« Qu`est-ce qu`être Français ? » Par Haïm Korsia, Grand Rabbin de
Transcription
« Qu`est-ce qu`être Français ? » Par Haïm Korsia, Grand Rabbin de
« Qu’est-ce qu’être Français ? » Par Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, Vice-président du Souvenir Français Etre Français, c'est un privilège. C’est endosser l’Histoire de France pour la faire sienne et pouvoir se projeter dans le futur. Passé, mémoire, élévation, ombre et lumière structurent notre identité, qu’elle soit individuelle ou collective. C’est pourquoi j’attache tant d’importance à la célébration des événements majeurs qui ont jalonné notre Histoire, comme aux individus, hommes et femmes, qui ont contribué à la grandeur de la France. Il ne s’agit pas tant de commémorer un évènement, car cela renvoie à une certaine passivité mémorielle, mais plutôt de se remémorer, donc de vivre ou revivre soi-même les événements pour mieux les appréhender dans notre quotidien. A la manière dont nous le faisons dans le judaïsme avec notre calendrier religieux, et ainsi, pour moi, chaque 27 septembre nous oblige depuis 1791. Etre Français, c’est donc hériter d'une mémoire, d'une culture, d'une langue, d'une littérature, de rendez-vous avec l'Histoire, mais c'est aussi se sentir dépositaire des valeurs qui font de la France, berceau des Droits de l’homme, une Nation unique ; un pays où « liberté, égalité et fraternité », incarnées par notre devise, sont les principes qui doivent guider notre action de citoyen en permanence. Bon, c'est aussi râler, être astucieux, débrouillard, s'adapter, mais c'est toujours de la liberté. Etre Français, c’est avoir conscience que l’on dispose de droits, mais aussi surtout de devoirs. C’est avoir la responsabilité de la pérennité des valeurs qui ont fait et font toujours de la France un rêve. Citoyens français, il nous incombe de construire un avenir commun comme se plaisait à dire Ernest Renan, une communauté de destin, au sein de laquelle il faut chaque jour contribuer à ré-enchanter le possible de la France. En fait, on ne peut le définir, car ce serait le minorer; c'est, tout simplement. Le Point du 21 juin 2015