L`importance du CBR et du CDC
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L`importance du CBR et du CDC
j’assure POLICE DÉTENUE PAR UNE SOCIÉTÉ L’importance du CBR et du CDC Jean Leonard V otre société détient-elle une ou des polices d’assurance sur votre vie et celles de vos coactionnaires ? Quel sera le traitement fiscal des prestations payables ? Seront-elles imposables ou non ? Toute prestation de décès provenant d’un contrat d’assurance vie n’est pas imposable pour le bénéficiaire qui la reçoit, qu’il s’agisse d’une personne ou d’une société. Cependant, si cette dernière remet le produit qu’elle a encaissé ou une partie de celui-ci à ses actionnaires, cette transaction peut avoir des conséquences fiscales. À cet égard, rappelons que la société possède un compte appelé compte de dividendes en capital (CDC), et que celuici est crédité, entre autres, du montant représentant la prestation de décès versée en vertu d’une police d’assurance vie, moins son coût de base rajusté (CBR). La société peut remettre ce montant à ses actionnaires sous forme de dividendes libres d’impôt. Quant au montant correspondant au CBR, il peut être payé sous forme de dividendes imposables. Il est donc important de bien comprendre ces éléments qui se répercutent sur le traitement fiscal applicable à une prestation d’assurance vie. Qu’est-ce que le CBR d’une police d’assurance vie ? Le CBR représente essentiellement les primes payées moins le coût net d’assurance pure (CNAP), qui est fondé sur la table de mortalité prescrite (sans relation avec les coûts de l’assurance de la police). Le CNAP augmente au fur et à mesure que l’assuré vieillit, et le CBR diminue d’autant, pour finalement devenir égal à 0 $ au fil du temps. 1er exemple Un actionnaire assuré à 50 ans pour 1 000 000 $ en vertu d’une T20 (prime fixe pour 20 ans) décède à 55 ans. Le CBR de cette police est de 9 400 $. Un montant de 990 600 $ est inscrit au CDC, et il est payable sous forme de dividendes libres d’impôt. Le solde de 9 400 $ peut être versé sous forme de dividendes imposables. 2e exemple Reprenons le premier exemple, mais avec deux personnes du même âge assurées en vertu de la même police. Les deux décèdent à 55 ans. Aux fins du calcul du crédit au CDC, le CBR de 19 200 $ est retenu deux fois, soit après chaque décès. Par conséquent, lorsqu’une société détient une seule police sur la vie de deux assurés, le total des montants inscrits au CDC et des dividendes non imposables est moins élevé. 3e exemple Notre actionnaire est assuré en vertu d’une police universelle de 1 000 000 $ qui lui permet d’accumuler des fonds à l’abri de l’impôt. Après avoir investit 20 000 $ dans cette police, il décède à 60 ans. Le CBR est de 175 000 $, et la prestation de décès, y compris le fonds accumulé, de 1 183 000 $. Le CDC s’accroît de 1 008 000 $, et 175 000 $ peuvent être versés sous forme de dividendes imposables. Pour minimiser l’effet du CBR dans le calcul du crédit au CDC, l’actionnaire et sa société peuvent signer une convention de partage des primes et des bénéfices en vertu de laquelle l’actionnaire détient la partie épargne du contrat et y verse des sommes personnelles dont il sera bénéficiaire, alors que la société détient la partie assurance, paie les primes s’y rapportant et en est la bénéficiaire. Le CBR est attribuable à l’actionnaire et représente le montant de son investissement, le CBR de la société est de 0 $, ce qui est plus avantageux. 4e exemple Notre actionnaire est assuré en vertu d’une police de 1 000 000 $ dont sa compagnie de gestion est le preneur et sa société opérante, la bénéficiaire. Le CDC de cette dernière est ainsi maximisé, et il n’est pas réduit par le CBR puisque celui-ci est nul. Précisons cependant que l’ARC a indiqué qu’elle pourrait appliquer la règle générale antiévitement1 à ce genre de situation, à moins que la mise en place de la structure ne soit motivée par des raisons d’affaires véritables et non uniquement par des motifs fiscaux2. 1 2 Paragraphe 245 (2) de la Loi de l’impôt sur le revenu. Interprétation technique no 9824645. On constate donc l’importance de bien comprendre les effets fiscaux d’une police d’assurance vie et de son CBR, ainsi que du CDC d’une société sur celle-ci et sur ses bénéficiaires. Consultez un spécialiste qui établira les solutions les plus appropriées à la société de vos clients. Jean Leonard, directeur de compte, service Élite, Desjardins Sécurité financière. [email protected] www.conseiller.ca conseiller 34