Qu`est-ce que la customerization
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Qu`est-ce que la customerization
Travail de session: La customerization Par : Olivier Jobin (05 282 645) Julie Topping (04-331-849) Travail présenté à M. Stéphane Gauvin MRK-66433-Z1 e-Marketing et gestion de la relation client Université Laval Faculté des sciences de l’administration Le vendredi 24 avril 2009 Table des matières INTRODUCTION .................................................................................................................... 3 QU’EST-CE QUE LA CUSTOMERIZATION?................................................................................ 4 DIFFÉRENCE ENTRE « CUSTOMIZATION DE MASSE » ET « CUSTOMERIZATION » .................... 4 DIFFÉRENCES ENTRE « CUSTOMERIZATION », MARKETING « ONE-TO-ONE » ET PERSONNALISATION ............................................................................................................. 5 PERSONNALISATION VERSUS LA VIE PRIVÉE : NOUVEL ÉCHANGE DE RELATION SUR LE WEB 6 POURQUOI LA CUSTOMERIZATION? .................................................................................... 12 LA CUSTOMISATION DE MASSE, LA CUSTOMERIZATION ET LE E-MARKETING ....................... 15 IMPLICATIONS MARKETING DE LA CUSTOMERIZATION ......................................................... 16 Les besoins des consommateurs ................................................................................... 17 L’élaboration de l’offre................................................................................................. 18 Le processus de création ............................................................................................... 19 Étude portant sur la comparaison de deux designs d’interface de customerization en ligne........................................................................................................................... 22 Les canaux de distribution ............................................................................................ 26 L’image de marque ....................................................................................................... 26 COMMENT DÉVELOPPER UNE STRATÉGIE MARKETING ADÉQUATE?.................................... 29 L’échange d’information avec les consommateurs....................................................... 29 L’identification des dimensions intangibles ................................................................. 30 Attentes plus élevées des clients ................................................................................... 30 Limiter les options offertes aux consommateurs .......................................................... 30 L’établissement du prix................................................................................................. 31 L’EXEMPLE DE DOMINOS PIZZA : PERSONNALISATION, CUSTOMISATION OU CUSTOMERIZATION EN LIGNE? ............................................................................................. 31 CONCLUSION ...................................................................................................................... 35 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 36 2 INTRODUCTION L’internet est devenu un endroit prisé pour le magasinage. Toute entreprise qui se respecte offrant des services ou des produits aux consommateurs doit maintenant posséder un site web. Les entreprises qui n’en ont pas doivent savoir qu’au Canada, en 2007, 12,8 milliards de dollars de commandes étaient passés en ligne et 43 % des Canadiens sont allés sur Internet pour effectuer de la recherche concernant des produits, ou pour faire du « lèche-vitrine ». 1 64 % des répondants d’une étude de Statistique Canada a déclaré avoir fait subséquemment un achat directement dans un magasin. 2 L’internet est devenu pratiquement indispensable dans le B2C afin de rejoindre et informer les consommateurs dans le confort de la maison. Les entreprises doivent prendre en compte que la compétition sur le web est de plus en plus féroce et qu’Internet offre un niveau de concurrence mondiale. Afin de se démarquer sur l’internet, les entreprises tentent d’innover et de se différencier des autres. Certains opteront de se différencier par la personnalisation alors que d’autres par l’offre de customerization. L’internet a facilité l’utilisation de ces deux techniques, mais nous jetterons un regard principalement sur la customerization et son implication web. Nous nous sommes basés sur des textes scientifiques et ouvrages littéraires concernant ce sujet afin de bien comprendre les enjeux de la customerization et son impact sur le commerce en ligne. Nous discuterons de la customerization comparativement à des techniques qui s’en rapprochent (notamment, personnalisation et customisation de masse), l’importance quelle peut avoir pour une entreprise, comment instaurer cette stratégie et ce qu’a démontré une étude quant à deux différents types de design d’interface pour les internautes. 1 Statistique Canada, Commerce électronique : magasinage sur Internet, http://www.statcan.gc.ca/dailyquotidien/081117/dq081117a-fra.htm, consulté le 10 avril 2009 2 Statistique Canada, Commerce électronique : magasinage sur Internet, http://www.statcan.gc.ca/dailyquotidien/081117/dq081117a-fra.htm, consulté le 10 avril 2009 3 QU’EST-CE QUE LA CUSTOMERIZATION? Il s’agit avant tout d’un anglicisme qui ne semble pas encore avoir de traduction française appropriée. Selon Jerry Wind et Arvind Rangaswamy, la customerization est une manière d’aborder le marketing en fonction de la perspective du consommateur, basé sur l’acheteur lui-même plutôt que l’entreprise.3 Hart définie (1996), quant à lui la customerization comme « l’utilisation de processus et structures organisationnelles flexibles afin de produire des produits ou services variés, souvent individuellement personnalisés pour le consommateur, au prix standardisé des alternatives produites en masse »4. Le fait que les services soient inclus dans cette définition est important : il n’est pas nécessaire qu’une entreprise procède à la production manufacturière pour effectuer de la customerization. L’exemple donné par l’article de Wind et Rangaswamy est celui de l’entreprise « garden.com », dont l’offre de service est de permettre aux utilisateurs de créer virtuellement leur jardin de rêve, personnalisé en fonction d’un style japonais ou anglais, puis en fonction des dimensions exactes du jardin et du climat (au niveau du code postal!) et ensuite des divers aménagements possibles. Par la suite, l’utilisateur est en mesure de procéder à l’achat des items présents dans son jardin virtuel afin de réaliser ce même jardin chez lui. « Garden.com » est donc un intermédiaire de la chaîne d’approvisionnement faisant affaire avec plus de 100 fournisseurs et délègue la livraison de la marchandise à FedEx, afin que le client reçoive le tout à sa porte. DIFFÉRENCE ENTRE « CUSTOMISATION DE MASSE » ET « CUSTOMERIZATION » La « customisation de masse » et la « customerization » sont toutes deux grandement liées aux technologies de l’information. Toutefois, la première l’intègre intensivement au niveau de la production, alors que la seconde l’intègre intensivement au niveau du marketing. 3 WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 4 Ibid. 4 DIFFÉRENCES ENTRE « CUSTOMERIZATION », MARKETING « ONE-TO-ONE » ET PERSONNALISATION Le marketing « 1 to 1 » est basé sur la connaissance des clients dans le but de personnaliser les relations avec ceux-ci et afin d’optimiser le rendement par client.5 Il s’agit ici de prévoir ce que le consommateur souhaitera. Toutefois, il est possible que la prédiction ne soit pas toujours exacte (l’exemple donné dans l’article de Wind et Rangaswamy est celui d’un client fumeur pouvant préférer loger dans une chambre nonfumeur, alors que l’approche 1 to 1 suppose qu’il voudra une chambre fumeur, en fonction des informations dont dispose l’hôtel).6 La personnalisation, elle, est basée l’amélioration d’une ou plusieurs caractéristiques d’un produit ou d’un service afin que le consommateur soit plus satisfait. Elle peut être initialisée par le consommateur (l’exemple donné est celui de personnaliser une page sur un site fréquemment visité) ou encore par l’entreprise (l’exemple fourni ici est celui d’un courtier immobilier qui sélectionnera certaines maisons à présenter au consommateur).7 La customerization, elle, est une approche entièrement basée sur l’acheteur. Il s’agit d’aider le consommateur à déterminer lui-même ce qu’il préférera avoir. Une caractéristique qui différencie cette approche de la personnalisation et du marketing 1 to 1 est celle d’un produit vendu au consommateur avant même qu’il soit créé. Le marketing est donc, de cette manière, beaucoup plus intégré à la production et la chaîne d’approvisionnement que la personnalisation et le 1 to 1.8 Voici un tableau résumant les différences entre la personnalisation, le marketing 1 to 1 et la customerization, reproduit et traduit de l’article de Wind et Rangaswamy : 5 ENGUEHARD, Gilles, présentation PPT intitulée « Marketing 1 to 1 », 2007. Disponible en ligne au http://blancmichael.free.fr/marketing/marketing.pdf, dernièrement consulté le 15 avril 2009 à 15h. 6 WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 7 Ibid 8 Ibid 5 Personnalisation Niveau de contrôle Implication du consommateur Marketing 1 to 1 Customerization Entreprise Consommateur Faible Faible Élevé Faible Élevé Modéré Faible Faible / Modéré Élevé Faible Modéré Élevé Non Non Oui Consommateur / Entreprise Informations préalables nécessaires sur le consommateur Liens avec la production et l’approvisionnement Liens avec le système client Nécessité d’un système d’assemblable sur mesure? PERSONNALISATION VERSUS LA VIE PRIVÉE : NOUVEL ÉCHANGE DE RELATION SUR LE WEB Avant d’entrer davantage dans le vif du sujet, la customerization, voici un plus en détail la définition de la personnalisation, ses composantes, ainsi que son implication sur les consommateurs. Il y a de nombreuses années, la personnalisation était consacrée presque qu’uniquement au service de luxe, mais elle fait touche désormais plusieurs catégories de biens. La personnalisation de masse se concentre sur la satisfaction d’un segment de consommateurs relative à un produit9, tandis que la personnalisation se consacre à la satisfaction du besoin d’un individu. Dans la personnalisation le client est habituellement impliqué afin que le produit soit adapté à ses besoins ou désirs. Selon les auteurs Chellppa et Ramnath K., la personnalisation englobe une large classification se divisant en trois attributs :10 9 Pine II, B. Joseph., Don Peppers, and Martha Rogers, “Do you want to keep you customers forever”, 1995, Harvard Business review, 103-14 10 Chellappa, Ramnath K., “The Role of the perceived privacy and perceived security in the development of trust in electronic commerce transactions”, 2001, working paper, Marshall School of Business, USC, Los Angeles 6 o La première catégorie est basée sur personnalisation des attributs des consommateurs. Cette classification englobe des attributs qui sont indépendants du produit ou service acheté. À son tour, elle se divise en deux sous-catégories. Il y a les aspects individuels (ex : le code postal, numéro de téléphone, adresse de livraison) et les attributs technologiques (ex : adresse IP, connexion, navigateur). o La deuxième catégorie est la personnalisation basée l’expérience d’achat d’un produit. Les sites internet se différentient des autres par ce qui complémente les produits (ex : livraison gratuite). o La troisième catégorie est la personnalisation même des produits ou services (ex : la configuration des couleurs sur les souliers Nike) La suite de l’introduction de la personnalisation vient rejoindre la customerization dans les considérations d’échange d’information. Dans les deux cas, afin que le service, le produit ou le marketing soient adaptés au consommateur, il doit y avoir une récolte de données personnelles. Il faut donc garder en tête que toutes les considérations concernant l’intrusion à la vie privée et les échanges d’informations sont aussi importants pour la customerization. Selon Ramanath et Raymond (2005) toutes ces récoltes d’informations peuvent mener à une réaction « exagérée » à propos de l’intrusion à la vie privée. Cette inquiétude vient nuire à la viabilité de la stratégie de personnalisation. Les deux auteurs se sont intéressés à la conceptualisation de la personnalisation en ligne comme « une extension d’un échange marketing complexe aux dimensions temporelle et contextuelle à travers les paradigmes d’échange existant lors de l’obtention d’information sur les consommateurs. »11 11 Ramnath, K.Chellappa., Raymond, G. Sin., Personalization versus Privacy: new exchange relationships on the web, 7 Ramanath et Raymond (2005) révèlent que les inquiétudes concernant la vie privée sont toujours présentes dans la personnalisation. La provenance de cette inquiétude est la connaissance que d’autres peuvent accumuler à leur égard. Les auteurs suggèrent que les études (de Goodwin 1991, Milne et Gordon 1993, Sheehan et Hoy 2000, Westin 2001) illustrent qu’une compensation de l’offre peut amener à réduire les inquiétudes liées à la protection à la vie privée. Il est aussi démontré que les consommateurs seraient prêts à révéler de nombreuses informations personnelles en échange de produit(s), coupon(s), service(s) ou bénéfices financiers (Barker 1989, Chebat et Cohen 1993, Kanuk et Berenson 1975). La perception de la vie privée reste subjective à chaque individu et est, conséquemment, difficile à évaluer. Chellappa et Sin (2001) s’opposent à la personnalisation. Selon eux, elle ne devrait pas être privilégiée dans le contexte des services en ligne, car les consommateurs vont éventuellement préconiser des inquiétudes considérables face à l’intrusion à la vie privée, venant ultimement nuire à toute interface personnalisée.12 La personnalisation est un élément du service marketing, important dans la perception de qualité du service et la satisfaction du consommateur (Mittal et Lassar 1996).13 La qualité du service se mesure selon 5 aspects basés sur le modèle SERVQUAL. Ces 5 aspects sont la friabilité du service, les réponses aux questions, l’assurance d’être répondu, l’empathie du personnel de service et la tangibilité du service. Selon le modèle, la personnalisation améliore le service se situant dans la dimension « empathie » permettant à la société de fournir des soins et une attention individualisée à ses clients. Lors de la personnalisation, des échanges monétaires et informationnels ont lieu entre l’entreprise et le consommateur. L’entreprise doit être en mesure de comprendre les besoins et désirs des consommateurs afin de satisfaire ces derniers. Les relations d’échange personnalisées, tant en ligne que hors ligne, sont étudiées par Ramanath et Raymond (2005) et sont évaluées sur le nombre d’acteurs ou entités qui y sont 12 Chellappa, Ramnath K. et Raymond Sin, “Online personalization versus privacy concerns: modeling the flip sides of the same coin”, 2001, working paper, Marshall School of business, USC, Los Angeles 13 Mittal, Banwari et Walfried M. Lassar., “The role of personalization in service encounters”, 1996, Journal of retailing, 72 (1), 95-109 8 impliqués, la nature de la relation entre eux (relations complexes ou restrictives), la longueur de la relation (relationnel ou discrète), la valeur de la relation (utilitaire ou symbolique) et la structure des échanges (formelle ou informelle). Les deux types d’échange s’évaluent sur les mêmes bases, mais la nature de l’échange se différentie en fonction de chaque type. Le tableau suivant est un résumé intégral et traduit de Ramanath et Raymond (2005) illustrant les deux types d’échange de personnalisation et les facteurs d’échanges liés. Facteur des échanges Personnalisation hors Personnalisation en ligne ligne Nombre de facteurs (Bagozzi 1974, Macnell 1978, 1980 Échange de média (Bagozzi 1974) Sens de l’échange (Bagozzi 1974) Durée de l’échange (Gundach et Murphy 1993, Dwyer Schurr et Ch 1967 et Machell 1978, 1980) Domaine Typiquement deux (Échange simple) Argent, produit personnalisé et services - Les transactions sont typiquement transactionnelles Habituellement plus de deux (échanges complexes) Information, produits personnalisés et services - Similaire au troc (ex : délivrance de la personnalisation en échange d’information) - Des bénéfices psychologiques peuvent être la raison pour l’occurrence d’échange (ex : être salué par son nom, son titre) - Les éléments psychologiques induit par des la protection de la vie privée affecte l’acception de l’échange - Un échange utilitaire - Un échange mixte La personnalisation est réalisable pour une transaction (one-time), mais elle dépend du nombre de connaissances du consommateur; Transaction répétée peut mener à un meilleur profilement du consommateur et la délivrance de la personnalisation d’une valeur supérieure ; Caractérisée par une relation contractuelle, mais largement une relation Responsabilité d’échange Le vendeur est responsable contextuelle de l’information collectée à propos du consommateur et Caractérisée par une relation contractuelle, mais largement Le vendeurune est relatio aussi n d’échange responsable pour les données personnelles 9 de l’échange de son entreposage. La responsabilité du vendeur dépend de l’information collectée (financière, médicale...) Le nombre d’informations collectées est limité ; la responsabilité contextuelle est plutôt faible. Sensibilité contextuelle En général, les inquiétudes quant à la vie privée sont basses, elles peuvent être accentuées par le domaine. La sensibilité des consommateurs à la récolte d’informations médicales ou financières est plus élevée comparativement à l’information d’automobile, par exemple. Le type d’échange en général Échange restrictif collectées dans le contexte en ligne L’augmentation du nombre d’informations récoltées et le potentiel du nombre d’acteurs impliqués dans la collecte contribuent à une responsabilité contextuelle élevée. De plus, la technologie est plus sensible aux vulnérabilités de piratage ou acte volontaire malicieux. Les inquiétudes face à la vie privée sont accentuées significativement par le contexte d’échange d’information. Cela peut expliquer pourquoi certains vendeurs offrent le service de commande en ligne et permet de donner le numéro de carte de crédit par téléphone. Échange complexe avec des éléments temporels et contextuels À la lecture de ce tableau, on constate que la nature des échanges diffère. Celle en ligne intègre davantage d’intermédiaires, implique des inquiétudes face au respect de la vie privée, les échanges sont mixtes (autant utilitaires que symboliques), les relations à long terme permettent une meilleure personnalisation, la responsabilité des vendeurs est importante et le contexte est d’autant plus important à cause de la peur liée à une mauvaise protection de la vie privée. Les cookies et autres moyens de suivi utilisés par les entreprises, afin de connaître et suivre les préférences des consommateurs à travers l’internet, sont la base de cette perception de l’intrusion à la vie privée. 10 Certains éléments hors échange influencent aussi la personnalisation. Le choix de la personnalisation offerte par les entreprises peut dépendre du type de produit, des aspects monétaires et des ressources nécessaires. Le consommateur doit avoir une propension à celle-ci. Ramanath et Raymond (2005) résument dans un tableau les différents facteurs hors relation. Facteurs pas spécifiques aux échanges La viabilité économique de la personnalisation Personnalisation traditionnelle Faisabilité de la personnalisation de service Raisons stratégiques pour employer la personnalisation Typiquement offert par les marchands de produit et services de luxe Distinction par des prix premiums Présence d’inquiétude face à la vie privée Les attentes des consommateurs quant à la personnalisation La confiance des consommateurs Typiquement, les inquiétudes sont faibles quant à l’utilisation de l’information par les vendeurs Les attentes sont claires Personnalisation en ligne Faisabilité de l’expérience d’achat de produit et quelques produits digitaux Offert gratuitement par pratiquement tous les vendeurs en ligne Quasiment une nécessité compétitive, mais offre la possibilité de récolter de l’information des consommateurs Haut degré d’inquiétude face à la vie privée lors de transaction Les attentes quant à la personnalisation sont Le prix premium signale la claires. Des questions sur la manière dont les qualité et le niveau de la informations sont récoltées personnalisation et utilisées peuvent dépendre des connaissances des consommateurs Basé principalement sur la La réputation du vendeur réputation du vendeur est importante, mais la perception de l’intrusion à la vie privée et la sécurité joue un rôle important La sensibilisation et l’expertise des consommateurs sont importantes 11 La personnalisation peut impliquer des changements dans l’entreprise concernant la sécurité des données informatiques accumulées. Cela peut engendrer une restructuration et des coûts importants. Il faut être en mesure de répondre aux questions suivantes, qui sont la base de la gestion de sécurité14 : - Qui s’occupe des données récoltées? - Où sont-elles entreposées? - En cas de vol, que fait l’entreprise? - Qui a accès à ces données? - Comment sont utilisées ces données? - La réponse à ces questions demande-t-elle une expertise et une structure afin de respecter la vie privée des consommateurs en cas de problème? Ce sont des aspects qui permettent l’atteinte de la confiance des consommateurs vis-à-vis la divulgation d’informations professionnelles. POURQUOI LA CUSTOMERIZATION? La customerization semble ici être la voie de l’avenir, mais pourquoi en faire son axe commercial? Pourquoi une entreprise souhaiterait designer de nouveau tous ses processus afin de rencontrer cette nouvelle tendance? Encore selon les propos de Wind et Rangaswamy, la customerization (mais également la customisation de masse) Il y a, en premier lieu, des avantages pour le consommateur. En effet, il est possible de « mieux rencontrer ses besoins, ses désirs et de résoudre ses problèmes. » De plus, « l’avantage est tel, pour certains segments, que la customisation vaut un déboursé supplémentaire » (premium price).15 14 Selon Hager Khechine dans le cours de Gestion de la sécurité informatique, 2009 WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 15 12 En second lieu, une entreprise aura de nombreux avantages à embrasser la customisation de masse ou la customerization. Ceux-ci sont assez nombreux pour mériter d’être énumérés et expliqués plus en détail : o Offrent la meilleure protection contre l’imitation de l’offre par les concurrents • Pour copier l’offre, la concurrence devrait également copier tout le processus de production, ce qui n’est pas toujours aisé o Réduisent ou éliminent l’inventaire • Cela engendre la réduction des coûts afférents et le risque encouru par le producteur de produire et stocker en grande quantité avant même d’avoir la certitude d’être en mesure d’écouler ses produits o Procurent des opportunités pour des services à valeur ajoutés • Par exemple, le client risque fort de s’adresser à l’entreprise qui a conçu son produit « sur-mesure » plutôt qu’un technicien général pour le service après-vente (réparations, garantie, etc.) o Permettent une information du marché plus précise quant aux désirs changeants des consommateurs, de même qu’une meilleure prévision de la demande • Plus l’offre est grande et diversifiée, plus les ventes permettent de refléter le désir actuel des différents segments de marché. Par exemple, une entreprise d’ébénisterie ayant adapté sa production pour la customerization pourrait plus facilement et rapidement identifier que le fini bourgogne a la quotte cette saison si une grande majorité des commandes vont en ce sens, à l’opposé d’une entreprise produisant à l’avance une petite quantité de chaque modèle en quelques couleurs. o Facilitent l’adaptation des opérations et de la logistique, menant à des processus « meilleurs, moins coûteux et plus rapides ». • Par exemple, une nouvelle tendance dans le marché pourrait forcer une entreprise à la production « standardisée» à tout restructurer sa logistique 13 pour rencontrer la nouvelle demande, pour des coûts possiblement très élevés, à des délais potentiellement longs. À l’inverse, une entreprise ayant déjà investi dans un processus de production axée vers la customisation est beaucoup plus polyvalente, sans trop de coûts supplémentaires ou de délais particuliers. o Facilitent le développement et le maintient de banques de données clients et permettent une meilleure utilisation des technologies de l’information pour des stratégies de segmentation • La structure nécessaire pour soutenir la customisation de masse permet une grande synergie avec un système de bases de données clients. Par exemple, une commande précise entrée dans le système de production contenant toutes les caractéristiques d’un produit, mais également les informations du client, peuvent automatiquement se mettre à jour, au même moment, dans la base de données clients. Ces bases de données enrichies permettent, à leur tour, des analyses factorielles et conjointes plus précises pour identifier des modèles de préférence chez les divers segments de consommateurs. o Permettent de faire en sorte que le consommateur déboursera plus sur les produits et services • Il s’agit ici de laisser le moins d’argent possible sur la table, considérant que le client choisira un produit le satisfaisant amplement pour un prix proportionnel, contrairement à une offre standardisée convenant à la moyenne des consommateurs, à un prix lui aussi « moyen ». o Contribuent à construire une relation avec le client, engendrant une plus grande satisfaction et loyauté de la part de ce dernier • Huffman & Kahn (1998) ont démontré que la customisation augmente la satisfaction chez les clients. En effet, ceux ayant la possibilité de spécifier 14 quels attributs de produits ils préféraient étaient, en bout de ligne, plus satisfaits que les clients n’ayant pas eu cette opportunité. o Rendent possible une meilleure gestion de la chaîne de distribution • Pour reprendre l’exemple de garden.com, cette dernière n’a plus besoin de prendre en charge les flux de possession physique, de propriété ni de risque, n’agissant que comme intermédiaire entre les distributeurs en amont et les clients en aval. Ceci diminue le coût total du canal de distribution, tout en augmentant également la satisfaction du segment desservi. Pour plus d’information sur les flux de la distribution, lire Marketing Channels, seventh edition, écrit par A. T. Coughlan, E. Anderson, L. W. Stern et A. I. El-Ansary. o Stimulent l’innovation continue • L’innovation continue se caractérisant par des innovations mineures permettant de différencier et de diversifier le produit16, il va de soi que la customisation est un terrain bien plus propice à l’innovation que la standardisation. Par exemple, on voudra customiser l’offre en développant de nouveaux finis pour les produits, de nouvelles couleurs, de nouveaux designs, de nouvelles fonctions, etc. LA CUSTOMISATION DE MASSE, LA CUSTOMERIZATION ET LE E-MARKETING Le déclin des coûts des technologies de l’information, le développement continuel de ces dernières et la pénétration de plus en plus grande d’Internet dans la population place le commerce électronique comme l’outil rêvé pour la customisation de masse et la customerization. L’un des avantages indéniables du marché électronique est son haut degré de reconfiguration. Chaque consommateur est en mesure de recevoir une offre 16 Source : Donald Béliveau, professeur titulaire au département de Marketing de l’Université Laval 15 personnalisée à ses besoins. Celui est également en mesure de devenir un participant actif dans le processus de création et dans le marketing auquel il prendra part.17 IMPLICATIONS MARKETING DE LA CUSTOMERIZATION Les implications de la customerization sont très grandes pour le marketing. Qu’il s’agisse de la relation client, des besoins des consommateurs, de la segmentation, de l’offre, du développement de produit, du prix, de la communication, de la distribution, de la marque ou de l’avantage compétitif, la customerization a un impact sur tous ces aspects. En effet, le marketing traditionnel voyait le consommateur comme un participant passif tant qu’il ne prenait pas part à l’étape de l’achat. La customerization envisage le consommateur comme un participant actif à toutes les étapes : développement de produit, achat, consommation et coproducteur de l’offre. Les consommateurs sont des joueurs actifs, fournisseurs de main d’œuvre et fournisseurs de connaissance dans le processus de création.18 La participation des consommateurs est mentale tant que physique. L’implication des consommateurs est tel que certaines études concluent que les consommateurs doivent être vue comme des employées à temps partielles, étendant les frontières de l’organisation d’inclure les consommateurs comme des membres temporaires dans l’entreprise (Lovelock and Young 1979, Milss et al 1983, Mills et Morris 1986). L’implication du consommateur est telle qu’elle amène ceux-ci jusqu'à un état de flow. Ce phénomène tel que vu dans le cours de psychologie du consommateur est « un engagement ou immersion dans une tache, offrant un défi et demandant des compétences tout en ayant un sens de contrôle et perdant tous sens spatiaux et temporels ».19 17 WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 18 Bowen, D. E. (1986). Managing customers as human resources in service organizations. Human Resource Management, 25, 371–383. 19 Csikszentmihalyi, M., & Csikszentmihalyi, I. S. (1988). Optimal experience: Psychological studies of flow in consciousness. Cambridge: Cambridge University Press. 16 Les consommateurs ont désormais les moyens d’influencer les stratégies et les manières de faire des entreprises, et le meilleur exemple est celui des communautés en ligne qui modifient profondément le rôle joué par le consommateur et l’entreprise.20 Alors que cette dernière était, au départ, vu comme une source de solution à un ou plusieurs problèmes du consommateur, ce processus est désormais inversé, alors que les clients, dans les forums de discussions et les salles virtuelles de clavardage, deviennent générateurs de solutions pour les problèmes rencontrés par les entreprises (par exemple, il suffit de penser aux « bugs » de logiciels résolus par des utilisateurs). Même lorsque les entreprises sont réfractaires à l’évolution du processus de consommation des consommateurs, il est possible que les institutions en place ne soient pas assez fortes pour contenir le « problème » et résister aux pressions des utilisateurs. Le meilleur exemple est celui du format MP3 et de l’industrie de la musique. Les besoins des consommateurs trouvent également une place nouvelle grâce à la customerization. Alors que le marketing de masse se base sur les besoins exprimés par les consommateurs pour développer leurs offres, la customerization se base à la fois sur les besoins articulés et les besoins non formulés par les clients afin de combler ceux-ci.21. Afin d’y arriver, il suffit de guider le consommateur à travers un design et un processus de découverte.22 Dans bien des cas, le consommateur n’est pas en mesure de savoir ce qu’il veut avant de l’avoir vu. Le travail peut alors être assez difficile pour un agent ou un conseiller afin de bien servir son client. La customerization s’appuie sur des supports permettant aux consommateurs de mettre en contexte le produit dans son environnement, et ainsi de découvrir, pas à pas, ce qu’ils souhaitent réellement. Les logiciels de simulation, par exemple, peuvent faire des miracles afin qu’un client détermine quel produit s’agencerait le mieux chez lui. Ainsi, la customerization permet aux consommateurs sont davantage au courant de leurs propres besoins et ceux-ci sont communiqués aux entreprises qui peuvent les utiliser afin de personnaliser leur interface 20 Ibid Hoffman, D. L., & Novak, T. P. (1996). Marketing in hypermedia computer-mediated environments: Conceptual foundations. Journal of Marketing, 60(3), 50–68. 21 22 Ibid 17 selon les spécifications des consommateurs. 23 Pour les entreprises l’interface idéale pour répondre aux besoins des consommateurs est une interface qui résulte en des augmentations des ventes et de la loyauté des consommateurs24 conséquemment une interface inappropriée va résulter en un consommateur frustré et la perte de vente. En offrant la customerization personnelle, les entreprises peuvent accroître leur efficience25, réduire les efforts cognitifs des consommateurs 26 et augmenter des décisions de qualité L’élaboration de l’offre se trouve également améliorée par la personnalisation et la customerization. En effet, à l’aide du marketing de bases données, il est possible de mettre en place des offres spécialement conçues pour augmenter la loyauté, l’argent déboursé par achat et la répétition d’achat (concepts connus pour ceux pratiquant la gestion de relation client, aka GRC, ou CMR en anglais). Un exemple d’application de cette méthode en ligne est d’offrir aux consommateurs, pour lesquels l’entreprise possède les informations nécessaires, seulement les produits pertinents, laissant ainsi de côté tous ceux qui ne sont pas appropriés pour le client.27 De cette manière, le client perd moins de temps que de devoir filtrer lui-même la totalité de l’assortiment de l’entreprise (qui peut parfois être immense; ne pensons qu’à tous les items offerts sur amazon.com). De plus, inondant moins le cadre perceptuel du client, ce dernier portera plus attention aux quelques produits ou services qui lui sont présentés, augmentant ainsi la probabilité d’achat pour chacun des items (et donc, globalement, la quantité d’argent déboursé durant la visite). Le commerce en ligne est tout indiqué pour ce genre de chose, puisqu’une page web est grandement adaptable à une foule de situations. Dans le même ordre d’idées, la présentation de produits connexes aux items présentement observés par le client, ou encore récemment achetés par ce dernier, est une opportunité très intéressante de ventes 23 Wind, J., & Rangaswamy, A. (2001). Customerization: the next revolution in mass customization. Journal of Interactive Marketing,15(1), 13–32. 24 Berman, B. (2002). Should your firm adopt a mass customization strategy? Business Horizons, 45(4), 51–60. 25 Diehl, K., Kornish, L. J., Lynch Jr., J. G., Mick, D. G., & Lehmann, D. R. (2003). Smart agents: when lower search costs for quality information increase price sensitivity. Journal of Consumer Research, 30(1), 56–71. 26 Nielsen, J. (2000). Designing web usability. Indianapolis, IN: New Riders. 27 Ibid 18 supplémentaires (croisées) pour le vendeur et l’acheteur. Voici un exemple d’application par Amazon.com, pour une recherche effectuée sur un disque de l’artiste Elton John : 28 Le processus de création de nouveaux produits ou services se voit également transformé. À cet effet, les présentoirs de produits préconçus des commerces de détail sont désormais opposés aux sites web d’entreprises qui permettent au consommateur de concevoir luimême, en ligne, un produit qui lui sera adapté en fonction des options choisies. Les consommateurs sont donc désormais cocréateurs de l’offre et aident, par la même occasion, les entreprises à créer le produit idéal pour chacun. L’exemple le plus éloquent est les sites de Dell, qui permet aux internautes de construire sur mesure leur ordinateur, pour ensuite en faire la commande. Voici une capture d’écran du processus de customerization d’un ordinateur sur mesure sur le site www.dell.ca: 28 Recherche effectuée sur www.amazon.com le 19 avril 2009, à 17h25: http://www.amazon.com/RedPiano-Elton-John/dp/B001YXXSCE/ref=sr_tr_1?ie=UTF8&s=music&qid=1240178259&sr=1-1 19 Ce processus de cocréation permet également à une entreprise combinant le développement par le client à une stratégie de production de masse d’obtenir de précieuses informations quant aux produits favorisés par certains segments. Il est ainsi possible d’utiliser ces informations pour déterminer quelles seraient les lignes de produits appropriées pour la production de masse.29 Les choix effectués par le consommateur à l’égard du design peuvent être l’annonce de tendances émergentes. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que Nike utilise son site de customisation de produits sportif, NikeID, à cette fin, les internautes pouvant choisir logo et couleurs préférées sur une multitude d’items.30 En voici un exemple : 29 WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 30 Voir http://nikeid.nike.com/ 20 Cet avantage de customerization dans le développement de produits pour la production de masse doit se faire avec un département de R&D (Recherches et Développement) développé pour tirer pleinement profit des désirs des consommateurs. L’article de Wind et Rangaswamy relate l’histoire de Texas Instrument (TI) dans le développement d’une nouvelle calculatrice scientifique (TI-92) destinée aux écoles secondaires. La cible de ce produit était les professeurs, puisqu’ils sont considérés comme les principaux influenceurs d’achat. En premier lieu, les spécifications techniques de la nouvelle calculatrice furent mises en ligne sur le site web de l’entreprise. Les ingénieurs de la calculatrice ont ensuite invité les enseignants à participer en envoyant des courriels à des groupes de clavardage où les professeurs se rassemblaient sur le Web. Des milliers d’enseignants ont répondu. Une semaine plus tard, TI a mis à jour la fiche technique du prototype en fonction des réponses obtenues. Après plusieurs répétitions du même procédé, la version finale fut mise en production. La vente de ce produit se fit très facilement parce qu’il a été développé exactement selon les besoins des influenceurs et était, de ce fait, pratiquement vendu d’avance à ceux ayant contribué au développement. 21 Lorsqu’un compétiteur sortit une quasi-copie de la calculatrice, les consommateurs étaient outrés qu’un compétiteur vole leurs idées.31 Étude portant sur la comparaison de deux designs d’interface de customerization en ligne Il est possible de diviser les différents exemples précédents selon deux types de design d’interface. Le premier type est le design d’interface basé sur les attributs, visant la présentation d’une liste d’attributs ou de valeurs, permettant au consommateur d’effectuer lui-même la sélection des éléments qu’il souhaite retrouvé dans son produit customisé. Le consommateur peut changer les attributs jusqu'à l’obtention de ce qu’il désire, tout en voyant simultanément les résultats de ces changements. À tire d’exemple de design d’interface basé sur les attributs, Dell offre la possibilité de configurer personnellement son ordinateur, son imprimante, sa télévision et autre objet à sa guise. L’exemple des souliers Nike entre dans cette catégorie. Le deuxième type d’interface est un design basé sur les questions. Il facilite le dialogue entre le système et l’utilisateur. Son objectif, grâce à la nature de langage utilisé, est d’améliorer la recherche de solution de façon intuitive, pour ultimement recommander le produit qui répond aux besoins du consommateur. Ce type de système est spécialement utilisé dans le e-commerce afin d’augmenter la personnalisation et l’expérience de magasinage.32 Ces designs sont, par exemple, utilisés dans des systèmes de recommandation de voyage, des systèmes pour les experts médicaux et des systèmes recommandés pour les ingénieurs. Ce type de système se base sur les comportements dans les visites antécédentes et données démographiques afin de recommander des produits au consommateur en simplifiant leur choix, spécialement pour des produits dont la nature est difficile à évaluer sur le web. (Schafer et Cie, 2001; Ricci et Werthner 2006) 31 WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 32 Schafer, J. B., Konstan, J. A., & Riedl, J. (2001). E-commerce recommendation applications. Data Mining and Knowledge Discovery, 5(1–2), 115–153. 22 Arnold Kamis, Tziporah Stern et Daniel M. Ladik ont analysé les deux types d’interfaces en fonction du concept de flow. Ceux-ci ont été attentifs à trois variables influençant ledit flow: perception du contrôle, le plaisir du magasinage et le choix de satisfaction. Ils ont également porté attention à l’intention de revenir et l’intention d’achat sur les deux types d’interfaces. Ces trois variables ont été utilisées afin de vérifier l’attitude des consommateurs dans le magasinage en ligne. L’évaluation de l’attitude des consommateurs a été effectuée sur le magasinage des montres et sac à dos. Les auteurs ont créé des sites n’y incorporant aucune marque, afin de ne pas influencer les consommateurs. Cette image permet aussi de mieux voir les différents types de design d’interface. Les chercheurs Kamis et Cie ont élaboré, à partir de la littérature portant sur le flow, différentes hypothèses, portant sur l’interrelation entre les trois composants précédemment énumérés. Ultimement, la satisfaction est intimement liée à cette recherche, puisqu’elle découle de la perception du contrôle, le plaisir de magasiner et l’intension des consommateurs. La perception du contrôle dans le e-commerce est définie comme un degré dans lequel le consommateur ou le fournisseur de service perçoit être 23 capable d’influencer le processus et les résultats. De ce fait, le design le plus propice à percevoir le contrôle de la part des consommateurs est le design par attribut, qui permet de visualiser l’objet et les modifications effectuées. Le consommateur a besoin de contrôle afin de se sentir capable d’évaluer le processus pour obtenir des résultats l’information technologique satisfaisante. Le degré de satisfaction se résume en la possibilité d’arrêter ou de continuer dans le processus lorsque la satisfaction est atteinte. Pour sa part, le plaisir de magasiner est un aspect hédonique du flow. Le plaisir de magasiner est défini comme un plaisir intrinsèque de l’interaction avec l’interface, tout en étant un prédicateur de l’acceptation de la technologie.33 Le plaisir de magasiner influence la perception des utilisateurs, les évaluations subséquentes, de même que l’ensemble de l’utilisation de la technologie. 34 Les résultats de l’étude démontrent que le design d’interface basé sur les attributs permet d’expérimenter significativement un plus grand contrôle, un plus grand plaisir de magasiner et une plus grande satisfaction que le design basé sur les questions. Le modèle démontre aussi que l’effet de design basé sur les attributs a une influence indirecte sur les intentions. Par ailleurs, le modèle basé sur les questions demande moins d’effort cognitif. Il n’en demeure pas moins que si un choix entre les deux types de design s’impose, il est préférable d’utiliser le design basé sur les attributs, car il permet de créer un environnement plaisant pour le magasinage. Il améliore également la satisfaction, entraînant positivement l’intention d’achat et le retour des consommateurs à long terme. À ce propos, l’adage indiquant qu’il est préférable (moins coûteux) de garder un client que d’en acquérir un nouveau trouve fait du design d’attributs un choix encore plus intéressant. La customerization affecte aussi la variable « prix » des produits et services. Le marché électronique permet de fixer des prix pour des utilisateurs spécifiques, ou encore de monter ou baisser instantanément les prix afin de déterminer l’élasticité-prix de la 33 Koufaris, M. (2002). Applying the technology acceptance model and flow theory to online consumer behavior. Information Systems Research, 13(2), 205–223. 34 Huffman, C., & Kahn, B. E. (1998). Variety for sale: Mass customization or mass confusion? Journal of Retailing, 74(4), 491–513. 24 demande. Voici un exemple de développements technologiques permettant à un supermarché de faire varier le prix : En effet, grâce à des afficheurs de prix digitaux, il est possible de faire varier le prix affiché de certains items en fonction de diverses périodes de la journée, ou encore de créer des coupons-rabais destinés à un individu en particulier en fonction de son historique d’achat.35 Il va de soi que si ce genre de pratique est rendu possible pour quelques détaillants traditionnels, la facilité d’implantation d’un tel système en ligne n’est pas trop difficile à effectuer. Internet facilite également une forme inverse de fixation de prix. Habituellement, il s’agit des entreprises qui fixent le prix, et le consommateur détermine s’il est prêt à débourser le montant indiqué pour s’approprier le produit ou service. Priceline.com et Dealtime.com fonctionnent sur le principe inverse, les consommateurs proposant un prix pour lequel ils sont près, par exemple, à voyager par avion, et les entreprises aériennes (dans l’exemple présent) déterminent si elles acceptent ou non une telle offre. Bien entendu, ce genre de pratique sied beaucoup plus aux produits standardisés qu’aux produits customisés.36 Il pourrait être aisé de penser que les prix iraient à la baisse dans un marché où il est devenu très facile pour les consommateurs d’être informé en même de temps de l’offre de divers compétiteurs. Cependant, la customisation d’un produit ou d’un service ajoute souvent assez de valeur à une offre et renforcie assez la relation client que le prix devient un facteur moins important. Bien entendu, si un prix est irréaliste, les consommateurs peuvent très bien être prêts à substituer l’offre pour des produits moins customisés.37 De la publicité de masse à « l’éduvertissement » interactive. Il s’agit d’une nouvelle approche associée à la customerization. En effet, il va de soi qu’éduquer un consommateur permet de lui faire réaliser tout le bénéfice qu’il peut retirer de l’offre de l’entreprise. Les marchés traditionnels tentent souvent d’éduquer leur clientèle par la publicité de masse ou la force de vente. À l’inverse, la customerization permet de créer un environnement alliant divertissement à éducation, rendant la coproduction du produit ou service assez intéressante pour diminuer la sensibilité au prix du consommateur.38 De 35 Ibid Ibid 37 Ibid 38 Ibid 36 25 plus, l’avènement du web 2.0 permet aux entreprises de rendre leurs communications interactives, amenant non seulement un plus grand intérêt de la part du consommateur à l’égard de la communication, mais également un bouche à oreille parfois incroyablement efficace. Elfyourself.com est un exemple de réalisation ayant permis de générer un achalandage de 26.6 millions d’individus pour la période des fêtes de 200739. Il ne s’agissait peut-être pas d’éducation du consommateur sur la manière d’utiliser des produits de bureau (marché dans lequel opère OfficeMax, l’entreprise derrière « elfyourself »), mais nul doute que de rendre leur communication interactive a permis d’augmenter l’image de marque et de permettre une différenciation dans un domaine très compétitif. Les canaux de distribution sont également affectés par la customerization. Des partenariats avec UPS et FedEx sont, par exemple, essentiels pour coordonner en un même moment la livraison d’items provenant d’une multitude de fournisseurs différents, pourtant liés à un même intermédiaire « customerizée ». L’exemple de Garden.com revient ici facilement à l’esprit.40 L’image de marque varie aussi entre le domaine de la production de masse et celui de la customerization. L’article de Wind et Rangaswamy parlent du « nom du consommateur en tant que marque ». Il ne s’agit en fait pas tant d’une marque intitulée « Bob Smith » que « d’efforts visant à augmenter la customisation perçue de l’offre de produits et services et de l’habilité du consommateur à identifier le résultat de la coproduction comme son produit »41. Il peut s’agir d’un produit personnalisé à la « myJones », offert par Jones Soda. Voici un exemple de customerization offerte sur leur site internet : 39 « Viral Marketing : Can Dancing Elves Move Product Off Shelves? », GetElastic.com, Disponible en ligne au http://www.getelastic.com/elf-yourself-viral-marketing/. Dernièrement visité le 19 avril 2009 à 21h00. 40 WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 41 Ibid 26 42 Les bases mêmes de l’avantage compétitif sont désormais revampées grâce à la customerization. En effet, alors que le succès pouvait largement dépendre sur la taille d’un joueur et son budget pour contrer les tentatives des plus petits joueurs voulant se démarquer, la flexibilité offerte par la customerization est désormais un avantage se traduisant par la « finesse », plutôt que la « force brute » traditionnelle. Les efforts marketing nécessaires pour engendrer des revenus pour un joueur axé sur la customerization et la flexibilité afférente sont souvent beaucoup moins élevés que ceux des gros joueurs habitués à la standardisation de masse.43 « Dans ce nouvel environnement compétitif, le gros ne mangera pas le petit. Le rapide mangera le lent. » 42 Tel que vu sur http://www.myjones.com/, dernièrement visité le 19 avril 2009 à 21h45. WIND, Jerry, RANGASWAMY, Arvind, Customerization : The Next Revolution in Mass Customization. Journal of Interactive Marketing, Volume 15, number 1, Winter 2001. Disponible en ligne au http://marketing.wharton.upenn.edu/documents/research/B23_Customerization_Oct%202000.pdf 43 27 Le tableau suivant, tiré et traduit de l’article de Wind et Rangaswamy, résume très bien la comparaison entre le marketing traditionnel et la nouvelle forme de marketing liée à la customerization : Marketing de masse et de Marketing de segmentation customerization (traditionnel) Participants passifs durant l’échange Coproducteur actif Articulés Articulés et non articulés Segmentation Marché de masse et segments ciblés Segments customisés (encore plus différenciés) et segments uniques Offres de produit et Extension de produits et modifications Produits, services et marketing personnalisés Développement de produits engendré par le marketing et le R&D L’interaction avec le consommateur stimule le développement de produits; Le R&D se concentre plutôt sur le développement de plateformes permettant la customerization Établissement du prix Prix fixes et rabais Prix déterminé en fonction du choix des consommateurs et modèles de prix basés sur la valeur Communication Publicité et relations publiques Distribution Commerce de détail et marketing direct traditionnels Gestion de marque Traditionnelle et cogestion de marque Communications, éducation et divertissements intégrés, interactifs, et personnalisés Augmentée par la distribution directe (en ligne) et la montée de services logistiques de tierce-partie Le nom du consommateur en tant que marque; « My Brand » ou « Brand 4 Me » Relation avec les consommateurs Besoins des consommateurs service Développement de nouveaux produits 28 Bases de l’avantage compétitif Pouvoir du marketing Finesse du marketing et « capture » du consommateur en tant que partenaire tout en intégrant le marketing, les opérations, le R&D et l’information COMMENT DÉVELOPPER UNE STRATÉGIE MARKETING ADÉQUATE? Il ne s’agit pas de remplacer les autres stratégies marketing (standardisation de masse, personnalisation et customisation de masse) par la customerization, puisque le choix de la stratégie est question de segmentation et des décisions relatives aux 4P du mixe marketing. Il est probable, par exemple, qu’une entreprise œuvrant dans le domaine des petits pois en conserve soit, en bout de ligne, plus rentable par la standardisation de masse que par l’implantation d’une customerization approfondie. Telle que l’indiquent Wind et Rangaswamy, « la customerization n’est pas une stratégie qui remplace le marketing de masse traditionnel, offrant plutôt des options compétitives additionnelles dans le développement global d’une stratégie marketing. » L’implantation d’une stratégie de personnalisation couplée à la customisation de masse se fera toutefois plus facilement pour les entreprises ayant été planifiées, dès le début, pour fonctionner en ligne, comparativement à un géant d’une industrie traditionnelle. Les investissements afin d’adapter les pratiques marketing et de production seront bien plus grands dans ce dernier cas. Il est donc nécessaire pour le marketer de déterminer quels seraient les besoins optimums en matière de « marketing de masse, de marketing direct et de customisation marketing à chaque étape des activités de l’entreprise ». Par la suite, le choix entre les divers degrés de personnalisation et de customisation sera plus aisé. Toutefois, il est important que l’infrastructure soit, par la suite, élaborée en tenant compte de certains concepts clés. L’échange d’information avec les consommateurs : Un système de customerization tire sa puissance de l’information activement échangée entre l’entreprise et le consommateur. Pour que cet échange se réalise adéquatement, il est nécessaire, en premier lieu, de 29 mesurer l’importance des informations privées pour le consommateur. Il est également important de réaliser que l’entreprise est en mesure de remplir sa fonction de customisation sans déterminer l’identité précise du consommateur. En second lieu, il faut considérer l’incitatif du client à révéler de l’information. Ce dernier doit percevoir un bénéfice à le faire, sans quoi il ne sera pas enclin à utiliser l’infrastructure mise en place par l’entreprise, aussi efficace peut-elle être. L’identification des dimensions intangibles : Dans la customerization encore plus qu’ailleurs, il est primordial de ne pas mettre l’emphase que sur les caractéristiques du produit, au détriment des perceptions du consommateur, de ses préférences pour les divers attributs de services et produits et des bénéfices qui en sont retirés. Autrement, même l’élaboration et la mise en place d’un processus et d’une interface permettant une customisation révolutionnaire ne seraient peut-être pas suffisantes pour stimuler l’expérience de cocréation du client. Attentes plus élevées des clients : De la même manière qu’un produit générique occasionnera une moins grande attente pour le client versus un produit fait sur mesure, la customerization engendre des attentes plus grandes. Le consommateur s’attendra à recevoir un output qui comblera parfaitement ses besoins et ses désirs. De ce fait, l’entreprise a tout intérêt à délivrer un résultat au moins aussi élevé que les attentes du client, sans quoi ce dernier ne serait pas charmé par son expérience. Limiter les options offertes aux consommateurs : Certainement, les possibilités de variables et d’options modifiables sont très grandes grâce à la customerization. Il est toutefois important de ne pas offrir trop d’options, sans quoi le client se sentira perdu et ne sera pas en mesure d’utiliser convenablement l’interface mise à sa disposition. La situation idéale est d’offrir un assortiment suffisant d’options pertinentes au client, en mettant de côté les éléments qui ne l’intéresseraient simplement pas. De cette manière, il n’aura pas à effectuer un filtrage pénible d’options inadaptées à ses besoins et désirs. Cette « présélection » doit être effectuée en fonction de nombreux éléments : les préférences du consommateur, son habilité à effectuer le filtrage des options, la nature du 30 produit/service, les caractéristiques essentielles à la qualité de performance du produit/service, les capacités technologiques disponibles, les offres de la compétition et la proposition de valeur communiquée. Un outil couramment utilisé dans la customisation d’ordinateurs est d’offrir un de produits de base convenant à divers segments, pour ensuite permettre au client d’effectuer les modifications et améliorations qu’il désire apporter. L’établissement du prix : Pour certains secteurs, la customisation de masse ne permet pas nécessaire d’exiger un prix premium (un des exemples fournis par Wind et Rangaswamy est celui de l’industrie des CD de musiques personnalisés, où les consommateurs ne veulent pas déboursés plus que les 11.99$ et 16.99$ traditionnellement payés pour les formats standards). Dans ces cas, il s’agit de considérer la customisation de masse comme un avantage concurrentiel à l’égard de la compétition, un outil de différentiation dans l’industrie. Cependant, dans les autres cas, une « stratégie de customerization bien construite devrait offrir des opportunités pour les "marketers" de trouver des moyens créatifs de combiner des offres et services, générant ainsi des revenus additionnels grâce à des emballages innovants, des ventes croisées et des ventes augmentées ». Finalement, il est très important de considérer la loyauté augmentée d’un client, générée par une offre de customerization. Tenter de maximiser la valeur du client sur son « espérance de vie » commerciale, plutôt qu’à chaque transaction, permet une plus grande flexibilité au niveau du prix. De cette manière, le marketer bénéficie d’une plus grande latitude pour élaborer des modèles de prix basés sur la valeur de l’offre plutôt que sur les attributs du produit.44 L’EXEMPLE DE DOMINOS PIZZA : PERSONNALISATION, CUSTOMISATION OU CUSTOMERIZATION EN LIGNE? Un outil dont disposent désormais les clients de Dominos Pizza, le BFD Builder (Big Fantastic Deal Builder). Il s’agit d’une application en ligne permettant à l’internaute de créer, de A à Z, la pizza de son choix. À l’instar d’un appel à la pizzéria où le client doit 44 Ibid. 31 formuler au réceptionniste quelle sera sa commande, puis spécifier verbalement quels seraient les changements à apporter (si besoin est), l’internaute possède désormais la possibilité de voir à quoi ressemblera sa pizza plutôt que de devoir (parfois difficilement) se l’imaginer. Le client est guidé à travers 4 étapes afin de confectionner sa pizza : la croûte, les bases, les viandes et finalement, les « non-viandes ». À chaque étape, l’internaute a la possibilité de voir à quoi ressemble un élément, avantage certain comparativement à un simple menu, qui ne peut contenir une photo pour chaque variation possible d’un met. Cette fonctionnalité permet donc non seulement une diminution du risque, mais également une participation active, une coproduction plus immersive que ne le permet un simple appel à la succursale. Certaines des succursales (probablement aux Etats-Unis) sont en mesure d’être directement reliées à l’application, permettant à la succursale de recevoir en temps réel les commandes en ligne, simplifiant ainsi la passation de commande, pour le client et 32 pour l’entreprise. Toutefois, l’option n’était pas offerte pour les succursales de la ville de Québec. Fait intéressant : l’application prévoit le même genre de modifications qu’il est possible d’obtenir en passant une commande à la pizzéria. Par exemple, il est possible de diviser la pizza en deux et de garnir chaque moitié séparément, afin de plaire à plusieurs consommateurs à la fois. Les extras sont également sélectionnables, et l’apparence de la pizza dans l’application est mise à jour. Cela vient reprendre l’élément « d’attentes plus élevées des clients » soulevé par l’article de Wind et Rangaswamy, dans la mesure où les clients se refuseraient probablement à utiliser l’application en ligne si celle-ci n’offrait pas, au minimum, les mêmes options disponibles qu’en succursale. 33 L’élément de prix dynamique est également présent, chaque ajout ou retrait à la pizza vient mettre à jour le prix, comme le serait annoncé par le réceptionniste lors d’une commande passée par téléphone ou en personne. Cependant, Dominos Pizza ne tente pas d’obtenir un « premium » sur le prix, puisque l’offre en ligne n’améliore pas les attributs primaires du produit (la pizza en elle-même) et qu’il est fort probable que le client ne transmettrait pas sa commande en ligne s’il peut tout aussi bien la transmettre par téléphone ou en personne. Pour ceux qui désireraient utiliser l’application même si la succursale la plus proche d’eux n’est pas reliée au système en ligne, une liste d’ingrédient est affichée, permettant au client de le mentionner les éléments désirés lors de la commande. Finalement, la convenance temporelle (la livraison) est la même que par téléphone (30 minutes), prouvant ainsi que le commerce en ligne peut s’appliquer aux biens de consommation périssables. Le procédé de « fabrication » d’une pizza étant déjà grandement « customisable », il ne se qualifie toutefois pas dans la catégorie de customisation de masse, n’intégrant pas vraiment les technologies de l’information au niveau de la production. La force de production jointe des différentes succursales pourrait faire de Dominos Pizza l’équivalent d’une standardisation de masse. L’application en ligne du BFD Builder permet cependant d’intégrer les technologies de l’information au niveau du marketing (l’application est une expérience client en soi), promouvant ainsi Dominos Pizza au rang de la Personnalisation. À savoir si les technologies de l’information sont intégrées à un point tel dans la production des pizzas de mériter à l’entreprise le statut de « customisation de masse », il est difficile de le se prononcer sans avoir une connaissance plus approfondie du processus de production. Par conséquent, il serait présomptueux d’affirmer, sans cette connaissance, que Dominos Pizza applique la customerization. 34 CONCLUSION La customerization parsème l’internet et a des avantages concurrentiels inestimables. De plus, elle permet une meilleure satisfaction des clients. Malgré son pouvoir inestimable, elle a des conséquences quant à la gestion de l’entreprise. Elle demande de nombreuses implications marketing, questions concernant la gestion de la sécurité et gestion de la production. Les entreprises doivent être en mesure d’offrir un produit de qualité conforme à ce qu’ils offrent sur leur interface et aux attentes des consommateurs. L’internet est un outil fantastique pour la customerization facilitant le contact et l’échange d’information des consommateurs. Il ne faut par contre pas négliger l’aspect intrusion à la vie privée que certains pourraient ressentir et inclure des aspects démontrant la sécurité de l’information grâce à des réseaux sécurisés. 35 BIBLIOGRAPHIE a) Ouvrages conseillés b) La presse écrite et Internet 1) Baker, Larry B. “Survey Resaearch”, Measurement of communication behaviour, edition Philip Emert and Larry B. Baker, New York: Longman 2) Berman, B. “Should your firm adopt a mass customization strategy?”, 2002 Business Horizons, 45(4), 51–60 3) Bowen, D. E., “Managing customers as human resources in service organizations”. 1986 Human Resource Management, 25, 371–383. 4) Chebat, John-Charles et A. 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