Version - Précaires de l`ESR
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Version - Précaires de l`ESR
LETTRE OUVERTE DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES ENSEIGNANT·E·S ET CHERCHEUR·E·S PRECAIRES A LA COMMUNAUTE UNIVERSITAIRE DE PARIS 8 Les 12, 13 et 14 avril prochains sont prévues les élections aux conseils centraux de l’Université Paris 8. Ces élections interviennent dans un contexte de forte mobilisation contre la Loi Travail et, plus largement, contre la précarité, dans le secteur privé comme dans le secteur public. Loin de la représentation commune d’une « université publique » à l’abri du « marché libéral privé », la situation de l'université préfigure celle du marché du travail souhaité par le gouvernement. Les universités figurent aujourd’hui parmi les employeurs qui recourent le plus à l’emploi précaire. Selon le rapport Schwartz (2008), les précaires assurent un tiers des heures d’enseignement, soient plus de cinq millions d’heures et l’équivalent de près de trente mille services complets d’agents titulaires. Ces chiffres, qui ne cessent d’augmenter, se traduisent concrètement par les situations suivantes : ! Recours abusifs de l’employeur à des contrats de chargé·e d’enseignement « vacataire » qui n’ouvrent le droit ni à la sécurité sociale, ni au chômage, ni à la retraite ; ! Annulation à la dernière minute des ces « vacations » ou, pour les recrutements en cours d'année, prise de fonction d'un jour à l’autre sans délai de préparation, puis salaire versé des mois après la fin du service ; ! Absence de prise en charge des frais de transports pour les « vacataires » (contrairement aux contractuel·le·s) ; ! Impossibilité pour les étudiant·e·s étrangèr·e·s de bénéficier des allocations chômage pour lesquelles ils et elles ont pourtant cotisé ; ! Délais d’attente ubuesque de l’allocation de retour à l’emploi à la suite d’un contrat doctoral ou d’un contrat d’attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER) ; ! Obligation de devoir payer, à travers les frais d’inscription en thèse, son propre employeur pour pouvoir travailler (enseigner ou produire de la recherche) ; ! Travail gratuit généralisé (correction de copies et surveillance de partiels de cours réalisés par des collègues titulaires) et conséquentes humiliations, etc. Ces situations, dont certaines feraient l'objet de condamnations civiles et/ou prud’homales dans le secteur privé, sont aujourd’hui monnaie courante à l'université. Avec la Loi Travail, le gouvernement veut étendre la précarité à l'ensemble des travailleurs et travailleuses. Voilà pourquoi, dans le cadre de la mobilisation contre ce projet de loi, nous organisons une journée d’action nationale des précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche le mercredi 13 avril. Dans le cadre de cette mobilisation, nous interpellons les candidat·e·s aux élections aux conseils centraux de l’Université Paris 8 : Quelles actions proposez-vous pour améliorer nos conditions de travail au cours des quatre prochaines années ? Plus précisément nous souhaiterions connaître votre position sur les deux séries de revendications suivantes : ⇒ Reconnaissance de tou·te·s les doctorant·e·s comme des travailleurs et travailleuses à part entière : suppression des frais d’inscription pour les doctorant.e.s, qu’ils et elles soient financée.e.s ou non, vacataires ou non ; possibilité de se réinscrire en thèse autant d’années que nécessaire. ⇒ Respect de nos droits de travailleurs et travailleuses : mensualisation des salaires des vacataires, paiement des vacations au titre de cours mixtes (CM-TD) comme c’est le cas actuellement pour nos collègues titulaires, embauche de tou·te·s les ATER sur une année universitaire pleine, livraison des contrats avant la première heure travaillée et suppression des temps d’attente pour le paiement des premiers salaires. À partir des réponses que vous ferez à notre demande, nous nous réservons la possibilité de communiquer publiquement, dès lundi 11 avril, nos avis argumentés sur vos positions, et à agir dans le cadre de ces élections. L’Assemblée Générale des enseignant.e.s et chercheur.e.s précaires de l’Université Paris 8, réunie à Saint-Denis le mercredi 6 avril 2016 [email protected]