaillissent e t to m b en t sur les spectateurs. Le m agicien m ontre
*a caissette vide.
— .L a fête serait-elle term in é e ? dit-il. G énéralem ent, u n feu a ’artifice
terpiine une fête. L e feu d ’artifice en p ap ier destiné à être tiré en plein jour
vient de s’a c h e v e r... J e n e pense pas, toutefois, que la fête soit finie.
10
S O C IÉ T É
DE
LA
G A ÎT É
F R A N Ç A IS !!
M esurant la caisse extérieurem ent e t intérieurem ent avec sa b ag u ette
m agique, pu is u n m ètre :
— P as de double-fond. C om m ent peut-on so rtir des objets d ’un récipient
qui ne possède pas de double-fond ? Il en fa u t u n, déclare-t-il. »
Il frap p a sur la caisse.
— C ette fois, nous allons pouvoir continuer, annonce le m agicien. Il y a
un double-fond d an s la caisse. Mais il est invisible.
Il p ro d u it de p e tits d rapeaux. L ’aide qui a décoré les p o teau x avec les
banderoles, a jo u te a u x bigarrures de ces dernières de p e tits trophées, e t
voici u n arc de trio m p h e constitué. L a caisse donne ensuite a u m agicien
six bougies allum ées q u e l’aide silencieux dispose dans des chandeliers.
Ce so n t encore quelques p e tits d rap eau x de papier de soie, puis des images
e t u n gran d d râp eau français, to u jo u rs p ro d u its p a r la caissette m agicienne.
Celle-ci est m ontrée vide. L a fête est term inée. L e m agicien frappe sur la
caisse avec la b a g u e tte enchantée.
— E st-olle bien vide ? S ouvent j ’ai cru q u ’il n ’y a v a it p lu s rien dedans
et il y a v a it tou jo u rs quelque chose. Voulez-vous vous assu rer vous-mêm e si
elle est vide ?
Il rem et le récip ien t à u n sp e ctateu r qui le fait circuler après en avoir
exam iné scrupuleusem ent l’intérieur. Les assista n ts co n staten t ainsi de visa
que la caisse n 'a subi au cune p réparation.
Cependant, les bougies se tran sfo rm en t soudain, les unes en feux de Bengale,
les au tre s en pluie d 'a rg e n t e t en pluies d ’or. A insi, se term in e une ch ato y an te
série d e prestiges, l’une des plus jolies en m êm e tem ps que des plus faciles
q u ’il soit donné à u n am a te u r de présenter.
Préparation. — Exécution. — L a p e tite caisse est rectangulaire. E lle est
assez h a u te , — le fond e t l’ouv ertu re so n t carrés. Elle sera en bois léger
ou en fo rt carto n . In térieu rem en t, elle est pein te en bleu un peu som bre,
p arco u ru de m arb ru res grises e t noires. On p e u t égalem ent la garnir de p a ­
p ier d e cham bre, à condition que celui-ci p orte de nom breux ornem ents,
arab esq u es, figures, m otifs divers, fo rm an t de loin, u n ensem ble un peu
confus. P lu s la caisse sera grande, plus elle pou rra contenir de choses. L ’effet
d u to u r réside beaucoup en la q u a n tité d ’accessoires produits.
L a caisse possède u n double fond, — mais oui ; je vous assure. Ce deuxièm e
fo n d est abso lu m en t in d ép en d an t. C’est un simple carré de carton m ince et
ré sis ta n t d ’u n dem i-centim ètre de m oins de chacun des deux côtés que le
fond v éritab le d e la caisse. Les deux faces de carto n oilren t exactem ent
l’asp ect d u fond v éritab le de la caisse. D ans ce tte dernière so n t entassés,
tels h arengs en caque, to u s les élém ents de la fête. Ils sont de peu de poids,
to u t cela n ’est guère que d u papier de soie. On d o it pouvoir reto u rn er la caisse
san s que rien ne tom be. U ne étroite bande d ’étoffe noire fixée a u to u r du
double fond p erm et d 'enfoncer celui-ci silencieusem ent et de reto u rn er la
caissette sans q u e rien n e bouge ! L a bande d'étoffe form e bourrelet lorsque
le fond N° 2 est enfoncé. P our m esurer in térieu rem en t avec la b ag u ette
m ystérieuse, le m agicien lève le double-fond de la m êm e m anière que l ’on
o u v re u n livre. Il enfonce la b ag u ette dans un tro u d o n t est m uni a u cen tre
le ro u leau de serpentins ou dans les lam pions, ou encore dans des in ters­
tices réservés à cet effet en tre quelques uns des accessoires de la fête.
V oyons m a in te n a n t com m ent sont constitués ces accessoires. L a p lu p a rt,
avons-nous d it, ne so n t que du papier de soie. Il y a cependant quelques p e tits
bo u q u ets de fleurs natu relles.
Pliées, les guirlandes tie n n e n t une place insignifiante. E n p re n a n t des
fleurs, le m agicien s’em pare de l’une de ces guirlandes e t la dissim ule dans
le creu x d e la m ain gauche q ui dem eurera toutefois ouverte, m ais légèrem ent
arrondie. Il d em an d era u n chapeau à une personne de l’aim able société. Il
le p ren d ra d ’ab o rd avec la m ain droite, puis avec la m ain gauche, dans la ­
quelle est empalmée la g uirlande réd u ite à sa plus sim ple expression. S’éloi­
g n a n t, il m o n tre le chapeau vide q u ’il tie n t pouce en dessous et y laisse choir
la g u irlande, to u t en p ré se n ta n t la ‘m ain dro ite des deux côtés. P longeant
ce tte d ernière d an s le couvre-chef, il en re tire la guirlande.
N e com m ençons p as un ch ap itre sur la question des d rapeaux. Ce so n t des
em blèm es faciles à se p rocurer ou à confectionner. U n seul sera en étoffe.
Comme les au tres, il sera roulé a u to u r d ’une ham pe en bois. Mais dans celle
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
11
du drapeau d'étoffe circulera un tu b e de carto n m ince de la mêm e couleur
que la ham pe. D éployé, le d rap eau offrira une superficie plus grande que le
fond de la caisse. (A peu p rès le double.) L a ham pe en bois a u ra à peine la
dimension d u fond de la caisse. Mais com me elle p o rte une rallonge, le dra­
peau p o u rra se m o n tre r avec un aspect norm al.
C’est p a r le m ilieu que le serpentin sera déroulé.
Les banderoles-fusées so n t d ’un effet original e t gracieux. L eur je t dans
l’assemblée e t la bénédiction de confetti décorant les épaules am use beau­
coup la société. J e vous recom m ande ce feu d ’artifice... artificiel, si j ’ose
m’exprim ez ainsi, e t j'ose. A l’extrém ité de chaque banderole collez un tv be
en papier fo rt, ferm é a u x deux bouts. Coupez ce tu b e, de m anière q u ’il ait
une grande o u v ertu re com m e l'indique la figure. Em plissez-le de confetti
et roulez trè s soigneusem ent, en serrant.
C ontrairem ent à la caisse, les lam pions n ’o nt pas de fond. A la place, c’est
un fil d e fer roulé à peu près a u milieu a u to u r d ’une allum ette-bougie. Les
lampions so n t to u s niis les uns dans les au tres, les allum ettes se touchant.
P our allum er, il suffit de fro tte r un p e tit papier de verre sur ces bougies
groupées. Il y en a bien deux ou tro is qui pren n en t. C’est suffisant, même
une — p o u r que les au tres s'enflam m ent.
De m êm e, les bougies o n t, a u lieu de mèches ordinaires, uné allum ettebougie fixée à une épingle enfoncée d an s... un feu de Bengale ou une pluie
d’arg en t ou d ’or. A l’aide d ’un p e tit fil blanc, on ligote ensem ble allum ette,
épingle e t m èche d u feu de Bengale ou de la pluie d ’or ou d ’arg en t. Benqales
et Pluies sont roulés dans d u papier blanc de m anière à faire croire, de
loin q u ’il s’ag it de bougies. « Le plus court croquis m ’en d it plus long- q u ’un
long ra p p o rt », a d it Napoléon. Mieux que to u t détail donné p a r la plum e,
les illustrations de cet article vous éclaireront sur la m anière de confec­
tionner les bougies de la fête m ystérieuse.
É videm m ent, c ’est de la caisse même que vous déroulerez le drapeau,
français, parce que le so rtir roulé, comme si l'o n so rta it une quenouille,
m anque d ’élégance. A v an t de sortir ce drapeau, vous aurez fait app araître
de grandes im ages ou de petites affiches illustrées. Elles sont pliées, mais,
vous les sortez dépliées.
D errière l’une de ces belles images en couleur, vous cacherez le double fond.
Le double-fond est u n tru c. L ’enlever e t le m ettre ad libitum est un a u tre
truc. U n tru c po u r dissim uler un tru c ; c ’est ce que doit, plus que jam ais,
em ployer le p restid ig itateu r actu el, car, plus que jam ais on est à une époque
où chacun v e u t voir, savoir, examiner, se rendre compte, e t même réaliser.
Nos lecteurs tro u v ero n t à la Société de la Gaîté Française, 65, R ue du F au ­
bourg Saint-D enis, P aris, les pièces d ’artifice nécessaires à l’exécution de c e tte
b rillante expérience, ainsi que des articles p o u r fêtes.
SO C IÉ T É D E LA G Â T É
12
V ie n t
de
F R A N Ç A IS E
Tous les A m usem ents, tous les
Tours et tous les J e u x de lu
Société moderne.
p a r a ît r e :
LE NOUVEAU
12
fr.
Magicien des Familles
par le professeur je u RAIMON, U aréat dn Ministère de l’InstractioB publiqm
Voici u n titre qui évoque à lut seul u n program m e v éritab lem en t suggestif.
En n o tre a lio le d ’E laotricIté e t de M e rv e ille s , il sem blerait que
to u t a é té d it ou (ait dans le dom aine du fan tastiq u e, et que l'hom m e a
reculé a u d elà d u possible les lim ites de la perfection scientifique.
Mais, sans ê tre u n Inventeur de génie, ni un philosophe de m arque, quel
est celui d ’e n tre vous qui n 'a jam ais été te n té de passer, vis-à-vis de ses
sem blables, p o u r un hom m e presque universel, sachant éto nner, stupéfier
u n au d ito ire p a r des e x p érien c e s q u i fo n t o r ie r a u m ir a c le , et d o n t to u t
le secret réside d an s quelques notions aussi sim ples à appliqu er que faciles à
re te n ir ?
N om breux so n t les ouvrages qui o n t eu la p ré te n tio n d ’agglom érer toutes
les connaissances relatives à la m agie élém entaire, m ais presque tous ne
so nt q u ’une com pilation d 'a u te u rs anciens, développant des su jets a u jo u r­
d ’hui connus de to u s, e t a y a n t l’inconvénient de ne p as préciser leurs tours
d 'u n e façon claire et précise.
C’est à cela q u ’a v o ulu rem édier le professeur J e a n R aim on en écrivant
spécialem ent poui n o tre librairie son N O U V E A U M A G I C I E N D E S F A ­
M I L L E S , qui com p rend tro is p a rtie s vendues séparém ent...........
4 .6 0
1« LF.S CARTES. Tous les to u rs, les T aro ts d ev in ato lres.........
4 .5 0
2« L ES T O U R S S C IE N T IF IQ U E S . E scam otage, P h y s iq u e ....
4 .5 0
3° L E S J E U X D E S O C IÉ T É S. Calem bours, jeu x de m ots, e tc .
4 .5 0
Lés lrx.U partie* ensem ble........................................... ..
6226. Etam pes, Imprimerie *
La
Semeuse ’’. — 1930.
18
a
I
LUC
M ÉGRET
N°
6
j
| LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION |
|
IL L U S T R É S
de
la
S o c ié t é
de
de
la
G a ît é
|
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
♦
4
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j
-es—
i
Brochure N . va J comprenant :
j*
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| 1. Escam otage d‘une bougie — 3 effets — j
t
(3 tours différents).
t
^
| 2, La bougie changée en pièces d’or.
| 3. Double escam otage d’une pile de pièces
t
d’or.
4. Passe-passe de l’or et de la bougie.
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S O C IÉ T É
DE
LA
G A IT É
F R A N Ç A IS E
Les Trucs de Prestidigitation
IL L U S T R É S
Société de
com prenant S e iz e Brochures
Chaque ..........
Cinq au choix
Les d ix ..........
La collection.
2 .50
11 fr.
2 0 fr.
3 0 fr.
Brochure 1. — C om prenant : L ’a r t de se décorer. — L ’ap p aritio n m y s­
térieuse d ’un ¡eu de cartes. —• Le m erveilleux to u r de cartes. — La d ivina­
tio n de l’as. — L a lecture à Iravers les corps opaques. — La dam e devinée.
— L e valet deviné. — L a prévision m erveilleuse. — La carte devinée.
Brochure 2. — C om prend : La Coupe de Circé. — L ’aq u ariu m m iraculeux.
— Le bocal du m agicien < M ennlato ». — L e verre enchanté. — Le voyage
de l'eau. — F iltra tio n de l’eau à trav ers un p lateau . — Le m iracle de
N eptune.
Brochure 3. — Le p restid ig itateu r m asqué. — L e tam b o u rin des fées.
— L a reine du S ab b at. — L ’évadé. — Le sac de L ucifer. — A trav ers l’im ­
possible.
Brochure 4. — Les coups de b ag u ette m agique. — L ’adhérence des corps.
— L e voyage invisible et évaporation m agique. — Confetti d ’A rlequin.
— Les bols e t les assiettes m agiques. — L e carn av al m agique.
Brochure 5. — Les rois en voyage. — S tupéfiant chassé-croisé des dam es
e t des v alets. — Satanas. — L a ffrte m ystérieuse.
Brochure 6. — E scam otage d ’une bougie (3 to u rs différents). — L a bougie
changée en pièce d ’or. — Double escam otage d ’une pile de pièces d ’or.
— Hasse-passe d e l ’o r e t de la bougie.
Brochure 7. — N aissance des papillons (2 effets). — L es papillons à la
chandelle. — L ’œ uf a u x papillons. — L e parapluie-aéroplane.
Brochure 8. — Bleu ou rouge. — B lanc e t noir. — Inexplicable te in tu re
d ’un foulard dans un verre d ’eau. — Inexplicable te in tu re d ’une pelote de
laine dans la m ain. — inexplicable te in tu re d ’une pelote de laine dans un
rhmv-nti. — V ert e t rouge ou rouge e t vert.
P our les brochures suivantes, ooir Catalogue général qui vous sera adressé
contre la som m e de 2 jrancs.
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
ESCAMOTAGE D’UNE BOUGIE
Les effets de ces to u rs à la p o rtée de to u t le m onde o n t une grande analogie.
J e vais cep en d a n t vous les exposer.
1er E ffet. — Sur u n guéridon léger, à dessus m ince, se tro u v e u n bougeoir
avec bougie allum ée. A y an t m o n tré de to u te s façons u n m ouchoir qui
pont être em p ru n té, vous vous proposez... de m oucher la bougie ? N o n
De la faire disp araître. P o u r cela, vous la recouvrez du m ouchoir e t l’enle­
vez dedans, la te n a n t p a r le h a u t e n tre le pouce e t l’index. G lissant l'a u tre
m ain sous le m ouchoir, vous lâchez celui-ci e t la bougie. Mais dans v o tre m ain,
vous ne recevez que le m ouchoir qui s’affaisse. La bougie a disparu. Vous
rendez le m ouchoir à son p ro p riétaire. B ien entendu, vous avez é te in t la
P°ugie a v a n t de la recouvrir d u m ouchoir. Vous opérez bras nus, m ains to u ­
jours vides.
2 e E ffet. - S u r u n guéridon léger, à dessus m iner, se tro u v e un bougeoir
*vec bougie allum ée. Vous la prenez e t m ontrez q u ’elle est n atu relle en fra p ­
pant sur le guéridon e t u n e chaise avec la d ite bougie. Vous pouvez donner
i~ | )ougie à exam iner. Vous em p runtez un m ouchoir e t la recouvrez si vous
aii Pez Pa r le h a u t en tre le pouce e t l’index de la m ain droite. P o u r p rouver
4ue la bougie est encore sous le m ouchoir, vous frappez encore avec co n tre le
4
Sà t i û t û
DÉ tA
ù x f+ û
<*nANÇAïSa
guéridon et sur le dossier d ’une chaise. Vous vous avancez alors vers le public
en te n a n t to u jo u rs la bbugie* Vous glisséz la m ain gauche su r le m ouchoir
p o u r p ren d re la bougie e t, en mêm e tem p s, vous l'àliâridôhnei avec la m ain
dro ite. Mais le m ouchoir s’affaisse : la bougie a disparu. Vous rem ettrez le
m ouchoir à son p ropriétaire. Ju s q u ’au dernier m om ent, vous prouvez que
la bougie est sous le m ouchoir. Comme vous êtes, à ce m om ent, près du public
vous frappez sur la p artie supérieure de la bougie aVec la b ag u ette m agique.
T oujours bras nus, m ains vides, m ontrées des deux côtés à n ’im porte quel
m om ent d e l ’expérience. N ’oubliez p as d ’éteindre la bougie, a v a n t de la
reco u v rir d u m ouchoir, ca r celui-ci p o u rra it fo rt bieii né p à s faire office d ’étei-,
gnoir.
3 r E ffet. — S ur u n guéridon léger, à dessus m ince, se tro u v e un bougeoir
avec une bougie allum ée.
Vous m ô n trë ^ ü n tu b e dé carto n , absolum ent vidé ë t vous gliisseZ la bougië
dedans. Vous récouvrez le tü b e d ’ün moiiciihir em prunté ë t vous le tenez
*ar le h a u t. T ô ü t à coüp, en lev an t p réstëm en t le m ouchoir, vous faites côrts^
a ter qué là bou g ie... à fondu. Le tü b ë est vidé ! — Quoi ? faites-votis* sem ­
b la n t vous adresser h üri sp éctaieu r niéiiânt. Ce ri’êst q u ’une illusion ? La
bougie est to u jo u rs dans le tu b e, m ais a y a n t l’ex trém ité noire, on s’im agine
que ce d ern ier ëst vide ? vous faites ërrëür ! Le tü b ë est réëllemënfc vide.
Voyez ! Ça sonne lë Creux !
Vous frappez alors de-ci, dé-lâ sur lë guéridon e t sur le dossier d ’iihe chaise.
Vous vous avancez ensuite en te n a n t, à tra v e rs lé tissu, le tu b e escamoteur*
T ira n t brU squem ent su r lé m ôüchoir, le tu b e, com m ë lâ bougie, a disparu.
R endez le m ouchoir à son propriétaire.
Ï
6 5 , R U B t f O FA U B O U R G
PA R IS___________
&
Explication du 1er tour. — Le bougeoir m esure environ h u it centim ètres
de hauteur«. A sa p a rtie supérieure e t à l ’intérieur, vous aurez côllé un
anneau d e p ap ier d ’u n dem i-eëhtiniêtfe.
La bougie est tru q u ée. E lle est composée d ’un tu b e de papier blanc résis­
ta n t, d an s lequel on a enfoncé légèrem ent une bougie véritab le, un peu m oins
longue que le tu b e. L a h a u te u r to ta le est de 15 centim ètres environ. A la
partie inférieure d u tu b e , et à l’extérieur vous aurez collé u n anneau de p ap ier
d ’un d em i-centim ètre. Là bougie à m oitié fausse est placée dans to u te sa
h a u teu r dans le bougeoir. Mais il suffît d ’une légère secousse p o u r que le
tube glisse en tièrem en t dans le bougfeoir ë t la bougie dans le tu b e, u ne
s’agit donc p as d ’imprimei* de secouasë à la table, si ce n ’est vo lo n taire­
m ent e t à la ‘sm d itio n que la bougie à m oitié véritable soit m asquée à
ce m om ent.
L ’illusionniste p o rte à l’ahriulaire de là m ain gauche u n e bague de môme
diam ètre que la boügie. 11 la re tiré secrètem ent, p a r exem ple a u m om ent
où il em p ru n te le m ouchoir ou eh se dirigeant vers la scène. Il lui suffit
d ’ailleurs d ’incliner là m ain p o u r que la bougie glisse. E lle est évidem m ent
d ’un d iam ètre tro p large po u r son doigt. Sans agir avec dissim ulation, il
évitera, a u ta n t que possible, de m o n trer c e tté bague p en d an t q u ’il opérera.
En reco u v ran t la bougie d u m ouchoir, iî glissé la bàgue sous celui-ci e t la
tien t à tra v e rs le tissu au lieu de te n ir la bougie. Mais, to ujours sous le
couvert d u m ouchoir, il a poussé cellë-ci dans le bougeoir. C hute, effondre­
m ent, d isp aritio n , L e m agicieti tie n t to u jo u rs la bagüe en tre le pouce e t l’in ­
dex de la m ain d ro ite. Il se dirige ainsi vers le public. In séraü t sa m ain gauche
sous les p an s d u m ouchoir, il lève l’an n u laire e t en présente l’ex trém ité à
la bague q u ’il lâche au ssitô t. E lle descënd dahs sort doigt. L a bougie a dis­
paru. Bien ex écuté, ce to u r est trè s éto n n an t. Le deuxièm e ne l’est pas moins
car il s’a g it là d ’une bougie sans nulle p réparation.
Explication du 2 e tour. — D àns le dossier de la chaise se tro u v e un trou.
Le h au t du dossier est noir, de m êm e que le bas. E n tre ces deux bandes figu­
ren t des orn em en ts égalem ent noirs. Bien entendu, l’épaisseur du dossier sera
noire. D e loin, le tro u ro n d dô céllii-ci est invisible. Vous pouvez tru q u e r
ainsi le dos d ’une chaise o rd in aire en l’enveloppant à dem i dans u n e étoile.
Le même genre ¿ ’étoffe g arn ira le dësSüs du siège afin que le dossier ne sem ble
pas le m oins d u m onde anorm al. L à bougie d o it y to m b er silencieusem ent.
Le m ieux est de dissim uler d ahs le dossier, véritable ëiâ fau x , u n tu b e de
bristol a u fond du q u el est eritassé de la oüate.
Là encore, c’est une bague d u diam ètre de la bdugie qui fait croire, ju sq u ’au
dernier m om ent, que celle-ci est sous le rnbuchoir; C’est bn frap p a n t sur l’épais­
seur d u dossier de la chaise avec la bbugle, p o u t prouver que c e tte dernière
est véritab le e t to u jo u rs sous le m ouchoir, que vdus la laissez choir dans K dos­
sier.
Explication du 3 e tour. — Le tu b e est noir intérieurem ent. L a bougie
q«ë l’on glissera dëdàiis est faüfcSë; C’est egalèm éitt titt tubë; il est hoir
nttérieurëm cnt. Il fi*S. pas d e fond ë t à une ëictrém itéj à Urt demi-fceritimétrë
du bord e t à l'in térieu r, est collé un anrtëâu dè pap ier noir assez épais»
Dessus repose, enfoncé dans le tu b e, un m orceau de bougie véritable d ’un
dem i-centim ètre d ’épaisseur.
^ A vant donc inséré c e tte bougie dans le tu b e, vous recouvrez du m ouchoir
e t> vous enlevés ie ihdrëeaü de bougië en Îé saisissant, fia'r la mêettë à t r a ­
vers le tissu. Vous m ontrez le tu b e vide. L a bougie s’est absentée. E n recou­
v ran t le tu b e d u m ouchoir, sans annoncer que vous allez aussi l’escam oter,
Vous y replacez le p etit.m o rce au de bougie. L a disparition d u tu b e se proComihè celle de la bougie véritable, que je vous ai exposé, dans l’exPlicatlôn d u 2 é to u r. Le dossier de la chaise est m uni d ’ùhe oüv ertd ré
•onde, d ’une tra p p e ... A ce m om ent, vous tiendrez le tiib é à deux m ains,
° u P lutôt seulem ent de la m ain gauche, e t le m orceau de bougie en tre le
ïjouce et l’index de la m ain d ro ite et au-dessus de l ’ouv ertu re du tu b e. C’est
‘°nc seulem ent le m orceau d e bougie qui vous restera q u a n d vous ferez
ll>el<Jüés p as vërs le public. È n tira n t brusqüëm ertt le m ouchoir p a r le bas,*
y°us vous ap p rêtez à recevoir d ans la m ain le m orceau de bougie qui dem eudans le creux de celle-ci ta n d is que; te n a n t le m ouchoir e n tre le nüuce
e l’index, vous le p résentez des. deiix côtés a u x assistants.
A nos lecteurs qui d ésireraient présenter l’une de ces expériences ae choisir
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DE
LA
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F R A N Ç A IS E
celle qui est le plus à leur portée. Q uand à l’effet de chacune d ’elles, je me
suis ren d u com pte personnellem ent q u ’il é ta it à peu près égal. II est bon
aussi, parfois, dans (les séances différentes, d ’exécuter, d ev a n t le même public,
quelques to u rs de ce genre, c ’est-à-dire qui se ressem blent to u t en offrant
o n ou plusieurs poin ts un p eu dissem blables. Les spectateurs so n t déroutés,
intrigués. Us n e p eu v en t pas plus supposer un tru c q u ’un a u tre lorsqu’ils
o n t assisté à tro is escam otages com m e ceux que je viens d e vous détailler.
BOUGIES, PIÈCES D’OR ET FOULARDS
Voici m a in te n a n t des expérices basées sur les escam otages de bougies
q ue je viens d e vous exposer. On y tro u v e ra donc les mêm es procédés On
en v erra aussi d e nouveaux.
LA BOUGIE CHANGÉE EN PIÈCES D’OR
El/et. — S ur u n guéridon à dessus m ince se tro u v e un bougeoir de a u a tre
centim ètres seulem ent de h a u te u r avec bougie d ’une quinzaine de centim è­
tre s, n o n allum ée... m ais l ’illusionniste l’allum e. Oh ! n ’ayez pas de doutes I
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Le geste d ’allum er cette bougie n e dissim ule aucun subterfuge. L e m agicien
m ontre de to u tes façons u n foulard q u ’il p e u t m êm e donner à exam iner. Il
éteint la bougie e t la recouvre d u foulard. R e tira n t celui-ci, la bougie a dis­
paru. A la place se tro u v e une pile de pièces d ’or. *— en l’espèce jetons dorés.
Le prestid ig itateu r renverse la pile. Avec ces pièces, il p eu t exécuter une expé­
rience. Ce so n t d ’excellentes pièces de th é â tre . .
DOUBLE ESCAMOTAGE
D’UNE PILE DE PIÈCES D’OR
Effet. — D ’excellentes p ièces... Mais elles sont d ’hum eur vagabonde :
elles s’éclipsent. Vous allez en juger. L ’illusionniste s’em pare des pièces a p ­
parues à la place de la bougie et en form e de nouveau une pile q u ’il roule
soigneusem ent d an s une feuille de papier rouge, bleu ou v ert, la couleur
im porte peu. 11 to rd chaque ex trém ité du pap ier après avoir à plusieurs
reprises, frappé sur le guéridon e t su r le dossier de chaise pour m o n trer
nue les pièces d ’or se tro u v en t to u jo u rs dans le papier. Soudain, il to rd e t
déchire celui-ci en p e tits m orceaux. C’est vous dire que les pièces sont p a r­
ties. Où sont-elles ? L ’o p érateu r prend une bougie, la m et dans son chandelier,
“ allum e p o u r m o n trer q u ’elle est ordinaire, e t l ’étein t car il se propose de la
recouvrir d u foulard qui lui a servi to u t à l’heure pour faire ap p a ra ître des
Pièces d ’or. Mais il a beau le chercher, il lui est im possible de le découvrir.
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G À fté
F & À N Ç A ïS È
<ÿi'èri a-t-il dotic fa it ? .Tant pis ! II p ren d ra a u tre chose. Ï1 y a un grand eteignoir sy r Ië guéridfrri. Cëlâ ferai bien son affaire ! Il s’en em pare, le m o n tre de
to u tes façons à l’^irrtâblé soëieté' e t ën fefcouvre botigiè et bdugëoir. Rëtiraiit:
l’éteignoir, la bougie a disparu. C’est bien à cela que s’a tte n d a it l’illusion­
n iste e t aussi sans d oute, le public. É videm m ent, une pile de pièces d ’or se
tro u v e à la place de la bougie. L ’b p ératéu r p ren d qtielques-Unes.de cçs pièces,
afin de s’assurer si elles ne sont pas fausses. P uis, m o n tra n t un tu b e de carton
ab-so-lu-m ent vide, il en recouvre entièrem ent la pile. Après quoi, il enlève
le tube. Mais les pièces ne to m b en t pas com m e 0 1 1 p o u rrait le croire. Le presti­
d ig itateu r reto u rn e le tu b e. Les pièces d ’or en o n t d isparu. A la place se
tro u v e le foulard.
PASSE-PASSE DE L’OR ET DE LA BOUGIE
E ffei. — L ’illusiohiliste reitiët à un sp e ctateu r une quinzaine de jetons
dorés q u ’il appellera pièces d ’br. Il lui rem et aussi une fëülilé de p ap ier en
îfe p ria n t d ’enVeloppër dedans les pièces réüniës en une pile. N otez q u ’il n ’y
â atlcun com pérage. D ans un bougeoir së tro u v e un m orceau de bougie dont
la h a u teu r se tro u v e précisém ent ctrë égale à celle dé la pile de pièces d ’or.
Le m agicien allum e Cë m orcëàu de bougie; puis l’étein t, le roule d an s une feuille
de p ap ier e t le m et dàns le bougeoir. Il présente au sp e ctateu r q ui d é tie n t
les pièces d ’or u n chapeau h a u t de form e sans p rép aratio n . Il le prie de s’as­
su rer que le couvre-chef rt’ëst pas tru q u é e t d ’y déposer le p e tit p aq u et
(fti’il a fa it des pièces dorées. Afin de p rouver à to u t le m onde que le chapeau
65* R U E D U FA U BO U R G S A ÏN T -D E N ÏS , PA RIS
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est sans double fond, l’ex p érim en tateu r le m esure intérieurem ent e t ex té ­
rieurem ent avec la b ag u ette-m ag iq u e. L ’iliusionniste enflam m e le papier
enveloppant la bougie. Des pièces d ’or ap p araissen t à la placé de la bougie.
Lorsque lë p ap ier est entlêferrient brûlé, on les volt em pilées. L e m agicien
les éfalé, püls, du cîiapfeaü, il retire le p e tit p aq u et cjue le sp e ctateu r ÿ a dépo­
sé. Il le développe : le m orceau de bougie s’y trouve. Le éhâpeàu est m o n tré
vide.
Explication de la Bougie changée en pièces d’or
l*s guéridon est tru q u é . Son pied est creux, m ais dedans vous avez placé
une tige minfce e t solide d o n t la p artie supérieure est enfoncée dans un
bouchon. Le dessus de ce bouchon sc trouve a u niveau du dessus d u bougébir,
c'est-à-dire de l’o u v ertu re de celui-ci. Il est d ’un d iam ètre inférieur à cette
ouverture. Sur ce bouchon est dressée une pile de jetons dorés, de nlôme
diam ètre que le d it bouchon. A la parti,e supérieure du bougeoir e t à 1 in­
térieur, ori a collé une l>ague de papier d ’un dem i-centim ètre. L a pile dorée
est recouverte d ’un tu b e en pap ier blanc, fort, dans le bas duquel on a
égalem ent collé une bague de papier, — mais à l’extérieur. Ceci, p erm et
à ce tu b e de ne pas to m b er d an s le p ie d e re u x du guéridon, ta n t q u e lés deux
anneaux de pap ier so n t en co ntact. É videm m ent, le dessous d u bougeoir
est égalem ent creux. Sur la pièce dorée du dessus de la pile, on a fixé, avec
un peu d e cire, de suif o u .d e colle, un p e tit njorceau d ’allum ette-bougie.
De loin, les sp ectatèü rs s’im aginent donc q u ’il y a u n p jrè rità b lë boilgiè
dans le bougeoir. E n reco u v ran t du foulard, l'opératem poussé dans le
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bougeoir le tu b e de papier. Dès que l ’an n eau de p ap ier collé a u nas de
celui-ci se tro u v e au-dessous de celui collé dans le bougeoir, le tu b e glisse e t
tom be d an s le pied d u guéridon. Ce tu b e est d ’un d iam ètre supérieur à celui
des pièces, cela v a sans dire. (D eux centim ètres environ.)
L ’o p érateu r a tte n d ra que le m inuscule m orceau d ’allum ette-bougie soit
presque en tièrem en t brûlé p o u r l’éteindre ! D u reste, en recouvrant du fou­
lard , il sau ra enlever ce qui re ste ra it de c e tte fausse mèche.
Explication du double escamotage d’une pile
de pièces d’or
L a pile d e jetons dorés est roulée dans une feuille de p ap ier ré sista n t e t
a v a n t de to rd re les extrém ités du papier, l’illusionniste tie n t la pile à chaque
ex trém ité, les doigts é ta n t appliqués bien à p la t su r chacune des pièces
des ex trém ités. C’est ainsi q u ’il frappe to u t d ’abord sur le bord du guéridon
et contre le dossier de la chaise. P o u r plier une ex trém ité d u p ap ier, il pose
la pile sur l’épaisseur du dossier, — en réalité sur l ’o uverture ronde pratiq u ée
dans ce tte épaisseur. Les pièces to m b en t dans un tu b e tapissé intérieurem ent
d ’étoffe et d o n t le fond sera garni d ’un tam pon de ouate. L ’illusionniste
reto u rn e le tu b e en faisan t sem blant de le te n ir p a r l’ex trém ité ouverte afin de
faire croire q u ’il est to ujours rem pli de pièces d ’or. Il l’ap p u ie encore sur
l’épaisseur d u dossier de la chaise et to rd l ’a u tre extrém ité, en a tte n d a n t q u ’il
to rd e com plètem ent l’enveloppe e t la déchire en m enus m orceaux... Bon
voyage ! Où so n t passées les pièces d ’or — pour le public %E ncore dans une
bougie, com m e je viens de vous l’ap prendre dans la relation de l’effet de cette
am u san te com binaison. C ette bougie est fausse. D ans un tu b e en p ap ier fo rt,
e n d u it in térieu rem en t de colle, vous av ez'en filé des an n eau x dorés. D e loin
on s’im agine q u ’il s’a g it d ’une seule pile de pièces ou jetons. On p eu t encore
enrouler u n fil de cuivre a u to u r du tu b e. D ans celui-ci sera entassé un foulard
sem blable à celui que vous ne pouvez retro u v er, m algré la bonne volonté qui
vous caractérise. S u r ce tte fausse pile, vous placez quelques pièces v é rita ­
bles, p o u r faire croire, to u t à l’heure, que la pile entière est composée de v éri­
tab les p ièces... fausses. S ur la pièce du dessus est fixé, p a r un m oyen que je
vous ai déjà enseigné, un p e tit m orceau d ’allum ette-bougie. U n tu b e en
p ap ier blanc, reco u v ran t entièrem ent la pile offre de loin, l ’aspect d ’une bou­
gie ordinaire. Comme dans la prem ière expérience : l a bougie changée en
pièces d ’or, le cylindre de p ap ier blanc im ita n t la bougie disp a raîtra dans les
rofondeurs du pied d u guéridon. Ce phénom ène se p ro d u ira au m om ent où
o p érateu r reco u v rira la bougie du grand éteignoir.
E n ce q u i concerne la disparition de la pile de pièces dorées dans le tu b e
en carto n , vous com prenez sans n ul effort, q u ’elle reste dans celui-ci. L ’in té ­
rieu r d e cette fausse pile sera no ir com m e celui du tu b e. Vous en sortirez
d élicatem en t le foulard.
P
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Explication du Passe-passe de l’or et de la bougie
Le grand subterfuge de ce tte illusion réside en une boite d ’allum ettes. Vous
en avez enlevé com plètem ent le fond e t l’avez replacé en le recu lan t d ’un
d em i-centim ètre à peine. Sur ce fond, vous avez collé des allum ettes ordinai­
res e t vous en avez m is une, égalem ent ordinaire, m ais vous ne la collerez pas,
car elle vous serv ira à allum er la bougie. D ans la boîte se tro u v e u n m orceau
d e bougie soigneusem ent enveloppé.
Donc, d ’un côté, allu m ettes — une épaisseur seulem ent — de l’a u tre ,
oougic sem blable à celle q ui se trouve dans le chandelier. Il va sans dire
q u ’il s’a g it d ’une b o îte d ’allu m ettes à tiroir. E n l’o u v ran t, le m orceau de
bougie enveloppé vous v ien t dans la m ain. Vous prenez une allu m ette que
vous fro ttez sur la b o îte e t vous allum ez le m orceau de bougie qui est dans
65,
RUE
DU
FA UBOURG
S A IN T -D E N IS ,
P A R IS
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le chandelier. Vous l’éleignez, le roulez dans une feuille de papier e t le re­
met iez d an s le bougeoir. Vous prenez ensuite, avec la m ain droite, dans
laquelle se tro u v e em paliné le m orceau de bougie, v otre b ag u ette magique
e t un chapeau h a u t d e forme. E n le m esurant intérieurem ent avec la ba­
guette, vous y abandonnez le m orceau de bougie et vous prenez la pile
d e pièces d ’or enveloppées que le spectateur y a déposé. E n déposant la
b ag u ette d errière un o b jet de la m ise en scène, vous vous débarrassez du
p e tit p a q u e t de pièces d ’or.
Dans le bougeoir se tro u v e, ai-je d it, un m orceau de bougie ? Du m oins,
on est disposé à le croire. E n réalité, il s’a g it d ’une p e tite pile de pièces d ’or
roulées dans un pap ier blanc. Ce papier est ra b a ttu sur la pile e t collé sur la
paroi verticale de cette pseudo-bougie. On p e u t donc voir le dessus de cette
bougie. Il est b lan c... il est n atu rel. Vous avez légèrem ent enfoncé, au centre,
un m orceau d ’allum ette-bougie.
Bien p résentés, ces prestiges ne m an q u en t pas d ’étonner l’assistance.
COURS COMPLET de DICTION
O uvrage en deux volum es
A l ’u s a g e d e s s o c i é t é s l i t t é r a i r e s e t a r t i s t i q u e s , d e s a m i c a l e s
p o s t - s c o l a i r e s , d e s p a t r o n a g e s d e s d e u x s e x e s , e t e n g é n é r a i da
ou t e s p e r s o n n e s d é s i r e u s e s d e s e p e r f e c t i o n n e r d a n s l’a r t d© d i r e , d e
ré c ite r ou d e jo u e r en p u b lic .
Chaque volum e : 1 2 fr.
par Ch. MARION
|»*o/esseur, directeur des Cours complémentaires à P aris,
L u a ré a t du Concours de VEducation p a r les fêtes,
de la Société d'E nseignem ent moderne, e/c...
Officier de VInstruction publique.
Cet o uvrage, f r u î t d e t r e n t e a n n é e s d ’e x p é r i e n c e e t d ’a p p l i c a t i o n s
p r a t i q u e s d an s une des branches les plus estim ées de l’éducation popu­
laire s’adresse à to u s ceux et à to u tes celles qui o nt le désir de p a ra ître
en public e t de s’y faire ap p lau d ir ta n t p a r leur science de la parole pro­
prem ent d ite que p a r l’in té rê t, la sensibilité, l’ém otion q u ’ils p euvent
procurer à leur au d ito ire.
Depuis plusieurs années, il n ’est p as de réunion, quelle q u ’elle soit, où
*a Diction française n e tien n e une place estim ée et parfois p rép o n d éran te
program m e.
E t c ’est ju stice : la paro le n ’est-elle pas le m eilleur m oyen de faire p a r­
tager à a u tru i les idées e t les se n tim en ts q u ’o n t exprim és les au teu rs de
tan t de m orceaux gais ou triste s, p laisants ou sévères, e t qui resten t sou­
vent incom pris de la m asse fa u te d ’une in te rp ré ta tio n sinon im peccable,
moins convenable ?
Or, la p lu p a rt d u tem p s, les in terp rètes bénévoles en so n t réd u its à leur
Propre insp iratio n , c ’est-à-dire q u ’ils risq u en t, fau te de directions sûres,
conseils avisés, de règles n e tte m e n t et sim plem ent présentées, de tom ber
jjans des erreurs fâcheuses qui n u ise n t a u ta n t à leur éducation artistiq u e
4 U au succès q u ’ils escom ptaient
par avance.
12
S O C IÉ T É
DE
LA G A Î T É F R A N Ç A IS E
L ’a u te u r de l’ouvrage que nous présentons a u jo u rd ’hui à n o tre clien­
tèle, rom pu de bonne heure et presque p ar vocation au x études littéraires
e t à l ’in te rp ré ta tio n des te x te s français a patiem m en t recueilli, au cours
de sa longue carrière, des observations q u ’il a condensées avec ordre et
m éthode de façon à faire p rofiter de son expérience tous ceux qui o n t la
légitim e am b itio n d ’ab o rd er avec fru it l’étude de la D iction française.
Nous som m es persuadés que ses efforts n ’a u ro n t p as été vains, et que son
œ u v re recevra le m eilleur accueil.
E c rit spécialem ent pour les adultes, le Cours de D iction sera b ien tô t
dans to u tes les bibliothèques et passera dans to u te s les m ains : Mesdames
les D irectrices et Messieurs les D irecteurs de sociétés, de patronages, d 'œ u ­
vres po st ou périscolaires, M esdames les In stitu trices e t Messieurs les Ins­
titu te u rs, les jeunes gens e t les jeunes filles m em bres de ces nom breux grou­
pem ents où la Diction est en honneur tro u v e ro n t dans cet ouvrage : les
uns un guide sû r e clair, les autres un enseignem ent sim ple e t a ttr a y a n t.
In u tile d ’a jo u te r que les nom breux exem ples1 qui illu stre n t le te x te
ont été choisis avec l’éclectism e le plus délicat, e t que le plan du Cours,
conçu p a r un m aître en l’a r t d ’enseigner répond de façon absolue e t com ­
plète au désir ta n t de fois exprim é de ceux qui v eulent s’élever dans un a r t
aussi agréable.
L 'ouvrage sera com plet en deux parties. La prem ière, consacrée spécialement à la « Correction » m ène l’élève sans fatigue, p a r des m oyens origi­
naux, à l’assurance de la prononciation, e t à la « dissection » p réalable du
lex te au p o in t d e vue m écanique. E lle se com plète fo rt heureusem ent
p ar des notions su r la langue e t la litté ra tu re françaises dans leurs rap p o rts
avec la Diction.
La seconde p a rtie tra ite des qualités indispensables au diseur, q u alité
d ’ t E xpression * qui lui p e rm etten t de com m unier en quelque sorte avec
son au d ito ire en lui faisant p artag er les ém otions e t les sentim ents de l’a u ­
teu r. L à encore des exem ples nom breux v iennent à l’appui des préceptes
et so n t choisis de façon .im peccable.
Le to u t co n stitu e, pour l ’am ateu r, un véritable uade mecum que l’a u te u r
ne s’est décidé à pu b lier q u ’après l’avoir, p e n d a n t de nom breuses années,
ex périm enté sans relâche et en avoir soigneusem ent contrôlé les résu ltats.
P r i x : c h a q u e ....................................
1 2 fr.
6226. E tam pes, Imprimerie “ L a Semeuse * \ — 1930.
LUC MÉGRET
N°
7
LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION X
ILLUSTRÉS
de
la
S o c ié té
de
de
la
P A R IS
Brochure N° * 7
G a îté
F r a n ç a is e
( X e)
comprenant :
1. Naissance des papillons (2 effets).
2. Les papillons à la chandelle.
3. L’Œ uf aux papillons.
4. La bougie aux papillons.
5. Le parapluie-aéroplane.
PRÉFACE
Nous avons cherché à réu n ir, en ce m odeste ouvrage, des expériences se
rap p ro ch an t le plus possible, q u a n t à l'effet, de ceux décrits dans les contes
de fées. C’est donc p o u r m ieux dire l'effet magique que nous avons su rto u t
recherché. Mais, — oh ! il y a un m ais, qui n ’a, du reste,rien qui puisse inquié­
ter le lecteur, — nous av o n s voulu que to u tes ces expériences soient à la
portée de to u t le m onde. Ceci ne g âte rien. Vous en convenez, n ’est-ce p as ?
Je suis h eu reu x de le co n stater. N ous av o n s rem placé certaines m anipula­
tions difficiles p a r des subterfuges trè s sim ples qui ne d em andent que peu
d ’hab ileté. N ous avons, dans presque to u t l’ouvrage supprim é la dex térité,
po u r la rem placer p a r quelque tru q u a g e facile. N ous avons égalem ent sup­
prim é l’ap p areil, parfois com pliqué, p a r un a u tre appareil, simple, facile à
confectionner ou à se pro cu rer. N ous avons aussi voulu que vous puissiez
réellem ent ém erveiller vos spectateurs. P o u r ob ten ir le m axim um d ’eiïet avec
le m inim um d e m oyens, une scène est souvent nécessaire. C’est donc sur une
scène, m ais non truquée que to u te s les expériences que nous offrons, gagnent
à être présentées. L a d istance, — quand e lle ji’est p as exagérée ! — accro ît la
b eauté de certaines expériences de p restidigitation. N os lecteurs-opérateurs
ne ta rd e ro n t pas à s’en rendre com pte. Certes, to u t le m onde n ’a p a s une
scène à sa disposition. Mais il est facile avec rideaux, p arav en ts e t tap is
d ’en im proviser une.
Donc, voici la m agie à la p o rtée de to u s les esprits e t de to u tes les m ains.
Des en fan ts, m êm e, p o u rro n t réaliser quelques-unes des p etites m erveilles
décrites en cet ouvrage que nous pourrions p a re r de différents titre s , vraim ent
en ra p p o rt avec les to u rs variés q u i le com posent : L ’Illusionniste amateur,
Les belles expériences de M agie blanche, L*Art de dissim uler, M ystères et
Secrets.
Ju sq u 'ici, disons-le franchem ent, ce ne sont guère que de p e tits to u rs qui
ont été dévoilés au grand public. Ces tours finissent p ar être très connus,
car on tro u v e les mêmes dans la p lu p a rt des recueils de p restidigitation qui
s'ad ressen t a u x am ateu rs. Ici, rien de tel. T ous les tours sont nouveaux ou
présentés d e telle façon que leur effet est nouveau. La m ajeure p a rtie de ces
to u rs reposent d ’ailleurs sur des précédés personnels. N ous avons aussi voulu
que l’orig in alité ne soit p as absente. Au m ystère, nous avons jo in t la rian te
fantaisie, l’hum our, n ’a y a n t q u ’une p réten iio n : am user. D ans cet ensem ble,
on tro u v era aisém ent la m atière d ’Une ou plusieurs séances, très variées,
com plètes, qui feront passer l’am a te u r p o u r un véritable a rtiste prestid ig ita­
teu r, p o u r u n illusionniste habile, p o u r un sorcier, p o u r un magicien.JEt les
spectacles m y stérieu x auxquels d o n n en t lieu les n om breux t ucs qui défilent
dans n o tre recueil seront d ’a b o rd am u san ts, ensuite am u san ts, e t enfin am u ­
sants.
Nous avons expliqué des to u rs de cartes. Mais com me il en existe des q u an ­
tités e t que beaucoup so n t trè s connus, nous l’avons puisé nulle p a r t que dans
n o tre cerveau. N ous vous révélons égalem ent des trucs de div in atio n , de
pseudo-transm ission de pensée, car ce genre de récréation o b tien t toujours
d u succès, su rto u t si le su je t « hy p n o tiq u e » ou « m agnétique » a p p a rtie n t au
sexe aim able et s’il est, lui-m êm e, d ’aspect aim able e t séduisant.
S’in sp iran t de la m agie dans ce q u ’elle offre de particulièrem ent enchanteur
— à condition que ceci ne sorte p as du dom aine des choses possibles — nous
m ettons l’am ateu r en m esure d ’exécuter une longue perform ance de prestiges.
Nous lui dem andons b ien , p o u r certains to u rs, de l’ingéniosité e t quelque
Habileté dans l ’a r t de construire, de confectionner, m ais ingéniosité e t habi-
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
3
leté sont to u jo u rs lim ités, en n o tre ouvrage. C ette lim ite ne dépasse jam ais
celle de M onsieur Tout-le-M onde ou, si nous craignons d ’exagérer un peu, de
M onsieur P resque-T ous ou de M onsieur N ’im porte-qui-ayant-du-goût.
P u isan t no* effets dans le dom aine sans issue de l’occultism e nous présen­
tons quelques m an ifestatio n s pseudo-spirites. L ’expérim entateur sem blera
alors com m ander les esprits, les puissances invisibles qui, selon les cabalistes,
h a b ite n t les q u a tre élém ents. N ous nous inspirons donc, égalem ent d u m a­
gnétism e,du fakirism e, plus que de la m agie blanche p roprem ent d ite e t nous
devons produire des phénom ènes qui, sans posséder le chato iem en t de l’a r t
exclusivem ent en ch an teu r de la m agie précitée, n ’en so n t pas m oins c a p ti­
vants. F ran ch issan t h ard im en t le seuil des sciences m audites, nous ne
craignons pas d ’évoquer Lucifuge, e t, ce, sans grandiloquence aucune m ais
avec la nuance sarcastique p ro p re a u P rince des Ténèbres lui-m êm e.
Nous écartons toutefois la chim ie, considérant les expériences d o n t elle
est la b ase, com m e d ’une réussite moins certaine, d ’un effet m oins m agique,
et parce que la p lu p art de ces expériences dem andent des ingrédients p a r­
fois co û teu x e t q u ’il n ’est p as toujours aisé de se procurer.
R e m o n tan t à l’an tiq u e Magie N atu relle — p ratiq u es des m ages d o n t parle
l’E critu re S ainte e t arcanes, sym boliques de l ’É g y p te — le co n ju rateu r
opère enfin avec ces d eu x élém ents que nous pourrions d ire co ntraires :
l’eau e t le leu. N ous expliquons donc des naissances, des évaporai ions, des
filtrations, des voyages d ’eau, ainsi que l’a r t de « jouer avec le feu » sans
crain te de p ro voquer des incendies, car to u t, en ce recueil, est sans danger.
Nous m etto n s donc ainsi le lecteur en m esure de se servir d ’objets usuels : v e r­
res, bols, assiettes, e tc ... p o u r la réalisation de divers p e tits m iracles. E nfin,
dévoiler u n tru c est po u r nous p rétex te à vous instruire sur plusieurs expé­
riences rep o san t sur led it tru c et p ré se n ta n t parfois des effets dissem blables.
Nous vous conseillons d ’av o ir u n aide qui, dans la coulisse, disposera à
votre p o rtée e t au fur e t à m esure des besoins, les élém ents de chaque expé­
rience. S’il s’a g it d ’objets peu volum ineux, ils dev ro n t être m is sur u n p lateau
ou un guéridon qui n e sera u n iquem ent chargé q u e des accessoires propres à
chaque illusion. Le to u r fait, l’aide enlève les accessoires afin de ne p as en­
com brer la scène e t la p a rtie des coulisses où doivent se tro u v e r d éjà les élé­
m ents d e l’expérience que vous allez m a in te n a n t exécuter. P arfois, c ’est en
scène m êm e que l’aide, qui dev ra être a u ta n t que possible une personne jeune,
ap p o rtera les accessoires. ***
Commencez to u jo u rs p a r u n to u r trè s énigm atique, — m ais jam ais p a r
un g ran d to u r, jam ais p a r une illusion à im p o rtan te m ise en scène. P a r
contre, term in ez p a r u n g ran d tru c.
Sur ce, chers lecteurs, bon courage e t v if succès. Voici des trucs e t encore
des tru cs, des ruses, des subterfuges, des trom pe-l’œ il, des quipropos, des
détours, des m éan d res... L orsque vous serez arriv é à la dernière page, vous
vous trouverez av o ir p arco u ru un lab y rin th e e t je suis certain que vous ne
vous y p erd rez pas. Lisez, voyez, choisissez, opérez...
Nous av o n s essayé de d o n n er un aspect aim able a u « fiel réalité » comme
dit X av ier P riv as. C ette « réalité » décevante est to u t l ’a r t de créer de l’il­
lusion. Mais si le lecteur en v o it continuellem ent la présence, le sp ectateu r,
lui, ne v erra que le « m iel illusion » com m e d it encore X avier P riv as. ■
Voici des tru cs e t des tru cs, de la m agie, du prestige, du m ensonge doré,
de la tro m p erie m iro itan te, de la poudre au x yeux. Nous ne doutons p as
ciu’après av o ir étudié les to u rs de cet ouvrage au cours duquel le frac n o ir
et le costum e o rien tal se succèdent en d ’explicatifs dessins, vous ne puissiez
« faire rêv er les y eu x o u v erts » to u t com me les illusionnistes e t prestidigi­
tateu rs de nos foires e t de nos m usic-halls. Toutefois, chercher à les a tte in d re
serait p réten tieu x . Ils connaissent des secrets que nous ne révélerons pas
ici, ils o n t une m aîtrise acquise p a r un laborieux tra v a il et, souvent, ce qui
*jc p eu t s'o b ten ir : le don qui, à lui seul, fait des m iracles, des m erveilles
dans to u s les dom aines de l’A rt.
• ..L ’illusionniste est l’Oiseau de P arad is, ou, si vous préférez, — B u lb u l
Ql S ya k ! — le m agicien ailé du pays de Kaff, l’oiseau lointain des M ille et
“ne N uits.
L uc MÉGRET.
'jj ___________________S O C I É T É D E LA G A Î T É F R A N Ç A I S E
NAISSANCE DES PAPILLONS
Il s’a g it, po u r com m encer, de deux p e tits to u rs sans p réten tio n q ui o n t,
com m e effet e t com m e tru c , u n e grande ressem blance. D ire q u ’ils o nt une
g rande ressem blance ne signifie p as, toutefois, q u ’ils sont sosies, p u isq u ’il y
a une très légère différence .de p a rt e t d ’a u tre , en ce qui concerne l’eff^'
p ro d u it su r le public p a r deux subterfuges à peu près analogues.
1 « ' E llet. — B ras nus, m ains vides, vous prenez, dans une boite, une fort
jolie chenille, — artificielle. U ne chenille de ce genre sera facile à tro u v er
chez des m archands de farces e t attra p e s. Vous pourrez égalem ent en con­
fectionner une en découpant e t co u san t com m e il convient une ban d e de
velours. S ur celle-ci, vous fixerez des fils dorés e t des paillettes. Vous enfer­
mez cet insecte dans la m ain gauche e t, à l ’aide d ’u n éventail, vous éventez
v o tre m a in ... I ,’o u v ran t légèrem ent, de celle-ci s’envolent un, deux, trois,
q u a tre ... d ix, quinze p e tits papillons blancs, roses, bleus, jaunes, verts,
non m oins jolis que la chenille qui a évidem m ent disparu, pu isq u ’elle a été
changée en ces gracieuses bestioles qui ne so n t guère composées que d ’ailes.
Au v en t ry th m é de l’éventail, les papillons prennent leur essor, m ais, hélas î
p o u r reto m b er, car ils so n t artificiels, com me la chenille qui les a p ro d u it...
65,
RUE
DU
FA U BO U R3
SAINT-PBNfl», PARIS_____________ $
2° E ffet. — Ici, nul besoin d ’une chenille. Vous m ontrez v o tre m ain gauche
yide et sa n s... double-fond, vous la ferm ez au ssitô t e t l’éventez légèrem ent
comme to u t à l’heure. A ussitôt, vous abandonnez l’éventail pour réunir
vos m ains. Les e n tr’o u v ra n t, vous souillez énergiquem ent dedans e t une
foule de m inuscules papillons s’envolent. D e to u te s couleurs, fins, découpés,
cet essor est d u plus gracieux effet.
Explication. — Confectionnez, à l’aide de papiers fins a u x to n s vifs, une
quinzaine de p e tits papillons. R éunissez-les e t insérez cette épaisseur dans
une agrafe afin q u ’ils ne p u issent se séparer. Tous ces papillons seront de
même grandeur e t disposés l’un sur l’a u tre , bien régulièrem ent. Placez ce
groupe de papillons à l’ex trém ité des branches d ’un éventail — de ceux d its
Vents-du-Nord — et, d ’ailleurs, en tre ces deux branches. Ils risqueront m oins,
ainsi, de se séparer. D e loin, ils so n t invisibles, car l’éventail, est placé de
telle façon que sa p a rtie tru q u ée soit du côté de la scène. D e plus, la largeur
des branches p lates de l’év en tail d o it dissim uler les papillons pliés en deux.
E n o u v ran t l’éventail, la su b stitu tio n s’o père... Vous faites passer la
ehenille dans la m ain d ro ite e t les papillons dans la m ain gauche. F roissant
ceux-ci, il est facile d e les d éb arrasser de l’agrafe q ui les pince sans violence.
A l’aid e de l’ongle, on la repousse aisém ent. L e reste se passe de com m en­
taires. Il a p p a rtie n t au dom aine de l’effet. Celui des subterfuges est clos.
U n p e tit ap p ren tissag e ne n u ira en rien à la réussite de l’expérience.
s E xam inons m a in te n a n t com m ent se p ro d u it l’a u tre naissance. ^” est de
l’histoire n atu relle, m ais d ’aspect surnaturel.
Là encore, les papillons, a u nom bre de quinze ou v in g t, seront dissim ulés
entre les d eu x branches d ’u n éventail « ty p e V ent-du-N ord ». U ne agrafe
sera la pince q u i les unira. M ontrez bien vos m ains vides. E n p re n a n t l’éven­
tail avec la m ain droite, laissez glisser dans celle-ci le p e tit p aq u e t de papil­
lons. O uvrez l’éventail. M ontrez v o tre m ain gauche des d eu x côtés e t éventez-
S O C IÉ T É D E L A
G A ÎT É
FRA N Ç A ISE
la u n co u rt in sta n t, après a v o ir fa it m ine, si vous voulez, de saisir quelque
chose d an s l’espace : germ es, atom es, effluves... L âch an t l’éventail, réunis­
sez im m éd iatem ent vos m ains. E n m êm e tem ps enlevez l’agrafe. É cartez
vos m ains, disposées en creux, horizontalem ent, l’ex trém ité des doigts dressée
vers le public. Soufflez ! F fî r r t t t !... E t le to u r est joué.
Voici encore une m anière de produire des papillons :
LES PAPILLONS A LA CHANDELLE
L a lum ière a le pouvoir d ’a ttire r les insectes ailés : m oucherons, teignes,
papillo n s... A l'aid e d ’une bougie allum ée, vous pouvez donc a ttire r des
papillons. D u m oins, vous le prétendez, vous le déclarez sérieusem ent au
public et d éjà, certainem ent, a v a n t que vous lui prouviez la véracité de vos
dires, il est étonné.
Sur la ta b le se tro u v e une bougie allum ée. B ras n us, bien entendu, et
évidem m ent, m ains to ujours vides, vous prenez u n e p e tite boîte, qui p eu t
être une b o îte d ’allum ettes, e t dans laquelle vous avez enferm é une chenille.
V éritable ? N on. E n papier fin. C’est trè s facile à faire. Vous enfilez u n e m ul­
titu d e de co n fetti, e t voilà la chenille faite. Vous pouvez découper ces « con-
65, RUE
DU
FA U BO U RG
S A IN T -D E N IS , P A R IS
»
ie tti » d an s du p ap ier de soie noir. P o in t n ’est besoin que ces m inuscules p a ­
piers soient rigoureusem ent ronds. Sur cette « chenille » vous collerez de
p etites rognures de p ap ier de couleurs vives.
D e la b oîte, vous sortez délicatem ent ce tte inoffensive chenille et la pré­
sentez, en tre le pouce e t l’index, à la flam me de la bougie. Il suffit donc de
b rû ler c e tte chenille po u r a ttire r de to u tes p a rts des papillons ? P e u t-ê tre ...
A peine la chenille b rûlée, vous soufflez sur la bougie pour l’éteindre e t,
au ssitô t, d e v o tre m ain q u i to u t à l’heure te n a it la chenille, une m u ltitu d e
de m enus papillons s’envolent.
Explication. — On disposera, pour exécuter ce to u r com m e il convient,
d ’une p e tite b o îte d ’allu m ettes à tiroir. D ans le tiro ir, contre la boîte pro ­
p rem en t dite, vous aurez entassé nom bre de papillons en papier trè s fin.
Cette p a rtie tru q u ée se tro u v era côté décor. D ans là boîte se trouve purem en t
e t sim plem ent la chenille q ui, to u t à l’heure, deviendra la proie d ’une flamme.
T en an t la boîte dans v o tre m ain dro ite, vous en sortez la chenille. E n
pou ssan t la boîte dans son tiro ir pojir la ferm er, les papillons, chassés, vien­
n e n t se b lo ttir dans le creux de v o tre m ain. Vous saisissez alors la chenille
en tre le pouce e t l ’index de la m ain droite et vous l ’oflrez im pitoyablem ent
à l’élém ent d estru cteu r. L a chenille s’enflam m e im m édiatem ent ; aussi­
tô t, e n tr’o u v ran t légèrem ent la m ain, vous soufflez violem m ent dans celle-ci.
L a bougie s’étein t e t les papillons s’envolent. T o u t d o it se passer à peu près
en m êm e tem ps : incendie sans vestiges de la chenille de papier de soie,
disparition, non m iraculeuse, de la flamme, e t apparition, m iraculeuse, des
papillons. Ou n e d o it pas savoir s’ils so rten t de v o tre m ain. Si l’on procède
bien, si, su rto u t, on opère avec rap id ité , on a l’im pression que la chenille
a été tran sfo rm ée en papillons, à m oins que ce n e soit la flamme de la bougie.
Le public qui cro it que vous soufflez sur la bougie p o u r l'éteindre, n ’est pas
peu surpris de v oir ces papillons s’envoler.
T o u t à l’heure, p o u r finir la série b N aissance de papillons», nous opé;erons encore à l’aid e d ’une bougie. A v an t, je v eu x vous enseigner un a u tre
to u r qui, je le crois, présen te aussi un certain in térêt. J e v eu x p arler de
L’ŒUF AUX PAPILLONS
Effet. — Vous m o n trez un œ uf d ’apparence ordinaire que vous déposez
dans u n cylindre en carto n m ince m ontré de to u tes façons e t qui, vous pou­
vez m ’en croire, n ’a subi aucune p réparation, m êm e invisible. Ce cylindre
sera ob ten u sans grands efforts au m oyen d ’une boîte comm e celles que l’on
vend dans le com m erce, e t que vous aurez privé de son couvercle e t de son
fond. P ré sen tan t vos m ains des deux côtés, vous en plongez une dans le
cylindre et en retirez deux jolis papillons que vous m ettez dans une boîte.
Vous em p aran t d ’un éventail, vous l’agitez au-dessus du cylindre e de
celui-ci s’envolent de p e tits papillons fins. Vous m ontrez le cylindre vide.
Explication. — A l’aid e d ’un œ uf, qui n ’est pas de papillon, obtenir, non
un poussin, m ais plusieurs papillons, offre quelque originalité. Cet œ uf,
de poule, au ra été cassé soigneusem ent au m ilieu. A utour de la p a rtie cassée,
vous aurez collé une b an d e de papier blanc qui la dissim ulera. D ans l’une
et l ’a u tre p artie, entassez de m inuscules papillons en papier de soie. Recou­
vrez-les d ’u n papillon plus grand, délicatem ent plié. Chacun de ces deux
papillons sera assez grand, déployé, pour dissim uler, derrière, l’une des co­
quilles de l’œuf. Les deux p arties de l’œ uf é ta n t jointes, vous le présentez
en le te n a n t en tre le pouce e t l’index, de façon q u ’elles ne puissent se séparer.
Vous déposez l’œ uf dans le cylindre. A ussitôt, les deux p arti s qui le com­
posent, se sép aren t e t, d éjà, les papillons nom breux e t très entassés, débor­
dent. P re n an t l’un des grands papillons, vous le dépliez et vous le sortez en
8
S O C IÉ T É
DE
LA
G A ÎT É
F R A N Ç A IS E
te n a n t derrière en tre le pouce e t l’index, la coquille dans la.quelle il se tro u ­
v ait. Vous déposez ce p a p i l l e e t la coquille — une coquille de papillon !
—■d an s une élégante boîte tapissée d ’étoiïe. Vous agissez de m êm e p o u r le
deuxièm e g ran d papillon e t la deuxièm e coquille. L e reste se dispense de
to u te explication.
LA BOUGIE AUX PAPILLONS
C ette récréation est destinée à s’a jo u te r à l'u n e de celles que je viens de
vous exposer. S im plette, elle ne p e u t être présentée séparém ent.
Vous prenez une bougie d ’apparence ordinaire, l’allum ez e t soufflez dessus.
E lle s’étein t -— e t il n ’y a là rien qui puisse surprendre — m ais, de cette
bougie s’env o len t d e p e tits papillons. Bien entendu, vous opérez m ains
vides e t vous ne faites usage d ’aucun o b jet tru q u é.
E xplication. — ...D ’au cu n objet t r qné, si ce r ’est celui qui fait... l ’objet
de ce to u r : la bougie elle-m êm e, p roductrice de papillons. Confectionnez
u n cylindre de p apier blanc, ré sista n t, de cinq centim ètres de longueur et
d ’un d iam ètre légèrem ent supérieur à celui d ’une bougie. A daptez-le à une
bougie ordinaire, en l’enfonçant de deux centim ètres environ. D ans la p artie
vide, entassez, sans tro p les presser to u tefo is, de p e tits papillons de papier
de soie. L orsque le cylindre en sera rem pli, fixez, sur le papillon d u dessus,
une allum ette-bougie coupée en deux. Il s’a g it, évidem m ent, de la p artie
65,
non pkosphorée
d allu m ette sera
g o u ttes de su if...
Vous allum ez
RUE
DU
FAUBOURG
S A .Ï N T - D 0 N I S »
P A R IS
de c e tte allu m ette. Vous avez com pris que ce tte m oitié
la m èche de la bougie. Com m ent la fixer? Avec quelques
ou de la colle.
la bougie e t, la te n a n t toujours dans v o tre m ain, voua
LE PARAPLUIE-AÉROPLANE
E ffet. — L ’illusionniste se présente arm é d ’un p arap lu ie fermé.
—
M esdam es, m essieurs, d it-il, ce parapluie est doué d ’un m erveilleux
pouvoir. Il s’élève, tel u n p arach u te, e t,'p o u r cela, p o in t n ’est besoin de
Vent, e t l’expérience p e u t se faire chez soi, sans q u ’il soit nécessaire d ’étab lir
Ul? co u ran t d ’air. Au co n traire, un co u ran t d ’a ir p o u rra it offrir quelque incon­
vénient. Le p arap lu ie p a rtira it, p a r la fenêtre, et il serait im possible de le
faire revenir. Ce p arap lu ie s’élève gracieusem ent e t verticalem ent. Son
Pouvoir est com parable à celui du fam eux ta p is v o lan t d o n t il est question
Qans je ne sais plus quel conte oriental. D e m êm e, il offre quelque analogie
10
SO C IÉTÉ D E LA GAÎTÉ FR A N Ç A ISE
avec le coffre volant d o n t nous p arle A ndersen, le co n teu r danois. C 'est dire
q u 'il n 'e s t besoin d ’aucun m o teu r, d 'au c u n e hélice, p o u r que m on p a ra ­
pluie s’élève. M algré cela, nous l’appellerons Parapluie-aéroplane.
L ’a v ia te u r — pard o n ! l’illusionniste — ouvre le p arap lu ie en question
e t fait bien rem arquer q u ’il ressem ble à la p lu p a rt des parapluies. P a s de
m o teu r, pas d ’hélice, rien d ’anorm al. Ce n ’est p as une m achine, une m éca­
nique. C’est u n parapluie.
Il le p ren d p a r le h a u t e t le tie n t verticalem ent, l’ex trém ité du m anche
ap p u y ée su r le sol. Soudain, il lâche le parapluie. A la vive surprise du public,
ce d ern ier dem eure en équilibre. L ’illusionniste prononce alors des m ots
m agiques... — Sic itur ad astra ! dit-il.
L e p arap lu ie s’élève, gracieusem ent e t v erticalem en t, com m e n o tre hom m e
l 'a annoncé. H plane ainsi, quelque tem ps, puis redescend e t se pose su r le
s0l, te l u n g rand oiseau. L ’illusionniste le p rend, le fa it tournoyer, e t le
ferm e.
Ce p arap lu ie p e u t être em prunté.
Explication. — S ur le sol,- recouvert d ’un ta p is de couleur som bre ou orne
de su jets n o m breux e t un p eu confus, d ’arabesques, de m éandres, reposent
p aralièlem ent, deux fils noirs, résistan ts, sont les extrém ités sont nouées à
un b âto n . B ien entendu, ces bâto n s sont dans la coulisse. Ils seront tenus
chacun p a r u n com père.
Au m om ent où l’illusionniste tie n t le parap lu ie verticalem ent, p a r le
h a u t, com m e on tie n t une canne, les com pères, q ui se tro u v en t à droite et
à gauche, s’em p aren t des bâto n s qu’ils tien n en t à deux m ains horizontalem ent
et les élèvent. Le parap lu ie ouvert repose donc sur deux fils tendus. Les com­
pères m o n tero n t sur une chaise ou un escabeau, si l’on v e u t que le parapluie
atteig n e une h a u teu r im pressionnante.
f C ette lév itation e s t très curieuse. E lle dem ande à être produite loin du
public fit le fond de la scène devra être de te in te som bre.
6 3 , Il T E DU 'FAU BO URG S A IN T -D E N IS , PA R IS
11
C O M M E L E V E R DE R ID E A U
Pour faire patienter le public dans un entr acte trop long
R IE N N E V A U T l’apparition du Magicien
qui donne le sourire à tout l’auditoire
S u r la dem ande de n o tre clientèle des patronages e t des sociétés am icales
d o n n an t des rep résen tatio n s, nous avons été am enés à créer des « B o îtes
d e t o u r s d e p h y s iq u e a m u s a n te » qui ont un véritable succès.
C’est p a r m illiers que nous expédions chaque année de ces boîtes récréa­
tives.
Tous nos clients tien n en t à s’én m u n ir afin de p a re r à u n accident de
scène, à u n r e ta rd d ’un a rtiste , ou à une difficulté d ’un arrangem ent de
décors qui fo n t si m auvais effet auprès d ’un public qui a tte n d ...
Combien n o m breux aussi so n t les jeunes gens qui so n t dans l’im possi­
bilité d e c h a n te r e t de jo u er la com édie e t qui so n t heureux de se produire
com m e « Physicien
N os to u rs de physique sont à la p o rtée de to u t le
m onde, lo rsq u ’on co n n aît le tru c.
1136/1 C o tfre t bois décoré com prenant un assortim ent de 15 articles
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1136/4 C o ffre t bois décoré com prenant un assortim ent de 32 articles
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12
SO C IÉTÉ D E LA GA ÎTÉ F R A N Ç A IS
P ou r P a sse r . A g r é a b le m e n t
les lo n g u es so iré es d ’h iv er
RIRE, FAIRE RIRE, S’AMUSER EN SOCIÉTÉ
se d o c u m e n ter e t s’in stru ire en to u te chose
La Société de la Gaîté Française
d e P a ris
65, Rue du Faubourg-Saint-Denis
(Grands Boulevards)
vous enverra sur Jemcndc accompagnée de 2
le NOUVEL ALBUM ILLUSTRÉ,
Francs
avec gravures comiques
F arces, P h y siq u e am u san te, Am usem ents de toute sorte. Tous les Je u x ,
Tous les T rucs, P ropos Gais, A rt de plaire, Pour apprendre seul to u tes les
danses. Vrais secrets des sciences Occultes, l'H ypnotism e à la portée de
to u s assurant le succès en toute chose, Secrets d ’atelier com prenant les trucs
et les tours de m ains de tous les m étiers. Le Bréviaire duD roit p ourdéfendre
ses in té rê ts e t gagner ses procès, L 'art de se créer une position e t d ’am élio­
rer celle que l ’on a , que ce soit dans une ad m in istratio n ou dans le com m erce.
Les secrets de Beauté et de ¡'Hygiène, T outes les chansons, Monologues et
Pièces d e th é â tre anciennes e t nouvelles, L ibrairie spéciale des livres de
to u s les m étiers, Méthodes p o u r ap p ren d re seul n ’im porte quel In stru m en t
de m usique. Inventions nouvelles destinées a u bien-être de tous. Article*
de fêtes. Cotillon. Coiffures, etc.
6226. Etampe8, Imprimerie * L a Semeuse
— 1930.
M ÉGRET
N° 8
LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
♦-M-+
LUC
IL L U S T R É S
de
la
S o c ié té
de
de
la
G a ît é
F r a n ç a is e
P A R I S (X °)
:
Brochure N° 8
comprenant :
1. Bleu ou Rouge — Blanc et Noir.
2. Inexplicable teinture d’un foulard dans
un verre d’eau.
3. Inexplicable teinture d’une pelote de laine
dans l’encre.
4. Inexplicable teinture d’une pelote de laine
dans la main.
5. Inexplicable teinture d’une pelote de laine
dans un chapeau.
6. V ert et Rouge ou Rouge et V ert.
PRÉFACE
Nous avons cherché à réunir, en cc m odeste ouvrage, des expériences se
rap p ro c h an t le plu s possible, q u a n t à l ’elïet, de ceux décrits dans les contes
de l'ées. C’est donc pour m ieux dire l'effet magique que nous avons su rto u t
recherché. M ais, — oh ! il y a un m ais, q ui n ’a, du reste, rien qui puisse inquié­
te r le lecteur, — nous avons voulu que to u te s ces expériences soient à la
p ortée de to u t le m onde. Ceci ne gi\te rien. Vous en convenez, n ’est-ce pas ?
Je suis h eu reu x de le c o n sta te r. Nous avons rem placé certaines m an ip u la­
tio n s difficiles p a r des subterfuges très sim ples qui ne d em an d en t que' peu
d ’hab ileté. Nous avons, dans presque to u t l’ouvrage, supprim é la d ex térité,
p o u r la rem placer p a r quelque tru q u ag e facile. N ous avons égalem ent s u p ­
prim é l’ap p areil, parfois com pliqué, p a r un a u tre appareil, sim ple, facile à
confectionner ou à se procurer. Nous avons aussi voulu que vous puissiez
réellem ent ém erveiller vos spectateurs. P o u r o b ten ir le m axim um d ’effet avec
le m in im u m de m oyens, une scène est souvent nécessaire. C’est donc su r une
scène mais non truquée que to u te s les expériences que nous offrons, gagnent
à être présentées. La distance, — q u an d elle n ’est p as exagérée ! — accroît la
b eau té d e certain es expériences de p restid ig itatio n . Nos lecteurs-opérateurs
ne ta rd e ro n t p as à s’en ren d re com pte. Certes, to u t le m onde n ’a p as une
scène à sa disposition. Mais il est facile avec rid eau x , p arav en ts e t tap is
d ’en im proviser une.
D onc, voici la m agie à la p o rtée de tous les esprits e t de to u tes les m ain s.
Des en fan ts, m êm e, p o u rro n t réaliser quelques-unes des p etites m erveilles
décrites en cet ouvrage que nous pourrions p arer de différents titre s , v ra i­
m en t en ra p p o rt avec les tours variés qui le com posent : L 'Illusionniste atnateury Les belles expériences de M agie Blanche, L 'A r t de dissim uler, Mystères et
Secrets.
J u s q u ’ici, disons-le franchem ent, ce ne so n t guère que de p e tits to u rs qui
o n t été dévoilés a u grand public. Ces to u rs finissent p a r être trè s connus,
car on tro u v e les m êm es dans la p lu p a rt des recueils de p restid ig itatio n qui
s’ad ressen t au x am ateu rs. Ici, rien de tel. T ous les to u rs so n t nouv eau x ou
présentés de telle façon que leu r efTet est nouveau. La m ajeure p a rtie de ces
to u rs reposent d ’ailleurs su r des procédés personnels. N ous avons aussi voulu
que l ’originalité ne soit pas absente. Au m y stère, nous avons jo in t la ria n te
fantaisie, l ’hum our, n ’a v au t q u ’une p ré te n tio n : am user. D ans c et ensem ble,
o n tro u v era aisém ent la m anière d ’une ou plusieurs séances, trè s variées,
com plètes, qui fero n t passer l ’a m a te u r p o u r un véritable a rtiste p restid ig ita­
te u r, p o u r un illusionniste habile, pour un sorcier, pour u n m agicien. Tvt les
spectacles m y stérieu x auxquels d o n n en t lieu les n om breux tru cs qui défilent
dans n o tre recueil seront d ’abord am u san ts, ensuite am u san ts, e t enfin am u ­
sants.
Nous avons expliqué des to u rs de cartes. Mais com m e il en existe des q u a n ­
tité s e t que beaucoup so n t trè s connus, nous n ’avons puisé nulle p a r t que dans
n o tre cerveau. N ous vous révélons égalem ent des tru cs de div in atio n , de
pseudo-transm ission de pensée, car cc genre de récréatio n o b tie n t to ujours
du succès, su rto u t si le su jet « h y pnotique » oit « m agnétique » a p p a rtie n t a u
sexe aim able e t s’il est, lui-m êm e, d ’asp ect aim able e t séduisant.
S’in sp iran t de la m agie dans ce q u ’elle offre de p articu lièrem en t enchan­
te u r, — à co ndition que ceci n e sorte p a s du dom aine des choses possibles —
nous m etto n s l’a m a te u r en m esure d ’exécuter un e longue p erform ance de
prestiges. N ous lu i dem andons bien, p o u r certain s to u rs, de l’ingéniosité et
quelque h abileté dans l’a r t de construire, de confectionner, m ais ingéniosité
3
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
e t h ab ileté so n t to u jo u rs lim ités, en n o tre ouvrage. C ette lim ite Tne dépasse
jam ais celle de M onsieur Tout-le-M onde ou, si nous craignons d ’exagérer un
p eu , de M onsieur Presque Tous ou de M onsieur N ’im porte-qui-ayant-du-goût.
P u isan t r.os eiïets dans le dom aine sans issue de l ’occultism e nous présen­
to n s quelques m anifestations pseudo-spirites. L ’ex p érim en tateu r sem blera
alors com m ander les esprits, les puissances invisibles qui, selon les cabalistes,
h a b ite n t les q u atre élém ents. N ous nous inspirons donc, égalem ent du m a­
gnétism e, d u fakirism e, plus que de la m agie blanche pro p rem en t d ite e t nous
devons p ro d u ire des phénom ènes qui, sans posséder le chato iem en t de l’a r t
exclusivem ent en ch an teu r de la m agie précitée, n ’en sont pas m oins c a p ti­
v an ts. F ra n ch issan t h ard im en t le seuil des sciences m audites, nous n e craicraignons p as d ’évoquer Lucifuge, e t, ce, sans grandiloquence aucune mais
avec la nuance sarcastiq u e p ropre a u P rince des T énèbres lui-m êm e.
N ous écarto n s toutefois la chim ie, considérant les expériences d o n t elle
est la base, com m e d ’une réussite m oins certaine, d ’u n effet m oins m agique, _
et p a rc e que la p lu p a rt de ces expériences d em an d en t des ingrédients p a r ­
fois co ûteux e t q u ’il n ’est p as to u jo u rs aisé de se procurer.
r
R e m o n ta n t à l’a n tiq u e Magie N atu relle — p ratiq u es des m ages d o n t p arie
l’E c ritu re S ain te e t arcan es sym boliques de l ’É gypte — le co n ju rateu r
opère enfin avec ces d eu x élém ents que nous pourrions d ire co ntraires :
l’eau e t le feu. N ous expliquons donc des naissances, des évaporations, des
filtrations, des voyages d ’eau, ainsi que l’a r t de « jouer avec le feu » sans
crain te de provoquer des incendies, car to u t, en ce recueil, est sans danger.
N ous m etto n s donc ainsi le lecteur en m esure de se servir d ’o b jets usuels : v er­
res, bols, assiettes, e tc ... p o u r la réalisation de divers p e tits m iracles. E nfin,
dévoiler u n tru c est p o u r nous p ré te x te à vous in stru ire sur plusieurs expé­
riences rep o san t su r led it tru c e t p ré se n ta n t parfois des effets dissem blables.
N ous vous conseillons d ’av o ir u n aid e qui, dans la coulisse, disposera à
v o tre p o rtée e t au fu r e t à m esure des besoins, les élém ents de chaque expé­
rience. S’il s’a g it d ’o b jets u n peu volum ineux, ils d evront être m is su r u n p la­
te a u ou u n guéridon qui ne sera uniquem ent chargé que des accessoires p ro ­
pres à chaque illusion. Le to u r fait, l’aide enlève les accessoires afin de ne pas
encom brer la scène e t la p a rtie des coulisses où doivent se tro u v e r déjà les
élém ents de l’expérience que vous allez m a in te n a n t exécuter. P arfois, c ’est en
scène m êm e que l ’aide, qui devra être a u ta n t que possible une personne
jeune, ap p o rte ra les accessoires.
' Commencez to u jo u rs p a r un to u r très énigm atique, — m ais jam ais p ? r
u n g ran d to u r, jam ais p a r une illusion à im p o rtan te mise en scène. P a r
co n tre, term inez p a r u n grand tru c.
Sur ce, chers lecteu rs, bon courage e t vif succès. Voici des tru c s e t encore
des tru cs, des ruses, des subterfuges, des trom pe-l’œ il, des quipropos, des
d éto u rs, des m éan d res... L orsque vous serez arriv é à la dernière page, vous
vous tro u v erez av o ir p arco u ru un lab y rin th e et je suis certain que vous ne
vous y perdrez pas. Lisez, voyez, choisissez, opérez...
Nous avons essayé d e donner un aspect aim able au « fiel réalité » com m e
d it X avier P riv as. C ette « réalité » décevante est to u t l ’a r t de créer de l’il­
lusion. Mais si le lecteu r en v o it continuellem ent la présence, le spe ctateu r,
lui, ne verra que le « miel illusion » com m e d it encore X av ier P rivas.
Voici des tru c s e t des tru cs, de la m agie, d u prestige, d u m ensonge doré,
de la tro m p erie m iro itan te, de la poudre a u x yeux. Nous ne doutons pas
q u ’après av o ir étu d ié les to u rs de cet ouvrage au cours duquel le frac noir
e t le costum e o riental se succèdent en d ’explicatifs dessins, vous n e puissiez
« faire rêv er les yeux o uverts » to u t com m e les illusionnistes e t prestid ig ita­
teurs de nos foires e t de nos m usics-halls. Toutefois, chercher à les a tte in d re
serait p réten tieu x . Ils connaissent des secrets que nous ne révélerons pas
ici, ils o n t u n e m aîtrise acquise p a r u n laborieux tra v a il e t, souvent, ce q u i
ne p e u t s’o b ten ir : le don qui, à lui seul, fait des m iracles, des merveilles
dans to u s les dom aines de l’A rt.
*
...L ’illusionniste est l’Oiseau de P arad is, ou, si vous préféré,/. — B ulbul
al Sijak ! — le m agicien ailé du pays de K alï, l’oiseau lointain des M ille et
une N u its.
,
Luc M ÉGRET.
S
4
S O C IÉ T É
DE
LA
G A ÎT É
F R A N Ç A IS E
BLEU ou ROUGE
BLANC et NOIR
E ffet. — On p résente a u x sp ectateu rs une ardoise uniform ém ent noire des
d eu x côtés e t, sans l ’envelopper n i la dissim uler aucu n em en t, on l ’appuie
v erticalem en t co n tre un o b jet : chandelier, coupe ou chapeau posés sur la
tab le. On présen te ensuite h un sp e ctateu r deux foulards, l ’un rouge, l’a u tre
bleu, en d isa n t : « J e v-*; -• \ ,us en re m e ttre un. Lequel voulez-vous ? »
U n ou plusieurs sp ectateu rs a y a n t répondu, on m ontre l ’ardoise derrière
laquelle se tro u v e écrit à la craie la couleur choisie.
Explication. — Le nom de la couleur choisie est in sc rit d ’avance à la craie
ou à la gouache. Dessus se tro u v e u n fragm ent de pap ier noir d ’un côté,
de la couleur d u ta p is de la ta b le de l’a u tre côté. Afin que ce papier n e tom be
p as, vous le m aintenez avec le pouce, lorsque vous m ontrez l’ardoise. La face
noire du p ap ier é ta n t d u cô té des assistan ts, p o u r eux l’ardoise est unifor­
m ém ent n o ire e t n ’offre aucun aspect anorm al. Vous dressez l’ardoise contre
un o b jet. Mais vous la retournez, lâch an t le fragm ent de pap ier q ui tom be
derrière celle-ci, su r la table. Inclinant l ’ardoise du côté du fond de la scène,
le p ap ier, a u ta n t que possible de form e rectangulaire, tom be de m anière
q u e son côté n o ir soit contre le tapis. Ce n ’est que, lorsque ce papier est
to m b é q u ’il fa u t ap p u y er l’ardoise contre le chandelier la coupe ou le cha­
peau. On la tie n d ra donc to u t d ’abord assez éloignée de son « su p p o rt ».
65, R U E DU
FAUBOURG
S A IN T -D E N IS ,
P A R IS
5
P ré se n ta n t les deux foulards, on d it : « J e vais av o ir besoin de vous e t de
l’un d e ces fo u lard s p o u r co m p léter m on expérience. Quel foulard désirezvous ? »
Si l’on rép o n d rouge, vous dites : « V a p o u r le rouge ». E t l’on m ontre le
côté écrit d e l ’ardoise. Si l’c n répond : « Bleu. ». — « Ah ? faites-vous. Vous
voulez le foulard bleu ? Vous m e laissez donc le rouge. » E t l’on m ontre
l’ardoise sur laquelle est ap p a ru m ystérieusem ent le m o t rouge.
On p e u t se servir d u foulard p o u r faire une a u tre expérience.
Le m o t « Rouge » p e u t a p p a ra ître de la m êm e m anière que le profil du
D iable. (V oir à ce su je t l’expérience in titu lé e Satanas, Brochure N ° 5 ) .
TEINTURES MYSTÉRIEUSES
Voici la m anière d e te in d re m ystérieusem ent foulards e t pelotes. N ous a l­
lons to u t d ’a b o rd vous d étailler l'effet de ces expériences, les trucs é ta n t à peu
près les m êm es.
1. — INEXPLICABLE TEINTURE D’UN FOULARD
DANS UN VERRE D’EAU
Sur la tab le, sans ta p is, se tro u v e une règle p la te , en bois, com m e celles
dont se serv en t les d essinateurs, m ais peu longue (22 cm . seulem ent). Vous
6
S O C IÉ T É
DE
LA
G A ÎT É
F R A N Ç A IS E
m ontrez vos m ains vides e t des deux côtés, ainsi q u ’un p e tit foulard bleu e t
une feuille de p ap ier de soie. Vous p riez un sp e ctateu r quelconque d ’e n ­
velopper le foulard dans la feuille de papier. L ui p ré se n ta n t la règle, vous
lu i dites de glisser ce p a q u e t sous un anneau de caoutchouc d o n t l’ex trém ité
de celle-ci est m uni.
—
D e ce tte façon, faites-vous rem arq u er, je ne toucherai p as u n seul
in s ta n t à ce foulard e t je n e me m ouillerai pas les doigts en le teignant.
D ans u n v erre d ’eau se tro u v a n t sur la ta b le , vous plongez l’ex trém ité de
la règle à laquelle est fixé le p e tit p aq u et. Vous le sortez to u t m ouillé, bien
en ten d u , e t, le crev an t, vous en sortez le foulard. Il est entièrem ent rouge.
Vous pouvez le donner à exam iner, ainsi que la règle.
I
2. — INEXPLICABLE TEINTURE D’UNE PELOTE
DE LAINE DANS UN VERRE D’EAU
Vous m ontrez une p e tite pelote de laine blanche e t vous annoncez que,
la p lo ngeant dans un verre d ’encre, elle en so rtira noire. Ju s q u ’ici, rien
d ’ex trao rd in aire, n ’est-ce pas ? S ur la ta b le se tro u v e un verre co n ten an t
de l ’encre. Vous plongez dedans une b ande de papier blanc e t e n sortez
l'e x tré m ité noircie. D élicatem ent, vous reprenez la pelote en tre le pouce
et l’index e t vous la plongez entièrem ent dans le verre d ’encre, sans la
so rtir. Vous sortez de v otre poche, un m ouchoir que vous présentez des deux
côtés e t avec lequel vous recouvrez le verre. R e tira n t le m ouchoir, l’encre
a disp aru com plètem ent. D ans le verre se tro u v e une pelote de laine noire
q ue vous retirez e t qui, en tre parenthèses, est p arfa item en t sèche. Vous la
donnez à exam iner.
65, RU E DU
FAUBOURG
S A IN T -D E N IS ,
P A R IS
?
3. — INEXPLICABLE TEINTURE D’UNE PELOTE
DE LAINE DANS LA MAIN
T oujours b ra s n u s e t m ains vides, vous présentez u n e p e tite pelote de
laine bleue. Vous la fro ttez en tre vos m ains unies et im m édiatem ent la pelote
de laine bleue se change en une pelote de laine rouge.
4. — TEINTURE D’UNE PELOTE DE LAINE
DANS UN CHAPEAU
M ontrez u n chapeau h a u t de form e ou rond, vide, e t sans double fond ni
p rép aratio n quelconque. Priez u n sp e ctateu r d ’enfoncer à l’ex trém ité de
votre b ag u ette m agique que vous lui présentez à cet elïet, une p e tite pelote
de laine rouge n u llem ent tru q u ée. Sans y toucher, vous plongez dans le
couvre-chef l ’ex trém ité de la règle p o rta n t la pelote et vous la retirez aussi­
tô t. L a pelote de laine est de couleur verte. Vous invitez le sp e ctateu r à la
retirer lui-m êm e de la* b ag u ette, que vous posez ensuite sur la table ou avec
laquelle vous exécutez une a u tre expérience.
8
SO C IÉ T É D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
5. — VERT ET ROUGE ou ROUGE ET VERT
U n foulard v ert, une pelo te de laine ou de coton rouge. Vous glissez la
p elote sous le foulard e t lorsque vous la retirez, elle est verte. Vous in tro ­
duisez le foulard dans la pelote, e t lorsque vous le sortez il est rouge.
T eindre m ystérieusem ent une tein tu re rie est assez curieux, n ’est-ce p as ?
Ce qui se rt à te in d re e s t te in t à son to u r, grâce à l’a r t en ch an teu r de la p re s ti­
d ig itatio n !
1. — Explication de... l’inexplicable teinture d’un
Foulard dans un verre d’Eau
A une ex trém ité de la règle se tro u v e, enveloppé dans un p ap ier de soie
u n peu opaque, u n p e tit foulard rouge. Il dem eure fixé à la règle à l’aide d ’un
an n eau de caoutchouc com m e ceux utilisés dans le com m erce. L a règle est
posée à p la t sur la ta b le , l’ex trém ité préparée se tro u v a n t côté décor ; le
p a q u e t, sous la règle, est dissim ulé p a r l’épaisseur du .guéridon ou de la
table.
Vous p renez la règle p a r son ex trém ité préparée, après avoir rem is à un
sp e ctateu r u n foulard de m êm es dim ensions que l’a u tre , m ais bleu, e t une
feuille d e p ap ier de soie sem blable à celle qui enveloppe le foulard rouge.
Vous p résentez alors l ’ex trém ité libre de la règle. A utour de celle-ci se trouve
u n an n eau de caoutchouc. Le sp e c ta te u r glisse son p e tit p aq u e t d an s cet
an n eau . E n vous d irigeant vers la scène, vous profitez de ce que vous tournez
le dos a u pub lic p o u r changer la règle de m ain, en la re to u rn a n t. R é su ltat :
le p a q u e t a u foulard rouge a passé à la place de l’a u tre. L a chose se fa it de la
façon la plu s n atu relle e t l’œ il le plus perspicace ne s’aperçoit de rien. C’est
d onc le foulard rouge que vous plongez duns l’eau du verre. L e foulard bleu
est sous la règle, à l ’a u tre ex trém ité. Mais si vous voulez donner celle-ci à
exam iner, il fa u t le re tire r, ce qui se fait facilem ent en tira n t à la fois sur
ce foulard enveloppé e t su r l ’ex trém ité de la règle p o rta n t l'a u tr e foulard
qui v ien t d e p ren d re u n bain.
2. — Explication de la Teinture d’une Pelote de
Laine dans un verre d’Encre
L e v erre n e co n tien t pas de l’encre. M ais, à l’in térie u r, épousant la paroi
se tro u v e une to ile cirée noire su r laquelle on a passé, a v a n t l’expérience,
une éponge légèrem ent mouillée. D ans le verre, de préférence à bords droits,
se tro u v e aussi une p e tite pelote noire. L a b ande que vous plongez dans le
récipient, p o u r faire croire q u ’il co n tien t de l’encre, est entièrem ent blanche
d ’un côté. L ’a u tre côté a une ex trém ité noircie. E n plongeant ce papier,
vous le retournez secrètem ent.
L a toile cirée noire sera retirée avec le m ouchoir reco u v ran t le verre.
On retirera aussi, en m êm e tem ps e t dans le m ouchoir, la pelote blanche.
Le m ouchoir est au ssitô t rem is dans la poche.
J e vous recom m ande ce to u r original.
3. — Explication de la Teinture d’une Pelote de
Laine dans la main
L aine ou coton, peu im p o rte ! L ’essentiel est q u ’elle soit ronde e t assez
dure. On p o u rra rouler la laine ou le coton a u to u r d ’un p e tit tu b e en carton.
6 5 , R U E O U FA U BO U R G S A IN T -D E N IS , PA R IS
9
On ro u lera aussi le fil a u to u r d ’un cylindre en papier ré sista n t en d u it de
colle. On ferm era l ’ex trém ité du cylindre en in tro d u isan t dans celui-ci une
é tiq u e tte de c a rto n de form e ronde, com m e celles d o n t so n t m unies la p lu ­
p a r t des pelotes cylindriques. Celle surface, bleue, est destinée à recouvrir
en tièrem en t la pelo te v éritab le, sauf la p a rtie ronde q ui se tro u v era à l’opposé
de celle p o rta n t l’é tiq u ette. B ien entendu, vous ne m ontrerez p as ce côté
de la pelo te, sa\if q u an d elle a u ra changé de couleur.
E n fro tta n t ia pelo te en tre vos m ^ins, vous retirez bru sq u em en t la sorte
de calo tte qui la recouvre e t q ui dem eure alors dans le creux de v o tre m ain
gauche un ta n tin e t arro n d ie. Vous pouvez saisir a u ssitô t, avec la m ain
gauche, v o tre b ag u ette m agique e t Jra p p e r celle-ci sur la pelote p o u r m ontrer
q u ’elle est bien n atu relle.
Meilleure est l ’expérience suivante d o n t je vous ai exposé l ’effet :
4. — Explication de la Teinture d’une Pelote
dans un Chapeau
Le subterfuge qui fait la base de ce tte am u san te expérience est le m êm e
que celui d e la te in tu re d ’une pelote dans un verre d ’eau. Il s’a g it d ’un
échange. Il s’opère avec la b ag u ette m agique a u lieu de s’opérer avec une
règle p late. A une ex trém ité de la b ag u ette, on a enfoncé, a v a n t l’expérience
une p e tite pelote de laine ou coton vert, recouverte d ’une sorte de calote
de laine ou coton rouge. Sa confection est donc la m êm e que celle de la pelote
que je viens de vous décrire et qui change de couleur dans la m ain. Mais son
enveloppe sera u n peu plus large. Il devra suffire d ’incliner la pelote, enfoncée
solidem ent d an s la b ag u ette, p o u r que c e tte enveloppe glisse e t l ’abandonneVous avez donc d éjà com pris la façon d ’opérer : c’est une pelo te rpuge et
io
S O C IÉTÉ D E L A GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
sans p ré p a ra tio n q u e le sp e ctateu r enfonce à l’ex trém ité de la b ag u ette.
E n vous d irig e an t vers la scène, vous changez la règle de m ain, en la p re n a n t
c e tte fo is'p a r son ex tré m ité à la pelote non tru q u ée. Les assista n ts v o y an t
to u jo u rs la p elo te rouge s’im ag in en t que c’est la même- C ette couleur rouge
n ’est, q u ’u n m asque q ui to m b e dans le chapeau lorsque vous plongez l’ex tré ­
m ité d e la b ag u ette dedans.
L ’ex trém ité p réparée de la b ag u e tte sera dissim ulée, a v a n t l’expérience,
d errière u n o b je t quelconque de la m ise en scène : foulard chiffonné, boîte,
ou m êm e, le ch ap eau -tein tu rerie.
Vous pouvez aussi procéder d ’une a u tre façon :
Sous le reb o rd in térieu r d u chapeau — 4iaut de form e — se tro u v e , ap latie,
u n e p e tite pelo te de laine de form e ovale. A ppliquant l’ex trém ité des doigts
sur cette p a rtie p réparée, vous m ontrez le chapeau vide. Vous en m esurez
l’in térieu r e t l’extérieur avec v o tre b ag u e tte m agique, afin de pro u v er que
le couvre-chef n ’a pas de double fond. Vous déposez dedans une pelote se m ­
b lable à l’a u tre , sauf en ce qui concerne la couleur e t vous sortez celle qui
e st dissim ulée sous le reb o rd de la coilïure.
Vous p résen terez donc l’une ou l’a u tre de ces expériences qui, d ’aspet,
se ressem blent à peu près com m e deux sœ urs, m ais n ’o n t pas les mêmes
ruses. Vous pouvez aussi les présen ter l ’une après l ’a u tre pour d éro u ter
les assistants.
5. — Explication de Vert et Rouge et Rouge et Vert
Confectionnez une p e tite b o ite cylindrique, en b risto l, d o n t le fond sera
l ’une de ces étiq u ettes rondes, en carto n , d o n t sont m unies la p lu p a rt des
pelotes. Confectionnez aussi u n tu b e en bristol, de la h a u te u r de la boita.
P ra tiq u e z une encoche ronde à une ex trém ité de ce tu b e. R oulez un foulard
t>5, R U E DU FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , PARIS
11
rougt> a u to u r d u tu b e e t faites passer un angle de ce foulard p a r l’encoche.
D ans une rondelle d e bristol au milieu de laquelle sera pratiq u ée une ouver­
tu re ronde, enfoncez l’ex trém ité à l’encoche du tu b e .d e carto n . .Mettez ce
tu b e et son foulard dans la p e tite boîte. Enfoncez de force la rondelle dans
celle-ci. Voilà la b o îte ferm ée. A yant enduit de colle c e tte boîte co n ten an t
un foulard, enroulez a u to u r u n fil de laine ou de coton. D onnez à ce tte p ré p a ­
ratio n l’aspect p a rfa it d ’une pelote. In u tile de dire que c e tte pelote sera
de couleur vt'rte. Vous l’envelopperez dans une sorte de tricot de couleur
rouge. Seule, la p artie o u v erte du tu b e dem eurera nue. Vous ne la m ontrerez
au public que lorsque vous au rez opéré le changem ent de couleur.
A y an t m o n tré la pelote, vous la glissez sous un p e tit foulard v ert. Vous
tenez alors, en tre le pouce et l’index, à travers le tissu, l'enveloppe rouge de
la pelote et vous tirez dessus. Vous tire z aussi sur la pelote avec l’au tre
m ain e t vous la m ontrez devenue verte. Vous introduisez le foulard e t l ’enve­
loppe rouge dans le tu b e. Ce dernier est d ’un diam ètre assez grand. Le fou­
lard é ta n t com plètem ent in tro d u it e t tassé ju sq u ’au-dessous du niveau de
l’encoche d u tu b e, vous prenez délicatem ent l’angle du foulard rouge qui
dépasse p a r celle-ci et vous le sortez.
Ces expériences d em an d en t à être exécutées assez loin du public.
RÈGLES DE TOUS LES JEUX
C haque volume : 2 . 5 0
SB
Jeu de D om in o. -- Jeu de D am es. -- Jeu d ’Échecs,
du Boston, du B ésigue -- du Piquet — du W h ist
et du Bridge -- du Trictrac et du Jacquet -du Billard — d e l’Ecarté (cinq cents),
du R am s, Poker et Polignac —
de la R oulette et du T rente et
quarante — du Croquet
et du L aw n -T enn is
- de la M anille aux enchères —
© ©
©
f o , R U E D U FAUBO URG S A IN T -D E N IS , PA R IS
UN VOLUME INDISPENSAWE A TOUT LE MONDE
LA TRIBUNE POPULAIRE
OU
l’Art de parler aisément en Public
p a r le professeur Ch. M A RION,
lau réat d u M inistère de l’in stru ctio n P ublique.
R éunissant
1° L 'a rt de réciter un monologue de n'im porte quel genre (comique, draina- | |
tique, poétique, etc.).
2° L a manière de jouer les pièces de Société et de les mettre en scène.
3° L 'art d'im proviser un discours, de répondre à une interpellation, en un
mot de causer en public avec autorité.
P r ix ........................................................................................ 5 fr.
Voici u n ouvrage d estin é à ren d re les plus grands services à tous ceux
que leurs fonctions, leur tem p éram en t, leurs goûts, am èn en t à p rendre la
parole en quelque circonstance que ce soit.
Il co n tien t en effet les règles et les préceptes les plus sûrs de l’a r t ora­
to ire , p résentés sous une form e claire, précise, à la portée de to u te s les
intelligences. Avec cette méthode, il suffit de savoir lire pour être orateur.
L'ouvrage sera certainement apprécié dans toutes les classes de la société,
m ais plus particulièrement dans celles où l'instruction est peu répandue, et
où on se figure bien à tort qu'il faut être un savant extraordinaire pour pro­
noncer le plus petit discours.
11 sera bien tôt dans toutes les m ains, car, ainsi q u ’on l’a d it avec raison,
pour le peuple, s a v o i r p a r l e r e s t p r e s q u e u n e v e r t u .
Combien de braves gens n ’osent-ils pas exprim er leurs idées d ev an t un
a u d ito ire, môme restrein t, p a r crain te d ’ê tre critiqués ou de faire rire par
leur inexpérience ? l i t p o u rta n t ils o n t des idées, parfois excellentes, qui
ne tro u v en t pas leur application, fau te d ’un peu de cette science si néces- §
saire, si p ratiq u e, et en somme si facile à acquérir grâce à l’ouvrage que
nous leur présentons.
La T r i b u n e p o p u l a i r e sera d ’un précieux concours pour beaucoup
d ' é l u s d e n o s m u n i c i p a l i t é s qui puiseront dans ses pages la m anière d ’éla­
borer une allocution, de répondre à la controverse, de m ener à bonne lin
u n e discussion, etc., etc.
Les présidents des sociétés, les directeurs de cercles, de p atro n ag es, etc... i ;
y tro u v ero n t de précieux renseignem ents sur la m anière de faire des con­
férences a u x jeunes gens.
Ces d erniers à leur to u r v e rro n t d an s la T r i b u n e p o p u l a i r e un g u i d e
u tile, u n m anuel in téressan t qui les aidera de bonne heure à affronter,
p a r la parole im provisée, un public nom breux. Il les m e ttra à m êm e de
réciter, dans les règles de l’a r t, des monologues en tous genres, e t de jouer
convenablem ent n ’im porte quelle pièce de th éâtre.
L a T r i b u n e p o p u l a i r e c o n stitu e donc, en résum é, un M anuel pratique,
d 'u n format com m ode, que v o udront posséder tous ceux qui p a rle n t, récitent,
lise n t ou déclam ent en public.
P R I X ....................................................................................
5741. Etampes, Imprimerie “ La Semeuse ” . — 1929.
5 fr.
L lflW
_
LUC
MÉGRET
X
N° 9
LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
ILLU STR ÉS
de
la
S o c ié t é
de
de
la
G a ît é
I
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
|
J
^
—Q ——
;
Brochure N°
»7
comprenant :
x
1. Bonjour M essieurs, Mesdames.
WÈ‘, 2. Le chapeau du M agicien.
X
Î
3. Le foulard des Thugs ou foulard chan- t
géant.
|
4. U ne montre qui va bien.
5. L’eau enchantée.
6. L’eau mystérieuse.
X
j
SO CIÉTÉ DE LA GAÎTÉ FItANÇAE
1. BONJOUR MESSIEURS, MESDAMES
E ffet. — Le p restid ig itateu r s’avance coifïé d ’un chapeau h au t de forme.
Il enlève ce dernier en saluant très bas le public de m anière que celui-ci
puisse, sans ellort, voir l'in térieu r du couvre-chef. Le p restid ig itateu r dépose
le chapeau su r la tab le, o uverture en h a u t. Puis, m o n tra n t ce dernier avec sa
b ag u ette m agique :
— Avez-vous rem arqué, dem ande-t-il, que les prestidigitateurs se servent
so uvent de ch apeaux h a u t de form e ? Cela contient ta n t de choses ! Mais le
m ien est vide.
Il le prend et le m ontre de tous côtés, su rto u t l ’intérieur ; le déposant à
nouveau sur la table, il a jo u te :
— E h bien ! avec ce lte baguette, je vais faire ap p a ra ître quelque chose
dedans.
Il ag ite la b ag u ette m agique dans la coiffure et, de celle-ci, il sort différents
objets : cartes, guirlandes, tim bales, œ ufs, balles, etc. Il m ontre ensuite la
c h a p e a u v id e , puis s’éloigne un peu, a y a n t rem is, ouv ertu re en h a u t,
couvr©-clief s u r sa table de m agie.Il s’ap p rête à faire une expérience a '
a u tr e g e n re lorsque to u t à coup, com m e a y a n t vu ou entendu quelque
d ’a n o rm a l d u côté du chapeau, il tourne la tê te vers celui-ci. 11 s’en ap p r *
c h e, p lo n g e les m ains dedans e t e n retire encore différents objets : lam pion •
b o îte s , m o n tre s .
6 5 , R U E DU FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , P A R IS
3
— C ette fois, avoue-t-il, le chapeau est vide, absolum ent. Cela je le
garantis. Il le m o n tre en effet vide.
H t il s’a p p rê te à faire une a u .r - expérience, p a r exem ple à faire choisir
une c a rte ...M a is à peine s’est-il av ancé vers la société q u ’un gém issem ent
lui fait to u rn er la tê te d u côté du chapeau. Il se dirige de rechef vers ce fa­
m eux couvre-chef vide qui co n tien t to ujours quelque chose e t il en so rt un
bébé !
Il exécute ensuite l’expérience qu’il se pro p o sait de faire a u m om ent où
il a été in terro m p u p ar ce... m iaulem ent d u m o u tard qui v e n ait, sans doute,
de n aître.
— On d it que les enfants n aissent dans les choux, prononce-t-il gaiem ent.
Nous som m es obligés de co n stater q u ’il en n a ît aussi dans les chapeaux.
E xplication. — A une certain e distance, — qui n ’est p as considérable, —
on n e se re n d p as com pte de la p rofondeur d ’un chapeau h a u t de form e. Ce
qui est curieux, c’est que, au co n traire, on croit pouvoir m esurer assez exacte­
m ent, à l’œ il, la profondeur d ’un chapeau h a u t de form e, e t, presque to u ­
jours, c e tte dim ension, donnée p a r diverses personnes, dépasse celle du ch a ­
peau. E lle est généralem ent d ’un chapeau et demi.
N e craignez donc pas d ’en tasser, ju sq u ’à la m oitié, dans un de ces chapeaux
dits « tu y a u x de poêle» divers o bjets e t accessoires q ui vous se rv iro n t p o u r
les to u rs que vous allez exécuter, après celui que je vous décris. N ’hésitez
pas à accum uler les choses les plus diverses e t recouvrez ce tte charge d ’un
ovale de b risto l im ita n t le fond de la coiffure e t des dim ensions intérieures de
celle-ci. Les objets n e to m b ero n t pas si vous retournez le chapeau. B ien « ta s ­
sés » avec ru b an s e t foulards dans les interstices, vous pourrez, su rto u t,
le double fond é ta n t placé, m e ttre su r v o tre tê te ce chapeau à dem i-plein,
mais qui p a ra ît vide.
On p ro d u it successivem ent les objets, en soulevant l’ovale de b ristol
souple. On le rem et en place si l’on v e u t m o n trer encore le chapeau vide.
Le bébé, so rti en d ern ier lieu, n ’est q u ’une tê te d ’étoffe bourrée d e son,
à laquelle est cousue u n e longue robe flo ttan te, d o n t les m anches vides se
term in en t p a r des m ains en étoffe. U n te l bébé n ’est p as em barrassant.
Son vagissem ent est p ro d u it p a r un ap p areil vendu p a r la Société de la
Gaîté Française. L ’en fan t p e u t crier « p a p a » ou « m am an ». Procurez-vous
cet article. D ’ailleurs d u ch ap eau, vous pouvez so rtir une m u ltitu d e de bébés.
« La G aîté F ran çaise », vous com blera d ’en fan ts, si vous le désirez. E lle en
vend.
^
D u chapeau, on p e u t ex tra ire diverses choses d ’u n effet trè s com ique :
appareil K o d ak , du q u el so rtira un boudin à resso rt ; aq u ariu m m agique,
blague à ta b a c surprise, bourse accordéon, e t to u te s sortes de boîtes à tru c s,
a surprises, à m usique. Balles à resso rt, serpents, p istolets, fru its e t g âteau x
artificiels, p e tits singes, coiffures grotesques, boules o uate, m irlitons, plum es,
©te., to u t cela se tro u v e à « L a G aîté F rançaise ».
N otre chapeau inépuisable fera également, bonne m ine à un e n tr’acte, su r­
to u t si vous en sortez d e ces p e tits articles curieux, in trig a n ts e t drôles qui
figurent chaque an n ée d an s le Catalogue général de la Société de la Gaîté F ran­
çaise. U n bouffon, u n p itre , est to u t indiqué, à ce m om ent, p o u r présenter
1expérience.
Voici encore une expérience, d ’un effet plus in trig a n t e t plus b rilla n t S
2. LE CHAPEAU DU MAGICIEN
E ffet. — Vous m ontrez u n g rand chapeau p o in tu , u n v éritab le bon n et de
magicien a u x to n s c h a to y a n ts. Il est vide. Vous agitez la m ain d edans à
Plusieurs reprises. P u is, vous sortez de c e tte coiffure guirlandes, foulards,
éventails, im ages....
Mais en p lo n g ean t la m ain ju sq u ’a u fond d u chapeau, le tiers environ
Ce dernier se d étach e e t to m b e ... Le chapeau n*est plus p o in tu . Il e s t coni­
4
SO C IÉ T É D E LA GAÎ t É FR A N Ç A ISE
q ue et n ’a p as de fond. M algré cela, plo n g ean t la m ain dedans, vous en re ti­
rez des plumes* des fleurs...
Explication. — D ans un g ran d chapeau p o in tu , entassez des accessoires
de p eu d e poids e t p o u v a n t se replier, cela presque ju sq u ’à la moitiés D issi­
mulez cette charge avec des im ages, des gravures en couleurs, des petites
affiches disposées en co rn et e t s’enfonçant bien dans le chapeau, com m e s’il
s’agissait d’u n deuxième ihàpeau pointu, m is dans le grand. Le côté illustré
de la prem ière feuille sera en dessous, le verso é ta n t exactem ent de la même
couleur que l’in térieu r du m agique couvre-chef. D e loin, on ne se rend pas
com pté de la profondeur d u chapeau qui p a ra ît vide. Le dos de la
mière
im age sem ble être le véritable fond de la coifïure.
Au bord, e t d u côté ex térieu r, le chapeau est m uni d ’un crochet noirâtre
— sim ple fil de fer m ince e t recourbé.
D errière u n guéridon ou un porte-potiche* se tro u v e une p e tite étagère sur
laquelle repose un p aq u e t de guirlandes, foulards, p e tits éventails, etc.*. Un
ou d eu x an n eau x de caoutchouc relien t ces accessoires. A l*un de ces anneaux
élastiques est fiîié uri ârtheâü m ince, q ui ne sera a u tre qu ’un lii de fer du genre
de celui qui co n stitu e le crochet d o n t est m uni le chapeau d u magicienC ette « boucle » dépasse le dessus d u guéridon. E lle s e dresse, v e r t i c a l e m e n t ,
to u c h a n t le reb o rd du guéridon.
L a p e tite étag ère e t sa charge so n t, évidem m ent d u côté d ü décor. L ’étagère en qu estio n p e u t être une feuille de c a rto n pliée en angle e t fixée à l'aide
de punaises. L ’épaisseur d u guéridon (ou du porte-potiche) des franges, un
p e tit ta p is, d issim uleront aisém en t c e tte « p ré p a ra tio n ».
.
Au d é b u t d e l ’expérience le chapeau repose* to u t d ro it, p o in te en baut*
su r le guéridon.
65,
RUE
DÜ
tfA U B O U R G
S A IN T -D E N IS , P A R IS
6
Vous le m o n trez d e to u te s façons. De loin, sdn crochet est invisible* D u
reste, vous pouvez te n ir le ch apeau à l’eiidroit où est fixé ce ofochet. Vous
eplaeez le chapeau su r le g uéridon, com m e a u débuts mais en engageant
le crochet d an s la boucle d e fil de fer attach ée a u p a q u et de guirlandes e t
ïoulards. Vous annoncez « que, de m êm e que sa baguette* soft chapeau est
t oué d ’u n pouvoir m agique »; (C’est du magicien d o n t Vous voulez p arler,
n ’est-ce pas ?) Vous dites « que ce qui siirm onte la tê te du m agicien est com m e
le prolongem ent de son crân e, de son cerveau e t qiie si ce dernier contient
une foule de form ules m agiques le chapeau, ma foi* p o u rra it bien contenir
quelque chose aussi. »Vous ajo u j z « qu ’un m agicien n ’est jam ais tro p grand.»
C’est pourquoi on a éprouvé le .jesoin de le g ran d ir encore, avec un chapeau
de form e h au te e t des plus él icées.'» Bref, sans faire un serm on, vous pro­
noncez quelques paroles irttri m tes e t àm usantes à la fois.
Vous reprenez le chapeau oh in clin an t sa poiiite vers le public. L a charge
vient p en d re d an s le chapeau. Vous libériez les objets e t les déployez. Lés
élastiques sont faciles à dissim uler p a h m ces objets. Vous m ontrez le chapeau
vide e t vous sortez les i triages. Vous les déroulez a v a n t de les so rtir e t ne m on­
trez que la p artie illustrée. VOUS produisez un ou deux accessoires e t, enfon­
çan t la m ain profo n d ém en t, vous chassez Uné p artie du chapeau qui tom be
à te r re ... Cette p a rtie est la p o in te ... E lle à é té ad ap tée, a v a n t la séance, dans
un cône de bristol. C’est ce cône e t c e tte pdirite qui co n stitu en t le chapeau
du m agicien. Vous voici donc av ec Un chàpeaü sâns fond. Mais dedans, com m e
au bord, est fixé un crochet e t à èëlui-ci vOus avez sUspendu des foulards,
plusieurs guirlandes pliées e t reliées p a r Un artneaii d e caoutchouc, l’une
d ’elles p o rta n t une boucle de ficeliô p e rm e ttà rit précisém ent de la suspendre
sans difficulté. P a ss a n t le b ras de p a r t en p a rt, on Voit v o tre m ain, à l’ex tré ­
m ité (ïécoiffée d u chapeau. E n s o rta n t v o tre bras d u chapeau, vou« sortez
les o b jets que vous saisissez a u passage.
Ces accessoires a u ro n t été suspendus a v a n t la èéance, a u m om ent où vous
avez garni le fond du çh ap ëa ù , a v a n t de le recouvrir des im ages. P arm i les
articles p o u r fêtes e t C arnaval, vendus p a r la Sïtëiêté de la Gaîté Française,
vous tro u v erez un choix de choses faciles à dis^irhtiler, £lier e t déplier, accro­
c h e r, suspendre, lier e t dégager aisém ent.
Nous vous conseillons, d ’ailleurs, de m unir ïa p lu p a rt des guirlandes, éven­
tails, Heurs, plum es, de boucles de ficelle ou do rubans p e rm e tta n t de sus­
pendre, au passage, quelques-uns de ces articles. Il sera bon que l’intérieur
du ch ap eau p o rte alors d eu x ou trois crochets* Cëcî vous p e rm e ttra de passer
plusieurs fois le b ras d ’u n b o u t à l ’a u tre de là cOifrùre e t de m o n tre r, a v a n t et
après, v o tre m ain v id e, — ce qui ne vous em pêcheia pas de so rtir, quan d
même, q u elque chose d e ce m èrveillëux coUVre-chefc
3. LE FOULARDS DES THUGS OU FOULARD
CHANGEANT
Ë ffeL — P ré se n ta n t des d eu x côtés un p e tit foulard bleu, v e rt, ja ü n e oti
blanG :
— C*est avec ce foulard, d it le m an ip u lateu r, que les Thugs ou farouches
ado rateu rs de K âli étran g len t les houVeaUx-nés. Il possède a u reste, une
singulière p ro p riété : q u an d on le presse* 11 so rt du tissu du sang q üi le colore
©ntièrementi J e l’enfonce d an s m es m ains. J e le prèsse, jé le roüle* je le
tords et je crois que le ch an g em ent de couleur s’est produit»
E n effet, vous m ontrez des d eu x côtés le foulard en tièrem en t rouge;
E xplication»— D es assista n ts q ui se croient m alins — il y en a ! * d iro n t :
• Ce n ’est pas difficile : il y a deux foulards ». Ceci» presque to u t le m onde
suppose. Mais com m ent s’opère la su b stitu tio n : to u t est là*
Ayez donc d eu x p e tits foulards de m êm e dim ension, en soie* l’un d ’un beàu
rouge vif, n on p o in t p o u r rép o n d re a u titr e q u e nous donnons ici, m ais parce
6
S O C IÉ T É D E LA G A ÎTÉ FR A N Ç A ISE
q u e c e tte couleur, nous p a ra ît devoir faire plus d ’effet q u ’une a u tre . Les
foulards en question sero n t des « p ochettes » de 26 cm . carré. Ayez aussi un
p e tit tu b e de carto n p as tro p épais, m ais résistan t. L ongueur : 4 cm . ; dia^
m ètre 2 cm . Aplatissez u n p eu les rebords. (U n côté seulem ent e t de m anière
q u ’ils fo rm en t précisém ent u n rebord, m ais à l’in térieu r seulem ent).
U n foulard rouge est entassé dans ce tu b e. Vous m ontrez vos mains
des d eu x côtés e t en vous em p aran t du foulard qui devra changer de
couleur, vous vous em parez du tu b e , lequel p e u t être placé derrière u n e boîte
posée su r la tab le, ou derrière un gros dé, un a u tre foulard chiffonné, e tc ...
L ’ap p areil é ta n t placé d an s le creux de la m ain droite, vous m ontrez, à p lu­
sieurs reprises e t rapidem ent, le foulard des deux côtés. P uis, vous l'in tro ­
duisez d an s le p e tit tu b e. A u fu r e t à m esure q u ’il s’y enfonce, il chasse le
fo u lard rouge q ui vous v ien t dans la m ain. C’est p a r l’orifice sans rebord
in térieu r q u e vous introduirez le foulard appelé à rougir, — de ho n te, sans
dou te, c a r il a comm is bien des crim es, s’il a réellem ent a p p a rte n u à des
étrangleurs. A g itan t la m ain, vous faites flotter le foulard que vous tenez
p a r u n angle, en tre le pouce et l’index de la m ain droite.
U n balancem ent des b ras, u n frétillem ent des doigts accom pagnent les
gestes d e pression e t de torsion, m asquent l ’échange... Il n ’est pas nécessaire,
toutefois, p o u r te in d re un foulard, m êm e m ystérieusem ent, de m ultiplier les
gestes e t de leu r donner de l’im portance.
«•s Les professionnels de la m agie se servent, pour ce to u r, d ’un appareil de
in étal, d ’une conception ingénieuse e t u n p eu plus com pliqué que le nôtre.
Celui q u e je vous décrit est très suffisant — et il est à la portée de tous.
C’est, p o u r nous, le p o in t im p o rtan t e t l’on réussit to u t aussi bien le foulard
changeant av ec un sim ple p e tit tu b e en carton.
6 5 , R U E D U FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , PA R IS
7
4. UNE MONTRE QUI VA BIEN
E ffet. — D eux guéridons légers, dessus m ince, éloignés l’un à droite de la
scène, l'a u tre à gauche. S ur l’un, un sac de pap ier tel que ceux vendus dans le
com m erce e t posé v erticalem en t ; sur l’au tre, chapeau h a u t de form e, ouver­
tu re en h a u t.
Vous em p ru n tez u n e m o ntre, qu’a u surplus, vous pouvez faire m arquer
avec un p astel ou id en tifier p a r un a u tre m oyen : faveur nouée, m orceau de
ficelle a tta c h é e à la bou cle...
— V a-t-elle bien ? dem andez-vous. Oui ? P a s m al ? Moi aussi.
Vous la déposez d an s le sac. Vous m ontrez le chapeau vide et afin que l'on
ne puisse supposer q u 'il possède u n double fond, vous le m esurez in térieu re­
m en t e t extérieurem ent avec v o tre m agique bag u ette.
—
V otre m o n tre n ’irait-elle pas, que je m e chargerais volontiers de la
ia ire aller, assurez-vous. T enez... je la ferai aller de cet endroit à celui-ci.
Vous m o n trez en m êm e tem ps le sac e t le chapeau. P re n a n t le sac, vous
fe pliez b rusquem ent, l’aplatissez soudain, le to u rn a n t e t le re to u rn a n t à
plusieurs reprises dans vos mains*, en frappant violem m ent dessus. Vous
em p aran t d u chapeau, vous l’inclinez vers l’assistance. On v o it la m ontre
dans le chapeau. Son p ro p riétaire est convié à la p rendre lui-m êm e.
8_______
______________ S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
Explication, — D ans le bas, le sac, en papier résistan t, est m uni d ’une
o u v ertu re rectan g ulaire e t horizontale, p e rm e tta n t le passage aisé d ’une
m o n tre o rd in aire. Renfbrfcez le fohd du sàd en côllaiit ün p ap ier dans ce der­
nier, ce afin que led it sac se tien n e bien debout. D errière est posée v o tre
b a g u e tte m agique, une ex trém ité é ta n t placée ju ste à l’en d ro it de l’ouver­
tu re.
U ne m o n tre é ta n t u n o b je t p lu tô t fragile, déposez-la avec soin dans le sac.
D ’ailleurs c e tte m ontre ne vous a p p a rtie n t pas. E n pro çéd an t à c e tte opéra­
tio n d élicate, poussez-la hors du sac, faites-la so rtir p a r l’ouvertiire pratiq u ée
horizontalem ent à la basé de celui-Çi. P re n a n t le sàc p a r lé h a u t, déplaCez-le
légèrem ent, l’a v a n ç a n t vèrs le public. E n p re n a n t la baguette* vous prenez,
en m êm e tem p s, la m o n tre q ui d o it se tro u v er près de l’ex trém ité de la dite
b ag u ette.
E n m esu ran t l'in té rie ü r dii chapeau avec v o tre b ag u ette, abandonnez
d ed an s la m ontre.
* * *
L ’ab an d o n de la m o n tre dans le chapeau s’opère de la façon la plus narelle. L e chapeau te n u avec la m ain gauche est légèrem ent incliné vers la
m ain d ro ite qui tie n t la b a g u e tte p a r line extrém ité , e t, en m êm e tem ps, la
m ontre. On plonge la b a g u e tte dans le chapeau* l ’a p p liq u a n t co n tre la paroi
de celui-ci. P u is la m ain e t la m o n tre glissent jù sq ü ’à la h a u te u r du chapeau.
A ce m om ent, o n desserre l’étrein te de la m ain e t la m o n tre glisse elle-m ême,
sur la p aro i d u chapeau incliné. T e n a n t la b ag u ette eh tre le pouce e t l’index,
ju ste à la h a u te u r in térie u re que l’on v ien t de p ren d re, on m o n tre a u x spec­
ta te u rs c e tte dim ension e t on la com pare avec la h iu te u r ex té rie u re en po­
sa n t c e tte fois le chapeau à p la t sur le guéridon e t en le m esu ran t verticale­
m ent.
L e sac de p ap ier p e u t, a u d é b u t de l’expérience, être plié. On le déplie
e t on le dresse d ev a n t la b ag u e tte posée su r le guéridon, parallèlem ent aux
rangées d e sp ectateurs.
5. L’EAU ENCHANTÉE
E ffet. — Vous em plissez d ’eau un verre à pied e t vous Îô recouvrez d ’une
feuille de p ap ier. R etournez le verre. L ’eau ne tom be pas, m ais... il se p eu t
que la feuille de p apier tom be. Si elle ne toiiibe pas, souillez dessus. E lle tom ­
b era. L ’eau dem eure en suspension. Vous tenez le verre p a r le pied e t vous
vous prom enez ainsi. Vous le balancez au-dessus de la tê te de quelques spec­
ta te u rs com m e si vous alliez les bénir, m ais pas une goutte ne tom be. C’est en
v ain que les personnes au-dessus de la tê te desquelles vous balancez cet inversablq v erre reg ard en t l’eau claire e t lim pide qui dem eure unie e t suspendue
ju ste à l’orifice du verre com plètem ent rem pli.
De tem p s en tem ps a p p liq u an t la m ain sur l’orificë de ce verre enchanté,
vous le rem ettez à l’endroit e t invitez quelques personnes à trem p er un doigt
d an s l ’élém ent liquide. E n fin , re to u rn a n t à la scène, vous faites passer le
verre, sans dessus-dessous,autour de vos jam bes, de vos bras, de v o tre tête,
lui faisan t décrire m éandres e t sinuosités. D e tem p s à a u tre , vous le rem ettez
à l ’en d ro it, len tem en t e t brusquem ent, sans le recouvrir ; vous le tenez
égalem ent sur u n plan horizontal, enfin vous le m anœ uvrez de cent façons.
Ce to u r, q u i a été p o u rta n t expliqué bien des fois, n ’est ici q u ’un p rétex te
p o u r vous en expliquer un a u trè :
U ea u mystérieuse. — E n to u t cas, jam ais l’expérience du verre inversable
n*à été détaillée com m e nous venons de le faire car* to u jo u rs, le v erre est
ten u v erticalem en t à l’en d ro it ou à l’envers, e t n o n horizontalem ent, à
m oins que la m ain soit appliquée sur son orî fice.
D ans Y E a u enchantée on p eu t, a ü cours de l’expérience, rép an d re sur le
£ol la m oitié de l’eau du verre. L ’a u tre m oitié dem eurera suspendue, com m e
to u t à l'h eu re to u te l ’eau d u verre.
65, r u e
du
F au b o u rg
s a in t-d e n iS , p a r is
______
_____ 9
E xplication. — S ur la feuille destinée à recouvrir l’orifice d u verre est posée
Une rondelle d e m ica, ex actem en t du diam ètre du verre. L e pied de ce der­
n ier est égalem ent de m êm e diam ètre que l ’orifice. E n reco u v ran t le v erre
d e la feuille de p ap ier, le m ica adhère au x parois e t l’on p e u t reto u rn e r le
v erre sans crain te de v oir l'eau en tom ber. D e tem ps en tem ps, p o u r le re m e t­
tr e en son sens norm al, on applique la m ain sur l’orifice. Q uand on la retire,
on retire aussi, dans le creux de celle-ci, la plaq u e de m ica e t l'o n tie n t l"
v erre p ar le pied, de m anière q u ’il repose verticalem ent dans la m ain, o ù vous
av ez em palm é la tra n sp a re n te rondelle. L e m ica adhère au p ied du verre.
C 'est là que vous conviez quelques personnes à trem p er un doigt dans l’eau.
Si l’on dispose d ’u n verre à bords épais, unis, bien p la ts e t d ’Utte rondelle
épaisse, on p e u t, après av o ir fo rtem en t appliqué la m ain silr l'orifice, se livrer
à to u te s sortes de fantaisies. L ’eau dem eure to u t aussi bien en équilibre
ho rizontal q u ’en équilibre vertic l e t l'o n reto u rn e le verre, len tem en t ou
b ru sq u em en t, sans en reco u v rir un seul in s ta n t l'orifice.
6. LEAU MYSTÉRIEUSE
E l/et. — Ce to u r con v ient p o u r un e n tr’acte, un lever de rid eau . U n bouf­
fon, u n p itre le p résen tera avec succès.
S ur une p e tite ta b le est posé un verre à boire rem pli d ’eau e t une p e tite
bouteille, vide. Le < com ique » qui présentera ce p e tit num éro reg ard era to u t
10
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
d 'ab o rd , d 'u n a ir ennuyé e t em barrassé, e t la bouteille et le verre, xi prend
la bouteille, la débouche e t la reto u rn e en l’a g ita n t. R ien dedans. Cela se
v o it, d ’ailleurs, ca r elle est trè s tra n sp a re n te . Il trem p e son doigt dans le
verre e t y goûte.
—
D u ch âteau -L apom pe, co n state-t-til. J 'a u ra is désiré boire un verre de
vin. J e vais aller rem plir de v in ce verre.
D ébouchant la bouteille e t la te n a n t dans sa m ain, il verse dedans un peu
d 'ea u d u verre. Mais c e tte eau coule p a r le bas de la bouteille. Celle-ci, il
n ’y a au cu n dou te, n ’a pas de fond. L 'o p érateu r retourne la bouteille e t agite
ses doigts d e d a n s ,'p a r le fond absent. C ar, v raim ent, elle n ’a pas de fond.
Alors, a y a n t bouché la bouteille il verse dedans, p ar le fond ab sen t, to u t le
contenu d u verre. Il v a poser la bouteille su r la ta b le p o u r aller, dans la
coulisse, rem p lir d e vin son verre. N puvel em barras ! Com m ent poser la
bouteille sans la renverser ? 11 essaie de la faire te n ir en équilibre sur son
bouchon, m ais c ’est en vain. P erplexe, il reto u rn e com plètem ent la bouteille,
la re m e tta n t ainsi à l’endroit. A la vive surprise du p itre , l’eau ne tom be pas.
Il ag ite la bouteille. L 'eau ne tom be to ujours pas. Il enfonce son index dans
la bouteille p a r le fond absent et l’agite. P a s de fond. C’est réel. Rien. E t
l'e a u dem eure suspendue. Il plonge c e tte fois une b ag u ette dans la bouteille,
to u jo u rs p a r le bas e t sans que l’eau ne tom be. P uis il se re tire avec la bou­
teille coifTant la b ag u ette, e t le verre à boire q u ’il v a, d it-il, rem plir de
vin po u r boire à la sa n té des spectateurs.
Explication. — Ici, la rondelle de m ica sera percée a u centre. L e tro u
d ev ra être bien rond. La rondelle est sur la table. E n p o sa n t dessus la bou­
teille mouillée, e t en a p p u y a n t, le m ica adhère. Vous avez m is secrètem ent
u n fond à ce tte bouteille. Si elle e s t bouchée, l’eau ne tom bera pas, m algré
le tro u p ratiq u é a u cen tre du m ica. Mais si vous débouchez la bouteille, l'eau
s'enfuiera p a r la p e tite o u v ertu re du bas.
P a r ce tte ou v ertu re, vous introduisez v o tre doigt o u Une b ag u ette.
65, RUE
.
V ie n t
,
c ie
DU
11
F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
__________
p a ra ître .
" " " J" J
Tous les A m usem ents, tous les
Tours et tous les J e u x de la
Société moderne.
LE NOUVEAU
12 fr.
Magicien des Familles
par le professeur Jean RAIMON, lauréat du Ministère de l’instruction publiqu«
Voici u n titre qui évoque à lui seul un program m e véritablem ent suggestif.
E n n o t r e s i è c l e d ’E l e c t r i c i t é e t d e M e r v e il le s , il sem blerait que
to u t a été d it ou fait d an s le dom aine du fan tastiq u e, e t que l’hom m e a
reculé au delà d u possible les lim ites de la perfection scientifique.
Mais, sans être un in v en teu r de génie, ni un philosophe de m arque, quel
est celui d 'c n fre vous qui n ’a jam ais été te n té de passer, vis-à-vis d e ses
sem blables, pour un hom m e presque universel, sach an t étonner, stupéfier
u n au d ito ire p a r des e x p é r i e n c e s q u i f o n t c r i e r a u m i r a c l e , et d o n t to u t
le se c e t réside dans quelques notions aussi sim ples à app liq u er que faciles à
reten ir ?
N om breux sont les ouvrages qui ont eu la p réten tio n d ’agglom érer toutes
les connaissances relativ es à la m agie élém entaire, m ais presque to u s ne
so n t q u ’une com pilation d ’au teu rs anciens, développant des su jets a u jo u r­
d ’hui connus de to u s, e t a y a n t l’inconvénient de ne pas préciser leurs tours
d ’une façon claire e t précise.
C’est à cela q u ’a v oulu rem édier le professeur Je an B aim on en écrivant
spécialem ent p o u r n o tre librairie son N O U V E A U M A G I C I E N D E S F A ­
M I L L E S , qui com p ren d tro is p arties vendues séparém ent...........
4 .5 0
1° L E S CA R TES. Tous les to u rs, les T aro ts devinatoires.........
4 .5 0
2° L E S T O U R S S C IE N T IF IQ U E S . E scam otage, P h y s iq u e ....
4 .5 0
3° L E S J E U X D E SO C IÉT É S. Calem bours, je u x de m ots, etc.
4 .5 0
Les trois parties ensem ble.................................................................... ..
æ
12
»
12
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
T O U T C E Q U E L ’O N P E U T F A I R E
Avec des Cartes à jouer
par l’auteur des 100 Trucs de Prestidigitation illustrés
©
T itre p ré te n tie u x ? N on pas. Ce volum e co n tien t, v raim en t, to u t ce
que l’on p e u t faire avec des caries à jouer. Il sem ble que, p ô u r exposer
tout ce que Von peut faire avec des cartes à jouer, une collection, un ensem ble
de brochures ou de livres, ou un seul, m ais gros com m e un dictionnaire,
soit néce saire. N os lecteurs se re n d ro n t facilem ent com pte que, p o u r qui
sait condenser, on p e u t, en une cen tain e de pages au m axim um , p arler
fort bien et d ’une façon com plète de Tout ce que l'on peut faire avec des cartes
à jouer : c ’est-à-dire : ap p aritio n s, d isparitions, tran sfo rm atio n s, d ivina­
tions, passe-passe, — escam otages, m étam orphoses, m anipulation, chas­
sés-croisés e t voyages, etc...
M ais il est alors nécessaire d'employer des cartes truquées, c a r celles-ci ne
p e rm e tte n t p as, généralem ent, d ’exécuter un seul to u r, m ais plusieurs.
Le nouvel o uvrage, que nous présentons a u public, ap p ren d à qui est
u n peu a d ro it, à confectionner soi-m êm e cartes e t je u x tru q u és. Il ap p ren d
aussi à se serv ir très av an tag eu sem en t e t à tire r le m eilleur p a rti possible
des diverses cartes tru q u ées vendues p a r la Société de la Gaîté Française.
Ce volum e, ag réablem ent e t clairem ent illustré p a r l ’a u te u r m êm e — un
as d u cray o n , de la plum e, e t de la b ag u e tte m agique — est un com plém ent
a u x cartes vendues p a r la Gaîté Française e t d o n t nous relato n s les effets
su rp ren an ts d an s n o tre catalogue. N ’hésitez pas à faire l’acquisition de ce
volum e. Tout ce que Von peut faire avec des cartes à jouer est un to u r... de
force ; des systèm es de jeu x e t cartes tru q u és d o n n an t lieu à de m ultiples
expériences, e t cela en u n volum e peu en co m b ran t, p ratiq u e, e t d ’un p rix
ab o rd ab le, n ’a jam ais é té fait. D e plus, grâce à cet ouvrage, le lecteuro p érateu r p o u rra ex écu ter des prestiges q u ’il est im possible de produire
avec des cartes o rdinaires ; — ce qui ne l ’em pêchera p a s de faire la p lu­
p a r t des to u rs de d iv in atio n , ap p aritio n s, disparitions e t passe-passe que
l’on p eu t ex écu ter — parfois après un long apprentissage — avec des cartes
à jo u er o rdinaires.
L 'E d iteu r.
Cet ouv rag e est en p rép aratio n e t engageons nos clients à se faire inscrire
dès m a in te n a n t p o u r u n exem plaire.
A A - A - -4
A -fr A
6226. Etam pes. Imprimerie “ L a Semeuse
— 1930,
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|
1
LUC
M ÉG R ET
N°
1 0
LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
ILLUSTRÉS
de
la
S o c ié té
de
de
la
G a îté
F r a n ç a is e
P A R I S ( X e)
ÎO
comprenant :
1. Escam otage d’un verre de lampe.
2. Le prestidigitateur décoré.
3. Le coloriste invisible.
4. Multiples foulards.
5. Le troisième foulard.
6. Le foulard cam éléon.
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Brochure N°
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1.
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ESC AM O TA G E
PF. LA C,AÎTÉ FRANÇAISE
D’UN VERRE DE LAMPE
Effet. — L’illusionniste présente de to n tes façons une feuille de p ap ier fort
et un v erre de lam pe ordinaire, qui p eu t être rem is à l’exam en. Il roule la
feuille, en tord les extrém ités et la pose sur la table, bien en vue. Il n ’v to u ­
che plus. Il s’em pare (lu verre de lampe, et l’en%Teloppe dans deux dem i-feuil­
les de journal. Il pose le verre de lam pe sur un p etit guéridon, bien en évi­
dence. T o u t à coup, s’em p aran t d u verre de lam pe enveloppé, il to rd com plè­
tem en t d ’un bo ut à l'a u tre , le p ap ier qui l'enveloppait. Celui-ci offre l’aspect
d ’une corde. J.e verre de lampe a disparu. Alors, l ’illusionniste s’em pare du
p ap ier roulé qui se tro u v e sur la tab le et auquel il n ’a pas touché. Il en ouvre
une ex trém ité e t en e x tra it le plus naturellem ent du m onde le verre de
lam pe
Préparation. — H est nécessaire d ’av o ir d eu x verres de lam pe sem blables.
O n les choisira en verre épais. L ’un d ’eux repose horizontalem ent derrière
la table. L ’épaisseur du dessus de celle-ci dissim ule ce verre de lam pe.
D eux crochets obtenus h l’aide de 01s de fer passés dans u n e bande de
carto n mince m ais d ’excellente q u alité, et fixés derrière la tab le avec des
punaises form eront une servante très pratique, e t d ’u n nouveau genre, qui
saura su p p o rter le poids d ’un verre de lam pe.
6 5 , R U E D U FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , PA R IS
•
S
D eux crochets sem blables so n t fixés derrière le dossier d ’une chaise qui se
trouve sur la scène. Ils so n t destinés à p o rte r un tu b e de p ap ier fo rt, exacte­
m ent d e la longueur, d u d iam ètre e t de la form e des verres de lam pe d o n t
on se servira d an s l’exécution de c e tte expérience. Ce « fau x » verre de lam pe
sera soigneusem ent enveloppé dans une dem i-feuille de journal. D eux dem ifeuilles de jo u rn al chev au ch ero n t le dossier de la chaise.
Exécution. — L’illusionniste m ontre to u t d ’a b o rd la feuille de papier
fort destinée à faire apparaître le v erre de lam pe disparu des d eu x m orceaux
de pap ier d e jo u rn al. Il la pose su r la ta b le de m anière à pouvoir saisir to u t
à l’heure, et sans difficulté, le v e rre de lam pe rep o san t derrière l ’épaisseur
de la tab le.
Il présen te ensuite le v erre de lam pe. P u is il roule la feuille de p ap ier fo rt
et, dedans, le v erre de lam p e N ° 2. P o u r la façon de procéder_se rep o rter à
La Bougie Voyageuse e t a u Foulard Caméléon. R evoir aussi Le M iracle de
Neptune d écrit dans la prem ière série des Trucs de Prestidigitation de la So­
ciété de la Gaatc Française. (L ivraison N ° 2).
Ne p a s oublier de ferm er les d eux extrém ités d u rouleau de papier.
P re n a n t le v erre d e lam pe d ’une m ain, vous vous ap p rêtez à l ’envelopper
dans l’une des dem i-feuilles de jo u rn al q ui reposent su r le dossier de la chaise.
Avec ce verre de lam pe, vous prenez donc l’un des deux m orceaux de jou rnal
et vous l ’enveloppez dedans. Vous tordez les ex trém ités du papier. D e la
même m ain , vous allez m a in te n a n t vous em parer de l’a u tre m orceau de jo u r­
nal. E n le p re n a n t, d u cô té d u fo nd de la scène, c’est-à-dire du côté des deux
crochets fixés derrière le dossier de la chaise, vous prenez le faux verre de
lampe enveloppé e t vous ab an d o n nez, su r les deux crochets, le v ra i verre de
lampe p areillem en t enveloppé.
P our le public, c’est to u jo u rs le même verre de lampe que vous avez en m ains
et que vous roulez u n e seconde fois dans u n p ap ier de jo u rn al d o n t vous fer­
mez les d eu x b o u ts en les to rd a n t.
Il n e vous reste, après quelques passes exécutées av ec la b a g u e tte , q u ’à
faire co n stater la d isp aritio n d u v erre de lam p e en to rd a n t e t, si vous voulez*
en co u rb an t e t en p lia n t en q u a tre , les d e u x feuilles de jo u rn a l roulées.
2. LE PRESTIDIGITATEUR DÉCORÉ
El Jet. — N ous avons expliqué d an s la Première série de 50 trucs de prestidtgU
to.tion illustrés, V Art de se décorer, en trée en scène am u san te. Ici, c ’est décoré,
et superbem ent, q u e le p restid ig itateu r se présente. Il a ru b an s rouges,
oleus, v erts auxquels so n t suspendus des m édailles dorées de to u te s forme.
■Entrée en scène sensationnelle, à cause du nom bre e t de l ’éclat de ces déco­
rations.
Sur la ta b le se tro u v e u n coffret ou v ert, le couvercle à charnière de ce
dernier se tro u v a n t incliné cô té décor, obliquem ent, de m anière que le public
Puisse v oir l’in térieu r d u d it couvercle.
—
Mesdames, M essieurs, prononce le décoré, a v a n t que je com m ence à
us ex écu ter d e m ystérieuses expériences, vous m e sem blez déjà quelque
Peu étonnés e t u n ta n tin e t éblouis. Ce sont mes étincelantes décorations
^ p r o d u i s e n t cet effet. Afin que vous ne croyez p as q u ’elles so n t destinées
” ,détourner v o tre a tte n tio n des to u rs que je vais p résenter, perm ettez-m oi
u est-ce pas, d e les retirer. D ’ailleurs, je dois vous avouer que c’est rare m e n t
*Jue je les porte. Ces m édailles so n t en or, — e t l’or est très recherché, com m e
vous savez, su rto u t p a r les voleurs, apaches, pick-pockets, r a ts d ’hôtel e t
«jutres in dividus peu recom m andables. Ces décorations m ’o nt a ttiré , à ce
«fPP0^ des désagrém ents. TJn soir, à la fin d ’une rep ré sen tatio n , j ’ai été
“ttaq u é d an s la ru e p a r u n g aillard de m ine plus que patib u laire q ui te n a it,
4
SO C IÉTÉ D E LA GA lTÉ FR ANÇAISE
ab so lu m en t à s’em parer de cet or, sans doute p o u r les p o rter à la B anque do
F rance.
Ce d isa n t, le p restid ig itateu r retire ses décorations.
— .J’ai p o u r h ab itu d e, ajoute-t-il, de les déposer dans ce coffret.
Il m o n tre ce dernier de to u tes façons, extérieurem ent e t intérieurem ent,
su rto u t in térieu rem en t. L e coffret est vide, vide com m e la prose de certains
a u te u rs à la m ode. N o tre m agicien dépose une à une, e t délicatem ent, toutes
ses décorations d an s le coffret d o n t il ra b a t le couvercle.
— Me voici donc à l'a b ri des voleurs, conclut-il. C e p en d an t... Il se pour­
r a it que quelque r a t d 'h ô te l... Ceux-ci o n t pour h ab itu d e d 'o u v rir les coffret5,
ces derniers co n ten an t souvent colliers, bijoux, objets de valeur. Oh !... je suis
bien tran q u ille : rien ne sera pris. Seul, le rat le sera, c ar...
Il o uvre le coffret e t en m ontre l’in térie u r a u public. L e coffret e s t vide.
Les décorations o n t disparu.
—
...C a r j'a i su ren d re ces décorations invisibles de to u te personne qui ne
co n n aît p as la m agie, dit-il.
Explication. — Coffret tru q u é, — le tru c entier réside en lui. C arré ou rec­
tan g u laire, il a u n double fond. Mais celui-ci est in d ép en d an t. C 'est une
feuille d e carto n m ince, trè s d u r, inférieure de deux ou trois m illim ètres aux
dim ensions in térieures du coffret. Au d éb u t de l ’expérience... du d éb u t, le
coffret, avons-nous d it, est sur la tab le, le couvercle incliné côté décor présen­
t a n t son in térie u r a u x aim ables personnes de la société, — e t a u x autres
aussi. D ans ce couvercle se tro u v e la feuille de carton. E l l e r e c o u v r e com plète­
m en t le cô té in térie u r e t norm al du couvercle.
L ’o p érateu r p re n d le coffret à d eu x m ains, la d ro ite et la gauche, pas d 'a u ­
tre . Avec le pouce de la m ain droite, il tie n t le couvercle e t, avec lui, 1®
deuxièm e fond, libre, isolé, qui repose dans ce couvercle. Il m et ensuite le
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5
coffret sur la ta b le , com m e au d é b u t, et il dépose dedans ses décorations à la
fois variées, nom breuses et éclatantes. E n ferm an t brusquement le coffret,
l'épaisseur de carto n q u itte le couvercle pour se poser silencieusem ent sur
to u tes les décorations q u ’elle m asque. L ’opérateu r p e u t m o n trer l’in térie u r
du coffret. Il sem ble vid e ; ce q ui é ta it, le double fond du couvercle est devenu
le double fond du coffret lui-même.
A v an t d e vous révéler le secret de c e tte disparition, com plète e t in s ta n ta ­
née, d e décorations, fan taisistes ou non, je vais vous parler d ’une a u tre expé­
rience :
3. LE COLORISTE INVISIBLE
E ffet. — S ur la ta b le d u m agicien se tro u v e le coffret d o n t je viens de
vous p arler. Com m e précédem m ent, il est m o n tré vide. L 'o p é ra te u r y dépose
une c a rte postale illu strée, en noir. Il ferm e le coffret. A près u n c o u rt boni­
m en t d an s lequel il p e u t ê tre question d ’un p e tit personnage qui se tro u v e
dans le coffret e t qui se charge de to u t tra v a il que lui com m ande l’illusionni»te, ce d ern ier ouvre le coffret e t en re tire la ca rte postale. M a is elle est en
couleurs.
«
S O C IÉ T É D E L A G A ÎTÉ FR A N Ç A ISE
E xplication. — Même coffret, m êm e principe, façon d ’opérer presque Identi­
que. Mais là, il y a su b stitu tio n .U n e ca rte postale en couleurs est dissim ulée
en tre le côté in térieur du couvercle e t la feuille m obile, isolée, qui repose sur
ce côté. D ans le coffret, l’illusionniste dépose un e.carte postale en to u s points
sem blable à celle q ui est en couleurs, avec ce tte différence, toutefois, que la
d ite c a rte est en noir.
E n ferm an t violem m ent le coffret, l’épaisseur de carto n va recouvrir le
fond d u coffret e t, en m êm e tem p s, la ca rte postale en noir, cep en d an t q u ’app a ra ît, su r c e tte feuille, la ca rte postale en couleurs. Bien entendu, la feuille
e t l’in térieu r d u couvercle e t du coffret, sont de niêm e couleur. Celle-ci sera
som bre, ou ce sera de m ultiples tons, un v éritab le •bariolage. L a m ode é ta n t
a u bariolage v o tre m agique coffret sera à la mode. Si vous voulez, garnissez-le
d e p ap ier d e cham bre. Ce sera d ’un aspect un p eu confus e t le public ne
p o u rra discerner le fam eux fond q ui ne q u itte le couvercle que p o u r le réelp ie n t lui-m êm e e t réciproquem ent.
Troisièm e expérience que Ton p e u t exécuter avec ce m êm e coffret :
4. MULTIPLES FOULARDS
E ffet. — L ’illusionniste m o n tre le coffret vide. H le ferm e, fa it au-dessus
quelques passes, ouvre le coffret e t, b ra s nus, m ains vides, il en re tire succes­
sivem ent u n e v in g tain e de foulards qu’il étale su r la table. D e to u s ces fou-
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l a r d s *1
re tire d ’au tres, l ’u n après l'a u tre , une dem i-douzaine. E nfin, sai­
sissan t to u s les foulards, il re tire de ceux-ci u n grand foulard q u ’il déploie.
D e ce foulard, en tom be une douzaine en pluie m ulticolore.
Expîrcation. — Ces m ultiples foulards seront des pochettes e t, aussi, d ’au tre s
genres de tissus. L 'essentiel est q u 'ils soient trè s m inces, de m anière que, pliés
ils offrent une épaisseur q u asi insignifiante. Sous le coffret, de préférence
en m étal, il y a u ra place p o u r quelques-uns de ces foulards. C’est vous dire
que le fond est creux. Il est des coffrets destinés à contenir biscuits, gau fret­
tes, g âteau x secs e t au tres pâtisseries croquantes et croustillantes qui convien­
n en t fo rt bien p o u r ces expériences. Trois pochettes e t tro is a u tres foulards
un p eu plu s g ran d s sero n t pliés soigneusem ent, posés sur la ta b le e t recou­
v e rts com plètem ent d u coffret, posé dessus. D ans ce coffret, sera placé
q uinze p o chettes e t cin q foulards d ’une superficie du double de celle de ces
p o ch ettes, to u t cela plié, repassé e t recouvert du fond indépendant. E nfin,
derrière la tab le, suspendu h un crochet, com m e le m ontre la figure, se
tro u v era uii m agnifique foulard, de respectables dim ensions, qui, roulé, en
enveloppera d ’au tres, de plus p e tite taille.
L ’épaisseur de la tab le sera suffisante pour m asquer, a u public, ce tte charge
de foulards réd u ites à leur plu s sim ple volum e.
T o u t d ’ab o rd , vous retirez u n p a r un les foulards enfermés dans le coffret.
Il vous suffit, po u r cela, d e lever légèrem ent le double fond et de les saisir
p a r u n angle. Vous les étalez sur la table. L orsque vous en aurez ainsi étalé,
devant le coffret, une q u inzaine a u m oins, cela form era une épaisseur suffi­
sa n te po u r m asquer les foulards cachés sous le fond d u coffret. Vous déplace­
rez alors ce coffret, e t vous en retirerez les derniers foulards que vous étalerez
sur les au tres. Ces d erniers foulards é ta n t du double des pochettes, il ne sera
pas difficile d e reco u v rir co m plètem ent celles-ci et, en m êm e tem ps, le p e tit
entassem ent des foulards cachés to u t à l ’heure sous le coffret. Des foulards
étalés, vous retirerez les foulards pliés, les p ren an t par les angles e t les tira n t
vers vous. E n fin , en saisissant tous les foulards, vous passez v o tre doigt dans
la p a rtie supérieure, recourbée, du crochet e t vous retirez prestem ent de ceuxci, en le d ép lo y an t larg em en t, le grand foulard roulé q ui é ta it inséré dans la
p a rtie courbe, inférieure, d u crochet suspendu à la table.
On com prend que, bien ex écuté, ce to u r est d ’u n joli effet.
5. LE TROISIÈME FOULARD
Entrée en scène
E ffet. — S ur u n piédestal, u n guéridon élevé e t léger, ou u n e sellette, se
tro u v e une coupe en verre, destinée à p o rter et à isoler deux grands foulards
noués l ’un à l'a u tre , la p a rtie nouée se tro u v a n t a u m ilieu de la coupe e t les
deu x foulards re to m b a n t l’un à droite, l’a u tre à gauche de la sellette.
U n peu plus loin, une ta b le ou un guéridon à dessus mince.
L ’illusionniste s’avance, m o n tre les deux foulards, glisse les doigts sous la
p artie nouée, les élève ainsi et les pose dans la coupe, les foulards chevau­
c h a n t to u jo u rs celle-ci. Puis il les saisit p a r le bas, par un angle e t noue ces
d eu x angles. Il p ren d ensuite les deux foulards et les te n d horizontalem ent
en tre ses* m ains passées d an s les deux foulards noués. T o u t à coup, il décrit
un m ouvem ent large des b ras vers le p u b lic... U n troisièm e foulard v ien t
d ’a p p a ra ître e n tre les d eu x au tre s. E n tre les bras ten d u s de l'illusionniste
SO C IÉTÉ D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
il form e une courbe en bas ; il est noué a u x deux au tres fo u lard s... fin môme
\em ps q u ’il «st a p p a ru , une pluie de confetti a p a p illo tté dans l'a ir ...
—
Voilà m on ta p is de tab le, d it alors l’illusionniste en d én o u an t les fou­
lards e t en é ta la n t, sur la tab le, celui qui vient d 'ap p a raître.
Au lieu d 'u n v éritab le foulArd on p e u t donc faire ap p araître , p a r ce
/noyen original, u n tap is léger à franges fines.
Explication. — D ’av ance roulé en diagonale e t co n ten an t une poignée de
co n fetti, le foulard destiné à a p p a ra ître , est noué a u x deux au tres. Mais
lorsque ceux-ci so nt disposés su r la coupe, il est caché dans l'u n d ’eux. Il
se tro u v e alors plié en deux e t on l*a soigneusem ent roulé dans le foulard
destiné à le dissim uler. Les d eu x ioulards ne so n t p as noués com m e 0 1 1 le
cro it. L ’angle supérieur de l'u n d ’eux est noué e t placé d e v a n t l’angle supé­
rieu r de F au tre. On s'im agine que les deux angles so n t noués l'u n à l'a u tre .
Les tro is foulards sont noués en diagonale. P o u r faire ap p a ra ître le troisième,
on tire su r les deux au tres, en projetant ses bras vers le public, en un geste
am p le qui déploie ce troisièm e foulard e t je tte vers les sp ectateu rs e t le plus
h a u t possible les co n fetti q ui to u t à l'h eu re se tro u v aien t dans le d it foulard.
6 5 , R U E D U FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , PA R IS
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6. LE FOULARD CAMÉLÉON
E ffet. — L ’expérim en tateur m ontre de to u tes façons une feuille de papier
blanc, ainsi q u ’u n p e tit foulard, une pochette. Il roule la feuille e t la ceint
a u m ilieu avec un an n eau de catoutchouc te l que ceux utilisés d an s le com ­
m erce. P a r u n e ex trém ité d u cylindre, il in tro d u it le foulard q u i, si vous le
voulez bien, sera bleu. A l ’aide de la b ag u e tte m agique, il pousse le foulard
d an s le tu b e . Il le pousse ju sq u ’à ce q u ’il so rte p a r l’a u tre ex trém ité . Mais
alors, il n*est plu s bleu, il est jaune. L ’a rtiste re tire ce foulard jaune» le m o n tre
des deux côtés, l'in tro d u it d ans le tu b e, com m e il l’a fait lorsque le foulard
en question é ta it bleu. D e m êm e, il le pousse, dans le cylindre, avec la
b ag u e tte m agique e t il le fa it so rtir p a r l ’a u tre b o u t du cylindre. Mais le
foulard n ’est plu s jau n e. Il est vert. L ’illusionniste recom m ence l’expérience,
in tro d u isan t le fo u lard v e rt, l’enfonçant à l’aide de la b ag u ette, e t ... lorsque
le foulard a p p a ra ît p a r l’a u tre ex trém ité d u rouleau de papier, il a encore
changé d e couleur : il est rouge. U ne dernière fois, le foulard est in tro d u it
dans le tu b e , enfoncé com p lètem ent e t ressorti ; il est violet.
Les foulards n ’o n t subi au cu n e p rép aratio n . L a b ague de caoutchouc
10
SO C IÉ T É D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
q u i em p êch ait la feuille de p ap ier de se dérouler est enlevée e t le cylindre
o u v ert, la feuille déployée.
E xplication. — L e subterfuge réside en u n cylindre de p ap ier ex actem en t
sem blable à celui confectionné sous les y eu x d u public, m ais dans lequel se
tro u v e d eu x cloisons longitudinales, en croix. C’est dire que le tu b e est d ivisé
in térie u rem en t en q u a tre p a rtie s égales, q u a tre cham bres, q u a tre couloirs.
D ans chaque co m p artim en t est allongé u n foulard de couleur différente.
R e ste à s’em parer invisiblem ent de cet accessoire.
Il p e u t reposer derrière un guéridon, sur d eu x pointes enfoncées dans
l’épaisseur d e celui-ci. L a façon de s’en em parer est donc sem blable à celle
q u i con siste à s’em parer du cylindre de p lan tes e t fleurs aq u atiq u es, a rtifi­
cielles, d écrite dans la livraison N ° 2 de la prem ière série de 50 Trucs de Pres­
tidigitation illustrés de la Société de la Gaîté Française. Comme po u r le Miracle
de N eptune, o n ro u lera, dans la feuille de pap ier sans p rép aratio n , le cylindre
q u i, ex térieu rem en t, ressem ble à celle-ci. C ette m anœ uvre passe inaperçue
à cause d e son n atu rel. On m o n tre d ’a b o rd la feuille de papier des deux côtés,
puis on la pose su r le guéridon de m anière q u ’un côté de celle-ci recouvre
com plètem ent le cylindre q ui repose horizontalem ent sur deux pointes e t que
dissim ule a u public l’épaisseur du guéridon. On présente ensuite, des deux
côtés, le foulard bleu. E n s’em p aran t de la feuille, p o u r la rouler, on prend,
avec celle-ci, le tube aux quatre foulards, et le plus n atu rellem en t du m onde,
on le roule d an s la feuille.
Le guéridon sera p eu larçe, sans quoi il p o u rra it sem bler singulier que
l’on place la feuille de p ap ier du côté du décor, e t non du côté du p u b lic ou
a u m ilieu d u guéridon.
Voici donc u n m oyen de s’em parer invisiblem ent d u tu b e a u x foulards.
Ce tu b e p e u t encore se tro u v er derrière un p la te a u rectan g u laire ou carré,
p o sé su r la tab le. Les bords de ce dernier se ro n t donc assez élevés p o u r d is­
sim uler com plètem ent a u public le tu b e a u x q u a tre foulards. Il sera im por­
t a n t , su rto u t, que la ta b le ou le guéridon soient élevés. U ne sellette convien­
d ra bien ; il v a u t m ieux pour ce deuxièm e subterfuge, que les assista n ts ne
p u issen t v oir le dessus de la ta b le , — ou du guéridon.
L a façon de s’em parer secrètem ent d u cylindre chargé est la m êm e que plus
h a u t. On le p ren d avec la feuille qui le recouvre en partie, le pouce le saisissant
av ec celle-ci, sous laquelle il est appliqué e t les au tre s doigts se tro u v a n t sur la
feuille. On le roule ensuite.
^
E n fin , à u n tu b e confectionné sous les yeux de la Société, on p e u t su b sti­
t u e r u n tu b e sem blable, q u a n t à l’extérieur, m ais p rép aré in térieu rem en t
com m e il e s t d écrit au d é b u t de V Explicaiion de c e tte expérience. L e tu b e
tru q u é e t chargé p e u t se tro u v er derrière u n objet de la mise en scène, chapeau
p a r exem ple. A y an t roulé la feuille de p ap ier, et l’a y a n t ceinte d ’un anneau
élastique, vous la faites passer visiblement e t de la façon la plus naturelle
derrière le couvre-chef. Mais vous l ’abandonnez là p o u r saisir a u passage, le
tu b e a u x q u a tre fo u lard s... e t vous prenez votre b ag u ette q ui se tro u v e à
une ex trém ité de la tab le. Les sp e ctateu rs s’im aginent qu e vous avez fait
passer le rouleau derrière le chapeau p o u r vous em parer de la b a g u e tte p la ­
cée su r u n chem in qui se tro u v e derrière celui-ci et non devant ou su r le même
chemin que le chapeau h a u t de form e.
R este à m o n tre r la feuille de pap ier com m e a u d é b u t de l’expérience, c'està-d ire sim ple e t n aturelle. Ce n ’est pas, toutefois, u n e nécessité. P o u r cela,
on dépose le foulard violet dans un chapeau h a u t de form e. E h m êm e
tem p s, on tie n t le cylindre verticalem ent, avec la m êm e m ain. E n plongeant
la m ain d an s le couvre-chef p o u r y déposer le foulard, on laisse glisser, dans
celui-ci, le tu b e a u x q u a tre com partim ents. Il ne vous reste dans la m ain que
le tu b e n a t u r e l ..
6 5 , R U E D U FA UBO URG S A IN T -D E N IS , PA RIS
11
Sans la danse, l'individu est incomplet et n'arrivera
jam ais à briller dans le monde.
Méthode nouvelle de Danse et d’Education
TENUE,
MAINTIEN
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SAVOIR-VIVRE
in d isp en sab le a u je u n e h om m e, à la je u n e fille d e b o n n e so c iété
permettant d'apprendre seul en quelques soirées
toutes les Danses, les Quadrilles et les Pas les plus N ouveaux
par
E ugène
G IR A U D E T , O .
I. Q
p résid en t de l’Association In tern atio n ale de danse
B eau volum e illustré de 875 gravures.................... ................................
1 2 fr.
fS /S /S S /S /////////////.
Ce volum e co n tien t to u t ce qui est nécessaire à l’étu d e de la D anse. Les
personnes qui su ivront son enseignem ent, de l'avis des connaisseurs à qui
nous avons com m uniqué ce tra v a il sont garanties d ’un plein succès si elles
d ésiren t ap p ren d re à dan ser seules, sans avoir recours à un professeur :
elles ne tarderont point à être appréciées et recherchées dans les bals, soirées
et matinées.
N on seulem ent ce sera de p arfa its danseurs, m ais ils ont en m ains — le
plus complet guide d'E ducation, de tenue, de m aintien, de protocole usuel
et de parfait savoir-vivre po ur toutes les circonstances de la vie qui ait été
publié — s’ap p liq u an t aussi bien aux jeunes gens des deux sexes q u ’aux
personnes d ’un certain âge qui graduellem ent les prépare à devenir gra­
cieux, élégants, bien élevés et évoluant avec aisance et distinction dans le
m onde.
Indispensable a u x jeunes filles et aux gens voulant être exactem ent ren­
seignés sur la bienséance, le savoir-vivre, l’a r t de bien se te n ir au bal e t en
société, l'art de bien danser avec la faculté d'apprendre seul toutes les danses»
les quadrilles, et les jeux modernes se pratiquant actuellement dans toutes les
sociétés.
E n p lu s des danses classiques : polka, polka piquée, polka russe, polka
des bébés, berline, polka m azurka, m azurka des sourires, scottisch, valse à
deux tem ps, que to u t le m onde d o it co nnaître, nous y trouvons la dém ons­
tra tio n avec des illu stratio n s p o u r chaque m ouvem ent et chaque position
des danses nouvelles les plus répandues : boston américains le Two-step
(ou pas de deux), le pas-de-quatre, le skating (ou pas des patineurs), la Réjane,
le Tango, tous les quadrilles, quadrille français, quadrille croisé, quadrille
am éricain (polo), q uadrille des V ariétés parisiennes, F ox-T rott, S h im m y ,
Skake sleeping, Love, etc... L ’ouvrage est term iné p a r un ■ G uide com plet
et p ra tiq u e d u cotillon » d o n n a n t un g ran d nom bre de nouvelles figures
des salons parisien s (chaque saison mis à jour).
Les 5540 personnes qui o n t suivi les cours « G iraudet » p e n d a n t la saison
dernière, so n t une p reu v e suffisante qui dispense de tous com m entaires :
au x jeunes com m e a u x vieux, a u x raides comm e a u x souples, au x lourds
et a u x m aigres com m e a u x légers, nous garantissons le succès. Ils acquièrero n t l’aisance, la grâce e t l’agilité si recherchée des heureux de ce m onde.
LUC MÉGRET
N° 1 1
l LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
ILLUSTRÉS
de
la
S o c ié t é
de
de
la
G a ît é
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
----- ©■-----
X
Brochure N° 1 1
comprenant :
1. L'escamotage d’une glace de poche.
X
|
I
♦
2. Bague et pièces malicieuses.
3. U ne étrange corde à sauter.
\
4. Les nœuds voyageurs.
|
5. U n œ uf accueillant.
|
6. U ne b a lle... deux balles.
W
X
2
SO C IÉ T É D E LA GAÎTÉ FR ANÇAISE
1. L’ESCAMOTAGE D’UNE GLACE DE POCHE
E ffet. — Vous p résentez u n e jolie p e tite glace de poche, ronde que vous
faites m iro iter, la n ç a n t dans le public les rayons d ’une bougie allum ée. E n
se liv ra n t à ce jeu , vous prouvez q u e la glace e s t sans p rép aratio n . Nous
m ontrez aussi de to u tes façons, e t no tam m en t p a r tra n sp a r nce à la flamme
d e la bougie, u n grand foulard bigarré. Vous m ettez la glace dans votre
m ain gauche, étendue à p la t, e t le foulard par-dessus. Vous saisissez la glace
à tra v e rs l'étoffe avec la m ain dro ite, la te n a n t p a r son épaisseur e n tre le
pouce, l’index e t le m édius. R e tira n t brusquem ent le foulard, la elac© a
disparu.
Vous vous em parez d ’une ca rte à jo u er e t passez la m ain d e v a n t : la carte
a d isp a ru p o u r faire place à la glace de poche. S’opère b ra s n u s, m ains éloi­
gnées d u corps.
E xplication. — L e tru c q ui fa it la base de ce to u r réside en un bracelet
d e m êm e diam ètre que la glace. Ce to u r dem ande donc à être exécuté p a r une
fem m e, une jeune fille, une fillette. Toutefois, une personne du sexe m ascu­
lin p e u t p o rter égalem ent u n — ou plusieurs bracelets — sans que la chose
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paraisse anorm ale ; m ais alors, il est bon q u ’à ce b racelet s’ajo u te d ’au tres
bijoux : collier, b ag u es... U n costum e oriental conviendra donc bien pour
cette expérience, — ou, seulem ent u n tu rb a n . Si vous portez des décorations
fantaisistes, une écharpe, une cra v a te dans le genre de celles de com m an­
deur, la présence d ’un b racelet n ’a ttire ra p as particu lièrem en t l’a tte n tio n
du public. Vous opérerez b ras nus.
Mais si vous n ’avez rien qui puisse s’a jo u te r a u bracelet, vous n ’opérerez
pas les m anches retroussées, car celles-ci dev ro n t précisém ent dissim uler le
bracelet.
Celui-ci se tro u v e au b ras gauche. On p e u t le re tire r aisém ent. Il est bon
q u’il soit u n peu « plus h a u t » que l’épaisseur de la glace, p o u r em ployer un
term e peu ad ro it, p eu t-être, m ais que to u t le m onde com prendra. L a glace
de poche d o it être m ince e t légère.
Le foulard est m uni d ’une poche carrée dans laquelle d o it pouvoir se dissi­
m uler aisém en t la glace. C ette poche ne se tro u v e p a s a u m ilieu d u foulard,
com m e on p o u rra it le croire, E lle est non loin d ’u n angle. Vous pouvez donc
m on trer le foulard p a r tran sp aren ce à la flam m e d ’u n e bougie. Vous éloignez
le plu s possible la p a rtie tru q u ée, ou vous la cachez dans l’une ou l’a u tre
m ain.
Vous m ettez la glace dans la m ain gauche, grande o uverte e t horizontale.
Vous faites m ine de bien disposer le foulard, le tira n t p a r u n angle ou u n a u ­
tre d e m anière que les p an s reto m b an ts offrent quelque sym étrie, la glace
d e v an t se tro u v er, pour le public, bien a u m ilieu. E n réalité, elle est d an s un
angle. Cet angle se tro u v e d e v o tre côté ; c’est celui qui est m uni d ’une
poc .e secrète.
Le cô té d u foulard q u i est vers le public m asque le p an tru q u é. Ce dernier
est assez rap p ro ch é de la m ain. E n faisan t m ine de disposer le foulard com me
il convient, \ ous vous em parez de la glace e t la glissez dans la poche.
L ’escam otage d ’une glace d e poche se p ratiq u e donc com m e vous voyez,
dans une poche. Il est ra re que l’on songe à u n procédé aussi sim ple, — et
ce d ’a u ta n t plu s que la su b stitu tio n de ce tte glace a u b racelet est bien faite
pour d éro u ter. ***
S oulevant le foulard q u i d o it recouvrir en p a rtie v o tre b ras gauche, vous
soulevez dedans, bien h a u t, en tre le pouce e t l’index, le bracelet d ’un m êm e
diam ètre q u e le p e tit m iro ir d éjà disparu.
Vous te n a n t à cet in s ta n t d e profil, vous m ettez v o tre poing gauche sur
la hanche. C ette position vous p erm et de dissim uler la p a rtie d u b ras où,
pour le p ublic, d o it se tro u v e r le b racelet — auquel, en tre parenthèses, il
ne songe pas. D e p lu s, les am ples pans du foulard p eu v en t ê tre égalem ent
un aid e précieux p o u r dissim uler le poignet.
Glissez m a in te n a n t la m ain gauche sous le foulard, verticalem ent, e t insé­
rez r extrémité des doigts d an s le bracelet. Ceux-ci, s’é c a rta n t dans l’ouver­
tu re d u bracelet l’em pêchent de glisser. Vous tenez aussi le bracelet avec
l’extrém ité des doigts de la m ain droite, ceux-ci en co n ta c t à trav ers l ’étoffe,
avec la hauteur seule d u bracelet. R éu n issan t les doigts de la m ain gauche,
le b racelet glisse d an s ces d erniers e t gagne le poignet. Mais vous avez su
retirer à tem ps e t p restem en t le foulard, en le te n a n t p a r l’angle dans lequel
est cachée la glace.
Agitez le foulard, le te n a n t to u jo u rs p a r l ’angle tru q u é , — e t te n a n t le
t i r o i r à trav ers l’étoffe.
L a ca rte changée en m iro ir dem ande u n peu plus d ’adresse, — de rap id ité
su rto u t, afin que le subterfuge passe inaperçu. C étte carte est placée derrière
un o b jet de la m ise en scène. E lle est posée sur une glace sem blable à celle
qui v ien t de d isp a raître m ystérieusem ent. E n p re n a n t la carte, vous prenez
derrière, la glace de poche e t tenez l’une e t l’a u tre e n tre le pouce, l ’index e t
*e m édius, les doigts é ta n t en co n tact avec l’épaisseur seule de la ca rte e t du
jniroir. T enez la ca rte verticalem ent. Vous pouvez ap p u y er l’ex trém ité de
1 !ndex su r le m iroir, afin q u ’il risque m oins de subir une chute q ui dévoile­
n t , to u t à coup, le secret, — en cassan t p eu t-être le m iroir. E n p a ssa n t
rapidem ent la m ain gauche d e v a n t la carte, vous saisissez celle-ci ; elle est
ejUportée dans la m ain, les doigts é ta n t jo in ts e t se co u rb an t légèrem ent. L a
glace reste d an s la m ain droite. Au m om ent où vous passez d e v a n t la carte
m ain d ro ite v erticale e t les doigts unis, vous avancez bru sq u em en t la m ain
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SO C IÉTÉ D E LA GAÎTÉ FR A N Ç A ISE
g au th c Vers le public. L ’illusion est com plète si vous avez su vous y p ren d re ;
la c a rte a été su b item en t transform ée en glace de poche.
AVant d ’opérer en société,, exercez-vous *— d ev a n t une glace — à exécuter
Yescamotage de la glace de poche.
2. BAGUE ET PIÈCE MALICIEUSES
Ë fiet. —- L ’opérateur — nous opérons to u jo u rs bras n u s, n ’est-ce pas —
m o n tre des deux côtés deux p la te a u x ordinaires, Il m e t l ’un su r un léger
guéridon, a d ro ite ; l’a u tre sur un guéridon non m oins léger, à gauche.
II présen te u n e alliance, la recouvre d ’un m ouchoir sans p rép aratio n , la
tie n t ain si à tra v é rs le tissu en tre le pouce e t l’index e t la dépose dans le
p la te a u de droite. Il étend dessus le m ouchoir.
L ’o p érateu r présente ensuite une pièce de un franc, la recouvre d ’i n
m ouchoir sans p rép aratio n , la tie n t ainsi à tra v é rs le tissu, en tre le pouce et
l’in d ex e t la dépose dans le p la te a u de gauche. Il éten d dessus le m o u c h o i r .
6 5 , R U E D U FA U B O U R G S A IN T -D É N IS , PA R IS
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Il p re n d le p lateaii qui est à d ro ite et le m et sur le guéridon de gauche.
II p ren d le p la te a u qui est à gâtlche e t le m et siir le guéridon de droite.
— Où est l’alliance ? dem ande-t-il m alicieusem ent.
— A gauche ! ré p o n d e n t les Spectateurs.
L ’o p érateu r p re n d le m ouchoir de gauche a u m ilieu e t, e n tre le pouce
e t l’in d ex , il tie n t l’alliance dessous, à tra v e rs le tissu. II s’av ance ainsi vers
l’àim àb lë Société :
— Vous êtes bien sûrs, questionne-t-il que l’alliance soit soüs Cè m ou­
choir ?
Quelle que soit la réponse dés assistants* ^ o p éra te u r, enlevant le m ouchoir,
m on tre que c’est la pièce de m onnaie qui se tro u v a it dessous. II la recouvre
du m ouchoir e t la re m e t dans le p lateau . Il p ren d l’a u tre m ouchoir, à droite,
com m e il a pris le p rem ier, c ’est-à-dire p a r le m ilieu, av ec... l’alliance (?)
q u ’il tie n t à tra v e rs le tissu. E n le v a n t le m ou-hoir il découvre en effet,
l ’alliance. Il la glisse sous le m ouchoir e t la dépose, ainsi recouverte, dans le
p lateau de droite. E ncore une fois, il change les p là te a u x de place.
— O ù est la pièce de m onnaie ? questionne-t-il.
La p lu p a rt des sp ectateu rs ne savent que rép o n d re ... généralem ent* on
dit ; « D roite ! » Or, p ro céd an t com m e précédem m ent, l’o p érateu r m o n tre
que la pièce de u n fran c est SOUS le m ouchoir de gauche. Il renouvelle l ’ex­
périen ce... T oujours les sp ectateu rs so n t trom pés. D isent-ils alliance ?
C’est la pièce. D isent-ils pièce ? C’est l ’alliance. P uis, c’est la pièce e t l’al­
liance* l’une su r l’a u tre , sous u n m êm e m ouchoir. E ch an g ean t une dernière
fois les p la te a u x , l’o p érateu r se saisit, à trav ers le m ouchoir, de la pièce sans
doute, à m oins q u e ce soit l’alliance ou l ’une e t l’au tre.
— Vous m ’avez d it l ’alliance, je crois. E tes-vous bien certains q u e ce
soit l’alliance ?
— L a pièce de m onnaie 1 d isent les uns.
— L a pièce d e m onnaie e t l ’alliance ! disent les autrés.
L’o p érateu r tire b ru sq u em en t sur un angle d u mouchoir. Quel que soit
l’o b jet qui se tro u v a it dessous, il a disparu. L a bague est su r un p lateau ,
la pièce sur l ’a u tr e . L ’o p éiateu r rer.d bague, pièce e t m ouchoirs, ca r to u t
cela a été em p ru n té.
Explication. — L e dessus des güéridôns sera élevé, de telle sorte que nul
ne p o u rra v oir l’in térie u r des p la te a u x d o n t les bords seront égalem ent éle­
vés, — d eu x centim ètres à peine. L e to u r s’exécutera assez loin de l’assem ­
blée.
D ans la m ain gauche, qui tie n d ra la b a g u e tte m agique, l’o p érateu r a dissi­
mulé une alliance e t, dessus, une pièce de u n franc. Il se fa it rem ettre, dans la
m ain d ro ite, une alliance q u ’il p ren d ensuite én tre le pouce e t l’index de la
m ain gauche, laquelle ab an d o n ne la b ag u ette, ïa înain dro ite s’e m p a ra n t à
ce m o m en t du m ouchoir.
L ’o p érateu r glisse l’alliance sous le m ouchoir ten u p a r la m ain dro ite. Il
prend, a u lieu de c e tte allian ce em pruntée, l ’alliance q u ’il cach a it dans sa
m ain e t, dessus, la pièce de u n franc. Il tie n t l’un e t l’a u tre à tra v e rs le tissu
et dépose alliance et pièce d a n s le p la te a u d é droite.
Il em p ru n te alors une pièce de un franc, q u ’avec l’alliance cachée dans sa
m ain, il recouvrira d u deuxièm e m ouchoir. C’est cette pièce e t, dessus, l’a l­
liance q u ’il déposera, sous le m ouchoir, d an s.le p la te a u de gauche.
D onc, à dro ite, alliance e t, dessus, pièèe — non em pruntées. A gauche,
pièce et alliance, em pruntées.
'
Ju s q u ’à la fin, l’o p érateu r s’arran g era de m anière que le public se tro m p e
constam m ent. S’il d it : «Alliance à droite», il p re n d ra sous le m ouchoir la
pièce posée su r l ’alliance e t laissera c e tte dernière sur le p lateau . Il p ren d ra
ensuite, sans le m ouchoir de gauche, la pièce qui se tro u v e sous la bague.
Si le public d it : « Pièce d e m onnaie à droite », l’o p érateu r fera le contraire.
R e m e tta n t to u jo u rs, sur le p la te a u , les m ouchoirs e t ce q ui est dessous :
alliance ou pièce, il p e u t p ren d re l’un ou l’a u tre de ces o b jets, puisque l’un
°t l’a u tre se tro u v e n t to u jo u rs sur le p la te a u a u m om ent où le m ouchoir
cst étalé <î ssüs.
A. u rtin o m è n t, il p re n d ra à la fois alliance e t pièce. A la û n, ii p tè h d rà
•^uièm ent Un an n eau q u i se tro u v a it d ’av ance sur l’un des p lateau x . Bien
ay a n t m o n tré le p la te a u des d eu x côtés, personne n ’a v u l’an n e a u , car le
Plateau est noir e t P anneau aussi. Ce d ernier é ta it, à Ce m om ent, to u t près d u
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S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
bo rd e t l’o p érateu r le te n a it avec son doigt en te n a n t le bord. In clin an t le
p lateau , il fait glisser ju sq u ’a u cen tre l’an n eau en question. Ce dernier est
très m ince e t du diam ètre d ’une pièce de un franc. C’est un sim ple fil de m é­
ta l, com m e ceux em ployés dans la confection des tiges des fleurs artificielles.
Il est reco u v ert de fil noir.
P o u r p ro d u ire la disparition finale, en tira n t su r un angle du m ouchoir,
l’o p érateu r lâchera l’anneau qui to m b era invisiblem ent e t silencieusem ent
su r u n ta p is étalé sur le plancher de la scène.
3. UNE ÉTRANGE CORDE A SAUTER
E ffet. — L ’opérateu r m ontre une corde à sau ter. Il tire dessus e t la fa it
to u rn o y er, com m e s’il a lla it sau ter. Il p e u t m êm e sa u ter par-dessus c e tte
corde. L a sorcelh rie de cette dernière n ’est p as dangereuse. E lle est seulem ent
récréativ e. C’est donc d ’une corde doublem ent intéressante d o n t il est que tion. Il s’ag it, su rto u t de prouver en quoi réside la sorcellerie de la d ite corù •
P o u r cela, il fa u t q u e l’on vous fasse te n ir chaque poignée p a r d eu x specta-
¿eurs, ou l'u n e p a r une personne qui vous aide dans vos expériences e t l'a u tre
p a r u n sp e ctateu r, ou encore que vous teniez vous-m êm e une poignée, alors
q u ’u n assista n t tie n t l’a u tre , à m oins que ce soit v o tre aide qui tien n e cette
a u tre poignée. Voilà bien des m anières de faire. Vous n ’avez que rem b arras
d u ch o ix e t l'essentiel est q u e vous puissiez opérer avec facilité.
6 5 , RUE DU
F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
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P résentez vos m ains vides, n o tam m en t la m ain droite. Passez-la su r la
corde ten d u e. A la viv e stupéfaction du public, u n, deux, trois, q u a tre
n œ u d s ap p araissen t su r la corde. Vous tire z sur la corde, q ui est trè s résis­
ta n te , bien enten d u . Les nœ uds se se rren t sans doute. P résentez vos m ains
vides, n o tam m en t la m ain droite. Passez-la sur la corde tendue. Tous les
n œ u d s o n t d isparu.
A v a n t de vous révéler le secret de cette corde m ystérieuse, perm ettez-m oi
de vous p arler d ’u n to u r qui ressem ble beaucoup à celui d o n t je viens de vous
re la te r l ’effet. Nous poui rions l’ap p eler : D eux étranges cordes à sauter. P our
v a rie r, laissez-moi l’in titu le r Les nœuds voyageurs.
4. LES NŒUDS VOYAGEURS
E ffet. — L ’o p érateu r m o ntre deux cordes à sa u ter e t em prunte deux
chapeaux. Il en pose u n à droite de la scène, sur une sellette ou un léger gué­
ridon e t l ’a u tre à gauche, égalem ent sur un guéridon léger ou une sellette.
D e no u v eau il m ontre, l’une après l’a u tre , les deux cordes à sauter. L ’une
p o rte q u a tre nœ uds régulièrem ent espacés. L ’opérateur la m et dans le cha­
p e a u de c.roite. D e la m êm e façon, il présente l’a u tre corde, pareille, m ais
dépourvue d e nœ uds et il la dépose dans l’a u tre couvre-chef. Il com pte ensuite
su r ses doigts : u n , deux, trois, q u atre. S’em p aran t de la corde du chapeau
de droite, les nœ u d s se so n t tous défaits, com me p a r enchantem ent. Ils se
so n t tran sp o rtés p lu tô t... sur la corde du chapeau de gauche. S o rta n t celle-ci,
les spectateurs c o n sta te n t que les nœ uds o n t q u itté une corde po u r une au tre.
C’est là u n p e tit voyage original.
E xplication. — Il s’agit de nœuds coulants. J e m ’explique : de faux nœ uds
en to u ra n t la corde à sa u ter e t form és avec de p e tits m orceaux de corde sem­
blables à la corde à sa u ter elle-même. Vous cousez les nœ uds, afin q u ’ils ne
p u issen t se défaire, m ais ils d ev ro n t circuler aisém ent. Avec des ciseaux,
coupez les m orceaux de corde qui dépassent. C ette p rép aratio n faite, d ’assez
près on ne distingue p as le truquage. D e loin non plus.
A pparition e t disp aritio n de ces nœ uds m obiles s’obtionnent à l’aide de
l’une des poignées qui est creuse. L ’ex trém ité de la corde est fixée à l’extré
m ité de ce tte poignée e t à l ’intérieur, il v a sans dire. D e plus, la poignée
p o rte une o u v ertu re qui laisse voir les nœ uds, m ais que vous vous gardez
bien de m o n trer. E lle dem eure du côté d u fond de la scène ou entièrem ent
cachée p ar v o tre m ain te n a n t la poignée.
F e rm an t la m ain dro ite sur la corde à l’endroit où elle so rt de la poignée
tru q u ée, vous poussez, avec l’index de la m ain gauche te n a n t la poignée, les
q u a tre nœ uds réunis d an s celle-ci. Les voici hors de la poignée m ais la m ain
dro ite a dissim ulé cette sortie. Les q u a tre nœ uds se tro u v e n t c e tte fois dans
celle-ci. F aisa n t glisser vo tre m ain le long de la corde, vous serrez e t desserrez
to u r à to u r l’étrein te po u r produire les nœ uds à peu près à égale distance.
P a ssa n t la m êm e m ain dans le sens contraire, vous ram enez les nœ uds qui
rep re n n en t place dans la poignée.
Vous pouvez faire ten ir la poignée creuse p a r un sp e ctateu r... com père, —
ou, sinon p a r un assista n t, d u m oins p a r votre assistant, c’est-à-dire la per­
sonne dévouée qui vous sert dans vos tours. E n ce cas, vous pouvez être sin­
gulièrem ent aid é dans l ’exécution de ce tte énigm atique expérience. Le com ­
p ère poussera lui-m êm e, avec le pouce, les nœ uds dociles, Ils v iendront to u t
n atu rellem en t dans v o tre m ain. Il est bon d ’opérer avec vivacité.
^
-Explication. — Le tru c est exactem ent le m êm e. L a corde à nœ uds e t la
corde lisse o n t u n m anche creux. E n m e tta n t dans le chapeau de dro ite la
corde a u x q u a tre nœ u d s glissants, vous poussez ceux-ci e t les faites entrer
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LA G A ÎT É F ttA N Ç A ÏS E
d an s la poignée. Rri M e tta n t dans le chapeau de gauche la corde lisse, vous
faites so rtir les nœ uds de la poignée e t les espacez à peu près régulièrement:.
On p e u t égalem ent p résen ter une expérience de ce genre |
Les cordons qui se nouent et se dénouent tout seuls
E ffet. — D eux chapeaux h a u t de form e vides. Vous les m ontrez de toutes
façons. P a s de double-fond. U n chapeau se tro u v e à droite, vous m ettez
d ed an s u n cordon ou lacet noué en q u a tre endroits e t, dans celui de gauch
uft lacet où cordon ne p o rta n t aucun nœ ud. Quelques passes, si vous voulez...
È t vous sortez du prem ier couvre-chef, 4e cordon qui s’est m ystérieusem ent
dénoué et d u couvre-chef n° 2, le cordon qui s’est non m oins m ystérieuse­
m en t n o u é en q u a tre endroits. Vous pouvez donner à exam iner les cordons.
E xplication. — Sous le rebord in térieu r du chapeau de droite, se tro u v e
iln cordon, lacet ou ru b an sem blable à celui que vous déposerez, m ais non
noué. Sous le rebord in térie u r du chapeau de gauche se tro u v e un cordon,
lacet ou ru b an sem blable à celui que vous déposez dans led it chapeau, m ais
noué en q u a tre endroits. Le reste se conçoit aisém ent. Vous sortez les cordor.s
d e leur cach e tte e t les m ontrez, alors que les au tre s re ste n t dans la coiffure.
6 5 , RUE b u
FA UBO UR G S A IN T -D E N IS , P A R I S _________________•
5. UN ŒUF ACCUEILLANT
È fjeù — Vous m ontrez au public une bague, une pièce de m onnaie e t un
p e tit b racelet de perles. Vous les enveloppez dans un p e tit m orceau de chif­
fo n ,p u is, craig n an t q u ’ils ne to m b en t et ju g ean t les o b jets m al enveloppés*
vous roulez le to u t d an s u n m orceau de p ap ier de soie «¿ont vou> tordez les
extrém ités. Vous rem ettez le paq u çt à u n sp e ctateu r et le priez, de.se rendre
com pte, p a r le toucher, que les o bjets sont to ujours dans le p etit p aq u et.
Vous m ontrez ensuite u n e règle p la te en m étal ou en bois recouvert de ferblanc. À l’ex trém ité de c e tte règle se tro u v e uri anneau de caoutchouc tels
que ceux em ployés d an s le com merce. Vous priez le sp e c ta te u r d ’insérer le
p etit p aq u e t e n tre le caoutchouc e t la règle, a lin q n'il ne tom be pas. Ce
p a q u e t d o it, bien en ten d u , être placé su r l ’ex trém ité de la règle.
—- Comme vous vdyez, dites-vous, je ne veux pas toucher à ce p aq u et.
C 'est pourquoi je vous a i dem andé de bien vouloir le placer sur la règle.
D e plu s, m on in te n tio n est de le brûler.
Vous présentez doilc l’ex trém ité de la règle à la flamme d ’une bougie. Le
p ap ier s’enflam m e au ssitô t, m ais chiffon, bague, pièce de m onnaie e t perles
o n t disparu.
Vous prenez u n œ uf qui, depuis le d éb u t du to u r est dem euré sur la tab le
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S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
en pleine vue d u public. Vous le présentez d e to u te s façons, en tre \e pouce
e t l ’index et, le cassant au-dessus d ’un verre, non seulem ent le jau n e e t le
blanc en to m b en t, m ais la bague, la pièce de m onnaie e t le p e tit bracelet.
D e plus, vous retirez de l’œ uf le p e tit chiffon.
E xplication. — S ur une ex trém ité de la règle p la te se trouve, re te n u p a r
u n an n eau de caoutchouc, un p aq u e t sem blable à celui que vous confection­
nez, m ais vide. L ’a u tre ex trém ité est cein te d ’un élastique. L a règle est posée
à p la t sur la ta b le , l’ex trém ité préparée du côté du décor e t d ép assan t légè­
rem ent. L e p a q u e t factice se tro u v e sous la règle. Il est donc dissim ulé p ar
le tap is ou des franges ou sim plem ent l’épaisseur d u dessus de la table.
Vous cassez u n œ uf ord in aire un peu au-dessus d u m ilieu e t avec le plus
grand soin, c’est-à-dire en év ita n t de tro p l’endom m ager. Vous en recueillez
le co ntenu d an s une soucoupe. Vous m ettez dans la plu s grande p a rtie de
l’œ uf brisé, b racelet de perles fines, bague e t pièce de m onnaie e t dans l’a u ­
tr e vous entassez u n p e tit chiffon de soie. A près quoi, vous versez le jau n e
sur la pièce de m onnaie, la b ague e t le bracelet, sans vous soucier du blanc
q u i coulera to u t a u to u r de l’œ uf ; il en restera assez p o u r faire croire a u p u ­
blic q u ’il s’a g it d ’un œ uf ordinaire. Vous posez délicatem ent sur l’orifice
l’a u tre partie, vide, de l’œ uf e t vous l’entourez d ’une bande dentelée de papier
gom m é. Voici l’œ uf reconstitué e t n ’offrant, de loin, rien d ’anorm al. Il sera
bien en évidence sur une soucoupe.
Présentation. — A y an t confectionné le p e tit p a q u e t qui, to u t à l’heure
deviendra la proie des flam mes — n ’exagérons pas : d ’une flam m e — vous le
rem ettez à u n sp e ctateu r e t vous vous em parez de la règle, la p re n a n t p a r
l’ex trém ité chargée. Le p a q u e t sosie se tro u v e donc dans v o tre m ain. Vous
priez alors le sp e ctateu r d ’insérer le p a q u e t q u ’il d é tie n t à l’ex trém ité que
vous lui présentez. E n vous dirigeant vers la scène, vous profitez de ce que
vous to u rn ez le dos a u public p o u r changer la règle de m ain, ce q ui vous per­
m et de la reto u rn er e t de faire passer le p a q u e t véritable à la place de son
im itatio n , c’est-à-dire dans la m ain qui le dissim ulera.
Vous casserez l ’œ uf soigneusem ent, assez loin de la b ande de p ap ier qui
en jo in t les d eu x extrém ités.
6. UNE BALLE... DEUX BALLES
E ffet. — U n élégant guéridon, léger, élancé, dessus m ince, rond, sans tap is
n i franges. A u m ilieu une jolie balle rouge, bleue, v erte ou ja u n e à raies
noires. V ingt centim ètres de diam ètre à peu près. B ras nus, m ains vides,
vous la prenez d élicatem ent, vous la lancez en l’air, la ra ttra p e z , vous la
faites rouler en tre vos m ains e t sé p ara n t celles-ci, il y a une jolie balle rouge,
bleue, v erte ou ja u n e à raies noires dans chacune d ’elles.
Explication. — D ’une balle en faire deux. P o u r ce faire, il fa u t disposer
de d eu x balles sem blables, à raies noires, ai-je écrit. C’est là un p o in t im por­
ta n t. Au cen tre de chacune de ces balles, p ratiq u ez un tro u . F aites re n tre r
la m oitié de chaque balle dans la balle elle-même. Vous aurez donc deux dem iballes. R éunissez ces d eu x dem i-balles, côté creux contre côté creux. L a raie
n o ire se tro u v a n t au m ilieu de chaque balle dissim ule le p o in t de jonction.
Il se confond de loin avec le noir de cette raie. A l ’aide d ’un an n eau de cao u t­
chouc, ten d u a u to u r de la balle, la ceignant au m ilieu, dans un sens perpendi­
cu laire a u x raies parallèles, vous em pêchez cés balles de se séparer. Celles-ci
d ev ro n t av o ir des lignes noires, de la largeur du caoutchouc, noir égalem ent.
Avec les raies noires, assez larges, ces lignes p lu tô t m inces, form eront un
quadrillage. A u m ilieu de chaque balle se trouve d ’ailleurs une ligne noire,
q u i sera reco u v erte de l’anneau élastique.
65,
R U E D U F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
11
C 'est en faisan t rouler en tre les m ains, cette balle tru q u ée, que, secrète­
m en t, vous faites glisser l’élastique que vous recueillez dans v o tre m ain e t
q u ’invisiblem ent. vous pouvez faire tom ber à terre. Les balles se séparent
donc, rep re ü n en tle u r form e prem ière et vous les m ontrez à la société étonnée.
Vous les lancez ensuite en l ’air, vous les faites reb o n d ir... Elles p o u rro n t voua
servir d an s d ’a u tres expériences.
A l’aid e d ’encre de Chine ou de ripolin, on p eu t figurer l’entrecroisem ent
n o ir nécessaire à ch aq u e balle p o u r la réussite du to u r. A u m om ent où vous
retirez l’élastique e t o ù vous séparez les balles, vous devez ag ir rapidem ent.
L ’expérience p e u t ê tre faite d ’une seule m ain, avec u n e p e tite balle. E lle
d em an d e u n p e tit apprentissage.
12
S O C IÉ T É C E
L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
T O U T C E Q U E L ’O N P E U T F A I R E
Avec des Cartes à jouer
par l’auteur des 100 Trocs de Prestidigitation illustrés
T itre p réten tieu x ? N on pas. Ce volum e co n tien t, v raim en t, to u t ce
que l’on p eu t faire avec des cartes à jouer. Il sem ble que, p o u r exposer
tout ce que l'on peut faire avec des cartes à jouer, une collection, un ensem ble
de brochures ou de livres, ou un seul, m ais gros com m e un dictionnaire,
soit néce saire. Nos lecteurs se ren d ro n t facilem ent com pte que, p o u r qui
sait condenser, on p e u t, en une cen tain e de pages a u m axim um , p arler
fort bien et d ’une façon com plète de Tout ce que l'on peut faire avec des caries
à jouer : c ’est-à-dire : ap p aritio n s, disparitions, tran sfo rm atio n s, divina­
tions, passe-passe, — escam otages, m étam orphoses, m anipulation, chas­
sés-croisés e t voyages, \etc...
M ais il est alors nécessaire d'employer des cartes truquées, c a r celles-ci ne
p e rm e tte n t p as, généralem ent, d ’exécuter un seul to u r, m ais plusieurs.
Le nouvel ouvrage, que nous présentons aU public, apprend à qui est
u n peu ad ro it, à confectionner soi-mêm e cartes e t jeu x tru q u és. 11 ap p ren d
aussi à se serv ir très av an tag eu sem en t et à tire r le m eilleur p arti possiLle
des diverses cartes truquées vendues p a r la Société de la Gaîté Française.
Ce volum e, ag réablem ent et clairem ent illustré p a r l’a u te u r m êm e — un
as d u crayon, de la plum e, e t de la b ag u ette m agique — est un com plém ent
au x cartes vendues p a r la Gaîté Française e t d o n t nous relatons les effets
su rp ren an ts d an s n o tre catalogue. N ’hésitez p as à faire l’acquisition de ce
volum e. Tout ce que l'on peut faire avec des cartes à jouer est un to u r.i. de
force ; des systèm es de jeu x e t cartes tru q u és d o n n an t lieu à de m ultiples
expériences, e t cela en un volum e peu encom brant, p ratiq u e, e t d ’un p rix
ab o rd ab le, n ’a jam ais été fait. D e plus, grâce à cet ouvrage, le lecteuro p érateu r p o u rra ex écu ter des prestiges q u ’il est im possible de produire
avec des cartes ordinaires ; — ce qui ne l’em pêchera p as de faire la p lu­
p a rt des to u rs d e d iv in atio n , ap p aritio n s, disparitions e t passe-passe que
l’on p e u t ex écu ter — parfois après un long apprentissage — avec des cartes
à jo u er ordinaires.
L 'E d iteu r.
C et o uvrage est en p ré p a ra tio n e t engageons nos clients à se faire inscrire
dès m a in te n a n t p o u r u n exem plaire.
-A
A A A
6226. Etampes. Imprimerie ** La Semeu«e
— 1930,
LUC M É G R E T
N°
12
LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
ILLU STR ÉS
de
la
S o c ié t é
de
de
la
G a ît é
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
- ■' S — —
Brochure N*
12
comprenant :
1. La balle qui passe à travers un chapeau.
2 -V » '
2. L'étui à lunettes de Grand’mère.
3. L'incompréhensible apparition des éven­
tails.
4. Voyage et transformation de l’ean et du £
vin.
5. Le chiffre fatidique.
6 . Les papiers merveilleux.
k m
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
1. LA BALLE QUI PASSE A TRAVERS
LE CHAPEAU
E1fel. — M ontrez un chapeau haut do forme vide e t une balle de caoutchouc
d e sep t cen tim ètres environ de diam ètre. Faites-la rebondir e t frappez for­
te m e n t e t d e to u tes façons su r le fond du chapeau. M ontrez que ce fond est
trè s o rd in aire e t trè s solide. P résentez toutes les faces du chapeau a u public
e t m esurez-le, à plusieurs reprises, intérieurem ent e t extérieurem ent, afin
d e p ro u v er q u ’il n ’a pas de double fond.
l e n a n t le ch ap eau de la m ain gau rh e vous y déposez trè s ostensiblem ent
la balle, en la te n a n t élégam m ent .ncre le p^uce e t Findex. M ontrant votre
m ain v ide, passez-la au ssitô t sons le chapeau : la balle a trav ersé celui-ci.
Vous la m o n trez de nouveau de to u te s façons e t, en mêm e tem ps, f intérieur
d u ch ap eau vid e !...
Explication. — D ans le chapeau, à une h a u teu r de sep t centim ètres envi­
ron se tro u v e un double fond d o n t la m oitié est fixée au x parois d u couvrechef e t d o n t l’a u tre m oitié se lève e t se baisse ad libitum , grâce à une <ch ar­
n ière » en to ile gom m ée collée sous ce double fond. D e loin, — su rto u t si vous
faites to u rn o y er un peu le chapeau en le m o n tra n t — on ne se rend pas com pte
d e la distan ce qui existe en tre la p a rtie supérieure e t le fond.
U ne balle sem blable à celle que vous déposerez dans le chapeau sera insé­
rée sous le rebord extérieur e t recourbé de celui-ci. A l'a id e d 'u n e grosse
épingle, vous au rez p ratiq u é un tro u dans ce tte balle, afin de la réduire, au
besoin, à une expression des plus sim ples. Vous pouvez a g ite r le chapuau : la
balle n e d o it p as tom ber.
6 5 , R U B D U FA U BO U R G S A IN T -D E N IS , PA R IS
____ 3
Exécution. — Vous le m o n trerez de tous côtés, m ais le te n a n t de m anière
à dissim uler à l'a id e de v o tre m ain la reco u v ran t la balle pincée p a r le rebord
recourbé. A ce m o m en t, vous agiterez v o tre b ras. Vous tien d rez le couvrechef p a r d !au tres p a rtie s d e son rebord a u m om ent où vous en présenterez
les a u tre s faces, la b alle d em eu ran t alors cachée co n stam m en t p a r le couvrechef lui-m êm e.
A v an t d e déposer la b alle dans le chapeau, vous levez la p a rtie m obile du
double fond, ce qui vous p erm et, à l’aide de v o tre b a g u e tte m ag iq u e.d e m esu­
re r in térie u rem en t la coiffure. Vous ra b a tte z secrètem ent le double fond sur
la balle. A ce m o m en t, vous tenez le chapeau avec la m ain gauche e t p a r la
p a rtie la plu s é tro ite de son rebord, m ais non loin de la balle. L e v a n t légère­
m en t la p a rtie recourbée d u rebord, la balle, dégagée, to m b e d an s v o tre m ain
d ro ite qui v ien t la recevoir subrepticem ent derrière le chapeau. Vous faites
alors sem b lan t d e la? so rtir d u fond.
Ces passes d em an d en t à être exécutées rapidem ent. U n p e tit apprentissage
est nécessaire.
2. L’ÉTUI A LUNETTES DE GRAND’MÈRE
Effet. — U n chapeau h a u t de form e e t u n é tu i à lu n ettes m ontrés vides e t
«ans double fond. D es lu n ettes sans p rép aratio n . B ras n u s, m ains vides, on
dépose les lu n ettes d an s le chapeau h a u t de form e. A n com m andem ent,
elles q u itte n t le chapeau p o u r p asser d an s l ’étu i. L e couvercle d e ce dernier
4
S O C IÉ T É D E
LA G A ÎT É F R A N Ç A IS E
retiré, on v o it les lu n e tte s qui d épassent de l’étu i. Vous les prenez e t les insé­
r a n t d an s l’étu i, vous leur ordonnez de re to u rn e r dans le chapeau, ce q u ’elles
fo n t sans se faire prier.
Explication. — Sur un ovale de bristol des dim ensions de l’in térieu r du
ch ap eau , cousez un e pièce de soie reco u v ran t entièrem ent c et ovale. Mais,
au m ilieu, p ratiq u ez une o u v ertu re de m anière à co n stitu er une sorte de
p o ch ette é tro ite e t longue destinée à insérer to u t à l’heure les lu n ettes, plates.
L ’éto lïe sera ornée de dessins confus ou de bandes de couleur som bre. E nfon­
cez ce fond tru q u é dans le chapeau.
D ans l ’étu i se tro u v e aussi une p o ch ette, p la te , en soie noire, dans laquelle
est insérée une p a ire de lunettes sem blables à celles que vous m ettre z dans le
couvre-chef. L ’in térie u r de l’é tu i est noir. Cet étu i a u n couvercle à chaque
extrém ité.
,
L ’o u v ra n t, vous m ontrez to u t d ’a b o rd l’ex trém ité non loin de laquelle se
tro u v e le fond de la po ch ette. Vous insérez un coupe-papier, afin de prouver
que l’étui est vide e t sans double fond. Vous le ferm ez e t le déposez sur la
tab le, en le retournant secrètem ent. T o u t à l’heure, c 'e st l'e x tré m ité près de
laquelle se tro u v e l’o u v ertu re de la p o ch ette que vous m ontrerez, en ou v ran t
l'étu i.
3. L’INCOMPRÉHENSIBLE APPARITION
DES ÉVENTAILS
E ffet. — U n guéridon élevé e t léger, à dessus très m ince, sans franges,
D essus, deux feuilles de p ap ier à dessin. A y an t donné ces feuilles à exam iner,
l’illusionniste en roule une de m anière à co n stitu er un cylindre q u ’il ceint, au
m ilieu, avec u n an n eau de caoutchouc e t q u ’il place, bien en vue, sur la
tab le. R o u la n t plus étro ite m e n t l’a u tre feuille, il form e ainsi une sorte de
b ag u ette q u ’il passe en h a u t e t en bas d u cylindre, afin de pro u v er q u ’il est
vide. M algré cela, il re tire successivem ent d u cylindre u n grand nom bre
d ’éventails. D e tem ps à a u tre , il tra v e rse celui-ci de h a u t en b as, avec la
b a g u e tte de p ap ier. A près quoi, il m ontre le cylindre vide e t, re tira n t l’an­
n eau de caoutchouc, il l’ouvre en tièrem en t p o u r m o n tre r la feuille des deux
côtés.
E xplication. — Les deux feuilles sont assez étroites m ais longues e t ex acte­
m en t sem blables, q u a n t à l'aspect. L ’une est tru q u ée. Elle porte, dans le
sens d e la largeur e t à deux centim ètres environ du bord, des éventails de
p ap ier de soie, entassés, serrés, a p la tis e t ceints, en h a u t et en bas, à l’aide
d ’un fîl b lan c cousu à la feuille de papier.
A insi chargée, la feuille repose à p la t su r le guéridon étro it, côté truqué
se tro u v a n t en dessous, contre le bo rd d u guéridon e t vers le fond de la scène,
Afin q u e le public n e puisse voir les éventails, la feuille pend du côté de la
salle. L ’a u tre feuille, nullem ent p réparée, se tro u v e en p artie sous celle des­
tin ée à co n stitu er to u t à l ’heure un cylindre.
Présentation. — Vous te n a n t d ev an t le guéridon, de m anière à dissim uler
les feuilles, vous prenez celle du dessous et vous dirigeant vers un sp ectateu r
quelconque, assez éloigné, vous la lui rem ettez à l’exam en. Les spectateurs
s ’im aginent que c’est la feuille du dessus que vous avez pris to u t d ’abord.
T outefois, ils n e doivent savoir ce q u e vous allez faire. Vous reprenez la
feuille que d é tien t le sp e ctateu r e t, feignant av o ir oublié de faire exam iner
l’a u tre , vous vous dirigez vers le guéridon en to u rn a n t le dos au x assistants.
Vous faites alo rs sem blant de prendre l ’a u tre feuille. E n réalité vous la placez
su r l’a u tre . Vous paraissez tire r sur c e tte a u tre , m ais c’est la m êm e que vous
reprenez p o u r la re m e ttre à un a u tre sp ectateu r. L égèrem ent to u rn é, l'ép ais­
seur de v o tre corps m asque c e tte opération. D e plus, un poids se tro u v e sur
6 5 , R U E D U FA U B O U R G S A IN T -D E N IS , PA R IS________________ _ 5
les deux feuilles. L e dép lacem ent continuel de ce poids vous perm et de
m ieux dissim uler le subterfuge.
•
Vous te n a n t ce tte fois derrière le guéridon, vous prenez la feuille truquée,
pouce en dessus e t, le plu s n atu rellem en t du m onde, vous roulez dedans les
éventails, m ais de m anière à laisser une d istan ce... atin de faire croire
to u t à l'h eu re, à l’honorable société que le cylindre est vide. L a b aguette
que vous confectionnerez avec la feuille de papier d eu x fois exam inée sera
passée e t repassée d an s ce vide. D e plus,vous frapperez légèrem ent su r le
cylindre e t de h a u t en b as avec ce tte b a g u e tte m agique im provisée.
P o u r p ro d u ire les éventails avec plus d ’aisance, vous pouvez rom pre les
fils blancs qui les lient.
4. VOYAGE ET TRANSFORMATION DE L’EAU
ET DU VIN
Effet. — Vbus m ontrez une bouteille vide, ordinaire, en verre tra n sp a re n t
et un v erre rem pli de vin d o n t vous pouvez donner à g oûter la saveur. Vous
versez le v in d a n s la bouteille. A près quoi, vous m ontrez une gran d e boîte
en bois ou en carto n , vide, rectangulaire, que vous m esurez in térie u rem en t
e t ex térieu rem en t avec v o tre b ag u ette m agique afin de pro u v er qu'elle ne
possède pas de double fond. Vous déposez dans cette boîte, p eu large m ais
h au te, la bouteille e t le verre.
6
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
r>
— N on, m esdam es, non, m essieurs... J e ne v eu x p as escam oter une
bouteille... L a p re u v e ... c ’est q u ’elle est to ujours dans la boîte.
Vous m ontrez que la bouteille est to ujours à la m êm e p lace...
— C om m ent ? L e verre ? Il n ’a p as d isp aru non plus. L e voici.
Vous le prenez e t le m ontrez a u public. Mais à peine l ’avez-vous remis
clans la b o îte :
— Au fa it, déclarez-vous, je crois bien que le prodige s’est accom pli.
Vous retirez alors la bouteille qui est vide e t le v erre qui est rem pli...
d ’eau. V ersan t c e tte eau dans la bouteille, elle se change en vin. Vous bou­
chez la bouteille e t allez l’em porter lorsque son contenu se transform e en eau.
Explication. — L a bouteille n ’a p as de fond. Chauffez la base d ’une bou­
teille, to u t a u to u r, m ais non le fond, à la flamme d ’une bougie. E ssuyez-la
e t m ouillez avec de l’eau froide à l ’en d ro it o ù vous voulez couper v o tre bou­
teille. U n fil de fer e t m êm e u n e ficelle suffira p o u r enlever la p a rtiè du
récip ien t in u tile.
U n v erre à boire e n tra n t aisém ent p a r le fond ab sen t fera croire aux
sp ectateu rs que la bouteille est ordinaire lorsque vous y verserez du vin.
Afin que le v erre dem eure fixé à la bouteille, vous enfoncez en tre sa paroi
e t cello de la bouteille u n p e tit m orceau de bois arg en té ou de m étal bril­
lan t.
D eux a u tre s verres se tro u v e n t d an s la b oîte. L ’un devra e n tre r égalem ent
p a r le fo n d d e la bouteille, m ais p a r force. Si vous n ’avez p as de verre qui
puisse e n trer ex actem ent dans la bouteille, vous collerez to u t a u to u r, à la partie
supérieure ou inférieure, une b ande de feuille tra n sp a re n te , telles q u e celles
qui serv en t à envelopper le p a in d ’épices. Vous pouvez encore fixer v e rti­
calem ent u n m orceau de bois ou d e m étal d ’assez p e tite dim ension p o u r ne
p as être rem arqué de loin.
M ettez d an s ce v erre une pincée de perm an g an ate de potasse e t m ette*
6 5 , R U B D U F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
7
1? v erre d an s la boîte. A côté, se tro u v era un verre qui devra pouvoir en trer
aisém ent d an s celui a d a p té à la bouteille. Il sera rem pli d ’eau dans laquelle
vous aurez versé quelques g outtes d ’acide sulfurique.
U ne feuille d e carto n dissim ule ces deux verres. E lle se lève e t se naisse à
volonté, com m e u n couvercle, à l’aide d ’une bande de toile en guise de
charnière. E lle est donc de mêm es dim ensions que le fond de la boîte. L 'in té ­
rieu r de celle-ci sera d e rouleur som bre ou orné d ’arab.:sques.
P re n a n t la b o îte posée su r u n e ta b le h a u te , vous vous baissez afin q u e les
specta+eurs p u issen t en voir l’intérieur e t vous vous approchez d ’eux, — pas
tro p cependant. Après quoi, vous placez la boîte sur la ta b le e t vous em pa­
r a n t d e v o tre b ag u ette m agique, vous levez le double fond e t m esurez le
récip ien t in térieu rem en t e t extérieurem ent. L a boîte p o rte intérieu rem en t,
à sa p a rtie supérieure, u n e p o inte î un p e tit m orceau de bois q ui s’enfon­
cera d an s u n tro u d o n t est m uni le double fond, ceci pour le m ain ten ir levé.
E n dép o san t la bouteille d ans la boîte, vous en profitez p o u r enlever le
p e tit m orceau de bois ou d e m étal qui dépasse légèrem ent dans le b as Après
u n p e tit bo n im en t vous prouvez que la bouteille est to u jo u rs dans le m ysté­
rieux récip ien t en la saisissant par le goulot e t e n ’ré le v a n t, m ais sans la re ti­
rer com plètem ent, car on c o n sta te ra it tro p t ô t que le v in s’est évaporé. Vous
la posez de m anière que le v erre qui co n tien t seulem ent une pincée de p erm a n ­
g an ate de p otasse rem place celui que vous venez de retirer. D e m ôm e, en
m o n tra n t que le verre n ’a p a s q u itté la boîte, vous en profitez p o u r Dlacer
l’a u tre dedans.
A près l ’av o ir p résen té au p ublic, vous faites m ine de vouloir le m ontrer
à nouveau, d isa n t p a r exem ple, avec hésitatio n :
— J e p arie que vous n ’êtes p as encore persuadés... J e vous assu re...
L e reste coule d e source, e t d ’a u ta n t plus q u ’il s'a g it de liquide.
Le p erm an g an ate d e p otasse dissous p a r l ’eau que vous versez p ren d
la coloration d u v in . C ette tran sfo rm atio n p ratiq u ée partiellem en t et depuis
longtem ps p a r quelques co m m erçants est des plus am usantes. E n bo u ch an t
la bouteille, vous y laissez to m b er un m orceau d ’hyposulfite de soude gros
com m e u n pois e t le v in , peu catholique de to u t à l’heure, rep ren d la « décolo­
ratio n » de l*eau acidulée qui vous a servi a u d é b u t du to u r.
5. LE CHIFFRE FATIDIQUE
Effet. — L ’illusionniste p résen te u n e ardoise e t afin de p ro u v er q u ’elle
n 'e s t p as p rép arée, q u ’elle n e p o rte aucune inscription à la gouache, recou­
v erte d e n o ir d e fum ée, il passe des deux côtés une éponge légèrem ent h u ­
m ide. Il m o n tre les d eu x côtés d ’u n e feuille de p ap ier blanc avec laquelle il
enveloppe l'ard o ise q u 'il pose bien en vue. Il m o n tre l’un après l ’a u tre dix
petits billets p o rta n t chacun u n chiffre : 1, 2, 3 ... ju sq u ’à dix. Il les plie e t
les dépose dan s u n chapeau d e form e dans lequel il les ag ite avec la b ag u ette
m agique. Il fa it choisir u n b illet p a r une personne quelconque. Il rem et
ensuite à u n e a u tre personne u n p e tit rectangle de bristol e t il la prie de tr a ­
cer dessus, à l ’aid e d ’u n crayon de couleur q u ’il lui prê te à cet effet, un chiffre
quelconque d e 1 à 10. L e rectangle de bristol est déposé trè s ostensiblem ent
d an s une b o îte o rd in aire en carto n . A v an t de ferm er celle-ci, l ’illusionniste
m o n tre l'in té rie u r d e la boîte e t chacun p e u t voir la p e tite feuille de b risto l,
m ais n on ce que le sp e ctateu r a in sc rit dessus, car vous l'av ez prié de déposer
le bristol en le retournant, c’est-à-dire côlé écrit co n tre le fond de la boîte.
L'illusionniste pose la b o îte bien en vue.
D 'u n je u p réalab lem en t mêlé, l'illusionniste fa it tire r q u a tre cartes p a r un
sp ectateu r, ou une c a rte p a r q u a tre spectateurs. Ces q u a tre cartes so n t
insérées d an s une enveloppe v id e, ordinaire, ensuite cachetée e t dressée
Contre u n o b je t de la m ise en scène e t to u jo u rs b ien en vue.
L 'illusionniste développe l'ard o ise... L e chiffre 9 est inscrit dessus, à la
a
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
craie. Ce chiffre e s t celui q ui se tro u v e su r le billet pris d an s le cfctttpeau.
O u v ran t la b o îte e t l’inclinant du côté du public, afin que l’on puisse en voir
l'in térieu r, le chiffre 9 a p p a ra ît su r le rectangle de bristol. L 'illusionniste
re tire ce bristol e t le m ontre au x assistants.
A son to u r, il inscrit le chiffre 9 su r u n billet qu’il roule e n boule e t il
p rie une personne quelconque de nom m er un a u tre chiffre q u e 9. Il l’inscrit
su r u n deuxièm e billet avec lequel il form e aussi u n e b oulette. U n sp e ctateu r
en p ren d une. L à encore, 9 se tro u v e être choisi. D e l’enveloppe o uverte à
l*aide d 'u n coupe-papier, l’illusionniste so rt q u a tre cartes, non celles tirées
qui o n t d isp aru , m ais les neufs. P ré se n ta n t une boîte ronde e t l’o u v ran t,
il m o n tre q u ’elle renferm e d eu x dés. Les points de dessus fo rm en t u n to tal
d e cinq. LMUusionniste ferm e la boîte, l’ag ite fortem ent, l’o u v re,..
— Veuillez, je vous prie, nom m er le to ta l des dés, dem ande-t-il à quelques
spectateurs.
— N euf î rép o n d en t ceux-ci.
L e p rem ier b illet, p ris dans le chapeau, est déposé d an s un sac m ontré
vide. Il y d isp a ra ît p o u r faire place à ... un œ u f !
E xplication. — S ur Je p a p ie r blanc est tracé, à la craie, m ais à l'en v ers, le
chiffre 9. L 'ard o ise é ta n t mouillée des deux côtés, vous l'enveloppez dans le
p ap ier. E n a p p u y a n t, le chiffre s'im prim e.
Voici u n p o in t éclairci.
Découpez d ans d u bristoi on ovale des dim ensions de l'in térieu r d u cha­
p eau h a u t d e form e d o n t vous vous servez dans vos expériences. Il cievra
donc en reco u v rir exactem ent le fond. Placez-le, obliquem ent, dans la coiftu r e , d e m anière q u 'il offre l'a s p e c t d 'u n e cloison. S ur c e tte cloison» m ette*
6 5 , R U B D U F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
dix billets sem blables à ceux que vous m ontrez a u public, m ais pliés eiï qu atre
e t p o rta n t to u s le chiffre 9. Il est en ten d u que personne ne p e u t voir dans le
ch ap eau se tro u v a n t sur u n p iédestal, un porte-potiche ou un guéridon élevé.
Vous m ontrez que les billets sont num érotés de 1 à 9 et vous les pliez en
q u atre. Les m e tta n t l ’un su r l ’a u tre e t les te n a n t en tre le pouce e t l’index,
vous les dépdsez ... d an s la pièce yoisine du chapeau. U n m ouvem ent circu­
laire avec la b a g u e tte m agique p o u r les bien m êler e t r a b a ttre l’ovale de
b risto l... Voici les billets escam otés. Le double fond les recouvre. Il n e reste
que d ix 9. Vous achevez de m êler ces billets en secouant le couvre-chef.
Un sp ectateu r « choisit » u n billet.
Telle est la clé d u deuxièm e m ystère.
Procurez-vous une b o îte peu h au te, m unie d ’un couvercle séparé. D im en­
sions : deux centim ètres de plus que celles d u rectangle de b ristol blanc,
ta n t en longueur q u ’en largeur. D écoupez un second rectangle de b risto l,
plus épais que le p rem ier e t de deux ou tro is m illim étrés de m oins que l’in té ­
rieu r d u couvercle. Les deux côtés de ce tte feuille, ainsi que l’in térie u r de la
boîte e t d u couvercle sero n t de m êm e couleur et ornés d ’arabesques, que
vous form erez rap id em en t et grossièrem ent, a u pinceau.
U n rectangle de b risto l sem blable à celui que vous offrirez a u sp ectateu r
en le p ria n t d ’inscrire dessus u n chiffre quelconque, est placé à l’in térieu r du
couvercle e t reco u v ert d u rectangle de b ristol qui d o it servir to u r à to u r de
double fond a u couvercle lui-m êm e e t à la boîte. La b o îte est sur la tab le,
le couvercle à côté, in térie u r « côté ciel ». B ien en ten d u , le p e tit b ristol blanc
p o rte ra au cray o n rouge ou bleu — e t cela des deux côtés, si vous voulez — un
trio m p h al 9.
L ’illusionniste prie u n a s sista n t de tra c e r un chiffre quelconque sur le bris­
to l vierge q u ’il lui rem et dans ce b u t. L ’opérateur m ontre la boîte vide e t
in v ite la personne à y déposer le p e tit bristol, sans vous le m o n tre r, et en la
re to u rn a n t, afin q u ’à au cu n m om ent, vous ne puissiez voir le chiffre q ui vien t
d ’être tracé. Sans ab an d o n n er la boîte, que vous tenez avec la m ain gauche,
vous vous em parez d u couvercle e t en m ontrez l’in térieu r sans insister.
Afin que le p e tit bristol e t l’épaisseur colorée e t bariolée qui le cache ne
to m b en t pas, inclinez le couvercle. R apidem ent vous ferm ez, ne vous
c o n te n ta n t pas seulem ent de m e ttre le couvercle à la boîte, m ais la boîte au
couvercle. C ette m an œ u v re p erm et à ce dernier de dem eurer incliné, é v ita n t
la ch u te q u i vous tra h ira it. E lle d o it faire croire que, ju sq u ’à ce que la boîte
soit ferm ée, vous avez te n u à m o n tre r à la fois e t l’intérieur de la d ite boîte
e t l’in térieu r d u couvercle. R ien n ’est donc entré, ni sorti. On p e u t égale­
m en t m ain ten ir avec l ’index le rectangle e t la feuille de bristol.
Tel est le m o t de la troisièm e énigme. L ’enveloppe dans laquelle vous
insérez les q u a tre cartes tirées est double ; ce tte enveloppe, c’e s t... deux en­
veloppes o rdinaires, collées recto sur recto. D ans l ’une d ’elles, vous avez mis
les q u a tre neufs d ’u n jeu de p iq u e t e t vous avez cacheté. C’est ce jeu privé
de ses « neufs » que vous p résentez, afin que l’on choisisse q u a tre cartes.
Celles-ci so n t glissées d an s le com partim ent libre de l ’enveloppe double, qui
est ensuite cachetée e t que, en la re to u rn a n t secrètem ent, vous appuyez
co n tre u n o b jet quelconque, chandelier, boîte, vase, flacon, chap ea u ...
Q uatrièm e secret dévoilé !
S ur le deuxième billet, roulé en boule, vous n ’avez pas in scrit, a u crayon
le chiffre que vous a nom m é le sp ectateu r. Vous avez fa it sem blant. D ’avance,
le chiffre 9 est tra c é a u cray o n sur ce billet.
C inquièm e rév élatio n !
t a b o îte ronde, dans laquelle se tro u v e les dés, s’ouvre aussi bien d ’un côté
que de l’a u tre. On em ploiera de ces boîtes à pharm acie, ren fe rm an t cachets
ou pilules. E lle a d eu x cpuvercles sem blables. Le dessus d ev ien t donc à v o tre
volonté le dessous e t vice-versa. D e plus, la boîte n ’est p a s assez h a u te pour
que des dés ord in aires p u issen t s’y reto u rn er com plètem ent lorsqu’on
ï*agite. Ils n e p e u v e n t que p arco u rir la boîte,, sans se liv re r à aucune
p iro u ette . Placez donc vos dés de m anière q u ’iis offrent u n to ta l de neuf et
retournez la boîte. L orsque vous l’ouvrez, la face des dés o p p o s é e à celle repré­
s e n ta n t 5 + 4 ap p a ra ît, fo rm an t 5 p a r l’ad d itio n de 3 + 2. E n a g ita n t énergi­
qu em en t la b o îte afin d e ch anger com plètem ent l'o rd re des dés, vous la
reto u rn ez secrètem ent. Sixièm e tru c .
10
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
Le sac dans lequel vous déposez le billet pris dans le chapeau est double.
C’est dire que ce so n t deux sacs cousus au x bords. E n tre ces d eu x pièces
d'étoffe se tro u v e un œ uf vide que vous pouvez o b ten ir, a u ra it d it, M. de
la Palice, en r e tira n t le jau n e e t blanc, m ais, de plus, en réunissant deux
coquilles d ’œ uf avec u n e b ande de p ap ier gom m é a u x bords dentelés. Le sac
in térieu r est m uni, à sa p a rtie supérieure, d ’une fen te dans laquelle vous
m ettez le b illet e t par. laquelle vous sortez l'œ u f, te rm in a n t v o tre série m ys­
térieuse p a r u n calem bour.
6. LES PAPIERS MERVEILLEUX
E ffet. — L e m agicien m o n tre des deux côtés, puis l’un après 1 a u tre
p a r tran sp aren ce à la flamme d ’une bougie, tro is grands p apiers de soie. Les
te n a n t p a r u n angle, en tre le pouce e t l’index, i l en so rt u n e g u i r l a n d e in ter­
m inable, u n p e tit pan ier de Heurs, u n éventail, puis la n ç a n t ces feuilles u
fa it a p p a ra ître u n e om brelle. L 'o u v ra n t, il s’en échappe des confetti. A cna-
6 5 , RU E DU
F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
11
que baleine so n t atta c h é s des ru b an s qui se déro u len t e t flo tten t, le m agicien
faisan t to u rn o y er celle-ci en tre ses doigts. Se fa it b ra s éloignés du corps.
Explication. — Il est bo n , pour exécuter c e tte expérience, de posséder
une om brelle à m anche recourbé. A ttachez des ru b a n s a u x baleines, rouiezïes e t glissez-lcs d an s l’om brelle fèrm ce. M ettez encore, dans celle-ci, une ou
d eu x poignées de co n fetti. E n lin, suspendez au x baleines une guirlande, un
p e tit p an ier de tleurs e t u n év entail (ou d ’au tres objets de peu de poids).
A lin q u e la g u irlan d e dem eure pliée, vous y fixez uñe pince à linge ix ressort.
U ne boucle de ficelle p assan t d an s la pince perm et de suspendre la. guirlande.
L e p an ier se tro u v e à côté. L ’éventail, à côté du panier, est aussi m uni d ’une
boucle. Les a u tre s baleines sont libres.
D onnez à u n e plan ch e l’asp ect d ’une sorte de colonne en y clo u an t une
lourde pièce d e bois e t lin dessus rectangulaire e t en p eig n an t dessus de
longues lignes parallèles. Clouez derrière, a u m ilieu de la largeur, u n e petite
p lan ch ette fo rm an t étag ère.
L a colonne est placée à gauche de la scène. L ’ex trém ité recourbée de
l’om brelle est sim plem ent posée sur l’étagère. Le m anche est légèrem ent
plu s bas que le dessus d e la colonne. Les o bjets se tro u v en t du côté d u décor.
L a larg eu r d e la co n stru ctio n est suffisante pour dissim uler l’om brelle. A
dro ite, guérid o n avec bougeoir dans lequel se tro u v e une bougie. A coté,
boîte d ’allu m ettes.
Les tro is p ap iers d e soie so n t plus grands que l'om brelle. Au d éb u t d u to u r
ils so n t placés su r la colonne, les angles à peu près au m ilieu d e chaque
côté du dessus de c e tte dernière. Le m anche de l’om brelle est donc recouvert
p a r trois angles de p ap ier.
P ren ez les papiers-par ces angles e t m ontrez-les des deux côtés. P uis, afin
de p ro u v er q u ’ils n e dissim ulent rien, — car il se p o u rrait, dites-vous, q u ’ils
soient form s d e deux épaisseurs e n tre lesquelles p o u rrait se tro u v er quelque
app areil — annoncez que vous allez les m o n trer par tran sp aren ce a la llam m c
d ’une bougie. Posez-les donc com m e précédem m ent, sur la colonne e t a llu ­
m ez la bougie. E n rep re n an t les papiers, passez-le pouce dans le m anche
recourbé de l ’om brelle. E lle p end derrière les papiers. L ’épaisseur de chacun
d ’eux est faible, il est v rai, m ais il y en a trois, ce q ui suíftt pour la cacher.
Mais nous vo u s enten d o n s dire, chers lecteurs : « C haque'papier est m ontré
p a r tran sp aren ce. Alors ? ... Ou l’om brelle est vue fi trav ers ou elle est décou­
v e rte p a r l’un d ’eux. »
Chaque p ap ier, en effet, est bien m ontré p a r transparence à la .‘lam m e de
la bougie. 11 est en su ite replacé dev an t l’om brelle. T en an t les papiers avec la
m ain gauche, p a r u n angle, vous saisissez, avec l’a u tre m ain, le prem ier pa­
pier, c ’est-à-dire celui q u i est entièrem ent visible du public e t vous le passez
d e v an t la flam me d e la bougie. Puis vous le replacez com m e précédem m ent,
soit d ev a n t les d eu x au tres. Vous vous em parez alors de la deuxièm e feuille,
vous la m ontrez à la l am m e e t vous la placez sur la prem ière. Môme jeu
avec la troisièm e. L ’om brelle est to ujours derrière deux épaisseurs. Vous
oufllez su r la bougie e t faites le sim ulacre de so rtir des papiers, guirlande,
panier, fleuri, éven tail. L a pince à linge a été mise dans le p an ier ou su r la
table, derrière les o b jets p ro d u its. L am .ant les trois feuilles enchantées, vous
ouvrez au ssitô t Fom brelle...
La colonne p e u t servir p o u r d ’au tres illusions. Vous pouvez aussi suspen­
dre l’om brelle derrière une tab le recouverte d ’un tap is. Mais la colonne
ré u n it élévation, larg eu r relativem ent faible, dessus m ince e t étro it, ce qui
c on v ien t m ieux po u r ce to u r d ’u n bel eiîet.
Si l ’om brelle ne po sède pa* un m anclie recourbé, vous y ; d ap tez un fil
d e fer noir, recourbe, p o u v an t être caché dans la m ain p o u r le nu r n in t oîi
vous ouv rirez l’om brelle.
6 5 , HUB DU FAUBOURG S A IN T -D E N IS , PARIS
UN VOLUME INDISPENSABJE A TOUT LE MONDE
LA TR IB U N E POPULAIRE
FArt de parler aisément en Publie
p ar le professeur Ch. M A RIO N ,
lauréat du Ministère de l'instruction Publique.
M u n issa n t
1* L ’art de réciter ntl monologue de n ’importe quel genre ( comique, drama­
tique, poétique, etc.).
2° La manière de fouér les pièces de Société et de tes mettre en seine.
3* L ’art d’improviser un discours, de répondre à une interpellation, en un
mot de causer en public avec autorité.
P rix ........................................................................................ 6 1r.
Voici u n o u v rag e d estin é b ren d re les plus graiids services à to u s ceux
que leurs fonctions, leur tem p éram en t, leurs goûts, am èn en t à p ren d re la
parole en q u elque circonstance q u e ce soit.
Il
co n tien t en effet les règles e t les préceptes les plus sûrs de l’a r t ora­
to ire , p résen tés sous une form e claire, précise, à la p o rtée de to u te s le*
intelligences. Avec cette méthode, il suffit de savoir lire pour être orateur.
L ’ouvrage sera certainement apprécié dans toules les classes de la société,
mais piu s particulièrement dans celtes où ¡’instruction est peu répandue, et '
où on se figure bien à tort qu’il faut être un savant extraordinaire pour pro­
noncer le plus petit discours.
Il
se ra b ien tô t d an s to u tes les m ains, car, ainsi q u ’on l’a d it av ec raison,
pour le peuple, sa v o ir p a rle r e s t p re sq u e une v e rtu .
Combien de braves gens n ’osent-ils p as exprim er leurs idées d ev an t un '
au d ito ire , m êm e re stre in t, p a r crain te d ’ê tre critiqués ou de faire rire p a r
leur inexpérience ? E t p o u rta n t ils Ont des idées, parfois excellentes, qui
ne tro u v e n t pas leur application, fa u te d 'u n peu de c e tte science si néces­
saire, si p ratiq u e, et en somme si facile à acquérir grâce à l’ouvrage que
nous leu r présentons.
L a T rib u n e p o p u laire sera d ’un précieux concours p o u r beaucoup
d ’èlu s d e nos m u n ic ip a lité s qui puiseront dans ses pages la m anière d ’éla­
b o rer u n e allocution, de répondre à la controverse, de m ener à bonne fin
une discussion, etc., etc.
Les présidents des sociétés, les directeurs d e cercles, de p atro n ag es, e te ...
y tro u v ero n t d e précieux renseignem ents su r la m anière de faire des con­
férences a u x jeunes gens.
Ces d erniers à leu r to u r v e rro n t dans la T r ib u n e p o p u la ir e un g u id e
u tile, u n m anuel in téressan t qui les aid era de bonne heure à affronter,
p a r la p arole im provisée, un public nom breux. Il les m e ttra à m êm e do
réciter, d an s les règles de l’a r t, des monologues en tous genres, e t de jo u er
conven ab lem en t n ’im porte quelle pièce de th éâtre.
L a T r i b u n e p o p u la ir e co n stitu e donc, en résum é, un M anuel pratique,
d ’un form ai com m ode, que v o u d ro n t posséder to u s ceux qui p a rle n t, ré c ite n t,
lise n t o u déclam ent en public.
P R I X . . . . . . . ................................... ^............... ..
•
.
6226. Etam pes. Imprimerie
S fr.
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L a Semeuse " ,
1930,
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13
„
LUC MÉGRET
N°
--------------------
X
t LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
ILLUSTRÉS
X
de
la
S o c ié t é
de
Brochure N°
de
la
G aSté
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
13 comprenant :
1. La danse de la baguette magique.
2. Le dessin spirite.
3. Le violon du petit prodige.
4. Eurêka.
5. La lecture mystérieuse.
6. Blanc et noir.
X
X
t
X
♦
' 'î
X
SO C IÉTÉ D E LA GA ÎTÉ FRA N Ç A ISE
1. LÀ DANSE DE LA BAGUETTE MAGIQUE
E ffet. — U ne b ag u ette vraim ent m agique est celle qui possède la faculté de
se m ouvoir elle-m êm e, de m archer, danser, sau ter, s’incliner, saluer le
public. Celle d o n t nous allons p arler est donc v raim en t m agique. Vous la
donnez à exam iner et vous la posez verticalem ent sur la tab le. Bile dem eure
en c e tte position. Vous la priez de saluer l’honorable société. E lle s’incline en
a v a n t, puis à dro ite, à gauche. E n fin , l’orchestre a y a n t com m encé une polka,
la b ag u ette danse, sautille com m e u n m oineau. P u is elle se couche sur la
table. Vous la prenez e t vous en servez p o u r exécuter une expérience.
E xplication. — Il est bien v rai que la b a g u e tte n ’est pas truquée.
Un fil n oir trav erse la scène. U ne ex trém ité de ce fil est atta c h é e dans la
coulisse • l’a u tre ex trém ité est ten u e p a r un com père. Au d é b u t de ce petit
num éro chorégraphique, le fil repose su r la ta b le recouverte d ’un tap is s o m b re »
bariolé, ta c h e té , non de te in te à la fois claire et uniform e. Au milieu du 1»
noir, est fixé une b o u lette de cire noire. L a b ag u ette est noire, avec bouts ar­
gentés.
Dois-jè vous en dire plus ? L a façon de procéder a p p a ra ît n e t t e m e n t , nie
sem ble-t-il. S ecrètem ent, vous fixez à la bag u ette, près de l’une de ses extre-,
m ités b rillan tes, le m orceau de cire gros comm e un p e tit pois.
6 5 , R U E D Ü FA U B O U R G S A ÎN T -D E N ÎS , PA R IS
S
Vous pouvez poser la b ag u ette sur la ta b le . E n ia p o sa n t, vous l'appuyez
su r la b o ulette d e cire. P u is vous lui com m andez de se lever. On p e u t encore
fixer la b o u lette, en essay an t d e faire te n ir la b a g u e tte en équilibre vertical.
Le com père se charge d u reste.
'
Nota bene. — U ne m anière am u san te de p résen ter la Baguette danseuse,
est de p rie r le chef d ’orchestre de faire danser la d ite b ag u e tte avec sa propre
b ag u ette avec laquelle il b a t la.m esure. Les d eu x bag u ettes p eu v en t, de tem ps
à a u tre , av o ir le m êm e m o uvem ent, celle du chef d ’orchestre dirigeant celle
du m agicien. Si vous n e disposez p as d ’un o rchestre, vous pouvez p rier un
sp e ctateu r quelconque de b a ttr e la m esure avec u n e b a g u e tte que vous lui
prêterez à c et effet. L a m an ière d o n t il s’en a c q u itte ra d iv ertira to ujours
l’assem blée.
2. LE DESSIN SPIRITE
E ffet. — Ceci est u n e m an ifestatio n spirite, chers lecteurs-opérateurs. J©
ne dirai donc p as « le p restid ig itateu r », m ais le spriite, le m édium ou le com ­
m andeur.
S u r une grande ardoise ou u n p e tit ta b le a u no ir dressé verticalem ent
ou légèrem ent oblique, le sp irite dessine, à la craie, u n p e tit personnage
4
SO CIÉTÉ D E L A GAÎTÉ FR ANÇAISE
;Ui, a u com m andem ent* sautille e t se dandine, rép o n d an t ainsi â des quesions posées p a r le m édium ou des spectateurs.
?
E xplication. — Sur u n fragm ent de pap ier de m êm e te in te que l’ardoise
ou le tab leau , e t reco u v ran t celle-ci, le com m andeur dessine un p e tit per­
sonnage. A la p a rtie supérieure est a tta c h é un fil noir p assan t derrière l’ar­
doise (ou le tableau). Ce fil passe aussi p a r une ouv ertu re d u décor e t est
m an œ u v ré p a r un Cômpère. Le fil en question p o rte Un an n eau â son ex tré­
m ité, ce qui p erm et a u com père de passer son doigt dans l’anneau en question.
Cela facilite son tra v a il, — peu fa tig a n t e t nullem ent difficile, — a e ... ma*
Clliniste.
3. LE VIOLON DU PETIT PRODIGE
Effet. — Le P etit Prodige est u n rom an d o n t je suis l’a u te u r e t qui s’adresse
au x enfants. Sans jouer divinem ent du violon cojnm e ce garçonnet de génie,
créer com m e il le fa it parfois, une im pression étrange, faire d ’un violon
côffiftïe il le fa it du sien, quelque chose de tro u b la n t e t de m ystérieux, ne
serait-ce pas u n joli Interm ède p o u r une séance de p restid ig itatio n en fam ille 7
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
S
Au fond de la scène se tro u v e u n e p o rte . Le p re stid ig itateu r l*ouvre to u ie
grande. L e P etit Prodige v a-t-il e n tre r p a r c e tte p o rte e t, com m e toujours
v ê tu d ’une couleur uniform e, b lan c, rouge ou bleu, exécuter avec une v ir­
tu o sité ex trao rd in aire les airs íes plus b eaux ? L a p o rte o uverte ne laisse
v o ir que d u no ir, u n n o ir opaque, absolu. Au m ilieu de l ’encadrem ent se
tro u v e u n guéridon reco u v ert d ’un tap is blanc. A dro ite, à gauche e t audessus de la p o rte se tro u v e une lam pe allum ée. L a salle n ’est p as éclairée.
L e p re stid ig itateu r m et, sur la table un violon e t, dessus* un arch et.
P u is il se retire. L en tem en t, le violon m onte, puis l'a rc h e t... Ce dernier se
pose sur les cordes, e t voici que lé violon chante. L ’arch et va e t Vient, com m e
p a r en ch an tem en t, et il est im possible de v o ir ce qui lé fa it agir.
L ’a ir fini, le violon descend, l’arc h e t dessus e t se pose su r la tablé. Le
p re stid ig itateu r le p re n d e t le m ontre, puis ferm e la potte¿
E st-ce le fan tô m e d u P etit Prodige q ui s’est em paré du violon e t l’a fait
ch a n te r ? Ou le P etit Prodige a-t-il donné à son violon le pouvoir de jo u er
lui-m êm e, to u t seul ?
Explication. — Si ce n ’est pas u n fantôm e qui v ie n t de jouer du violon,
c’est quelque chose q u i s’en ra p p ro c h e ..., c’es-t un personnage invisible. E t si
quelque sp e c ta te u r perspicace le d ev in ait, ceci n e sa u rait av o ir une grande
im p o rtan ce : le fa it de voir u n violdh et un a rc h e t fonctionner, sans d istin ­
guer le violoniste est d ’u n effet q u elq u e p e u singulier. A joutons l’a ttr a it
de la m usique qui so rt d e ce violon e t non d ’un a u tre qui p o u rra it jouer dans
la pièce voisine.
Mais, si ce tte scène est bien exécutée, o n ne p e u t avoir que des supposi­
tio n s, ém e ttre des h y p o th èses... Il y a to u jo u rs un m ystère qui plane sur ce
violon flo tta n t d an s ce tte o u v ertu re b é a n te , dans ce' rectangle de n ù it...
Les lam pes sero n t m unies d 'u n réflecteur. A défaut d e réflecteur v éritab le,
com m e on en vend d an s le com m erce, Vous dresserez une plaque de fer-blanc
ou nickel. A d éfau t de lam p es... vous' atfre£ recours à une belle rangée d ’a m ­
poules électriques q u i en cad rera l’o u v ertu re de la p orte. Ceci ne n u ira en
rien à l ’effet de l’expérience.
A u n m ètre environ d é la p o rte est te n d u ur¿ grand rideau absolum ent noir.
Au m ilieu se trouve' Un p e tit guéridon blanc sur leqoel vous avez étalé une
p e tite n ap p e blanche. Si vous ne possédez; p a s de guéridon blanc, roulez
a u to u r de ses pieds une b an d e de papier blanci. U n Violon blanchi à la craie
ou à la gouache est posé sur le guéridon. Le p re stid ig itateu r re v ê tira une
couleur claire.
E t voici m a in te n a n t Le P etit Prodige. Il est entièrem en t v ê tu de noir.
Sa tê te est co m plètem ent reco u v erte d ’tm e étoffe noire. Il est évident que la
pièce où il se tro u v e , d e v a n t le rid eau bien te n d u , est plongée dans une
com plète o bscurité. Peu im p o rte que le violon, ne soit pas trè s visible. L ’es­
sentiel est que le v io loniste n e le soit p as du- to ü L Si le costum e qui l ’enve­
loppe est la m êm e étoffe noire due celle fendue derrière lui, l’œ il le plus per­
ç an t ne p o u rra le distin g u er. Toutefois, il est indispensable que le public
soit éloigné.
Cet interm ède à un spectacle de p restid ig itatio n a t’av an tag e d ’être, en
m êm e tem ps q u ’une é tra n g e illusion, Une so rte de m an ifestatio n pseudosp irite e t u n solo de violon original.
Si Le P etit Prodige lui-m êm e n ’est p as venu charm er u n au d ito ire , un
« p e tit prodige » est d ev a n t les yeux e t les oreilles de cet au ditoire. Gageons
a ne ce d ern ier a été charm é, si a u ta le n t d ’illusionniste, vous avez su rto u t
jo in t celui d e violoniste.
6
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
4. E U R Ê K A
Effet. — Ce to u r a été expliqué dans divers recueils et, cependant, il est
peu connu. Cornra 3 il e s t facile à exécuter et que son effet est incom préhen­
sible p o u r les sp ectateu rs, nous allons vous l’enseigner.
S ur u n p la te a u se tro u v e cin q ou six pièces de un franc. L ’o p é ra te u r en
fa it choisir u n e, p rie la personne q ui l’a prise de la bien exam iner e t de la
*aire circuler afin q u e l’on n e puisse supposer q u ’elle e s t tru q u ée. L a pièce
est ensuite m arquée a u crayon bleu ou rouge p a r u n e personne quelconque,
puis versée, avec les a u tre s pièces d an s u n chapeau em prunté. L ’opérateur
q u i a les y eu x b andés, plonge la m ain dans le couvre-chef et en re tire la
pièce choisie d o n t la m arque est reconnue.
B ien exécuté ce to u r , je le rép ète, p e u t ê tre très é to n n a n t. C 'est une véri­
ta b le énigme.
Explication. — A v an t la séance, les cinq pièces de u n franc so n t disposées
su r u n e p laque de m arb re. E lles so n t en su ite m ises, l’une à côté de l’a u tre
su r u n p la te a u de métal froid. U ne pièce a y a n t été choisie, le sp e ctateu r la
to u rn e e t la reto u rn e d an s ses m ains sur l’in v itatio n du p restid ig itateu r.
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
7
A insi, elle s'échauffe... E n to u t cas, elle n ’est plus froide, elle offre une diffé­
rence de tem p ératu re avec les au tres pièces, s u rto u t si elle passe encore
d an s la m ain de tro is ou q u a tre sp ectateu rs. F inalem ent, elle est m arquée...
Le sp ectateu r q u i la d é tie n t est au ssitô t in v ité à la laisser to m b er dans un
chapeau em p ru n té. Im m éd iatem en t, dans celui-ci, vous versez en inclinant
le p la te a u , les pièces froides q ui so n t dem eurées su r ce dernier. P longeant la
m ain d an s le chapeau, vous retrouvez sans tro p de difficulté la pièce qui a
é té exam inée e t p alp ée, car elle n ’est plus froide. Vous la retirez triom phale­
m ent.
On conçoit que ce to u r dem ande à être exécuté rapidem ent.
5. LA LECTURE MYSTÉRIEUSE
E ffet. —
d e p apier.
poser, p a r
originales,
L ’o p érateu r rem et à cinq spectateurs u n e enveloppe e t une feuille
Il leur rem et aussi un crayon e t prie ces cinq spectateurs de
écrit, sur les feuilles, une question quelconque. Plus celles-ci sont
in atten d u es, am usantes, plus l’expérience offre d ’a ttr a it. Les
cinq personnes so n t inv itées à plier leur feuille en q u atre, à l’insérer dans l’en*
veloppc e t à cach eter soigneusem ent celle-ci.
L ’ex p érim en tateu r réu n it to u te s les enveloppes, va s’asseoir su r la scène,
face a u public e t, a p p liq u a n t les enveloppes su r son fro n t, afin, dit>il, de
8
SO C IÉTÉ D E LA GAÎTÉ FR ANÇAISE
m e ttre la pensée écrite en com m unication directe avec la sienne, il répond
au x questions posées a v a n t de décacheter les enveloppes, e t cela sans er­
reur. A v an t de répondre à la cinquièm e et dernière question, il brûle complè­
tem en t l’enveloppe qui lui re ste en m ains, la p ré se n ta n t à la flam m e d ’une
bougie q u i, depuis le d é b u t de l'expérience se tro u v e près de lui, sur la table»
Explication. — Un com père se tro u v e dans le public. Vous vous êtes en­
te n d u d ’avance, avec lui, a u su je t de la question q u ’il vous posera. Ce sera
p a r exem ple : « Quel tem ps fera-t-il dem ain ? »
A y an t réu n i les cinq enveloppes cachetées e t renferm ant chacune une
q uestion, vous com m encez p a r répondre à la question du compère. Mais celle-ci
est dans l’enveloppe qui se trouve sous les q u a tre a u tre s; au tre m e n t d it, c ’est
la dernière enveloppe, celle qüè Vous brûlerez. E n ram assan t les enveloppes,
vous avez com m encé p a r prendre celle du com père. Mais, en vous dirigeant
vers la scène, vous avez habilem ent fait passer ce tte enveloppe sous les
au tre s. D e prem ière, la voici donc m a in te n a n t la dernière.
Sans savoir, évidem m ent, quelle question co n tien t l’enveloppe du dessus,
vous répondez p a r exem ple, en a p p liq u a n t c e tte dernière sur v o tre fro n t :
« Il fera dem ain u n tem ps superbe. » O u v ran t l’enveloppe en question e t dé­
p lia n t le p ap ier qui s’y tro u v e, vous faites m ine de c o n stater que vous avez
bien rép o n d u à la question posée. E n réalité, vous prenez connaissance de ce
q u i est écrit su r le pap ier. E t c’est à c e tte q u estion que vous répondez to u t à
l ’heu re, en a p p liq u a n t, su r v o tre fro n t, la deuxièm e enveloppe.
U n peu d ’h ésita tio n , de tem ps à a u tre , ne n u it en rien à l’effet* Sachez
v arier v o tre m anière de répondre a u x questions. R épondez directem ent
à ^quelques-unes ; em ployez un m oyen détourné p o u r répondre à d 'a u tre s.
L ’essentiel est que to u te s ces réponses soient ju stes, s’ap p liq u en t bien auK
questions écrites.
C ette expérience, si facile, pro d u it to u jo u rs beaucoup d'effet.
6. BLANC OU NOIR
E ffet. — Selon que voua serez puissant ou misérable, les jugements de corn
vous rendront blancs ou noirs... C 'est p a r ces m ots que vous pouvez com­
m encer c e tte expérience.
Vous m ontrez une dizaine dé p e tits carrés de pap ier blanc, sem blable, et
vous en rem ettez un à cinq personnes différentes en les p ria n t d ’écrire dessus
le m ot blanc. Vous distribuez les au tres à cinq au tres personnes différentes,
en les p ria n t d ’inscrire sur ces papiers le m ot noir.
—- De ce tte façon, dites-vous, il n ’y a p as de confusion. Il y a cinq blanc
et cinq noir. Voulez-vous plier ces p e tits papiers en q u a tre ? C 'est parfait.
U ne onzièm e personne v a les ram asser dans n 'im p o rte quel o rd re ... Vous,
m on p e tit am i ? Si vous voulez.
U n adolescent, un enfant, n 'im p o rte qui s’é ta n t offert de ram asser les
billets, vous priez c e tte onzièm e personne de les déposer sur u n plateau,
non prép aré, que vous lui ten d ez à cet effet.
— Mêlez bien les billets ! E ncore ! ..
Les p re n a n t u n à u n, vous dites : B lanc ! ou N oir ! Au fur e t à m esure,
vous rem ettez les billets à chacune de personnes qui o nt in scrit ces m ots.
Vous les rem ettez, sans les déplier, e t personne ne p eu t com prendre com m ent
vous avez p u savoir que c’é ta it blanc p lu tô t que noir, ou noir p lu tô t que blanc
qui é ta it écrit su r ces billets.
Pas de com père.
Explication.--* Les dix p e tits p ap iers so n t exactem ent sem blables à pre­
m ière vu e. Cinq o n t é té coupés soigneusem ent avec des ciseaux. L eurs bords
so n t donc unis. Ils ne p résen ten t pas d 'a rê te s . L e s cin q a u tre s papiers o nt
un b o rd légèrem ent rugueux, la feuille a y a n t été coupée avec un couteau
8 5 , R U E DU FA UUO UIUl S A lN T -D Ê N lS , PA IIIS
0
ou u n coupe-papier à cet endroit. Les au tres bords n e sont pas irréguliers,
a y a n t été coupés avec des ciseaux.
Aux cinq prem ières personnes qui écriront le m ot blanc, vous rem ettez
les p ap iers en tièrem en t découpés avec des ciseaux. A ux cinq au tres specta-
r
teurs conviés à écrire le m ot noir, vous distribuez les carrés de p ap ier qui
o n t u n bo rd très légèrem ent dentelé.
.Je n ’insisterai pas. L orsque sur le p lateau les billets pliés sont mêlés
vous savez, môme en y to u c h a n t à peine, si c’est blanc ou noir qui est écrit
sur chacun d ’eux.
» o c ié rg
P B l a o a It k f r a n ç a i s «
A nos Lecteurs-Opérateurs
L ’accueil d u p ublic à la série de 50 Trucs de Prestidigitation illustrés,
en 8 brochures, nous a donné l’idée de com poser u n deuxièm e ensem ble,
c o m p ren an t encore 50 expériences.
N os lecteurs, que nous rem ercions v ivem ent de c e t accueil, seront ainsi
en possession d e 1 0 0 to u rs m ystérieux et ils p o u rro n t puiser là m atière à
nom breuses séances. Ils m êleront la p restid ig itatio n p roprem ent d ite , la
m agie b lan ch e, le p restige e t l’en ch an tem en t, l’expérience c h a to y a n te ,
colorée, féerique, a u x com binaisons m ultiples des cartes ; ils a u ro n t, aussi,
p o u r v arier le spectacle, la d iv in atio n , la transm ission de pensée, la pro­
d u ctio n d e liseurs, la télép ath ie ; ils a jo u te ro n t l ’élém ent fan tastiq u e, le
sortilège e t la sorcellerie, en des m anifestations d ’un caractère spirite.
U n ou d eu x g ran d s tru cs te rm in e ro n t la séance. V ariée e t com plète sera
celle-ci.
N ous allons vous m e ttre sous les y eu x quelques m odèles de program m es
desquels vous pourrez vous inspirer. E n voici to u t d ’abord u n, com pre­
n a n t exclusivem ent des expériences détaillées en c e tte deuxièm e série.
M agie blanche.
B onjour, m essieurs, dam es.
L e F o u lard des T hugs.
Les Cordons des Thugs.
U ne m o n tre qui v a bien.
L ’eau en ch an tée.
L e coloriste invisible.
L ’E scam o tag e d ’u n e glace de pochât
U ne étran g e corde à sau ter.
U n œ uf accu eillant.
B ague et pièce m alicieuse.
L a poule noire.
L a balle qui tra v e rse le chapeau.
E scam o tag e d ’un v erre de lam pe.
L e chiffre fatid iq u e .
Les p ap iers m erveilleux.
On p e u t, en effet, com poser u n program m e u n iquem ent d ’expériences
de p restid ig itatio n p u re, de m agie. D ans celui que nous venons d ’exposer,
vous pouvez in tercaler les to u rs de d iv in atio n : E urêka l e t L a lecture m ys­
térieuse.
65,
RUE DU
F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
IV
Program me de rûagie blanche et de tours de cartes.
L e p re stid ig i'a tc u r décoré.
Les cordons qui se n o u en t e t se d énouent to u t seuls.
V oyage e t tran sfo rm atio n de l’eau e t d u vin.
Une m o n tre qui va bien.
B ague et pièce m alicieuse.
L ’étiri à lu n ettes de g ra n d ’m ère.
L a d isp aritio n de la ca rte pensée.
S alade d e trèfle.
Les cartes qui n ’o n t pas été choisies.
Les deux cartes voyageuses.
T o u t est bien qui finit bien.
La poule noire.
E scam o tag e d ’un v erre de lam pe.
Le chiffre fatid iq u e.
Les papiers m erveilleux.
M agie blanche et divination•
L e troisièm e foulard.
Les an n eau x d e Méphisto.
Les nœ uds voyageurs.
Une b alle... d eu x balles...
L ’eau m ystérieuse.
L’incom préhensible ap p aritio n des éventail».
La bougie voyageuse.
M ultiples foulards.
Le foulard-cam éléon.
Le ch ap eau d u m agicien.
B lanc ou noir.
V ert o u jau n e.
Rouge ou bleu.
L a rose b lanche e t la rose rouge.
Le violon d u P e tit P rodige.
On in tercalera, si l’on v e u t : L a coupe noire e t D isparition, ap p aritio n
e t voyage d ’une carte.
De m êm e que, d an s un livre de cuisine, on tro u v é non seulem ent l’a r t
e t la m anière d e confectionner des p la ts, m ais de dresser des m enus, on a
donc, d an s n o tre o uvrage, l’explication d ’expériences e t l’établissem ent
de program m es.
E n voici un, p seudo-spirite, réu n issan t des m ystère» d e la l r# e t de la
2® série des Trucs des Prestidigitation illustrés.
Spiritism e, sorcellerie*
Le P re stid ig itateu r m asqué.
L a d an se d e la b a g u e tte m agique.
L ’adh éren ce des Corps.
S atan as.
Le dessin spirite.
L e violon d u P e tit Prodige.
L a rein e d u S ab b at.
A tra v e rs l’im possible.
L a fête m ystérieuse.
On su p p rim era, si l ’on v e u t, la prem ière e t la dernière expérience et l*ot
in tercalera u n num éro d e d iv in atio n ou pseudo-transm ission de pensée
Ce num éro p e u t encore p récéder la p a rtie pseudo-spiri te. Il est b o n . alors
12
S O C IÉ T É D E LA G A ÎT É
F R A N Ç A IS E
d e p résen ter, a v a n t la d iv in atio n elle-m êm e, quelques tru c s de m agie
blan ch e, p a r exem ple:
L ’a r t de se décorer.
L a coupe d e Circé.
L e M iracle d e N eptune.
Les coups d e b a g u e tte m agique.
Le m erveilleux to u r de cartes.
Les bols e t les assiettes m agiques.
C arn av al M agique.
L e T am b o u rin des fées.
Tours présentés, isolément, dans un entr'acte ou pour précéder ou term iner
un programme quelconque, des saynètes, monologues, chansonnettes, etc...
l Te série. — L ’aq u ariu m m iraculeux. — L e T am bourin des fées. — L a
rein e du S ab b at. — L ’E v ad é. — Le sac de L ucifer. — A tra v e rs l’im pos­
sible. — Les coups de b a g u e tte m agique. — L 'ad h éren ce des corps. —
C onfetti d*Arlequin. — C arnaval M agique. — S atan as. — L a F ê te m y s'érieuse. — L e p arapluie-aéroplane.
2 e série. — B o njour, m essieurs, dam es I — Le chapeau d u M agicien. —
U ne m o n tre qui v a bien. — L ’eau m ystérieuse. — L a poule noire. —
M ultiples foulards, — Le foulard-cam éléon. — Les an n eau x de M éphisto. —
L ’incom préhensible a p p a ritio n des éventails. — Le chiffre fatid iq u e. —
Les p ap iers m erveilleux. — Le violon d u P e tit Prodige. — L a lecture m ys­
térieuse.
U ne seule de ces expériences, d an s un program m e quelconque, ne com ­
p re n a n t pas d e p restid ig itatio n , sera suffisant. Il p o u rra it, cep en d an t,
ê tre bien d e com m encer ce program m e p a r un to u r de m agie, d ’en exécuter
un a u tre à la fin de la prem ière p a rtie , un troisièm e p o u r précéder la deuxièm e
p artie d u program m e e t un q u atrièm e p o u r clore la rep résen tatio n . L ’in ­
térêt de ces to u rs d e v ra cro ître, la deuxièm e expérience é ta n t plus éto n ­
n a n te que la prem ière, la troisièm e m ieux encore* e t la q u atrièm e à g ran d
effet.
T rois expériences su ffiraien t égalem ent, l'u n e é ta n t placée d an s l'en tr 'a c te .
E t m a in te n a n t, a tte n tio n !... L e rid e a u se lève, — on s’écarte, — n o n
seulem ent p o u r q u e vous assistiez à des effets su rp ren an ts, m ais p o u r
vous dévoiler des m ystères...
Luo M égrei*
VV
6226. Etampes. Imprimerie '* La Semeuse
— 1930,
j
LUC
M ÉGRET
N°
14
| LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
|
ILLUSTRÉS
|
de
la
S o c ié té
J
de
^
de
la
G a ît é
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
- - -63
I
t
Brochure N°
|
|
V.
14 comprenant :
Vert ou jaune.
t 2. Rouge ou Bleu.
t
| 3. La liste du destin.
| 4
t
La disparition de la carte pensée.
|
5. La carte dans le chapeau.
|
6 . Disparition et apparition de la carte
pensée.
7. La rose blanche ou la rose rouge.
2
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
1.
VERT
OU
JA U N E
Effet. — Vous rem ettez à deux personnes un p e tit carré de bristol de cou­
leur v e rte , ain si q u ’une enveloppe fo rm at ca rte de visite. Vous priez ces
personnes d ’insérer les bristols dans l ’enveloppe. A deux a u tres spectateurs
vous rem ettez deux carrés exactem ent sem blables a u x a u tre s, sauf en ce qui
concerne leur couleur q ui est jaune. Ces deux au tres spectateurs so n t égale­
m en t invités à glisser dans une enveloppe à carte de visite les p e tits m o r­
ceaux de bristol.
Vous em p ru n tez u n chapeau e t faites la quête des enveloppes, lesquelles
so n t cachetées. Vous agitez le chapeau p o u r bien les m êler e t vous vous faites
b an d er les y eu x
P lo n g ean t la m ain dans le chapeau, vous retirez les enveloppes, les unes
|Daj3iar lisse
p o t ie r ruujueujc
après les a u tre s, e t vous les faites re m e ttre à chaque personne en d isant
vert ou jaune, selon q u e chacune de ces q u a tre enveloppes blanches renfer­
m en t u n bristol v e rt ou jaune.
A v an t d e les so rtir une à une d u chapeau vous faites, d an s celui-ci, un
m élange des enveloppes... P as de com pérage.
Explication. — Les d eu x enveloppes dans lesquelles se tro u v e le Lristo.
V ert so n t en p a p ie r lisse, les d eu x a u tre s en p ap ier légèrem ent rugueux.
65,
RUE DU
F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
3
Choisissez, a u ta n t que possible des personnes éloignées. Celle qui sera
chargée de re m e ttre les enveloppes sera l’aide, le serv an t, la personne qui vous
seconde d an s vos expériences.
2.
ROUGE
OU
BLEU
E ffet. — Em ployons ici u n su jet télép ath iq u e, ou soi-disant tel. Cela fera
très bien, su rto u t s’il est fém inin e t gracieux, ce qui n ’est pas incom patible,
n ’est-ce p as, m esdam es... e t m essieurs ?
U n tab leau n o ir se tro u v e a u fond de la scène. A côté, su r u n guéridon,
un b â to n de craie rouge e t u n b â to n de craie bleue.
Le su jet, to u rn a n t le dos a u public e t reg ard an t le tab leau noir, p ren d les
deux b âto n s de craie d an s sa m ain gauche. P e n d a n t ce tem p s, le présenta­
te u r d istrib u e à n ’im p o rte quels spectateurs, non com pères, q u a tre crayons
de couleur (deux rouges e t deux bleus). Il ne prononce pas un m o t e t les
sp ectateu rs se fo n t com prendre de lui à voix basse e t m ême, si possible,
sans p arler, m ais p a r gestes. Ce sont eux qui choisissent le crayon qui leur
plait« Dès q u ’ils l’o n t p ris, le su je t qui a constam m ent le dos to u rn é s’em pare
4
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
d u b âto n de craie choisi p a r le spe ctateu r e t, su r le ta b le a u , écrit le nom de
cette couleur.
E xplication. — P a r un tro u du décor, un com père observe atten tiv em en t
le p résen tateu r d e ce tte singulière expérience. Il le voit très bien, car c’est
la seule personne qui soit debout.
Au prem ier crayon rouge rem is, le p résen tateu r se tie n t bien d ro it, cam bré
e t to u rn e le dos à la scène. A u deuxièm e cray o n rouge pris p a r un spec­
ta te u r , le p ré se n ta te u r se tie n t bien d ro it, m ais de profil. Au prem ier crayon
bleu, le c o n ju rateu r s’incline vers la personne. Il to u rn e com plètem ent le
dos au com père. Au deuxièm e crayon bleu, le co n ju rateu r se penche égale­
m e n t e t se tie n t de profil.
L e com père renseigne le su jet en g r a tta n t légèrem ent d u doigt lé tableau
n oir. D errière celui-ci, p a r une o u v ertu re p ratiq u ée à cet effet a u déccr, il
passe la m ain e t le b ru it q u ’il p ro d u it v arie selon que c’est la couleur ronge
qui est prise ou la couleur bleue. A la couleur rouge il g ra tte ra p a r exem ple
une seule fois e t à la couleur bleue deux fois d e suite. Ou bien, à ce tte couleur,
il g ra tte ra , pu is frap p e ra au ssitô t avec l’index replié ou un objet, crayon ou clé.
L e b ru it d o it être perceptible du su je t seul. De tem ps en tem ps, celui-ci peut,
négligemment (!) frap p er les b âto n s de craie l’un sur l’au tre ou, avec ceux-ci,
sur le b o rd du ta b le a u noir. Le léger b ru it q u ’il p roduira se confondra avec
celui d u com père, si toutefois le public é ta it tro p rapproché. Mais il est très
facile de pro d u ire, d an s la coulisse, près du sujet, un b ru it perceptible de
lui seul.
D ’ailleurs c e tte expérience dem ande à être présentée assez loin du public,
•u r une p e tite scène.
3.
LA
L IS T E
DU
D E S T IN
E ffe t. — L e p ré se n ta te u r rem et, à u n spe ctateu r quelconque, une liste
q u ’il d it ê tre celle du D estin. C’est une sim ple feuille de bristol su r laquelle
est écrit to u te s sortes de choses agréables ou qui p eu v en t l’être : fortune, joie,
sa n té, bonheur, voyage, in v ita tio n , visite, spectacle.,. Il y a ainsi tren te
m ots. P as de ph rases. L e D estin n ’en tre pas dans des détails. Toutefois, ce
ta b le a u est in com plet : il m anque les m alheurs, On rem arquera q u ’il est
des m ots écrits à re n c re bleue, d ’au tres à l'encre rouge et à l’encre noire.
D ev an t ch aq u e m o t figure un num éro d ’ordre.
L ’expérience s’exécute avec u n su je t fém inin, une jeune, fille p a r exemple,
q ue l’on d it douée d ’une m ém oire v raim en t excellente. Il s’a g it donc, pré­
sen tem en t, d ’une expérience de m ném otechnie.
— M onsieur (m adam e ou m adem oiselle), d it le p résen tateu r à la personne
qui s’est offerte p o u r p ren d re c o n n a s sa n e d 1 liste, voulez-vous nom m er
le chiffre ou nom bre correspondant l’événem ent que vous désirez ?
L a personne, d it, p a r exem ple : « V ingt-trois ».
— R ich esse... ro u g e... rép o n d le sujet.
N on seulem ent, il se souvient du m o t, m ais de la couleur de l’encre avec
lequel il est tracé.
A u tan t d e fois que l’on v eu t, l’expérience, est renouvelée avec un égal
succès, le su je t m ném otechnique an n o n çan t le m ot de la couleur dès que le
chiffre ou le nom bre sont nomm és.
Il to u rn e le dos au public afin que l’on ne suppose p as que le co n ju rateu r
lui fa it u n signe quelconque p o u v a n t renseigner la jeune fille ou la guider.
Explication. — L a jeune fille p o rte un collier, c’est indispensable ; ce collier
m t la rg e ... la p a rtie du d it collier, q ui se tro u v e d e v a n t elle, com prend
tre n te perles q u i l’aid e n t d an s la recherche d u m o t désigné p a r le spectateur.
C ette ran g ée d e perles est séparée des au tres p a r un n œ u d assez gros, fait au
fil d an s lequel elles so n t passées. Sur chacune des tre n te perles est tra c é la
prem ière, o u la prem ière e t la deuxièm e le ttre des m ots figurant sur la fa­
5
® 5 , R U E D U PA U BO U R G S A IN T -D E N I« , PA R IS
m euse liste d u D estin. Dos tourné, la jeune fille, b ras légèrem ent croisés,
com pte cinq perles si le chiffre cin q a été prononcé, douze si c’est le nom bre
douze, ving-trois si le m o t choisi est le vingt-troisièm e de la liste, e tc ...
C onnaissant d 'av a n ce les m o ts
D estin — sans je u x ... de m ots — les ini­
tiales tracées su r les perles lui sont une aide facile e t précieuse. Si j'a jo u te
q ue ces in itiales o n t été inscrites avec la m êm e encre q ui a servi à composer
la liste, on com p ren d ra, sans <X?ort, que le su je t m ném otechnique puisse
an n o n cer sans difficulté « la couieur des m ots ».
On p e u t faire l’o pération con traire : le m ot a y a n t é té prononcé, annoncer
le nom bre corresp o n d an t, — qui se tro u v era rép été su r les perles.
4 . L A D IS P A R IT IO N
DE
LA CARTE
PEN SÉE
E ffet. — P ré se n ta n t u n jeu de p iq u ét étalé en éventail, priez u n e personne
de pen ser u n e carte. Referm ez l’év en tail q u e p résen te la disposition d u jeu.
B a tte z ce dernier. U ne à une, prenez to u tes les cartes e t déposez-les succes­
sivem ent su r la ta b le en les m o n tra n t a u public.
— Avez-vous v u la c a rte que vous avez pensée ? dem andez-vous à la
personne.
— N o n ! répond-elle.
— V oyons, je recom m ence, dites-vous, car il est possible q u e vous n ayez
p as bien regardée.
6
S O C IÉ T É D E LA GA ÎTÉ FR A N Ç A ISE
R éu n issan t les cartes, vous les a b a tte z une à une sur la table.
— Avez-vous v u v o tre ca rte ?
— N on !
Elle a d isparu. Vous la sortez de v o tre poche.
Explication. — D ’avance vous connaissez ce tte ca rte e t, dans le jeu disposé
en éventail, vous la placez de m anière q u ’elle attire , frap p e le regard. Choisis­
sez une figure, ou m ieux, un as, l’as de trèfle, p a r exemple. M ettez-le bien en
vue, à peu près a u m ilieu. Disposez to u tes les a u tre s cartes, de m anière qu’on
en v o it une p a rtie e t q u ’il soit im possible de savoir exactem ent ce que toutes
ces cartes représentent.
Le jeu ainsi prép aré, adressez-vous à une personne du prem ier rang, m yope,
naïve, jeu n e ou v ieille... Soyez o b servateur, physionom iste, psychologue...
Sachez bien choisir la personne e t faites m ouvoir habilem ent l’éventail de­
v a n t ses yeux en la p ria n t de penser une carte. Suivez son regard e t, lorsque
vous vous do u tez q u’il v a se poser sur la ca rte que vous avez mise en évi­
dence, prononcez bien h a u t :
— Celle que vous voudrez !... C’est fa it ? ... Bien !
Referm ez de su ite le jeu.
D ans ce jeu se tro u v e une ca rte tru q u ée. D errière, elle form e pochette
C ette p o ch ette s’o btiendra avec un p ap ier de mêm e couleur que le ta ro t
d o n t il recouvrira plus de la m oitié. Ce p ap ier est replié e t collé à dro ite, à
6 5 , R U E DU F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
gaucne e t dans le bas de la carte, côté face. E n tre la carte e t cette renfile de
p ap ier — q u i p o u rra être d ’une carte dédoublée — on doit pouvoir insérer
facilem ent, com m e dans une enveloppe à carte de visite, une carte de jeu.
L ’as de trèfle a y a n t été pensé, vous b a tte z le jeu. Ce faisant, vous glissez
l’as de trèfle d an s la carte pochette. B a tte z ju sq u ’à ce qu’il soit bien enfoncé.
Vous prenez les cartes les unes après les au tres e t les m ontrez, les te n a n t
p a r u n angle, e t les p o sa n t sur la ta b le de m anière que l’on puisse voir le dos
d e ces cartes. N e négligez rien pour que, indiscutablem ent, la carte pensée
sem ble disparue, e t po u r que le jeu e t la m anière d o n t vous en détachez une
à une les cartes p araissen t naturels.
D ans v o tre poche, se tro u ve déposé d 'av an ce, un du p licata de l’as de
trèfle.
Il est des to u rs de cartes q ui ne sont pas toujours d ’une réussite absolue.
On n e p eu t faire de pronostics... Il convient alors d 'a v o ir recours à ce que
l ’on appelle u n échappatoire.
Au cas où la personne a u ra it pensé une a u tre carte que l'a s de trèfle, elle
vous d ira oui, a u lieu d e dire non. Vous dem anderez alors : « Quelle est donc
la carte que vous avez pensée ?»
E lle vous rép o n d ra p a r exem ple :
« Le ro i d e cœ u r ». Vous vous contenterez alors d'escam oter ce roi, grâce
à la pochette. P uis, m e tta n t, le jeu dans v otre poche, vous en sortirez immé­
d iatem en t ce roi, ce qui est facile. Vous saurez le retro u v er sans tro p tâ to n ­
n er, puisq u ’il est sur le dos d 'u n e ca rte plus épaisse que les au tre s. N 'a y a n t
pas annoncé ce que vous alliez faire, l’échappatoire passera p arfa item en t
inaperçu.
Autre échappatoire. — D errière la personne à laquelle vous faites penser
l’as de trèfle est assis u n com père. A y an t dem andé à la personne : « Avezvous v u v o tre ca rte ? » elle vous répond : Oui !
L e com père prononce, à ce m om ent, à m i-voix : t J 'a i p u voir les cartes.
J 'e n a i pensé d eu x ». Ces paroles p eu v en t être dites à une personne voisine
ou à celle à laquelle l ’o p érateu r a présenté le jeu étalé.
F a isa n t m ine d ’av o ir en ten d u ou vu quelque chose... d ’insolite, vous dites
a u com père : « Que dites-vous, m onsieur, je vous p rie ? Auriez-vous pensé
aussi une ca rte ? Vous étiez bien placé p o u r les voir. »
— Oui, avoue le com père.
— P ourquoi ?
— P o u r m e ren d re com pte si, p a r h asard, elle n 'a u r a it p as été égalem ent
pensée p a r le sp e ctateu r d ’en face. (M onsieur, M adam e ou M ademoiselle.
E t le com père m o n tre le sp ectateur en question. (Qui p e u t ère une specta­
trice.)
— Ce serait v raim en t une coïncidence éto n n an te ! vous écriez-vous.
Vous ad ressan t à la personne à laquelle vous avez m ontré les cartes en
év entail.
— Quelle est la ca rte que vous avez pensée ? interrogez-vous.
— Le v a le t d e pique.
— E st-ce celle-là que vous avez égalem ent pensée ? dem andez-vous a n
compère.
— N on, m onsieur...
E n qu estio n n an t ainsi, vous b a tte z le jeu e t insérez le v alet de pique dans
la carte-p o ch ette, laquelle représente le d ix de cœ ur. Vous continuez to ujours
v o tre m élange.
— Quelle est donc la ca rte que vous avez pensé, m onsieur ? dem andezvous a u compère.
— D ix de cœ ur.
— Vous êtes bien près l'u n de l'a u tre , l'u n derrière l'a u tre ... comm encezvous.
S o rta n t a u ssitô t d u jeu le valet de pique, puis le d ix de cœ ur, vous con­
cluez :
— C 'est sans d o u te po u r cela que les deux cartes que vous avez penseés
M trouvent si rapprochées:
8
S O C IÉ T É
5. LA
DE
LA
G A ÎT É
F R A N Ç A IS E
CARTE D A N S LE
CHAPEAU
E ffet. — Comme plus h a u t, faites penser une ca rte . S ur la ta b le se trouve
un chapeau q u e vous avez em prunté.
U ne a un e, enlevez les cartes e t déposez-les dans le chapeau après les avoir
m ontrées a u public.
— A vez-vous v u la c a rte qu e vous avez pensée ? dem andez-vous à la per­
sonne.
— N on ! répond-elle.
Vous réunissez les cartes en un p aq u e t e t vous recomm encez à les faire
défiler sous les y eu x de la société. A u p arav an t vous avez d it à la personne |
— Veuillez nom m er la ca rte que vous avez pensée. SI vous ne la voyez pas,
ce tte fois, d ’au tre s personnes la v erro n t puisque la connaissant comme
vous.
Mais personne n e v o it la carte. E lle est ab sen te du jeu. Vous la sortez du
chapeau.
E xplication. — Ici, la ca rte forcém ent pensée au ra subi une p e tite prépa­
ratio n . D errière, on a u ra collé une a u tre c a rte , le sept de carreau p a r exem ple.
R etirez alors d u jeu le v rai sept de carreau.
L a personne a y a n t pensé l’as de trèfle, vous mêlez le jeu e t, secrètem ent,
•n vous liv ra n t, à c e tte o pération, vous reto u rn ez T as de trèfle. F a ite s défiler
0 5 ,
RUE
DU
FA U BO U RG
S A IN T -D E N IS , P A R IS
§
a
les cartes en les dép o san t dans le chapeau. On voit le sept de carreaù, m ais,
derrière, on ne v o it p as l’as de trèfle, car les cartes ne sont pas transparentes.
Mais vous le voyez et vous le laisserez dans le chapeau, to u t à l’heure, quand
Tous reprendrez les cartes pour les m ontrer à nouveau l’une après l’autre.
Echappatoire, au cas où la carte pensée ne serait pas l’as de trèfle.
L a personne a y a n t répondu : « Oui, j ’a i vu la carte que j ’ai pensée », vous
répondez : « E v id em m en t, puisque je les ai fait tontes défiler d ev an t vos
yeux. E lle est donc réellem ent dans le jeu. Quelle est c e tte carte ?»
— Le h q it d e pique.
Vous recherchez le h u it de pique dans le jeu. Dès que vous l’avez vu,
vous le faites p asser secrètem ent sur le jeu , en faisant sem blant, ce tte fois,
d e le chercher.
— C’est bizarre, faites-vous. J e ne le trouve pas.
E t vous posez le jeu à p la t sur la tab le, dos en dessus. Vous retirez votre
m ain d roite q u i é ta it appliquée sur ce jeu et vous enlevez ,dans celle-ci légère­
m en t arro n d ie, le h u it d e pique. Avec cette m êm e m ain e t le h u it de pique
em palm é, vous vous em parez au ssitô t du chapeau que vous tenez p a r le
bord, pouce en dessous. Vous le faites tourn o y er de m anière que le public
c o n state que ce chapeau est vide. E n le po san t su r la tab le, ouverture en
h a u t, vous abandonnez le h u it de piqué qui glisse dedans.
Vous retirez d u jeu la ca rte à double face.
— R éellem ent, dites-vous, je crois que vous avez dû vous trom per. Vous
n ’avez pas v u le h u it d e pique. Vous avez confondu avec une a u tre carte.
A m oins que vous n e vous rappeliez p a s . . . Personnellem ent, j ’a i p lu tô t
idée que vous avez pensé l’as de trèfle.
Vous m ontrez la ca rte double, côté a s de trèfle tourné vers le public.
— V raim en t, ce n ’est pas l’as de trèfle ?
— N on, rép o n d la personne.
Vous déposez l’as de trèfle dans le chapeau.
E n réalité, en p lo ngeant entièrem ent la m ain dans celui-ci, vous gardez
la ca rte double encastrée, em palm ée pour m ieux dire, e t vous retirez vive­
m en t ce tte m ain p o u r déposer la carte derrière un objet de la mise en scène,
b oîte, foulard chiffonné, gros dé. Afin de ne pas éveiller de soupçons, vous
vous em parez d e v o tre b ag u ette m agique placée précisém ent derrière l’ob­
jet.
F ra p p a n t sur le b o rd du chapeau :
— E nfin , puisque vous tenez absolum ent à ce que ce soit le h u it de pique
qui a it ôté pensé, a u lieu de l’as de trèfle, j ’ordonne à ce dernier à se changer
en h u it de pique.
E t vous retirez le h u it de pique d u chapeau.
6.
D IS P A R IT IO N
DE
ET
A P P A R IT IO N
LA CA RTE PEN SÉE
E ffet.— Le je u étalé en éventail et m ontré ainsi à une personne quelconque,
priez-la de penser une carte. F aites-les to u tes défiler, comme précédem m ent,
et dem andez à la personne si elle a vu sa carte. E lle répond non. Vous réunis­
sez les cartes en u n p aq u e t e t, Im m édiatem ent, vous en sortez la c a rte pen­
sée.
V
E xplication. — On fait usage, encore, de la c a rte à double face : as de
trèlle, sep t de carreau. E n m êlant le Jeu, on la retourne subrepticem ent
p o u r m o n trer ensuite q u ’elle a disparu. E n ram assan t les cartes, o n la
rem et com m e précédem m ent. Le jeu é ta n t bien égalisé, on la retrouvera
aisém ent, à cause d e son épaisseur d u double des autre» cartes. On saura
donc l'ex traire soudain.
S O C IÉ T É
10
DE
LA
G A ÎT É F R A N Ç A I S E
Echappatoire. — L a ca rte pensée n ’est p as l’as de trèile.
— Vous avez vu v o tre c a rte , n ’est-ce p as ? dem andez-vous à la personne
— O ui, m onsieur.
— E n êtes-vous bien sûr ?
— A bsolum ent.
— A b solum ent ? J ’en doute.
— P o u rta n t...
— C’est ?...
— L e v a le t de carreau.
A ussitôt, dans la coulisse, un com père recherche, dans un jeu à dos pareil,
le v alet de carreau . Si l’on a deux jeu x à dos pareil, on évitera de m ontrer
to u t à l’h eu re, le ta r o t du v alet de carreau e x tra it p a r v otre compère.
— E tra n g e , reprenez-vous, je croyais l’avoir escamoté.
Vous le recherchez dans le jeu. P e n d a n t ce tem ps, le com père a glissé le
v alet d u p licata d an s une enveloppe double, c ’est-à-dire obtenue avec deux
enveloppes pareilles collées face sur face. Il cach e tte l’enveloppe dans laquelle
il a inséré le v alet de carreau e t, sur un p lateau ; il ap p o rte l ’enveloppe en
question, m ais de m anière que le com partim ent vide soit en dessus.
A y an t retro u v é le v a le t pensé p a r le spectateur, vous l’em palm ez comme
dans VEchappatoire de La carte dans le chapeau e t vous vous en débarrassez
en p re n a n t le p lateau que vous présente le com père. E n m êm e tem p s, vous
glissez d an s la m ain du com père le v a le t pensé p a r le spectateur.
Vous m o n trez l’enveloppe vide, a g ita n t dedans la b ag u ette m agique. Cache­
tez l’enveloppe, côté vide e t rem ettez-la sur le p lateau , en la retournant.
R e p re n a n t le jeu , m ettez-le bien en vue, à une extrém ité de la scène e t le
p la te a u e t son enveloppe à l ’a u tre extrém ité.
— E h bien ! Si je n ’ai escam oté du jeu la ca rte p ensée... je vais le faire!
annoncez-vous.
Le passe-passe s’o p è re ....... Vous a b a tte z une à une to u tes les cartes. Le
public co n state que, réellem ent, le valet de carreau est p a rti. Il est allé se ca­
cher dans l’enveloppe que vous ouvrez avec un coupe-papier.
7. LA R O SE
BLANCH E E T LA R O SE RO UG E
E ffet. — V otre su jet est non seulem ent doué du pouvoir de vision, m ais de
prévision. Il v a le prouver. Il m ontre des deux côtés une ardoise e t, saisis­
sa n t u n b âto n de craie, il écrit, sur c e tte ardoise, quelque chose, on ne
sait quoi, ca r il n e m ontre pas ce qu’il écrit. Ce d o it être un m o t, u n m ot
seulem ent. Il pose <nsuite l ’ardoise su r la tab le, en la reto u rn an t.
Vous présentez d eu x roses, l’une blanche, l’a u tre rouge. D escendant dans
le public, vous dem andez : « Qui v e u t l’une de ces fleurs ? ... Vous, m ad am e?...
L aquelle ? L a rose blanche. L a voici ! » Vous la rem ettez à la dam e e t, à
v o tre bouto n n ière, vous m ettez la rose rouge. L a devineresse m ontre l’a r ­
doise su r laquelle est écrit le m o t : « B lanc ».
E xplication. — L ’ardoise est truquée. Sur cette ardoise glisse, à volonté,
en la te n a n t d an s le sens de la h a u te u r, une épaisseur de carto n noir des di­
m ensions de la m oitié de c e tte ardoise. C ette dernière a un cadre en bois.
Le carto n n o ir glisse dans une rain u re que p o rte ce cadre, à droite e t à gauche.
U n peu au-dessous d u m ilieu de l’ardoise, celle-ci é ta n t tenue dans le sens de
la h a u te u r, on a écrit, a v a n t la séance, le m o t blanc. L e... store é ta n t baissé,
se tro u v a n t dans le bas, recouvre entièrem ent le m o t blanc en recouvrant
la m oitié de l’ardoise. Le su je t écrit le m ot rouge un peu au-dessus du m ilieu,
C’est-à-dire d e la ligne supérieure que présente l’épaisseur m obile, laquelle
n ’est visible que de près. Il pose l’ardoise su r la tab le. Si la rose rouge a été
dem andée, le su jet m o n tre l’ardoise to u t n atu rellem en t, la p a rtie m obile
se tro u v a n t d an s le bas. Si c’est la rose blanche, il présente l’ardoise dans
l’a u tre sens, en faisan t glisser l ’épaisseur m obile, ce q ui dém asque le m ot
blanc p o u r dissim uler en mêm e tem ps le m ot rouge.
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A IN T -D E N IS , P A R IS
11
Cette épaisseur d o it circuler aisém ent de h a u t en bas e t de bas en h au t,
en te n a n t l’ardoise p a r le cadre e t en la to u rn a n t e t la re to u rn a n t daiis un
sens ou dans l’au tre.
Au lieu d ’une rose on p eu t offrir décoration gracieuse» originale» ruban,
nœud avec grelots, étoile, rosace, m édaille, etc.
12
S O C IÉ T É D E
V ie n t
de
LA
G A 'T É
p a r a îtr e :
F R A N Ç A IS E
Tous les A m usem ents, tous les
Tours et tous les J e u x de la
Société moderne.
LE NOUVEAU
12
fr.
Magicien des Familles
par le professeur Jean RAIMON, lauréat du Ministère de l’Instrnction publique
Voici un titre qui é \ aque à lui seul un program m e véritablem ent suggestif.
E n n o t r e s iè o l e c T E le c tr l c it é e t d e M e r v e il le s , il sem blerait que
to u t a é té d it ou fa it dans le dom aine du fan tastiq u e, e t que l'hom m e a
reculé a u delà du possible les lim ites de la perfection scientifique.
Mais, sans ê tre u n in v en teu r de génie, ni un philosophe de m arque, quel
est celui d ’en tre vous qui n ’a jam ais été te n té de passer, vis-à-vis de ses
sem blables, p o u r un hom m e presque universel, sach an t étonner, stupéfier
un au d ito ire p a r des e x p é r i e n c e s q u i f o n t c r i e r a u m i r a c l e , et dont tout
le secret réside dans quelques notions aussi sim ples à app liq u er que faciles à
reten ir ?
N om breux so n t les ouvrages qui o n t eu la p ré te n tio n d ’agglom érer toutes
les connaissances relatives à la m agie élém entaire, m ais presque tous ne
so n t q u ’une com pilation d ’au teu rs anciens, développant des sujets aujour­
d ’hui connus de tous, e t a y a n t l’inconvénient de ne p as préciser leurs tours
d ’une façon claire e t précise.
C’est à cela q u ’a v oulu rem édier le professeur J e a n R aim on en écrivant
spécialem ent poui n o tre librairie son N O U V E A U M A G I C I E N D E S F A ­
M I L L E S , qui com prend tro is p a rtie s vendues séparém ent...........
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1° L E S CA R TES. Tous les to u rs, les T aro ts d ev in ato ires.........
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3° L E S J E U X D E S O C IÉ T É S. Calem bours, jeu x de m ots, e tc .
4 .5 0
Les trstls parties ensem ble..................... ................... .....................
6226. Etam pes. im primerie “ La Semeuse
— 1930,
12
s
r~
I
LUC MÊGRET
N°
^
15
| LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
t
j
ILLUSTRÉS
I
|
!t
de
la
S o c ié té
de
Brochure N°
de
la
G a lté
F r a n ç a is e
P A R I S ( X e)
15. comprenant :
*
}
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t
t
1. Salade de trèfle.
*
♦
♦ 2. Les cartes qui n’ont pas été choisies.
♦
J 3. U ne surprenante erreur.
I
f
♦ 4. Retrouver d’un seul coup seize cartes |
choisies.
I
|
5. Les deux cartes voyageuses.
|
6. Les cordons des Thugs.
S O C IÉ T É
D E LA G A ÎT Ê
F R A N Ç A IS E
1. SALADE DE TRÈFLE
Effet. — On ap p o rte au m agicien un saladier avec cuiller e t fourchette,
ainsi q u ’un jeu de cartes.
— Avec ces cartes, dit-il, je vais faire de la salade, m ais je ne l’assaisonne­
rai pas. J e crain d rais tach er les cartes.
Il b a t le jeu e t, en pro céd an t à ce tte opération facile, il fait rem arq u er î
— Certes, avec des cartes, on p e u t faire aussi aisém ent du la salade q u ’avec
pissenlit, laitue, chicorée, m âche ou b etterav e. Mais ce q u i s’y p rê te le mieux,
p arm i les cartes, c’est évidem m ent le trèfle. SI vous m e le perm ettez, je vais
re tire r les trèfles de ce jeu.
Ce d isan t, il recherche dans le jeu les basses cartes en trèfle : sept, h u it
n euf, dix, au q u el il a jo u te l’as.
,
—
N e parlons p as du roi, de la reine e t du valec de trèfle. Us ne po u rraien t
faire une bonne salade que coupés en m orceaux. Comme il n ’est pas dans mes
usages d e couper les gens en m orceaux, je ne ferai p as figurer ces trois per­
sonnages p arm i les cinq au tre s cartes en trèfle.
_ Les cinq cartes-trèfle, sont étalé s en éventail e t m ontrées au public.
E lles so n t mêlées a u jeu , lequel est encore b a ttu e t, finalem ent, déposé dans
le salad ier m o n tré vide e t sans p rép aratio n . L ’o p érateur, aidé de la cuiller
et d e la fo u rch ette m anœ uvrés avec m aestria, mêle encore les caries, copieu­
sem ent, les to u rn a n t e t les reto u rn a n t dans le saladier comme il le ferait
6 5 , R U E D U F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
3
d ’une laitu e rom aine ou d ’une chicorée am éliorée. M algré cela, plongeant
soudain la m ain dans le saladier, sans se soucier si ce geste est im poli en
société, il en retire les cinq trèfles q u ’il présente de nouveau, en éventail, à
l’assistance am usée.
—
Des trèlles, certes, on p o u rrait faire une salade passable, conclut-il,
m ais il en fau d ra it u n peu plus. Ils sont dem eurés ensem ble, ne voulant se
m êler à personne. Il y a tro p de choses diverses dans m a salade. E lle est un
peu russe, pour ne pas dire bolchevik. Une a u tre fois, je ne prendrai que
des cartes en trèfle po u r faire de la salade.
Explication.— A y an t réuni les cartes en trèfle, sauf les figures, vous insérez
secrètem ent, dans un angle de ces cartes mises l’une sur l’a u tre , l’une de ces
pinces recourbées utilisées d ans les bureaux sous le nom de trombone. Ainsi,
les cinq cartes ne p eu v en t se séparer. E n les é ta la n t en éventail, vous les
tenez p a r l’angle dans lequel est glissé le trom bone e t vous pouvez m o n trer
les cartes des deux côtés, le pouce e t l'index dissim ulant la p e tite tige m étal­
lique. Vous referm ez l’év entail e t vous b a tte z le jeu. Les trèfles dem eurent
unis. D ans le saladier aussi, ils ne se sépareront pas, e t m êm e sans v o ir clair,
vous pourrez les re tire r im m édiatem ent. E n même tem ps, vous retirez le
trom bone.
2. LES CARTES QUI N’ONT PAS ÉTÉ CHOISIES
Trois effets, trois tours différents. — L a p lu p a rt des tours de cartes consis­
te n t à retro u v er, p a r de nom breux moyens, une ou deux cartes choisies. La
4
S O C IÉ T É D E
L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
p lu p art des to u rs de cartes que j ?ai dévoilé ju sq u ’ici au public après exécu­
tio n e t qui so n t, je l'avoue Hum blem ent, de m on in v en tio n , consistent à re­
tro u v er plusieurs cartes choisies (à peu près a u ta n t que l’on veut). E n voici
uji susceptible, lo rsqu’il est bien présenté, de rendre le public rêv eu r... De
nom breuses personnes doivent prendre p a rt à l’expérience, car il s’ag it de
faire tire r seize cartes, exactem ent la m oitié de trente-deux, p a r seize specta­
teurs différents. On p eu t encore fa |re tire r deux cartes p a r h u it spectateurs
ce q u i, je crois, est préférable. Les cartes sont ensuite insérées dans le jeu
p a r les personnes q ui les o n t choisies. E lles occupent donc les places les plus
diverses e t le jeu a é té sérieusem ent m êlé a v a n t l’expérience. L ’opérateur
em p ru n te un ch ap eau, y dépose le jeu e t, plo n g ean t les m ains d an s la coiffure
il en retire seize cartes q u ’il m o n tre une à une au public. A ucune des cartes
choisies ne se trouve parm i les seize.
E st-ce là une coïncidence, un hasard ? Certes non e t le public doit bien
songer que, puisque l’opérateur a retiré d u jeu toutes les cartes q ui n ’o n t pas
été choisies p a r les spectateurs, il a u ra it p u, aussi bien, en retirer toutes celles
q u i o n t été Choisies.
E xplication. — E ta le z le jeu en éventail et faites tire r une c a rte p a r seize
sp e ctateu rs ou d eux cartes p a r h u it spectateurs. S ecrètem ent, retournez la
ca rte d u dessous, de m anière que le jeu présente deux dos. B ien égalisé, vous
le p résen tez successivem ent au x personnes qui o nt pris une ou deux cartes,
en les p ria n t d ’in sérer celles-ci d an s le jeu . T e n a n t celui-ci assez serré, elle?
ne p eu v en t y glisser com plètem ent les cartes ; m ais vous les enfoncez vousniêfne, cum plèteinent. d an s le jeu. Il est entendu qiie la ca rte retournée
tro u v e dessus. C’est donc d an s un jeu d o n t to u tes les cartes, m oins la pre­
m ière, o n t leu r face en dessous que, face en dessous, les cartes choisies son
insérées. E v itez donc de m o n tre r le dessous du jeu. Tenez celui-ci incliné
vers le sol.
Le chapeau n ’a d ’a u tre b u t que de m asquer, au x assistan ts, ce jeu d o n t la
m oitié dès cartes m o n tre n t leur dos alors que l’a u tre m oitié, m oins une
c a rte , m o n tre sa face. Vous remette?; ce tte dernière dans sa position prem ière
e t vous retirez to u te s les cartes qui p résen ten t leur face. Vous les déposez
ensuite, une à un e, sur la tab le, après les av o ir m ontrées au public.
L ’expérience dem ande à ê tre menée rondement.
Voici encore une récréation m ystérieuse q ui s’opère avec un jeu de tre n te deux cartes, seize a y a n t été choisies p a r des sp ectateu rs différents.
3. UNE SURPRENANTE ERREUR
E ffet. — A y an t fait du Jeu un m élange des plus satisfaisants, vous faites
tire r une carte p a r seize spectateurs différents. P our cela, nul besoin que
vous touchiez au jeu. Il est livré à la fantaisie du public qui choisit lui-m êm e
la ca rte qui lui p laît, la conserve e t passe ensuite le jeu à son voisin ou à
une personne éloignée qui 4 és,ire choisir une carte.
L a seizième personne vous rem et ce qui r-es^e
jeu. Vous faites a jo u te r
dessus, dessous e t au milieu e t dans n ’im porte quel ordre les cartes tirées.
Vous mêlez alors, réellem ent e t am plem ent le jeu com plet. Vous priez même
une quelconque personne de se charger de c e tte opération facile. Vous reto u r­
nez v o tre poche gauche de veste, afin de m ontrer q u ’elle ne contient rien et
vous y insérez le jeu. Vous annoncez que vous allez re tire r les seize cartes
choisies. P longeant la m ain dans v otre poche, vous en retirez une carte en
d isa n t une ! O r, ce tte carte n ’a £té prise p a r personne. Vous faites l ’étonné,
déposez la ca rte sur la tab le e t en sortez une a u tre en d isa n t deux ! P as plus
que la prem ière, celle-ci n ‘a été choisie.
— Me serais-je tro m p é ? faites-vous.
Il n*y a aucun d o u te à ce su je t lorsque vous retirez une troisièm e, puis une
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quatrièm e carte de v o tre poche, car cette troisièm e et cette quatrièm e carte
n ’a été tirée p a r personne. Mais certains rires s’éteignent e t Une vâ^ue stu ­
p eur fa it place à de m alicieuses expressions du visage lorsque, com ptant
toujours lés cartes au fu r e t à m esure que vous les sortez, pas une de celles
choisies n e figure p arm i celle-ci.
A la seizième carte, vous dites :
— J e n ’irai pas plus loin, mescjanies e t m essieurs, car cela deviendrait fas­
tid ieu x . J e m ’exçuse de n ’av o ir p as refciouvé les cartes choisies. U ne au tre fois
je tâ c h e r a i d e ré u s s ir l ’ex p érie n ce .
E xplication. — Il est d ’absolue pécesçit^ d ’em ployer, pour cette expérience,
deux jeu x à dos pareils. D e l*ùn, vous retirez seize cartes quelconques dont
vous faites u n p a q u e t, bien égalisé et déposé ensuite derrière un objet de la
m ise en scène, a fin que vqijs puissiez vous en em parer facilem ent et Yempalmer, c’est-à-dire le ten ir c^ché entièrem ent dans la m ain, celle-ci légèrement
arro n d ie, doigts join ts.
Cette m oitié de jeu p eu t se trouyeç derrière un chapeau posé sur la table.
P e n d a n t que les sp ectateurs, auxquels vous avez confié le jeu pour un
co u rt in s ta n t, choisissent seize cartes, vo\i$ vous em parez secrètem ent du
p aq u et dissim ulé p a r le chapeau. P o u r cpla, vous appuyez v otre m ain gau­
che sur le p a q u e t, et v o tre m ain dro ite q pâté. P o u r le public qui, d ’ailleurs
ne p rête guère d ’a tte n tio n , à ce m oipent, 3 ce que vous faites, vous vous
appuyez négligem m ent sur la taf)le pour copsi^érer les personnes qui choisis­
sent les cartes. Vous changez au ssitô t de pfàce, m ais yous avez gardé, dans
v o tre m ain gauche le p a q u e t de seize cartes quelconques. Il dem eure encas­
tré en tre la p aum e e t la phalange supérieure. T en d an t v otre m ain droite
au d ern ier sp e ctateu r qui a tiré une cajrte, vous vous faites rem ettre ce qui
reste du jeu. E n vous d irig e an t vers le prem ier sp e ctateu r qui a pris une carte
-
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
«
e t que vous faites m ine de chercher, ce qui dem ande un peu de tem ps, vous
échangez le p a q u e t que l’on v ien t de vous re m e ttre , co n tre celui encastré
d an s v o tre m ain gauche. P lo n g ean t négligem m ent la m ain gauche dans la
poche de v o tre veste, vous abandonnez, dans une poche épinglée dans celle-ci,
ce qui reste d u jeu, c'est-à-dire les seize cartes non choisies. Vous dites alors :
— A u fa it, il n ’est p as nécessaire que ce soit la prem ière personne qui a
tiré une carte qui la rem ette la prem ière dans le jeu.
E t vous faites a jo u te r dans n ’im porte quel ordre les cartes tirées a u x car­
tes quelconques. D ans le jeu que vous b a tte z alors, en ne m o n tra n t que le
dos de celui-ci à la société, se tro u v era donc deux fois les mêmes cartes.
Vous m ettez le jeu dans la poche gauche de v o tre veste e t c 'e st de la poche
su pplém entaire que vous retirez les seize cartes non choisies.
P uisque cela vous intéresse, je vais vous p arler d ’une troisièm e expérience
co n sistan t à retro u v er, avec erreurs volontaires, a u ta n t de cartes q u 'u n jeu
ord in aire en c o n tie n t lorsqu'on en a élim iné la m oitié.
4.
RETROUVER D’UN SEUL COUP
16 CARTES CHOISIES
E ffet. — P ré se n ta n t le jeu étalé en éventail, faites choisir seize cartes par
seize sp ectateu rs différents. Ram assez-les, ajoutez-les a u p aq u e t que vous
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avez en m ains e t mêlez-le to u t savam m ent. Vous vous proposez de retrouver
les seize cartes choisies e t, cela, sans y voir. A y an t m o n tré v o tre poche vide
vous insérez le jeu dans ce tte dernière. P longeant la m ain dans v o tre poche,
vous retirez une ca rte e t la m ontrez en prononçant : Une !... Mais cette carte
n ’a été prise p a r personne. Vous continuez : deux ! P uis trois, quatre... Mais
v o tre m éco n ten tem en t s’accroît de ca rte en carte, car, jam ais, vous ne
pouvez m e ttre la m ain su r aucune de celles choisies. C’est une fatalité . A la
huitièm e vous p renez un a ir m alicieux.
—
Vous devez bien songer dites-vous, que, puisqu’il m ’est possible de
retro u v er to u tes les cartes non choisies, il ne d o it pas m ’être plus difficile
de retro u v er celles que vous avez bien voulu tirer.
« Les voici ! » ajoutez-vous en les so rtan t ensemble de v o tre poche.
Vous les étalez en éventail et les présentez au public. Les cartes choisies
sont reconnues. Vous en faites d ’ailleurs nom m er, au h asard , e t vous les
prenez a u fu r e t à m esure pour les m o n trer à p art.
E xplication. — Ce to u r est une application du subterfuge qui rait la base
d u M erveilleux tour de cartes décrit livraison n° 1 des Trucs de prestidigitation
illustrés de la Société de la Gaîté Française.
Les seize cartes a y a n t été choisies, vous unissez les seize autres à l’aide
d ’un an n eau de caoutchouc comme ceux em ployés dans le com merce. Vous
pouvez b a ttr e le jeu au com plet. Les seize cartes non choisies ne se sépararo n t p as, grâce à leur ceinture élastique. Les assistants ne doivent voir que
le verso des cartes au m om ent où vous en faites un onctueux m élange.
N ul besoin de v oir pour so rtir d ’une poche, d ’un sac ou d ’un chapeau,
cartes choisies et cartes non choisies, à votre gré. N ul besoin de voir, je vous
assure. Le tâto n n em en t, le toucher seul est suffisant.
A u m om ent où vous allez extraire d ’un coup, les seize cartes choisies, dé­
barrassez-les de l’an n eau de caoutchouc qui les entoure.
5. LES DEUX CARTES VOYAGEUSES
E ffet. — U n jeu de cartes e t un p aq u e t d ’enveloppes sont, au d é b u t du
to u r, ses d eu x seuls élém ents. L 'o p érateu r retire du jeu le sept de pique e t
le neuf de carreau. P re n an t une enveloppe, il y insère le sept de pique. Il pose
l’enveloppe, cachetée, sur une sellette qui se trouve à droite du public, sur la
scène. D e m êm e, il insère le neuf de carreau dans une a u tre enveloppe, vide,
e t m ontrée des deux côtés e t il dépose cette enveloppe sur une sellette qui
s’élève à gauche de l’honorable société. C ette enveloppe n ’est pas cachetée.
E n fin , au m ilieu de la tab le, il abandonne une troisième enveloppe, vide,
bien en tendu e t cachetée.
U n co u ran t m agnétique établi en tre les deux sellettes à l'aid e de la
b ag u ette enchantée e t le prodige s'est accompli'. L ’opérateur rem et la pre­
m ière enveloppe à u n sp ectateu r quelconque en le p ria n t de la glisser dans
son portefeuille. P as de com pérage.
O u v ran t l’enveloppe de gauche, non cachetée il en retire, non pas le neuf
d e carreau — ce serait trop n a tu re l ! — m ais le sept de pique. Il le rem et en
cette m êm e enveloppe que, cette fois, il cachète e t q u ’il dépose à la même
place. Il in v ite le sp e ctateu r qui d étien t la prem ière enveloppe de bien vou­
loir l ’o u v rir... E lle est vide. A l’aide d ’un coupe-papier, le m agicien ouvre
l’enveloppe qui se tro u v e à gauche... Vide égalem ent ! O uvrant de m êm e
l'enveloppe qui se tro u v e su r la ta b le , évidem m ent les deux cartes qui se
so n t évadées des d eu x au tre s enveloppes se tro u v e n t là !
Explication. — T rois enveloppes, trois subterfuges.
Première enveloppe. — E lle n ’a subi aucune p réparation, m ais la superche­
rie consiste à p ren d re à la fois deux enveloppes. N e m ontrez p as des deux
côtés ces enveloppes accouplées. Tenez-les de m anière que le public puisse
§ __________ _____________ SO CIÉTÉ D E LA. GAÎTÉ F R A N Ç A IS E
v o |r seulem ent le côté « qui s’ouvre » de l’une de ces enveloppes. Vous insérez
le sept de pique d ans ce tte enveloppe qui se tro u v e du côté des assistan ts et
vous cachetez. Vous retournez alors les deux enveloppes. Celle qui est vide
se tro u v e donc dessus. E lle a été cachetée d ’avance. Vous déposerez la double
enveloppe su r une sellette suffisam m ent élevée p o u r que les spectateurs rçe
p u issen t en voir le dessus. C ette enveloppe p e u t d ’ailleurs être placée sur un
p la te a u , ce qui est préférable. Sur la sellette de gauche, devra se tro u v er
égalem ent un plateau.
C’est donc l ’enveloppe du dessus que l’o p érateu r rem et à un spectateur
l'en v elo p p e ren ferm an t le sept de pique dem eu ran t sur le plateau.
Deuxième enveloppe. — E lle est à deux com partim ents. E nlevez la partie
tria n g u la ire, q p i se plie, d ’une enveloppe ordinaire. Collez, sur ce côté, une
enveloppe sem blable e t sans p rép aratio n aucune. L a p a rtie p lia n te e t gom mée
de cp tte enveloppe snpplém entajre, rem place, vous le devinez, l a p a rtie
m a n q u a n te de l’a u tre . U n sept de pique seipblable q celui que vous avez
re tiré du jeu a été inséré d ’avance dans le co m p artim e n t « échancré ». O uvrant
l’a n tre enveloppe, vous la m ontrez v |d e ; m ais c ’est dans son « supplém ent »
que vous glisse? le neuf de carreau.
Troisième enveloppe. — Ce sont deux enveloppes ordinaires collées face à
face. L ’une, cachetée, renferm e sept de pique et neuf de carreauOn p e u t rem placer les cartes p a r des billets sur lesquels vous avez écrit
le nom des cartes. Il v a sans dire que ces billets e t leur inscription seront
ex actem en t pareils.
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RUE DU
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6. LES CORDONS DES THUGS
E ffet. — Après les foulards avec lesquels les étrangleurs d u Bengale et a u ­
tres lieux font passer le g oût de la vie à ceux qui ne croient pas en la déesse
K âli, voici les cordons, d eu x cordons rouges, solides, de préférence en soie
avec lesquels ils p ra tiq u e n t des opérations sem blables. E n réalité, ils se ser­
v en t, dit-o n , de lacets en d u its de beurre de cacao,.. On po u rra donc em ployer
des lacets. L acets ou cordons, c’est à peu près la m êm e chose. Renoncez au
b eu rre de cacao. Il est cher, et d ’ailleurs c’est inutile pour la réussite de l’ex­
périence.
Après av o ir fa it u n bo n im ent du genre de celui que vous venez de lire,
vous présentez d eu x cordes ou cordons, de mêm e longueur. Vous les noues
a u to u r de v o tre cou e t en tenez les extrém ités sur lesquelles vous tirez. Vous
allez vous étran g ler. E n effet, les cordons se resserrent ; m ais, ils sem blent
passer à trav ers v o tre cou. Les deux cordons ou lacets sont m a in te n a n t
d ev a n t vous e t vous n ’en avez pas lâché les extrém ités.
E xplication. — Au m ilieu de l’un des cordons a été enroulé un fil do m étal
très m ince, tels que ceux serv an t dans la confection des lleurs artificielles.
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S O C IÉ T É D E
L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
Il fait un to u r com plet, les deux extrém ités sont tordues ensem ble, e t Tune
d ’elles, la plus longue,offre une longueur d ’un centim ètre environ. Vous tenez
les d eu x cordes ch ev au ch an t la m ain gauche ouverte, à p la t, horizontalem ent
e t vous les m ontrez ainsi. Le fil de fer, invisible de loin, repose sur la m ain et
l’a u tre corde est placée su r c e tte ex trém ité de fil m ince. Vous referm ez la
m ain gauche en se rran t très fo rt. Le fil de fer qui dépasse les deux cordes et
form e une courbe, se ra b a t sur la corde to u t à l’heure libre é t non préparée.
Les d eu x cordes so n t m a in te n a n t unies. Mais il fa u t bien peu de chose pour
les séparer. E n les saisissant avec la m ain droite, vous les contrariez e t c’est
ainsi q u e vous les placez derrière v otre cou, les deux extrém ités de la corde
de gauche p e n d a n t à gauche, les extrém ités de la corde de droite se tro u v a n t
à d ro ite, le long de v otre corps. Vous nouez les cordes l’une après l’autre.
T ira n t su r leurs ex trém ités le fil qui les relie derrière votre cou se détache e t
vous êtes sain e t sauf.
0 5 , R U E D U F A U B O l’llG S A IN T - D E N I S , P A R IS
11
COURS COMPLET de DICTION
O uvrage en deux volum es
A l’u s a g e d e s s o c i é t é s l i t t é r a i r e s e t a r t i s t i q u e s , d e s a m i c a l e s
p o s t-s c o la ire s , d e s p a tr o n a g e s d e s d e u x s e x e s , e t en g é n é r a l d e
t o u t e s p e r s o n n e s d é s i r e u s e s d e s e p e r f e c t i o n n e r d a n s l’a r t d e d i r e , d e
r é c i t e r o u d e j o u e r e n p u b lic .
Chaque volum e : 1 2 fr.
"par Ch. MARION
professeur, directeur des Cours complémentaires à P aris,
lauréat du Concours de V Education par les fêles,
de la Société d''Enseignement moderne, etc...
Officier de VInstruction publique.
Cet o uvrage, f r u i t d e t r e n t e a n n é e s d ’e x p é r i e n c e e t d ’a p p l i c a t i o n s
p r a t i q u e s d an s une des branches les plus estim érs de l’éducation popu­
laire s’adresse à to u s ceux e t à toutes celles q u i ont le désir de p a ra ître
en public et de s 'y faire ap p lau d ir ta n t p a r leur science de la parole pro­
prem en t d ite que p a r l’in térêt, la sensibilité, l’ém otion q u ’ils peuvent
pro cu rer à leur au d ito ire.
D epuis plusieurs années, il n ’est pas de réunion, quelle qu'elle soit, où
la D iction française ne tienne une place estim ée et parfois p rép ondérante
a u program m e.
E t c’est ju stice : la parole n ’est-elle pas le m eilleur m oyen de faire p a r­
ta g e r à a u tru i les idées et les sentim ents q u ’o n t exprim és les au teu rs de
ta n t de m orceaux gais ou triste s, p laisants ou sévères, e t qui resten t sou­
v en t incom pris de la m asse fau te d ’une in te rp ré ta tio n sinon im peccable,
d u m oins convenable ?
Or, la p lu p a rt d u tem ps, les in terp rètes bénévoles en sont réd u its à leur
p ro p re in sp iratio n , c’est-à-dire q u ’ils risq u en t, fau te de directions sûres,
de conseils avisés, de règles n e tte m e n t et sim plem ent présenlées, de tom ber
dans des erreu rs fâcheuses qui n u isen t a u ta n t à leur éducation artistiq u e
q u ’a u succès q u ’ils escom ptaient p a r avance.
L ’a u te u r de l’ouvrage que nous présentons a u jo u rd ’hui à n o tre clien­
tèle, rom pu de bonne heure e t presque p a r vocation au x études littéraires
e t à l’in te rp ré ta tio n des tex tes français a p atiem m en t recueilli, au cours
d e sa longue carrière, des observations q u ’il a condensées avec ordre et
m éth o d e de façon à faire p rofiter de son expérience tous ceux qui o n t la
légitim e am b itio n d ’ab o rd er avec fru it l’étude de la D iction française.
N ous sommes persuadés que ses eiTorts n 'a u ro n t pas été vains, et que son
œ u v re recevra le m eilleur accueil.
12
S O C IÉ T É D E
L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
E c rit spécialem ent p o u r les adultes, le Cours de D iction sera bientôt
d an s to u tes les bibliothèques et passera dans to u te s les m ains : Mesdames
les D irectrices e t Messieurs les D irecteurs de sociétés, de patronages, d ’œ u­
vres po st ou périscolaires, Mesdames les In stitu trices e t Messieurs les Ins­
titu te u rs , les jeunes gens e t les jeunes filles m em bres de ces nom breux grou­
p em en ts où la D iction est en honneur tro u v e ro n t dans cet ouvrage : les
uns u n guide sû r e t clair, les au tre s un enseignem ent sim ple e t a ttra y a n t.
In u tile d ’a jo u te r que les n om breux exem ples qui illu stren t le te x te
o nt été choisis avec l’éclectism e le plus délicat, e t que le plan du Cours,
conçu p a r un m aître en l’a r t d ’enseigner répond de façon absolue e t com ­
p lète a u désir ta n t de fois exprim é de ceux qui veulent s’élever dans un a r t
aussi agréable.
L ’ouvrage sera com plet en deux parties. La prem ière, consacrée spécia­
lem ent à la « Correction » m ène l’élève sans fatigue, p a r des m oyens origi­
n au x , à l’assu ran ce de la prononciation, e t à la « dissection » préalable du
te x te a u p o in t de v u e m écanique. Elle se com plète fort heureusem ent
p ar des n o tions su r la langue et la litté ra tu re françaises dansîleurs rap p o rts
avec la D iction.
La seconde p a rtie tr a ite des qualités indispensables au diseur, qualité
d* « E xpression » qui lui p e rm e tte n t de com m unier en quelque sonte avec
son au d ito ire en lui faisan t p a rta g e r les ém otions e t le« sentim ents de l’a u ­
teu r. L à encore des exem ples nom breux v ien n en t à 1 appui des préceptes
et so n t choisis d e façon im peccable.
Le to u t co n stitu e, p o u r l ’am a te u r, un v éritab le vade mecem que l’a u te u r
ne s’est décidé à p u b lier q u ’après l’avoir, p e n d a n t de nom breuses années,
ex périm enté sans relâche e t en avoir soigneusem ent contrôlé les résu ltats.
P rix : c h a q u e .................. ..
6226. Etam pes. Imprimerie ** L a Semeuse
1 2 fr.
— 1930,
LUC
N °16
MÉGRET
LES TRUCS DE PRESTIDIGITATION
$
X
♦
ILLUSTRÉS
la
S o c ié t é
de
de
la
G a ît é
F r a n ç a is e
P A R I S (X e)
— a —
Brochure N°
16 comprenant :
1. Apparition, disparition et voyage d’une
carte.
î
I
____________________
de
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
2. La Coupe noire.
3. Les anneaux de Méphisto.
4. La poule noire.
5. La bougie voyageuse.
6. Tout est bien qui finit bien.
_ _ _ _ _
—
2
S O C IÉ T É
DE
LA G A ÎT É F R A N Ç A IS E
1. DISPARITION, APPARITION ET VOYAGE
D’UNE CARTE
El/cl. — L ’o p d rateur m ontre un verre à boire ordinaire con ten an t de l’en­
cre noire, ce q u ’il prouve en plongeant dedans une bande de papier blanc dont
il sort l’ex trém ité noircie, il em prunte un m ouchoir avec lequel il recouvre
le verre, il m ontre ensuite une carte rep résen tan t le sept de carreau e t il la
dépose dans un chapeau ¿'paiement em prunté. Quelques passes au-dessus du
verre e t d u ch ap ea u ... De ce dernier, le p restid ig itateu r so rt un coquet p etit
p an ier en p ap ier fin. La carte a disparu. R e tira n t le m ouchoir recouvrant le
verre, c’est l’encre qui, ce tte fois, v ie n t de s’évaporer. D u m ouchoir, le m agi­
cien sort une ca rte a jo u er : le sep t de carreau.
E xplication. —- A l’aide d ’encre de Chine, noircissez le dos d ’une carte à
jouer rep ré sen tan t le dix de carreau. A yant légèrem ent m ouillé le dos de
cette carte, vous la placez dans un verre à boire à bords droits, le côté noir
s’o iïra n t au public. L a carte ne doit pas être dressée verticalem ent, m ais m ise
dans le sens de la longueur. T outefois, si vous disposez d ’un verre h a u t, il
est préférable de la placer verticalem ent. A u dos d ’un a u tre sep t de carreau
hors d ’usage, collez un papier de sole de couleur v erte ou jaune, plissé et
découpé de m anière à offrir l’aspect d ’un panier. Cousez à celui-ci une faveur
de couleur vive : ce sera l’anse. Si vos talen ts le p e rm etten t, quelques coups
d e p inceau com pléteront l’illusion en figurant quelques entrelacem ents sur
les faces d u p anier. Vous pouvez orner celui-ci de petits pom pons très légers.
Le p an ier é ta n t soigneusem ent plié sur son fond qui est une carte à jouer,
vous m ontrez celle-ci au public, en é v itan t bien que ce dernier puisse voir le
verso de la carte. L a disparition du couvre-chef e t l’ap p aritio n in atten d u e
du p e tit panier vous ap p a ra ît n ettem en t ; je n ’en trerai donc dans aucun détail
ô ce s u je t
6 5 , R U E D U FAUBOURG S A IN T -D E N IS , PA RIS
A
La ban d e de pap ier que vous plongez dans le verre est entièrem ent blanche
d ’un côté. L ’a u tre côté a son ex trém ité noircie. E n a g ita n t cette bande de
p ap ier dans le verre po u r la bien im biber d ’encre, vous la retournez secrète­
m ent. D e m êm e que le dos n oir du sept de carreau, la p a rtie noire de la bande
de p ap ier sera légèrem ent mouillée. L a disparition de l’encre e t l’apparition
in a tte n d u e d u sept de carreau se dispense de to u t com m entaire.
* * *
Nota bene. — L a Société de la Gaîté Française vend des cartes qui se tra n s­
form ent en valise. U ne ca rte sem blable est p arfa ite dans l’exécution de ce
to u r.
2. LA COUPE NOIRE
Effet. — Vous donnez à exam inar e t à m êler copieusem ent un jeu de cartes.
Les éta la n t en éventail, face du côté du public vous en prenez une, au hasard ,
e t la posez figure en dessus sur un guéridon léger, sans tapis. A y an t m ontré
d e to u tes façons, une p e tite coupe m ince, en bois n o ir, vous la posez sur la
carte. A u com m andem ent, la carte d isp araît de sous le pied de la coupe p o u r
p asser dans la coupe elle-m êm e. S’exécute bras nus.
E xplication. — Il est nécessaire d ’avoir deux cartes sem blables, p a r exem ­
ple d eu x rois de cœ ur. N oircissez, à l’encre de Chine, le dos de ces cartes.
M ettez-en une dans la coupe, en la reto u rn an t. L a carte é ta n t noire de dos,
la coupe é ta n t égalem ent noire, in térieu r com m e extérieur, de loin, elle
4
S O C IÉ T É D B t A
O A t T # F R A N Ç A IS E
p araît vide. Vous l'inclinez légèrem ent p o u r la raw itre» vide. Le fond' de cette
coupe est p la t, m ais elle p o rte, com m e une assiette, un léger reb o rd q ui em ­
pêchera la c a rte de tom ber, lorsque vous inclinerez la coupe. L e dessous du
pied de ta coupe est égalem ent n o ir e t p lat. De plus, il porte une pastille de
cire noire, trè s m ince.
G ard an t dans v o tre majin la carte que, to u t à ftoeure, vous m ettez s u r la
tab le, vous rem ettrez le jeu à l’exam en. E n rep re n an t celui-ci, vous y ajo u ­
terez secrètem ent la carte. Vous pouvez vous charger de b a ttre vous-m êm e
le. jeu» sans le donner à exam iner. L a carte à dos noir se tro u v era donc dans
celui-ci,. M êlant Le jeu* les figures seront du côté des spectateurs- S ans quoi,
on v e rra it le verso noirci d u roi de cœ ur. E ta la n t te je a e n éventail, il vous
est facile de savoir où est la carte qui vous intéresse, — grâce à son dos noir.
Celle-ci se collera au pied de la coupe, grâce à la pastille de cire. L ev an t la
coupe, le roi de cœ ur a disparu. Sans tro p d ’o sten tatio n , vous inclinez alors
la coupe, d e m anière que les spectateurs puissent en voir son dessous escam o­
teu r. Vous prenez alors* d a n s la eeupe,, 1a- carte duplicata et la présentez,
figure du cô té des assistants.
On p e u t ex écu ter l’expérience avec un chapeau h a u t de form e a dessus
d ’un n oir opaque e t un p lateau , entièrem ent noir, que l ’on posera sur le
ch ap eau placé o u v erture en h au t.
3. LES ANNEAUX DE MÉPHISTO
E ffet. — Six an n eaux sont enfilés dans une double corde. On noue celle du
dessus. T ira n t bru squem ent sur les cordes tous les ann eau x , in ta c ts, to m b en t
6 5 , R U B D U B tU B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R I S __________________ &
à te rre e t le n œ u d se d éfait. Les cordes d o n t vous n'avez, p a s lâché untseul
in sta n t les extrém ités so n t égalem ent intactes.
E xplication. — Procurez-vous deux cordes sem blables. R éunissez-les
a u m ilieu p a r u n fil n oir d 'u n centim ètre. Vous m ontrez d 'ab o rd ces cordes et*
en les p o san t près de vous, su r une chaise, vous les contrariez.. Vous m ontrez
ensuite les an n eau x e t les passez dans v otre bras gauche. Vous saisissez
la double coFde p a r le m ilieu, dissim ulant ainsi le tru q u ag e. P re n an t l’ex­
tré m ité de la double corde avec la m ain gauche, vous faites glisser les anneaux
L orsque l'u n d ’eux, se tro u v a n t au m ilieu, dissim ule à son to u r le truquage,
vous prenez avec la m ain droite l’a u tre ex trém ité de la double corde. Q uand
tous les an n eau x sont a u m ilieu, vous nouez légèrem ent celle du dessus.
Les an n eau x d oivent être légers e t larges. On en fabriquera aisém ent
avec des bandes de carto n s réunies, à leur ex trém ité, p a r des agrafes m étal­
liques croisées, telles que celles se rv a n t à relier les pages des cahiers q u ’em­
ploient les écoliers,.
Ce to u r, qui dem ande p eu d'adresse* p ro d u it beaucoup d ’effet.
Vous pouvez égalem ent n ouer un fil n o ir a u to u r de la double corde. Il
dev ra être trè s serré, afin q u 'it ne puisse se déplacer. Mais les cordes étant
alors jo in tes p a r le m ilieu, vous ne pouvez les m o n trer séparées comme dans
la version précédente. Les cordes, contrariées, seront donc posées sur une
chaise. E lles ne p en d ro n t p as, m ais form eront m éandres e t boucles. Le point
de jo n ction sera ain si in ap erçu du public, II devra cependant être apparent
p o u r l’o pérateur.
Les an n eau x é ta n t passés d an s le bras, gauche, vous prenez la double corde
p a r le m ilieu e t l'élevez p o u r que chacun ¿a voie bien. Puis vous procédez
com m e précédem m ent.
Cette façon est plus sim ple, elle est moins bonne.
A vis. — A l'aid e de bandes d e pap ier de diverses couleurs vous pouvez
décorer les an n eau x . Il suffit d e coller ces p apiers au x anneaux. On p eu t
encore recouvrir les cerceaux d e carton de bandes de papier arg en té ou dorô*
.
4 LA POULE NOIRE
E ffet. — U n chapeau h a u t d e form e e t u n foulard, no ir m ontrés de toutes
façons. D ans le chapeau vide, vous déposez u n foulard quelconque car vous
vous proposez de faijçe pondre a u foulard* dans ce chapeau, a u ta n t d ’œufs
q u ’il en p o u rra contenir. E n to m b an t dans. la coiffure Des œufs p o u rraien t se
briser. Cela s 'e st vu.
Vous pliez le foulard en d eu x e t le te n a n t p a r le h a u t, vous l’inclinez au
dessus d u chapeau.
tt-, Gotj ! Cot ! Cot ! faites-vous en im p rim an t a u foulard de p etites secous­
ses.
E t, d e celui-ci,.un œ uf to m b e dans le chapeau.
Vous m ontrez alors le foulardi d es deux côtés, l'agitez, le pressez en tre les
doigts, le tordez, afin de p ro u ver surabondam m ent qu’il ne c o n tie n t ni: ne
dissim ule rien. L e p lia n t e n deux e t le te n a n t p a r les angles, en tre le pouce e t
l’index de chaque m ain, vous l’inclinez au-dessus du couvre-chef, l’agitez,
<-» co t ! co t ! co t ! -— e t e n faites^ tom ber encore u n œuf.
Cette originale poule, noire com me un corbeau, est en co re m ontrée d es
d eu x côtés, to u rn ée e t retournée en tre le» doigts e t, m algré cela, a u com ­
m an d em en t, elle p o n d tou jo u rs d es œ ufs, m ais u n seul chaque fois. Vous ne
prolongez pas, tro p Inexpérience, car ce tte p o n te finirait p a r être fastidieuse.
Vous em portez la poule noire en la p a lp a n t eb en disa n t : «Elle n 'a plus d 'œ ufs
dan s le corps ». Vous prenez au ssi le chapeau* vous saluez le public et- vous
vous couvrez la tê te av ec le chapeau d o n t le contenu, c 'e s t fo rt probable* a
disparu. Vous ajo u tez alors : « D 'ailleurs le chapeau, lui aussi» est v id e l ►
6
S O C IÉ T É D E LA G A ÎT É F R A N Ç A IS E
Des œ ufs p ro d u its p a r ce tte m ystérieuse poule ne reste p o u r les assistants
que fe so u v en ir... a ttr a y a n t, du m oins nous aim ons à le croire.
Explication. — Au milieu de l’un des côtés d u foulard carré est atta c h é
un fil n oir qui p o rte , à son ex trém ité, un œ uf vide. Il est facile de v ider un
œuf. On le brise légèrem ent p a r la pointe e t l’on plonge dedans un chalu­
m eau que l’on agite de m anière à brouiller le contenu de l’œ uf. Vous aspirez
ce contenu à l’aid e d u chalum eau e t vous collez une p e tite étoile de papier
blanc sur l’o u v ertu re de l’œuf. On p e u t encore réunir des coquilles d ’œuf
cassés soigneusem ent, ou ceindre l’œ uf d ’une bande de papier gommé au x
bords dentelés, les deux p arties se tro u v a n t, de ce fa it, unies et inséparables.
Au d éb u t de l’expérience, l’œuf est caché, sous un angle du foulard. E n
p ren an t le fo u lard, vous prenez l’œ uf, dans l’angle et vous le cachez dans
v o tre m ain. P u is vous m ontrez rap id em en t le foulard des deux côtés. L âch an t
alors l ’œ uf, ce d ernier vient pendre derrière le foulard. D u foulard, vous
recouvrez le chapeau h a u te forme. P uis, vous prenez le foulard p a r le côté
opposé à celui o ù est suspendu l’œuf. Vous pouvez élever le foulard. L ’œuf
dem eure d an s le chapeau e t, de loin, le fil est invisible, su rto u t si votre
vêtem en t est no ir, tach eté, m oucheté, ray é, bariolé, quadrillé, ou de te in te
som bre.
N ulle crain te d ’ag iter le foulard, de le presser de le to rd re, de le to u rn er e t
le reto u rn er de ce n t façons, puisque l ’œ uf est dans le couvre-chef.
P ren ez m a in te n a n t le foulard p a r les deux angles d u côté où est a tta c h é
le fil. E levez-le. L ’œ uf est derrière. Pliez le foulard en deux, en vous a id a n t
d e vos d en ts p o u r le tendre. Got I Cot 1 Cot ! U n m ouvem ent saccadé au
dessus de la coiffure e t l’œ uf tom be.
E t ain si d e su ite. L a poule noire ne dem ande q u ’à pondre, d ’a u ta n t plus
que c ’est to u jo u rs le m êm e œ uf qui, s’il so rt d ’elle visiblem ent y ren tre
en su ite invisiblem ent.
6 5 , R U E DU FAUBOÜRG S A IN T -D E N IS , PA RIS
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5. LA BOUGIE VOYAGEUSE
Effet. — A dro ite et à gauche de la scène, deux guéridons à dessus étroit,
sans tapis. S ur celui de droite, un bougeoir avec bougie allum ée.
Le p restid ig itateu r s'avance avec deux feuilles de papier blanc sem blables,
q u ’il m ontre des deux côtés, ainsi q u ’en transparence à la flamme de la
bougie. Il pose l’une d ’elles sur le guéridon de gauche, l'a u tre su r celui de
dro ite e t annonce q u ’il v a opérer, de la façon la plus naturelle, l'a c te surna­
tu rel co n sistan t à faire voyager invisiblem ent une bougie.
Il s’em pare de la feuille de pap ier posée su r le guéridon de gauche, la roule
avec soin, et afin qu'elle dem eure roulée, il la ceint au milieu avec un p etit
anneau de caoutchouc. Il pose ce rouleau sur le guéridon de gauche.
Il se saisit ensuite de la bougie, l’éteint et la roule dans la feuille de papier
d u guéridon de droite. Puis il annonce que le phénom ène s’est accompli.
E n effet, p re n a n t le rouleau de droite, il en présente une ex trém ité a u public
qui co n state que ce rouleau est vide. Le prestidigitateur passe sa baguette
m agique dedans. Il déchire ensuite le tube. S aisissant celui de gauche, il le
présen te de la m êm e façon. On constate alors q u 'il est plein. Le prestidigita­
te u r en retire la bougie et déchire le rouleau.
Ainsi q u ’il l’a annoncé lui-m êm e ce to u r s’exécute de la façon la plus
n atu relle, sans passes, b ras nus, m ains éloignées du corps.
Explication. — Le guéridon de gauche est à franges ou à bords suffisam­
m en t épais po u r dissim uler une bougie reposant horizontalem ent sur deux
pointes e t to u ch an t a u bo rd du guéridon.
8
S O C IÉ T É D E
LA G A ÎT É F R A N Ç A IS E
D ans le bougeoir, bougie exactem ent sem blable, q u a n t à l’aspect, m ais
composée d ’un cylin d re eu pap ier blanc, v ^ e , 4 o l'épaisseur des feuilles de
p ap ier que le p restid ig itateu r m ontre au public. On au ra enfoncé un p e tit
m orceau de bougie à 1 ex trém ité de ce cylindre. Ce m orceau de bougie entre
très facilem ent dans le cylindre, m ais afín q u ’il ne tom be pas dedans, on aura
soin
coller» à, l’in térieu r 4 e çe dernier ^ u n p e tit anneau de p ap ier blanc.
Exécution. — J^es feuilles 4 e papi,er so n t plus grandes que les bougies e t le
dessus des gu,6 ridon,s. Vous en placez une sur le guéridon (le gauche, dé m aniè­
re que le b.ord q u i est d,u côté du décor recouvre la bougie disposée horizontalonnent. E n sa,isi.ssa,n,t cette feuille de pap ier, il est facile de saisir la bougie
qui dem eure derrière e t de, la rouler dans la d ite feuille.
Yo.ys vo.UyS etpparez ensuite de la bougie truquée. E n l’inctm ant, le m or­
ceau de bougie dem eure dans v otre m ain. Vous roulez la feuille, l’entourez
de l’anneau en caoutchouc e t la placez sur le guéridon, de m anière que le
public n e puisse en voir l’extrém ité.
E n vous em p aran t de v o tre b ag u ette p o u r la passer dans le rouleau ou en
vous d irig ean t vers le guéridon d e gauche, vous vous débarrassez du m or­
ceau de bougie.
6. TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN
E ffet. — Ayant} fait m êler un jeu de cartes, vous priez une personne quel­
conque de choisir une ca rte e t de s’en rappeler. Vous la faites rem ettre au
m ilieu d u je u , e t p re n a n t unç à une les cartes à p a r tir d u dessus, vous les
5 , R U E D U F A U B O U R G S A I N T - D E N I S , P A R IS
9
a b a tte z sur la table. T o u t à coup, vous vous arrêtez d ev an t l’une d ’elles et
d ites : « Voilà la eartjp choisie. » On votis répond : « Non. » Ëtonnfê et quelque
peu ennuyé, vous ram assez to u tes les cartes, les mêlez e t vous recom m encez
l’expérience... que vous ratez ! A y an t a b a ttu plusieurs cartes, à p a rtir du
dessus, vous en m ontrez encoie une soudant, et dites- : « C ette fo$s,^ c’est bieir
la. ca rte choisie ». On v o u s répond* : « N on ! » Ce qiuî est v ïa i. Alors, vous
recom m encez une troisièm e fois... sans ré su lta t satisfaisant. C’esf à renoncer
à faire de la p restid ig itatio n !
— P u isq u ’il m ’est im possible de réussir cette expérience ! dites-vous, je
vais av o ir recours à ... à quelque chose qui s’en chargera à m a p lace... un
ap pareil, u n o b je t... Voyons, que pourrais-je tro u v e r...
Il n ’achève pas. If v ien t de voir, sur la tab lé, un v érré... If glisse dedans
verticalem ent, face cô té p ublie, le jieu de c a rte s... ïl prend le verre, l’élève et
la dernière carte choisie sort de celui-ci. E lle m onte, il la prend, e t la m ontre
au x spectateurs.
— Que vous disais-je... ? E h bien ! Puisque ce verre se charge de me
retro u ver lui-m êm e la dernière carte tirée et, de plus, de lar sortir à m oitié
e tr même to u te entière du jeu , il d o it être capable d ’en faire a u ta n t avec
les deux au tres cartes.
Il com m ande :
— Deuxièm e carte choisie, sortez !
E lle sort d u jeu.
Oui, c ’est bien une ca rte choisie.
— Prem ière ca rte choisie, sortez !
La prem ière carte choisie s’exécute.
Explication. — P our exécuter ce tte expérience très am u san te, il fa u t se
rappeler la carte qui est sous le jeu. Vous faites déposer la carte choisie sur
le p aq u et de dro ite e t vous m ettez dessus l’au tre paquet. P re n a n t une à Une
les cartes à p a rtir d u dessus, vous les déposez sur la* tabl'e. D ès que vous- êtes
arriv é à la carte qui é ta it to u t à l’heure sous le jeu, e t que Vous av ez retenue,
vous dites en la m o n tra n t : «Voici v otre carte ». Oh1vous répond rtaturëllfem en t non. Vous ram assez les cartes, en deux paquets, comme préeêcfertVm en t, e t vous les m ettez l’un sur l’a u tre ; le paq u et Sur l’ecfùel se trouve la
carte choisie d o it recouvrir l’a u tre p aq u et. Vous battez: le jteü, sans diérangeP
la prem ière carte. E n p ro céd an t à ce tte opération, vous notez dkns VOfre
esp rit la carte d u dessous.
Vous faites encore tire r une carte ; faites-la déposer sur le p aq u e t où; se
tro u v e déjà la précédente qui a été choisie. E n vous dirigeant Vers la scène,
vous profitez de ce que vous tournez le dos aü x assistants, pour glïSser sous
le jeu,, le p aq u et que vous venez de faire sem blant d*e poser dessus. iLe verrô
dans lequel vous dressez le jeu est truqué. Il est à facettes, m ais... Tune d ’elles
est absente. Il y a une ouv ertu re à la place, Une fente. Cé côté e s t tourné
vers le fond de la scène.
T e n a n t le verre dans v o tre m ain, vou& introduisez l'in d ex p a r l’ouverture
e t vous poussez la ca rte ... la prem ière carte, celle düdessous, c’est-à-dire
la dernière choisie. E t ainsi de suite pour lès deux au tres qui sem blent mon­
te r m ystérieurem ent e t que les spectateurs, éloignés, s’im aginent voir so rttj
de divers p o in ts d u j*u.
Bien enten d u , l'expérience p eu t se réaliser sans verre. P à r le m oyen que je
vous ai enseigné, on «onçoit que l’on p e u t retrouver, à' la fois, dàns u iï jeu,
u n tfrand nom bre d e cartes, — que l’on a v a it pu retrouver. Je vous recôrii*m ondé cette hum oristique com binaison bien propre à rendre les spéctâfeurs
pirplexofc
P lacer sous lfe jeu le p aq u e t que vous faites sem blant de poser dessus sera
une o p é ra tio n facilitée p a r la présence du p e tit d b ig t replié su r lé jeu-' te n u à
p la t dans la m ain gauche. Vous posez le p a q u e t sUrV-owe p e tit d o ig t e t voüS
tenez le jeu com plet avec les au tres doigts légèrem ent repliés dessus. E n vous
d irig e an t vers la scène, vous vous em parez du p aq u e t du d e s su s séparé de
l’a u tre p a r l’au ricu laire, e t vous le glissez dessous.
Vous pouvez encore p rendre le p a q u e t du dessous et le m e ttre sur le paq u et
d u dessus, — ce qui est préférable. Ceci s’appelle le saut de coupe.
S O C IÉ T É D E L A G A ÎT É F R A N Ç A IS E
UN VOLUME
INDISPENSABLE A TOUT LÇ MONDE
LA TRIBUNE POPULAIRE
ou
I’A rt de p arler aisém ent en Public
p a r le professeur Ch. M A RIO N ,
lau réat d u M inistère de 1*In stru ctio n P ublique.
R é u n is s a n t
1° L 'a rt de réciter un monologue de n ’importe quel genre (comique, drama­
tique, poétique, etc.).
2° L a manière de jouer les pièces de Société et de les mettre en scène.
3° L ’art d’im proviser un discours, de répondre à une interpellation» en un
m oi de causer en public avec autorité.
P r i x ........................................................................................
5 fr.
Voici u n ouvrage d estiné à ren d re les plus grands services à tous ceux
q u e leurs fonctions, leur tem p éram en t, leurs goûts, am ènent à p ren d re la
p aro le en quelque circonstance que ce soit.
Il co n tien t en effet les règles e t les préceptes les plus sûrs de l’a r t ora­
to ire , p résen tés sous une form e claire, précise, à la portée de to u tes les
intelligences. A vec cette méthode, il suffit de savoir lire pour être orateur.
L ’ouvrage sera certainement apprécié dans toutes les classes de la société,
m a is plu s particulièrement dans celles où l’instruction est peu répandue, et
où on se figure bien à tort qu’il faut être un savant extraordinaire pour pro­
noncer le plus petit discours.
Il sera b ie n tô t d an s to u te s les m ains, car, ainsi q u ’on l’a d it avec raison,
pour le peuple, s a v o ir p a r l e r e s t p r e s q u e u n e v e r tu .
Combien de braves gens n ’osent-ils pas exprim er leurs idées d ev an t un
au d ito ire , m ôm e re stre in t, p a r crain te d ’être critiqués ou de faire rire par
leur inexpérience ? E t p o u rta n t ils o n t des idées, parfois excellentes, qui
n e tro u v e n t pas leur application, fau te d ’un peu de cette science si néces­
saire, si p ra tiq u e , et en somme si facile à acquérir grâce à l’ouvrage que
nous leur présentons.
L a T r i b u n e p o p u la ir e sera d ’un précieux concours p o u r beaucoup
d ’ê lu s d e n o s m u n ic ip a lité s qui puiseront dans ses pages la m anière d ’éla­
b o rer une allocution, de répondre à la controverse, de m ener à benne fin
u n e discussion, e tc ., etc.
Les présidents des sociétés, les directeurs de cercles, de patronages, etc...,
y tro u v e ro n t de précieux renseignem ents sur la m anière de faire des con­
férences a u x jeunes gens.
Ces derniers à leur to u r v erro n t dans la T r ib u n e p o p u la ir e un g u id e
u tile, u n m anuel in téressan t qui les aidera de bonne heure à affronter,
p a r la p arole im provisée, un public nom breux. Il les m e ttra à m êm e de
réciter, d an s les règles de l’a rt, des monologues en tous genres, et de jouer
convenablem ent n ’im porte quelle pièce de th éâtre.
L a T r i b u n e p o p u la ir e co n stitu e donc, en résum é, un M anuel pratique,
d ’u n format com m ode, que vo u d ro n t posséder tous ceux q.ui p arlen t, réciten t,
lisen t ou déclam en t en public.
P R IX
6 fr.
65,
RUE DU FAUBOURG SA IN T-D EN IS,
COMME
LEVER
11
P A R IS
DE R ID EA U
Pour faire patienter le public dans un entr acte trop long
R IE N N E V A U T l’apparition du Magicien
qui donne le sourire à tout l’auditoire
Sur la dem ande de n o tre clientèle des patronages e t des sociétés amicales
d o n n an t des rep résentations, nous avons été am enés à créer des « B oîtes
d e t o u r s d e p h y siq u e a m u s a n t e » qui ont un véritable, succès.
C’est p a r m illiers que nous expédions chaque année de ces boîtes récréa­
tives.
Tous nos clients tien n en t à s’en m unir afin de p a re r à un accident df*
scène, à un re ta rd d ’un a rtiste , ou à une difficulté d ’un arrangem ent <!e
décors qui font si m auvais effet auprès d ’un public qui a tte n d ...
Combien nom breux aussi sont les jeunes gens qui sont dans l’impossi­
bilité de ch an ter et de jo u er la comédie e t qui sont heureux de se produire
com m e « Physicien ». Nos tours de physique sont à la portée de to u t le
m onde, lorsqu’on co n n aît le tru c.
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12
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to u s les m étiers, Méthodes p o u r ap p ren d re seul n ’im porte quel in stru m en t
de m usique, Inventions nouvelles destinées a u bien-être de tous. A rticles
de fêtes. Cotillon. Coiffures, etc.
6226. Etam pes. Imprimerie “ L a Semeuse
— 1930,